Notre musique
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Re: Notre musique
salut Gert'
Ou à Travolta, meilleur danseur que Spielberg.gertrud04 a écrit:Des couleurs et des notes, ils ont piqué l'idée à Spielberg
Eyquem- Messages : 3126
Re: Notre musique
incubé a écrit:
Gary Burton, c'est bien. J'ai tous ses disques jusque 1985. Comme tout le monde.
Et Gunter Hampel, tu connais? Tu ne trouveras aucun disque de lui de nulle part. Multi-instrumentiste de génie. Pilier du free-jazz européen dans les 60s-70s.
Y faisait aussi dans le mélodieux - qu'on peut siffloter dans sa salle de bain: le solo de vibraphone commence à 3:30. Burton, à côté, chais pas, ça sonne un peu commun; je veux dire: pour le plus grand nombre. 'Fin, vulgos du pople, non? Enfin, un peu quand-même, cher ami, concédez-le. Nous sommes entre gentlemen, nous pouvons dire ces choses-là. (Je plaisante, voyons. Pour Burton : pas vulgos du pople, plutôt middleclasse-popote-raffiné. Mais j'aime aussi. Car je suis curieux de tout, depuis l'âge de 6 mois).
J'en ai tout un bac de vinyles, man. Je dois être le seul en Belgique. Y compris sa reprise de 'I'm not in love'.
Je comprends pas, pourtant, c'est du goût de tout le monde, non? Bon dieu que j'suis snob...
Invité- Invité
Re: Notre musique
Hi, Jerzy; toi qui adores ce groupe, tu connaissais ce live?
je trouve ça magnifique.
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
oui excellent ; c'est un groupe géant et marrant.
Musicalement et dramatiquement Anderson est unique en son genre.
Sa flûte il en fait ce qu'il veut et de nous aussi avec.
Musicalement et dramatiquement Anderson est unique en son genre.
Sa flûte il en fait ce qu'il veut et de nous aussi avec.
incubé- Messages : 206
Re: Notre musique
Hello tous.
Ah ben, ça fait plaisir. Quand-même. lol.
Non, je ne connaissais ce live que de réputation. Merci. C'est fabuleux. Je dis ça alors que je n'ai pas même commencé à regarder le concert. C'est dire que je suis un vendu et que je n'ai plus aucune objectivité, quand il s'agit du Tull (comme disent les intimes).
... C'est magnifique, mais, hélas, le rendu sonore est rachitique...
Oh mais il me semble, au costume d'Anderson, que c'est filmé lors de la même tournée que le fameux (et obligatoire) live de l'ile de Wight (sorti des placards y a pas très longtemps non plus) :
* * * *
J'ai tous les disques de JT, même les mauvais (et y en a pas tant que ça... Le mixage désastreux des LPs y était pour bcp. L'édition remastérisée par Anderson a remis les pendules à l'heure). Même la prod solo de Ian Anderson dans les années 2000 (qui n'a plus de voix du tout depuis son grave prob de larynx. Et quand y tire sur sa gorge, c'est douloureux, à entendre, et aussi à voir, dans les vidéos). Alors qu'elle est pas transcendante. Mais bon, Anderson sera toujours Anderson. J'adore ce type.
Bon. Je vous propose une mini-visite bâclée dans les jardins du Tull
Du premier jour où j'ai découvert, par hasard, un album de JT, j'en ai été un fondu maniaque. C'était pourtant un de leur moins estimé, par sa (pseudo) froideur pop new-ave synthétique, mais biscornue: A (1980). Je kiffe toujours:
ça, c'est pour un des albums les moins engageants, les moins prisés par les fans du Tull idiomatique de la grande époque, mais que je défends quand-même (un peu). Pour tous les autres, y aurait trop à dire.
Un petit détour, néanmoins, par mon album préféré, qui reste Minstrel in the gallery (75) :
Suivi de près par le folk-bucolique Songs from the wood (77) :
* * * *
Je passe directement aux Live dispos sur le net. Qui permettent de saisir l'essence de leur meilleure période. Les prestations y sont toutes supérieures aux morceaux gravés dans la cire.
Parmi les grands live visibles sur youtube, pour la période 70s: Tampa 1976 et Madison Square Garden 78. Martin Lancelot Barre, discret sur les disques, est assez monstrueux en concert. A chaque concert, on a droit au ''Ian's solo'' (à partir de son morceau My god dans Aqualung) désormais rituel depuis Wight, sur lequel il mêle quelques pièces de son répertoire déjà légendaire.
L'alchimie sonore de ce groupe est quasiment impossible à définir... Énergique, enveloppant et chaleureux, me contenterai-je de dire pour faire simple. C'est tout un univers, un parfum qui leur est propre, peuplé de vieux bardes et ménestrels. 'Prog-rock' est une étiquette commode, mais d'emblée réductrice et inadéquate, considérant la complexité de leur style musical (pourtant toujours immédiatement accessible). Le Tull, c'est le Tull...
Je suis bleu de l'inspiration folk-scottish-irish dans la période 70s. Et la voix particulière de IA, aussi ensorcelante que sa flûte magique, a toujours été une de mes préférées (certains y sont profondément allergiques). Grand guitariste acoustique, aussi.
2 looks pour Anderson pour ces deux concerts: barrés, anachroniques, énormissimes et marrants. Assortis à son cabotinage élisabéthain invétéré, prunelles exorbitées comprises.
Dès le premier album (This Was - 1968), on disait déjà: '' ils n'ont jamais eu l'air jeunes, ils ont toujours été vieux''. Alors qu'Anderson n'avait que 21 ans. Lorsque sort en 76 l'album Too old Rockn'roll, too young to die !, il en avait... 29.
3 morceaux pour Tampa:
3 morceaux pour MSG:
Chaque fois que j'en ai l'occasion, je reposte ces 2 extraits du live in Munich de 1983 (qui permit l'insolite rencontre entre Anderson et Fela Kuti + Jack Bruce ici sans basse mais aux claviers) :
Ah ben, ça fait plaisir. Quand-même. lol.
Non, je ne connaissais ce live que de réputation. Merci. C'est fabuleux. Je dis ça alors que je n'ai pas même commencé à regarder le concert. C'est dire que je suis un vendu et que je n'ai plus aucune objectivité, quand il s'agit du Tull (comme disent les intimes).
... C'est magnifique, mais, hélas, le rendu sonore est rachitique...
Oh mais il me semble, au costume d'Anderson, que c'est filmé lors de la même tournée que le fameux (et obligatoire) live de l'ile de Wight (sorti des placards y a pas très longtemps non plus) :
- Spoiler:
* * * *
J'ai tous les disques de JT, même les mauvais (et y en a pas tant que ça... Le mixage désastreux des LPs y était pour bcp. L'édition remastérisée par Anderson a remis les pendules à l'heure). Même la prod solo de Ian Anderson dans les années 2000 (qui n'a plus de voix du tout depuis son grave prob de larynx. Et quand y tire sur sa gorge, c'est douloureux, à entendre, et aussi à voir, dans les vidéos). Alors qu'elle est pas transcendante. Mais bon, Anderson sera toujours Anderson. J'adore ce type.
Bon. Je vous propose une mini-visite bâclée dans les jardins du Tull
Du premier jour où j'ai découvert, par hasard, un album de JT, j'en ai été un fondu maniaque. C'était pourtant un de leur moins estimé, par sa (pseudo) froideur pop new-ave synthétique, mais biscornue: A (1980). Je kiffe toujours:
- Spoiler:
ça, c'est pour un des albums les moins engageants, les moins prisés par les fans du Tull idiomatique de la grande époque, mais que je défends quand-même (un peu). Pour tous les autres, y aurait trop à dire.
Un petit détour, néanmoins, par mon album préféré, qui reste Minstrel in the gallery (75) :
- Spoiler:
Et la suite Baker St. Muse - une de leurs pièces les plus accomplies selon moi:
Suivi de près par le folk-bucolique Songs from the wood (77) :
- Spoiler:
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Je passe directement aux Live dispos sur le net. Qui permettent de saisir l'essence de leur meilleure période. Les prestations y sont toutes supérieures aux morceaux gravés dans la cire.
Parmi les grands live visibles sur youtube, pour la période 70s: Tampa 1976 et Madison Square Garden 78. Martin Lancelot Barre, discret sur les disques, est assez monstrueux en concert. A chaque concert, on a droit au ''Ian's solo'' (à partir de son morceau My god dans Aqualung) désormais rituel depuis Wight, sur lequel il mêle quelques pièces de son répertoire déjà légendaire.
L'alchimie sonore de ce groupe est quasiment impossible à définir... Énergique, enveloppant et chaleureux, me contenterai-je de dire pour faire simple. C'est tout un univers, un parfum qui leur est propre, peuplé de vieux bardes et ménestrels. 'Prog-rock' est une étiquette commode, mais d'emblée réductrice et inadéquate, considérant la complexité de leur style musical (pourtant toujours immédiatement accessible). Le Tull, c'est le Tull...
Je suis bleu de l'inspiration folk-scottish-irish dans la période 70s. Et la voix particulière de IA, aussi ensorcelante que sa flûte magique, a toujours été une de mes préférées (certains y sont profondément allergiques). Grand guitariste acoustique, aussi.
2 looks pour Anderson pour ces deux concerts: barrés, anachroniques, énormissimes et marrants. Assortis à son cabotinage élisabéthain invétéré, prunelles exorbitées comprises.
Dès le premier album (This Was - 1968), on disait déjà: '' ils n'ont jamais eu l'air jeunes, ils ont toujours été vieux''. Alors qu'Anderson n'avait que 21 ans. Lorsque sort en 76 l'album Too old Rockn'roll, too young to die !, il en avait... 29.
3 morceaux pour Tampa:
- Spoiler:
3 morceaux pour MSG:
- Spoiler:
Chaque fois que j'en ai l'occasion, je reposte ces 2 extraits du live in Munich de 1983 (qui permit l'insolite rencontre entre Anderson et Fela Kuti + Jack Bruce ici sans basse mais aux claviers) :
- Spoiler:
Dernière édition par Bidibule le Dim 9 Fév 2014 - 16:32, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Notre musique
Addendum sur JT.
L'article de Lester Bangs pour Creem en 1973, Jethro Tull in Vietnam, n'est consultable sur le net dans son intégralité que sur Tull Press, une extension du site officiel de JT, où sont recensés tous les articles de presse de 68 à nos jours. Le sens du titre de cet article, c'est que la musique de JT, ça ressemble à la la ''musique folklorique vietnamienne''. C'est fin, dis donc, comme humour, mais pas très gentil pour les Vietnamiens, surtout. ça veut dire quoi? Que si JT c'est de la sheet-music, comme il le suggère non sans insistance (même s'il reconnaît que ce sont des professionnels compétents, et qui savent concevoir un show pour subjuguer les kids - et leur chouraver leur argent de poche), la première analogie avec cette musique qui se présente à son esprit, ce serait la musique folklorique vietnamienne: donc sheet-music aussi?
Aussi piquant ou fulgurant soit-il, ce trait, donc, est lourd d'une forme de racisme ethno-culturel assez douteux...
http://www.tullpress.com/crmay73.htm
Anderson a dû se marrer (mais d'un rire un peu 'jaune', qui sait) à l'époque en découvrant cette livraison de Bangs. Aka le grand critique musical-écrivain américain (que je trouve pas si terrible, perso. Scusi pour la prétention: il me semble que je peux écrire trois pages de Bangs le matin, à jeun, à deux doigts en me torchant avec les 3 autres. Non sérieux, on en a pas fait un peu trop avec Bangs? lol).
Bon, c'est assez drôle, par moments. N'empêche, la mauvaise foi, voire la mécompréhension, sont assez énormes.
Et d'après ce que j'ai pu lire ici et là, ça semblait être un trait distinctif éminent chez LB, aka l'homme qu'avait du goût (là où tous les autres n'avaient que des goûts de chiottes...). Ne s'est-il pas fait connaître en éreintant un disque de MC5, pour ensuite déclarer que c'était son groupe préféré? On semble ne plus compter les revirements à 360 degrés de Bangs dont les jugements se contredisaient perpétuellement et qui, aime-t-on à dire, utilisait sa machine à écrire comme un musicien, ce en quoi il était un véritable créateur de rock, dans l'héritage de la beat littérature et patati et patata...
Bangs préférait le jazz, en fait, lis-je aussi ça et là, et au fond semblait considérer, un peu comme une sorte de Holden Caulfield du gonzo, que le rock était assez bien le royaume de l'imposture, de l'escroquerie et de la bêtise. Y a un peu de vrai là-dedans, évidemment, mais ça, point n'est besoin d'être grand clerc pour le saisir... Alors, on a l'espèce de trajectoire de l'enfant brûlé épris d'innocence et de bonté, entretenant une sorte de relation d'amour/haine ambivalente avec ce monde du rock où il cherchait peut-être, comme un graal, un Zeitgeist, dont le topos serait la 'culture populaire', si ça veut encore dire quelque chose.
Homme passionné de musique, ne vivant que pour et par la musique, et qu'on représente littéralement transfusé, entre malédiction et rédemption, par tous ces disques qu'il aimaient, qui donnèrent un sens à sa vie ou la changèrent (comme Astral weeks, de Van Morrison). ça me paraît un brin surjoué.
Je me demande, entre autres, s'il avait une si bonne oreille musicale, Lester Bangs. A titre de ''critique rock''. Titre qu'il aurait certainement récusé, puisque son véritable objet, c'était peut-être l'écriture. Je ne sais pas, je suppute.
Mais là n'est pas mon propos. En lisant son article sur JT, deux choses me frappent:
1)
Le côté un peu 'mauvaise langue' : parce qu'il a de la culture musicale basée (en jazz notamment), il se fait fort de nous instruire que Ian Anderson a piqué tout son jeu, ses riffs, etc, de flûte, à Roland Kirk. Il laisse entendre qu'Anderson est sur ce point malhonnête, qu'il pourrait au moins rendre à César.
Et d'ironiser sur le fait que le grand Rahsaan (j'ai découvert il y a bien longtemps Kirk précisément grâce à Anderson, et j'ai tous ses disques aussi), s'il était, lui, le vrai, l'authentique, l'original mc Coy, cad ici le Wild man, au moins ne se commettait pas dans l'histrionisme consistant à plaquer sa flûte contre ses parties génitales, etc.
Perfidement, donc, il ajoute que s'il n'a pas pu s'entretenir directement avec Anderson sur ce déni d'influence supposé, il a eu une conversation avec le batteur de JT, Barriemore Barlow, lui confirmant indirectement un tel déni: leur musique proviendrait exclusivement de l'esprit et de l'expérience de JT. Complètement originale donc, transpose/traduit déjà (?) Bangs, sans précédents, n'étant redevable d'aucune tradition. Et Bangs ajoute que cette assertion, dans laquelle on ignore la part de ce qui fut dit et la part de ce qu'il y ajoute lui-même, représentait probablement le sentiment général circulant dans le groupe.
Bangs prend-il ici un peu les gens pour des cons? En excluant le cas, improbable dira-t-on, où il n'a pas jugé bon de poser sur sa platine This Was (68), il ne peut pas ignorer que l'hommage à Kirk (morceau: Serenade for a cuckoo) n'est qu'une parmi les nombreuses déclarations d'influence qu'Anderson ne cessa de multiplier dès le début. Dès ses premières interviews, en effet, il expliquait à tout journaliste de la presse pop-rock qu'il avait choisi la flûte après avoir écouté RRK. Et qu'il apprit à en jouer, en écoutant RRK, un an et demi à peine avant l'enregistrement du premier album (This Was, donc).
[ Le jeu de flûte d'Anderson, éminemment kirkien à ses débuts, et d'une virtuosité assez hallucinante si on pense qu'il avait appris à jouer de cet instrument en un an et demi, s'est par ailleurs complexifié assez tôt, et plus encore avec les années. Lorsqu'il se mit à explorer, notamment, les folklores (pas seulement anglo-saxons, mais aussi indiens, etc), élaborant pour cela de nouvelles techniques pour des types et conceptions de flûtes (tin whistle, bansurî, etc) très éloignées de la traversière. ]
Je trouve ce genre de manipe (au sujet de Kirk) pas très intègre, donc.
2)
Un autre passage de son article indique qu'il n'a strictement rien percuté de l'esprit et de l'intention initiaux de la grande pièce montée Thick as a brick (1972).
Il ironise en effet, en enfonçant lourdement le clou, sur l'escroquerie des Concept-albums en vogue à l'époque. Sorte de décadence ou de dégénérescence, donc, par l'hypertrophie prétentieuse masquant un vide musical désolant, du rock des origines. Du Rock pur, en son énergie et urgence adolescente, on imagine: on balance des morceaux de 2 à 3 minutes maxi. ça, c'était le rock des origines, selon l'antienne: on se prend pas le chou, on fonce et on balance la sauce, ce qui prouve qu'on est jeune et vivant et qu'on dit merde à tout. Etc. En fait, on le sait aussi, le format court des morceaux obéissait surtout à la contingence commerciale du passage en radio. Le morceau long étant l'apanage des disques de jazz lorsque le genre aborda les rives du free (Coltrane, Coleman, Shepp, etc etc), et qui, eux, ne passaient pas dans les radios (sauf les confidentielles, destinées à un public d'amateurs): fallait acheter les albums des compagnies dédiées à cette musique.
L'escroquerie supposée, ici, renvoie à un but commercial assez paradoxal et pas très convaincant sur le seul plan logique: à en croire Bangs, qui présente ici JT comme la dernière attraction en date pour ados décérébrés qui manquent l'école pour pas rater un concert de JT (on imagine assez mal ça, aujourd'hui, lol), le but pour les compagnies discographiques est de s'en mettre peu ou prou plein les poches en obligeant ces jeunes à claquer leurs économies dans des LPs à deux morceaux longs de 20 minutes de musique indigente, artificiellement gonflée pour le remplissage. You had to take the whole pie at once or not at all.
On imagine un raisonnement, là encore, habitant dans une mythologie fondamentaliste et orthodoxe du rock comme musique de l'urgence et de la vitesse, qui se consomme en 45 tours sur des platines pourraves-ça-passe-ou-ça-casse, etc.
Que l'éléphantesque prog-rock fasse la hype au moment où Bangs écrit son article, ça ne peut dans cet esprit de mythologie correspondre qu'à une mutation inquiétante signalant la dégradation du 'rock' premier, ou 'primitif' (comme pure énergie négatrice de la Culture majusculaire et pompeuse des adultes) et qui serait à la musique ce que la pure présence de la phonè platonienne serait à l'écriture médiate, disséminante, coupée du lien direct (séminal) avec la Vérité donnant son essence dans un accès direct, hors-gramme.
Les rockeurs ont la tête qui enfle, donc: ils se prennent pour des compositeurs sérieux, et infligent aux petits jeunes d'interminables pièces montées dont seul un homme sachant de quoi il parle parce qu'il a une Oreille musicale avertie et un goût assez raffiné sait percevoir la pauvreté et l'incurie. Oreille, Goût, et culture musicale: trois choses qui manquent finalement, dans sa logique, à ce public de jeunes veaux qui se ruent sans discernement sur ces escroqueries commerciales de Concept-albums.
Bizarre, cette ambivalence dans ses jugements de valeur - considérant sa dilection pour le rock brut dont on aime à dire qu'il fut le premier à le conceptualiser par le terme ''punk' (ce qui est faux, là aussi: ça vient de Zappa, en 66) :
on a ainsi l'impression que LB méprise un peu le public de la musique rock qu'il célèbre. Puisqu'au fond, cette musique pré-punk qu'il appelle de ses voeux (une musique qu'on peut jouer même si on ne se sait pas jouer de la musique, selon le slogan), il la réserve, l'assigne à un certain type de public-jeune (l'éternel public jeune rebelle, etc) incapable de distinguer, d'après lui, l'escroquerie musicale dans la sheet-progmusic prétentieuse. Et pourquoi, sinon par manque de culture musicale sérieuse (ici, par ex., leur méconnaissance de tout que c'est censé piquer honteusement au jazz, mais en le vitrifiant) ? manque qu'il stigmatise, donc, dans son ironie sur la hype autour de JT... Y a comme une torsion un peu perverse dans ces dogmes et déclarations à l'emporte-pièce qui jouent sur deux tableaux: fuck à la culture et en même temps fuck aux incultes qui confondent la merde et le caviar...
Mais quand bien même. Admettons la valeur de ce raisonnement plus ou moins masqué derrière l'attaque sur la cible de choix, offrant d'ailleurs la verge pour se faire fouetter: le prog-rock et ses concepts-albums.
Eh bien, en l'occurrence sur l'album Thick as a brick, Bangs se fourvoie sur toute la ligne. Il n'a rien compris, disais-je, à l'humour, au gag qui est à l'origine de TAAB:
L'histoire est pourtant connue, là aussi. On sait qu'Anderson récusa dès le début la qualification de l'album Aqualung (1971) comme Concept album. TAAB fut pensé comme une réplique ironique, à la fois au concept de Concept-album, et à la musique pratiquée à l'époque par Yes, Soft machine, Emerson-Lake-Palmer, etc. C'est, à la base, un foutage de gueule, qui formule précisément, à sa manière, par l'objet même, la critique que Bangs adresse à TAAB. Thick as a brick veut dire: "épais comme une brique''. Au sens de: "épais comme un pavé indigeste". C'est une expression qui signifie aussi ''borné, fermé, stupide, idiot''.
Le gag du disque, indépendamment de sa valeur musicale discutable et discutée, c'est la réponse de l'arrosé arroseur: vous m'accusiez d'avoir fait un concept-album? Je vais vous en faire un, de Concept-album. Un seul morceau de 45 minutes, seulement interrompu par l'obligation de passer de la face A à la face B. TAAB se présente, dans son Concept, comme un canular, une parodie du Concept-album: en pousser le bouchon, la surenchère, jusqu'à réaliser, en effet, le premier Concept-album radical - on n'avait jamais fait ça avant (un seul morceau sur un disque), qui joue réflexivement sur le concept de Concept-album tout en s'en moquant gentiment. Ainsi, le parangon même du Concept-album - qu'est resté TAAB dans l'esprit de bcp - fut en même temps sa ''déconstruction'' critique, si on peut appeler ça ainsi...
Album ironisant également sur les prétentions 'philosophiques' ou 'métaphysiques' pompeuses des Concepts-albums de ses collègues...
Là-encore, l'affaire est connue: l'album se présentait initalement sous la forme d'un immense journal (The St. Cleve Chronicle & Linwell Advertiser) à déplier, chroniquant un fait-divers: un enfant de 8 ans a écrit un long poème génial, reçoit un prix dans la commune de x (imaginaire), et se voit retirer ce prix après avoir prononcé un gros mot lors de la conférence de presse. L'idée est géniale, d'ailleurs, comme le journal. Dans un esprit tout à fait montypythonesque, tous les articles, brèves, infos, textes, encadrés (dont IA déclara que leur conception prit plus de temps que de composer et enregistrer l'album) sont remplis de double-sens, de jokes, renvoyant au texte chanté sur l'album: texte abscons et fumeux dont l'auteur est donc cet enfant-prodige, mais grossier: le fameux enfant-poète Gerald Bostock.
Dans les concerts, Ian Anderson poussait l'humour jusqu'à dérisionner le concept même du concert: interrompre soudain l'exécution de ce flot de musique et de poésie, par un téléphone sonnant sur un bureau. Quelqu'un réclamant de parler à une personne 'x' dans l'assistance. Comme si le concert n'avait d'importance que fort secondaire, une routine automatique, presque une corvée... Ce qui n'empêchait nullement le Tull d'être reconnu comme un des meilleurs groupes scéniques de l'histoire du rock.
Geste de provocation, et d'auto-dérision colossale, donc, auquel Lester Bangs n'a manifestement rien compris, là encore :
Il y avait donc, de toute évidence (sauf pour nombre de fans qui ont vraiment cru que l'histoire racontée dans le journal était vraie), dans cet album, aussi, une geste 'anti-establishment' (comme on disait à l'époque), l'establishment visé étant aussi (mais pas que) l'industrie du rock, sa prétention, et la hype - dans les compagnies discographiques - de Concept-albums fait par de Super-groupes.
La pique était aussi maligne que drôle et efficace. Car, vrai-faux ou faux-vrai Concept-album ou pas, TAAB offrait malgré tout une réelle fraicheur musicale, plus un humour, une dérision, un commentaire social acerbe, et une façon de ne pas se prendre au sérieux tout en se prenant au sérieux. Fraicheur, dérision et humour dont manquaient assez les supergroupes visés, se prenant trop au sérieux dans leurs 'performances' de virtuosité instrumentale et leurs prétentions 'mysticisantes' (Yes).
Aujourd'hui, on peut en prendre la mesure: les Concept-albums de l'époque ont mal vieilli, mais TAAB est resté pour bcp (et pas que les fans du Tull) à la fois LE Concept-album prototypal, le plus réussi, le moins ''boring''. Et dont la popularité ne s'est jamais démentie. Vivant, festif, un bijoux d'inventions, transitions, climats variés, où ça chante vraiment, où les orgues Hammond donnent de la chaleur, superbement joué et superbement composé. Même la poésie absconse, hermétique, hyper-intellectualiste pour de rire, a une réelle saveur poétique.
L'objet du litige, ou du différend: ci-dessous. Avec un très beau son (meilleur que sur mon cd, qui est pourtant remastérisé):
L'article de Lester Bangs pour Creem en 1973, Jethro Tull in Vietnam, n'est consultable sur le net dans son intégralité que sur Tull Press, une extension du site officiel de JT, où sont recensés tous les articles de presse de 68 à nos jours. Le sens du titre de cet article, c'est que la musique de JT, ça ressemble à la la ''musique folklorique vietnamienne''. C'est fin, dis donc, comme humour, mais pas très gentil pour les Vietnamiens, surtout. ça veut dire quoi? Que si JT c'est de la sheet-music, comme il le suggère non sans insistance (même s'il reconnaît que ce sont des professionnels compétents, et qui savent concevoir un show pour subjuguer les kids - et leur chouraver leur argent de poche), la première analogie avec cette musique qui se présente à son esprit, ce serait la musique folklorique vietnamienne: donc sheet-music aussi?
Aussi piquant ou fulgurant soit-il, ce trait, donc, est lourd d'une forme de racisme ethno-culturel assez douteux...
http://www.tullpress.com/crmay73.htm
It has always amazed me (he says) how you Americans can feed yourselves the worst kind of garbage and still survive, but now at last I think I understand. I don't like Jethro Tull either — I never have, not even when all my friends were bending my ear with This Was — but not, perhaps, for the same reasons which have driven you to such extremes.
I don't like them because you are right. They do sound like Vietnamese folk music, and I'm no folkie! I despise that jerky, over-rhythmic, open-ended clatter. Give me progressive jazz anytime — Peanuts Hucko, 'Big' Tiny Little — and I am happy. A man must move with the times, and the times demand bop: how can a man in my position say that bop is wrong? I didn't get here by swimming against the tide. I see the American GIs walking by the Palace every day with those bop records in their hands, and every once in a while I go down and ask them to show them to me. I speak to them in the language that they understand: 'What's the word, Thunderbird?' And they reply that the word is 'rebop'. All these records they show me, all of these people, Chuck Berry, Elvis Presley, the Rolling Stones, I have understood through my communication with your people, are rebop, be it good or bad.
But, as anyone can see, Vietnamese music is not rebop. It's not even bop. It's just something frozen and awkward, but insistent for all of that. These old cultures die hard. Which is why they still play that wretched noise in the rice paddies, and why something like Jethro Tull is popular with your people. Because some people, you know, just can't take rebop. And the reason for which I do not like Jethro Tull and, I would suspect, you do not like Jethro Tull is that they have no rebop!
Anderson a dû se marrer (mais d'un rire un peu 'jaune', qui sait) à l'époque en découvrant cette livraison de Bangs. Aka le grand critique musical-écrivain américain (que je trouve pas si terrible, perso. Scusi pour la prétention: il me semble que je peux écrire trois pages de Bangs le matin, à jeun, à deux doigts en me torchant avec les 3 autres. Non sérieux, on en a pas fait un peu trop avec Bangs? lol).
Bon, c'est assez drôle, par moments. N'empêche, la mauvaise foi, voire la mécompréhension, sont assez énormes.
Et d'après ce que j'ai pu lire ici et là, ça semblait être un trait distinctif éminent chez LB, aka l'homme qu'avait du goût (là où tous les autres n'avaient que des goûts de chiottes...). Ne s'est-il pas fait connaître en éreintant un disque de MC5, pour ensuite déclarer que c'était son groupe préféré? On semble ne plus compter les revirements à 360 degrés de Bangs dont les jugements se contredisaient perpétuellement et qui, aime-t-on à dire, utilisait sa machine à écrire comme un musicien, ce en quoi il était un véritable créateur de rock, dans l'héritage de la beat littérature et patati et patata...
Bangs préférait le jazz, en fait, lis-je aussi ça et là, et au fond semblait considérer, un peu comme une sorte de Holden Caulfield du gonzo, que le rock était assez bien le royaume de l'imposture, de l'escroquerie et de la bêtise. Y a un peu de vrai là-dedans, évidemment, mais ça, point n'est besoin d'être grand clerc pour le saisir... Alors, on a l'espèce de trajectoire de l'enfant brûlé épris d'innocence et de bonté, entretenant une sorte de relation d'amour/haine ambivalente avec ce monde du rock où il cherchait peut-être, comme un graal, un Zeitgeist, dont le topos serait la 'culture populaire', si ça veut encore dire quelque chose.
Homme passionné de musique, ne vivant que pour et par la musique, et qu'on représente littéralement transfusé, entre malédiction et rédemption, par tous ces disques qu'il aimaient, qui donnèrent un sens à sa vie ou la changèrent (comme Astral weeks, de Van Morrison). ça me paraît un brin surjoué.
Je me demande, entre autres, s'il avait une si bonne oreille musicale, Lester Bangs. A titre de ''critique rock''. Titre qu'il aurait certainement récusé, puisque son véritable objet, c'était peut-être l'écriture. Je ne sais pas, je suppute.
Mais là n'est pas mon propos. En lisant son article sur JT, deux choses me frappent:
1)
Le côté un peu 'mauvaise langue' : parce qu'il a de la culture musicale basée (en jazz notamment), il se fait fort de nous instruire que Ian Anderson a piqué tout son jeu, ses riffs, etc, de flûte, à Roland Kirk. Il laisse entendre qu'Anderson est sur ce point malhonnête, qu'il pourrait au moins rendre à César.
Et d'ironiser sur le fait que le grand Rahsaan (j'ai découvert il y a bien longtemps Kirk précisément grâce à Anderson, et j'ai tous ses disques aussi), s'il était, lui, le vrai, l'authentique, l'original mc Coy, cad ici le Wild man, au moins ne se commettait pas dans l'histrionisme consistant à plaquer sa flûte contre ses parties génitales, etc.
Perfidement, donc, il ajoute que s'il n'a pas pu s'entretenir directement avec Anderson sur ce déni d'influence supposé, il a eu une conversation avec le batteur de JT, Barriemore Barlow, lui confirmant indirectement un tel déni: leur musique proviendrait exclusivement de l'esprit et de l'expérience de JT. Complètement originale donc, transpose/traduit déjà (?) Bangs, sans précédents, n'étant redevable d'aucune tradition. Et Bangs ajoute que cette assertion, dans laquelle on ignore la part de ce qui fut dit et la part de ce qu'il y ajoute lui-même, représentait probablement le sentiment général circulant dans le groupe.
Anderson has always trotted out old Roland Kirk riffs: flute vocalisms, overblowing, even the histrionics which became the eye of his stage business. Roland Kirk never to my knowledge stuck his flute between his legs in the crudest sort of phallic stage ploy, as Anderson does. But Roland Kirk was the original Wild Man of the concert flute, and Anderson should admit the debt he owes him.
I doubt if he would. I was unable to talk to him, but I spoke to Jethro drummer Barrie Barlow in the hotel bar after a gig last spring, and he scoffed at the idea of Ian being influenced by Kirk or anyone else. Their music, he went on, came totally out of the minds and experience of Jethro Tull, had no precedents, fit into no tradition, and was completely original. Which probably represents the general sentiments within the band.
Bangs prend-il ici un peu les gens pour des cons? En excluant le cas, improbable dira-t-on, où il n'a pas jugé bon de poser sur sa platine This Was (68), il ne peut pas ignorer que l'hommage à Kirk (morceau: Serenade for a cuckoo) n'est qu'une parmi les nombreuses déclarations d'influence qu'Anderson ne cessa de multiplier dès le début. Dès ses premières interviews, en effet, il expliquait à tout journaliste de la presse pop-rock qu'il avait choisi la flûte après avoir écouté RRK. Et qu'il apprit à en jouer, en écoutant RRK, un an et demi à peine avant l'enregistrement du premier album (This Was, donc).
[ Le jeu de flûte d'Anderson, éminemment kirkien à ses débuts, et d'une virtuosité assez hallucinante si on pense qu'il avait appris à jouer de cet instrument en un an et demi, s'est par ailleurs complexifié assez tôt, et plus encore avec les années. Lorsqu'il se mit à explorer, notamment, les folklores (pas seulement anglo-saxons, mais aussi indiens, etc), élaborant pour cela de nouvelles techniques pour des types et conceptions de flûtes (tin whistle, bansurî, etc) très éloignées de la traversière. ]
Je trouve ce genre de manipe (au sujet de Kirk) pas très intègre, donc.
2)
Un autre passage de son article indique qu'il n'a strictement rien percuté de l'esprit et de l'intention initiaux de la grande pièce montée Thick as a brick (1972).
Il ironise en effet, en enfonçant lourdement le clou, sur l'escroquerie des Concept-albums en vogue à l'époque. Sorte de décadence ou de dégénérescence, donc, par l'hypertrophie prétentieuse masquant un vide musical désolant, du rock des origines. Du Rock pur, en son énergie et urgence adolescente, on imagine: on balance des morceaux de 2 à 3 minutes maxi. ça, c'était le rock des origines, selon l'antienne: on se prend pas le chou, on fonce et on balance la sauce, ce qui prouve qu'on est jeune et vivant et qu'on dit merde à tout. Etc. En fait, on le sait aussi, le format court des morceaux obéissait surtout à la contingence commerciale du passage en radio. Le morceau long étant l'apanage des disques de jazz lorsque le genre aborda les rives du free (Coltrane, Coleman, Shepp, etc etc), et qui, eux, ne passaient pas dans les radios (sauf les confidentielles, destinées à un public d'amateurs): fallait acheter les albums des compagnies dédiées à cette musique.
L'escroquerie supposée, ici, renvoie à un but commercial assez paradoxal et pas très convaincant sur le seul plan logique: à en croire Bangs, qui présente ici JT comme la dernière attraction en date pour ados décérébrés qui manquent l'école pour pas rater un concert de JT (on imagine assez mal ça, aujourd'hui, lol), le but pour les compagnies discographiques est de s'en mettre peu ou prou plein les poches en obligeant ces jeunes à claquer leurs économies dans des LPs à deux morceaux longs de 20 minutes de musique indigente, artificiellement gonflée pour le remplissage. You had to take the whole pie at once or not at all.
On imagine un raisonnement, là encore, habitant dans une mythologie fondamentaliste et orthodoxe du rock comme musique de l'urgence et de la vitesse, qui se consomme en 45 tours sur des platines pourraves-ça-passe-ou-ça-casse, etc.
Que l'éléphantesque prog-rock fasse la hype au moment où Bangs écrit son article, ça ne peut dans cet esprit de mythologie correspondre qu'à une mutation inquiétante signalant la dégradation du 'rock' premier, ou 'primitif' (comme pure énergie négatrice de la Culture majusculaire et pompeuse des adultes) et qui serait à la musique ce que la pure présence de la phonè platonienne serait à l'écriture médiate, disséminante, coupée du lien direct (séminal) avec la Vérité donnant son essence dans un accès direct, hors-gramme.
Les rockeurs ont la tête qui enfle, donc: ils se prennent pour des compositeurs sérieux, et infligent aux petits jeunes d'interminables pièces montées dont seul un homme sachant de quoi il parle parce qu'il a une Oreille musicale avertie et un goût assez raffiné sait percevoir la pauvreté et l'incurie. Oreille, Goût, et culture musicale: trois choses qui manquent finalement, dans sa logique, à ce public de jeunes veaux qui se ruent sans discernement sur ces escroqueries commerciales de Concept-albums.
Bizarre, cette ambivalence dans ses jugements de valeur - considérant sa dilection pour le rock brut dont on aime à dire qu'il fut le premier à le conceptualiser par le terme ''punk' (ce qui est faux, là aussi: ça vient de Zappa, en 66) :
on a ainsi l'impression que LB méprise un peu le public de la musique rock qu'il célèbre. Puisqu'au fond, cette musique pré-punk qu'il appelle de ses voeux (une musique qu'on peut jouer même si on ne se sait pas jouer de la musique, selon le slogan), il la réserve, l'assigne à un certain type de public-jeune (l'éternel public jeune rebelle, etc) incapable de distinguer, d'après lui, l'escroquerie musicale dans la sheet-progmusic prétentieuse. Et pourquoi, sinon par manque de culture musicale sérieuse (ici, par ex., leur méconnaissance de tout que c'est censé piquer honteusement au jazz, mais en le vitrifiant) ? manque qu'il stigmatise, donc, dans son ironie sur la hype autour de JT... Y a comme une torsion un peu perverse dans ces dogmes et déclarations à l'emporte-pièce qui jouent sur deux tableaux: fuck à la culture et en même temps fuck aux incultes qui confondent la merde et le caviar...
In any case, they've earned the right to be arrogant. Aqualung was a giant and the follow-up, Thick As A Brick, was over a year in the making and even bigger. Bigger in every way: the only time in rock history previous to this that a single song had covered two sides of an LP was Canned Heat's 'Refried Boogie' on Livin' The Blues, and that was just an extended jam. 'Brick' was a moose of a whole other hue: a series of variations (though they really didn't vary enough to sustain forty minutes) on a single, simple theme, which began as a sort of wistful English folk melody and wound through march tempos, high energy guitar, glockenspiels, dramatic staccato outbursts like something from a movie soundtrack and plenty of soloing by Anderson, all the way from the top of side one to the end of the album.
Mais quand bien même. Admettons la valeur de ce raisonnement plus ou moins masqué derrière l'attaque sur la cible de choix, offrant d'ailleurs la verge pour se faire fouetter: le prog-rock et ses concepts-albums.
Eh bien, en l'occurrence sur l'album Thick as a brick, Bangs se fourvoie sur toute la ligne. Il n'a rien compris, disais-je, à l'humour, au gag qui est à l'origine de TAAB:
L'histoire est pourtant connue, là aussi. On sait qu'Anderson récusa dès le début la qualification de l'album Aqualung (1971) comme Concept album. TAAB fut pensé comme une réplique ironique, à la fois au concept de Concept-album, et à la musique pratiquée à l'époque par Yes, Soft machine, Emerson-Lake-Palmer, etc. C'est, à la base, un foutage de gueule, qui formule précisément, à sa manière, par l'objet même, la critique que Bangs adresse à TAAB. Thick as a brick veut dire: "épais comme une brique''. Au sens de: "épais comme un pavé indigeste". C'est une expression qui signifie aussi ''borné, fermé, stupide, idiot''.
Le gag du disque, indépendamment de sa valeur musicale discutable et discutée, c'est la réponse de l'arrosé arroseur: vous m'accusiez d'avoir fait un concept-album? Je vais vous en faire un, de Concept-album. Un seul morceau de 45 minutes, seulement interrompu par l'obligation de passer de la face A à la face B. TAAB se présente, dans son Concept, comme un canular, une parodie du Concept-album: en pousser le bouchon, la surenchère, jusqu'à réaliser, en effet, le premier Concept-album radical - on n'avait jamais fait ça avant (un seul morceau sur un disque), qui joue réflexivement sur le concept de Concept-album tout en s'en moquant gentiment. Ainsi, le parangon même du Concept-album - qu'est resté TAAB dans l'esprit de bcp - fut en même temps sa ''déconstruction'' critique, si on peut appeler ça ainsi...
Album ironisant également sur les prétentions 'philosophiques' ou 'métaphysiques' pompeuses des Concepts-albums de ses collègues...
Là-encore, l'affaire est connue: l'album se présentait initalement sous la forme d'un immense journal (The St. Cleve Chronicle & Linwell Advertiser) à déplier, chroniquant un fait-divers: un enfant de 8 ans a écrit un long poème génial, reçoit un prix dans la commune de x (imaginaire), et se voit retirer ce prix après avoir prononcé un gros mot lors de la conférence de presse. L'idée est géniale, d'ailleurs, comme le journal. Dans un esprit tout à fait montypythonesque, tous les articles, brèves, infos, textes, encadrés (dont IA déclara que leur conception prit plus de temps que de composer et enregistrer l'album) sont remplis de double-sens, de jokes, renvoyant au texte chanté sur l'album: texte abscons et fumeux dont l'auteur est donc cet enfant-prodige, mais grossier: le fameux enfant-poète Gerald Bostock.
Dans les concerts, Ian Anderson poussait l'humour jusqu'à dérisionner le concept même du concert: interrompre soudain l'exécution de ce flot de musique et de poésie, par un téléphone sonnant sur un bureau. Quelqu'un réclamant de parler à une personne 'x' dans l'assistance. Comme si le concert n'avait d'importance que fort secondaire, une routine automatique, presque une corvée... Ce qui n'empêchait nullement le Tull d'être reconnu comme un des meilleurs groupes scéniques de l'histoire du rock.
Geste de provocation, et d'auto-dérision colossale, donc, auquel Lester Bangs n'a manifestement rien compris, là encore :
The whole thing was built around a longish poem by Anderson, which itself set new records in the Tull canon of lofty sentiments and Biblically righteous denunciations of contemporary mores. The very first line was "I really don't mind if you sit this one out," a classic hook which set the tone for the entire piece, which was crammed with couplets like
The sandcastle virtues are all swept away
In the tidal destruction of the moral melee
Where was this stuff coming from, anyway, and what did it say about the way not only Anderson and Tull but perhaps most of all their audience related to the world around them? Did they really feel that self-righteous about things in general? Or was it, like 'American Pie', just a bunch of words that could have as much meaning as you wanted to invest or none at all, and happened to fit the music nicely? Ask a Tull freak and you'll get a blank look; most of them, it seems, have never stopped to analyze it. They just know what they like, which is fine.
Il y avait donc, de toute évidence (sauf pour nombre de fans qui ont vraiment cru que l'histoire racontée dans le journal était vraie), dans cet album, aussi, une geste 'anti-establishment' (comme on disait à l'époque), l'establishment visé étant aussi (mais pas que) l'industrie du rock, sa prétention, et la hype - dans les compagnies discographiques - de Concept-albums fait par de Super-groupes.
La pique était aussi maligne que drôle et efficace. Car, vrai-faux ou faux-vrai Concept-album ou pas, TAAB offrait malgré tout une réelle fraicheur musicale, plus un humour, une dérision, un commentaire social acerbe, et une façon de ne pas se prendre au sérieux tout en se prenant au sérieux. Fraicheur, dérision et humour dont manquaient assez les supergroupes visés, se prenant trop au sérieux dans leurs 'performances' de virtuosité instrumentale et leurs prétentions 'mysticisantes' (Yes).
Aujourd'hui, on peut en prendre la mesure: les Concept-albums de l'époque ont mal vieilli, mais TAAB est resté pour bcp (et pas que les fans du Tull) à la fois LE Concept-album prototypal, le plus réussi, le moins ''boring''. Et dont la popularité ne s'est jamais démentie. Vivant, festif, un bijoux d'inventions, transitions, climats variés, où ça chante vraiment, où les orgues Hammond donnent de la chaleur, superbement joué et superbement composé. Même la poésie absconse, hermétique, hyper-intellectualiste pour de rire, a une réelle saveur poétique.
L'objet du litige, ou du différend: ci-dessous. Avec un très beau son (meilleur que sur mon cd, qui est pourtant remastérisé):
Dernière édition par Bidibule le Lun 10 Fév 2014 - 20:14, édité 12 fois
Invité- Invité
Re: Notre musique
Hi Jerzy, merci pour tous ces liens JT; ça va prendre du temps d'écouter.
- Cela va sans dire : pas du tout d'accord avec toi en ce qui concerne la valeur de critique-écrivain-rock de Lester Bangs (peut-être que je le dirai plus longuement avec ton texte), sinon, c'est infiniment plus marrant, riche, intéressant et tout, te lire discutant JT avec Lester Bangs, que réexpliquant pour la cent millième fois à slimfast... Perte de temps et d'énergie; comme disait l'autre, ne jamais s'expliquer : écrire...Qui écrit doit savoir qu'il ne sera jamais compris (et quel intérêt cela aurait, être compris Être lu, c'est déjà merveilleux. ); désir rousseauiste, de présence; la transparence des cœurs, des consciences, des pensées...(on avait en souvent parlé)...
-Si tu peux nous faire des textes comme ça, et des meilleurs que ceux de Lester Bangs, sur le cinoche, ou sur tout autre sujet qui te plaira, on est tous preneurs aux spectres... tu parles; on changera même de nom : screem...
we all screem for screem magazine...
"I know no one's going to show me everything
We all come and go unknown
Each so deep and superficial"
- Cela va sans dire : pas du tout d'accord avec toi en ce qui concerne la valeur de critique-écrivain-rock de Lester Bangs (peut-être que je le dirai plus longuement avec ton texte), sinon, c'est infiniment plus marrant, riche, intéressant et tout, te lire discutant JT avec Lester Bangs, que réexpliquant pour la cent millième fois à slimfast... Perte de temps et d'énergie; comme disait l'autre, ne jamais s'expliquer : écrire...Qui écrit doit savoir qu'il ne sera jamais compris (et quel intérêt cela aurait, être compris Être lu, c'est déjà merveilleux. ); désir rousseauiste, de présence; la transparence des cœurs, des consciences, des pensées...(on avait en souvent parlé)...
-Si tu peux nous faire des textes comme ça, et des meilleurs que ceux de Lester Bangs, sur le cinoche, ou sur tout autre sujet qui te plaira, on est tous preneurs aux spectres... tu parles; on changera même de nom : screem...
we all screem for screem magazine...
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Dernière édition par Borges le Lun 10 Fév 2014 - 10:57, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
Salut Borges, merci pour ton feedback. J'en ai tenu compte. J'ai corrigé plusieurs trucs, enlevé les passages trop tendancieux, qui pourraient s'avérer blessants vis à vis de LB, et placé la version 'finalisée' ici:
http://mainoptique.blogspot.be/2014/02/lester-bangs-meets-vietnames-folk-music.html
Il reste bien des choses contestables et discutables, dans mon propos, j'en conviens - évidemment, évidemment, lol.
Mais pour la démo précise du fait que LB a rien capté à l'esprit de TAAB, là, je pense que c'est irréfutable.
http://mainoptique.blogspot.be/2014/02/lester-bangs-meets-vietnames-folk-music.html
Il reste bien des choses contestables et discutables, dans mon propos, j'en conviens - évidemment, évidemment, lol.
Mais pour la démo précise du fait que LB a rien capté à l'esprit de TAAB, là, je pense que c'est irréfutable.
Invité- Invité
Re: Notre musique
On sait peu que plusieurs morceaux figurant sur Aqualung (1971, leur album le plus réputé) étaient déjà enregistrés, un an plus tôt, dans des versions bcp plus belles, mieux enregistrées, et plus longues aussi.
Comme en témoignent ci-dessous cette version de Wond'ring aloud, again (cf. 1, 1b et 1c) - juste belle à tomber - et celle de My god ( cf. 4) - stupéfiante.
Un des probs d'Aqualung fut qu'il fut très mal enregistré (cf. 2). Les chansons sont belles (pour la plupart), mais je n'y aime pas du tout le son (suraigu, criard, crachotant, sans relief aucun, basses inexistantes, voix de IA ruinée, hachée-menue...). Les remastérisations successives n'ont hélas jamais rien pu y changer. Les dernières en date étant même pires - si possible - que les vinyles, à force de réducteurs de bruit se surajoutant à des augmentateurs de bruit, du nettoyage de chaque piste overdubbée ne laissant subsister qu'une dynamique squelettique sur pas mal de morceaux... (cf. 3)
(3) Ceci est un remastering...
(3)
(1) Version de Wond'ring aloud, 1970, studios Morgan.
(1b) Version 1971: 1'54'', et la mieux épargnée de l'album du point de vue technique (sans doute peu d'overdubbing).
(1c)
(2)
(4)
Version de My god 1970, studios Morgan.
Honnêtement... Comparez le son. Comparez cette bombe sonique (bien plus audacieuse et 'dervishiquement' planante, presque free-jazz) à la version rachitique, crachotante, et 'proto-moyenâgeuse' de 71 (cf. 5).
(5)
... Ajoutez à tout cela des songs admirables, qui devaient figurer sur l'édition originale (réintégrés dans l'édition 2011 du 40è anniversaire) : Life is a long song, Up the pool, Just trying to be, Dr Bogenbroom ... (cf. 6)
Vous comprenez alors que Aqualung aurait dû être un bien plus grand album encore...
(6)
Comme en témoignent ci-dessous cette version de Wond'ring aloud, again (cf. 1, 1b et 1c) - juste belle à tomber - et celle de My god ( cf. 4) - stupéfiante.
Un des probs d'Aqualung fut qu'il fut très mal enregistré (cf. 2). Les chansons sont belles (pour la plupart), mais je n'y aime pas du tout le son (suraigu, criard, crachotant, sans relief aucun, basses inexistantes, voix de IA ruinée, hachée-menue...). Les remastérisations successives n'ont hélas jamais rien pu y changer. Les dernières en date étant même pires - si possible - que les vinyles, à force de réducteurs de bruit se surajoutant à des augmentateurs de bruit, du nettoyage de chaque piste overdubbée ne laissant subsister qu'une dynamique squelettique sur pas mal de morceaux... (cf. 3)
(3) Ceci est un remastering...
(3)
- Spoiler:
Etc
'See what i mean?
(1) Version de Wond'ring aloud, 1970, studios Morgan.
(1b) Version 1971: 1'54'', et la mieux épargnée de l'album du point de vue technique (sans doute peu d'overdubbing).
- Spoiler:
(1c)
Si Ian Anderson parvient à trouver un claviériste, il rencontre un autre problème lié à la composition du groupe : le bassiste original, Glenn Cornick, qui fait partie de Jethro Tull depuis sa formation en 1967, est viré du groupe après la tournée américaine de 1970. Anderson justifie cette décision qu'il a prise lui-même par les riffs lourds de la basse de Cornick, qui ne s'adaptent pas au son orienté rock progressif que recherche le groupe à l'époque. En vérité, l'une des raisons principales de l'éviction du bassiste est son style de vie, jugé inadéquat par Anderson ; le tempérament festif de Cornick pendant la tournée américaine, ainsi que son recours à la drogue et à l'alcool, entre autres, poussent le leader de Jethro Tull à l'écarter de la formation. Cependant, avant son départ, Cornick participe à la composition de plusieurs chansons qui apparaîtront sur l'album, dont Wond'ring Again, la version originale de Wond'ring Aloud, cinquième piste de l'album.
Cornick enregistre également une première version de My God avec le groupe, qui ne sera finalement pas incluse sur l'album à sa sortie (4), Note 1. Le bassiste exprime d'ailleurs son incompréhension vis-à-vis de la décision d'Anderson d'écarter cette dernière : « C'était une excellente version qui n'a pas été incluse sur l'album. Je ne sais pas pourquoi Ian a modifié une grande partie des paroles. Je me rappelle, en tant que membre du groupe, que nous la jouions pour plus d'un an. J'étais très accoutumé à la chanson et je pense que nous l'interprétions très bien. Nous avions aussi enregistré quelques autres morceaux, mais leur titre m'était inconnu » (Wiki)
(2)
Pour le lieu, si Jethro Tull est habitué aux Studios Morgan (où sont enregistrés ses deux précédents albums Stand Up et Benefit), le groupe opte cette fois pour les Island Studios, à Basing Street, le lieu étant affilié à leur label Chrysalis Records. Jethro Tull rencontre Led Zeppelin, autre célèbre groupe de hard rock britannique, qui enregistrait son quatrième album au même moment.
Deux studios étant disponibles, Jethro Tull obtiennent le plus large, Led Zeppelin préférant travailler dans le petit. Consistant en une ancienne église, les Island Studios disposent des dernières innovations en termes d'enregistrement. Néanmoins, Ian Anderson exprimera par la suite son insatisfaction vis-à-vis du lieu, se plaignant de la mauvaise qualité sonore, jugeant que tout semblait « discordant » et « désagréable », rendant l'enregistrement assez difficile8. De plus, le mastering pose quelques problèmes, Ian Anderson n'étant pas satisfait du résultat final des sessions. Plusieurs essais sont donc réalisés pour aboutir à un niveau de qualité sonore convenable. En outre, le label de Jethro Tull impose des délais assez serrés au groupe pour l'enregistrement de l'album, n'excédant pas « trois ou quatre semaines ». Ian Anderson évoque aussi l'utilisation fréquente de la technique de l'overdubbing (ou re-recording), consistant à enregistrer le chant et l'orchestre séparément... (Wiki)
(4)
Version de My god 1970, studios Morgan.
Honnêtement... Comparez le son. Comparez cette bombe sonique (bien plus audacieuse et 'dervishiquement' planante, presque free-jazz) à la version rachitique, crachotante, et 'proto-moyenâgeuse' de 71 (cf. 5).
(5)
- Spoiler:
... Ajoutez à tout cela des songs admirables, qui devaient figurer sur l'édition originale (réintégrés dans l'édition 2011 du 40è anniversaire) : Life is a long song, Up the pool, Just trying to be, Dr Bogenbroom ... (cf. 6)
Vous comprenez alors que Aqualung aurait dû être un bien plus grand album encore...
(6)
- Spoiler:
Invité- Invité
Re: Notre musique
La très belle Sarah Nixey (ex-Black Box Recorder, groupe grinçant et caustique de la fin de la brit pop monté avec Luke Haines et le batteur de Jesus and Mary Chain) a sorti il ya deux ans un albums "Little Tin Soldier", passé complètement inaperçu, mais qui semble fort intéressant vu ce titre ci-dessus
(ils ont vu la Nuit du Chasseur)
Invité- Invité
Re: Notre musique
"There is a point below zero
Where the sun can see the land
Six hundred unknown heroes
Lay dead in the sand"
la version d'Iron Maiden est d'un grotesque...
Where the sun can see the land
Six hundred unknown heroes
Lay dead in the sand"
la version d'Iron Maiden est d'un grotesque...
Borges- Messages : 6044
Re: Notre musique
http://www.buzzfeed.com/perpetua/which-90s-indie-band-are-you
Baldanders- Messages : 351
Re: Notre musique
Quand j'ai lu que Scott Asheton était mort, je me suis repassé ce morceau:
et celui-là:
et celui-là:
Eyquem- Messages : 3126
Re: Notre musique
y a de grands et beaux moments dans ce live blockbuster, mais military madness (24 : 50) les transcende tous, selon moi, en ce moment et pour toujours, la certitude esthétique étant toujours un moment subjectivement vécu comme éternel, quel que soit le sens que l'on donne à ce mot, qui n'en n'a pas. La chanson est belle, le sujet, la voix de nash. Mais comme dans tous les grands moments live là n'est pas la beauté, la force du truc. Elle est dans l'intensité de la vie, l'extase qu'on éprouve à regarder, écouter, et qui tient à des riens, un geste, un regard, un pas : on ne peut pas regarder david crosby (sa bonhomie presque de simplet; joyeux les simples d'esprit car le royaume est à eux...) sans expérimenter que la vie est bonne, sans éprouver un amour musical de dieu, à quoi spinoza n'avait pas pensé.... c'est pas pour rien qu'on appelle ça du live, on se sent vivant, plus que vivant, on se sent sur-vivant, au-delà des contingences de l'existence; nous sentons que nous sommes éternels, destinés à faire de grandes choses, monter sur scène, jouer devant 100000 personnes; et plus encore, à ne rien vouloir, parce que nous sommes, nous vivons. Tout est bien.
la question est : comment peut-on chanter la tristesse, la folie de la guerre de manière aussi joyeuse...?
Military madness
Is killing your country
So much sadness
Between you and me
la réponse est dans DHLawrence.
Borges- Messages : 6044
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