The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
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Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
si on s'en tient à ça, c'est effectivement juteux :
http://www.ozap.com/actu/box-office-le-loup-de-wall-street-ne-parvient-pas-a-detroner-le-hobbit-2/450909
et la force du cinéma américain, celle aussi du tandem DiCaprio Scorsese est de faire des dollars.
DiCaprio et Scorsese accusés d'association de malfaiteurs : on tient le bon scénario, Eyquem
http://www.ozap.com/actu/box-office-le-loup-de-wall-street-ne-parvient-pas-a-detroner-le-hobbit-2/450909
et la force du cinéma américain, celle aussi du tandem DiCaprio Scorsese est de faire des dollars.
DiCaprio et Scorsese accusés d'association de malfaiteurs : on tient le bon scénario, Eyquem
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
Je me suis amusé à regarder la liste des titres des films de Scorsese : très peu comportent le nom d'un de leurs personnages. C'est aussi en ça que je pense que Scorsese ne leurs attache pas trop d'importance en eux mêmes, qu'ils sont creux, sans existence, sans consistance autre que celle des acteurs qui les incarne .
J'ai comparé avec Rohmer, c'est l'inverse. On se souvient des noms des personnages des films de Rohmer, sans même parfois connaitre le nom des actrices ou des acteurs qui les incarnaient.
J'ai presque l'impression que je pourrais dire ça de tout le cinéma français, qu'il met en avant les personnages, tiens Goupi mains rouges ou La règle du jeu ou La vie d'Adèle alors que le cinéma américain (pas tous les cinéastes, Hitchcock par exemple n'est pas concerné - mais il est anglais) est un cinéma qui privilégie avant tout l'acteur.
Mais c'est peut-être une idée bête, qui découle tout droit du star system. Mais alors le star system : pourquoi ?
J'ai comparé avec Rohmer, c'est l'inverse. On se souvient des noms des personnages des films de Rohmer, sans même parfois connaitre le nom des actrices ou des acteurs qui les incarnaient.
J'ai presque l'impression que je pourrais dire ça de tout le cinéma français, qu'il met en avant les personnages, tiens Goupi mains rouges ou La règle du jeu ou La vie d'Adèle alors que le cinéma américain (pas tous les cinéastes, Hitchcock par exemple n'est pas concerné - mais il est anglais) est un cinéma qui privilégie avant tout l'acteur.
Mais c'est peut-être une idée bête, qui découle tout droit du star system. Mais alors le star system : pourquoi ?
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
Je n'ai pas trouvé pour DiCaprio et surtout l'association Scorsese/DiCaprio l'équivalent de cette étude sur Tom Cruise ni tranchante, ni complète mais un bon début :
- Spoiler:
- http://books.openedition.org/pur/613?lang=fr
J'avais aussi le n° 12 de cette publication : http://www.google.fr/imgres?sa=X&rlz=1C1GTPM_frFR556FR556&espv=210&es_sm=93&biw=1366&bih=642&tbm=isch&tbnid=Vy9dw6nDqzIJHM:&imgrefurl=http://www.cine-memento.fr/cinema/theoreme-r-85_342_214.html&docid=UHmLjEG0JNO_kM&imgurl=http://www.cine-memento.fr/images/9782878544336.jpg&w=272&h=368&ei=KbzJUoGBPMGW0AWXoIGQCw&zoom=1&iact=hc&vpx=4&vpy=165&dur=5242&hovh=261&hovw=193&tx=91&ty=151&page=1&tbnh=147&tbnw=108&start=0&ndsp=32&ved=1t:429,r:0,s:0,i:83
Le sommaire est bien mais date un peu, 2008.
J'ai de toutes façons bien peur que ça n'intéresse que moi.
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
suis tombé sur cet article à propos de stratégie d'artiste : Dürer, déjà ...
- Spoiler:
- Albrecht Dürer, la genèse d'un génie
LE MONDE | 02.01.2014
Par PHILIPPE DAGEN.
"L'Arche de Maximilien 1er" (1515), présentée à Francfort dans l'exposition "Albrecht Dürer. L'art, l'artiste, le contexte".
Comment montrer le peintre Albrecht Dürer (1471-1528) aujourd'hui sans tomber dans le genre de plus en plus convenu et ennuyeux de la rétrospective pompeuse ? La question se pose pour lui comme pour tous ses confrères de la catégorie « génie universel », Vinci ou Rembrandt. Les prêts de leurs oeuvres sont difficiles à obtenir, et il semble qu'il ne reste plus grand-chose de nouveau à dire sur eux.
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Devant ces difficultés, le Städel Museum de Francfort a adopté une excellente solution, probablement la meilleure qui puisse s'appliquer. D'une part, il ne s'est pas laissé obséder par l'exhaustivité, inaccessible. Quoiqu'il ait près de deux cents Dürer dans les salles, bien de ses tableaux les plus connus manquent, l'autoportrait du Prado à Madrid, celui de la Pinacothèque de Munich, les Apôtres, conservés dans le même musée, et d'autres encore. Mais, en visitant, on n'y pense pas, on ne les regrette pas, trop occupé à suivre les analyses et hypothèses proposées par l'accrochage.
Celui-ci suit d'aussi près que possible la genèse des oeuvres : leur genèse dans l'atelier, leur relation avec celles de ceux que l'on peut considérer comme les maîtres de Dürer, leur diffusion et, par voie de conséquence, les stratégies que l'artiste invente pour se faire connaître, d'abord, et devenir le maître du jeu, ensuite. Comme le parcours s'accomplit dans l'ordre chronologique, cette dernière question, celle de la carrière et de la notoriété, prend un relief particulier.
DEXTÉRITÉ EXCEPTIONNELLE
Au début, il n'y a que le fils d'un orfèvre de Nuremberg, qui, pour perfectionner sa formation, voyage à Strasbourg, Colmar, Bâle. Il arrive trop tard pour travailler auprès du peintre et graveur Martin Schongauer, qui meurt en 1491, mais a tout le temps d'examiner ses oeuvres. Et de faire de même avec les nouveautés en provenance des Flandres comme avec les procédés d'imprimerie des Bâlois. Il en conclut que sa dextérité exceptionnelle peut s'employer dans la gravure avec une efficacité irrésistible.
De cette conjonction de facteurs naissent les planches de l'Apocalypse, publiées en 1498 sous forme de livre. Succès immédiat. D'un coup le jeune homme établit sa réputation, de sorte qu'il est bientôt en situation d'agrandir son atelier et de recruter des assistants, parmi lesquels Hans Baldung Grien.
Dès cette période, autour de 1500, princes, ecclésiastiques, banquiers et lettrés savent qu'il y a, à Nuremberg, celui auquel il convient de demander portraits, retables et même projets décoratifs. Frédéric III de Saxe, l'empereur Maximilien Ier, Charles Quint après lui, le marchand Jakob Heller : il attire privilèges et commandes, allant au besoin les rechercher en personne, se rendant à Anvers en 1520 pour rencontrer Charles Quint parce qu'il lui faut absolument sa protection. Il y a là les éléments d'une chronique très pratique : comment un artiste construit-il et entretient-il sa gloire dans cette période, qui est celle, violente, des débuts de la Réforme ?
SURFER SUR LA CURIOSITÉ PUBLIQUE
Par sa familiarité avec les puissants donc. Mais aussi par sa capacité à se saisir vite des événements qui intéressent ses contemporains. Parle-t-on de la naissance d'enfants siamois ou d'une truie à deux têtes ? Dürer se les fait décrire et en tire des gravures d'une technique admirable. Cela s'appelle surfer sur la curiosité publique.
Le cas le plus flagrant est celui de son célébrissime Rhinocéros. L'animal exotique, offert au roi du Portugal, disparaît dans un naufrage. Dürer ne le voit pas de ses yeux, mais en fait néanmoins le portrait, le plus vraisemblable qu'il peut. Il paraît aujourd'hui relever du fantastique, mais passe en son temps pour une merveille de précision…
On ne peut placer sur le même plan que le Rhinocéros ses gravures les plus énigmatiques, dont Melencolia et Le Chevalier, la Mort et le Diable, qui ont suscité jusqu'à aujourd'hui des dizaines d'interprétations. Qu'elles recèlent des sens symboliques, religieux ou moraux, c'est certain. Mais qu'elles aient d'abord frappé par leur complexité, qu'elles aient agi sur le mode de la commotion et de la stupéfaction ne fait aucun doute non plus.
Il serait surprenant que Dürer, le subtil et politique Dürer, n'ait pas soupçonné quels effets elles allaient produire – échappant ainsi à la condition d'artiste pour accéder à celle de savant et de philosophe.
DÉFIER LA COMPRÉHENSION
Le savant cherche à décomposer le corps humain en proportions et en chiffres. Il veut en comprendre le fonctionnement interne, les fonctions, les mouvements : croquis, schémas, calculs, mais aussi sculptures articulées, que Dürer fait fabriquer, sont les instruments de ses recherches, qui font songer à celles de Vinci, de peu antérieures. Or Dürer s'est rendu deux fois en Italie, vers 1494, puis entre 1505 et 1507. Il en connaît les arts et les livres qui y paraissent. Cette section dans l'exposition surprend par sa richesse, en multipliant références et comparaisons.
Dürer se passionne aussi pour la zoologie et pour ce qu'il peut connaître des civilisations lointaines. En août 1520, à Bruxelles, il examine des pièces d'orfèvrerie aztèque offertes à Cortés par Moctezuma II. Là où ses contemporains jugent ces objets au poids de métal, il admire l'excellence des orfèvres indiens.
Le philosophe, c'est le graveur de Melencolia, évidemment, mais c'est aussi le moraliste dessinateur qui compose d'étranges groupes de femmes et d'hommes nus, vieux et jeunes, dans des postures que l'on s'évertue à caractériser sans y parvenir jamais d'une façon définitivement convaincante. Fables, allégories, rêves ? On ne sait. C'est encore un des mérites de cette exposition : tout en montrant Dürer sous tous les angles, des plus triviaux aux plus intellectuels, elle est parsemée d'oeuvres intimes qui continuent à défier la compréhension.
Ainsi peut-on avoir le plaisir de s'attaquer à son tour à ce qu'il y a de plus énigmatique dans son oeuvre, décidément inépuisable.
Albrecht Dürer. L'art, l'artiste, le contexte. Städel Museum, Dürerstrasse 2, Francfort. Du mardi au dimanche, de 10 heures à 19 heures, jeudi et vendredi jusqu'à 21 heures. Entrée : 10 € et 12 €. Jusqu'au 2 février. Stadelmuseum.de
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
Eyquem a écrit:
Dénoncer les escrocs de Wall Street dans un article pour Forbes.
Montrer les excès de la finance, dans un film bigger than life, avec DiCaprio.
De l'art de jouer sur les deux tableaux, lol.
bof, peu probant. La duplicité est une des choses les mieux partagées, non ?
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
vu, un film qui donne des choses à penser, à dire, et peut-être aussi à écrire... Belfort, c'est bien entendu un jésus qui aurait cédé à la tentation, non pas de la vie ordinaire, mais de la vie de gangster (rap; spring break forever, ou plutôt Stratton Oakmont forever), un jésus qui serait devenu Barabbas (dont certains spécialistes nous disent qu'il n'est que le double négatif de jésus) et judas. Indifférent à tout, ne poursuivant que sa propre jouissance, belfort élit ses disciples, des ploucs dans le monde, leur enseigne sa paroles, les envoie comme des loups parmi les brebis; le plus beau, c'est la trahison finale : Jésus trahissant ses disciples, pour échapper à la croix, malgré une dernière tentation...
on peut détester le film, et Scorsese, mais il ose merveilleusement affirmer son mépris de la vie ordinaire, grise, lâche, sans audace, et surtout de la loi; magnifique image du minable du fbi, dans son métro, la vraie prison; alors que la prison, quand on a du fric, est un paradis... on est loin de tous ces trucs qui glorifient, glamourisent ces types...
Génie du matérialisme de scorsese, tempéré par les attaques débiles contre le film. Le pauvre ne peut pas affirmer aussi cruellement que son héros sa morale, il doit se défendre de son amoralisme, de cette affirmation simples : "vous êtes tous des schnooks, vous les 99%, qui respectez les règles, les lois, les conventions, qui vous cassez le cul au boulot, qui préférez vous faire exploiter, et tuer à coup de petits boulots, si vous avez la chance d'en avoir, plutôt que de devenir un loup...."
Dans le monde selon belfort, le seul ou bien ou bien possible : être roulé ou rouler dans de super bagnoles; le reste est lâcheté...
qui peut résister à cette morale, en dehors des bouddhistes et des amishs? ceux qui ont un point réel, dirait badiou; le film ne glorifie pas le capitalisme sauvage (comme s'il y en avait de plus respectable) il ne fait qu'énoncer la morale du matérialisme démocratique : des corps, et des langages; ce film doit être terrifiant pour les gens qui vivent sans idées...
scorsese étant un cinéaste cinéphile, on peut repérer des millions de citations dans le film :
-quelques moments très citizen,
-un social network "prolo"...
-breaking bad,
etc.
scorsese est le dernier réalisateur américain à pouvoir filmer les "noirs" comme des caricatures, la nounou est une vraie survivante de l'hollywood raciste...
(comme dans le dernier shya, usage curieux de melville)
on peut détester le film, et Scorsese, mais il ose merveilleusement affirmer son mépris de la vie ordinaire, grise, lâche, sans audace, et surtout de la loi; magnifique image du minable du fbi, dans son métro, la vraie prison; alors que la prison, quand on a du fric, est un paradis... on est loin de tous ces trucs qui glorifient, glamourisent ces types...
Génie du matérialisme de scorsese, tempéré par les attaques débiles contre le film. Le pauvre ne peut pas affirmer aussi cruellement que son héros sa morale, il doit se défendre de son amoralisme, de cette affirmation simples : "vous êtes tous des schnooks, vous les 99%, qui respectez les règles, les lois, les conventions, qui vous cassez le cul au boulot, qui préférez vous faire exploiter, et tuer à coup de petits boulots, si vous avez la chance d'en avoir, plutôt que de devenir un loup...."
Dans le monde selon belfort, le seul ou bien ou bien possible : être roulé ou rouler dans de super bagnoles; le reste est lâcheté...
qui peut résister à cette morale, en dehors des bouddhistes et des amishs? ceux qui ont un point réel, dirait badiou; le film ne glorifie pas le capitalisme sauvage (comme s'il y en avait de plus respectable) il ne fait qu'énoncer la morale du matérialisme démocratique : des corps, et des langages; ce film doit être terrifiant pour les gens qui vivent sans idées...
scorsese étant un cinéaste cinéphile, on peut repérer des millions de citations dans le film :
-quelques moments très citizen,
-un social network "prolo"...
-breaking bad,
etc.
scorsese est le dernier réalisateur américain à pouvoir filmer les "noirs" comme des caricatures, la nounou est une vraie survivante de l'hollywood raciste...
(comme dans le dernier shya, usage curieux de melville)
Borges- Messages : 6044
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
Burdeaulelourdaud a écrit:Le truc de la voiture qui change de couleur surprend, surtout si tôt dans le film. Grossier, facile, potache. Indigne d’un cinéaste de la trempe de Scorsese.
remarque digne par contre de burdeau, le débile; avoir "écrit" un "bouquin" sur minnelli, et ne pas être foutu de voir que le début du film de scorsese joue avec le début d'un américain à paris (l'un des films de sa liste des 85), et affirme le coté cartoonesque de la mise en scène...
Borges- Messages : 6044
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
voir la danse reptilienne de DiCaprio vers sa bagnole est jouissif.
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
Borges a écrit:Burdeaulelourdaud a écrit:Le truc de la voiture qui change de couleur surprend, surtout si tôt dans le film. Grossier, facile, potache. Indigne d’un cinéaste de la trempe de Scorsese.
remarque digne par contre de burdeau, le débile; avoir "écrit" un "bouquin" sur minnelli, et ne pas être foutu de voir que le début du film de scorsese joue avec le début d'un américain à paris (l'un des films de sa liste des 85), et affirme le coté cartoonesque de la mise en scène...
Tu crains pas les retours de bâton ? Remarque, entre gens intelligents, il y a peu de risque au final. Le risque c'est plutôt quand Walls s'attaque à la grosse bestiasse. Le nom porté par Simon(Gérard Depardieu) dans Hélas pour moi est le vrai nom de Marguerite Duras : Donnadieu. Etonnant, non ?
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
C'est un film très drôle, hilarant par moments. Leo DiCaprio est phénoménal d'énergie, de grimaces, de vocalises, de torsions ; un acteur comique de premier ordre. Il y a une scène où il se convulse sous l'effet d'une défonce particulièrement violente, c'est à se tordre de rire. La performance est un exploit sportif en soi ; et en même temps on ne sent pas le travail, tant il domine son sujet, tant il maîtrise le rire qu'il fait naître. Et on peut dire qu'il est tout le film, tout seul au centre de l'image, et s'adressant directement au public.
C'est un film effrayant de maîtrise. Il ne se passe pas grand chose pendant trois heures ; "un film qui passe au rythme d'une balle". Ascension, gloire et décadence. Tout est annoncé d'emblée, rien n'est expliqué ; on s'en fout. Le film n'est pas là pour qu'on puisse comprendre les mécanismes, soit psychologiques, soit économiques, ayant conduit à l'avènement de ces traders sociopathes. Il ne fait que constater l'obscénité de la farce. A un moment le personnage commence à raconter, en voix off, les tenants et aboutissants de la magouille qui lui fait gagner des tas de millions. Il commence à balancer quelques termes de jargon boursier, puis Leo reprend, en regard caméra : Naaaan, je sais que vous n'écoutez pas et que vous vous en foutez, ou que vous ne comprenez rien, mais bref sachez bien que c'était illégal et que ça a marché.
En fait DiCaprio n'est pas tant trader que téléopérateur, télévendeur : son métier c'est de savoir vendre des trucs au téléphone. Pour ça, il n'y a pas de secret : il faut parler avec une grande énergie, une grande assurance, et promettre des trucs merveilleux. "Je vous promets que vous allez gagner un million si vous me donnez dix mille dollars" : il est prouvé statistiquement que des gens se laissent prendre par ce piège minimal. Certains pourront même prétendre qu'il ne s'agit pas d'un piège, mais de la simple règle de la société, qui tend naturellement à punir et éliminer les faibles et les manipulables.
Et ce clown, ce bouffon, caractérisé par une incapacité à prendre en compte autrui, par une totale inconsistance existentielle, est le symptôme de son époque. Les schnocks de la rue peuvent rire des aventures de ce clown dans la mesure où, même s'ils ne sont que des shnocks, ils connaissent un tant soit peu sa maladie, ils en sont eux aussi atteints. Quand Leo se roule par terre en bavotant, le spectateur peut rire et se moquer, parce qu'il s'agit de se moquer de soi-même, en toute connaissance de cause.
C'est un film effrayant de maîtrise. Il ne se passe pas grand chose pendant trois heures ; "un film qui passe au rythme d'une balle". Ascension, gloire et décadence. Tout est annoncé d'emblée, rien n'est expliqué ; on s'en fout. Le film n'est pas là pour qu'on puisse comprendre les mécanismes, soit psychologiques, soit économiques, ayant conduit à l'avènement de ces traders sociopathes. Il ne fait que constater l'obscénité de la farce. A un moment le personnage commence à raconter, en voix off, les tenants et aboutissants de la magouille qui lui fait gagner des tas de millions. Il commence à balancer quelques termes de jargon boursier, puis Leo reprend, en regard caméra : Naaaan, je sais que vous n'écoutez pas et que vous vous en foutez, ou que vous ne comprenez rien, mais bref sachez bien que c'était illégal et que ça a marché.
En fait DiCaprio n'est pas tant trader que téléopérateur, télévendeur : son métier c'est de savoir vendre des trucs au téléphone. Pour ça, il n'y a pas de secret : il faut parler avec une grande énergie, une grande assurance, et promettre des trucs merveilleux. "Je vous promets que vous allez gagner un million si vous me donnez dix mille dollars" : il est prouvé statistiquement que des gens se laissent prendre par ce piège minimal. Certains pourront même prétendre qu'il ne s'agit pas d'un piège, mais de la simple règle de la société, qui tend naturellement à punir et éliminer les faibles et les manipulables.
Et ce clown, ce bouffon, caractérisé par une incapacité à prendre en compte autrui, par une totale inconsistance existentielle, est le symptôme de son époque. Les schnocks de la rue peuvent rire des aventures de ce clown dans la mesure où, même s'ils ne sont que des shnocks, ils connaissent un tant soit peu sa maladie, ils en sont eux aussi atteints. Quand Leo se roule par terre en bavotant, le spectateur peut rire et se moquer, parce qu'il s'agit de se moquer de soi-même, en toute connaissance de cause.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
J'ai revu Les Affranchis récemment et je me souviens bien de Casino. Je peux pas m'empêcher de me dire que Scorsese refait à chaque fois le même film, avec quelques variations. Inspiré des mémoires d'un gars ou à partir d'un livre bien documenté ; voix off qui revient sur le passé avec une pointe de nostalgie, un tout petit peu de contrition ou de regret ; l'ascension, l'argent, la chute, Joe Pesci qui fait tout foirer ; l'impossibilité d'accéder au saint des saints (la vraie famille sicilienne dans les Affranchis, Wall Street dans Le loup) ; l'alternative entre la vie de raté, de "bum" et l'argent facile, la jouissance, la soi-disant liberté. C'est incroyable à quel point les films sont construits sur le même canevas.
En attendant, qu'est devenu le personnage joué dans le film par De Niro, dans la vraie vie à sa sortie de prison en 2004 ? Je ne sais pas.
Mais ses copains se sont faits arrêter hier :
http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201401/23/01-4731719-un-affranchi-arrete-35-ans-apres-un-vol-spectaculaire.php
En attendant, qu'est devenu le personnage joué dans le film par De Niro, dans la vraie vie à sa sortie de prison en 2004 ? Je ne sais pas.
Mais ses copains se sont faits arrêter hier :
http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201401/23/01-4731719-un-affranchi-arrete-35-ans-apres-un-vol-spectaculaire.php
adeline- Messages : 3000
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
C'est un peu excessif Adeline ; Scorsese a fait 35 films à peu près et ils ne sont pas tous pareils.
Si on met en avant Casino et Les Affranchis, c'est qu'ils sont bons, incontournables, la quintessence d'un cinéma de genre, la mafia, l'autodérision etc.
Mais je te concède que le Loup de Wall Street vient en trop. A coller à la réalité, le syndrome "histoire vraie" dont parle DB ailleurs il perd son âme. Et finalement ne peut-on pas dire qu'on reproche ça à Scorsese : de ne pas nous avoir régalés encore avec une bonne vieille histoire trash ?
Si on met en avant Casino et Les Affranchis, c'est qu'ils sont bons, incontournables, la quintessence d'un cinéma de genre, la mafia, l'autodérision etc.
Mais je te concède que le Loup de Wall Street vient en trop. A coller à la réalité, le syndrome "histoire vraie" dont parle DB ailleurs il perd son âme. Et finalement ne peut-on pas dire qu'on reproche ça à Scorsese : de ne pas nous avoir régalés encore avec une bonne vieille histoire trash ?
incubé- Messages : 206
Re: The wolf of Wall Street (M.Scorsese)
Moi je ne reproche rien à Scorsese, je remarque juste à propos de ces trois films qu'il refait à chaque fois le même. Je ne crois pas que Casino et Les Affranchis soit la quintessence d'un cinéma de genre, même si ce sont de très bons films, enfin, je sais pas. Mais je ne voulais pas dire que Scorsese faisait tout le temps le même film, ça tu as raison.
Le Loup ne vient pas en trop à mon avis, c'est vraiment une variation par rapport à ceux sur la mafia. Une variation passionnante mais insupportable (moi j'ai à peine supporté, mais c'est vraiment un film riche je crois).
Par exemple, à la fin des Affranchis, Pauli dit "Si vous voulez arrêter les vrais bandits, allez donc à Wall Street". Ce que Scorsese fait avec Le loup. Mais c'est même pas encore vraiment les bandits de Wall Street.
Le Loup ne vient pas en trop à mon avis, c'est vraiment une variation par rapport à ceux sur la mafia. Une variation passionnante mais insupportable (moi j'ai à peine supporté, mais c'est vraiment un film riche je crois).
Par exemple, à la fin des Affranchis, Pauli dit "Si vous voulez arrêter les vrais bandits, allez donc à Wall Street". Ce que Scorsese fait avec Le loup. Mais c'est même pas encore vraiment les bandits de Wall Street.
Dernière édition par adeline le Jeu 23 Jan 2014 - 20:30, édité 1 fois (Raison : r)
adeline- Messages : 3000
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