Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
2 participants
Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
L'auteur d'un fabuleux discours sur l'inégalité parmi les cinéastes :
Le cinéaste belge le plus prolifique, plus de 38 films depuis 1964 !
Ecranlarge :Votre vous êtes attaqué à Goliath avec cette fameuse déclaration : « Si j'avais eu les moyens de Spielberg, j'aurais fait mieux. S'il avait eu mes moyens, jamais il n'aurait fait du cinéma .»
Jean-Jacques Rousseau : Pensez-vous qu'avec 250 euros, Spielberg serait capable de faire un film de 50 minutes ? Il n'aurait même pas assez pour remplir le réservoir de sa jeep ! Cela dit, il a de bonnes idées parfois, mais si j'avais eu ses moyens, j'aurais offert un emploi à la moitié de la Belgique, j'aurais tourné des péplums avec 25 000 figurants réels. J'aurais fait La guerre des Gaules d'après les textes de Tacite ou La bataille des Éperons d'or avec des bourguignons et des flamands. J'aurais supprimé le chômage en Belgique, tous les chômeurs auraient tourné dans mon film. J'aurais sauvé mon pays, peut-être même la France.
Le cinéaste belge le plus prolifique, plus de 38 films depuis 1964 !
adeline- Messages : 3000
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
tout le monde sait que la belgique est le berceau revendiqué et inégalé du surréalisme.
et qu'elle a produit pierre mertens, chantal akerman et rené magritte.
respect.
et qu'elle a produit pierre mertens, chantal akerman et rené magritte.
respect.
Invité- Invité
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
Je la replace ici.
Parenthèse sur JJ Rousseau:
irregardable, sauf par le prisme d'un certain discours qui s'en empare;
encensé par Frédéric Sojcher et le gloupier comme un irréductible-enragé de la péloche, le dernier cinéaste du monde libre, art sauvage, cinéma brut, un monument du patrimoine surréaliste, une icône folklorique.
Quand on vu plusieurs films de JJ Rousseau, on comprend deux choses: que Jean Rollin est le Kubrick du cinéma français, et Ed Wood la réincarnation de Carl Dreyer. Mais je ne dis pas ça pour me moquer. Ce n'est pas que les films de JJ Rousseau seraient "mauvais" en vertu de quelque jugement de valeur de l'ordre dominant. Ils ne sont ni bons ni mauvais. Il sont plutôt quelconques, conformistes, normatifs, en dehors du caractère "freak" qu'on leur attribue, reproduisant des tas de stéréotypes, de valeurs dominantes, de fantasmes sur la civilisation, les empires déclinants, le sécuritaire - le tout dans une grande confusion, et c'est plutôt inquiétant.
Il y a là-dedans un délire, oui, comme Deleuze parle de délirer sa "race", sa famille, ses origines, le territoire, le monde. Quelque chose d'un Pierre Rivière, donc. C'est évident.
Mais ça me semble complètement détourné, exploité, par une "intelligentsia" qui en a fait un symbole esthético-politique.
Mutatis mutandis comme le surréalisme fit du facteur-cheval un symbole, ou dans ce sillage, la pataphysique de Raymond Queneau célébrant ce qu'il nomma les "fous littéraires": ceux qui, désignés comme fous, justement, sont alors raccrochés au wagon "littérature" (la noble), comme son envers, sa "part maudite".
Non comme de la littérature à part entière, donc. Mais plutôt, dans ce processus ambigu d'hommage-intégration, la relégation de cet ensemble complexe de textes de natures très diverses, à une sous-littérature, par et sous l'égide de quelque chose qui serait la littérature "vraie", "sérieuse". Laquelle est alors chargée, parce que dotée d'un savoir réflexif sur ce que serait la "littérature", de lui assigner une place dans ses marges. Un phénomène qui "inquiète" la littérature "majeure" ou la Raison écrivante, mais sans jamais l'inquiéter, une fois étiqueté sous le label "fous littéraires".
JJR Rousseau serait le "fou cinématographique" de la cinéphilie universitaire belge qui se fantasme anti-universitaire.
On voudrait faire de JJR un "antidote" ou une "antithèse" de Spielberg par exemple, mais c'est pas ça du tout: JJR est obsédé par Spielberg, qui est véritablement son "dieu". Ses moqueries sur Spielberg, contre l'américanisme, le cinéma "commercial", ce n'est pas de l'anti-américanisme, ou de l'anti-capitalisme, etc. C'est principalement parce que JJR souffre de n'être pas reconnu, de ne disposer d'aucun moyen.
Sur le fond, JJ Rousseau est intimement spielbergien. Il est une sorte de golem de spielberg, un spielberg de l'ombre, qui duplique le contenu de ses films, mais dans le minimalisme, ou une esthétique de la pauvreté qu'il ne désire pas lui-même, mais que d'autres théorisent, instrumentalisant sa situation pour le propulser au rang d'Artaud ou de Lautréamont de la wallonie.
Des "théoriciens" institutionnels de l'arte pauvera arrivent là-dessus, donc, pour lui expliquer que ce qu'il fait, c'est de l'art pauvre. Des "savants", des "autorisés de la culture" s'intéressent au phénomène JJR. JJR se sent un peu reconnu. Il s'applique ensuite à lui-même les discours que ce petit cénacle lui dispense: il est l'anti-spielberg, le cinéaste des pauvres, des exclus, des damnés de la terre. La résistance irréductible d'un homme libre, celui qui a refusé toute compromission avec le pouvoir-spectacle, etc etc. JJR, assimilé et s'assimilant à ce programme artistico-esthético-politique, est coïncé entre l'obligation pour lui, en quelque sorte commandée par ses "admirateurs", d'être et de rester à jamais pauvre, ou de trahir sa gloire, le piédestal sur lequel l'on placé ses fans en l'assignant à cette position définie de "cinéaste de l'absurde" - "cinéaste pauvre".
Commandé d'être cela: cinéaste de l'absurde, cinéaste absurde, impossible cinéaste. Dans un montage qui le condamne à n'être et ne pouvoir être que cela.
Alors que son désir, sa gloire, c'est de devenir le spielberg belge, enfin. Qu'on lui donne les moyens techniques pour ça, si on prétend véritablement le soutenir...
Et s'il accède, dans l'avenir (annoncé, promis, par ses mécènes, mais sans cesse ajourné) à plus de moyens: il ne sera plus "JJR", il ne sera plus lui-même, mais un personnage excentrique régalant la manière Canal +.
Ou encore un personnage du petit théâtre faussement-populiste d'un Jérôme Deschamps (qui se revendique de Tati, comme on sait, et certainement à tort) - avec ses "deschiens" (la pauvreté, l'exclusion, le kitsch subi, l'absence de culture, devenus objet de moquerie sous l'apparence de la tendresse, de la compassion). Ces dispositifs rentables, qui, sous couvert de solidarité envers les humbles, les transforment en marionnettes télévisuelles, etc...
Doubles binds, injonctions paradoxales pesant sur JJR.
Je suis très circonspect face à cette entreprise. Elle ne me paraît pas pouvoir se comprendre dans les termes d'un Rancière, par exemple. Il y a un prolétaire qui s'invente, dans sa nuit, oui, mais le voilà aussitôt réduit, circonscrit, dans l'imagerie convenue de l'anti-capitaliste, du pauvre, de l'ignorant assumé, mieux, glorifiant sa pauvreté, son exclusion du champ de la culture, devenu emblème d'une "sous-culture" qui plait aux cultivés, qui leur donne un petit frisson d'innocence perdue.
Ce n'est jamais JJR qui parle, il est dépossédé de son oeuvre: ce sont les figures médiatiques belges bien connues de la "subversion libertaire", très bourgeoise, Godin, Bucquoy, Poolvoerde, les "snuls", bref une annexe de Canal +, plutôt conformistes et normateurs dans leur façon de parler au nom des pauvres et des exclus.
Et Frédéric Sojcher se fait le théoricien universitaire de ça, et ça me paraît une variante de la caricature du pauvre, du fou, de l'exclu, telle que représentée par l'ordre dominant: rendue au carnaval, à la transgression à la gaudriole. Voire une pornographie dont JJR ne serait pas l'auteur, mais Sojcher son Bénazeraf, en quelque sorte. On se souvient que Benazeraf faisait prononcer des passages du Capital de Marx aux acteurs et actrices en plein coït, de ses films pornos des 70s. ça divertissait le pornophile cultivé, sans doute, mais c'était un peu méprisant pour le "petit personnel" de sa juteuse entreprise de "subversion"...
On ne peut pas ne pas être saisi, extra-cinématographiquement, par la profonde détresse ou douleur qui en ressort, leur réalité tragique.
Les citations amusantes et/ou bouleversantes de JJ Rousseau, sur le site qui lui est consacré (réécrites par d'autres, qui en ont fait un prétexte à contenu esthétique, politique, etc).
Notamment sur le plan biographique: cette obsession de JJR de n'être rien, un mort-né, l'homme qui demande que sur sa tombe on grave un ci-gît comme « S’il est mort c’est parce qu’il est né. Rien ne sert de pleurer ce mort car il était déjà mort à sa naissance »
Mais ça ne peut faire oublier les schèmes de sens qui circulent dans ses films autour de la notion d'apocalypse, ni que ses films préférés, ce sont les films de guerres américains les plus réactionnaires et bellicistes, les histoires de nazis, de panzers, les films de guerre du genre OAS, ou la légion saute sur Kolweizi, et une véritable passion paramilitaire pour les armes de guerre comme les kalachnikovs,etc.
Parenthèse sur JJ Rousseau:
irregardable, sauf par le prisme d'un certain discours qui s'en empare;
encensé par Frédéric Sojcher et le gloupier comme un irréductible-enragé de la péloche, le dernier cinéaste du monde libre, art sauvage, cinéma brut, un monument du patrimoine surréaliste, une icône folklorique.
Quand on vu plusieurs films de JJ Rousseau, on comprend deux choses: que Jean Rollin est le Kubrick du cinéma français, et Ed Wood la réincarnation de Carl Dreyer. Mais je ne dis pas ça pour me moquer. Ce n'est pas que les films de JJ Rousseau seraient "mauvais" en vertu de quelque jugement de valeur de l'ordre dominant. Ils ne sont ni bons ni mauvais. Il sont plutôt quelconques, conformistes, normatifs, en dehors du caractère "freak" qu'on leur attribue, reproduisant des tas de stéréotypes, de valeurs dominantes, de fantasmes sur la civilisation, les empires déclinants, le sécuritaire - le tout dans une grande confusion, et c'est plutôt inquiétant.
Il y a là-dedans un délire, oui, comme Deleuze parle de délirer sa "race", sa famille, ses origines, le territoire, le monde. Quelque chose d'un Pierre Rivière, donc. C'est évident.
Mais ça me semble complètement détourné, exploité, par une "intelligentsia" qui en a fait un symbole esthético-politique.
Mutatis mutandis comme le surréalisme fit du facteur-cheval un symbole, ou dans ce sillage, la pataphysique de Raymond Queneau célébrant ce qu'il nomma les "fous littéraires": ceux qui, désignés comme fous, justement, sont alors raccrochés au wagon "littérature" (la noble), comme son envers, sa "part maudite".
Non comme de la littérature à part entière, donc. Mais plutôt, dans ce processus ambigu d'hommage-intégration, la relégation de cet ensemble complexe de textes de natures très diverses, à une sous-littérature, par et sous l'égide de quelque chose qui serait la littérature "vraie", "sérieuse". Laquelle est alors chargée, parce que dotée d'un savoir réflexif sur ce que serait la "littérature", de lui assigner une place dans ses marges. Un phénomène qui "inquiète" la littérature "majeure" ou la Raison écrivante, mais sans jamais l'inquiéter, une fois étiqueté sous le label "fous littéraires".
JJR Rousseau serait le "fou cinématographique" de la cinéphilie universitaire belge qui se fantasme anti-universitaire.
On voudrait faire de JJR un "antidote" ou une "antithèse" de Spielberg par exemple, mais c'est pas ça du tout: JJR est obsédé par Spielberg, qui est véritablement son "dieu". Ses moqueries sur Spielberg, contre l'américanisme, le cinéma "commercial", ce n'est pas de l'anti-américanisme, ou de l'anti-capitalisme, etc. C'est principalement parce que JJR souffre de n'être pas reconnu, de ne disposer d'aucun moyen.
Sur le fond, JJ Rousseau est intimement spielbergien. Il est une sorte de golem de spielberg, un spielberg de l'ombre, qui duplique le contenu de ses films, mais dans le minimalisme, ou une esthétique de la pauvreté qu'il ne désire pas lui-même, mais que d'autres théorisent, instrumentalisant sa situation pour le propulser au rang d'Artaud ou de Lautréamont de la wallonie.
Des "théoriciens" institutionnels de l'arte pauvera arrivent là-dessus, donc, pour lui expliquer que ce qu'il fait, c'est de l'art pauvre. Des "savants", des "autorisés de la culture" s'intéressent au phénomène JJR. JJR se sent un peu reconnu. Il s'applique ensuite à lui-même les discours que ce petit cénacle lui dispense: il est l'anti-spielberg, le cinéaste des pauvres, des exclus, des damnés de la terre. La résistance irréductible d'un homme libre, celui qui a refusé toute compromission avec le pouvoir-spectacle, etc etc. JJR, assimilé et s'assimilant à ce programme artistico-esthético-politique, est coïncé entre l'obligation pour lui, en quelque sorte commandée par ses "admirateurs", d'être et de rester à jamais pauvre, ou de trahir sa gloire, le piédestal sur lequel l'on placé ses fans en l'assignant à cette position définie de "cinéaste de l'absurde" - "cinéaste pauvre".
Commandé d'être cela: cinéaste de l'absurde, cinéaste absurde, impossible cinéaste. Dans un montage qui le condamne à n'être et ne pouvoir être que cela.
Alors que son désir, sa gloire, c'est de devenir le spielberg belge, enfin. Qu'on lui donne les moyens techniques pour ça, si on prétend véritablement le soutenir...
Et s'il accède, dans l'avenir (annoncé, promis, par ses mécènes, mais sans cesse ajourné) à plus de moyens: il ne sera plus "JJR", il ne sera plus lui-même, mais un personnage excentrique régalant la manière Canal +.
Ou encore un personnage du petit théâtre faussement-populiste d'un Jérôme Deschamps (qui se revendique de Tati, comme on sait, et certainement à tort) - avec ses "deschiens" (la pauvreté, l'exclusion, le kitsch subi, l'absence de culture, devenus objet de moquerie sous l'apparence de la tendresse, de la compassion). Ces dispositifs rentables, qui, sous couvert de solidarité envers les humbles, les transforment en marionnettes télévisuelles, etc...
Doubles binds, injonctions paradoxales pesant sur JJR.
Je suis très circonspect face à cette entreprise. Elle ne me paraît pas pouvoir se comprendre dans les termes d'un Rancière, par exemple. Il y a un prolétaire qui s'invente, dans sa nuit, oui, mais le voilà aussitôt réduit, circonscrit, dans l'imagerie convenue de l'anti-capitaliste, du pauvre, de l'ignorant assumé, mieux, glorifiant sa pauvreté, son exclusion du champ de la culture, devenu emblème d'une "sous-culture" qui plait aux cultivés, qui leur donne un petit frisson d'innocence perdue.
Ce n'est jamais JJR qui parle, il est dépossédé de son oeuvre: ce sont les figures médiatiques belges bien connues de la "subversion libertaire", très bourgeoise, Godin, Bucquoy, Poolvoerde, les "snuls", bref une annexe de Canal +, plutôt conformistes et normateurs dans leur façon de parler au nom des pauvres et des exclus.
Et Frédéric Sojcher se fait le théoricien universitaire de ça, et ça me paraît une variante de la caricature du pauvre, du fou, de l'exclu, telle que représentée par l'ordre dominant: rendue au carnaval, à la transgression à la gaudriole. Voire une pornographie dont JJR ne serait pas l'auteur, mais Sojcher son Bénazeraf, en quelque sorte. On se souvient que Benazeraf faisait prononcer des passages du Capital de Marx aux acteurs et actrices en plein coït, de ses films pornos des 70s. ça divertissait le pornophile cultivé, sans doute, mais c'était un peu méprisant pour le "petit personnel" de sa juteuse entreprise de "subversion"...
On ne peut pas ne pas être saisi, extra-cinématographiquement, par la profonde détresse ou douleur qui en ressort, leur réalité tragique.
Les citations amusantes et/ou bouleversantes de JJ Rousseau, sur le site qui lui est consacré (réécrites par d'autres, qui en ont fait un prétexte à contenu esthétique, politique, etc).
Notamment sur le plan biographique: cette obsession de JJR de n'être rien, un mort-né, l'homme qui demande que sur sa tombe on grave un ci-gît comme « S’il est mort c’est parce qu’il est né. Rien ne sert de pleurer ce mort car il était déjà mort à sa naissance »
Mais ça ne peut faire oublier les schèmes de sens qui circulent dans ses films autour de la notion d'apocalypse, ni que ses films préférés, ce sont les films de guerres américains les plus réactionnaires et bellicistes, les histoires de nazis, de panzers, les films de guerre du genre OAS, ou la légion saute sur Kolweizi, et une véritable passion paramilitaire pour les armes de guerre comme les kalachnikovs,etc.
Dernière édition par jerzy P le Mar 14 Fév 2012 - 17:30, édité 6 fois
Invité- Invité
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
l'Artaud ou de Lautréamont de la wallonie
c'est pas rien
Borges- Messages : 6044
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
Non, c'est pas rien.
Mais c'est pas ça.
Tu as eu l'occasion de voir quelques films?
Je ne pense pas me tromper dans mon analyse de la hype autour de lui... Le personnage, jjr, est fascinant - je ne le conteste pas. Que ce soit clair.
Mais c'est pas ça.
Tu as eu l'occasion de voir quelques films?
Je ne pense pas me tromper dans mon analyse de la hype autour de lui... Le personnage, jjr, est fascinant - je ne le conteste pas. Que ce soit clair.
Invité- Invité
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
non, j'ai rien vu; et je suis pas tenté; tout à fait d'accord avec toi, sur la pensée universitaire et ses "innocents" à faire signifier, sans parler de la rivalité JJR-SS
Borges- Messages : 6044
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
Ouf, tu me rassures, j'ai l'impression parfois que je délire comme un vrai "fou littéraire"
Invité- Invité
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
jerzy P a écrit:
Ce n'est jamais JJR qui parle, il est dépossédé de son oeuvre: ce sont les figures médiatiques belges bien connues de la "subversion libertaire", très bourgeoise, Godin, Bucquoy, Poolvoerde, les "snuls", bref une annexe de Canal +, plutôt conformistes et normateurs dans leur façon de parler au nom des pauvres et des exclus..
Les Snuls et Poelvorde c'est à la fois pire que ça et moins con, c'est un humour qui assume complètement le fait qu'il se situe au niveau de la petite bourgeoisie, qui ne se fait certainement pas porte parole des exclus, même par esrit de récumération, mais rit plutôt de ce qui n'est pas directement l'affect de la classe moyenne. Le scketch le plus connu des Snuls est l'impatience de usager de l'administration ( à côté de lui le sketch d'Asterix sur le formulaie rose c'est du Depardon) et leur film joue sur la contradiction entre paysans supposés bouseux et cinéphilie. Santa Beligica se passait dans une grosse baraque. Les rares fois où ils versent dans l'autodérison ce n'est pas en tant que bourgeois, mais en tant que créatifs travaillent dans les médias (leurs remixes de chansons chantées par des vieux: l'idée que la cuture populaire belge est vide et peut-être intégralement remplacée par une culture dominante et en même temps prise dans le "code" interne des médias)
Dans c'est Arrivé près de Chez Nous l'usine n'est qu'un décors, il y n'y pas l'idée que le personnage est exclus, mais qu'il n'arrive pas à monter socialement à partir de la classe moyenne (la réception artistique). Le film est plus un écho indirect de l'Affaire de la Bande de Nivelle, la queue de quelque chose qui est déjà médiatique, avec une violence qui semble venir du proche environnement, qui ne se cache pas mais n'est jamais détectée, qu'une démarcge ou la notion d'exclus et de restitution de la parole joue un rôle
µLe seul dans l'humour belge qui sortait un peu de cela c'était Manu Thoreau, qui arrivait parfois à décentrer le point de vue de la classe moyenne dans les sktech de Faux Contact et à rire de lui (comme le Faux contact du joint, ou du cours de néerlandais) .
@slimfast: les surréalistes belges historiques comme Nougé, Scutenaire, Marcel Marïen, et un peu plus tard Doutremont au momen de la transition vers Cobra sont pratiquement pas luset oubliés. Magritte consacré maitenant par un Musée spécfiique fait écran.
Invité- Invité
Re: Connaissez-vous Jean-Jacques Rousseau ?
Oui, les "snuls", je pense surtout à ceux qui dans ce groupe ont tâté ou tâtent du cinéma, avec plus ou moins de bonheur, devenus un peu les représentants de la "belgitude", de son "folklore" décalé, mélange de dérision et de mélancolisme un peu gnangnan, une publicité pour le fromage belge: Liberski, Lanners, etc. Je les crois d'une certaine façon sincères.
Mais c'est un compliment ironique: je considère aussi que les Dardenne sont "sincères"...
Les Dardenne, c'est peut-être les plus surréalistes du lot, quand on y pense. La figure du prolétaire, chez les Dardenne, c'est un tableau de Magritte. Ou plutôt de Delvaux, Paul (un squelette dans une église, avec un collier et un chapeau) dans un sketch des snuls pour la rtbf.
Les gens bons dardenne, une autre publicité pour le fromage belge, oscarisée: visitez la région liégeoise, son folklore prolétaire-catholique néo réaliste, ses charpentiers, ses marie, ses joseph, ses pauvres, ses "gamins", ses "vélos", ses frères Renier, ses frères Taloche, etc.
C'est surtout Godin et Poolvoerde, qui me chipotent, dans leur façon de chanter la "liberté libertaire", à travers leur soutien appuyé à JJR ou à d'autres phénomènes typiquement "belges" de "l'absurde", comme on dit.
Godin, son "anthologie de la subversion carabinée", gloup-gloup, les tartes à la crème sur les puissants, bon client pour les talk-shows et les bêtisiers télé, pourquoi pas... Aucune confiance ni admiration pour ce type, qui bouffe à tous les râteliers.
Quant à Poelvoorde, ses admirations, je m'en méfie aussi.
Chez Taddéi, lors d'une soirée qui lui était consacrée, il avait fait inviter Marc-Edouard Nabe (auquel Taddéi est lui-même très attaché), se répandant en éloges à son sujet: "écrivain de génie", "grand provocateur", "impolitiquement correct" qui secoue le "conformisme" et la "bienpensance", etc.
Nabe, qui de Céline n'a que le délire fasciste, et un discours idéologique affligeant de connerie...
Ce topic date. Profitons-en pour dire à Slimfast que Pierre Mertens (aaargh: un pompeux cornichon, comme dirait le Godin. L'homme de lettres dans toute sa splendeur: ambassadeur droitdelhommiste) et Akerman (son truc c'était l'hyperréalisme minimaliste à la Michael Snow, mais elle n'a cessé de décevoir depuis. Je ne garde d'elle que ses premiers films, dont News from home, que je trouve génial) seraient extrêmement surpris d'être associés au surréalisme. lol
Mais c'est un compliment ironique: je considère aussi que les Dardenne sont "sincères"...
Les Dardenne, c'est peut-être les plus surréalistes du lot, quand on y pense. La figure du prolétaire, chez les Dardenne, c'est un tableau de Magritte. Ou plutôt de Delvaux, Paul (un squelette dans une église, avec un collier et un chapeau) dans un sketch des snuls pour la rtbf.
Les gens bons dardenne, une autre publicité pour le fromage belge, oscarisée: visitez la région liégeoise, son folklore prolétaire-catholique néo réaliste, ses charpentiers, ses marie, ses joseph, ses pauvres, ses "gamins", ses "vélos", ses frères Renier, ses frères Taloche, etc.
C'est surtout Godin et Poolvoerde, qui me chipotent, dans leur façon de chanter la "liberté libertaire", à travers leur soutien appuyé à JJR ou à d'autres phénomènes typiquement "belges" de "l'absurde", comme on dit.
Godin, son "anthologie de la subversion carabinée", gloup-gloup, les tartes à la crème sur les puissants, bon client pour les talk-shows et les bêtisiers télé, pourquoi pas... Aucune confiance ni admiration pour ce type, qui bouffe à tous les râteliers.
Quant à Poelvoorde, ses admirations, je m'en méfie aussi.
Chez Taddéi, lors d'une soirée qui lui était consacrée, il avait fait inviter Marc-Edouard Nabe (auquel Taddéi est lui-même très attaché), se répandant en éloges à son sujet: "écrivain de génie", "grand provocateur", "impolitiquement correct" qui secoue le "conformisme" et la "bienpensance", etc.
Nabe, qui de Céline n'a que le délire fasciste, et un discours idéologique affligeant de connerie...
Ce topic date. Profitons-en pour dire à Slimfast que Pierre Mertens (aaargh: un pompeux cornichon, comme dirait le Godin. L'homme de lettres dans toute sa splendeur: ambassadeur droitdelhommiste) et Akerman (son truc c'était l'hyperréalisme minimaliste à la Michael Snow, mais elle n'a cessé de décevoir depuis. Je ne garde d'elle que ses premiers films, dont News from home, que je trouve génial) seraient extrêmement surpris d'être associés au surréalisme. lol
Invité- Invité
Sujets similaires
» Pas cette nuit (Jean-Claude Rousseau)
» Les films que vous avez déjà vus, mais vous ne vous souvenez plus exactement lesquels
» Et vous, c'est quoi les films qui vous font pleurer, demanda tonylemort
» Wichita de Jacques Tourneur 1955
» Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
» Les films que vous avez déjà vus, mais vous ne vous souvenez plus exactement lesquels
» Et vous, c'est quoi les films qui vous font pleurer, demanda tonylemort
» Wichita de Jacques Tourneur 1955
» Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum