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Les Invisibles (S. Lifshitz - 2012)

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Les Invisibles (S. Lifshitz - 2012) Empty Re: Les Invisibles (S. Lifshitz - 2012)

Message par Invité Sam 29 Déc 2012 - 20:19

moi j'ai vu le doc de la paire Lifshitz/Bouquet les invisibles et j'ai trouvé ça vachement bien tous ces mots de vieux pour parler de la façon dont ils ont disposé de leur corps envers et contre tout - pas pour être devant une caméra justement, il y a une saturation de la fiction dont tu témoignes plus haut - mais pour en jouir intimement quand les caméras s'éteignent. C'est très communicatif et en cela militant, si tu vois ce que je veux dire. à noter des images d'archives complètement délirantes sur des groupes de libération homosexuelle que je n'avais jamais vues et un plan sidérant, magnifiquement amené sur une table banale en bois brut sur laquelle ont été faits des avortements, que l'on voit presque - ça fait écho à la naissance assistée par un mec d'un poussin dans sa coquille au début du film - par une femme ayant crée chez elle à 40 ans, l'âge où elle est née dit-elle, une cellule clandestine d'avortements. oui vraiment bien.

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Message par adeline Mar 1 Jan 2013 - 18:19

Ah oui, cette femme est un beau personnage du film de Lifshitz. Et c'est un bon film. Maintenant, il est assez simple, interviews, archives, scènes de vie pas vraiment très intéressantes (sauf cette naissance du poussin du début). Les histoires sont belles et émouvantes, surtout les histoires d'amour et de liberté, moins celles de militantismes pures qui me semblaient un peu convenues. Mais le film n'est pas plus que ça, un recueil de témoignages assez léché, un peu trop léché.

Ce qui m'a le plus émue, la force des Invisibles, c'est la vieillesse, évidemment. Le lien entre le corps, le désir au passé et au présent, le désir passé ou présent, qui n'est plus forcément un désir du corps. Il y a une telle fragilité dans ces personnages lorsque, sans que rien ne le laisse présager, ils se mettent, parfois, à parler de leur amour au passé.

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Message par Invité Mar 1 Jan 2013 - 18:29

moi j'ai été très saisi du tutoiement que je recevais chaque fois comme un indice de bienveillance à mon égard de spectateur.
l'homme le plus vieux, celui qui n'a qu'un oeil m'a beaucoup bouleversé par son naturel et l'espèce de tour "cosmogonique" qu'il avait fait de l'humanité.
la scène aussi à la fin entre les deux hommes sur le bateau au sortir du vieux port qui ont un air dandy qui ne peut masquer leur attachement.
oui je suis d'accord avec toi il ne reste qu'un témoignage dont pour ma part j'ai particulièrement aimé le ton. J'aime parler ou entendre parler d'intimité et ici c'est pile-poil.
( j'ai trouvé ratée la scène de repas chez la "faiseuse d'ange")

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Message par adeline Mar 1 Jan 2013 - 19:11

Ah bah voilà, c'est à cette scène que je pense, tout à fait nulle et inutile. Par contre, je suis d'accord avec toi, le vieux monsieur à un seul œil est incroyable, il est d'une liberté et d'un ton assez surprenants, beaux, l'autre couples de vieux messieurs est émouvant, justement leur désir est unique, étonnant. Les portraits de couples sont émouvants.
Non, c'est vrai il y a des choses très très belles dans le film, mais il aurait gagné à resserrer son propos sur l'amour, le désir et la vieillesse, et à ne parler qu'en creux des combats pour la visibilité, la reconnaissance, c'est comme s'il n'arrivait pas à marier le tout, à faire se répondre ces différentes strates. Et puis c'est quand même trop léché, trop parfait, même si c'est une critique idiote à faire.

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Message par Invité Mar 1 Jan 2013 - 20:36

trop léché parce que c'est en plan fixe ? Je trouve qu'il y a aussi des plans d'extérieur à la Depardon, intéressants sur le vieux paysan par exemple qui ne dévie pas de sa problématique très positive. En fait ce qui est marrant est qu'il a "l'oeil" sur tout, ses brebis, ses affects, la société et il est d'un naturel et d'une nature revigorants. J'ai bien aimé à une ou deux reprises dans la voiture des plans de coupe ou tandis que l'équipe se déplace le ciel menace, est noir les essuie-glaces fonctionnent. Là je me suis demandé ou le cinéaste allait, d'où étaient ces personnes qu'il interviewait et pourquoi ce très petit nombre. Le film pose des questions sur la difficulté d'avoir cette partie "visible" des invisibles.
Je me suis dit aussi que le film suivait ses personnages. A la militante ces histoires d'archives complètement inédites pour moi et donc intéressantes. Le repas je l'ai trouvé raté car elle est noyée dans la masse, sa famille avec des rires de connivence idiots et des préoccupations qui d'un coup deviennent surfaites comme la psychanalyse, tant elle était, elle juste avant, plein champ, dans une absolue adhésion à son récit.

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Message par Invité Dim 6 Oct 2013 - 10:48

Dans Bambi c'est aussi la question du nom, qu'enfant il ne veut pas prononcer alors que sa mère l'y oblige. Et puis un jour, un jouir, quelqu'un ne l'appelle plus Jean-Pierre mais Jean-Py. Cet écart, à la marge, lui fait entrevoir une autre identité possible. Elle a 17 ou 18 ans quitte l'Algérie et s'assumera femme.
Elle en fait le récit devant la caméra de Lifschitz de façon très intelligente et passionnante. Elle est belle, a beaucoup de personnalité, du chien. Il l'a filme aussi de retour à Alger longtemps après l'avoir quittée. Parfois, elle montre un lieu, elle commente, parfois elle est filmée de trois-quarts ou de dos au dessus du port au milieu d'hommes qui discutent-là. Ces plans muets sur le souvenir, le temps passé sont très beaux.
En revanche je déplore dans ce documentaire la présence d'images d'archives, dans le cabaret parisien où elle s'est produite - la promiscuité, le voyeurisme, quelle horreur - peu nombreuses et moches, qui sont repassées et qui affadissent tout ce qu'avait d'un peu exemplaire et de mythique l'aventure de Bambi. C'est dommage.

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Message par Invité Dim 6 Oct 2013 - 11:52

ce que j'aime dans ce cas (le film peut être vu comme un cas) c'est l'humilité de cette bonne femme qui a transgressé la loi et qui pourtant n'en fait rien contrairement à ces porteurs de pancartes des manifs donneurs de leçons, derechef à la pointe de la contestation et ne tardent quand même pas trop pour aller toucher les allocs derrière. Il y a une espèce de courage qu'on croise chez certaines personnes et qui est bien représenté ici. C'est le genre de film qui fait une brèche dans une communauté pour l'ouvrir. C'est pas rien.

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