Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
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Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Pour parler bouquins et se tripoter la nouille sur les génies de la littérature, ça peut être par ici que ça se passe. On a pas encore de topic pour ça, je crois.
Tombé sur ça, dans une brocante :
Une série de notes diverses et variées. Parfois, les personnes dont il parle me sont complètement inconnues alors je passe à côté. En revanche, quand ça discute cinéma, ça va mieux :
Par ailleurs, je me replonge dans Céline, et c'est fulgurant, encore tout étourdi par ce tourbillon d'amertume et de pessimisme fleuri.
En allant me perdre sur sa page Wikipédia, j'ai découvert que Junger et Céline se sont rencontrés ; et ce que le premier en a tiré n'est pas triste :
Céline, personnage beckettien ?
Tombé sur ça, dans une brocante :
Une série de notes diverses et variées. Parfois, les personnes dont il parle me sont complètement inconnues alors je passe à côté. En revanche, quand ça discute cinéma, ça va mieux :
Le film ressemble aux fleurs artificielles, qui, le temps passant, s'empoussièrent, parce qu'elles ignorent la mort.
(...)
Aujourd'hui, nous pouvons conjurer le mort, sous la forme de l'ombre qu'il a jadis projeté, et le faire apparaître sur l'écran : art spectral
Par ailleurs, je me replonge dans Céline, et c'est fulgurant, encore tout étourdi par ce tourbillon d'amertume et de pessimisme fleuri.
En allant me perdre sur sa page Wikipédia, j'ai découvert que Junger et Céline se sont rencontrés ; et ce que le premier en a tiré n'est pas triste :
Le 7 décembre 1941, Ernst Jünger, alors capitaine de l'état-major de l'armée allemande à Paris, rencontre Céline à l'Institut allemand. Il note dans son journal : « II [Céline] dit combien il est surpris, stupéfait, que nous, soldats, nous ne fusillions pas, ne pendions pas, n'exterminions pas les Juifs — il est stupéfait que quelqu'un disposant d'une baïonnette n'en fasse pas un usage illimité : “Si les Bolcheviks étaient à Paris, ils vous feraient voir comment on s'y prend ; ils vous montreraient comment on épure la population, quartier par quartier, maison par maison. Si je portais la baïonnette, je saurais ce que j'ai à faire.”[30] ». Jünger est par ailleurs frappé par le regard de l'écrivain : « Il y a chez lui ce regard des maniaques tourné en dedans qui brille au fond d'un trou. Pour ce regard aussi, plus rien n'existe ni à droite ni à gauche, on a l'impression que l'homme fonce vers un but inconnu. »
Céline, personnage beckettien ?
Dernière édition par largo le Mar 11 Jan 2011 - 13:52, édité 1 fois
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
l'impression que l'homme s'enfonce vers un but inconnu, Beckett, non ?
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Tu parles de lecture de vacances...
Même Positif fait mieux :
Même Positif fait mieux :
Eyquem- Messages : 3126
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Eyquem a écrit:
Même Positif fait mieux :
J'ai cru que c'était une blague, que t'avais fait la fête avec Careful, mais... j'ai pas pu m'empêcher d'aller vérifier sur le site de Positif. J'ai beau ne pas être bien farouche en terme de com', là, quand même, je suis sur le c... (le mien )
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Le Careful ne va pas faire la fête longtemps. Je dois visionner toute la filmo de B.Dumont cette semaine.
Mon testament est rédigé. Pas de souci.
Des poèmes de Percy Bysshe Shelley provenant d'un recueil m'ayant couté les yeux de la tête, chez Actes Sud. Une édition bilingue assez récente.
Mes enfants seront sevrés uniquement aux éditions bilingues,lol.
Mon testament est rédigé. Pas de souci.
Des poèmes de Percy Bysshe Shelley provenant d'un recueil m'ayant couté les yeux de la tête, chez Actes Sud. Une édition bilingue assez récente.
Mes enfants seront sevrés uniquement aux éditions bilingues,lol.
Sans conteste l'un des plus grands écrivains romantiques britanniques (?! ) . Si les anthologies reprennent surtout Ozymandias, Ode to the West Wind, To a Skylark, et The Mask of Anarchy, ses œuvres les plus importantes sont de longs poèmes visionnaires tels que Alastor, or The Spirit of Solitude, Adonaïs, Prometheus Unbound et son poème inachevé The Triumph of Life.
Sa vie, hors des conventions sociales, son idéalisme farouche et sa voix passionnée l’ont rendu à la fois célèbre et haï des ses contemporains qui voyaient en lui le diable. Mais les deux ou trois générations suivantes en firent leur idole, que ce soient les principaux poètes victoriens Robert Browning, Alfred Tennyson, Dante Gabriel Rossetti ou Algernon Charles Swinburne, ou plus tard Karl Marx, Henry Salt, William Butler Yeats et George Bernard Shaw .
Sa célébrité est aussi associée à celle de ses contemporains John Keats et Lord Byron qui comme lui moururent en pleine jeunesse, ainsi qu’à la femme qu’il épousa en secondes noces, la romancière Mary Shelley, auteur de Frankenstein, dont il préfaça l’édition de 1818.
^x^- Messages : 609
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Très grande forme Eyquem.
Numéro de philosophie magasine aussi est à la plage : numéro spécial "ta mère en slip de bain"
Numéro de philosophie magasine aussi est à la plage : numéro spécial "ta mère en slip de bain"
DB- Messages : 1528
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Pour avoir une idée du style du bonhomme quelques pages de ses mangas.
Mais "Voyage" ne contient aucune bulle, il est entièrement "muet". Pas non plus d'onomatopée.
Ce n'est donc pas de la lecture (du moins tel qu'on l'entend dans ce post), juste de jolies feuilles.
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
un beau cadeau :
Ce livre cherche à mieux comprendre ce qu’est un spectateur de cinéma, un corps de spectateur pris dans le corps du cinéma.
On y mène d’abord une comparaison, classique mais jamais éclairée, entre le cinéma et l’hypnose – cet état énigmatique, intermédiaire entre la veille, le rêve et le sommeil. Ressaisie dans l’histoire des dispositifs de vision dont l’hypnose participe, depuis la fin du XVIIIe siècle, cette vue du cinéma comme hypnose s’engage dans trois directions : une analogie de dispositifs ; une interprétation métapsychologique ; la réévaluation contemporaine de l’hypnose stimulée par la recherche neurobiologique.
Le parti pris essentiel de ce livre suppose une équivalence entre l’état de cinéma compris comme hypnose légère et la masse des émotions éprouvées au cours de la projection d’un film. Mais plutôt que des émotions conventionnelles, de nature psychologique, il s’agit des émotions premières que Daniel Stern a nommées des affects de vitalité : les réactions sensibles induites chez le tout petit enfant par la construction corporelle et psychique de son expérience, qui sont autant de signes précurseurs du style dans l’art. De ces émotions sans nom, aussi variables que toujours recommencées, le cinéma semble par excellence être le lieu, lui qui se donne, dans ses films authentiques, pour la réalité faite art.
Enfin, ce corps d’hypnose et d’émotion est aussi un corps animal. Part d’animalité de l’homme, tenant au mouvement, au plus élémentaire du corps affecté. Dès sa conception et sans cesse au fil de son histoire le cinéma s’est voué à la figuration animale. On la cerne ici à travers le cinéma américain où l’animal, entre pastoralisme et « wilderness », occupe une fonction anthropologique première ; et dans des œuvres du cinéma moderne européen, d’où ressort une vision plus ontologique.
Ce livre est largement conçu à partir d’analyses de films. On cherche à ressaisir le film dans son détail le plus intime, là où, de micro-émotions en émotions plus vastes, sans cesse il se construit. Le choix des films a été aussi divers que possible, dans l’histoire comme dans la géographie du cinéma : des films Lumière aux œuvres du cinéma moderne et contemporain, en passant par le cinéma classique et le cinéma expérimental ou d’avant-garde. On aimerait avoir ainsi touché le cœur du cinéma.
Quelques auteurs surtout ont inspiré cette approche : pour l’hypnose, Lawrence Kubie, Sigmund Freud, Léon Chertok et François Roustang ; pour le développement de l’enfant et la neurobiologie, Daniel Stern et Antonio Damasio ; pour la pensée et la critique du cinéma, Gilles Deleuze et Serge Daney.
Raymond Bellour
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
J'en profite pour relire l'entretien de Derrida donné aux Cahiers en 2001, essayant toujours de saisir pourquoi le cinéma précisément n'eut jamais vraiment sa place dans les écrits de Derrida, rien ne semble moins simple car tout paraît trop facile au premier abord... bien des choses rapprochent le regard porté par le philosophe sur le cinéma et l'approche proposée par Bellour...
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Les dispositifs où se jouent désormais nos existences — du téléphone portable à la télévision, de l'ordinateur à l'automobile — ne se trouvent pas face à l'homme comme de simples objets de consommation. Ils transforment nos personnalités. La question devient alors : quelle stratégie devons-nous adopter dans le corps à corps quotidien qui nous lie aux dispositifs ?
dans le prolongement de ça :
et
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Chez le libraire : "Cinéma contre spectacle" de Comolli, "composé d'une première partie inédite, puis de la réédition d'une série d'articles parus initialement du printemps 1971 à l'automne 1972 dans les Cahiers du cinéma, sous le titre "Technique et idéologie"." (le Monde)
http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/10/01/cinema-contre-spectacle-de-jean-louis-comolli_1247675_3260.html#ens_id=1232389
JL Comolli a écrit:"La sainte alliance du spectacle et de la marchandise annoncée et analysée par Guy Debord dès 1967 s'est aujourd'hui réalisée. Elle gouverne notre monde (...). Il nous revient de changer ces manières. De les remplacer par d'autres. Dans son histoire, il est arrivé plus d'une fois au cinéma de supposer et de construire un spectateur digne de ce nom, capable non seulement de voir et d'entendre (ce qui ne va déjà pas de soi) mais de voir et d'entendre les limites du voir et de l'entendre. Un spectateur critique. Celui que le spectacle veut faire disparaître."
http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/10/01/cinema-contre-spectacle-de-jean-louis-comolli_1247675_3260.html#ens_id=1232389
Eyquem- Messages : 3126
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Dernièrement j'apprenais le français à une famille Tchétchène, sans papier. Je me retrouve à considérer sérieusement quelques notions juridiques qui me manquaient.
http://pajol.eu.org/article23.html
Si vous avez des conseils de lecture...
En ce moment même à Calais...
Je viens de voir cette...d'E.Besson à la TV; quelle tristesse.
http://pajol.eu.org/article23.html
Si vous avez des conseils de lecture...
En ce moment même à Calais...
Je viens de voir cette...d'E.Besson à la TV; quelle tristesse.
^x^- Messages : 609
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Eyquem a écrit:Chez le libraire : "Cinéma contre spectacle" de Comolli, "composé d'une première partie inédite, puis de la réédition d'une série d'articles parus initialement du printemps 1971 à l'automne 1972 dans les Cahiers du cinéma, sous le titre "Technique et idéologie"." (le Monde)
Hello,
Bizarre, c'est pourtant bien connu qu'à cette époque-là, les Cahiers n'écrivaient "ni sur le cinéma, ni sur la télévision", dixit Patrice Blouin...
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Le prochain Scorsese :
ça commence avec des rats, là où se terminait "Les Infiltrés"...
ça commence avec des rats, là où se terminait "Les Infiltrés"...
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Tiens dans le genre il paraît que l'adaptation de La Route de McCarthy est catastrophique...
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Largo a écrit:Tiens dans le genre il paraît que l'adaptation de La Route de McCarthy est catastrophique...
Et c'est rien de le dire. En effet, effarant de bêtise. Surtout quand on a apprécié le livre de McCarty et qu'on se décide a y aller car Michael K. Williams (ce cher Omar ds The Wire) fait une apparition à l'écran.
^x^- Messages : 609
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
La thèse de mon prof de chinois :
VERS UNE « SOCIÉTÉ HARMONIEUSE » DE CONSOMMATION ? Discours et spectacle de l'harmonie sociale dans la construction d'une Chine “civilisée” (1978-2008)
Bouleversée par plus de vingt années de réformes initiées par Deng Xiaoping en 1978, par le basculement d'une économie planifiée vers une économie de marché et le développement d'une société de consommation de masse, la société chinoise du début des années 2000 est minée par des disparités socio-économiques et territoriales grandissantes. C'est dans un tel contexte que se constitue le discours de la « société harmonieuse » (hexie shehui 和谐社会), un programme officiel présenté par le président Hu Jintao dans l'intention de pacifier les tensions sociales. Notre travail sera de démonter les stratégies discursives mises en place par la « société harmonieuse » par une analyse de ses énoncés, pour démontrer que ce discours prône la construction de l'harmonie sociale par l'acceptation des inégalités et des injustices sociales, et qu'il s'inscrit dans un processus, global et plus ancien, de civilisation de la population chinoise défavorisée. La hexie shehui s'affirme comme un instrument de contrôle et de discipline des populations pauvres, et propose un traitement moral de la question sociale. Nous verrons enfin que la « société harmonieuse » met également en scène une Chine “civilisée” et que ce spectacle est au cœur de son programme.
VERS UNE « SOCIÉTÉ HARMONIEUSE » DE CONSOMMATION ? Discours et spectacle de l'harmonie sociale dans la construction d'une Chine “civilisée” (1978-2008)
Bouleversée par plus de vingt années de réformes initiées par Deng Xiaoping en 1978, par le basculement d'une économie planifiée vers une économie de marché et le développement d'une société de consommation de masse, la société chinoise du début des années 2000 est minée par des disparités socio-économiques et territoriales grandissantes. C'est dans un tel contexte que se constitue le discours de la « société harmonieuse » (hexie shehui 和谐社会), un programme officiel présenté par le président Hu Jintao dans l'intention de pacifier les tensions sociales. Notre travail sera de démonter les stratégies discursives mises en place par la « société harmonieuse » par une analyse de ses énoncés, pour démontrer que ce discours prône la construction de l'harmonie sociale par l'acceptation des inégalités et des injustices sociales, et qu'il s'inscrit dans un processus, global et plus ancien, de civilisation de la population chinoise défavorisée. La hexie shehui s'affirme comme un instrument de contrôle et de discipline des populations pauvres, et propose un traitement moral de la question sociale. Nous verrons enfin que la « société harmonieuse » met également en scène une Chine “civilisée” et que ce spectacle est au cœur de son programme.
Invité- Invité
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
Eyquem a écrit:Chez le libraire : "Cinéma contre spectacle" de Comolli, "composé d'une première partie inédite, puis de la réédition d'une série d'articles parus initialement du printemps 1971 à l'automne 1972 dans les Cahiers du cinéma, sous le titre "Technique et idéologie"." (le Monde)
Vu en librairie aujourd'hui, pour la modique somme de...38€, damn !
En plus c'est imprimé sur du papier à cigarette qui n'a pas l'air des plus lisibles...
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
careful a écrit:Largo a écrit:Tiens dans le genre il paraît que l'adaptation de La Route de McCarthy est catastrophique...
Et c'est rien de le dire. En effet, effarant de bêtise. Surtout quand on a apprécié le livre de McCarty et qu'on se décide a y aller car Michael K. Williams (ce cher Omar ds The Wire) fait une apparition à l'écran.
Pour avoir juste vu la bande annonce (et aperçu ce cher Omar à la toute fin), je ne vois vraiment pas ce qui a été compris du livr ede McCarthy par ceux ou celles qui ont fait le film.
On peut y lire "an epic journey" on y voit des images de fin du monde digne des films catastrophes hollywoodiens, de la morale "familialiste" puritaine (et surtout puante) avec des hordes de mecs qui tiennent des torches...
Bref, rien que 2'30 de BA étaient écœurantes alors le film en entier.... Il faudrait que ce soit un sacré coup de génie pour effacer cette mauvaise impression.
DB- Messages : 1528
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
La langue de Koltès, elle est incroyable, mes amis.
C'est une langue qui n'est pas simple, ni pauvre, ni dépouillée, ou quoi que ce soit, mais qui donne l'illusion de la simplicité. Ses mots sont l'évidence même.
Une sorte de voix blanche qui exprime des sentiments et des images souvent violents comme-ci ils étaient le résultat d'une implacable logique et d'un état de fait que les personnages ne peuvent que prendre en compte. C'est une autre forme de tragique, peut-être. Le destin est accepté comme une donnée dès le début. La résignation est toujours en amont du récit.
En ce moment je lis son seul et unique roman (mais écrit dans une forme parfois théâtrale : didascalies, construction des dialogues...) : La fuite à cheval, très loin dans la ville.
Un extrait, pas forcément le plus représentatif de son style, mais c'est un passage qui m'a marqué :
"L'argent, l'argent, l'argent ! par-ci, par-là, avant, pendant, après, par-dessus, par-dessous, l'argent, toujours l'argent ! Moi, je ne suis pas coulée si facilement ; l'argent, cela ne me descend pas comme cela. Mais toi ?
Il faudra bien que le goût t'en passe. Il faudra bien que tu te débrouilles. Il t'en faut toujours plus, il t'en faut des tonnes. Pourquoi faire, pour quoi faire, nom de dieu ? Il en faut dans la poche, il en faut dans les mains, il en faut toujours, n'importe où, n'importe quand. Il en faudrait autour du cou, pendu à une chaînette ; il t'en faudrait tout nu sous la douche. Qu'est-ce que tu en fais, dis-moi ? Tu le prends comme oreiller ? Tu t'en fais des couronnes ? Tu le mets dans les chaussures pour avoir plus chaud ? Tu t'en fais des massages ? Tu t'en fais des tisanes ? Tu le manges ? Tu le baises ? Tu le fumes ? Tu te le piques ? Tu l'amasses et tu le caches ? Tu as creusé une cave et tu danses dessus ? Qu'est-ce que tu en fais ? Pourquoi tu en as toujours tant besoin ?
Il faudra bien, maintenant, que cela te passe. Moi ce n'est pas pareil. Je ne suis pas comme toi. Moi, maintenant, je suis bien comme cela; aussi bien qu'avant; je suis mieux qu'avant. Regarde : je ris. Mais toi, pleure, petit, pleure; c'est toi, l'orphelin sur le pavé."
(la fille vient de claquer ses indemnités de licenciement en une nuit)
Et pour voir Koltès parler de son livre dans Apostrophes : http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/grandes-dates/video/CPB86005106/premiers-romans.fr.html
Re: Essential reading : From books all I seek is to give myself pleasure by an honorable pastime: or if I do study, I seek only that branch of learning which deals with myself and which teaches me how to live and die well (Montaigne)
(Je m'attaque tout doucement à Dostoïevski en commencant par Le Joueur...conseils de lecture bienvenus )
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