La couleur de l'argent (Scorsese)
La couleur de l'argent (Scorsese)
Revu La couleur de l’argent, dont j’avais aucun souvenir.
J’avais oublié que chez Scorsese, il n’y a pas seulement des tocards et des rois (cf le topic Wolf of Wall Street). Il y a aussi une grande différence entre les rois eux-mêmes. Par exemple, Vince d’un côté (Tom Cruise), de l’autre Fast Eddie (Paul Newman). C’est un peu comme Joe Pesci/De Niro dans les autres films : Pesci la tête brûlée et De Niro la tête froide, Vince le foudroyant et Fast Eddie le ralenti.
Vince croit savoir ce que c’est le billard et ce que c’est que gagner (« Vince » c’est pour Vincent, mais aussi pour « vincere », vaincre). Il croit que jouer au billard, c’est jouer au billard, et que gagner, c’est ne pas perdre et gagner une par une toutes ses parties. C’est vraiment n’y rien connaître.
Imaginons qu’un coureur ait à gagner le 100 mètres. Gagner le 100 mètres, ça ne veut pas dire que vous gagnez 100 fois le 1 mètre, ou 10 000 fois la course de 1 cm. Gagner le 100 mètres, c’est être le premier à 100 mètres, un point c’est tout. C’est une ligne, indivisible, une course d’un seul mouvement, et pas une somme de petites distances gagnées les unes après les autres.
Pour le billard, c’est pareil. Vince croit que pour être le roi du billard, il suffit de mettre une raclée à tous ceux qu’il croise et gagner toutes ses parties les unes après les autres.
Là-dessus arrive Fast Eddie, le bien nommé, celui qui connaît la ruse et la patience Il sait que gagner, c’est aller en finale et finir premier. Gagner 100 dollars en faisant le mariole et en montrant à tout le monde qu’on est le meilleur, c’est peanuts à côté de gagner 6000 dollars en ayant fait croire qu’on était médiocre.
Il sait que c’est au billard comme au 100 mètres : il ne s’agit pas de gagner une partie après l’autre, il s’agit de gagner LA partie, celle qui fera le total des points à la fin des fins. Or gagner LA partie, c’est une tout autre affaire : c’est pas gagner une partie, pas gagner un tournoi, ni même plusieurs ; c’est pas seulement gagner 100 dollars ou 6000 ; c’est même pas seulement jouer au billard. C’est gagner à un tout autre jeu, d’un tout autre enjeu : c’est la vie elle-même qu’il s’agit de gagner, sa propre vie comme course indivisible ou comme une seule partie de billard.
Sinon, référence amusante pour augmenter le bestiaire qu’on avait commencé dans la discussion sur The Wolf of Wall Street : quand Vince fait son numéro autour de la table de billard, c’est sur Werewolves of London de Warren Zevon.
J’avais oublié que chez Scorsese, il n’y a pas seulement des tocards et des rois (cf le topic Wolf of Wall Street). Il y a aussi une grande différence entre les rois eux-mêmes. Par exemple, Vince d’un côté (Tom Cruise), de l’autre Fast Eddie (Paul Newman). C’est un peu comme Joe Pesci/De Niro dans les autres films : Pesci la tête brûlée et De Niro la tête froide, Vince le foudroyant et Fast Eddie le ralenti.
Vince croit savoir ce que c’est le billard et ce que c’est que gagner (« Vince » c’est pour Vincent, mais aussi pour « vincere », vaincre). Il croit que jouer au billard, c’est jouer au billard, et que gagner, c’est ne pas perdre et gagner une par une toutes ses parties. C’est vraiment n’y rien connaître.
Imaginons qu’un coureur ait à gagner le 100 mètres. Gagner le 100 mètres, ça ne veut pas dire que vous gagnez 100 fois le 1 mètre, ou 10 000 fois la course de 1 cm. Gagner le 100 mètres, c’est être le premier à 100 mètres, un point c’est tout. C’est une ligne, indivisible, une course d’un seul mouvement, et pas une somme de petites distances gagnées les unes après les autres.
Pour le billard, c’est pareil. Vince croit que pour être le roi du billard, il suffit de mettre une raclée à tous ceux qu’il croise et gagner toutes ses parties les unes après les autres.
Là-dessus arrive Fast Eddie, le bien nommé, celui qui connaît la ruse et la patience Il sait que gagner, c’est aller en finale et finir premier. Gagner 100 dollars en faisant le mariole et en montrant à tout le monde qu’on est le meilleur, c’est peanuts à côté de gagner 6000 dollars en ayant fait croire qu’on était médiocre.
Il sait que c’est au billard comme au 100 mètres : il ne s’agit pas de gagner une partie après l’autre, il s’agit de gagner LA partie, celle qui fera le total des points à la fin des fins. Or gagner LA partie, c’est une tout autre affaire : c’est pas gagner une partie, pas gagner un tournoi, ni même plusieurs ; c’est pas seulement gagner 100 dollars ou 6000 ; c’est même pas seulement jouer au billard. C’est gagner à un tout autre jeu, d’un tout autre enjeu : c’est la vie elle-même qu’il s’agit de gagner, sa propre vie comme course indivisible ou comme une seule partie de billard.
Sinon, référence amusante pour augmenter le bestiaire qu’on avait commencé dans la discussion sur The Wolf of Wall Street : quand Vince fait son numéro autour de la table de billard, c’est sur Werewolves of London de Warren Zevon.
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