La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
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La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Le dernier numéro d'Images Documentaires :
http://www.imagesdocumentaires.fr/spip.php?page=sommaire
Hâte de le lire, même si le fait qu'il y ait un article de Jacques Mandelbaum dedans me déçoit et me met en colère contre la revue…
http://www.imagesdocumentaires.fr/spip.php?page=sommaire
Hâte de le lire, même si le fait qu'il y ait un article de Jacques Mandelbaum dedans me déçoit et me met en colère contre la revue…
Dernière édition par adeline le Dim 14 Aoû 2011 - 13:24, édité 1 fois
adeline- Messages : 3000
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
salut Adeline,
pas grand-chose qui m'intéresse là-dedans, un sommaire des plus convenus il me semble, des sortes de blocs assez lourds sur la question autour de deux ou trois cinéastes et thèmes bien connus, pas d'approche qui renouvelle le genre, si on peut dire ça comme ça.
La revue n'accorde pas beaucoup de place à Prudhommes, qui est finalement le film le plus récent et le plus inédit sur la question du travail:
http://www.prudhommes-lefilm.com/
Aussi, j'ai vu récemment ce documentaire, qui parle notamment du meurtre de deux inspecteurs du travail...(début d'une fun-list?)
Peut-être que ce lien d'Acrimed t'intéressera: http://www.acrimed.org/article1751.html
pas grand-chose qui m'intéresse là-dedans, un sommaire des plus convenus il me semble, des sortes de blocs assez lourds sur la question autour de deux ou trois cinéastes et thèmes bien connus, pas d'approche qui renouvelle le genre, si on peut dire ça comme ça.
La revue n'accorde pas beaucoup de place à Prudhommes, qui est finalement le film le plus récent et le plus inédit sur la question du travail:
http://www.prudhommes-lefilm.com/
Aussi, j'ai vu récemment ce documentaire, qui parle notamment du meurtre de deux inspecteurs du travail...(début d'une fun-list?)
Peut-être que ce lien d'Acrimed t'intéressera: http://www.acrimed.org/article1751.html
Dernière édition par breaker le Sam 6 Aoû 2011 - 17:52, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
He,he. Mandelbaume, tu penses juste qu'il n'a rien à faire là ou c'est plus profond que ça?
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
c'est peut-être pas la meilleure entrée sur ce film!, certainement la seule séquence qui vire autant au pathos. C'est ce que je reproche d'ailleurs au dossier d'Images documentaires sur la question du travail, mais peut-être que je me trompe. Il aurait fallu sans doute essaimé davantage, même si on en revient beaucoup à une idée centrale de résistance sur cette question du travail.
ceux qui sont intéressés par ce film, lien en mp.
breaker a écrit:début d'une fun-list?
- La voix de son maître (Nicolas Philibert)
http://www.nicolasphilibert.fr/
...
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
heu... personne sur la question du travail? rentiers?
personne pour la fun-list sur la question du travail non plus? Même pas Charlie Chapelain?(quelle note faut lui donner sur 6?)
Jerzy, si tu passes par là tu veux bien lâcher une perlouse pour rendre le topic plus réactif...
Sinon, il y a aussi cette série documentaire de Jean-Robert Viallet: La mise à mort du travail, en trois chapitres.
http://www.asdpro.fr/resources/LaMise-$C3$A0-mort-du-travail.pdf
Alors, c'est pas si mauvais, il y a des trucs intéressants, mais j'ai un peu peur avec ce genre de film fait par des psychiatres et des schizophrènes à la fois ; ça tend les nerfs. Le chapitre 2 de la série, c'est "L'aliénation", que moi j'aurais mis en 1 et "La destruction" en 2.. Et "La dépossession" j'ai pas vu. Le chapitre 2 montre Carglass: leurs séminaires, leurs coachings, et puis les confessions avec ça... J'ai à nouveau pensé à ce film de Fassbinder, Pourquoi Monsieur R est-il atteint de folie meurtrière?, et Carglass donne bien quelques réponses à mon avis, mais comme dit.. Claire Chazal dans son JT quand ça défenestre chez Renault ou les telecom, n'allons pas trop bite en vesogne.
bon, je suis crevé.
biz.
personne pour la fun-list sur la question du travail non plus? Même pas Charlie Chapelain?(quelle note faut lui donner sur 6?)
Jerzy, si tu passes par là tu veux bien lâcher une perlouse pour rendre le topic plus réactif...
Sinon, il y a aussi cette série documentaire de Jean-Robert Viallet: La mise à mort du travail, en trois chapitres.
http://www.asdpro.fr/resources/LaMise-$C3$A0-mort-du-travail.pdf
Alors, c'est pas si mauvais, il y a des trucs intéressants, mais j'ai un peu peur avec ce genre de film fait par des psychiatres et des schizophrènes à la fois ; ça tend les nerfs. Le chapitre 2 de la série, c'est "L'aliénation", que moi j'aurais mis en 1 et "La destruction" en 2.. Et "La dépossession" j'ai pas vu. Le chapitre 2 montre Carglass: leurs séminaires, leurs coachings, et puis les confessions avec ça... J'ai à nouveau pensé à ce film de Fassbinder, Pourquoi Monsieur R est-il atteint de folie meurtrière?, et Carglass donne bien quelques réponses à mon avis, mais comme dit.. Claire Chazal dans son JT quand ça défenestre chez Renault ou les telecom, n'allons pas trop bite en vesogne.
bon, je suis crevé.
biz.
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
voui, c'est sidérant comme menu! est-ce qu'il n'y a pas une grosse perfidie là-dedans?Images documentaires n°71/72...
sont abordées dans ce numéro
sous l’angle du cinéma, tous genres confondus,
plusieurs questions reliées entre elles : l’atomisation de la classe ouvrière,
le renoncement à l’action collective,
l’impossibilité de décrire de l’intérieur l’intensification du travail,
la disparition des solidarités,
un système néo-libéral de plus en plus impitoyable pour les travailleurs avec ou sans emploi.
d'abord l'impression d'une uniformisation des faiseurs de cinéma et de la critique de cinéma sur cette question du travail ; par exemple pour en venir à un film cité dans ce numéro, Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés:
http://www.alteregofilms.be/pdf/ilsneMourraient-RP-net.pdf
Il est dit... :
victimes d’une guerre dévastatrice qui ne dit pas son nom,
celle du néolibéralisme. Guerre économique fondée sur un nouveau productivisme sauvage...
... ce genre de conneries donc, et puis aussi:
ce qu’ils disent(les psychiatres), c’est que dans le monde du travail,
chacun, désormais, individuellement, a peur,
que le chômage a créé une arme nouvelle (la crainte du licenciement),
qui pousse les salariés à accepter l’inacceptable, d’abord pour les autres, ensuite pour soi.
et c'est sans doute le vrai sujet du film, la critique n'en parle pas ou ne s'intéresse pas du tout à ça, ce que le psychiatre dit au psychiatrisé. Cet ouvrier dont il est dit qu'il a renoncé à l'action collective, est-ce qu'il ne s'isole pas davantage dans ce savoir-pouvoir du psychiatre?
Archive Michel Foucault by stefmoro
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
J'en reviens à Foucault, et la psychiatrie comme instrument général d'assujettissement et de normalisation des individus.
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés : "un documentaire magistral" - "un documentaire passionnant, intelligent et salvateur" ...
Je rajoute ma petite phrase à la critique pour dire que ce documentaire est une grosse merde, s'il croit libérer la parole sur la violence au travail. Le pouvoir psychiatrique participe pleinement au processus d'exclusion et de précarité, à la tyrannie des discours englobants comme il est inscrit dans l'éditorial de ce numéro d'Images documentaires.
La deuxième partie de ce film appelée "Viatique"(quatre médecins-psychiatres autour d'une table), découvre un charabia totalement surplombant sur la souffrance au travail. La psychiatrie pèse massivement sur ces savoirs disqualifiés d'ouvriers dont elle estime qu'elle libère la parole...
Dans la première partie du film, on peut constater à quel point le psychiatre laboure l'expérience du psychiatrisé, jusqu'au refus de reconnaître son langage("vous parlez trop vite"). Il y a bien d'autres exemples, le film est intéressant pour ça d'ailleurs. Au bout de ces quatre entretiens avec les "malades", la seule solution proposée ici par le médecin, c'est diagnostiquer une inaptitude au travail pour que l'ouvrier soit renvoyé de son travail et ainsi qu'il sorte de sa confrontation, en l'amenant vers une situation de chômage...
si quelqu'un a la possibilité de faire circuler le texte de la revue sur ce film... je suis preneur
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés : "un documentaire magistral" - "un documentaire passionnant, intelligent et salvateur" ...
Je rajoute ma petite phrase à la critique pour dire que ce documentaire est une grosse merde, s'il croit libérer la parole sur la violence au travail. Le pouvoir psychiatrique participe pleinement au processus d'exclusion et de précarité, à la tyrannie des discours englobants comme il est inscrit dans l'éditorial de ce numéro d'Images documentaires.
La deuxième partie de ce film appelée "Viatique"(quatre médecins-psychiatres autour d'une table), découvre un charabia totalement surplombant sur la souffrance au travail. La psychiatrie pèse massivement sur ces savoirs disqualifiés d'ouvriers dont elle estime qu'elle libère la parole...
Il s'agit de faire jouer des savoirs locaux, discontinus, disqualifiés, non légitimés, contre l'instance théorique unitaire qui prétendrait les filtrer, les hiérarchiser, les ordonner au nom d'une connaissance vraie, au nom des droits d'une science qui serait détenue par quelques-uns...
Il s'agit de l'insurrection des savoirs. Non pas tellement contre les contenus, les méthodes ou les concepts d'une science, mais d'une insurrection d'abord et avant tout contre les effets de pouvoir centralisateurs qui sont liés à l'institution et au fonctionnement d'un discours scientifique organisé à l'intérieur d'une société comme la nôtre.
Michel Foucault, Cours au Collège de France 1976
Il faut défendre la société
Dans la première partie du film, on peut constater à quel point le psychiatre laboure l'expérience du psychiatrisé, jusqu'au refus de reconnaître son langage("vous parlez trop vite"). Il y a bien d'autres exemples, le film est intéressant pour ça d'ailleurs. Au bout de ces quatre entretiens avec les "malades", la seule solution proposée ici par le médecin, c'est diagnostiquer une inaptitude au travail pour que l'ouvrier soit renvoyé de son travail et ainsi qu'il sorte de sa confrontation, en l'amenant vers une situation de chômage...
si quelqu'un a la possibilité de faire circuler le texte de la revue sur ce film... je suis preneur
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
dans ma question du travail, les psys sont hors-jeu. Ou du moins ils interviennent pour reterritorialier l'ouvrier dans les relations de pouvoir qui le disqualifient ; la consultation-psy a très peu à voir avec une déculpabilisation, bien au contraire. Il s'agit de bien contrôler l'embardée d'un conflit avec l'entreprise, et d'y injecter des fragilités en remontant à la petite enfance si le discours de l'ouvrier ne plie pas au savoir psychiatrique. On peut lire ça dans le bouquin de Marie Pezé en rapport avec le film: "La plainte au travail est signe de fragilité personnelle. C'est là que se situe la faille... Il faut revenir vers les chercheurs, car la souffrance au travail est une pathologie à l'interface de la psychologie individuelle, des modèles économiques prévalents." Cela dit, dans sa note d'introduction, Marie Pezé précise que tous les gens dont elle s'est occupée ont tous retrouvé du travail.
https://www.youtube.com/watch?v=yxKmR5BFHnc
Les techniques de management-psy sont incontournables, d'ailleurs vulgarisées par le milieu de l'entreprise lui-même(Pole-emploi, aide sociale..) pour remotiver artificiellement ceux qui se sont fracassés... "Ce travail en réseau est notre force", dit Marie Pezé. Il s'agit en effet d'histoires de corps qu'on bride, disciplinarisés, et la psychiatrie est la grande libératrice dans tout ça, "le socle incontournable", paraît-il...
sur le forum enculture: http://enculture.free.fr/viewtopic.php?t=820
Je rajoute un film à la liste sur cette question du travail, sans doute assez peu connu:
http://www.film-documentaire.fr/Cest_pas_patron,_cest_ouvrier.html,film,16021
Film un peu long à démarrer, mais qui montre bien l'organisation du travail d'une coopérative, les relations compliquées de pouvoir, et les difficultés à garder un équilibre pour se pérenniser.
https://www.youtube.com/watch?v=yxKmR5BFHnc
Les techniques de management-psy sont incontournables, d'ailleurs vulgarisées par le milieu de l'entreprise lui-même(Pole-emploi, aide sociale..) pour remotiver artificiellement ceux qui se sont fracassés... "Ce travail en réseau est notre force", dit Marie Pezé. Il s'agit en effet d'histoires de corps qu'on bride, disciplinarisés, et la psychiatrie est la grande libératrice dans tout ça, "le socle incontournable", paraît-il...
sur le forum enculture: http://enculture.free.fr/viewtopic.php?t=820
Je rajoute un film à la liste sur cette question du travail, sans doute assez peu connu:
http://www.film-documentaire.fr/Cest_pas_patron,_cest_ouvrier.html,film,16021
Film un peu long à démarrer, mais qui montre bien l'organisation du travail d'une coopérative, les relations compliquées de pouvoir, et les difficultés à garder un équilibre pour se pérenniser.
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Salut Breaker,
sorry du temps pris à te répondre…
J'étais étonnée de voir à quel point tu as détesté "ils ne mourraient pas tous…", j'en garde un très bon souvenir, hormis la dernière scène. Mais je ne connais pas Foucault, et la critique de la psychiatrie dans la médecine du travail que tu fais est certainement juste.
Dans ce que tu dis sur enculture, quelques trucs : l'idée que la caméra du documentariste n'est pas la bienvenue dans l'usine ou l'entreprise est un des éléments hyper importants de la question "cinéma et travail". Justement, les groupes Medvedkine et tout le cinéma de lutte et militant des années 60 et 70 cherchent à faire entrer les caméras dans les usines ; c'est vraiment un point de départ incontournable. Par contre, à mes yeux le docu-fiction n'est vraiment pas réponse. Le docu-fiction, c'est ce que font les réalisateurs qui n'ont pas le temps de faire un documentaire, et pas l'argent pour tourner une fiction. Non, je pense que si les caméras ne peuvent entrer sur un lieu de travail pour le filmer, alors c'est justement là que le cinéma peut et doit commencer : par la parole, la mémoire, par ce qui dans l'image par son absence peut surgir, etc. Les quelques minutes de la scène devant les usines Wonder en disent long sur les conditions de travail, dans Reprise, de Hervé Leroux.
Et puis la caméra qui n'entre pas sur le lieu du travail, ça n'est pas tout à fait vrai. Il existe quelques films (par exemple, La Vraie Vie, dans les bureaux, de Comolli, que je n'ai pas vu, ou Coûte que coûte, de Claire Simon, ou encore Pour mémoire, La Forge, de Pollet), et surtout, cette caméra est malvenue lorsqu'elle ne tourne pas pour le patron. Mais sinon, elle peut entrer. Tous les films d'entreprise, même si évidemment ils ne disent rien des conditions réelles du travail, entrent dans les usines et les entreprises. Peuvent-ils dire des choses en creux ? C'est une question. Il existe un festival : http://www.festival-du-creusot.com/fimac/
C'est un truc puant au plus haut point, mais si on veut penser l'image et le travail, il ne faut pas faire l'impasse sur l'opposé du documentaire.
Et il y a les films entre deux. Par exemple, l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail (une arnaque ou pas ? Je ne sais pas) commande très souvent des films sur ce qu'elle fait. Les entreprises et usines y sont filmées, avec un discours commandé bien sûr, mais le lieu du travail est filmé.
( http://www.anact.fr/portal/page/portal/web/Videos/Videos_detail?p_thingIdToShow=236696 )
Ensuite il y a toutes les aventures de coopératives ouvrières : les travailleurs devenus responsables de l'usine ou de l'entreprise ouvrent les portes aux documentaristes, il y a beaucoup d'exemples outre le film dont tu parles :
- Charbons ardents, JM Carré
- Merceron Scop-SA, G. Gerll et R. Lardot
( http://www.lafamilledigitale.org/fr/dvd/merceron-scop-sa.html )
- Entre nos mains, M. Ottéro
(je n'ai vu que Merceron Scop-SA qui a beaucoup de faiblesses mais que j'ai beaucoup aimé)
Je n'ai pas encore lu ce numéro d'Images documentaires, mais il s'inscrit dans une longue réflexion, et je pense qu'il faut connaître ce que la revue a fait avant également :
- en 1996, il y a eu un numéro passionnant "Filmer le travail", sur la possibilité justement de filmer le travail, les corps au travail.
- en 2000, il y a eu un gros numéro sur "La Parole ouvrière", le cinéma ouvrier, militant, etc., qui contient notamment un index de 200 films sur la parole ouvrière, une mine.
Mais depuis presque une dizaine d'années, le constat général sur le cinéma qui filme le travail, c'est que le cinéma arrive trop tard, comme tu le dis sur le film de Bruneau et Roudil. Le cinéma est le bête témoin d'une impossibilité de la lutte, ou de la fin de la lutte, et de l'impossibilité de trouver le moyen de lutter. Je me souviens d'un film, "Les Sucriers de Colleville", qui n'en finissait de filmer l'absence de lutte et la résignation des ouvriers. Le cinéma documentaire a eu du mal à faire autre chose, dans les années 2000, que constater l'absence de lutte. C'est aussi ce qu'on voit dans "Un monde moderne", de Sabrina Malek et Arnaud Soulier.
Enfin bon, tout cela, tu le sais déjà…
Une fun list ?
- Reprise (Hervé Le Roux) l'un des premiers documentaires que j'ai vus, il y a des années, un choc
- L'œil au-dessus du puits (Keuken), comme toujours pour Keuken, les plus belles images de travail du monde
- Pour mémoire La Forge (Pollet)
- Réjane dans la tour (Dominique Cabrera)
- Le Dernier des Hommes (Murnau)
- on peut dire tous les films de Wiseman ?
Tu connais ce festival http://filmerletravail.org/ ? J'en avais déjà parlé, ça aide pour connaître les films sur le travail, de même que la programmation du P'tit Ciné "Regard sur le travail".
je vais me procurer le n° d'Images documentaires, pour qu'on puisse en parler un peu.
sorry du temps pris à te répondre…
J'étais étonnée de voir à quel point tu as détesté "ils ne mourraient pas tous…", j'en garde un très bon souvenir, hormis la dernière scène. Mais je ne connais pas Foucault, et la critique de la psychiatrie dans la médecine du travail que tu fais est certainement juste.
Dans ce que tu dis sur enculture, quelques trucs : l'idée que la caméra du documentariste n'est pas la bienvenue dans l'usine ou l'entreprise est un des éléments hyper importants de la question "cinéma et travail". Justement, les groupes Medvedkine et tout le cinéma de lutte et militant des années 60 et 70 cherchent à faire entrer les caméras dans les usines ; c'est vraiment un point de départ incontournable. Par contre, à mes yeux le docu-fiction n'est vraiment pas réponse. Le docu-fiction, c'est ce que font les réalisateurs qui n'ont pas le temps de faire un documentaire, et pas l'argent pour tourner une fiction. Non, je pense que si les caméras ne peuvent entrer sur un lieu de travail pour le filmer, alors c'est justement là que le cinéma peut et doit commencer : par la parole, la mémoire, par ce qui dans l'image par son absence peut surgir, etc. Les quelques minutes de la scène devant les usines Wonder en disent long sur les conditions de travail, dans Reprise, de Hervé Leroux.
Et puis la caméra qui n'entre pas sur le lieu du travail, ça n'est pas tout à fait vrai. Il existe quelques films (par exemple, La Vraie Vie, dans les bureaux, de Comolli, que je n'ai pas vu, ou Coûte que coûte, de Claire Simon, ou encore Pour mémoire, La Forge, de Pollet), et surtout, cette caméra est malvenue lorsqu'elle ne tourne pas pour le patron. Mais sinon, elle peut entrer. Tous les films d'entreprise, même si évidemment ils ne disent rien des conditions réelles du travail, entrent dans les usines et les entreprises. Peuvent-ils dire des choses en creux ? C'est une question. Il existe un festival : http://www.festival-du-creusot.com/fimac/
C'est un truc puant au plus haut point, mais si on veut penser l'image et le travail, il ne faut pas faire l'impasse sur l'opposé du documentaire.
Et il y a les films entre deux. Par exemple, l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail (une arnaque ou pas ? Je ne sais pas) commande très souvent des films sur ce qu'elle fait. Les entreprises et usines y sont filmées, avec un discours commandé bien sûr, mais le lieu du travail est filmé.
( http://www.anact.fr/portal/page/portal/web/Videos/Videos_detail?p_thingIdToShow=236696 )
Ensuite il y a toutes les aventures de coopératives ouvrières : les travailleurs devenus responsables de l'usine ou de l'entreprise ouvrent les portes aux documentaristes, il y a beaucoup d'exemples outre le film dont tu parles :
- Charbons ardents, JM Carré
- Merceron Scop-SA, G. Gerll et R. Lardot
( http://www.lafamilledigitale.org/fr/dvd/merceron-scop-sa.html )
- Entre nos mains, M. Ottéro
(je n'ai vu que Merceron Scop-SA qui a beaucoup de faiblesses mais que j'ai beaucoup aimé)
Je n'ai pas encore lu ce numéro d'Images documentaires, mais il s'inscrit dans une longue réflexion, et je pense qu'il faut connaître ce que la revue a fait avant également :
- en 1996, il y a eu un numéro passionnant "Filmer le travail", sur la possibilité justement de filmer le travail, les corps au travail.
- en 2000, il y a eu un gros numéro sur "La Parole ouvrière", le cinéma ouvrier, militant, etc., qui contient notamment un index de 200 films sur la parole ouvrière, une mine.
Mais depuis presque une dizaine d'années, le constat général sur le cinéma qui filme le travail, c'est que le cinéma arrive trop tard, comme tu le dis sur le film de Bruneau et Roudil. Le cinéma est le bête témoin d'une impossibilité de la lutte, ou de la fin de la lutte, et de l'impossibilité de trouver le moyen de lutter. Je me souviens d'un film, "Les Sucriers de Colleville", qui n'en finissait de filmer l'absence de lutte et la résignation des ouvriers. Le cinéma documentaire a eu du mal à faire autre chose, dans les années 2000, que constater l'absence de lutte. C'est aussi ce qu'on voit dans "Un monde moderne", de Sabrina Malek et Arnaud Soulier.
Enfin bon, tout cela, tu le sais déjà…
Une fun list ?
- Reprise (Hervé Le Roux) l'un des premiers documentaires que j'ai vus, il y a des années, un choc
- L'œil au-dessus du puits (Keuken), comme toujours pour Keuken, les plus belles images de travail du monde
- Pour mémoire La Forge (Pollet)
- Réjane dans la tour (Dominique Cabrera)
- Le Dernier des Hommes (Murnau)
- on peut dire tous les films de Wiseman ?
Tu connais ce festival http://filmerletravail.org/ ? J'en avais déjà parlé, ça aide pour connaître les films sur le travail, de même que la programmation du P'tit Ciné "Regard sur le travail".
je vais me procurer le n° d'Images documentaires, pour qu'on puisse en parler un peu.
adeline- Messages : 3000
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Qu'est-ce qui pose problème dans ce film de Roudil et Bruneau? La représentation d'un pouvoir de type féodal, monarchique: l'entreprise est le Léviathan("productivisme sauvage", "une guerre qui ne dit pas son nom", etc), l'entreprise est l'âme centrale de ces corps constitués en souffrance ; c'est ce phénomène de domination massif et homogène que rejette Foucault, ça me paraît très important ici. On ne voit plus ce qui se passe et on n'entend pas ce que dit la psychiatrie au ras de la procédure d'assujettissement que le film découvre et ne voit pas lui-même.
Marie Pezé l'une des praticiennes de la souffrance au travail(elle est une des psychiatres du film) dit que la souffrance au travail est un bizness juteux. Mais elle ne dit sûrement pas qu'elle prend une part de ce bizness au niveau de l'instance matérielle de ses consultations... Elle, elle est là pour libérer la parole, déculpabiliser... Et c'est une mission importante qu'on ne peut pas nier non plus, mais au bout du compte Pezé ne subvertit rien du tout de ce pouvoir de punir qui s'exerce en réseau, elle en est clairement un relais et c'est ce que les filmeurs n'ont pas l'air de capter.
merci pour les nombreux liens et références, notamment les précédents numéros d'Images documentaires sur la question du travail ; je vois tout ça...
Hallucinant ce festival de l'Image Corporate.
Marie Pezé l'une des praticiennes de la souffrance au travail(elle est une des psychiatres du film) dit que la souffrance au travail est un bizness juteux. Mais elle ne dit sûrement pas qu'elle prend une part de ce bizness au niveau de l'instance matérielle de ses consultations... Elle, elle est là pour libérer la parole, déculpabiliser... Et c'est une mission importante qu'on ne peut pas nier non plus, mais au bout du compte Pezé ne subvertit rien du tout de ce pouvoir de punir qui s'exerce en réseau, elle en est clairement un relais et c'est ce que les filmeurs n'ont pas l'air de capter.
merci pour les nombreux liens et références, notamment les précédents numéros d'Images documentaires sur la question du travail ; je vois tout ça...
Hallucinant ce festival de l'Image Corporate.
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Adeline a écrit:depuis presque une dizaine d'années, le constat général sur le cinéma qui filme le travail, c'est que le cinéma arrive trop tard, comme tu le dis sur le film de Bruneau et Roudil. Le cinéma est le bête témoin d'une impossibilité de la lutte, ou de la fin de la lutte, et de l'impossibilité de trouver le moyen de lutter.
je me répète ici, étant plus que bordélique, j'essaie d'énoncer le plus clairement possible un point de vue en m'accrochant à ce qui dit Foucault sur l'importance de faire une analyse ascendante du pouvoir, c'est-à-dire partir des mécanismes infinitésimaux, de ce qu'on peut saisir du pouvoir à ses extrémités, "dans ses derniers linéaments, là où il devient capillaire", et non d'un phénomène de domination massif et homogène donné par Roudil et Bruneau dans Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés(et aussi dans la série La mise à mort du travail de Jean-Robert Viallet, J'ai (très) mal au travail de Jean-Michel Carré, etc).
Celui qui souffre de son travail est l'animal malade de la peste, pour citer l'allégorie que le film emprunte à la fable de la Fontaine. La peste pour Roudil et Bruneau, c'est le monde de l'entreprise, c'est-à-dire "le lien entre les nouvelles formes d'organisation du travail et les souffrances individuelles", ou encore (toujours dans ce même entretien avec Guillaume Massart: http://archive.filmdeculte.com/entretien/sophie-bruneau1.php ) "le danger vient des nouvelles formes d'organisation du travail qui ont engendré des rapports brutaux entre les gens."
C'est à ce niveau de globalisation que Roudil et Bruneau livrent "la bataille du sens", occultant ainsi les normalisations disciplinaires à l'oeuvre dans leur propre film sur la question du travail...
Ne pas demander aux sujets comment, pourquoi, au nom de quel droit ils peuvent accepter de se laisser assujettir, mais montrer comment ce sont les relations d'assujettissement effectives qui fabriquent des sujets. Il s'agirait de faire ressortir les rapports de domination et de les laisser valoir dans leur multiplicité, dans leur différence, dans leur spécificité ou dans leur réversibilité: ne pas chercher, par conséquent, une sorte de souveraineté source des pouvoirs ; au contraire, montrer comment les différents opérateurs de domination s'appuient les uns sur les autres, renvoient les uns aux autres, dans un certain nombre de cas se renforcent et convergent, dans d'autres cas se nient ou tendent à s'annuler...
Ce sont tous ces mécanismes et tous ces opérateurs de domination qui sont le socle effectif de cet appareil global.
Michel Foucault,
Il faut défendre la société.
Donc sans doute, pour retrouver un moyen de lutter au niveau de la bataille du sens, de la représentation sur la question du travail, ça serait déjà d'être plus au clair sur les normalisations disciplinaires, les opérateurs de domination(ici Marie Pezé/Roudil-Bruneau/Christophe Dejours) ; ça pourrait faire un film non capitulard...
Les consultations des psychiatres 1 et 4 en intégralité(15minutes chaque) du film de Roudil et Bruneau sur la souffrance au travail:
consultation 1(Marie Pezé): https://www.dailymotion.com/stephanemoro#videoId=xkkcyx
consultation 4: https://www.dailymotion.com/stephanemoro#videoId=xkkc1p
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Hello,
J'ai pas vu Ils ne mourraient pas mais tous étaient frappés, mais j'ai trouvé ce livre :
Vous savez si les témoignés retranscrits sont les mêmes que ceux du docu ?
En tout cas ces questions autour du travail m'intéressent pas mal en ce moment...
J'ai pas vu Ils ne mourraient pas mais tous étaient frappés, mais j'ai trouvé ce livre :
Vous savez si les témoignés retranscrits sont les mêmes que ceux du docu ?
En tout cas ces questions autour du travail m'intéressent pas mal en ce moment...
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Largo a écrit:
Vous savez si les témoignés retranscrits sont les mêmes que ceux du docu ?
salut Largo,
ce livre est un journal tenu de 1997 à 2008 sur les consultations "souffrance et travail" de Marie Pezé, il s'agit d'une synthèse de son travail avec des exemples qui ne sont pas ceux du film. Les annexes du livre résument encore plus nettement le cadre d'analyse et ce que Marie Pezé désigne comme "outils méthodologiques qui ont fait la preuve de leur efficacité". Tu as aussi "Observations cliniques en psychopathologie du travail" de Christophe Dejours, chef de file de ce type de discours alarmiste sur l'organisation du travail.
un outil méthodologique de la méthode:
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Largo a écrit:Merci Breaker!
merci? j'aurais préféré que tu me dises: qu'est-ce que c'est que cette merde de bouquins?!, qui sont farcis de concepts de résilience, de déterminations familiales... La psychopathologie du travail fabrique des loques, des créatures d'hopital.
Foucault était une piste bien plus sérieuse...
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Ces catégorisations sont bigrement intéressantes, en particulier dans la manière dont elles s'entendent comme génératrices des phénomènes qu'elles-mêmes s'ingénient à décrire, à classifier -voire à traiter.
Le serpent se bouffe définitivement la queue.
Le serpent se bouffe définitivement la queue.
lorinlouis- Messages : 1691
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
lorinlouis a écrit:Ces catégorisations sont bigrement intéressantes, en particulier dans la manière dont elles s'entendent comme génératrices des phénomènes qu'elles-mêmes s'ingénient à décrire, à classifier -voire à traiter.
Le serpent se bouffe définitivement la queue.
salut Lorin,
ça m'intéresserait beaucoup de voir un film qui montre comment on en arrive à cette souffrance, à cette vie statique et défensive qui est le paradis même des névroses. Oedipe est d'abord une idée de paranoïaque adulte écrit Deleuze, avant d'être un sentiment infantile de névrosé.
Comment un délire commence-t-il? Il se peut que le cinéma soit apte à saisir le mouvement de la folie, précisément parce qu'il n'est pas analytique et régressif, mais explore un champ global de coextistence. Un film de Nicholas Ray, censé représenter la formation d'un délire à la cortisone: un père surmené, professeur de collège, qui fait des heures supplémentaires dans une station de radio-taxi, traité pour troubles cardiaques. Il commence à délirer sur le système d'éducation en général, la nécessité de restaurer une race pure, le salut de l'ordre moral et social, puis passe à la religion, l'opportunité d'un retour à la Bible, Abraham... Mais qu'est-ce qu'il a fait, Abraham? Tiens, justement il a tué ou voulu tuer son fils, et peut-être le seul tort de Dieu fut d'arrêter son bras. Mais lui, le héros du film, n'a-t-il pas lui-même un fils? Tiens, tiens... Ce que le film montre si bien, pour la honte des psychiatres, c'est que tout délire est d'abord l'investissement d'un champ social et raciste, pédagogique, religieux: le délirant applique à sa famille et à son fils un délire qui les déborde de toutes parts...
Anti-Oedipe,
Deleuze/Guattari.
Miller écrit aussi dans La sagesse du coeur que certains psychiatres sont eux-mêmes des spécimens d'humanité tout aussi lamentables et harassés que les malades qui viennent chercher auprès d'eux cure et soulagement... Au lieu de demeurer humains, ils cherchent à guérir et convertir, dit Miller.
Dans une annexe du livre de Marie Pezé, on a "les acteurs de prise en charge", une petite idée du réseau qui enferme le malade dans une étendue gluante d'angoisse et de peur...
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Colloque « Le nouvel ordre intérieur » Partie 3 : « Le nouveau contrôle social » avec les interventions de Hubert Dalle, Louis Casamayor, Louis Joinet et Michel Foucault
Borges- Messages : 6044
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Borges a écrit:Colloque « Le nouvel ordre intérieur » Partie 3 : « Le nouveau contrôle social » avec les interventions de Hubert Dalle, Louis Casamayor, Louis Joinet et Michel Foucault
je ne sais pas où tu veux en venir avec ce lien, mais j'adore...
c'est le meilleur film que j'ai vu récemment lol
quel bordel!! j'adore le passage de cet intervenant sur le sérum contre la violence(à 1heure et 1minute à peu près), et puis cet autre gars qui refuse le micro(48'20): "merci j'en n'ai pas besoin y'a les centrales nucléaires au bout", et puis le Chinois(?) qui pose et repose je ne sais quoi sur "les menaces"... Enfin, pour clore le débat, ce gars très sérieusement autant que je puisse en juger qui interpelle Foucault, à la fin: "Michel Foucault... Bonne soirée, où est-ce que vous étiez?, quand j'étais interné à l'asile... Je répète, où est-ce que vous étiez quand j'étais interné à l'asile? Et je réponds, puisque vous ne pouvez pas: vous étiez ciblé par des bombes atomiques, comme toujours."(à 1heure 21)
Les propos des magistrats, je trouve que c'est une catastrophe, et Foucault s'en tire guère mieux... Mais encore une fois, fameux bordel.
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
Cellules "Bien-être" dans les écoles
Des cellules "Bien-être" vont faire leur apparition dans les établissements scolaires de la Communauté française à partir du 1er septembre, pour les aider à gérer les problèmes de société auxquels elles sont de plus en plus souvent confrontées: violence, suicide, assuétudes, sexualité, jeu du foulard, surendettement, etc. Le projet-pilote sera officiellement lancé le jour de la rentrée pour une période de deux années scolaires, avec une évaluation à mi-chemin, qui doit permettre de le pérenniser.
http://www.rtl.be/info/belgique/societe/819756/tout-ce-qui-change-ce-1er-septembre-2011#bienetre
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
j'ai entendu aussi un retour de la leçon de morale à l'école pour les petites classes. Perso je suis pour ; faut pas déconner les jeunes n'ont plus de valeurs aujourd'hui, i respectent rien. D'ailleurs à chaque fois que je vois mon petit neveu de 6 ans, je lui fais la morale:
J'veux surtout pas t'casser ton moral
Mais, c'est le bordel
Quand t'entres pas dans leur panel
J'suis formel et reste formé pour ça
Nick le CSA
pô pô pô pô(cette dernière phrase est ce qu'i retient le mieux pour l'instant)
J'veux surtout pas t'casser ton moral
Mais, c'est le bordel
Quand t'entres pas dans leur panel
J'suis formel et reste formé pour ça
Nick le CSA
pô pô pô pô(cette dernière phrase est ce qu'i retient le mieux pour l'instant)
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Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
c'est ce côté complètement"fou", qui m'a fait posté ce truc
Borges- Messages : 6044
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
de façon plus feutrée, ça me rappelle ce que Bourdieu avait enduré sur le plateau de Pivot, un programme qui avait pour thème "de l'école à l'université", ça se terminait comme ça:
j'imagine que ça fait partie du consensus dont parle Foucault(ou peut-être un des magistrats) dans la vidéo que tu as postée, qui passe par les médias, et qui ramène le problème posé à une grande infantilisation du public. C'est tout ce que j'ai été capable de retenir...
Merci pour le lien.
j'imagine que ça fait partie du consensus dont parle Foucault(ou peut-être un des magistrats) dans la vidéo que tu as postée, qui passe par les médias, et qui ramène le problème posé à une grande infantilisation du public. C'est tout ce que j'ai été capable de retenir...
Merci pour le lien.
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
breaker a écrit:Borges a écrit:Colloque « Le nouvel ordre intérieur » Partie 3 : « Le nouveau contrôle social » avec les interventions de Hubert Dalle, Louis Casamayor, Louis Joinet et Michel Foucault
je ne sais pas où tu veux en venir avec ce lien, mais j'adore...
c'est le meilleur film que j'ai vu récemment lol
quel bordel!! j'adore le passage de cet intervenant sur le sérum contre la violence(à 1heure et 1minute à peu près), et puis cet autre gars qui refuse le micro(48'20): "merci j'en n'ai pas besoin y'a les centrales nucléaires au bout", et puis le Chinois(?) qui pose et repose je ne sais quoi sur "les menaces"... Enfin, pour clore le débat, ce gars très sérieusement autant que je puisse en juger qui interpelle Foucault, à la fin: "Michel Foucault... Bonne soirée, où est-ce que vous étiez?, quand j'étais interné à l'asile... Je répète, où est-ce que vous étiez quand j'étais interné à l'asile? Et je réponds, puisque vous ne pouvez pas: vous étiez ciblé par des bombes atomiques, comme toujours."(à 1heure 21)
Les propos des magistrats, je trouve que c'est une catastrophe, et Foucault s'en tire guère mieux... Mais encore une fois, fameux bordel.
Le Ghetto expérimental, de Jean-Michel Carré co-réalisé avec Adam Schmedes :
Premier film sur l’université de Vincennes Paris VIII. Après mai 68, n’importe qui pouvait y venir suivre les cours, sans bac, ni diplôme...
« Dès sa création, l’université de Vincennes a été appelée « l’université rouge » de par l’importance des groupes politiques qui s’y trouvaient …Certains affirment qu’elle a justement été créée dans le but de rassembler dans un lieu unique les communistes et les gauchistes afin qu’ils se neutralisent »
on pouvait suivre le cours de cette fille à demi-nue qui explique comment maîtriser son souffle, et puis enchaîner avec une partie de foot, aussi écouter Deleuze ou Foucault...
Invité- Invité
Re: La question du travail (Images Documentaires n°71/72)
breaker a écrit:
La revue n'accorde pas beaucoup de place à Prudhommes, qui est finalement le film le plus récent et le plus inédit sur la question du travail:
http://www.prudhommes-lefilm.com/
c'est sorti ces jours-ci en dvd, Telerama dit que le cinéaste filme à la manière de Raymond Depardon, et que c'est un documentaire implacable, mais juste. L'Inrocks dit que c'est un document unique sur la justice et une vue en coupe édifiante de notre crise actuelle. Ce sont les 2 commentaires servant la promotion du film sur le carton dvd.
Sinon, ce que j'en dis, c'est archi-zéro, ça contient rien du tout d'implacable ou de juste. Gros gros problème dans la forme, pour en revenir à ce que citait Borges de Badiou sur Les arrivants. C'est terrifiant à quel point c'est nul, pas une idée de cinéma, et sur cette idée de "démocratie en jeu" j'aurais pu filmer mon chien en train de se gratter les roustons j'aurais fait mieux. J'ai payé le dvd 20€, alors que j'aurais pu filmer mon chien gratuitement avec ma cam.
Je vends le dvd, si ça intéresse quelqu'un n'hésitez pas. C'est plein de bonus(pas encore vu), et puis la couleur orange sur le dvd c'est quand même joli.
Là, c'est presque la fin et le film est tendu comme jamais, tout ce que Goel a capté de passionnant dans l'idée de démocratie en jeu aux prud'hommes se reflète très bien dans cet extrait:
Le film est produit par Fernand Melgar.
.. et puis aussi cent fois plus de roustons quand mon chien se gratte la démocratie. (voir l'extrait ci-dessus, j'ai rien contre l'accent suisse mais bon, c'est le sommet du combat aux prud'hommes dans ce film de Goel, et ya comme des baisses de tension, parfois lol)
_______________
Breaker, comique troupier
Dernière édition par breaker le Jeu 13 Oct 2011 - 13:23, édité 1 fois
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