Notre musique
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Re: Notre musique
Simon Cussonaix a écrit:m'
tu je j' tu mes mes
je tu me j' toi tu T', je moi je toi tu Tu je j' j' je T' T' t' tu t'
je je j' moi, je
Moi, j' je je tu tu me moi, l'ego je t' t' t' tu moi, me
Moi, je me j' Je j'
ma la mienne, j' par et pour moi-même
je dis, moi, j' histoire personnelle j' je l'ai en moi. me je
je m' moi j' ma je moi. moi
, t'
J' Moi, je je me Moi,ma je je je
balthazar claes- Messages : 1009
^x^- Messages : 609
Re: Notre musique
m'
tu je j' tu mes mes
je tu me j' toi tu T', je moi je toi tu Tu je j' j' je T' T' t' tu t'
je je j' moi, je
Moi, j' je je tu tu me moi, l'ego je t' t' t' tu moi, me
Moi, je me j' Je j'
ma la mienne, j' par et pour moi-même
je dis, moi, j' histoire personnelle j' je l'ai en moi. me je
je m' moi j' ma je moi. moi
, t'
J' Moi, je je me Moi,ma je je je
Oui, moi, précisément. Moi, précisément, je pèse chaque mot, chaque occurrence rythmique du mot moi.
Toi, Zazard le constipé, qui a lu quelque part que le moi était haïssable et qui s'applique laborieusement, péniblement, à proférer des "nous" qui sonnent comme des "moi" mal castrés, quand tu auras compris le sens véritable, et ironique, la portée, des "moi" et des "tu" dans ce texte, leur point de vacuité absolue, t'auras ptêt appris quelque chose, t'auras un semblant d'instruction, enfin; t'auras appris à dire "moi", en tant que résultat, peut-être.
Crois-tu, sérieusement, avoir le niveau, pour dire moi et parler de moi avec moi?
il faut vite essayer, avec les mots qui restent, essayer quoi, je ne sais plus, ça ne fait rien, je ne l’ai jamais su, essayer qu’ils me portent dans mon histoire, les mots qui restent, ma vieille histoire, que j’ai oubliée, loin d’ici, à travers le bruit, à travers la porte, dans le silence, ça doit être ça, c’est trop tard, c’est peut-être trop tard, c’est peut-être déjà fait, comment le savoir, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, c’est peut-être la porte, je suis peut-être devant la porte, ça m’étonnerait, c’est peut-être moi, ça a été moi, quelque part ça a été moi, je veux partir, tout ce temps j’ai voyagé, sans le savoir, c’est moi devant la porte, quelle porte, ce n’est plus un autre, que vient faire une porte ici, ce sont les derniers mots, les vrais derniers, ou ce sont les murmures, ça va être les murmures, je connais ça, même pas, on parle de murmures, de cris lointains, tant qu’on peut parler, on en parle avant, on en parle après, ce sont des mensonges, ce sera le silence, mais qui ne dure pas, où l’on écoute, où l’on attend, qu’il se rompe, que la voix le rompe, c’est peut-être le seul, je ne sais pas, il ne vaut rien, c’est tout ce que je sais, ce n’est pas moi, c’est tout ce que je sais, ce n’est pas le mien, c’est le seul que j’ai eu, ce n’est pas vrai, j’ai dû avoir l’autre, celui qui dure, mais il n’a pas duré, je ne comprends pas, c’est-à-dire que si, il dure toujours, j’y suis toujours, je m’y suis laissé, je m’y attends, non, on n’y attend pas, on n’y écoute pas, je ne sais pas, c’est un rêve, c’est peut-être un rêve, ça m’étonnerait, je vais me réveiller, dans le silence, ne plus m’endormir, ce sera moi, ou rêver encore, rêver un silence, un silence de rêve, plein de murmures, je ne sais pas, ce sont des mots, ne jamais me réveiller, ce sont des mots, il n’y a que ça, il faut continuer, c’est tout ce que je sais, ils vont s’arrêter, je connais ça, je les sens qui me lâchent, ce sera le silence, un petit moment, un bon moment, ou ce sera le mien, celui qui dure, qui n’a pas duré, qui dure toujours, ce sera moi, il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi [...]
Invité- Invité
Re: Notre musique
je vois pas très bien le rapport entre ce moi-innommable et le moi-simon...
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
glj a écrit:
T'as aussi des défauts? je dois dire que ça ne me rassure pas; je pensais être le seul, l'unique, et que c'était ma propriété; me retrouver en ta compagnie, dans la même classe (au sens logique du mot) que toi, je dois dire, ça me fait pas plaisir, c'est pas facile pour mon (gros) égo.
lol
evidement, vu de ce coté la
hello
hello
lol, comme tu dis;
j'étais très grippé, hier, je le suis encore; j'avais de la fièvre et tout, j'arrivais pas à dormir, et j'ai du délirer comme une saleté de pythie de Delphes; sortant des vérités dont j'étais pas même conscient.
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
je vois pas très bien le rapport entre ce moi-innommable et le moi-simon...
En effet, car un addendum conséquent (à teneur pédagogique), en edit, a déplacé légèrement, je dis bien légèrement, le "moi" beckettien vers le "moi" simonien.
Invité- Invité
Re: Notre musique
je suis vraiment bien trop fatigué :
-mais bien entendu, simon, tu sais tout ça, mais le savoir c'est pas le penser, même dans la plus banale des conversations; quand on sait que 1 et 1 font deux, on passe pas son temps à répondre à côté, sous prétexte qu'on n'est pas à un colloque international de logique mathématique...autrement dit on opposera pas le gars (moi) :
à ce fameux autodidacte (toi), qui, sans l'avoir jamais appris, sait, enseigne, en feignant qu'il en a fini avec ça :
-une question : quand tu dis que je comprends les grands philosophes, mais que je te pige pas, enfin que je sens pas cette musique au-delà du sens qu'il y a dans tes textes, tu suggères que t'es pas un grand philosophe, ou que t'es encore plus grand que les grands philosophes, du moins rapportés à ma capacité de compréhension, ou encore, tu veux dire, que ne te comprenant pas, comment donc pourrais-je comprendre ces grands philosophes..
sinon, bien évidemment je ne te comprendrai (au deux sens du mot), jamais; c’est Hegel (et aussi wittgenstein) qui a écrit sur le mythe de cette intériorité que personne ne peut comprendre, tellement elle est riche, profonde…tellement elle est la seule à se comprendre, à se sentir, à savoir combien de mystères et de musiques contiennent ses énoncés ; l’au-delà du sens, la musique de l’âme dans l’écriture ; j’aurais voulu que tu nous donnes un exemple de cette musique, au-delà du sens, mais je sens que tu diras que c’est pas possible, qu’elle ne peut qu’être sentie, d’abord par toi ; mais par qui d’autre ? terrible, le problème, être lu par des types à qui manque l’oreille absolue pour toi, tes pensées, ta musique; on croirait entendre Nietzsche; il semble que tu vires vers l'anti-philosophie, comme dirait badiou; c'est ça l'allusion à la science joyeuse? Rappelons que Nietzsche parlait de la joie de retrouver la pensée après une longue période de déprime, et bien plus; la joie de penser à nouveau; chez toi, c'est pas vraiment ça, d'après ce que je crois comprendre...
Ça impressionne, cette manière...
Je crois que peu à peu tu dois songer à remplacer tes références à la liberté sartrienne (le truc le moins retard originaire qu’on puisse imaginer) par quelques trucs sur ta mauvaise foi.
te relis-tu parfois, en t'occupant du sens, et pas seulement de la petite musique?
-mais bien entendu, simon, tu sais tout ça, mais le savoir c'est pas le penser, même dans la plus banale des conversations; quand on sait que 1 et 1 font deux, on passe pas son temps à répondre à côté, sous prétexte qu'on n'est pas à un colloque international de logique mathématique...autrement dit on opposera pas le gars (moi) :
tu fonctionnes aux listes, aux tops des "100 meilleurs" et autres referendums à la noix de magazines, c'est assez pitoyable et c'est pas, mais alors pas sérieux du tout. Toi, sans LA liste - me marre -, t'es tout perdu, tu sens pas grand chose, tu sais pas comment orienter ta sensibilité dans la pensée).
à ce fameux autodidacte (toi), qui, sans l'avoir jamais appris, sait, enseigne, en feignant qu'il en a fini avec ça :
Charlie Parker pensait à Debussy et à Webern
La naissance du bop, en réaction à la restriction du primo-jazz de danse new-orléanais pour faire danser les blancs dans les cocktails, ce fut d'abord et essentiellement une prise d'assaut par des intellectuels du jazz. La véhémence d'un Mingus ("open letter to the Duke") s'explique aussi par ces données.
Pour les relations complexes et constantes avec le genre "classique", on se contentera de mentionner que le "troisième courant" (third stream), dont les ramifications sont elles-mêmes complexes, est un moment capital pour le genre, qui à vrai dire était là depuis le tout début, déjà. Le jazz étant la plus impure de toutes les musiques.
Le style de Monk, par bien des manières, anticipe cela, en brisant la routine thème mélodique-impro-thème: ses solos étaient tout du long la composition elle-même, et quand il reprenait les "songs", il les déconstruisait de l'intérieur pour faire entendre sa propre conception du temps musical.
Y avait déjà Lennie Tristano, bien sûr, puis George Russell, avec son concept "lydien" d'harmonisation tonale, dès 59, dont se réclamèrent aussi bien les Coltrane, les Bley, les Cherry, les Dolphy (et même Miles Davis), etc, et qui fut de ceux qui "impulsèrent", justement, l'essentiel des choix radicaux de la compagnie Impulse. Ils se donnèrent d'ailleurs tous rendez-vous sur son "manifeste" New-York N.E" (59)., disque en grande formation qui est un des chefs d'œuvre du jazz moderne. Je parle pas des Brubeck, donc, même si ça compte aussi. Y a aussi les latino-américains qui s'en mêlèrent, l'intello dynamiteur Lalo Schifrin (chez qui Gillespie a livré ses plus grands moments de son propre avis), emmenant dans sa besace le phénix cendré Barbieri. Sans parler de Friedrich Gulda, etc.
Rahsaan Roland Kirk, dont le projet central de créer la "grande musique classique noire-américaine", dynamitait, dans la lignée de la vision mingusienne des "ensembles", les cloisons entre les genres, quand il fonda sa propre "Rahsaan society", en intégrant aussi bien la musique extrême orientale, la pratique de respiration thibétaine que le schéma des concertos, avec arrangements complexes de cordes et de cors anglais, dans par exemple ce qui demeure un de ses plus grands disques: "saxophone concerto. Prepare thyself to deal with a miracle" (1973)
Sans parler de Miles Davis, qui ne considérait pas spécialement que sa collaboration avec Gil Evans, autre artisan du third stream (Miles Ahead, Porgy and Bess, Sketches of Spain) était à placer dans ses déchets discographiques.
Pour les décloisonnements et le désir de mixité, ils furent non seulement désirés mais vivement encouragés par les maîtres (contrairement aux "histoires du jazz" révisionnistes et crispées sur les logiques d'identité ethnique à la M.E. Nabe), et c'est à eux qu'on doit la cristallisation du courant dit européen, avec en France les Martial Solal, les Michel Portal, les Henri Texier, en Angleterre les Surman (son fameux trio de 73 avec les américains Stu Martin et Barre Phillips) et les Tony Coe etc, en Allemagne les Mangelsdörff, aux pays-bas les Willem Breuker, et tous les "transfrontaliers" sur le fil entre l'Amérique et l'Europe (les Steve lacy, etc). Dès qu'on sort un peu des pauvres clichés essentialistes et des sacro-saintes Listes, on en découvre, des mondes et du monde...
-une question : quand tu dis que je comprends les grands philosophes, mais que je te pige pas, enfin que je sens pas cette musique au-delà du sens qu'il y a dans tes textes, tu suggères que t'es pas un grand philosophe, ou que t'es encore plus grand que les grands philosophes, du moins rapportés à ma capacité de compréhension, ou encore, tu veux dire, que ne te comprenant pas, comment donc pourrais-je comprendre ces grands philosophes..
sinon, bien évidemment je ne te comprendrai (au deux sens du mot), jamais; c’est Hegel (et aussi wittgenstein) qui a écrit sur le mythe de cette intériorité que personne ne peut comprendre, tellement elle est riche, profonde…tellement elle est la seule à se comprendre, à se sentir, à savoir combien de mystères et de musiques contiennent ses énoncés ; l’au-delà du sens, la musique de l’âme dans l’écriture ; j’aurais voulu que tu nous donnes un exemple de cette musique, au-delà du sens, mais je sens que tu diras que c’est pas possible, qu’elle ne peut qu’être sentie, d’abord par toi ; mais par qui d’autre ? terrible, le problème, être lu par des types à qui manque l’oreille absolue pour toi, tes pensées, ta musique; on croirait entendre Nietzsche; il semble que tu vires vers l'anti-philosophie, comme dirait badiou; c'est ça l'allusion à la science joyeuse? Rappelons que Nietzsche parlait de la joie de retrouver la pensée après une longue période de déprime, et bien plus; la joie de penser à nouveau; chez toi, c'est pas vraiment ça, d'après ce que je crois comprendre...
Quand je dis que tu sais pas me lire, j'ai pas le niveau mais toi tu trouves jamais la bonne fréquence, lol. T'es dans la littéralité du "discours", comme si on était dans un contexte de séminaire, avec une convention de transparence du langage, ou dans un contexte où on "échange des idées" (je veux dire par là, bien sûr, moi je dis des âneries, et toi tu fais des idées avec). Tu crois peut-être qu'ici, juste plus haut, je m'exprimais ou j'écrivais comme j'écrivais une thèse, je sais pas, non, vraiment, je sais pas. T'entends pas la musique. Ou pas la même musique. T'entends un bruit de fond, un léger vacarme, mais t'écoutes pas les renvois dans les notes, ceux qui tissent des sous-mélodies, des sous-produits psycho-acoustiques, comme dit l'autre, ou alors tu crois que c'est du sous John Cage; c'est pour ça que t'as du mal, avec "Sun bear", lol.
Note qu'il y en a qui l'entendent, la musique, les intervalles, les enchainements, ils l'entendent, ou ils finissent toujours par l'entendre, dès qu'ils s'accrochent moins au sens, je le sais, je le sens, j'en ai régulièrement la confirmation sensitive, donc c'est pas que moi, je veux dire, c'est pas au niveau de l'émetteur uniquement qu'y a un problème.
Moi, j'écris en convoquant des spires, des tropes, des drones, des réminiscences, des déphasages, je joue sur les décalages, les échos...,
Ça impressionne, cette manière...
Je crois que peu à peu tu dois songer à remplacer tes références à la liberté sartrienne (le truc le moins retard originaire qu’on puisse imaginer) par quelques trucs sur ta mauvaise foi.
te relis-tu parfois, en t'occupant du sens, et pas seulement de la petite musique?
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
'étais très grippé, hier, je le suis encore; j'avais de la fièvre et tout, j'arrivais pas à dormir, et j'ai du délirer comme une saleté de pythie de Delphes; sortant des vérités dont j'étais pas même conscient.
hello borges
soigne toi bien alors. Et que les dieux soit avec toi !
glj- Messages : 518
Re: Notre musique
Bon grog. Moi c'était la semaine passée.
Résumé des épisodes précédents, pour les paresseux:
- différend gustatif entre les red lips de Nightwish et les merveilleux guitaristes de la merveilleuse petite compagnie Candyrat. Jarrett dans le colimateur, mais pas de pied ferme.
- Borges nous explique que les solos "sun bear" de Keith Jarrett, l'a beaucoup écouté ça, en boucle, comme musique de fond, en se demandant de temps à autre qu'est-ce qui peut bien y avoir à entendre là-dedans. Ses sens ne sauraient le tromper à ce point.
- Ensuite, avec beaucoup d'humour et d'ironie surprenants, Borges nous sort une liste autorisée de Scarlati, un mec sérieux, à la rescousse de la perplexité de ses sens, qui confirme qu'on peut se poser la question de savoir pourquoi le gars Jarrett est pas mentionné dans les 100 plus grands disques de jazz de cette liste là. C'est qu'il y a bien une raison.
- On (Cussonaix) lui fait remarquer que Parker, Kirk, Hancock, en sont absents, de cette liste.
- Borges explique que c'est de l'ironie et qu'il se plaint lui-même que la liste soit lacunaire.
- A ce moment, on peine déjà à comprendre ce que Borges essaie de démontrer, du coup, avec Jarrett.
- Borges sort le grand 8: un ptit cours sur la nécessité des essences, sinon on sait pas de quoi on parle.
- En gros, si Parker rêvait de son temps avec Webern et Debussy dans des caves, Jarrett rêve, lui, de Mozart et Bach à la scala. Mais Bach, c'était, pour le jazz, John Lewis, avec le M.J.Q., Jarrett jouait "free" à la scala en rêvant à Cecil Taylor. Donc, là, déjà, on sait plus trop de quoi on parle.
- Ah oui, Jarrett, c'était la plus grosse vente de disque de piano de toute l'histoire de la musique jazz, parce que c'est la musique que vous pouvez écouter avec votre petite amie sans aimer le jazz. Mais Pat Metheny - Wichita, vous pouvez l'écouter sans aimer le jazz ni avoir de petite amie, c'est encore mieux, donc, lui, on le mettra dans la liste.
- Ensuite, retour aux fondamentaux: Jarrett, c'est pied de poule et queue de pie à la Scala, c'est la musique des esclaves dévoyée dans les salles de concert, c'est le jazz qu'on se croit obligé d'écouter religieusement, sans taper du pied, surtout si on est japonais et trop timide, donc y a trahison. Donc présupposé essentialiste qui n'était pas essentialiste: le jazz, c'était la musique des exclus pour les exclus, et mon dieu, ça aurait du le rester: back to the roots.
- Cussonaix essaie de montrer que ça tient pas du tout, qu'il y a d'autres approches. Notamment, on peut opposer à l'approche autodidacte de Scandolfi l'approche autodidacte de Cussonaix qui la vaut autant, pourquoi pas, vu qu'il s'est pas mal penché aussi sur ces questions, autodidacte au sens où personne l'a forcé.
- Balle au bond, Borges voit là une mega-ouverture pour un goal: le gars Cussonaix est vraiment trop con, il croit pas aux travaux sérieux et à la liste de Salsifi, il croit qu'il est capable de tout sucer de son pouce, sans histoire, sans magazine, sans extériorité, sans dictionnaire. Cussonaix est aux portes de l'anti-philosophie, du culte de ses sens au delà du sens. Cussonaix doit pas se souvent se relire, sinon comment comprendre que Borges, qui comprend les grands philosophes et est capable d'écouter son pouce, sans se référer à l'histoire, aux courants, au sens, pour faire par lui-même la différence entre musique de fond et musique tout court, ne comprendra jamais Cussonaix. Cussonaix doit se prendre pour le plus grand des philosophes au delà du sens et de la philosophie, confondant tout, Beckett, Sartre, sa petite musique et sa mauvaise foi, alors que c'est Borges qui est un des plus grands et sérieusement un des plus humbles, ce qui est vrai, mais Cussonaix s'en fout complètement, de ça, l'a pas l'niveau, la science joyeuse, pour prétendre discuter. Et d'ailleurs c'est pas gentil de s'en foutre de ça, surtout quand l'autre est grippé. Cussonaix est souvent grippé, mais dans ces cas-là, Cussonaix évite de tapoter sur le clavier, c'est du bruit de fond en moins à relire. Zazar, grand journaliste, qu'on n'avait plus entendu péter depuis quelques jours et c'est dommage, est d'accord et le fait savoir en essayant d'imiter cette fois, non pas Deleuze, non pas Lacan, mais Queneau.
- Conclusion. Borges est au moins un aussi grand philosophe que Zizek, uniquement quand il a la grippe. Sinon, il est bien plus grand que Zizek, et ça je le pense sincèrement: Zizek n'a nul besoin d'être grippé pour dire et démontrer absolument tout et son contraire à propos de tout et n'importe quoi, avec ET sans ironie, parce que ça aide les gens à mieux réfléchir (qu'il prétendent dans Wikipedia, ils disent que c'est de la "dialectique").
-Passons à autre chose. Passons à Duke Ellington, qui ne figure pas dans la liste, alors que Sun Ra, ben... Oui.
Là-dessus, je vais me soigner aussi, car en plus d'être crevé, yé une migraine atroce.
Résumé des épisodes précédents, pour les paresseux:
- différend gustatif entre les red lips de Nightwish et les merveilleux guitaristes de la merveilleuse petite compagnie Candyrat. Jarrett dans le colimateur, mais pas de pied ferme.
- Borges nous explique que les solos "sun bear" de Keith Jarrett, l'a beaucoup écouté ça, en boucle, comme musique de fond, en se demandant de temps à autre qu'est-ce qui peut bien y avoir à entendre là-dedans. Ses sens ne sauraient le tromper à ce point.
- Ensuite, avec beaucoup d'humour et d'ironie surprenants, Borges nous sort une liste autorisée de Scarlati, un mec sérieux, à la rescousse de la perplexité de ses sens, qui confirme qu'on peut se poser la question de savoir pourquoi le gars Jarrett est pas mentionné dans les 100 plus grands disques de jazz de cette liste là. C'est qu'il y a bien une raison.
- On (Cussonaix) lui fait remarquer que Parker, Kirk, Hancock, en sont absents, de cette liste.
- Borges explique que c'est de l'ironie et qu'il se plaint lui-même que la liste soit lacunaire.
- A ce moment, on peine déjà à comprendre ce que Borges essaie de démontrer, du coup, avec Jarrett.
- Borges sort le grand 8: un ptit cours sur la nécessité des essences, sinon on sait pas de quoi on parle.
- En gros, si Parker rêvait de son temps avec Webern et Debussy dans des caves, Jarrett rêve, lui, de Mozart et Bach à la scala. Mais Bach, c'était, pour le jazz, John Lewis, avec le M.J.Q., Jarrett jouait "free" à la scala en rêvant à Cecil Taylor. Donc, là, déjà, on sait plus trop de quoi on parle.
- Ah oui, Jarrett, c'était la plus grosse vente de disque de piano de toute l'histoire de la musique jazz, parce que c'est la musique que vous pouvez écouter avec votre petite amie sans aimer le jazz. Mais Pat Metheny - Wichita, vous pouvez l'écouter sans aimer le jazz ni avoir de petite amie, c'est encore mieux, donc, lui, on le mettra dans la liste.
- Ensuite, retour aux fondamentaux: Jarrett, c'est pied de poule et queue de pie à la Scala, c'est la musique des esclaves dévoyée dans les salles de concert, c'est le jazz qu'on se croit obligé d'écouter religieusement, sans taper du pied, surtout si on est japonais et trop timide, donc y a trahison. Donc présupposé essentialiste qui n'était pas essentialiste: le jazz, c'était la musique des exclus pour les exclus, et mon dieu, ça aurait du le rester: back to the roots.
- Cussonaix essaie de montrer que ça tient pas du tout, qu'il y a d'autres approches. Notamment, on peut opposer à l'approche autodidacte de Scandolfi l'approche autodidacte de Cussonaix qui la vaut autant, pourquoi pas, vu qu'il s'est pas mal penché aussi sur ces questions, autodidacte au sens où personne l'a forcé.
- Balle au bond, Borges voit là une mega-ouverture pour un goal: le gars Cussonaix est vraiment trop con, il croit pas aux travaux sérieux et à la liste de Salsifi, il croit qu'il est capable de tout sucer de son pouce, sans histoire, sans magazine, sans extériorité, sans dictionnaire. Cussonaix est aux portes de l'anti-philosophie, du culte de ses sens au delà du sens. Cussonaix doit pas se souvent se relire, sinon comment comprendre que Borges, qui comprend les grands philosophes et est capable d'écouter son pouce, sans se référer à l'histoire, aux courants, au sens, pour faire par lui-même la différence entre musique de fond et musique tout court, ne comprendra jamais Cussonaix. Cussonaix doit se prendre pour le plus grand des philosophes au delà du sens et de la philosophie, confondant tout, Beckett, Sartre, sa petite musique et sa mauvaise foi, alors que c'est Borges qui est un des plus grands et sérieusement un des plus humbles, ce qui est vrai, mais Cussonaix s'en fout complètement, de ça, l'a pas l'niveau, la science joyeuse, pour prétendre discuter. Et d'ailleurs c'est pas gentil de s'en foutre de ça, surtout quand l'autre est grippé. Cussonaix est souvent grippé, mais dans ces cas-là, Cussonaix évite de tapoter sur le clavier, c'est du bruit de fond en moins à relire. Zazar, grand journaliste, qu'on n'avait plus entendu péter depuis quelques jours et c'est dommage, est d'accord et le fait savoir en essayant d'imiter cette fois, non pas Deleuze, non pas Lacan, mais Queneau.
- Conclusion. Borges est au moins un aussi grand philosophe que Zizek, uniquement quand il a la grippe. Sinon, il est bien plus grand que Zizek, et ça je le pense sincèrement: Zizek n'a nul besoin d'être grippé pour dire et démontrer absolument tout et son contraire à propos de tout et n'importe quoi, avec ET sans ironie, parce que ça aide les gens à mieux réfléchir (qu'il prétendent dans Wikipedia, ils disent que c'est de la "dialectique").
-Passons à autre chose. Passons à Duke Ellington, qui ne figure pas dans la liste, alors que Sun Ra, ben... Oui.
Là-dessus, je vais me soigner aussi, car en plus d'être crevé, yé une migraine atroce.
Invité- Invité
Re: Notre musique
pas encore lu ton résumé, Simon, juste le premier point; si tu crois obtenir autre chose qu'un zéro avec un truc pareil, t'as de grandes espérances dans la vie. Où t'as appris à faire des résumés? Si tu veux, tu peux encore essayer de l'améliorer, si c'est pas au-dessus de tes possibilités.
j'espère que vous avez pris quelque chose contre cette migraine; et que ça va mieux.
j'espère que vous avez pris quelque chose contre cette migraine; et que ça va mieux.
Borges- Messages : 6044
^x^- Messages : 609
^x^- Messages : 609
Re: Notre musique
Résumé des épisodes précédents, pour les paresseux:
Notons qu’il ne s’agit pas d’un résumé au sens strict du terme, mais plutôt d’une récriture de l’histoire ; comment la vérité devient une fable, à prétention comique.
- différend gustatif entre les red lips de Nightwish et les merveilleux guitaristes de la merveilleuse petite compagnie Candyrat. Jarrett dans le colimateur, mais pas de pied ferme.
Aucun différend. Je dirai même que je suis très allergique à l’éthos de cette musique ; j’ »aime » ce truc, mais « absolu et sommet », c’est de l’ironie ; je l’ai posté, pour des raisons de l’ordre de la private joke…
- Borges nous explique que les solos "sun bear" de Keith Jarrett, l'a beaucoup écouté ça, en boucle, comme musique de fond, en se demandant de temps à autre qu'est-ce qui peut bien y avoir à entendre là-dedans. Ses sens ne sauraient le tromper à ce point.
Non, Borges a aussi écouté ce machin de KJ, en boucle ; de temps en temps, il s’arrêtait, pour prêter attention, se disant, c’est beau, puis…
- Ensuite, avec beaucoup d'humour et d'ironie surprenants, Borges nous sort une liste autorisée de Scarlati, un mec sérieux, à la rescousse de la perplexité de ses sens, qui confirme qu'on peut se poser la question de savoir pourquoi le gars Jarrett est pas mentionné dans les 100 plus grands disques de jazz de cette liste là. C'est qu'il y a bien une raison.
Ici, rien à retenir ; une seule remarque, je serais très content si tu arrêtais d'estropier son nom; c’est pas scarlati, ni la castrafiole : c’est piero scaruffi.
- On (Cussonaix) lui fait remarquer que Parker, Kirk, Hancock, en sont absents, de cette liste.
Simon fait remarquer des tas de choses ; piero scaruffi aussi ; il la trouve pas accurate sa liste ( juste, précise, exacte ; conforme à la vérité, digne de confiance… ) il écrit : « The lists for each decade are much more accurate » ; le mec fait sa liste selon quelques principes ; il est aussi libre que n’importe qui de le faire ;on peut toujours faire remarquer que quelque chose manque à une liste, même ceux qui l’on produite, le font...
- Borges explique que c'est de l'ironie et qu'il se plaint lui-même que la liste soit lacunaire.
Non, Borges, ne se plaint pas, il avait dit cette liste n’engage que P, à Careful; une liste c’est une liste, la seule liste complète, c’est pas de liste ou alors la liste universelle.
- A ce moment, on peine déjà à comprendre ce que Borges essaie de démontrer, du coup, avec Jarrett.
Qu’on ne peine pas. Borges n’a jamais rien essayé de démontrer avec KJ. KJ est un immense musicien, mais il ne figure pas dans le monde du jazz selon Borges, avec Parker, davis, coltrane, mingus, monk….(et il s'en fout..parce que Borges n'existe même pas pour lui...);j'ai causé de ça, sur le forum des cahiers; la joie du "listeur" inconnu à décider que truc ou machin ne font pas partie de son univers-liste...
- Borges sort le grand 8: un ptit cours sur la nécessité des essences, sinon on sait pas de quoi on parle.
Borges répond à Simon, qui lui reproche d’avoir des idées à la fois clichées, et essentialistes, sur le jazz ;
« tu es au bord d'essentialiser le jazz comme un prêtre orthodoxe, répudiant les interférences avec d'autres courants, ce qui a nuit, ce qui aurait détourné ou affadi "l'essence" véritable de ce qu'est le jazz et ce que le jazz devrait être. »
selon Simon, il y a pas d’essence du jazz, de ce qu’il est doit être , devrait être ; Borges, de son côté, dit que la création est création d’essence, de norme, de vérité ; il rappelle cette formule géniale du vieux Kant : le génie donne ses règles à l’art ; où est la règle ? dans l’œuvre ; cette règle incarnée dans la singularité d’une oeuvre devient mesure, pour les artistes, qui se mesurent à elle, et pour les récepteurs, qui mesurent en la prenant comme mesure ; quand paraît un grand disque, un grand artiste dans sa période créatrice, le jazz, c’est ça. Qui est dans autre chose n’est pas dans le jazz, ne vit pas le présent essentiel du jazz, c'est-à-dire dans ses dissensions esthético-politiques.
Il faut rien exclure du jazz :
-c’est vrai, tous les grands noms et pas grands du jazz
(de même que les oubliés, les négligés, les amateurs, ceux qui n'ont jamais eu la chance d'enregistrer, le type qui joue dans la rue...)
c’est du jazz, ou plutôt ce fut du jazz, donc de la culture, des coffrets, du remasterisé; c’est l'essence comme être-passé (Heidegger dit des oeuvres du grand art grec : elles sont encore, mais sur le mode de l'avoir-été, elles sont celles qui ont été); on a alors une relation au jazz sous la forme du "musée imaginaire" ; ici, faudrait dire quelque mots de Nietzsche, de la mémoire qui garde en tuant
-c’est faux, quand l’art est vivant, il exclut par essence;quand il est mort, tout est art ; pensons aux punks, quand ils arrivent, ils changent les règles, si t’écoutes les floyds, le zeppelin… les stones, les grands groupes des 60/70 devenus des dinosaures, t’es hors du coup, t’es pas dans le rock ; sujets fidèles, les punks, renouent avec l’essence du rock; ce qu’avait bien vu le vieux Zappa, mais pour s’en moquer ; maintenant, bien entendu, les amateurs de rock écoutent les punks et led zeppelin; la guerre du goût est finie, le rock comme forme vivante; en attendant sa résurrection, qui est peut-être en cours.
Autrement dit, toute grande œuvre de jazz incarne dans la singularité d’un événement, d’une date, d’un moment, l’essence du jazz ; essence, dans l’histoire, et hors de l’histoire ; histoire transcendantale, comme disait l’autre ;
autrement dit à un certain moment de l’histoire du jazz, le jazz, c’est tel ou tel album, tel artiste, tel style, tel concert ; de même le foot aujourd’hui, c’est Messi, comme joueur, le style c’est le Barcelone, ou arsenal ; il y a des vérités artistiques, éternelles, et pourtant inséparables d’une époque ; pour le dire avec Badiou, mais on aurait pu le dire aussi avec la notion d’institution (MMponty). Tout événement de la vérité, artistique ou autre, produit une trace, quelque chose apparaît à un moment donné, sur le monde de la rupture, il s’agit de le réactiver, sur le mode de la reprise fidèle et recréatrice, ou alors de s’y opposer, de l’occulter, en le refusant ; ses modèles, à lui, c’est les avant-gardes, en musique, Webern, Schoenberg,… (par bien des aspects Badiou est très vieux jeu, il se plaint même que l'on désigne par le même "mot", la musique "classique" et les autres musiques...)
A la production de ce mode de la vérité, correspondent des styles de vies, des sujets qui vivent dans la vérité advenue (Heidegger, pensait ça aussi) ; il parlait des gardiens de la vérité advenue dans et par l’œuvre ; on a pu vivre dans la vérité advenue avec Mingus, avec Parker, avec Coltrane… le free jazz. La question que je pose est dans quelle vérité vit-on quand on écoute aujourd’hui KJ, à la scala, et autres salles prestigieuses…aucune, je pense;
y a eu l’Elvis des années 50, et puis celui de las vegas … tout artiste vit ce parcours ; pensons à Sinatra musicien rital pour voyous et au sinatra de la fin ; il faut un sid vicious pour réactiver la vérité de ce qu’il fut, avec la version punk de my way ; on appelle ça le devenir académisme de la vérité ; ou embourgeoisement ; en fait, tout art, tout style nouveau, commence dans les bas-fonds, est lié à ce qu’il y a de plus bas dans la société (la nuit, la marginalité…les groupes dominés, ) avant d’arriver au sommet ;relire, ici, les analyses dans la Recherche consacrées à l’opposition de la Berma et de Rachel ; Rachel, la pute, vivant dans la marge, qui invente le nouvel art dramatique, et la berma qui fut son essence passée, installée, riche, aimée des gens en place…
- En gros, si Parker rêvait de son temps avec Webern et Debussy dans des caves, Jarrett rêve, lui, de Mozart et Bach à la scala. Mais Bach, c'était, pour le jazz, John Lewis, avec le M.J.Q., Jarrett jouait "free" à la scala en rêvant à Cecil Taylor. Donc, là, déjà, on sait plus trop de quoi on parle.
je sais pas non, plus; je dois dire.
- Ah oui, Jarrett, c'était la plus grosse vente de disque de piano de toute l'histoire de la musique jazz, parce que c'est la musique que vous pouvez écouter avec votre petite amie sans aimer le jazz. Mais Pat Metheny - Wichita, vous pouvez l'écouter sans aimer le jazz ni avoir de petite amie, c'est encore mieux, donc, lui, on le mettra dans la liste.
Je vois pas ce que vient faire ici Pat Metheny, jamais réussi à écouter une note du mec. Je vais improviser quelque chose, alors : rappelons, ayant un frère guitariste amateur et autodidacte (de la guitare), j’ai aussi lu des tas de magazines de guitare, pendant des années, on y trouvait les meilleurs albums, les meilleurs guitaristes, des critiques, les entretiens, les historiques, les plus grands solos, les best ever... Tous ces magazines, je pense les donner à ma nièce, encore toute jeune, elle aussi guitariste, mais pas autodidacte ; elle s’est moquée de moi le jour où je lui ai fait écouter « kiss while »…je sais plus si elle a dit que c’était ringard, ou si elle a juste ri ;
- Ensuite, retour aux fondamentaux: Jarrett, c'est pied de poule et queue de pie à la Scala, c'est la musique des esclaves dévoyée dans les salles de concert, c'est le jazz qu'on se croit obligé d'écouter religieusement, sans taper du pied, surtout si on est japonais et trop timide, donc y a trahison. Donc présupposé essentialiste qui n'était pas essentialiste: le jazz, c'était la musique des exclus pour les exclus, et mon dieu, ça aurait du le rester: back to the roots.
Ah, non ; voir ce que je dis des punks, et de sinatra, et de rachel, et de la berma …c’est l’inverse d’un essentialisme ; ce que je suggère à propos de KJ, c’est le devenir essentialiste de toute création, de toute rupture ; académisme…enfin, pas toujours ;parfois l’académisme d’un artiste ne se situe pas à la fin, quand il survit à la vision des petits pans de mur violet ; bon, Godard n’est pas devenu académique ; sa situation est même pire qu’il y a quelques années, en terme de reconnaissance…
- Cussonaix essaie de montrer que ça tient pas du tout, qu'il y a d'autres approches. Notamment, on peut opposer à l'approche autodidacte de Scandolfi l'approche autodidacte de Cussonaix qui la vaut autant, pourquoi pas, vu qu'il s'est pas mal penché aussi sur ces questions, autodidacte au sens où personne l'a forcé.
Ah, mais je n’oppose pas l’un et l’autre ; pas plus que je n’avais comparé simon à l’humaniste autodidacte de sartre, j’ai juste dit le contraire…
- Balle au bond, Borges voit là une mega-ouverture pour un goal: le gars Cussonaix est vraiment trop con, il croit pas aux travaux sérieux et à la liste de Salsifi, il croit qu'il est capable de tout sucer de son pouce, sans histoire, sans magazine, sans extériorité, sans dictionnaire. Cussonaix est aux portes de l'anti-philosophie, du culte de ses sens au delà du sens. Cussonaix doit pas se souvent se relire, sinon comment comprendre que Borges, qui comprend les grands philosophes et est capable d'écouter son pouce, sans se référer à l'histoire, aux courants, au sens, pour faire par lui-même la différence entre musique de fond et musique tout court, ne comprendra jamais Cussonaix. Cussonaix doit se prendre pour le plus grand des philosophes au delà du sens et de la philosophie, confondant tout, Beckett, Sartre, sa petite musique et sa mauvaise foi, alors que c'est Borges qui est un des plus grands et sérieusement un des plus humbles, ce qui est vrai, mais Cussonaix s'en fout complètement, de ça, l'a pas l'niveau, la science joyeuse, pour prétendre discuter. Et d'ailleurs c'est pas gentil de s'en foutre de ça, surtout quand l'autre est grippé. Cussonaix est souvent grippé, mais dans ces cas-là, Cussonaix évite de tapoter sur le clavier, c'est du bruit de fond en moins à relire. Zazar, grand journaliste, qu'on n'avait plus entendu péter depuis quelques jours et c'est dommage, est d'accord et le fait savoir en essayant d'imiter cette fois, non pas Deleuze, non pas Lacan, mais Queneau.
Ah, mais non, mais non, antiphilosophie, ça ne veut pas dire ça ; l’antiphilosophie, oui, mais j’ai bien précisé, au sens de Badiou (mais bon c’est pas lui qui a inventé ça). On pense aux romantiques (contre l’universel du concept, pour la musique des sentiments, la vie, pas les livres ; ce qui rencontre bien entendu une certaine forme de « populisme » ; ), à Kierkegaard contre Hegel, à des gars comme Pascal (la foi, et le dieu de la bible, contre celui de descartes), comme Wittgenstein, comme Nietzsche, à des tas d’autres ; j’ai pas dit que tu faisais de l’antiphilosophie, c’est toi qui dans ton autobiographie (où abondent les « je », les « moi », comme l’a bien montré BC ; révélant un des traits de l’antiphilosophie ; Spinoza s’efface comme sujet, comme moi, alors que Kierkegaard nous parle de lui-même, de ses amours, de son amour de la musique, de sa vie qui proteste… et désespère…) ; c’est toi, qui nous racontes ton éloignement du concept, le peu de confiance désormais que tu lui accordes, c’est toi qui dénonces les institutions, réduis leur prétention au concept à de simples affaires de champs, de volonté de pouvoir (qui ne doit pas être bien grand, quand on est philosophe, et de plus à l’université de Liège), c'est toi qui parles d’une certaine forme de solitude, de sortie du monde… ce sont des topoi assez marqués de l’anti-philosophie, d’autant plus que tu allusionnes à Nietzsche, à Wittgenstein… et que tu sembles, comme bien des antiphilosophes trouver plus de vérité dans l’art, la musique, la littérature… que dans la philosophie, réduite à une existence académique, institutionnelle... Moi, je dis, comme Rancière, que nous sommes tous des philosophes-intellectuels, et que cela n'a rien à voir avec l'université, ou je sais pas...(la pensée n'est pas la philosophie)... Les analyses en terme de pouvoir, symbolique, et tout, sont naturellement vraies...pensons au pauvre Benjamin, et à son destin institutionnel...
autrement dit c’est pas Borges qui présente Simon comme au-delà du sens, c’est simon qui dit que sa musique est au-delà du sens, et que manquent les oreilles qui pourraient la saisir. Tous les antiphilosophes disent quelque chose d’un peu semblable, et les romantiques, et les belles âmes ; les autres, les philosophes, disent, ce n’est pas moi qu’il faut écouter mais le logos.
- Conclusion. Borges est au moins un aussi grand philosophe que Zizek, uniquement quand il a la grippe. Sinon, il est bien plus grand que Zizek, et ça je le pense sincèrement: Zizek n'a nul besoin d'être grippé pour dire et démontrer absolument tout et son contraire à propos de tout et n'importe quoi, avec ET sans ironie, parce que ça aide les gens à mieux réfléchir (qu'il prétendent dans Wikipedia, ils disent que c'est de la "dialectique").
Ah, je suis totalement d’accord ; seulement même grippé, je suis meilleur que lui; mais je dis aussi que c’est marrant de lire Zizek ; c’est un peu de la philo pour talk-show télé, avec du lacan, du hegel, du cinéma, et tout…
-Passons à autre chose. Passons à Duke Ellington, qui ne figure pas dans la liste, alors que Sun Ra, ben... Oui.
Ah, mais non, il y est bien Duke Ellington dans cette liste, pas très bien classé, mais il y est;
nom de dieu, Simon, ouvrez donc les yeux, quand vous lisez...
ET :
une fois de plus rappelons que PS, n'est pas content de sa liste, il ne l'a trouve pas accurate, et dit de passer à celles par années, décades :
ce que je fais, et je vois; sans grand étonnement :
dans les années; en 1940, y a juste deux disques,
1. Duke Ellington: In A Mellotone (1940)
2. Duke Ellington: Sophisticated Lady (1940)
en 1949, il est battu par lennie tristano (un de mes noms légendaires du jazz)
1. Lennie Tristano: Crosscurrents (1949)
2. Duke Ellington: Liberian Suite (1949)
1953
1. Duke Ellington: Piano Reflections (1953)
il place encore quelques trucs dans les années 1960, mais plus dans les premières places...
pour going back to roots, (en plus d'un truc personnel), il y a une allusion au classique du "disco" :
Zippin' up my boots, goin' back to my roots, yeah,
To the place of my birth, back down to earth.
I've been standing in the rain,
Drenched and soaked with pain,
Tired of short time benefits
And being exposed to the elements.
I'm homeward bound, got my head turned around.
Zippin' up my boots, goin' back to my roots, yeah,
To the place of my birth, back down to earth.
Ain't talkin' 'bout no roots in the land,
Talkin' 'bout no roots in the man.
I feel my spirit gettin' old, it's time to recharge my soul.
I'm zippin' up my boots, goin' back to my roots, yeah,
To the place of my birth, back down to earth.
Zippin' up my boots, goin' back to my roots.
To the place of my birth, back down to earth.
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
C'est fou, mais j'ai pas trouvé sur utube la version par les byrds du traditionnel "john riley"; lamentable... je viens de l'écouter quelques fois en CD, et avais envie de le poster; y a plein de trucs bien, sur "fifth dimension", un des plus grands disques de l'histoire, je crois qu'on doit le trouve sur toutes les listes; sur celle de PS? non; Captain Beefheart, avec "Trout Mask Replica" est premier; ça me surprend? non; les byrds sont classés 12ème, parmi les musiciens les plus influents de l'histoire; le plus influent, c'est chuck berry; comment ça se décide, je sais pas;
de "fifth dimension" on écoutera, alors, l'hommage à Coltrane-india,
Eight Miles High
la version incroyable de Hüsker Dü
j'adore ce commentaire de mdmaximilian
coltrane
de "fifth dimension" on écoutera, alors, l'hommage à Coltrane-india,
Eight Miles High
la version incroyable de Hüsker Dü
j'adore ce commentaire de mdmaximilian
im far away from being gay, but i could suck bobs and grants digs for making such good music. im sorry for being that mundane, but i just freakin´ love their music.
coltrane
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
careful a écrit:
La session à Osaka.
En boucle ce matin.
Juste cet erratum, n'ayant pas actuellement l'énergie pour lire la suite: oui, voilà, pardon, c'est ça, c'est un passage génial, bien représentatif des grands moments (à partir de 46'' jusqu'à la fin de l'extrait). Merci.
(Pour ma part, il m'est physiquement impossible de faire quoi que ce soit pendant ce développement-pattern, bouger un cil ou quoi. Je suis happé dedans, à chaque fois, comme si la scansion s'inscrivait directement sur mon corps avec un oscillogramme. Suis même obligé de me lever et de me tenir debout, immobile raide, en retenant ma respiration. Et puis de remettre le morceau. Même music for 18 musicians ne me fait pas cet effet.
Invité- Invité
Re: Notre musique
Puisqu'on est avec Coltrane et qu'il est un peu plus de minuit, laissons-nous transporter encore un peu avant de sombrer dans les bras de morphée :
bonne nuit, et welcome sur le canal "Notre Musique"...
bonne nuit, et welcome sur le canal "Notre Musique"...
Invité- Invité
Re: Notre musique
Simon Cussonaix a écrit:careful a écrit:
La session à Osaka.
En boucle ce matin.
Juste cet erratum, n'ayant pas actuellement l'énergie pour lire la suite: oui, voilà, pardon, c'est ça, c'est un passage génial, bien représentatif des grands moments (à partir de 46'' jusqu'à la fin de l'extrait). Merci.
(Pour ma part, il m'est physiquement impossible de faire quoi que ce soit pendant ce développement-pattern, bouger un cil ou quoi. Je suis happé dedans, à chaque fois, comme si la scansion s'inscrivait directement sur mon corps avec un oscillogramme. Suis même obligé de me lever et de me tenir debout, immobile raide, en retenant ma respiration. Et puis de remettre le morceau. Même music for 18 musicians ne me fait pas cet effet.
comme dirait madame verdurin, ça ne devrait pas être permis de jouer du piano comme ça; nous allons tous attraper des migraines.
Simon, est-ce bien sérieux? Du "biologisme" maintenant...?
quelle conversion;
sacré KJ, qui aura changé un kantien en physiologiste
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
Je me réserve de lire ta réponse demain, car cela mérite toujours d'y consacrer du temps en étant en forme et avec une conscience bien éveillée, comme pour écouter Jarrett; les occasions de s'instruire se faisant hélas trop rares.
Oui, c'est bien de corps qu'il s'agit, ou d'organique, mais on ne sombrera pas dans le biologisme, ni Gurdjieff.
On gardera à l'esprit qu'un concept sans intuition est vide et une intuition sans concept aveugle. C'est justement ce que me rappelle Jarrett, avec Reich (le processus de la composition et son audition ne doivent faire qu'un, et ça engage tout le corps. Le musicien chez qui le processus est strictement déterminé et le musicien chez qui l'improvisation est la règle se rejoignent ici).
http://www.lexpress.fr/culture/musique/jazz/keith-jarret-l-improvisation-est-la-seule-facon-d-etre-present-et-fidele-a-soi-meme_486028.html?p=2
http://archives.lesoir.be/keith-jarrett-se-revele_t-19920715-Z05L25.html
Oui, c'est bien de corps qu'il s'agit, ou d'organique, mais on ne sombrera pas dans le biologisme, ni Gurdjieff.
On gardera à l'esprit qu'un concept sans intuition est vide et une intuition sans concept aveugle. C'est justement ce que me rappelle Jarrett, avec Reich (le processus de la composition et son audition ne doivent faire qu'un, et ça engage tout le corps. Le musicien chez qui le processus est strictement déterminé et le musicien chez qui l'improvisation est la règle se rejoignent ici).
[2005] Je vois des dizaines de pages de questions dans vos mains... Vous allez me les lire?
Non... C'est juste un canevas.
Bon, parce qu'autrement je vais vous répondre par écrit.
Je dois donc improviser?
Vous avez bien vu ce qui est marqué sur l'affiche accrochée au chêne dans mon jardin: «Wild life crossing the road (La vie sauvage traverse le chemin)».
C'est votre manifeste: l'improvisation...
Oui. C'est la seule façon d'être présent et fidèle à soi-même.
Au milieu des années 1960, Miles Davis venait écouter tous vos concerts. Un soir, au club Caméléon, à Saint-Germain-des-Prés, il vous a demandé: «Comment fais-tu? Comment peux-tu jouer à partir de rien?»
Je m'en souviens très bien. Je lui ai répondu que je ne savais pas. Mais, en réalité, la question qui se pose est plutôt de savoir si un musicien conçoit le «rien» comme un «manque de quelque chose» ou comme «un plein» qui surgit spontanément. Quand je me suis assis au piano, lors de ces deux concerts au Japon, je n'avais aucune idée de ce que j'allais jouer. Pas de première note, pas de thème. Le vide. J'ai totalement improvisé, du début à la fin, suivant un processus intuitif. Une note engendrait une deuxième note, un accord m'entraînait sur une planète harmonique qui évoluait constamment. Je me déplaçais dans la mélodie, les dynamiques et les univers stylistiques, pas à pas, sans savoir ce qui se passerait dans la seconde suivante. Mais la musique ne naît jamais de la musique; ce serait comme dire qu'un enfant naît d'un enfant. Rien ne se crée à partir du rien. La musique est l'aboutissement d'années de travail et d'écoute, et cela est plus évident encore quand la création est faite dans l'instant.
Vous voulez dire que l'improvisation est plus complexe qu'on ne l'imagine?
Je dirais même qu'il s'agit d'un genre musical en soi. Lorsque je pense au concert de Cologne mais, surtout, à ceux du Japon, je m'aperçois qu'au moment où je joue il y a trois personnalités qui cohabitent en moi: l'improvisateur, le compositeur et le pianiste. L'improvisateur est là, assis au clavier, se fiant à sa capacité à trouver un chemin musical qui le conduise de A à B. Il n'a cependant aucune idée de ce que B va être, car B est suggéré par A. Ensuite, il y a le compositeur qui envoie du matériel sonore à l'improvisateur, si ce dernier a momentanément perdu le flux ou s'il est en panne d'idées. Il devra donc s'empresser de suggérer un B, en employant son bagage culturel et son savoir. En quelque sorte, le compositeur est une base de données. Quant au pianiste, c'est l'exécutant. Il faut qu'il soit à l'écoute des deux autres et qu'il accomplisse sa mission: être à la hauteur technique afin de réaliser ce qu'on lui demande, donc savoir gérer le doigté, le style, l'interprétation des silences. Il doit aussi être attentif à ce qui se passe dans son corps: prévenir les crampes aux doigts, ne pas oublier de respirer...
Cela implique une vaste connaissance des styles musicaux, de la technique pianistique et une immense prise de risque.
La maxime de l'improvisateur est: la sécurité en dernier. Il suit la «pensée du tremblement». Voilà pourquoi, souvent, pendant mes concerts, je danse avec le piano, je me lève, je me penche en arrière, je me lance sur les cordes. Les docteurs me disent que c'est très mauvais pour mon dos et, c'est vrai, je souffre de douleurs pénibles, mais ils ne savent pas ce que je vis. Le compositeur, lui, est plus sage: il a passé sa vie à écouter et à étudier tous les styles musicaux. A l'âge de 18 ans, je jouais dans des pianos-bars pour payer mes cours de musique à la Berklee School. C'est à ce moment-là que j'ai appris les standards. Jusque-là, je ne connaissais que le classique. Enfin, le pianiste est celui qui juge, car il écoute les deux autres. Son boulot est d'exécuter même lorsqu'il n'est pas d'accord.
Qu'entendez-vous par là?
Parfois, le compositeur et le pianiste ne sont pas d'accord avec l'improvisateur. Je vais l'expliquer par un exemple concret: lors d'un des concerts de Tokyo, à la fin d'un morceau, une note aiguë - un mi - a résonné dans la salle. Cette rémanence fortuite m'a donné l'inspiration pour débuter le morceau suivant. La note me paraissait si belle que j'y revenais sans arrêt, même si, selon les règles classiques, le contexte harmonique n'était pas adéquat. Plus tard, en réécoutant la bande, je me suis dit que si j'avais été au piano, en train de composer, j'aurais immédiatement censuré ce mi. Et pourtant, cette note fait toute la magie du morceau.
Il y a énormément d'improvisation dans les chants grégoriens, dans la musique pour orgue du XVIIIe siècle, dans la musique polyphonique et baroque. Pourquoi cette pratique s'est-elle perdue dans le classique?
Je viens de ce monde et je sais que, chez ces gens-là, on n'accorde pas à l'improvisation le respect qu'elle mérite. On en a peur, terriblement peur! Et il y une autre raison: la jalousie. Les pianistes classiques sont envieux de ceux qui peuvent s'asseoir au piano et construire un discours musical riche, sans partition. Un improvisateur a la possibilité d'apprendre à se connaître, de creuser en lui-même pour découvrir sa propre musique. Les pianistes qui ne font qu'interpréter sont des robots: au début, ils sont conditionnés, puis ils se forgent leur maniérisme. Mais, en réalité, ils ne font rien pour eux-mêmes, à part développer un immense ego. Le public reconnaît leur interprétation mais, eux, ils ne savent pas qui ils sont. Je me souviens d'un enregistrement que j'ai fait pour la radio d'un concert de Samuel Barber. A la fin de la séance, on me demanda de rejouer la mesure 161 pour corriger une erreur. Cette mesure est placée au moment le plus extatique et passionné de l'?uvre. Comment peut-on la rejouer sans être des automates?
Pourtant, vous avez enregistré de nombreux disques du répertoire classique: Mozart, Chostakovitch, Beethoven...
Bien sûr, et je n'arrête pas de les écouter et de les rejouer. Mais je voudrais dire ceci aux puristes: si je joue du classique, je ne dois pas penser, alors que si j'improvise mon esprit doit être totalement présent et actif. Quand je me rends compte que mon état n'est pas propice à l'improvisation, je prends une partition de Bach et je fais ce que Bach me dit de faire. Le dernier des grands interprètes que j'aie connus était Arthur Schnabel, qui n'était pas un orthodoxe de la fidélité à la partition. Le fait d'étaler autant de versions différentes d'une même ?uvre sur la table le poussait à s'en forger une de plus: la sienne. Quant à ses fausses notes, elles n'étaient que les prérogatives de son génie. A ce sujet, Schnabel disait avec beaucoup d'humour: «Le problème du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises.»
Vous voulez dire que tout commence par des erreurs?
Et avec l'accident. Souvent, l'accident de l'improvisateur devient une couleur de plus sur la palette du compositeur. Lorsque j'étais enfant, j'ai entendu mon frère Chris, qui ne connaissait rien à la musique, jouer au piano des choses qui m'ont bouleversé. Il se lançait sur l'instrument sans avoir aucune idée de ce qu'il était en train de faire, en suivant exclusivement son émotion. Le résultat était «a-musical», et pourtant extraordinaire. Pendant des années, j'ai cherché à retrouver cette zone musicale que Chris avait créée accidentellement. J'ai voulu apprendre à provoquer des accidents de façon consciente. Faire des erreurs, être maladroit. Je me disais: «Qui es-tu pour juger de ce qui sonne juste ou faux?» Tout cela, non pas pour dégrader mon jeu, mais pour découvrir de nouveaux univers, que j'ai enfin trouvés dans Radiance. Il ne s'agit donc pas d'accidents venant du hasard... Gurdjieff disait que l'homme est gouverné par la loi du hasard et de l'accident, mais qu'il peut renverser cette réalité en s'observant. Ces accidents musicaux sont le résultat de mon parcours philosophique.
La légende veut que vous ne prépariez jamais vos concerts...
Pour la première fois de ma vie, avant mes prestations au Japon, j'ai étudié pendant des mois. Le concert de Cologne, qui, à l'époque, avait été pour moi un acte de liberté, était devenu ma cage. J'ai dû le tuer. En musique, on construit des monuments d'architecture pour, ensuite, les abattre. C'est ainsi qu'on avance. Donc, avant ces deux concerts, j'ai voulu me défaire de mes stéréotypes. Je me mettais au piano en étant conscient de ce que je ne voulais plus entendre, mais sans savoir encore ce que je voulais entendre. Cela a pris des mois: je revenais toujours à mes vieux clichés. Dès que j'en entendais un arriver, je m'arrêtais... et recommençais. L'exercice a été épuisant. Mais il m'a permis de découvrir quelque chose d'extraordinaire!
Quoi donc?
Une partie de moi qui n'avait jamais eu la possibilité de s'exprimer jusqu'à présent: ma main gauche. Je l'utilisais comme on le fait dans le jazz, tel un instrument d'accompagnement qui va jouer des lignes de basse, des ostinatos, des accords. Dans les concerts du Japon, ma main gauche improvise avec la même virtuosité, la même liberté que la droite. Je la regarde, je la sens, elle me surprend de plus en plus.
Etes-vous très exigeant avec vous-même?
Je suis un bourreau de travail et ma santé en a fait les frais. Lorsque j'étais malade, je regardais le piano pendant des heures, sans même pouvoir le toucher. J'ai alors commencé à parler à ma maladie: «Je sais que tu es là, mais je vais continuer mon ?uvre.» Je suis guéri, j'ai changé. Un exemple: les Japonais ont beaucoup toussé pendant ces deux concerts. Avant, je serais devenu furieux. Mais là, je me suis inspiré de ces sons pour jouer. Et j'ai gardé le bruit de ces toux dans l'enregistrement.
http://www.lexpress.fr/culture/musique/jazz/keith-jarret-l-improvisation-est-la-seule-facon-d-etre-present-et-fidele-a-soi-meme_486028.html?p=2
Vous avez aussi la réputation d'être une personne mystique. Voulez-vous bien expliquer en quoi cela peut-il influencer votre musique?
Je ne sais pas trop comment expliquer cela. C'est encore une autre perception qu'on a de moi, je ne sais même pas ce à quoi les gens pensent en utilisant le terme mystique. La manière la plus simple pour expliquer cette partie de moi est celle-ci: je crois en ma propre perception du monde extérieur. En d'autres mots, si je dis que je n'écris pas de musique électronique, le reste du monde dira que c'est parce que je ne suis pas assez flexible, pas assez ouvert aux nouveautés. Leur priorité est constamment d'accepter des choses. Ma priorité est de noter comment je sens la musique, ce que je sens quand je l'écoute. Je n'ai jamais dit que je n'aimais pas la musique électronique. Mon opinion n'est pas basée sur une théorie radicale. Comme pour tout, je réfléchis, j'essaie de voir comment je peux intégrer de tels éléments à mon système, j'écoute différents types de musiques et j'essaie, pour plusieurs raisons, de ne pas contrarier ma nature. J'en prends bonne note et je ne dirai pas: je suis fou. Je pense que j'ai raison.
Moi, ma mystique serait alors de penser que rien ne peut ne pas m'arriver...
Ce qui veut dire que vous n'écartez pas l'éventualité d'un jour passer à l'électronique...
Tout à fait.
Avez-vous d'autres passions que la musique, qui vous inspirent peut-être?
Je lis beaucoup. Mais rien ne peut influencer mon travail plus que la musique. Le mot inspiration est assez drôle. Je n'attends jamais l'inspiration, je ne me dis pas: tiens maintenant que vais-je écrire, que vais-je jouer? Je me mets derrière mon piano, je le fais sonner et c'est cela qui m'influence, qui m'inspire. Le son.
http://archives.lesoir.be/keith-jarrett-se-revele_t-19920715-Z05L25.html
Invité- Invité
Re: Notre musique
Simon Cussonaix a écrit:Zazar, grand journaliste, qu'on n'avait plus entendu péter depuis quelques jours et c'est dommage, est d'accord et le fait savoir en essayant d'imiter cette fois, non pas Deleuze, non pas Lacan, mais Queneau.
Simon Cussonaix a écrit:Crois-tu, sérieusement, avoir le niveau, pour dire moi et parler de moi avec moi?
En effet ; notamment parce que je n'en ferais pas toute une maladie, moi.
Simon Cussonaix a écrit:Oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas ça pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas ça pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question Oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah ça mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question Oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas ah non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question oh ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question ça non Borges tu m'auras pas non pas moi pas question ah mais non Borges tu m'auras pas non non pas toi pas question
balthazar claes- Messages : 1009
^x^- Messages : 609
Re: Notre musique
careful a écrit:Petite annonce:
Recherche Lolo désespérément dans ce topic.
putain! mec, fais attention aux liens que tu donnes,
si tu veux de gros lolos, c'est pas ici.
Borges- Messages : 6044
^x^- Messages : 609
Re: Notre musique
je crois pas me souvenir avoir entendu de la "country" (classique, pas alternative ni rien) ici; réparons cette injustice :
-de john denver (un génie), y a bien des sommets :
-de john denver (un génie), y a bien des sommets :
il y a quelques années, j'écoutais beaucoup, les Jayhawks; le plus, ce truc, je crois me souvenir :
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Borges- Messages : 6044
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