Wolf Creek (McLean)
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Wolf Creek (McLean)
Sur le topic, "Vos 20 films fantastiques":
Horrible.
Dire qu’il y en a un 2e sur le point de sortir. Je peux vous dire que j’irai pas le voir, ça c’est sûr.
Je vais vous raconter comment ça s’est passé. Je vais tout vous expliquer.
Déjà je l’ai regardé sur YouTube, pas une super résolution, mais j’ai connu pire et ça m’a pas gêné. Par contre, j’ai pas tout pigé du dialogue, c’était pas sous-titré et avec l’accent australien, c’est pas tout le temps captable (d’autant que le "bogeyman" en rajoute visiblement dans l’accent plouc, c’est un des sujets de moquerie des trois petits jeunes, si j’ai bien compris). Mais là non plus, ça m’a pas dérangé de pas tout saisir de l’enchaînement des répliques. Visiblement, c’était pas ça l’essentiel. C’est une expérience non-verbale, c’est physique, si vous voyez, ça passe plus par les tripes que par l’oreille. De toute façon, au bout d’une heure, quand ça commence sévèrement à déraper, j’ai coupé le son ; je l’ai pas coupé-coupé, je l’ai baissé au max, pour plus laisser passer qu’un filet de son. Me suis levé aussi pour aller fumer des clopes, plusieurs fois, je continuais à surveiller le film d’un œil malgré tout, pour voir la tournure des choses car j’étais quand même bien happé, mais j’avais beau fumer, rien n’y faisait, on pouvait pas dire que leurs affaires allaient en s’arrangeant, aux trois petits jeunes. Purée que j’ai souffert.
(je parle du son parce que le son, c’est vraiment la dimension de l’horreur. En coupant le son, les images devenaient regardables ; ça faisait mal, mais ça faisait plus peur.)
Une fois que c’était fini, j’étais bien soulagé. En plus, la fin, on la voit pas vraiment venir, et ça, pour un film d’horreur, c’est déjà pas mal. Non, y a pas à dire, narrativement, c’est bien fichu. Plastiquement, c’est assez beau aussi : y a des couchers de soleil, de beaux plans sur le ciel, sur le désert, c’est assez chouette. Mais la tension les amis, la tension ! ah non, c’était pas possible.
Comme tout de même, j’étais bien en appétit grâce à vos super avis, je me suis dit "Faut que je le revoie". Parce que là, je l’avais pas vraiment vu. Mais ça me fait souvent ça avec les films d’horreur un poil trop intenses : je peux pas les voir si je les ai pas déjà vus.
Donc, ni une ni deux, le lendemain, je m’y recolle. C’était pas vraiment raisonnable. Et le fait est qu’au bout d’une heure, j’ai arrêté. Ca suffit comme ça, je me suis dit, pourquoi tu te forces à regarder un truc aussi angoissant, c’est pas humain. Car la 2e fois, ça faisait presque le même effet. J’ai pas coupé le son cette fois, j’avais même le casque bien planté sur les oreilles histoire de pas inquiéter le voisinage avec les hurlements, les cris, les rires diaboliques de l’autre cinglé. Mais rien n’y faisait. C’était trop. Et pour dire la vérité, je vois pas bien l’intérêt. Je sais pas, j’arrive pas à transformer ça en idée, en expérience. Ca me glace, c’est tout ce que ça me fait.
Alors pourtant, je suis bien d’accord avec ce que vous dites. La scène où les trois jeunes se font remorquer dans la nuit, elle est très belle : un étrange mélange d’abandon et de méfiance, ils s’en remettent à l’inconnu, mais ils se tiennent sur le qui-vive. Ca c’est très bien. (c’est étrange, entre parenthèses, mais je viens de voir "Les apaches" de Pereti, et il y a aussi une scène dans ce genre).
Même les reproches que j’ai trouvés dans la discussion FdC, je ne les trouve pas vraiment fondés. D’un côté, ils trouvent que les personnages ne sont pas assez "badass" : la fille aurait dû exploser le taré, au lieu de lui taper dessus bêtement, avec le fusil. Mais ça, je dois dire, ça m’a plu : ce moment de faiblesse, d’hébétude, où elle ne sait pas quoi faire devant le corps étendu de leur bourreau. Evidemment, c’est aussi un truc de scénario : faut bien que le méchant vive pour que la chasse continue. N’empêche, la scène est chouette. Il s’agit d’aller au bout de la peur : le film n’offre pas d’exutoire dans un accès de furie vengeresse. Il s’agit plutôt d’épuiser les personnages, de les amener au bout de la peur, dans une espèce d’état de fatigue, d’abrutissement, au-delà de la peur, où ils n’ont plus qu’à adresser une longue plainte à on ne sait qui ou quoi (je pense aux plans de la fin, avec le mec dans le désert, sur fond d’éclipse solaire).
L’autre reproche, pour ceux de Fdc que le film a déçus, c’est la scène où la fille regarde les photos et les films des précédentes victimes au lieu de se tirer fissa de cet endroit sinistre. C’est vrai que c’est pas hyper vraisemblable, mais ce défaut de vraisemblance valait la peine parce que c’est une des meilleures scènes du film : j’ai repris mon souffle à ce moment-là, juste pour regarder le visage des gens, voir les morts revenir par la grâce de leurs petits films de vacances, dont la banalité devient d’un coup émouvante. On respire un peu. Mais Greg McLean en vrai salaud nous inflige ensuite la pire scène de tout le film (j’ai eu mal, là, un vrai supplice).
Question scènes d’horreur, le film m’a semblé finalement assez "sobre" ; y a rien de dégoûtant ou de vraiment écoeurant dans le film, on ne voit pas des masses de choses. C’est niveau tension que je trouve ça pas regardable. Je reproche rien au film en fait : c’est le genre lui-même ; au fond, faut bien que je reconnaisse que c’est pas trop mon truc.
Jerzy a écrit:Attention, spoilers.
C'est superbement photographié, le Bush australien est hyper-photogénique, on a un "boogeyman" mémorable (Freddy à côté, c'est Colargol) formidablement conçu et campé. La mise en place est diabolique, et les personnages sont incarnés.
Plus ce décor fantastique de garage-atelier-remise situé dans une carrière. Références évidentes, et réussies, à Texas Chainsaw Massacre. Qu'on ne me parle pas de "la colline a des yeux", même si son remake est juste un peu moins mauvais. Juste un peu moins, mais mauvais quand même. Le problème, dans ces deux films, c'est l'inexistence de tous les personnages, leur anhistoricité creuse.
Pas ici. Le louf est, dans son style, aussi traumatisant que les membres de la petite famille TCM.
Et triste odyssée de ces braves jeunes gens, pitié, miséricorde, implore-t-on; ah oui: la découverte de l'antre du maniaque, sa collection d'appareils numériques, avec les souvenirs de vacances de ses victimes précédentes. Glaçant.
L'arrivée à la "première crique", si on veut – ce cratère : on part sur une fausse piste d'histoire d'extra-terrestres, qui brouille suffisamment bien les cartes pour qu'on ne se méfie pas trop de l'arrivée du brave dépanneur mécano. Ce qui me fait le plus flipper dans ce film, c'est tout le trajet nocturne pendant lequel ils sont remorqués, parce que la pièce à réparer n'est disponible que chez lui. La route est longue. Les ptits jeunes s'endorment, et nous, spectateur, on se fait bcp de soucis pour eux...
La chasse finale, sur l'autoroute: grand moment également. Un vrai bon film old fashion, respectueux du "genre", comme on dit, qui prend pas le spectateur pour une truffe.
Ben putain. J’en ai passé une mauvaise nuit.Borges a écrit:Jerzy a écrit:Ce qui me fait le plus flipper dans ce film, c'est tout le trajet nocturne pendant lequel ils sont remorqués, parce que la pièce à réparer n'est disponible que chez lui. La route est longue. Les ptits jeunes s'endorment, et nous, spectateur, on se fait bcp de soucis pour eux...
une des plus belles scènes de cinéma que je connaisse; une étrange poésie s'en dégage, le sommeil, l'abandon... et nous qui ne sommes pas tranquilles, on a envie de les secouer pour qu'ils s'endorment pas…et en même temps on a sommeil avec eux; on pourrait presque rapprocher cette scène de la descente de la rivière la nuit par les gosses de "la nuit du chasseur", en plus effrayant bien entendu...ici la nature est maternelle et veille sur les deux gosses, alors que dans la scène de Wolf C, on est loin de ce sommeil poétique, mais elle l'esquisse comme une nostalgie, quelque chose de fini, disparu : jamais plus vous ne dormirez de ce sommeil dit la scène, dit la nuit; la fin du sommeil de l'enfance
Horrible.
Dire qu’il y en a un 2e sur le point de sortir. Je peux vous dire que j’irai pas le voir, ça c’est sûr.
Je vais vous raconter comment ça s’est passé. Je vais tout vous expliquer.
Déjà je l’ai regardé sur YouTube, pas une super résolution, mais j’ai connu pire et ça m’a pas gêné. Par contre, j’ai pas tout pigé du dialogue, c’était pas sous-titré et avec l’accent australien, c’est pas tout le temps captable (d’autant que le "bogeyman" en rajoute visiblement dans l’accent plouc, c’est un des sujets de moquerie des trois petits jeunes, si j’ai bien compris). Mais là non plus, ça m’a pas dérangé de pas tout saisir de l’enchaînement des répliques. Visiblement, c’était pas ça l’essentiel. C’est une expérience non-verbale, c’est physique, si vous voyez, ça passe plus par les tripes que par l’oreille. De toute façon, au bout d’une heure, quand ça commence sévèrement à déraper, j’ai coupé le son ; je l’ai pas coupé-coupé, je l’ai baissé au max, pour plus laisser passer qu’un filet de son. Me suis levé aussi pour aller fumer des clopes, plusieurs fois, je continuais à surveiller le film d’un œil malgré tout, pour voir la tournure des choses car j’étais quand même bien happé, mais j’avais beau fumer, rien n’y faisait, on pouvait pas dire que leurs affaires allaient en s’arrangeant, aux trois petits jeunes. Purée que j’ai souffert.
(je parle du son parce que le son, c’est vraiment la dimension de l’horreur. En coupant le son, les images devenaient regardables ; ça faisait mal, mais ça faisait plus peur.)
Une fois que c’était fini, j’étais bien soulagé. En plus, la fin, on la voit pas vraiment venir, et ça, pour un film d’horreur, c’est déjà pas mal. Non, y a pas à dire, narrativement, c’est bien fichu. Plastiquement, c’est assez beau aussi : y a des couchers de soleil, de beaux plans sur le ciel, sur le désert, c’est assez chouette. Mais la tension les amis, la tension ! ah non, c’était pas possible.
Comme tout de même, j’étais bien en appétit grâce à vos super avis, je me suis dit "Faut que je le revoie". Parce que là, je l’avais pas vraiment vu. Mais ça me fait souvent ça avec les films d’horreur un poil trop intenses : je peux pas les voir si je les ai pas déjà vus.
Donc, ni une ni deux, le lendemain, je m’y recolle. C’était pas vraiment raisonnable. Et le fait est qu’au bout d’une heure, j’ai arrêté. Ca suffit comme ça, je me suis dit, pourquoi tu te forces à regarder un truc aussi angoissant, c’est pas humain. Car la 2e fois, ça faisait presque le même effet. J’ai pas coupé le son cette fois, j’avais même le casque bien planté sur les oreilles histoire de pas inquiéter le voisinage avec les hurlements, les cris, les rires diaboliques de l’autre cinglé. Mais rien n’y faisait. C’était trop. Et pour dire la vérité, je vois pas bien l’intérêt. Je sais pas, j’arrive pas à transformer ça en idée, en expérience. Ca me glace, c’est tout ce que ça me fait.
Alors pourtant, je suis bien d’accord avec ce que vous dites. La scène où les trois jeunes se font remorquer dans la nuit, elle est très belle : un étrange mélange d’abandon et de méfiance, ils s’en remettent à l’inconnu, mais ils se tiennent sur le qui-vive. Ca c’est très bien. (c’est étrange, entre parenthèses, mais je viens de voir "Les apaches" de Pereti, et il y a aussi une scène dans ce genre).
Même les reproches que j’ai trouvés dans la discussion FdC, je ne les trouve pas vraiment fondés. D’un côté, ils trouvent que les personnages ne sont pas assez "badass" : la fille aurait dû exploser le taré, au lieu de lui taper dessus bêtement, avec le fusil. Mais ça, je dois dire, ça m’a plu : ce moment de faiblesse, d’hébétude, où elle ne sait pas quoi faire devant le corps étendu de leur bourreau. Evidemment, c’est aussi un truc de scénario : faut bien que le méchant vive pour que la chasse continue. N’empêche, la scène est chouette. Il s’agit d’aller au bout de la peur : le film n’offre pas d’exutoire dans un accès de furie vengeresse. Il s’agit plutôt d’épuiser les personnages, de les amener au bout de la peur, dans une espèce d’état de fatigue, d’abrutissement, au-delà de la peur, où ils n’ont plus qu’à adresser une longue plainte à on ne sait qui ou quoi (je pense aux plans de la fin, avec le mec dans le désert, sur fond d’éclipse solaire).
L’autre reproche, pour ceux de Fdc que le film a déçus, c’est la scène où la fille regarde les photos et les films des précédentes victimes au lieu de se tirer fissa de cet endroit sinistre. C’est vrai que c’est pas hyper vraisemblable, mais ce défaut de vraisemblance valait la peine parce que c’est une des meilleures scènes du film : j’ai repris mon souffle à ce moment-là, juste pour regarder le visage des gens, voir les morts revenir par la grâce de leurs petits films de vacances, dont la banalité devient d’un coup émouvante. On respire un peu. Mais Greg McLean en vrai salaud nous inflige ensuite la pire scène de tout le film (j’ai eu mal, là, un vrai supplice).
Question scènes d’horreur, le film m’a semblé finalement assez "sobre" ; y a rien de dégoûtant ou de vraiment écoeurant dans le film, on ne voit pas des masses de choses. C’est niveau tension que je trouve ça pas regardable. Je reproche rien au film en fait : c’est le genre lui-même ; au fond, faut bien que je reconnaisse que c’est pas trop mon truc.
Eyquem- Messages : 3126
Re: Wolf Creek (McLean)
hi c'est pas du tout le mien non plus ; à la fois je le déplore car c'est se priver d'une part de films quantitativement non négligeable et d'échanges avec les amateurs éclairés mais en même temps je ne peux que m'y résoudre sans amertume car pour entrer dans un film il faut au moins un minimum d'adhésion ... et le cinéma n'est va vraiment le lieu où l'on va contre son désir.Eyquem a écrit: Je reproche rien au film en fait : c’est le genre lui-même ; au fond, faut bien que je reconnaisse que c’est pas trop mon truc.
Invité- Invité
Re: Wolf Creek (McLean)
Eyquem,
tu n'as pas été le seul. Regarder ce un film fut un calvaire. Sur le moment, j'en ai beaucoup voulu à Borges et à Jerzy de m'avoir donné envie de le voir. Le DVD que j'avais emprunté à la bibliothèque était rayé jusqu'à la moelle et ça me rassurait en un sens car je me disais qu'il ne fonctionnerait pas. Tu parles, pas un moment de répit, le dvd a marché merveilleusement bien jusqu'aux dernières mesures du générique. Comme toi, j'ai du baisser le son à plusieurs reprises histoire de respirer un peu. Celui-là, c'est clair je ne le reverrai pas de sitôt.
tu n'as pas été le seul. Regarder ce un film fut un calvaire. Sur le moment, j'en ai beaucoup voulu à Borges et à Jerzy de m'avoir donné envie de le voir. Le DVD que j'avais emprunté à la bibliothèque était rayé jusqu'à la moelle et ça me rassurait en un sens car je me disais qu'il ne fonctionnerait pas. Tu parles, pas un moment de répit, le dvd a marché merveilleusement bien jusqu'aux dernières mesures du générique. Comme toi, j'ai du baisser le son à plusieurs reprises histoire de respirer un peu. Celui-là, c'est clair je ne le reverrai pas de sitôt.
gertrud04- Messages : 241
Re: Wolf Creek (McLean)
Ah, vous me rassurez.
Mais t'en crois pas si bien sorti, Gertrud. J'ai aussi regardé "The reef" sur tes bons conseils. Dans le genre stressant, c'est pas mal non plus...
Au rayon des anecdotes, j'aime bien celle-ci : l'acteur qui joue le tueur, John Jarratt, est devenu célèbre à la télé australienne dans les années 90 grâce à une émission de bricolage-télé réalité, "Better homes and gardens, offering advice and solutions including gardening, cooking, craft, pet care, home improvement and DoItYourself".
Ca a l'air bien flippant.
Mais t'en crois pas si bien sorti, Gertrud. J'ai aussi regardé "The reef" sur tes bons conseils. Dans le genre stressant, c'est pas mal non plus...
Au rayon des anecdotes, j'aime bien celle-ci : l'acteur qui joue le tueur, John Jarratt, est devenu célèbre à la télé australienne dans les années 90 grâce à une émission de bricolage-télé réalité, "Better homes and gardens, offering advice and solutions including gardening, cooking, craft, pet care, home improvement and DoItYourself".
Ca a l'air bien flippant.
Eyquem- Messages : 3126
Re: Wolf Creek (McLean)
J'avais trouvé ça plutôt bien, mais j'étais resté un peu de côté pour avoir vu le film en "australien" non sous-titré.
Sibelius- Messages : 102
Re: Wolf Creek (McLean)
Dans les films récents, je crois que j'ai vu uniquement Frances Ha (j'aimerais en voir d'autres, "le Congrès" ou "les Salauds" par exemple), est-ce que Wolf Creek est susceptible de provoquer le recentrage des roues que je recherche? A titre d'information j'ai déjà la trouille et ne peut pas supporter la tension et suis obligé d'avancer dans le DVD quand Yul Brunner dit "retourne chez ta mère" dans Mondwest...
Ceci dit je crois que l'insupportable Frances Ha mériterait d'être laissée seule dans l'outback australien, les deux films pourraient peut-être échanger leurs personnages?
Ceci dit je crois que l'insupportable Frances Ha mériterait d'être laissée seule dans l'outback australien, les deux films pourraient peut-être échanger leurs personnages?
Invité- Invité
Re: Wolf Creek (McLean)
Tony le Mort a écrit:A titre d'information j'ai déjà la trouille et ne peut pas supporter la tension et suis obligé d'avancer dans le DVD quand Yul Brunner dit "retourne chez ta mère" dans Mondwest...
careful- Messages : 690
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