La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
'lo Breaker,
je viens de regarder J'ai très mal au travail de JM Carré, et j'ai repris tranquillement tout ce que tu as écrit dans ce topic, 'achement intéressant. Je n'en connais pas plus sur Foucault qu'il y a quelques mois, mais je n'ai pas vraiment aimé le film J'ai très mal au travail. Une suite de propos clichés et pas très neufs sur le "où va notre monde dans lequel tout va mal", tenus par des spécialistes en tous genres (psychiatres, psychanalystes et psychologues, chercheurs, politologues, sociologues, etc.) avec de temps en temps un travailleur ou l'autre, de préférence en souffrance et brisé, pour illustrer l'idée. Mais il n'y a en effet aucune réelle question, aucune interrogation sur la logique des pouvoirs, des dominations à l'œuvre au sein même du discours sur la souffrance au travail. Les chiffres sont pris comme tels (je ne dis pas que les chiffres mentent, mais le fait est que le film prend acte d'une évolution de ce qu'il présente comme un état de fait (la souffrance au travail), sans interroger la manière dont un discours ou l'autre traduit cet état de fait : l'état de fait existe-t-il sans le discours qui le décrit ou en est-il aussi une création ?), les propos des gens interviewés sont pris comme tels, etc. Et le tout en effet dans une sorte d'engluement de compassion, de pathologisation, etc.
Le pire, c'est le psychanalyste (tantôt chercheur en "psychodynamique du travail" tantôt psychanalyste) dont tu as posté un extrait vidéo plus haut, Dejour. Il parle dans une espèce de pose surplombante, lui n'est-ce pas (exactement comme l'autre, Marie Pezé) n'est pas touché par le travail, le monde qu'il étudie est extérieur à sa vie, on le sent dans chacune de ses paroles, c'est exaspérant. Marie Pezé me fait beaucoup penser, je parle en tant que personnage dans le film et dans ce que Breaker en décrit, à l'héroïne de Another Year, de Mike Leigh. La psychologue gluante de compassion tant que sa personne n'est pas en jeu, qui est amie par compassion, qui n'est que compassion, mais qui se révèle d'une grande cruauté finalement (en y repensant, ce film de Mike Leigh avait des côtés très forts).
Mais surtout, le film n'existe pas en tant que film. Crotte, alors, à quand un film sur le travail qui ne soit pas une mise bout à bout d'entretiens ? (Il y en a, hein, je suis mauvaise langue, mais c'est quand même pas la norme).
je viens de regarder J'ai très mal au travail de JM Carré, et j'ai repris tranquillement tout ce que tu as écrit dans ce topic, 'achement intéressant. Je n'en connais pas plus sur Foucault qu'il y a quelques mois, mais je n'ai pas vraiment aimé le film J'ai très mal au travail. Une suite de propos clichés et pas très neufs sur le "où va notre monde dans lequel tout va mal", tenus par des spécialistes en tous genres (psychiatres, psychanalystes et psychologues, chercheurs, politologues, sociologues, etc.) avec de temps en temps un travailleur ou l'autre, de préférence en souffrance et brisé, pour illustrer l'idée. Mais il n'y a en effet aucune réelle question, aucune interrogation sur la logique des pouvoirs, des dominations à l'œuvre au sein même du discours sur la souffrance au travail. Les chiffres sont pris comme tels (je ne dis pas que les chiffres mentent, mais le fait est que le film prend acte d'une évolution de ce qu'il présente comme un état de fait (la souffrance au travail), sans interroger la manière dont un discours ou l'autre traduit cet état de fait : l'état de fait existe-t-il sans le discours qui le décrit ou en est-il aussi une création ?), les propos des gens interviewés sont pris comme tels, etc. Et le tout en effet dans une sorte d'engluement de compassion, de pathologisation, etc.
Le pire, c'est le psychanalyste (tantôt chercheur en "psychodynamique du travail" tantôt psychanalyste) dont tu as posté un extrait vidéo plus haut, Dejour. Il parle dans une espèce de pose surplombante, lui n'est-ce pas (exactement comme l'autre, Marie Pezé) n'est pas touché par le travail, le monde qu'il étudie est extérieur à sa vie, on le sent dans chacune de ses paroles, c'est exaspérant. Marie Pezé me fait beaucoup penser, je parle en tant que personnage dans le film et dans ce que Breaker en décrit, à l'héroïne de Another Year, de Mike Leigh. La psychologue gluante de compassion tant que sa personne n'est pas en jeu, qui est amie par compassion, qui n'est que compassion, mais qui se révèle d'une grande cruauté finalement (en y repensant, ce film de Mike Leigh avait des côtés très forts).
Mais surtout, le film n'existe pas en tant que film. Crotte, alors, à quand un film sur le travail qui ne soit pas une mise bout à bout d'entretiens ? (Il y en a, hein, je suis mauvaise langue, mais c'est quand même pas la norme).
adeline- Messages : 3000
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 15:45, édité 1 fois
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Est-ce que vous connaissez "le Nouvel âge Glaciaire" de van der Keuken?
Ce n'est pas entièrement convaincant (l'utopie ou la luttte contre l'aliénation est toujours filmée par van des Keuken comme une trace, un retour vers une genèse perdue, il a besoin de la confrontation géographique pour pour transformer cela en discours, mais cette idée est un motif qui ne se transforme pas, où l'adhésion n'est pas discutée), mais très fort.
La partie néerlandaise du film est centré sur une fraterie de sourds qui passe sans transition d'un pensionnat (où l'unique chose enseignée est la prophylaxie sexuelle, pour éviter la reproduction, le discours "humaniste" sur la liberté sexuelle est retourné) à l'usine. Et en même temps le directeur du pensionnat continue à les présenter comme des désadaptés (le film est assez respectueux des ados: sans en faire des tonnes, il arrive à faire comprendre où est réellement l'intelligence et où est l'automatisme de pensée, en cadrant l'oreille du Directeur qui le contient entièrement ).
Ce n'est pas entièrement convaincant (l'utopie ou la luttte contre l'aliénation est toujours filmée par van des Keuken comme une trace, un retour vers une genèse perdue, il a besoin de la confrontation géographique pour pour transformer cela en discours, mais cette idée est un motif qui ne se transforme pas, où l'adhésion n'est pas discutée), mais très fort.
La partie néerlandaise du film est centré sur une fraterie de sourds qui passe sans transition d'un pensionnat (où l'unique chose enseignée est la prophylaxie sexuelle, pour éviter la reproduction, le discours "humaniste" sur la liberté sexuelle est retourné) à l'usine. Et en même temps le directeur du pensionnat continue à les présenter comme des désadaptés (le film est assez respectueux des ados: sans en faire des tonnes, il arrive à faire comprendre où est réellement l'intelligence et où est l'automatisme de pensée, en cadrant l'oreille du Directeur qui le contient entièrement ).
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Je lis, je lis
Mais tu sais, je n'interviens pas, ici.
Je travaille toujours sur la question du travail (sic), précisément en ce moment d'ailleurs. Un projet très lourd à monter, dans une institution dure à pénétrer.
On verra.
Merci pour tout ça, si j'avais du temps j'ajouterais ce cinquième projet à mes quatre projets actuels. J'y penserai
Mais tu sais, je n'interviens pas, ici.
Je travaille toujours sur la question du travail (sic), précisément en ce moment d'ailleurs. Un projet très lourd à monter, dans une institution dure à pénétrer.
On verra.
Merci pour tout ça, si j'avais du temps j'ajouterais ce cinquième projet à mes quatre projets actuels. J'y penserai
GM- Messages : 95
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
'lo breaker,
je suis très lente à répondre et à écrire, tu l'auras remarqué depuis qu'on traîne par ici, ça ne veut pas dire que je ne lis pas, ou ne m'intéresse pas. Tout ça est dense, et le temps que j'avais hier je l'ai pris à lire ton post, je comptais répondre ce soir (quelle planification, lol). Je me sens un peu idiote aussi, mais j'ai beau dérouler ton texte et les "spoilers" je ne vois pas où est l'extrait audio que tu as pu enregistrer (qui m'intéresse).
Durant ma formation à la fac (réalisation documentaire), un des autres étudiants avait fait son documentaire sonore sur la formation des assistantes sociales, avec l'idée de montrer comment on faisait d'elles des instruments de normalisation de la société, comment elles étaient formées en gardiennes de la marge ; en tous cas, c'était quelque chose comme ça. Si ça te dit, je dois pouvoir retrouver un mail de ce gars quelque part.
Ton projet semble vraiment solide. De mon côté, je bosse à plein temps, et si je ne laisse pas tomber les projets de réalisation, ils entrent dans une autre temporalité, pas du tout celle d'un truc aussi lourd à monter, pour lequel il faut vraiment se battre. Tu es en contact avec un producteur, ou une boîte qui pourrait faire office de ? C'est important pour rendre un projet lourd viable, d'avoir quelqu'un qui joue le rôle de producteur.
je suis très lente à répondre et à écrire, tu l'auras remarqué depuis qu'on traîne par ici, ça ne veut pas dire que je ne lis pas, ou ne m'intéresse pas. Tout ça est dense, et le temps que j'avais hier je l'ai pris à lire ton post, je comptais répondre ce soir (quelle planification, lol). Je me sens un peu idiote aussi, mais j'ai beau dérouler ton texte et les "spoilers" je ne vois pas où est l'extrait audio que tu as pu enregistrer (qui m'intéresse).
Durant ma formation à la fac (réalisation documentaire), un des autres étudiants avait fait son documentaire sonore sur la formation des assistantes sociales, avec l'idée de montrer comment on faisait d'elles des instruments de normalisation de la société, comment elles étaient formées en gardiennes de la marge ; en tous cas, c'était quelque chose comme ça. Si ça te dit, je dois pouvoir retrouver un mail de ce gars quelque part.
Ton projet semble vraiment solide. De mon côté, je bosse à plein temps, et si je ne laisse pas tomber les projets de réalisation, ils entrent dans une autre temporalité, pas du tout celle d'un truc aussi lourd à monter, pour lequel il faut vraiment se battre. Tu es en contact avec un producteur, ou une boîte qui pourrait faire office de ? C'est important pour rendre un projet lourd viable, d'avoir quelqu'un qui joue le rôle de producteur.
adeline- Messages : 3000
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 15:44, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Hi Breaker; ce n'est pas parce qu'on ne répond pas que l'on ne lit pas, ou que l'on n'est pas intéressé; on ne répond pas toujours à ce qu'on lit, ou alors on n'écrit pas toujours toute les réponses que l'on fait dans sa tête, parce qu'on n'écrit pas seulement sur des forums, dans des espaces virtuels, mais aussi dans la vie des gens...
tu fais un boulot énorme ici et pas seulement dans ce topic...
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Borges- Messages : 6044
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Au delà de la familiarisation avec des techniques, tu crains une uniformisation? Que le formatage accompagne la formation?Pas exclu que je m'inscrive aux ateliers Varan(printemps 2013), même si j'en ai bien des réticences, faut se confronter à des réseaux pour essayer de se former.
Bon courage pour tes deux procès.
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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Dernière édition par breaker le Sam 28 Juil 2012 - 15:46, édité 1 fois
Invité- Invité
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