Le temps et l'espace dans les séries
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Rotor
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adeline
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Re: Le temps et l'espace dans les séries
Hum, ça s'affiche bien chez moi :
http://spectresducinema.org/fichiers/2011/01/Bonjourcinema_Jean_Epstein.pdf
http://spectresducinema.org/fichiers/2011/01/Bonjourcinema_Jean_Epstein.pdf
Re: Le temps et l'espace dans les séries
J'ai mis le fichier sur ce lien : http://www.mediafire.com/?j0awbehs7spapl6
Re: Le temps et l'espace dans les séries
Maintenant que leurs diverses démarches politiques se voient couronnées d'un succès au moins partiel, je m'excuse auprès des Tunisiens et Egyptiens, qui après avoir lu massivement Alain Badiou et ce forum, et malgré mes sarcasmes, ont trouvé quelques semaines dans leur emploi du temps pour résurrecter ce que l'on a appelé ici "le moment Spartacus". Je les félicite aussi de ne pas s'être laissé aveugler par la pauvreté esthétique et idéologique de la série télé consacrée à ce personnage, produite à leur intention, avec des couleurs dégueulasses pour montrer qu'elle entendait parler du passé en direct. Car le vrai direct est toujours maintenant et ailleurs, et grâce à eux nous l'avons compris.
Je dois reconnaître qu'à l'instar du personnel dirigeant de mon pays, j'avais gravement sous-estimé leur niveau d'exaspération légitime qu'une trop bonne qualification universitaire déconnectée de l'économie réelle ne pouvait il est vrai manquer de susciter.
Mon ambition n'était pas de les offenser. Je ne démissionnerai pas non plus.
Je dois reconnaître qu'à l'instar du personnel dirigeant de mon pays, j'avais gravement sous-estimé leur niveau d'exaspération légitime qu'une trop bonne qualification universitaire déconnectée de l'économie réelle ne pouvait il est vrai manquer de susciter.
Mon ambition n'était pas de les offenser. Je ne démissionnerai pas non plus.
Invité- Invité
Re: Le temps et l'espace dans les séries
J'ai aussi un conseil aux manifestants de la place Tahir et de l'Avenue Bourguiba.
Surtout ne regardez jamais un film de Bergman. Sarkozy le cite en effet parmi ses cinéastes préférés, et ses films sont un noyau d'antimatière ne contenant aucune représentation du peuple, à part l'une ou l'autre scène d'immolation télévisée qui correspondent maintenant à un stade dépassé de l'action politique...ça ne vous apporterait rien.
En 1939 il faisait des voyages culturels à Berlin. Et surtout Badiou en parle avec beaucoup de préventions et des films comme le Silence pourraient vous perturber par leur ambiguïté (l'hôtel comme refuge neutre par rapport à la révolution).
Bref qu'un seul d'entre vous cède et tout est foutu...Il faut pas lâcher maintenant.
Nous sommes avec vous.
Surtout ne regardez jamais un film de Bergman. Sarkozy le cite en effet parmi ses cinéastes préférés, et ses films sont un noyau d'antimatière ne contenant aucune représentation du peuple, à part l'une ou l'autre scène d'immolation télévisée qui correspondent maintenant à un stade dépassé de l'action politique...ça ne vous apporterait rien.
En 1939 il faisait des voyages culturels à Berlin. Et surtout Badiou en parle avec beaucoup de préventions et des films comme le Silence pourraient vous perturber par leur ambiguïté (l'hôtel comme refuge neutre par rapport à la révolution).
Bref qu'un seul d'entre vous cède et tout est foutu...Il faut pas lâcher maintenant.
Nous sommes avec vous.
Invité- Invité
Re: Le temps et l'espace dans les séries
Tu délires pas mal Tony non ?
En tout cas, je vois pas du tout où tu veux en venir.
En tout cas, je vois pas du tout où tu veux en venir.
Re: Le temps et l'espace dans les séries
slimfast a écrit:Adeline a écrit :
Bref, l'Amérique se construirait et se raconterait plus dans les série
je suis d'accord avec tout le reste sauf cette conclusion : le cinéma ne raconte personne, le cinéma pour le coup n'est pas un territoire mais une carte où il plante son drapeau.
l'équation redondante cinéma = une fiction sur une fiction me paraît sans horizon.
je préfère penser à la fonction du cinéma, organique, économique, esthétique etc...
voire interroger encore le concept de cinéphilie.
pourquoi le cinéma français me donnerait il une identité ? à un américain ? un égyptien ? c'est la thèse qu'en gros tu défends après ce débat suspect sur l'identité nationale.
lol slimfast : tu n'es pas la France et moi non plus, et loin de moi l'idée de défendre la thèse selon laquelle le cinéma construirait l'identité d'une personne en lien avec son pays, ça serait débile. Je dis simplement qu'un pays aussi occupé de son nationalisme que les Etats-Unis, impérialistes et tout, ne peut pas ne pas avoir de lien avec les productions d'une de ses plus grosses industries culturelles, et c'est un lien en aller-retour : les séries disent des choses sur les Etats-Unis d'aujourd'hui, et c'est une manière pour le pays de construire son image. Bref, la même chose que ce qui a été dit plein de fois à propos du western : comment l'histoire de la conquête de l'Ouest inspire le cinéma en même temps que le cinéma réinvente cette histoire.
Je me dis que ça doit être la même chose pour les séries.
Le cinéma ne raconte peut-être personne, mais il dit plein de choses, sur plein d'autres choses.
adeline- Messages : 3000
Re: Le temps et l'espace dans les séries
bonsoir Adeline,
au risque de choquer de me tromper de paraître antipathique, excessif, bref de ne pas avoir de partisans, je crois que le cinéma ne dit effectivement rien d'autre que lui même, que c'est une auberge espagnole et que l'amérique et la france ( dont je mets le cinéma au zénith ) produisent du pur entertainment comme d'autres des saucisses ou d'autres biens non alimentaires.
au risque de choquer de me tromper de paraître antipathique, excessif, bref de ne pas avoir de partisans, je crois que le cinéma ne dit effectivement rien d'autre que lui même, que c'est une auberge espagnole et que l'amérique et la france ( dont je mets le cinéma au zénith ) produisent du pur entertainment comme d'autres des saucisses ou d'autres biens non alimentaires.
Invité- Invité
Re: Le temps et l'espace dans les séries
Bonsoir slimfast,
je sais que c'est ce que tu penses, et que c'est aussi la raison pour laquelle tu es très sceptique à l'idée de discuter sans fin sur des films, de les "penser" etc., tu ne me choques pas ni ne paraîs antipathique.
Mais je pense très fermement que les saucisses et d'autres biens non alimentaires peuvent en dire beaucoup sur ceux qui les fabriquent.
Disons que j'aime chercher du sens dans les choses, même si elles n'en ont pas.
Ce que j'essaye de bafouiller sur les séries, ce qu'on avait essayé dans le topic d'il y a longtemps où je critiquais celles-ci alors que j'en avais peu vu, c'est de comprendre ce qu'on en dit, et leur succès et attraits. Peut-être qu'elles ne disent rien d'autre qu'elles-mêmes, mais ce n'est pas ce que cherchent à nous faire croire ceux qui les fabriquent (cf tout ce qui a été dit et écrit autour de The Wire, y compris par David Simon lui-même).
je sais que c'est ce que tu penses, et que c'est aussi la raison pour laquelle tu es très sceptique à l'idée de discuter sans fin sur des films, de les "penser" etc., tu ne me choques pas ni ne paraîs antipathique.
Mais je pense très fermement que les saucisses et d'autres biens non alimentaires peuvent en dire beaucoup sur ceux qui les fabriquent.
Disons que j'aime chercher du sens dans les choses, même si elles n'en ont pas.
Ce que j'essaye de bafouiller sur les séries, ce qu'on avait essayé dans le topic d'il y a longtemps où je critiquais celles-ci alors que j'en avais peu vu, c'est de comprendre ce qu'on en dit, et leur succès et attraits. Peut-être qu'elles ne disent rien d'autre qu'elles-mêmes, mais ce n'est pas ce que cherchent à nous faire croire ceux qui les fabriquent (cf tout ce qui a été dit et écrit autour de The Wire, y compris par David Simon lui-même).
adeline- Messages : 3000
Re: Le temps et l'espace dans les séries
je n'ai pas vu beaucoup de séries et me suis piqué de trouver un intérêt aux sopranos.
sans doute cela dit quelque chose sur la communauté italo-américaine et son intégration, grâce aux miettes, à ce qui leur restait du capitalisme américain.
mais tout à l'heure, en marchant je pensais qu'aussi bien que les sopranos étaient une fiction, l'activité maffieuse de tony était pour lui aussi une fiction, un rêve, un cauchemar, un désir ou une culpabilité mais que ça n'existait pas, que c'était le fruit de son imagination, un fruit de son esprit.
et que finalement la machine à fictionner, les auteurs, les scénaristes, producteurs etc ne sont rien face à ce qui me plaît dans cette série, le fait que les personnages s'effacent derrière des personnes incarnées par des acteurs qui se dépouillent des oripaux de la fiction pour devenir comme nous, disait borges, pour entrer dans notre rêve individuel, le mien en tout cas.
et à la fois j'ai un peu honte de ça. me laisser aller à entrer comme un bleu dans cette " machination " ou plutôt de la laisser entrer en moi comme une denrée alimentaire, que j'ingurgite avec plaisir et qui fait son petit travail, et là je te rejoins : de se rendre nécessaire à mon métabolisme.
bref, une addiction. pas nocive. qui ne cache rien. juste du plaisir.
sans doute cela dit quelque chose sur la communauté italo-américaine et son intégration, grâce aux miettes, à ce qui leur restait du capitalisme américain.
mais tout à l'heure, en marchant je pensais qu'aussi bien que les sopranos étaient une fiction, l'activité maffieuse de tony était pour lui aussi une fiction, un rêve, un cauchemar, un désir ou une culpabilité mais que ça n'existait pas, que c'était le fruit de son imagination, un fruit de son esprit.
et que finalement la machine à fictionner, les auteurs, les scénaristes, producteurs etc ne sont rien face à ce qui me plaît dans cette série, le fait que les personnages s'effacent derrière des personnes incarnées par des acteurs qui se dépouillent des oripaux de la fiction pour devenir comme nous, disait borges, pour entrer dans notre rêve individuel, le mien en tout cas.
et à la fois j'ai un peu honte de ça. me laisser aller à entrer comme un bleu dans cette " machination " ou plutôt de la laisser entrer en moi comme une denrée alimentaire, que j'ingurgite avec plaisir et qui fait son petit travail, et là je te rejoins : de se rendre nécessaire à mon métabolisme.
bref, une addiction. pas nocive. qui ne cache rien. juste du plaisir.
Invité- Invité
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