Dans la cour de Pierre Salvadori
Dans la cour de Pierre Salvadori
J'essaye de voir chaque nouveau film de Pierre Salvadori;
mais quand je ressors de la salle, les parapluies commencent à s'ouvrir et j'ai dû mal à imaginer Gene Kelly virevolter sur les trottoirs détrempés, inventer un monde aquatique;
je ressens une déception certaine.
Les acteurs qui personnifiaient ses premiers films ont connu un destin tragique et il n'a jamais plus élucidé cette alchimie de jeunesse entre ses récits et les interprètes qui y amorçaient une gestuelle, encore indécise, de naissance à l'âge adulte, affleuré.
Dans la cour, les personnages sont encadrés, comprimés, par l'architecture, par les règles de copropriété, par ce que l'on attend d'eux, et attendent avec angoisse que quelque chose se passe, d'un peu surprenant, quitte à l'imaginer, à le construire, jusqu'à ce que cela disparaisse avec eux.
Deneuve, en pleine dépression, c'est constant chez Salvadori, cet état, se fait du cinéma, après son rôle chez Polanski. Elle est maître d’œuvre d'une fiction nostalgique de ce qu'a été le cinéma et organise une représentation dans la cour, devant les riverains;
la projection se passe mal, la technique ne suit pas, les spectateurs gueulent du prix exorbitant annoncé sur les tracts (ils personnifient les producteurs? lol) et finalement, les seuls à rester sur leur siège sont les "ratés", les perdants, et un aveugle qui aime les histoires tristes; c'est une scène qui provoque une certaine gêne, un certain malaise.
L'un des "ratés" est un ex footeux qui ne l'est plus suite à etc ... il fauche des vélos et tente de les revendre mais en fait ils encombrent la cour, et personne ne les lui achète: plus de mouvement, plus de marche, qui ne mène à des conversations phatiques et désuètes, alors que dans ses premiers films, les personnages avançaient, sans même réellement savoir où aller, même désorientés, mais ils étaient en mouvement, en invention, les mots s'entrechoquaient en laissant loisir au silence de dire le vrai, tandis que là les mecs dissertent avec clairvoyance sur leur existence.
Le pessimisme n'est jamais très éloigné d'un retour à l'ordre.
Si encore il ne se mettait pas tellement à l'abri, dans sa mise en scène, dans son écriture.
mais quand je ressors de la salle, les parapluies commencent à s'ouvrir et j'ai dû mal à imaginer Gene Kelly virevolter sur les trottoirs détrempés, inventer un monde aquatique;
je ressens une déception certaine.
Les acteurs qui personnifiaient ses premiers films ont connu un destin tragique et il n'a jamais plus élucidé cette alchimie de jeunesse entre ses récits et les interprètes qui y amorçaient une gestuelle, encore indécise, de naissance à l'âge adulte, affleuré.
Dans la cour, les personnages sont encadrés, comprimés, par l'architecture, par les règles de copropriété, par ce que l'on attend d'eux, et attendent avec angoisse que quelque chose se passe, d'un peu surprenant, quitte à l'imaginer, à le construire, jusqu'à ce que cela disparaisse avec eux.
Deneuve, en pleine dépression, c'est constant chez Salvadori, cet état, se fait du cinéma, après son rôle chez Polanski. Elle est maître d’œuvre d'une fiction nostalgique de ce qu'a été le cinéma et organise une représentation dans la cour, devant les riverains;
la projection se passe mal, la technique ne suit pas, les spectateurs gueulent du prix exorbitant annoncé sur les tracts (ils personnifient les producteurs? lol) et finalement, les seuls à rester sur leur siège sont les "ratés", les perdants, et un aveugle qui aime les histoires tristes; c'est une scène qui provoque une certaine gêne, un certain malaise.
L'un des "ratés" est un ex footeux qui ne l'est plus suite à etc ... il fauche des vélos et tente de les revendre mais en fait ils encombrent la cour, et personne ne les lui achète: plus de mouvement, plus de marche, qui ne mène à des conversations phatiques et désuètes, alors que dans ses premiers films, les personnages avançaient, sans même réellement savoir où aller, même désorientés, mais ils étaient en mouvement, en invention, les mots s'entrechoquaient en laissant loisir au silence de dire le vrai, tandis que là les mecs dissertent avec clairvoyance sur leur existence.
Le pessimisme n'est jamais très éloigné d'un retour à l'ordre.
Si encore il ne se mettait pas tellement à l'abri, dans sa mise en scène, dans son écriture.
Invité- Invité
Re: Dans la cour de Pierre Salvadori
Pas vu, mais j'ai toujours considéré le film " comme elle respire " avec marie Trintignant et Guillaume Depardieu comme un des meilleurs films francais des années 90, jouissif au plus haut point. C'est vrai que sinon la plupart de ces films depuis sont dans la dépression. Marie trintignant et Guillaume Depardieu dans le film transcendant pour salvadori et euphorisant dans leur jeu génial et leur côté " à fleur de peau".
Salvadori a besoin de ce genre d'acteurs pour sublimer son cinéma.
Salvadori a besoin de ce genre d'acteurs pour sublimer son cinéma.
glj- Messages : 518
Re: Dans la cour de Pierre Salvadori
oui, je suis d'accord avec toi, "comme elle respire" est un très beau film. Les thèmes qui lui sont chers se retrouvent bien sûr; la difficulté à être là pour les autres, à les secourir quand on ne sait pas comment être soi même au monde. N'aggrave-t-on pas plutôt la situation?
La drogue, la dépendance ... c'est tracé à assez gros traits.
Les personnages qui auraient été au centre d'une histoire dans ses premiers films deviennent secondaires.
Il y a aussi la question du public. De ses attentes. Au début, il y a une scène de concert, le public hue parce qu'il n'y a personne pour chanter, Kervern passe avec une valise et quitte la salle; mais on ne voit pas le public. Je me demande ce que Salvadori pense à ce sujet.
La drogue, la dépendance ... c'est tracé à assez gros traits.
Les personnages qui auraient été au centre d'une histoire dans ses premiers films deviennent secondaires.
Il y a aussi la question du public. De ses attentes. Au début, il y a une scène de concert, le public hue parce qu'il n'y a personne pour chanter, Kervern passe avec une valise et quitte la salle; mais on ne voit pas le public. Je me demande ce que Salvadori pense à ce sujet.
Invité- Invité
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