Sur la route - un livre à Coppola
Sur la route - un livre à Coppola
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Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 16:03, édité 1 fois
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Re: Sur la route - un livre à Coppola
salut breaker,
c'est tout à fait ça, la version de Salles : un des plus grands mouvements littéraires et politiques des USA transformé en une série de bamboches déjantées de gamins à la recherche de l'autorité paternelle. papa, papa, why hast thou forsaken me ?La quête du père est un fil conducteur du scroll, plus encore que dans la version publiée en 1957. Ce thème-là est devenu l'un des moteurs de l'adaptation.
oui mais le film de WS commence par une série de plans des pieds de Sal marchant jour et nuit - quel contre-sens, madrededios !the camera on the front seat of the car showing the road (day and night)
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Re: Sur la route - un livre à Coppola
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Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 16:03, édité 1 fois
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Re: Sur la route - un livre à Coppola
la bagnole, c'est tout ce qu'il y a d'important dans le bouquin. pars pro toto : on est toujours en train d'avancer, toujours en train de rouler, d'aller d'un endroit à l'autre le plus vite possible et pour repartir aussitôt. pas du tout la même chose que la marche à pied, du moins aujourd'hui où la marche à pied est plutôt le moyen de se retrouver, de se ressourcer dans un peu de lenteur, couper les ponts avec le speed comunicationnel. on marche pour s'isoler, randonneurs - j'imagine que c'était autre chose au moyen-âge mais on n'est plus au moyen-âge, sauf peut-être Salles mais alors dans un moyen-âge rêvé et de pacotilles. la bagnole, c'est le moyen de Kerouac pour que rien ne pèse, rien ne se fixe, pour que tout passe dans un plus de vie, et bien sûr c'est un délire mystique, K cherchait dieu-qui-file-à-toute-vitesse, la route finale qui l'enverrait au ciel. et idem pour Cassady que Kerouac décrit comme un mystique. j'essaierai de poster ici quelques extraits. tout est bagnole, c'est ça le truc : un concert de jazz, une romance, un bouquin en train d'être écrit, jamais de point de fixation, toujours trouver le moyen de continuer sa route et de laisser les autres continuer la leur et de les admirer le faisant. alors que le film ne parvient qu'à aller de point de fixation en point de fixation, d'évènements tous tellement graves, qu'il s'agisse de tirer un coup, de shooter, de rafler du pain de mie dans une épicerie, de fêter noël en famille et le nouvel an avec des potes.
il y a une scène extraordinaire dans le livre, où Cassidy/Moriarty est à NY est à trouver un boulot comme chauffeur dans un parking : garer les tires et les rendre ensuite à leurs proprios. K décrit ça comme une course angélique, avec le gars qui vole littéralement d'une voiture à l'autre, descend de la première avant qu'elle soit arrêtée et fait démarrer la seconde avant d'être dedans. c'est l'expérience spirituelle de garer des bagnoles et Moriarty est l'ange de cette expérience. Salles a repris la scène mais elle change complètement de sens : elle devient la rapidité efficiente du bon employé dégourdi et à la limite un exemplaire de ses conditions d'exploitation. tout est alors très lourd et très vulgaire. ça n'a plus rien à voir.
en lisant la lettre de K à Brando, je me dis que c'est un chat comme RAZ qui aurait dû faire l'adaptation.
il y a une scène extraordinaire dans le livre, où Cassidy/Moriarty est à NY est à trouver un boulot comme chauffeur dans un parking : garer les tires et les rendre ensuite à leurs proprios. K décrit ça comme une course angélique, avec le gars qui vole littéralement d'une voiture à l'autre, descend de la première avant qu'elle soit arrêtée et fait démarrer la seconde avant d'être dedans. c'est l'expérience spirituelle de garer des bagnoles et Moriarty est l'ange de cette expérience. Salles a repris la scène mais elle change complètement de sens : elle devient la rapidité efficiente du bon employé dégourdi et à la limite un exemplaire de ses conditions d'exploitation. tout est alors très lourd et très vulgaire. ça n'a plus rien à voir.
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