deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
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deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
10:44:23) Baldanders: pour moi c'est son meilleur, avec Vivre sa vie
(10:44:45) Baldanders: c'est son film le plus féroce
(10:45:22) Baldanders: le plus antibourgeois
(10:45:57) Baldanders: où s'exprime le plus nettement et franchement sa haine de la haine du bourgeois pour la beauté et la liberté
(10:47:02) Baldanders: t'as pas vu le Chaufour sinon, carton ?
(10:47:24) Oxyure: CARTON, MP !
(11:15:25) Kuni_l'hungus: son meilleur
(11:15:44) Kuni_l'hungus: avec vivre sa vie, ok... et la chinoise
(00:00:00) Deleuze : il n'y a jamais eu de succès Godard au cinéma, comme voudraient le faire croire ceux qui disent : "il a changé, à partir de tel moment ça ne va plus". Ce sont souvent les mêmes qui le haïssaient depuis le début.
(10:44:45) Baldanders: c'est son film le plus féroce
(10:45:22) Baldanders: le plus antibourgeois
(10:45:57) Baldanders: où s'exprime le plus nettement et franchement sa haine de la haine du bourgeois pour la beauté et la liberté
(10:47:02) Baldanders: t'as pas vu le Chaufour sinon, carton ?
(10:47:24) Oxyure: CARTON, MP !
(11:15:25) Kuni_l'hungus: son meilleur
(11:15:44) Kuni_l'hungus: avec vivre sa vie, ok... et la chinoise
(00:00:00) Deleuze : il n'y a jamais eu de succès Godard au cinéma, comme voudraient le faire croire ceux qui disent : "il a changé, à partir de tel moment ça ne va plus". Ce sont souvent les mêmes qui le haïssaient depuis le début.
Dernière édition par Borges le Sam 31 Mar 2012 - 13:32, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
13:45:43) Baldanders: http://spectresducinema.1fr1.net/t1138-vos-deux-ou-trois-films-preferes-de-godard#27345
(13:45:52) Baldanders: ouais... tu veux en venir où, Borges ?
hello, rien de précis ; je m'étonnais juste du choix de kuni langouste, toujours aussi tarte ; finalement ce top, c'est le top réactionnaire, petit bourgeois, c'est le top de tous ceux qui aiment le godard encore classique, qui faisait encore des films ; exit le godard politique, le godard d'après "sauve qui peut"... le godard le plus audacieux formellement, pour parler bêtement... au fond, comme disait deleuze, quand on aime un auteur, c'est tout au rien, ou alors, surtout dans le cas de mecs comme godard, on lui fait la leçon des limites, et du déclin, jusqu'ici pas plus loin...
Borges- Messages : 6044
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Quelle bande de nouilles on croirait une version trentenaire et haut-débit de l'auberge des 3 Faisans de Jacques Brel.
"...s'exprime le plus franchement et nettement..."
C'est cela oui: "exprimons" et "jugeons"...et toujours dans le respect de la "franchise et de la netteté", à l'image des arrêtes d'un écran TFT.
Nous sommes encore jeunes et si notre santé et la situation géopolitique le permettent on en a encore pour 50 ans à raconter les mêmes conneries à un tas de personnes différentes.
J'aime bien le 'petit soldat' parce que Dieu soit loué c'est le moins "franc et net" et il colle sans doute le plus au réel de la guerre d'Algérie vue en métropole par la bourgeoisie (soit le même genre de catatonie politique que celle qui prévaut actuellement après la tuerie de Toulouse, mais pendant 5 ou 6 ans). A la limite "Un Film comme les Autres" aussi, qui dans les années 70 devait être reçu pour un film militant alors qu'il filme le point de vue de l'histoire plutôt que les maos, il ne donne aucune raison pour continuer la lutte. Dans ce film le discours de celui qui se sent le mieux fondé pour diriger un groupe d'extrême gauche dit que ces raisons seraient forcément "trop bourgeoise", "trop étudiant" (il ne dit pas "trop ouvrière", mais le pense aussi, de toute manière l'ouvrier du film n'en dit pas assez pour devoir être réctifié et corrigé par la logomachie du groupe. Seul Godard prend en compte sa parole mais pour se foutre de sa gueule: "pourquoi ne produirais-tu pas une R12 quand tu as envie et une R16 quand tu n'as plus envie de R12, c'est cela le pouvoir il me semble?". Je crois qu'il est sérieux, que sa parole n'a aucune itnention ironioque ou visée contradictoirement pédagogique, il parle de cette proposition comme si c'était une nouveauté historique.
Ce film n'explique rien de l'époque que où il a été fait mais fait comprendre les années 80 et 90.
"Eloge de l'Amour" parce que la réflexion "historique" est plus concise et moins idéologique que dans les Histoires ou "Notre Musique", justement parce que le parti pris idéologique est entièrement assumé au moment où le film commence (c'est l'information sur le catholicisme dans la résistance qui fait défaut, mais il n'y pas de jugement politique). Mais je n'ai pas vu les films qu'il fait entre "King Lear" et "Eloge de l'Amour" ou des films comme "Ici et Ailleurs".
Sinon j'ai tendance à préférer souvent ses interviews à ses films.
"...s'exprime le plus franchement et nettement..."
C'est cela oui: "exprimons" et "jugeons"...et toujours dans le respect de la "franchise et de la netteté", à l'image des arrêtes d'un écran TFT.
Nous sommes encore jeunes et si notre santé et la situation géopolitique le permettent on en a encore pour 50 ans à raconter les mêmes conneries à un tas de personnes différentes.
J'aime bien le 'petit soldat' parce que Dieu soit loué c'est le moins "franc et net" et il colle sans doute le plus au réel de la guerre d'Algérie vue en métropole par la bourgeoisie (soit le même genre de catatonie politique que celle qui prévaut actuellement après la tuerie de Toulouse, mais pendant 5 ou 6 ans). A la limite "Un Film comme les Autres" aussi, qui dans les années 70 devait être reçu pour un film militant alors qu'il filme le point de vue de l'histoire plutôt que les maos, il ne donne aucune raison pour continuer la lutte. Dans ce film le discours de celui qui se sent le mieux fondé pour diriger un groupe d'extrême gauche dit que ces raisons seraient forcément "trop bourgeoise", "trop étudiant" (il ne dit pas "trop ouvrière", mais le pense aussi, de toute manière l'ouvrier du film n'en dit pas assez pour devoir être réctifié et corrigé par la logomachie du groupe. Seul Godard prend en compte sa parole mais pour se foutre de sa gueule: "pourquoi ne produirais-tu pas une R12 quand tu as envie et une R16 quand tu n'as plus envie de R12, c'est cela le pouvoir il me semble?". Je crois qu'il est sérieux, que sa parole n'a aucune itnention ironioque ou visée contradictoirement pédagogique, il parle de cette proposition comme si c'était une nouveauté historique.
Ce film n'explique rien de l'époque que où il a été fait mais fait comprendre les années 80 et 90.
"Eloge de l'Amour" parce que la réflexion "historique" est plus concise et moins idéologique que dans les Histoires ou "Notre Musique", justement parce que le parti pris idéologique est entièrement assumé au moment où le film commence (c'est l'information sur le catholicisme dans la résistance qui fait défaut, mais il n'y pas de jugement politique). Mais je n'ai pas vu les films qu'il fait entre "King Lear" et "Eloge de l'Amour" ou des films comme "Ici et Ailleurs".
Sinon j'ai tendance à préférer souvent ses interviews à ses films.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Le scénario de passion, Notre musique ... il faudrait que je les vois tous ...
l'autre jour j'ai vu justement Deux ou trois choses que je sais d'elle : j'avoue avoir été fortement impressionné.
l'autre jour j'ai vu justement Deux ou trois choses que je sais d'elle : j'avoue avoir été fortement impressionné.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
je vous salue marie,
helas pour moi,
notre musique
for ever mozart
pierrot le fou
presque rien vu des années 70...
helas pour moi,
notre musique
for ever mozart
pierrot le fou
presque rien vu des années 70...
glj- Messages : 518
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Mes very préférés du Suisse (dans l'ordre de leur sortie):
- vivre sa vie
- masculin-féminin
- deux ou trois choses que je sais d'elle
- comment ça va
- sauve qui peut (la vie)
- lettre à Freddy Buache. A propos d'un court métrage sur la ville de Lausanne.
- Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma révélées par la recherche des acteurs dans un film de télévision publique d’après un vieux roman de J.H. Chase (aka "chantons en choeur". Je suis le seul à jamais le citer, ça devient fatigant, lol)
- vivre sa vie
- masculin-féminin
- deux ou trois choses que je sais d'elle
- comment ça va
- sauve qui peut (la vie)
- lettre à Freddy Buache. A propos d'un court métrage sur la ville de Lausanne.
- Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma révélées par la recherche des acteurs dans un film de télévision publique d’après un vieux roman de J.H. Chase (aka "chantons en choeur". Je suis le seul à jamais le citer, ça devient fatigant, lol)
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Il m'es très difficile de "lister" des oeuvres de Godard, car pour moi il fait justement partit des "inlistables" (cela peut paraître cliché, mais c'est comme cela). C'est sans aucuns doutes le réalisateur qui a eu le plus d'influence sur ma perception du cinéma. Certaines personnes me reprochent d'ailleurs de parfois "trop" le citer. Il y a une espèce de "pulsion" qui m'a poussé à parcourir en long et en large sa filmographie. Un long trajet, fait d'attirances, de contradictions, de répulsions. Alors évidemment, il y a des films qui ont eu plus d'impacts sur moi au niveau de l'affect que d'autres. Mais je vois plutôt cela comme un bloc, un immeuble où chaque films représente un étage. Avoir "Opération Béton" tout en bas c'est très pratique, cela aide à avoir des fondations solides.
Mais, trêve de plaisanteries et de réflexions insipides, voici quelques films que je pourrais dégager.
- Vivre sa vie
- Masculin/Feminin
- Deux ou trois choses que je sais d'elle
- La chinoise
- Week End
- Ici et ailleurs
- Sauve qui peut (la vie)
- Prénom Carmen
- Grandeur et décadence...
Mais, trêve de plaisanteries et de réflexions insipides, voici quelques films que je pourrais dégager.
- Vivre sa vie
- Masculin/Feminin
- Deux ou trois choses que je sais d'elle
- La chinoise
- Week End
- Ici et ailleurs
- Sauve qui peut (la vie)
- Prénom Carmen
- Grandeur et décadence...
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Vu récemment "Tout va Bien" et "Letter To Jane" de Godard-Gorin.
"Tou va Bien" est pas mal, plus généreux qu' "Un Film comme les Autres", malgré ou à cause du fait que l'illustration pratique de ce qu'un Film Comme les Autres décrit théoriquement, mais en mettant en scène des vrais militants, soit décrite par une fiction (le ton et le style sont assez proches de "la Chinoise").
Par contre deux ou trois choses vues avec un recul de 40 ans atténuent l'efficacité politique du film: la question du "passage" de l'activité politique vers l'interrogation sur soi et sur soi et la nature de son désir, ce qui conditionne le désir et ce qu'il permet politiquement, n'est rattachée uniquement qu'à l'ouvrier ou au gauchiste de base("on a réussi à enfermer le patron, mais on fait quoi maintenant?"), le cheminement inverse, la question de comment partir du désir pour arriver à un changement politique, est lui incarné exclusivement par le couple d'intellectuels Fonda-Montand (qui essayent de relier leurs scènes de ménage à un programme politique). Les deux problèmes sont absolument séparés alors que ce qu'ils mettent en jeu est identique, cette séparation est la position de la critique, et non pas ce qui est critiqué.
Il y a aussi l'idée agaçante que l'idéologie révolutionnaire prend exactement la même place que la sociologie ou disons une approche scientifique des classes sociales, et cela sans s'interroger sur le fait que le contenu des idéologies et la manière d'y croitre sont sociologiquement déterminées. Dommage, car les scènes ou Montant et Fonda s'auto-interviewent sont très belles, et touchent une vérité que le film noie peu après en les présentant comme des exemples qui vaut d'emblée pour "la France 4 ans après mai 68"...
C'est un peu cela qui est aussi présent et chiant dans "A letter to Jane" tourné juste peu après; le mélange de gauchisme, de subjectivisme lyrique et de scientisme positiviste naïf ("3 choses disent la vérité", le première est je crois l'image, la seconde la lutte armée, la troisième l'expérience scientifique. A partir de ce moment le film qui commençait bien ne dit plus que des conneries). Ce recours à la science fait glisser le problème, qui n'est plus "quelle est la vérité" mais "qui peut la dire" (déplacement ce qui est aussi l'impasse d'"Un film Comme les Autres"). On comprend d'un autre côté pourquoi Barthes dans "Mythologie" a dû mettre sur pied sa propre discipline justement pour ne pas recourir au positivisme dans la critique.
avec l'occupation d'usine fictive de "Tout Va Bien", l'approche de politique de la fiction se tient peut être plus près de la possibilité donnée à chacun de dire la vérité, que l'approche politique du réel que le groupe Dziga Vertov a essayé de mettre sur pied (l'un est la représentation fictive de la possibilité de parler, l'autre la représentation réelle de sa confiscation).
"Tou va Bien" est pas mal, plus généreux qu' "Un Film comme les Autres", malgré ou à cause du fait que l'illustration pratique de ce qu'un Film Comme les Autres décrit théoriquement, mais en mettant en scène des vrais militants, soit décrite par une fiction (le ton et le style sont assez proches de "la Chinoise").
Par contre deux ou trois choses vues avec un recul de 40 ans atténuent l'efficacité politique du film: la question du "passage" de l'activité politique vers l'interrogation sur soi et sur soi et la nature de son désir, ce qui conditionne le désir et ce qu'il permet politiquement, n'est rattachée uniquement qu'à l'ouvrier ou au gauchiste de base("on a réussi à enfermer le patron, mais on fait quoi maintenant?"), le cheminement inverse, la question de comment partir du désir pour arriver à un changement politique, est lui incarné exclusivement par le couple d'intellectuels Fonda-Montand (qui essayent de relier leurs scènes de ménage à un programme politique). Les deux problèmes sont absolument séparés alors que ce qu'ils mettent en jeu est identique, cette séparation est la position de la critique, et non pas ce qui est critiqué.
Il y a aussi l'idée agaçante que l'idéologie révolutionnaire prend exactement la même place que la sociologie ou disons une approche scientifique des classes sociales, et cela sans s'interroger sur le fait que le contenu des idéologies et la manière d'y croitre sont sociologiquement déterminées. Dommage, car les scènes ou Montant et Fonda s'auto-interviewent sont très belles, et touchent une vérité que le film noie peu après en les présentant comme des exemples qui vaut d'emblée pour "la France 4 ans après mai 68"...
C'est un peu cela qui est aussi présent et chiant dans "A letter to Jane" tourné juste peu après; le mélange de gauchisme, de subjectivisme lyrique et de scientisme positiviste naïf ("3 choses disent la vérité", le première est je crois l'image, la seconde la lutte armée, la troisième l'expérience scientifique. A partir de ce moment le film qui commençait bien ne dit plus que des conneries). Ce recours à la science fait glisser le problème, qui n'est plus "quelle est la vérité" mais "qui peut la dire" (déplacement ce qui est aussi l'impasse d'"Un film Comme les Autres"). On comprend d'un autre côté pourquoi Barthes dans "Mythologie" a dû mettre sur pied sa propre discipline justement pour ne pas recourir au positivisme dans la critique.
avec l'occupation d'usine fictive de "Tout Va Bien", l'approche de politique de la fiction se tient peut être plus près de la possibilité donnée à chacun de dire la vérité, que l'approche politique du réel que le groupe Dziga Vertov a essayé de mettre sur pied (l'un est la représentation fictive de la possibilité de parler, l'autre la représentation réelle de sa confiscation).
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
on dit d'A bout de souffle qu'il s'agit d'un homme et d'une femme qui emploient les mêmes mots sans parler la même langue.
dans The end of violence Wim Wenders fait dire à l'actrice blonde doublant au début une scène dangereuse et qui tranche par sa spontanéité sur les autres personnages, lui fait dire donc, à ses interlocuteurs, alors qu'ils parlent la même langue : traduisez !
dans The end of violence Wim Wenders fait dire à l'actrice blonde doublant au début une scène dangereuse et qui tranche par sa spontanéité sur les autres personnages, lui fait dire donc, à ses interlocuteurs, alors qu'ils parlent la même langue : traduisez !
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
dans le merveilleux film de Wenders, Alice dans les villes, le personnage principal au retour des Etats Unis, en Allemagne, peut être dans le métro aérien de wuppertal, mais je ne crois pas, c'est plutôt dans un train, prend un journal pour y apprendre réellement la disparition de John Ford.
Godard n'aura jamais cité avec autant d'émotion et de nostalgie que Wenders.
Godard n'aura jamais cité avec autant d'émotion et de nostalgie que Wenders.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
j'ai choisi entre l'attitude du cinéaste qui peut être qualifiée de modeste, Ford disparu le classicisme va s'étiolant et celle du critique JB Thoret déifiant et réifiant les 26 secondes de film par un amateur de l'assassinat de JFK, originant par là-même ce que sera TOUT le cinéma américain après.
j'ai choisi : l'oeuvre d'abord ; la glose bien après.
j'ai choisi : l'oeuvre d'abord ; la glose bien après.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
slimfast a écrit:
j'ai choisi : l'oeuvre d'abord ; la glose bien après.
Merci pour l'info, m'gars. Mais pour te briefer un chouïa, c'est que ce qu'on fait, tous, ici.
Et en ce qui me concerne, c'est jamais de la glose: mes comms se tiennent au plus près du film: j'essaie pas de lui faire quelque chose qu'il ne dit pas.
Toi, par contre, on a l'impression que tu gloses, et souvent ça a pas grand chose avec l'oeuvre: tu penses trop, slimfast, tu réfléchis trop, t'interprètes trop. Vis d'avantage les œuvres, ressens les choses, au lieu de gloser, tout le temps, sur "le cinéma", son essence, etc etc. Tu vires à gauche, là, et c'est pas bon toi. lol
Ah, je suis content que t'aies kiffé Alice dans les villes. Super bon film de droite, tu trouves pas?
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
oui c'est vrai mais les chroniques de Rancière pour cdc par exemple, étaient davantage pour plier le cinéma à ses schémas de pensée que pour témoigner d'amour de l'art.
je détestais ces chroniques où les films n'était que le prêt-à-porter d'une pensée conceptualisée par ailleurs.
cdc auront beaucoup perdu avec lui.
je détestais ces chroniques où les films n'était que le prêt-à-porter d'une pensée conceptualisée par ailleurs.
cdc auront beaucoup perdu avec lui.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Si on compare A bout de souffle au Samouraï qui sont reliés par le personnage qu'y joue Melville on voit comme l'atmosphère de tragédie, nocturne, chez l'un, est chez l'autre quelque chose de nerveux, qui doit plaire à la jeunesse, dont la bagnole est le vecteur.
on sait l'attachement de JLG à JPM ; et la réciproque ?
on sait l'attachement de JLG à JPM ; et la réciproque ?
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
ce qui peut faire dire que chez Godard il y a un positionnement stratégique.
à ce propos là, le film bonus du dvd, Chambre 12, Hotel de Suède de Claude Ventura, est très intéressant.
à ce propos là, le film bonus du dvd, Chambre 12, Hotel de Suède de Claude Ventura, est très intéressant.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Comme on passait Marcia Bella dans un certain parti politique qui a besoin de l'entretien par autrui de ce qu'il veut être le seul à prétendre détruire (soit la démocratie et la crise, la gauche et la droite, le système et sa marge, le savoir que 5+7=12 et l'espoir que 5+7=13, le fait que le cosmopolitisme ait une histoire plus vieille que la nation, le fait que la minorité se survit et développe un fil tandis que la majorité se reproduit) et défend l'idée consolatrice (mais par rapport à quoi?) que l'on protégera mieux l'individu en le laissant à la fois seul et impuissant; compris mais neutralisé, du coup j'ai regardé "Soigne ta droite" au titre prémonitoire.
Apparemment ce serait un film sur les Rita Mitsouko comme intermédiaire culturel entre Balladur et Dostoïevski. Sur Ryanair et le voyage low-cost comme modèle économique du post fordisme (la gratuité ressemble à la pauvreté si elle n'atténue pas la distance entre les classes)
Pas mal, un peu tripant-ambient, et j'avais oublié que Catherine Ringer avait pu être belle avant de vieillir et dire des conneries. On a l'impression qu'un siècle s'est écoulé entre "Tout va Bien" et ce film.
C'est marrant de voir l'esthétique des Histoires de Cinéma et Notre Musique trouver son origine dans quelque chose d'assez ludique, la sophistication des années 80, belle idée d'opposer l'apparition du clip qui veut être une forme close, mineure mais achevée, et la difficulté du travail qui implique une historie et des tensions plus vieille que le produit qu'ils réussissent à délimiter (il y a plus de sérieux et d'esprit d'équipe dans l'enregistrement d'une chanson que dans le pilotage d'un avion).
Honnêtement j'ai pas tout compris, mais ça m'a semblé plus beau que Prénom Carmen ou King Lear (c'est le premier filma avec Champetier).
Peut-être l'idée que la mort de la gauche c'est le monde laissé intact moins ses médiations? L'idée que l'histoire est une totalité non morcelable, et l'illustration du fait que l'oublier pour le redécouvrir plus de deux fois amène un remplacement exact de la politique par la métaphysique, que le discours sur la réciprocité psychologique des relations humaines vient après celui sur le tragique politique?
Bref prétentieusement philosophique, subtilement comique et intéressant
Apparemment ce serait un film sur les Rita Mitsouko comme intermédiaire culturel entre Balladur et Dostoïevski. Sur Ryanair et le voyage low-cost comme modèle économique du post fordisme (la gratuité ressemble à la pauvreté si elle n'atténue pas la distance entre les classes)
Pas mal, un peu tripant-ambient, et j'avais oublié que Catherine Ringer avait pu être belle avant de vieillir et dire des conneries. On a l'impression qu'un siècle s'est écoulé entre "Tout va Bien" et ce film.
C'est marrant de voir l'esthétique des Histoires de Cinéma et Notre Musique trouver son origine dans quelque chose d'assez ludique, la sophistication des années 80, belle idée d'opposer l'apparition du clip qui veut être une forme close, mineure mais achevée, et la difficulté du travail qui implique une historie et des tensions plus vieille que le produit qu'ils réussissent à délimiter (il y a plus de sérieux et d'esprit d'équipe dans l'enregistrement d'une chanson que dans le pilotage d'un avion).
Honnêtement j'ai pas tout compris, mais ça m'a semblé plus beau que Prénom Carmen ou King Lear (c'est le premier filma avec Champetier).
Peut-être l'idée que la mort de la gauche c'est le monde laissé intact moins ses médiations? L'idée que l'histoire est une totalité non morcelable, et l'illustration du fait que l'oublier pour le redécouvrir plus de deux fois amène un remplacement exact de la politique par la métaphysique, que le discours sur la réciprocité psychologique des relations humaines vient après celui sur le tragique politique?
Bref prétentieusement philosophique, subtilement comique et intéressant
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Donc les militants FN ont dansé sur Marcia Bella. Comme la politique peut être un univers aussi creux que savant, et que la playlist d'un parti qui vise l'hégémonie culturelle (le seul programme du FN: offrir aux déclassés l'hégémonie culturelle seule, une solitude que ni la démocratie ni la révolution ne permettent, qui s'alimente en tant qu'elle suffit à véhiculer un racisme réel) est forcément réfléchie, on peut soupçonner qu'il s'agît de la récupération intentionnelle de l'interview de 2007 où peu avant de mourir Fred Cichin assimilait cliché hip hop, sous-culture assumée et "racisme antiblanc".
Wikipédia tient plus de la fiche de RG que de l'encyclopédie lorsqu'il s'agît des contemporains. On y pparend été fondé en 1979 quand Fred Chichin est tombé amoureux de Catherine Ringer (c'est cela qui est émouvant dans le film de Godard, les scènes où ils s'engueulent un peu pour travailler, quand Catherine Ringer au milieu d'un discussion assez technique sur les accords lui sort que la gueule qu'il fait l'empêche de chanter, on sent la survie de ce rapport, c'est une des plus belle scènes de Godard, lus forte que Vivre sa Vie ou une Femme est une Femme).
Mais il y a une belle chose dans l'article de Wikipédia. Quand C. Ringer expliquait dans les années 80 à Gainsbourg pourquoui elle avait fait du porno, elle a refuser de se faire traiter de pute. Elle a expliqué quelle avait vécu à la fois une chose douloureuse ("une sorte de service militaire pour les femmes") et une "aventure moderne qui pouvait être bellee. Dans une interview plus récente, elle affirmait qu'elle avait fait dans le but pour complaire à un entourage dont elle n'avait pas conscience de l'hypocrisie et du goût mesquin de la domination. Les trois points de vue sont sans doute tous vrais. Les années 80: l'espoir d'une émancipation qui ne pouvait vraiment mettre à distance la souffrance que là où la sphre culturelle exprime la même chose que la société dans son entier.
Wikipédia tient plus de la fiche de RG que de l'encyclopédie lorsqu'il s'agît des contemporains. On y pparend été fondé en 1979 quand Fred Chichin est tombé amoureux de Catherine Ringer (c'est cela qui est émouvant dans le film de Godard, les scènes où ils s'engueulent un peu pour travailler, quand Catherine Ringer au milieu d'un discussion assez technique sur les accords lui sort que la gueule qu'il fait l'empêche de chanter, on sent la survie de ce rapport, c'est une des plus belle scènes de Godard, lus forte que Vivre sa Vie ou une Femme est une Femme).
Mais il y a une belle chose dans l'article de Wikipédia. Quand C. Ringer expliquait dans les années 80 à Gainsbourg pourquoui elle avait fait du porno, elle a refuser de se faire traiter de pute. Elle a expliqué quelle avait vécu à la fois une chose douloureuse ("une sorte de service militaire pour les femmes") et une "aventure moderne qui pouvait être bellee. Dans une interview plus récente, elle affirmait qu'elle avait fait dans le but pour complaire à un entourage dont elle n'avait pas conscience de l'hypocrisie et du goût mesquin de la domination. Les trois points de vue sont sans doute tous vrais. Les années 80: l'espoir d'une émancipation qui ne pouvait vraiment mettre à distance la souffrance que là où la sphre culturelle exprime la même chose que la société dans son entier.
Dernière édition par Tony le Mort le Mar 24 Avr 2012 - 21:22, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
je l'ai les ai vu une fois les Rita. Il bruinait Quand elle est entrée en scène sur l'estrade, c'était dehors, elle a dit : " j'espère que je vais pas faire pleuvoir ".
Il est tombé des cordes !!!!!!!
Il est tombé des cordes !!!!!!!
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
une de mes idées vraiment pas originale est que le cinéma est une forme, avant tout, après tout.
une autre est que le film doit raconter une histoire, enfin il est préférable qu'il revête les oripeaux de la fiction.
un truc vraiment con j'aime comprendre facilement, donc les trucs français où je partage la langue et la conjoncture, oui, me vont.
après quand même je reste couvert.
une autre est que le film doit raconter une histoire, enfin il est préférable qu'il revête les oripeaux de la fiction.
un truc vraiment con j'aime comprendre facilement, donc les trucs français où je partage la langue et la conjoncture, oui, me vont.
après quand même je reste couvert.
Dernière édition par slimfast le Mer 25 Avr 2012 - 19:00, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Les Rita sont associés chez moi à un souvenir très pénible, pas musical (quand ils avaient du succès j'étais assez vieux pour comprendre les paroles des chansons, mais trop jeune pour comprendre leur position dans la chanson française, je pense pas trop mon truc, même si ce qu'on entend dans le film de Godard n'est pas inintéressant).
Je vais faire ma balance et ma langue de pute. A un moment j'étais sur un forum où intervenait quelqu'un assez impliqué dans la campagne présidenteille de Bové (un épisode assez oublié, y compris sans doute aussi par les premiers concernés, mais il y a 5 ans il était candidat et essayait d'occuper la position que tient/occupe/représente maintenait Mélenchon. Juste après il devient député européen et sort des bouquins d'autocongratulations avec Jean Quatremer enfin bref...).
C'étaient je crois juste avant de l'interview de Chichin en 2007, sans doute la sortie d'un album. Cette andouille a sorti "Mais les Rita ont toujours été un groupe de droite, la preuve ils ont fait des concerts de soutien à Tsahal". Le sens du message était à vrai dire imprécis, sans doute "qui les aime a le goût des traîtres".
Quand je lui ai demandé de sortir un preuve un peu factuelle ("ou?" et "quand?", ce genre de truc...) il s'est fait virtuellement caca dessous et m'a insulté (il passait aussi son temps à propager des bobards, comme Royal 4ème dans des "sondages des RG" au premier tour, au passage on se demande comment il a fait pour avoir une connexion directe).
Je dois dire que je ne suis pas près de l'oublier, un bon vaccin. Ce mec était vraiment à Bové ce que Guéant ou Buisson sont à Sarkozy, et peut-être involontairement (il faut quand-même lui reconnaîttre qu'il s'est moins accroché à la position).
Je vais faire ma balance et ma langue de pute. A un moment j'étais sur un forum où intervenait quelqu'un assez impliqué dans la campagne présidenteille de Bové (un épisode assez oublié, y compris sans doute aussi par les premiers concernés, mais il y a 5 ans il était candidat et essayait d'occuper la position que tient/occupe/représente maintenait Mélenchon. Juste après il devient député européen et sort des bouquins d'autocongratulations avec Jean Quatremer enfin bref...).
C'étaient je crois juste avant de l'interview de Chichin en 2007, sans doute la sortie d'un album. Cette andouille a sorti "Mais les Rita ont toujours été un groupe de droite, la preuve ils ont fait des concerts de soutien à Tsahal". Le sens du message était à vrai dire imprécis, sans doute "qui les aime a le goût des traîtres".
Quand je lui ai demandé de sortir un preuve un peu factuelle ("ou?" et "quand?", ce genre de truc...) il s'est fait virtuellement caca dessous et m'a insulté (il passait aussi son temps à propager des bobards, comme Royal 4ème dans des "sondages des RG" au premier tour, au passage on se demande comment il a fait pour avoir une connexion directe).
Je dois dire que je ne suis pas près de l'oublier, un bon vaccin. Ce mec était vraiment à Bové ce que Guéant ou Buisson sont à Sarkozy, et peut-être involontairement (il faut quand-même lui reconnaîttre qu'il s'est moins accroché à la position).
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
C'est (des choses) comme ça....
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Vu récemment "Sauf qui Peut (la Vie)" et son très beau scénario filmé.
C'est vraiment un superbe film, je le mets en tête de mes films de Godard préférés.
L'histoire, expliquée par Godard dans le scénario, est limpide:
-Denise (Nathalie Baye) qui travaille à la télé, qui essaye de "quitter la ville", à la fois au sens existentiel (trouver un lieu de recul qui soit près de la ville, soit une forme une rupture sans exil) et propre (elle quitte Genève pour Nyon)
-son mari ("Jacques Godard") joué par Dutronc, qui semble à la fois un cinéaste est un intellectuel de télévision, etessaye de faire le même mouvement, de manière en apparente plus radicale, mais en faisant en fait du surplace (il est par exemple coincé par rapport à l'enfant qu'il a eu avec son ex-femme, l'appartement de sa compagne où elle lui demande de rester pendant qu'elle le plaque, une chambre d'hôtel, Marguerite Duras qu'il fait venir à Genève pour la rendre médiatiquement invisible dans Genève. Il n'exprime un souhait de rupture qu'à l'égard des personnes qu'il ne peut qu'immanquablement rencontrer, dont il il n'a pas conscience de s'être déjà éloignées, et en croyant prendre position sur son environnement social ne se confronte qu'à la vieillesse et la mort)
-une prostituée jouée par Isabelle Huppert (qui rappelle beaucoup Anna Karina dans Vivre sa Vie), à qui Baye loue son appartemen. Elle est prise dans des réseaux maffieux qui semble trouer la sage Genève, mais réussit le chemin inverse à celui des autres personnages (revenir de la périphérie et de la souffrance -qui est peut-être signe d'une élection- vers la surface, "se poser au sens de tous le monde": une maison, un ami une voiture),
Superbe film, mais on se rend compte que Godard découvre dans ce film qu'il construit un système de signe plutôt qu'un point de vue sur le réel, et que cela a été toujours le cas. Le personnage d'Huppert, qui part d'une vie sordide pour se construire; maîtrise d'abord les termes de sa propre vente avant de s'intégrer ensuite (vêtement de de jeune filles élégante, petite R5, voix blanche et ironique, le signe est une force opposée à la situation réelle), lit des superbes extraits de textes qui semblent avoir été écrits dans l'après mai-68, sur l'échec du mouvement, et le couple comme refuge contre la survie de la séparation de classe. Dans ces textes finalement la réussite est un signe qui travaille de la même manière aussi bien pour le bourgeois que pour le militant. Même la bourgeosie ne perçoit pas la réussite qui la sanctionne comme un objet, mais l'expression de la valeur d'une loi, et elle est ainsi la source d'un doute et d'une incertitude
"Tout va Bien", filmé 7 ans avant est finalement déjà la même chose que ce film: c'est du signe, mais le travail , le prolétariat, son aliénation sont eux-aussi présents comme signes. C'est à dire que la mort d'aliénation est une figure de la mort elle-mêm:, même si elle est montrée comme une chance, elle est aussi la mort.
Dans les films de Godard les personnages n'évoluent finalement jamais, mais expriment qu'une seule volonté qui est impossible à fragmenter et relève aussi du signe, de ce dont la valeur est soit un savoir, soit un manque pour le savoir, plutôt qu'une phénomène pris lui-même dans le destin ou l'histoire.
Ainsi l'hésitation du personnage de Montand dans Tout va Bien est la même que celle de celui de Dutronc dans ce film. Finalement les personnages des films de Godard sont reconnus par leur éducation, leur origine, plutôt que l'inverse (la femme très bourgeoise qui propose à Huppert une passe sordide, mais bien payée, se peésente comme uen amie d'école, la reconnaît par rapport à son enfance). Il y a aussi l'idée un peu naïve que la science, l'objectivité, exprime le contraire de ce mécanisme de reconnaissance d'une partie du réel (qui peut être un personnage) par sa valeur.
"Letter to Jane" c'est aussi ça, une critique scientiste du cogito opposée à Fonda qui utilise le Viet Nam comme le signe de son gauchisme. Mais cette naïveté est cohérente et géniale, visionnaire.
Difficile d'en dire plus, je dois être confus
Interviews intéressantes de Renato Berta et Gabrial Yared et de Baye (difficile de croire qu'elle ait été avec Delon) dans le DVD
C'est vraiment un superbe film, je le mets en tête de mes films de Godard préférés.
L'histoire, expliquée par Godard dans le scénario, est limpide:
-Denise (Nathalie Baye) qui travaille à la télé, qui essaye de "quitter la ville", à la fois au sens existentiel (trouver un lieu de recul qui soit près de la ville, soit une forme une rupture sans exil) et propre (elle quitte Genève pour Nyon)
-son mari ("Jacques Godard") joué par Dutronc, qui semble à la fois un cinéaste est un intellectuel de télévision, etessaye de faire le même mouvement, de manière en apparente plus radicale, mais en faisant en fait du surplace (il est par exemple coincé par rapport à l'enfant qu'il a eu avec son ex-femme, l'appartement de sa compagne où elle lui demande de rester pendant qu'elle le plaque, une chambre d'hôtel, Marguerite Duras qu'il fait venir à Genève pour la rendre médiatiquement invisible dans Genève. Il n'exprime un souhait de rupture qu'à l'égard des personnes qu'il ne peut qu'immanquablement rencontrer, dont il il n'a pas conscience de s'être déjà éloignées, et en croyant prendre position sur son environnement social ne se confronte qu'à la vieillesse et la mort)
-une prostituée jouée par Isabelle Huppert (qui rappelle beaucoup Anna Karina dans Vivre sa Vie), à qui Baye loue son appartemen. Elle est prise dans des réseaux maffieux qui semble trouer la sage Genève, mais réussit le chemin inverse à celui des autres personnages (revenir de la périphérie et de la souffrance -qui est peut-être signe d'une élection- vers la surface, "se poser au sens de tous le monde": une maison, un ami une voiture),
Superbe film, mais on se rend compte que Godard découvre dans ce film qu'il construit un système de signe plutôt qu'un point de vue sur le réel, et que cela a été toujours le cas. Le personnage d'Huppert, qui part d'une vie sordide pour se construire; maîtrise d'abord les termes de sa propre vente avant de s'intégrer ensuite (vêtement de de jeune filles élégante, petite R5, voix blanche et ironique, le signe est une force opposée à la situation réelle), lit des superbes extraits de textes qui semblent avoir été écrits dans l'après mai-68, sur l'échec du mouvement, et le couple comme refuge contre la survie de la séparation de classe. Dans ces textes finalement la réussite est un signe qui travaille de la même manière aussi bien pour le bourgeois que pour le militant. Même la bourgeosie ne perçoit pas la réussite qui la sanctionne comme un objet, mais l'expression de la valeur d'une loi, et elle est ainsi la source d'un doute et d'une incertitude
"Tout va Bien", filmé 7 ans avant est finalement déjà la même chose que ce film: c'est du signe, mais le travail , le prolétariat, son aliénation sont eux-aussi présents comme signes. C'est à dire que la mort d'aliénation est une figure de la mort elle-mêm:, même si elle est montrée comme une chance, elle est aussi la mort.
Dans les films de Godard les personnages n'évoluent finalement jamais, mais expriment qu'une seule volonté qui est impossible à fragmenter et relève aussi du signe, de ce dont la valeur est soit un savoir, soit un manque pour le savoir, plutôt qu'une phénomène pris lui-même dans le destin ou l'histoire.
Ainsi l'hésitation du personnage de Montand dans Tout va Bien est la même que celle de celui de Dutronc dans ce film. Finalement les personnages des films de Godard sont reconnus par leur éducation, leur origine, plutôt que l'inverse (la femme très bourgeoise qui propose à Huppert une passe sordide, mais bien payée, se peésente comme uen amie d'école, la reconnaît par rapport à son enfance). Il y a aussi l'idée un peu naïve que la science, l'objectivité, exprime le contraire de ce mécanisme de reconnaissance d'une partie du réel (qui peut être un personnage) par sa valeur.
"Letter to Jane" c'est aussi ça, une critique scientiste du cogito opposée à Fonda qui utilise le Viet Nam comme le signe de son gauchisme. Mais cette naïveté est cohérente et géniale, visionnaire.
Difficile d'en dire plus, je dois être confus
Interviews intéressantes de Renato Berta et Gabrial Yared et de Baye (difficile de croire qu'elle ait été avec Delon) dans le DVD
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 13 Mai 2012 - 19:17, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
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Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 16:12, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
Euh non j'épuise la collection DVD faite par Antoine de Baeque (souvent à baffer dans les bonus, comme il n'a rien à dire techniquement, il répète ce que les autres intervenants considèrent eux-même comme des ragots ou resituent comme des anecdotes préiphériques. En revanche c'est intéressant d'entendre Renato Berta, Willy Kurant ou Caroline Champetier) trouvée en médiathèque, je ne sais pas s'il y est, mais d'un autre côté ses films des années 80/90 me semblent en fait plus lisibles que "Vivre sa Vie", "Week-End" ou Masculins/Féminin.
Je ne savais pas que Willy Kurant était belge, et avait grandi entre Verviers, Liège et Bruxelles. Cela explique peut-être pourquoi le Départ est filmé à Bruxelles.
Je ne savais pas que Willy Kurant était belge, et avait grandi entre Verviers, Liège et Bruxelles. Cela explique peut-être pourquoi le Départ est filmé à Bruxelles.
Invité- Invité
Re: deux ou trois films que vous aimez de lui (godard(s))
___
Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 16:11, édité 1 fois
Invité- Invité
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