les artistes
+4
balthazar claes
DB
madame peel
adeline
8 participants
Page 34 sur 39
Page 34 sur 39 • 1 ... 18 ... 33, 34, 35 ... 39
Re: les artistes
Des points répartis comme des confettis en suspension irrégulière se détachent sur un fond noir qu'ils envahissent totalement. Bien qu'immense la photo semble pourtant ne saisir qu'une parcelle de la multitude. Ces taches lumineuses correspondent aux innombrables spectateurs rassemblés pour écouter Madonna en 2001 à Los Angeles.
Ont ils allumé leurs briquets ? S'agit-il de l'effet de flash ou de balayage des projecteurs à grande portée ? Incapables de répondre à cette énigme notre regard abandonne l'analyse du détail pour élargir son champ, intrigué par la courbe sombre centrale, par les édifices métalliques, puis par les taches irrégulières aux couleurs plus chaudes.
Elles forment une sorte d'arc de cercle allongé, érigé au devant de la chanteuse qu'on découvre alors, excentrée, comme posée sur la scène. On scrute ensuite la photo à la recherche de ce qui nous permettrait de saisir la spécificité de cette soirée. Mais nous errons sur la matière mouvante et lumineuse constituée de vivants lointains et impersonnels.
Si ce cliché a un caractère à la fois précis et lointain, réaliste et irréel, c'est que la photo a été reconstruite à partir de quinze négatifs pris à peu près au même moment au final du concert, mais à des jours différents. Grâce à un logiciel certaines parties ont été retouchées, parfois pixel par pixel, pour donner à voir la quintessence de cet évènement mais aussi pour l'inscrire hors du temps.
Certains processus mentaux sont semblables aux mouvements incessants que nous opérons en regardant cette photographie, alternant constamment dans notre analyse du réel, la recherche du détail et la compréhension du général, ne parvenant jamais à en saisir l'unité.
ANDREAS GURSKY Madonna I 2001
Invité- Invité
Re: les artistes
Une caravane de véhicules miniatures blancs avance en groupe compact et mal ordonné. Elle chemine sur une route de fortune, à peine visible au sein d'un amoncellement chaotique fait de matériaux de récupération disposés sans virtuosité, évoquant une réalité calcinée, éventrée et abandonnée.
Le gros camion de tête arbore très haut, à la hauteur du vol d'un l'hélicoptère isolé, le sigle des Nations Unies. En dépit de sa taille et face à l'immensité du chaos, ce drapeau paraît dérisoire.
On aimerait penser que ces chevaliers blancs de la paix vont porter secours. En vérité leur regroupement évoque davantage un départ précipité qu'une arrivée triomphale.
Réalisée à partir d'images télévisées de grands conflits armés du monde vite oubliés par les médias, elles ont servi à configurer ce paysage de désolation et de destruction, sorte de concentré de malheur et d'absurdité du monde.
Face à la destruction , les efforts de protection et d'aide paraissent dérisoires, mais témoignent cependant d'une volonté à l'oeuvre, le care, comme on dit.
THOMAS HIRSCHHORN United Nations Miniature 2000
Invité- Invité
Re: les artistes
Dans ce tableau de Magritte, la chevelure blonde, le corps lisse aux formes féminines naissantes s'offrant au regard juxtaposent trois canons archétypaux de la féminité.
Manque l'essentiel : la singularité de celle qui l'exhibe, à savoir sa tête, son regard, sa parole.
Elle suscite malaise et gêne, effet accentué par un fond pastel mièvre, aux contours indéfinis.
Cette femme sans tête n'est pas une interlocutrice, elle n'est même plus une femme. Ne reste d'elle que ce corps exorbité à la chair trop présente, objet décapité d'un désir sans réciprocité qui l'a exclue d'elle même.
RENE MAGRITTE Le viol 1945
Invité- Invité
Re: les artistes
ALBERTO BURRI Plastique brûlé 1964
JOSEPH BEUYS Infiltration homogène pour piano à queue 1994
En manifestant dans leur travail le désenchantement, l'impuissance et l'inanité de notre quotidien, certains artistes sollicitent en nous une émotion trouvant écho dans une analyse pessimiste de notre modernité.
Alberto Burri dont les oeuvres sont constituées de matériaux plastiques calcinés ou Joseph Beuys avec son piano entouré de feutrine et donc inaudible et injouable, suggèrent la péremption rapide des objets du quotidien. Ces derniers devenus malades eux aussi portent la croix rouge d'un secours qu'ils ne peuvent plus apporter.
ARMAN Hydra 1979
L'art contemporain témoigne aussi du caractère compulsif de la société dans son recours à des outils technologiques plus ou moins sophistiqués permettant des performances intantanées ou spectaculaires. Il rend compte de l'accélération du temps dans ses installations ou ses mises en scène éphémères. Son ton provocateur et énigmatique surinforme en même temps qu'il nous laisse sans message.
Qu'il s'agisse de montrer, par un processus d'accumulation poussé à l'extrême comme chez Arman, ou bien de saturer d'information le spectateur qui regarde une multitude d'écrans vidéos sur lesquels défilent des images différentes, la démarche artistique contemporaine évoque indubitablement la voracité du monde.
entre ça Kubrick et ses influences la série des morts-vivants et l'art contemporain, des liens.
Dernière édition par slimfast le Dim 23 Déc 2012 - 17:30, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: les artistes
Sur la droite du tableau, compacte et minérale, une ville grise, domine un paysage segmenté d'îlots inhospitaliers.
La campagne vert acide, construite en barrières successives, forme un premier rempart auquel succède, dérisoire celui de pierre au second plan.
Au delà de cette frontière, pont fortifié, s'étend une zone désertique et aride. Le chemin qui s'y dessine se perd dans le ciel noir. Il semble prolonger le cours d'eau du premier plan dont les eaux sombres sont rendues impraticables par les rochers et les constructions.
Cette succession d'entraves naturelles et humaines, à l'image du monde intérieur du Greco, conduit le regard, étape par étape, vers la trouée qui déchire, en haut à droite, l'amoncellement de nuages noirs concentré sur la ville.
L'orage va-t-il éclater ? Le Greco retrouvera t'il la liberté de cheminer dans le paysage du monde ?
LE GRECO Vue de Tolède 1597
c'est son seul paysage connu.
Invité- Invité
Re: les artistes
Dans un cadre en tubulure translucide relié à un réseau de fils électriques ostensiblement visible apparaissent, alternativement en bleu et jaune (comme la moto de Cremaster 4), les deux mots EAT et DEATH superposés au niveau de leur trois lettres communes.
Ces mots clignotent sans fin en une succession monotone. Cette alternance évoque autant la circularité du couple vie-nourriture/mort que son implacable et anonyme répétition. Elle semble insinuer qu'en prêtant attention aux termes utilisés par un locuteur, à leur usage parfois inusité, à leur polysémie, on devine sous l'avalanche son immense solitude, voire son désespoir.
Solitude urbaine du néon, pression de la vie et déshumanisation du quotidien, précarité éphémère du mot et duplicité du sens se concentrent dans ce qui peut paraître ne constituer qu'un innocent gadget lumineux.
Je pense au trottoir de New-York dans Taxi Driver où un noir passe fugitivement dans le rouge des néons répétant, je vais la tuer, je vais la tuer.
BRUCE NAUMAN EAT/DEATH 1972
Invité- Invité
Re: les artistes
C'est Mose dans le fauteuil à bascule qui lui a été promis dès le début de Searchers, ou le retour au même.
JEAN TINGUELY Santana ( Bascule ) 1966
Invité- Invité
Re: les artistes
ANDREW WYETH LE Monde de Christina 1948 tout le monde sait qu'elle est atteinte de poliomyélite, une maladie contagieuse transmise essentiellement par les eaux contaminées. A la fin de la Seconde guerre mondiale une grande épidémie sévit aux Etats-Unis (58.000 cas).
En 1967 le peintre a de nouveau représenté Christina Olson, qui ne pouvait plus se déplacer qu'en fauteuil roulant. La jeune femme svelte est devenue une femme aux traits marqués. Il intitule son portrait ANNA CHRISTINA.
Invité- Invité
Re: les artistes
Sur la page blanche des mots posés, disposés, dessinent deux objets : une cravate et une montre à gousset. Matériaux incongus pour deux objets usuels.
Le texte évoque l'écriture automatique chère aux surréalistes. Des mots aux résonnances savantes se mêlent à d'autres utilisés dans le langage de la vie quotidienne. Le remontoir de la montre, cyclope ou sourire, pourrait bien donner la clé de ce rébus : on s'amuse. Les mots sont des perles qui s'égrènent et s'enfilent au gré de la facétie du poète.
L'heure et la cravate, paradigme de la convention sociale, sont l'objet d'une moquerie subtilement caustique car elles utilisent un outil conventionnel par excellence : l'écriture. Cette invite à se libérer du joug de la contrainte sociale est tout entière résumée dans le premier texte : "LA CRAVATE".
Quant au message du texte de la montre, qu'on peut lire dans un sens ou dans l'autre, il ne résulte pas de la succession signifiante de mots logiquement enchaînés mais il surgit de l'incongruité de leur juxtaposition.
Un tel usage du mot, dans lequel celui ci n'est pas exclusivement au service de la phrase, mais prend une vie propre dans sa truculence, sa métaphore ou son outrance peut en arriver à former un langage à ce point névralgique, tout à la fois immédiat et hermétique qu'on peut se demander : "mais qui parle ?" - dans un message de BK.
GUILLAUME APOLLINAIRE La cravate et la montre
Le mot "calligramme" est crée en 1918. Il reflète le goût d'Apollinaire pour la typographie. Il imprimait lui même sur presse à bras.
Invité- Invité
Re: les artistes
Le jaune éclabousse la toile carrée. Il s'impose, envahit et colonise le paysage quotidien. Entêtant, omniprésent, il pénètre jusque dans l'atelier du peintre. Verrière et balustrade sont impuissantes à endiguer ce flot qui pénètre à l'intérieur.
Dehors, au loin, les couleurs froides indique que cet éblouissement à lieu en plein hiver - le mimosa fleurit l'hiver. A l'intérieur on sent qu'il règne une douce température. La paroi vitrée de l'atelier protège du froid et de la nuit qui tombe déjà.
Sur la gauche une femme, silhouette rouge sur fond rouge, est à peine visible, comme fondue dans le décor.
Sa présence, pourtant irradie, tout comme celle du peintre que l'on ne voit pas mais dont on perçoit partout la sensibilité.
PIERRE BONNARD L'Atelier au mimosa
Dernière édition par slimfast le Mar 25 Déc 2012 - 18:00, édité 4 fois
Invité- Invité
Re: les artistes
FRIDA KAHLO La colonne brisée 1944
A dix huit ans dans un accident d'autobus un morceau de la barre d'appui lui traverse le pelvis (elle dira "à la manière de l'estocade donnée par le matador au taureau"). Toute son oeuvre fait allusion aux souffrances morales et physiques qu'elle endure.
Henry Ford Hospital 1932 après une seconde fausse couche.
Invité- Invité
Re: les artistes
SALVADOR DALI LA vieillesse, l'adolescence, l'enfance ou Les Trois Âges 1940
on pense à Oedipe qui a fait se jeter du haut d'un rocher de dépit, Le Sphinx, monstre à tête féminine, corps de lion, queue de serpent et ailes d'aigles. Il avait répondu à la question.
Invité- Invité
Re: les artistes
VELASQUEZ Vieille femme faisant frire des oeufs 1618
La femme présente une excroissance osseuse, une rhizarthroze à la base du pouce droit.
On peut se demander s'il existe une relation entre ce tableau et les oeufs au plat ornant le nain Sebastien de Morra de Dali.
SALVADOR DALI Derrière la fenêtre à main gauche, d'où sort une cuiller, Velasquez agonisant 1982
Invité- Invité
Re: les artistes
voila le Portrait du nain Don Sebastian de Morra, DIEGO VELASQUEZ, 1645
C'est un nain typique atteint d'achondroplasie, maladie héréditaire qui affecte les os longs renfermant des cartilages de croissance. L'ossification prématurée de ces cartilages empêche la croissance. Chez ces nains le front est excessivement développé et le nez camus. Velasquez n'a pas ridiculisé son modèle. Il l'a traité avec un respect égal à celui qu'il aurat témoigné à un noble.
C'est un nain typique atteint d'achondroplasie, maladie héréditaire qui affecte les os longs renfermant des cartilages de croissance. L'ossification prématurée de ces cartilages empêche la croissance. Chez ces nains le front est excessivement développé et le nez camus. Velasquez n'a pas ridiculisé son modèle. Il l'a traité avec un respect égal à celui qu'il aurat témoigné à un noble.
Invité- Invité
Re: les artistes
SALVADOR DALI Nain (Sebastian de Morra) dans la cour de l'Escurial 1982
Dali admirait Velasquez. Il a peint plusieurs tableaux reprenant la figure de Sebastian de Morra.
Il a représenté ici sur sa silhouette le visage d'un autre personnage de Velasquez, le bouffon Calabacillas.
VELASQUEZ Le bouffon Calabacillas
Invité- Invité
Re: les artistes
L'homme a une maladie de la peau appelée acné rosacée qui se caractérise pat une hyperplasie de la peau et des follicules pilo-sébacés qui donne au nez un aspect nodulaire qui implique en outre une néoformation de vaisseaux sanguins.
La cause de l'acnée rosacée est inconnue mais Chaucer et Shakespeare ont décrit des individus grands buveurs aux faces rubicondes et au nez bulbeux, d'où l'association de ce rhinophyma à une consommation excessive d'alcool. Aujourd'hui cette théorie n'a pas de fondement scientique. Chez un BK il s'agirait plutôt de la conséquence de fourrer son groin partout.
DOMENICO GHIRLANDIAO Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon 1488
Invité- Invité
Re: les artistes
slimfast a écrit:
Sur le rectangle de la toile, trois bandes verticales de couleur claire encadrent une zone centrale sombre. Quelle étrange pote-fenêtre !
Le décrochement sombre sous la bande de gauche nous invite à pénétrer plus avant mais la masse opaque centrale fait aussitôt obstacle.
Les rayures de droite aux teintes douces, rideaux fluides, forment la limite mouvante de l'espace du spectateur. Naturellement attiré, il pense aller au-delà. Mais l'opacité mate détrompe son attente : rien, il n'y a pas d'au delà. Les rideaux se figent, colonnes minérales, barreaux à la fenêtre ... impossible d'avancer.
Henry MATISSE Porte-fenêtre à Collioure 1914
Invité- Invité
Re: les artistes
Ces deux toiles en tout point opposées, contrastées, interrogent néanmoins une dimension qui nous est commune et fondamentale, la limite, la bonne distance. Limite du dedans et du dehors, limite du soi et de l'autre.
Chez Matisse la fenêtre qu'on croit ouverte se révèle donner sur le néant et renvoie immédiatement à l'immobilité du monde et à la solitude infinie.
Chez Bonnard, le dehors pénètre l'intérieur, réchauffe et suggère la présence sensible de l'autre. Mais on n'a pas envie de sortir car il fait froid.
Dans les deux perspectives, la circulation entre le dedans et le dehors, l'autre et soi est à sens unique.
Il y a une impuissance à s'inscrire dans le monde, ou, au contraire, l'impression d'être envahi par lui.
BODY DOUBLE
Chez Matisse la fenêtre qu'on croit ouverte se révèle donner sur le néant et renvoie immédiatement à l'immobilité du monde et à la solitude infinie.
Chez Bonnard, le dehors pénètre l'intérieur, réchauffe et suggère la présence sensible de l'autre. Mais on n'a pas envie de sortir car il fait froid.
Dans les deux perspectives, la circulation entre le dedans et le dehors, l'autre et soi est à sens unique.
Il y a une impuissance à s'inscrire dans le monde, ou, au contraire, l'impression d'être envahi par lui.
BODY DOUBLE
Invité- Invité
Re: les artistes
Le clivage intérieur/extérieur est une thématique kubrickienne. Souvent il enferme ses personnages dans des lieux clos : l'astronef de 2001, la salle de guerre de Strangelove, l'hôtel de Shining. Enfermé le héros est protégé du monde et de ses agressions, l'enfermement est salvateur tout comme il peut être source de folie et de dérive ...
Kubrick n'a cessé de mettre en scène sa propre attitude dans la vie, son choix de la réclusion pour pouvoir travailler et vivre, tout simplement, son angoisse aussi devant ce choix et les risques qu'il implique.
Mais pour l'homme retiré du monde le temps ne passe pas de la même façon que pour l'homme qui vit dans le monde. On a assez raconté comment depuis Londres, Kubrick continuait à vivre au rythme des Etats-Unis sans tenir aucun compte du décalage horaire ...
Dans Glissement du temps sur Mars K Dick propose une théorie de la schizophrénie aux échos kubrickiens. Le Schizo. serait atteint de troubles de la perception du temps. Ce qui pour nous passe à une vitesse normale serait pour lui accéléré - je l'ai déjà constaté devant une télévision : ainsi il est serait incapable de percevoir les gestes et les paroles de ses proches tout simplement parce qu'il sont trop rapides. Ce trouble de la perception, trouble autrement dit de la vitesse a aussi ses atouts : celui qui perçoit un brouillard parce que tout va trop vite pour lui peut percevoir des mouvements qui nous sont invisibles parce que trop lents, exemple la poussée d'une fleur. Dick va jusqu'à imaginer une machine pour ralentir les perceptions du malade pour qu'il puisse enfin entrer en communication avec les autres. Cette variation de la perception du temps a beaucoup à voir avec le cinéma ...
De là à penser que le cinéma qui nous coupe du monde extérieur le temps d'une projection, est une expérience de variation de vitesse du sens interne, celui qui perçoit le temps, il n'y a pas loin. Ce serait dans la salle de cinéma que s'opéreraient des glissements de temps pour chaque spectateur, le film nous faisant entrer dans une temporalité propre.
Or à première vue le temps serait le grand absent du cinéma de Kubrick, du moins le temps romanesque, celui qui associe à une représentation sociale du temps un vécu du temps qui permet à un sujet de se constituer. Rien de cela chez Kubrick. Ce qui rend par exemple les films de Truffault émouvants, c'est sa capacité à filmer le vieillissement des êtres sur fond de temps social et mondain. C'est bien ce que Kubrick ne donnera jamais dans ses films, chaque film semblant décrire un état de fait sans devenir, une sorte de forme idéale, dégagée de toute contingence.
Kubrick n'a cessé de mettre en scène sa propre attitude dans la vie, son choix de la réclusion pour pouvoir travailler et vivre, tout simplement, son angoisse aussi devant ce choix et les risques qu'il implique.
Mais pour l'homme retiré du monde le temps ne passe pas de la même façon que pour l'homme qui vit dans le monde. On a assez raconté comment depuis Londres, Kubrick continuait à vivre au rythme des Etats-Unis sans tenir aucun compte du décalage horaire ...
Dans Glissement du temps sur Mars K Dick propose une théorie de la schizophrénie aux échos kubrickiens. Le Schizo. serait atteint de troubles de la perception du temps. Ce qui pour nous passe à une vitesse normale serait pour lui accéléré - je l'ai déjà constaté devant une télévision : ainsi il est serait incapable de percevoir les gestes et les paroles de ses proches tout simplement parce qu'il sont trop rapides. Ce trouble de la perception, trouble autrement dit de la vitesse a aussi ses atouts : celui qui perçoit un brouillard parce que tout va trop vite pour lui peut percevoir des mouvements qui nous sont invisibles parce que trop lents, exemple la poussée d'une fleur. Dick va jusqu'à imaginer une machine pour ralentir les perceptions du malade pour qu'il puisse enfin entrer en communication avec les autres. Cette variation de la perception du temps a beaucoup à voir avec le cinéma ...
De là à penser que le cinéma qui nous coupe du monde extérieur le temps d'une projection, est une expérience de variation de vitesse du sens interne, celui qui perçoit le temps, il n'y a pas loin. Ce serait dans la salle de cinéma que s'opéreraient des glissements de temps pour chaque spectateur, le film nous faisant entrer dans une temporalité propre.
Or à première vue le temps serait le grand absent du cinéma de Kubrick, du moins le temps romanesque, celui qui associe à une représentation sociale du temps un vécu du temps qui permet à un sujet de se constituer. Rien de cela chez Kubrick. Ce qui rend par exemple les films de Truffault émouvants, c'est sa capacité à filmer le vieillissement des êtres sur fond de temps social et mondain. C'est bien ce que Kubrick ne donnera jamais dans ses films, chaque film semblant décrire un état de fait sans devenir, une sorte de forme idéale, dégagée de toute contingence.
Dernière édition par slimfast le Mer 26 Déc 2012 - 11:21, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: les artistes
Deux saints assez fortiches en médecine, des jumeaux, qui vont ici amputer la jambe d'un patient gangrenée, la remplaçant par celle d'un Maure qui vient de mourir. Le détail qui tue : le rameau, peut être de mandragore qui vient souligner le sommeil profond du patient.
Ce sont sans doute les Saints les plus représentés dans toute l'histoire de la peinture.
FERNANDO DEL RINCON Miracle des saints Côme et Damien XV°
Invité- Invité
Re: les artistes
slimfast a écrit:. Chez un BK il s'agirait plutôt de la conséquence de fourrer son groin partout
J’espère que vous vous auto citez surtout quand vous dites ça?
BK- Messages : 179
Page 34 sur 39 • 1 ... 18 ... 33, 34, 35 ... 39
Page 34 sur 39
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum