un film incontournable : Apocalypse Now, Full Metal Jacket et la Grosse Bertha. Les Coppola et la came. Virer de son cul le pied du Blanc. E.T l'extra-terrestre et l'anal...

Archive Cinéma 79(octobre) n°250:

Spoiler:

Il n'y a pas à chercher dans Apocalypse Now de causes ou de conséquences à la guerre... Le hors-champ de la guerre est totalement évacué...
La guerre est une fête pour les personnages du film, ce que Coppola entendait dénoncer: le plaisir pervers de se laisser aller et de tuer sans soucis. Mais la guerre est aussi une fête pour l'écran: le plaisir de filmer ces batailles avec un luxe de bruits, de mouvements, de couleurs. Ce que Coppola, au nom de sa vertu moralisante devrait montrer comme quelque chose de particulièrement horrible et traumatisant, il le filme comme un spectacle fabuleux totalement fascinant.
A cet égard, la scène de l'attaque du village pour permettre au champion du bataillon de faire son surf, est éclairante. Il faudrait réprouver cet officier fou qui détruit toute une population - et telle est sans doute l'idée de surface, l'idée "officielle" de Coppola.
Mais, au fond de lui et de son film, la jouissance du pouvoir de mort est la plus grande. Les hélicoptères, filmés comme des engins magiques sur la chevauchée des Walkyries de Wagner, soleil rouge comme dans la grande tradition hollywoodienne, corps qui éclatent dans un somptueux ballet, puissance des cris et des rafales sur la bande son, tout, dans cette scène, respire en fait le luxe, le calme et la volupté du spectacle de la guerre, de la surenchère dans le colossal.
Coppola est plus intéressé par les signes spectaculaires de la guerre que par le sens de l'événement. Cette débauche de tueries, cette jouissance de la guerre spectacle ne rend compte évidemment que des moyens dont a bénéficié Coppola pour tourner. Cela atteste d'un budget, pas d'une idée.

breaker a écrit:ma première question, serait: quelle dope Coppola prenait-il?, parce qu'il a l'air complètement barje, filmé par sa femme sur le tournage d'Apocalypse Now.
Je sais pas combien i donnent sur Froum de Culte, mais 5 sur 20 c'est la note que Coppola donne lui-même à Apocalypse Now.






Coppola, Milius, Brando, Sheen... quelle bande de trous de cul.

Le plus drôle de ce document sans doute, c'est toute la partie avec Brando sur le tournage, l'acteur a négocié un contrat à 1 million de dollars la semaine, il est complètement à côté des exigences de Coppola, il n'a rien lu du Conrad et c'est à partir de là que Coppola décide de tout improviser, cherchant la stature légendaire de Kurtz en pariant sur les monologues de Brando qui répond aux questions de Coppola pendant les scènes... A un moment Brando manque de s'étouffer en avalant une mouche, ce qui convient peu à la recherche de l'Apocalypse et Coppola ne retiendra pas la scène... lol


C'est drôle, non?!

jerzy P a écrit:Vu (y a deux mois, en fait): "Apocalypse now (redux)".


Je dois faire partie des 15 personnes au monde qui n'avaient toujours pas vu ce film. J'avais même pas vu le non-redux, pourtant sorti à une époque où j'allais régulièrement en salles et ne manquais rien de ce qu'on considérait comme "important". Mais AN, ça me tentait pas, je reniflais une arnaque, un truc louche.


Donc, je me le suis farci un soir, après m'être coaché comme pour une séance de stretching dans les bronzés ("allez, on y croit, on se bat, on se remue le popotin, on arrête avec les faut qu'on et les ya qu'à").







Et c'est bien ce que je craignais.




C'est une daube ahurissante déguisée en chef d’œuvre. Et sûrement pas le contraire.


lol



Non, faut vraiment avoir le privilège de contempler, si longtemps après, ce gros machin boursouflé, informe, ridicule, plein de filtres rougeoyants et de gros plans involontairement comiques, à la Benny Hill, sur des visages aux rictus hallucinés.

Une "descente aux enfers" maniériste qui frise, non, atteint le sommet du kitsch-grotesque, à l'épate. Martin Sheen n'est évidemment pas en reste, qui reprend sa gestuelle inquiétante de "bad lands", mais le plus ahurissant, ce sont les cabotinages atroces de tous les autres figurants/protagonistes (tain, Denis Hopper... lol), et ça culmine, évidemment, effet d'autant plus hilarant, si on veut, que c'est longuement préparé scénographiquement pour nous confronter avec THE rencontre haletante, fascinante, mythique, pétrie d'inquiétante étrangeté, avec Brando, là. Ces scènes se font attendre longtemps, mais quand elles arrivent, c'est franchement apocalyptique, on peut le dire. On en reste médusé, comme deux ronds de flan. Tout ça pour ça. Le Marlo qui sert la soupe en maugréant, l'air de se foutre de notre figure en nous disant constamment: "mais bordel, qu'est-ce que vous foutez là à mater ce film de merde?". C'est presque jubilant, ma foi, la façon dont il sabote le truc en promenant son ennui distingué dans ce foutoir hystérico-psychédélique qui sait pas ce qu'il pourrait bien vouloir dire, à part nous bombarder de flashs sensoriels à l'expressionnisme éculé. Même les prises de vue depuis les hélicos semblent s'abolir d'elles-mêmes avec leur chorégraphie mammouthesque.

Y aurait bien des trucs à dire, sur l'arrière plan idéologique... Oh pis non, finalement, y a pas grand chose à dire. J'avais bien aimé "conversation secrète", mais pour le reste, Coppola, bof bof...

Careful a écrit:Salut Jerzy,Breaker.
Mais qu'est ce donc cette version "redux" ? Comme ça, on dirait du supplément moutarde.

Spoiler:

breaker a écrit:

Careful a écrit:Salut Jerzy,Breaker.
Mais qu'est ce donc cette version "redux" ? Comme ça, on dirait du supplément moutarde.

Spoiler:

salut Careful
la version redux, je crois que c'est quelques scènes additionnelles sur la première version d'Apocalypse Now de 1979 reconnue comme plus conradienne 'paraît, plus dense, pour ceux qui aiment le film.. Dans cette version redux, on peut voir notamment Brando-kurtz "de jour", c'est-à-dire un Brando filmé pas seulement dans un halo de lumière fantasmatique... (je crois que la séquence a d'ailleurs été reprise par Cantonna pour je ne sais plus quelle crème épilatoire..)
Peu de choses à en dire également, grosse cagade ce film au coude à coude avec le scarface de De Palma.
Par contre toute l'écrasante machinerie fasciste de ce cinéma m'intéresse davantage...

Regardez Coppola, il voulait faire un film contre le napalm et il a brûlé des forêts entières au napalm. C'est aussi ça le cinéma.

(Straub à l'Ecole Supérieure des beaux-arts du Mans, mars 1994)

Borges a écrit:

Straub : "Il faut le dire et redire sans cesse, FF Coppola est plus dangereux que Goebbels."

breaker a écrit:

Borges a écrit:

Straub : "Il faut le dire et redire sans cesse, FF Coppola est plus dangereux que Goebbels."

Hearts of darkness, un reportage d'Eleanor Coppola(l'épouse de FF) sur le tournage d'Apocalypse Now, elle explique dans l'extrait ci-dessous(il y a des chances que le contenu soit rejeté par dailymotion) que le tournage a lieu aux Philippines pour sa géographie proche de celle du Vietnam. L'armée américaine ayant refusé son implication dans un film sur la guerre du Vietnam, Coppola conclut un deal avec le dictateur philippin Ferdinand Marcos:

Les militaires et les pilotes seront grassement rétribués et leurs heures supplémentaires seront payées. En échange, les hélicoptères de l'armée sont mis à sa disposition tant que leur présence n'est pas requise pour combattre les rebelles communistes qui mènent une lutte armée dans le sud du pays.

(commentaires Eleanor Coppola)

Ferdinand Marcos, inscrit dans le Guiness book des records comme "plus grand voleur au monde" ; sa dictature tombe en 86: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Marcos

breaker a écrit:Je sais pas combien i donnent sur Froum de Culte, mais 5 sur 20 c'est la note que Coppola donne lui-même à Apocalypse Now.

Apocalypse Now (1979)
6/6 Je n'ai vu que le REDUX, à sa sortie en salles en 2001. J'ai eu du mal à m'en remettre.

Apocalypse Now (1979)
6/6 Parfait. Aucun plan où je me dit "tiens il est de trop celui là"

6 # Apocalypse Now (1979)
Je ne sais même pas quoi dire dessus. Le choc absolu, un opéra gigantesque.

Le Top supra basique...

1- # The Conversation (1974)
2- # Apocalypse Now (1979)
Bon, pour moi c'est juste deux des plus grands films de l'histoire, le premier étant un sorte de truc qui m'obsède encore et encore, sans même l'avoir vu 500 fois.

breaker a écrit:
j'ai pas trop cherché, mais y'a sûrement mieux...

Le film que je voudrais voir avant de mourir
Genre, juste avant ? Tendu, ça. Ptet qu'il n'est pas encore sorti, quoi. Pour l'instant ? Disons Apocalypse Now. Redux, bien sûr.
http://forum.plan-sequence.com/classification-ultime-t4719-15.html#p474019

Je l'ai revu depuis et à chaque fois c'est la claque. Cette atmosphère d'isolement, de fin du monde, les mecs crevant les uns après les autres. (le parallèle avec Apocalypse Now est, pour le coup, difficilement évitable) Et Kinski quoi, complètement habité.
La scène finale est gravée dans ma mémoire.
Maintenant il est dans mon Top 10 of all times.
http://forum.plan-sequence.com/aguirre-colere-dieu-werner-herzog-1972-t9870-90.html#p470331

Ce qui me met les larmes aux yeux dans un film, ce ne sont pas forcément les moments faits pour être mélo, mais en général les instants où je prends conscience du génie d'une scène, ou même du film.
Récemment devant 2001 et Apocalypse now
http://forum.plan-sequence.com/est-qui-vous-met-toujours-les-larmes-aux-yeux-t9146-120.html#p228829

Apocalypse now. Un film allégorique qui me fait penser à 2001 en inversé.
http://forum.plan-sequence.com/top-top-univers-tous-les-temps-t193-195.html#p238206

Pas revu Apocalypse Now depuis très longtemps (la version ciné comme la Redux) du coup j'hésite pour cette redécouverte en BR... quelle version ?
La Redux est-elle un vrai director's cut ou juste une addition de scènes supplémentaires dispensables ?

Ça en fait des beaux cadeaux de noel

Inutile de chercher dans Apocalypse Now une prise de position sur l'engagement américain au Vietnam. Tout comme The Deer Hunter, le film participe bien d'une entreprise d'amnésie politique, sauf que chez Cimino, elle se fait du point de vue d'un repli réactif et que chez Coppola la dimension historique est d'emblée court-circuitée par un passage direct du physique au métaphysique, à travers un scénario inspiré de Conrad.

Coppola ne m'intéresse pas parce que c'est un monsieur qui a une volonté de puissance et moi, je n'aime pas ces gens-là

Dans le "New York Times", le critique John Simon qualifiait récemment ces films de néo-fascistes: le mot est juste, s'appliquant à des films qui préparent subtilement l'opinion publique à la généralisation de la violence et surtout à la pratique individuelle de la "justice" la plus expéditive et la plus sommaire.

Spoiler:

Maya a écrit:chaque film reflète une" réalité" différente de la guerre ou complémentaire?

Maya a écrit:
A quelques lieux de ce musée ,se trouve un fast food trés amércianisé trés asceptisé le contraste est saisissant pour les vietnamiens la guerre semble loin,même si elle a laissé des tracse et boulversé la vie de millions de gens au Vietnam et ailleurs.on peut m^me se rendre à une disctothéque quis 'appele "Apocalyse now" c'est véridique "t j'étais frappée de voire un magasain s'appelait "Zippo". Sans vouloir me positionner comme une victime à vie et sans tomber dans l'anti américanisme primaire j'ai l'impression que mon imaginaire, concernant la guerre du Vietnam, a été "colonisé" par tous ces films américains