La mort, au travail
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Re: La mort, au travail
: Une frappe de l'Otan tue 27 civils afghans pris pour des talibans...l’action culturelle française en Afghanistan
Borges- Messages : 6044
Re: La mort, au travail
Dans les medias principaux (les premières entrées dans Google) le cinéaste Séverin Blanchet n'existe que comme l'acteur d'un film. Blanchet est parfait pour le registre iosselianien, avec sa voix douce, l'espèce de sérénité boudhiste qui émane de sa personne. Même si dans ce film le système iosselianien semble se gripper. Jardins en automne ressemble à Adieu, plancher des vaches ! mais il lui manque l'ampleur du premier, l'art du contrepoint, des lignes qui se croisent, des jeux avec la probabilité et le destin. Le fatalisme slave de Iosseliani, cet espèce de stoïcisme nostalgique et joyeux, tend à se réduire à un cynisme fatigué et misogyne.
Iosseliani, qui a certes un côté assez réac, avait fait un film, La Chasse aux papillons, qui se terminait par un attentat terroriste qui tuait son héroïne, une adorable petite vieille comme il les aime. Iosseliani n'aime pas trop qu'on fasse sauter les trains, le terrorisme lui apparaît sans doute comme une faute de goût, l'opposé de son fatalisme. Contempler un circuit de petits trains électriques, où les trains sans cesse se croisent, se doublent et tournent en rond, voilà une image qui représente bien son cinéma tout à la fois burlesque et contemplatif, tourné vers le côté dérisoire des affaires humaines, et occupé à produire des rencontres, ou plutôt des croisements, insolites. Quand il y met de l'amour et de la joie, c'est plutôt très beau.
Il s'emploie à montrer des gens pris dans leurs habitudes, des habitudes extravagantes, bricolées à partir de l'écart systématique entre les fins et les moyens des personnages ; des rituels quotidiens, absurdement compliqués mais accomplis avec un sérieux impayable. Le personnage compense avec application, en bricolant toutes sortes de machines keatoniennes, l'écart entre sa position sociale et sa position concrète, entre les usages et la nécessité. C'est une sorte d'archéologie des usages obsolètes et des formes culturelles empoussiérées, qui se maintiennent encore un instant avant de sombrer, grâce à la ténacité de délicieuses petites vieilles et de clochards célestes et imbibés. Et puis, une explosion viendra définitivement enterrer le passé. L'affreux terroriste aussi, finalement a sa raison.
Son éthique c'est de ne jamais faire de gros plans, de ne jamais couper un arbre ou tuer un coq au prétexte d'un film, de ne pas même filmer un baiser. Un art de la distance respectueuse entre le cinéaste et son modèle.
Iosseliani, qui a certes un côté assez réac, avait fait un film, La Chasse aux papillons, qui se terminait par un attentat terroriste qui tuait son héroïne, une adorable petite vieille comme il les aime. Iosseliani n'aime pas trop qu'on fasse sauter les trains, le terrorisme lui apparaît sans doute comme une faute de goût, l'opposé de son fatalisme. Contempler un circuit de petits trains électriques, où les trains sans cesse se croisent, se doublent et tournent en rond, voilà une image qui représente bien son cinéma tout à la fois burlesque et contemplatif, tourné vers le côté dérisoire des affaires humaines, et occupé à produire des rencontres, ou plutôt des croisements, insolites. Quand il y met de l'amour et de la joie, c'est plutôt très beau.
Il s'emploie à montrer des gens pris dans leurs habitudes, des habitudes extravagantes, bricolées à partir de l'écart systématique entre les fins et les moyens des personnages ; des rituels quotidiens, absurdement compliqués mais accomplis avec un sérieux impayable. Le personnage compense avec application, en bricolant toutes sortes de machines keatoniennes, l'écart entre sa position sociale et sa position concrète, entre les usages et la nécessité. C'est une sorte d'archéologie des usages obsolètes et des formes culturelles empoussiérées, qui se maintiennent encore un instant avant de sombrer, grâce à la ténacité de délicieuses petites vieilles et de clochards célestes et imbibés. Et puis, une explosion viendra définitivement enterrer le passé. L'affreux terroriste aussi, finalement a sa raison.
Son éthique c'est de ne jamais faire de gros plans, de ne jamais couper un arbre ou tuer un coq au prétexte d'un film, de ne pas même filmer un baiser. Un art de la distance respectueuse entre le cinéaste et son modèle.
Dernière édition par balthazar claes le Lun 1 Mar 2010 - 11:35, édité 1 fois
balthazar claes- Messages : 1009
Re: La mort, au travail
si son éthique était de ne jamais faire de gros plan, ne serait-il pas plus juste de ne pas faire de gros plan sur sa mort; après tout, si je suis bien cette affaire, il est mort dans un attentat qui a fait d'autres morts (au moins 16, comme on dit); pq lui et pas les autres? parce qu'il est cinéaste; sans doute, mais il est mort comme tout le monde, en être vivant, et ici, avec d'autres; Bernard Kouchner salue la mémoire de son compatriote et vous celle du cinéaste? nos compatriotes, les cinéastes...? soyons sérieux; tout cela est aussi idéologique que les westerns qui nous font de gros plans sur le blanc touché d'une flèche, alors que des dizaines d'indiens se font démolir dans la même séquence, à distance...
Borges- Messages : 6044
Re: La mort, au travail
Oui, bien sûr. Il se trouve juste que je regardais hier, plutôt par hasard, Adieu, plancher des vaches, alors j'en parle ici, mais je suis hors-sujet. A part cette coïncidence ténue que justement, Iosseliani dans un autre film ait abordé le "terrorisme". On pourrait dire, légèrement plus à propos, que dans ce Jardins en automne où Séverin Blanchet joue, Iosseliani est dans le refus complet du politique. Blanchet joue un ministre qui renonce au pouvoir, c'est-à-dire au domaine de la magouille simple à l'état pur, pour aller picoler avec ses copains et courir les filles. Les politiciens de Iosseliani sont des je-m'en-foutistes décomplexés, mais rien de bien grave, puisque le politique ça n'existe pas, ou alors seulement au niveau des relations concrètes de voisinage, soit l'espace d'une "tolérance", d'une ouverture à l'autre plus rhétorique qu'autre chose ; enfin bref on ne peut pas et il n'y a pas lieu d'agir, d'intervenir. Jouer une telle profession de désengagement et finir rattrapé par la guerre, quelle ironie, tout ça... Y'a toujours plus long à dire sur les gens connus.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: La mort, au travail
Qu'il y ait récupération idéologique, que la mort de Séverin Blanchet soit survenue dans des circonstances politiquement minées, ne devrait pas masquer le fait que la mort de cet homme de cinéma, elle, n'est pas idéologique.
Je n'ai pas observé cela. J'ai fait personnellement la relation par hasard en voyant sa photo rapidement à la TV. Peu de photos de Séverin Blanchet disponibles, donc celles-ci, également souvenir d'un acteur de passage dans Jardins en automne, l'air de ne pas y toucher, surfant sur toutes les invraisemblances ou incongruités, jusqu'à cette dernière, sa mort. Je n'avais pas mis ces photos pour parler du travail de Iosseliani ou discuter gros plans, mais bon…balthazar claes a écrit:Dans les medias principaux (les premières entrées dans Google) le cinéaste Séverin Blanchet n'existe que comme l'acteur d'un film.
Invité- Invité
^x^- Messages : 609
Re: La mort, au travail
C'est reparti...
Mark Linkous
http://pitchfork.com/news/38114-rip-sparklehorses-mark-linkous/
(découvert que Guy Maddin avait fait 2 clips différents pour cette chanson)
Mark Linkous
http://pitchfork.com/news/38114-rip-sparklehorses-mark-linkous/
(découvert que Guy Maddin avait fait 2 clips différents pour cette chanson)
^x^- Messages : 609
Re: La mort, au travail
« On se suicide par pudeur, par orgueil, par modestie, par discrétion, par peur de la mort (ce qui est un comble) ou des gendarmes ; par lassitude, par vengeance, par plaisir, parfois même par curiosité. Le chinois se suicide pour embêter son créancier, l'homme-torpille par patriotisme ; le Britannique par spleen ; un Écossais se pendit parce que les gilets ont trop de boutons. "Aujourd'hui, tout le monde vit !" me disait une jeune fille avec un air scandalisé. Il y a évidemment trop peu de gens qui se suicident ; ce ne sont jamais ceux qu'il faudrait. »
(Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne)
Cité chez l'ami Philippe L. : http://decevant.blogspot.com/
(Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne)
Cité chez l'ami Philippe L. : http://decevant.blogspot.com/
Re: La mort, au travail
Sur le blog de Balloonatic, retour sur sa musique : http://theballoonatic.blogspot.com/
Re: La mort, au travail
j'imagine
Dernière édition par careful le Dim 2 Mai 2010 - 18:40, édité 1 fois
^x^- Messages : 609
Re: La mort, au travail
Ancien journaliste au Wall Street Journal, au Washington Times et au Washington Post dans les années 90,
pas vraiment un parcours de "gauche"
Borges- Messages : 6044
Re: La mort, au travail
j'imagine
Dernière édition par careful le Dim 2 Mai 2010 - 18:39, édité 1 fois
^x^- Messages : 609
Re: La mort, au travail
peut-on dire de "The Wire" (je ne connais pas les autres) que c'est une série "de gauche" ?
je reste très partagé sur cette série. Un jour je trouve ça génial, le suivant j'ai tendance à me méfier...
je reste très partagé sur cette série. Un jour je trouve ça génial, le suivant j'ai tendance à me méfier...
Invité- Invité
Re: La mort, au travail
"The Wire", ce n'est certainement pas de "gauche"; j'ai juste fini la deuxième saison.
Borges- Messages : 6044
Re: La mort, au travail
J'imagine
Dernière édition par careful le Sam 24 Avr 2010 - 18:41, édité 1 fois
^x^- Messages : 609
Re: La mort, au travail
J'imagine
Dernière édition par careful le Sam 24 Avr 2010 - 18:34, édité 1 fois
^x^- Messages : 609
Re: La mort, au travail
Werner Schroeter, cette nuit.
Le metteur en scène de cinéma et de théâtre allemand Werner Schroeter, s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi, à l’age de 65 ans, des suites d’un cancer. Toujours coiffé d’un chapeau noir en public, le metteur en scène au visage émacié fait partie des grands réalisateurs du Nouveau Cinéma allemand à l’instar de Rainer Werner Fassbinder, Werner Herzog ou Wim Wenders. L’avant-dernière de ses multiples récompenses remonte à février quand il avait obtenu au festival du film de Berlin, la Berlinale, le Teddy Award, un trophée qui récompense des films évoquant l’homosexualité au cinéma.
Depuis mars, sa mise en scène de Quai Ouest du Français Bernard-Marie Koltès est à l’affiche au théâtre de la Volksbühne à Berlin. Ce maître du mélo laisse derrière lui plus de 80 mises en scène de théâtre et d’opéra, souvent controversées, et une trentaine de films dont «Nuit de Chien» (présenté en compétition à la Mostra de Venise en 2008), «Malina» (1990) avec l’actrice française Isabelle Huppert, «La mort de Maria Malibran» (1971, qui retrace les derniers jours de la cantatrice), «Palermo» (Ours d’or de la Berlinale en 1980).
En 1969, il avait obtenu le prix allemand Josef-von-Sternberg pour son premier long-métrage Eika Katappa, qu’il avait présenté au festival de Cannes en 1970. Werner Schroeter, après avoir rencontré en 1973 à Paris la cantatrice Maria Callas qu’il considérait comme «une messagère entre Dieu et l’Homme» qui lui avait «tout appris», a réalisé diverses mises en scène d’opéras en Allemagne mais aussi à l’étranger, en France, au Brésil et en Italie notamment.
«C’était un grand artiste dans toute l’acception du mot, car il a fait du cinéma, du théâtre et de l’opéra», a estimé le Portugais Paulo Branco, producteur de son dernier film «Nuit de chien», tourné au Portugal. «C’était quelqu’un qui incarnait la recherche systématique du beau en prenant un risque artistique permanent. Fassbinder lui-même disait qu’il était peut-être le meilleur d’entre eux», a-t-il ajouté. Ce fils d’ingénieur, né le 7 avril 1945 à Georgenthal en Thuringe , avait interrompu rapidement ses études de psychologie pour se vouer entièrement à la mise en scène.
(Source AFP)
lorinlouis- Messages : 1691
Re: La mort, au travail
Keith Elam, aka GURU.
http://www.rue89.com/2010/04/20/le-rappeur-guru-de-gangstarr-est-mort-148214
Le musicien américain, membre fondateur de Gangstarr et connu sous le pseudonyme de "Guru", est décédé lundi 19 avril des suites d'un cancer.
Le rappeur américain Keith Elam, 43 ans, membre fondateur du duo Gangstarr, est décédé lundi 19 avril. Le musicien originaire de Boston était hospitalisé depuis le début de l'année 2010, il souffrait d'un cancer depuis plus d'un an.
Il s'était fait connaître sous le nom de Guru en montant le groupe Gangstarr avec DJ Premier, un ami rencontré à l'université à New York. Après la séparation houleuse du duo, il avait fait partie de plusieurs projets, dont Jazzmatazz qui réunissait plusieurs courants de musiques urbaines. Il était devenu célèbre en France avec son duo avec MC Solaar, Le Bien, le mal
http://www.rue89.com/2010/04/20/le-rappeur-guru-de-gangstarr-est-mort-148214
lorinlouis- Messages : 1691
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