les artistes
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Re: les artistes
Oui sur le très beau thème de JS Bach qu'on retrouve dans Zerkalo. De Pelechian je préfère encore Begining litteralement ou The Seasons
BK- Messages : 179
Re: les artistes
Je ne partage pas ton goût pour The Seasons, particulièrement. C'est l'eau, l'écume qui lassent.
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deux images
Parfois je me demande pourquoi j'aime toujours le cinéma, si la lassitude viendra ; alors me vient en tête une image rassurante toujours la même, celle-ci :
Dans le Dernier métro quand Depardieu arrive au théâtre où l'attend Deneuve il y a une maquette en creux dudit théâtre et Depardieu, distraitement, passe la main dedans.
Le regard de l'enfant, le geste de l'adulte autour d'une maquette de théâtre voila la "scène primitive" de ma cinéphilie.
J'ai vu d'autres films avant mais ce sont ces deux images qui sont gravées en moi.
Je ne suis pas un bergmanien à tout crin pourtant ce Fanny et Alexandre avait jeté le trouble sur moi.
Dans le Dernier métro quand Depardieu arrive au théâtre où l'attend Deneuve il y a une maquette en creux dudit théâtre et Depardieu, distraitement, passe la main dedans.
Le regard de l'enfant, le geste de l'adulte autour d'une maquette de théâtre voila la "scène primitive" de ma cinéphilie.
J'ai vu d'autres films avant mais ce sont ces deux images qui sont gravées en moi.
Je ne suis pas un bergmanien à tout crin pourtant ce Fanny et Alexandre avait jeté le trouble sur moi.
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Re: les artistes
Notre grammaie reproduit nos séquençages d'action, notre saisie laborieuse, nos affairements. Le langage a toujours à faire, à produire, à s'occuper. Il est découpé dans les conventions des choses fabriquées, des gestes prévisibles, des comportements normalisés, des attitudes apprises. Artifices adaptés l'un à l'autre : le langage est pris dans la fabrication quotidienne du monde, y participe, il est de même essence que les tableaux, les chiffres, les bilans : mot d'ordre, injonction, synthèses, rapport, codes. Le langage est un mode d'emploi, un cahier des charges. Dans le silence de la marche, quand on finit par perdre l'usage des mots, dans ce silence on écoute mieux alors, parce qu'on écoute enfin ce qui n'a aucune vocation à être retraduit, recodé, reformaté.
Un homme avant de parler doit voir. Thoreau, Journal
Un homme avant de parler doit voir. Thoreau, Journal
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Re: les artistes
"Je ne fais rien qu'à la promenade, la campagne est mon cabinet ; l'aspect d'une table, du papier et des livres me donne de l'ennui, l'appareil du travail me décourage, et si je m'assieds pour écrire je ne trouve rien et la nécessité d'avoir de l'esprit me l'ôte". Rousseau, Mon portrait
un peu plus tard : "je n'ai voyagé à pied que dans mes beaux jours, et toujours avec délices. Bientôt les devoirs, les affaires, un bagage à porter m'ont forcé à faire le Monsieur et de prendre des voitures, les soucis rongeant, les embarras, la gêne y sont montés avec moi, et dès lors, au lieu qu'auparavant dans mes voyages je ne sentais que le plaisir d'aller, je n'ai plus senti que le besoin d'arriver". Rousseau, Les Confessions
un peu plus tard : "je n'ai voyagé à pied que dans mes beaux jours, et toujours avec délices. Bientôt les devoirs, les affaires, un bagage à porter m'ont forcé à faire le Monsieur et de prendre des voitures, les soucis rongeant, les embarras, la gêne y sont montés avec moi, et dès lors, au lieu qu'auparavant dans mes voyages je ne sentais que le plaisir d'aller, je n'ai plus senti que le besoin d'arriver". Rousseau, Les Confessions
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Re: les artistes
Les larmes amères de Petra von Kant ont pour toile de fond une reproduction de Midas et Bacchus (vers 1625) de Poussin agrandie à la dimension du mur de la chambre de Petra et dont la stylistique est utlisée dramatiquement durant tout le film. cf Godard pour Delacroix.
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Re: les artistes
Pour réaliser "Canal Zone", Richard Prince s'est "approprié", de son propre aveu, quantité de photos du livre de Patrick Cariou Yes Rasta (PowerHouse Books, 2000). Sans le prévenir, sans citer ses sources et sans demander l'autorisation à l'éditeur. Vingt-huit d'entre elles, très agrandies, ont été reproduites en partie ou en totalité sur les toiles. Si la plupart sont graffitées, repeintes, colorisées et découpées, elles restent très reconnaissables - une pratique courante de l'art de l'appropriation, un mouvement pictural apparu au début des années 1980.
(...)
Découvrant ses photos de rastas dans "Canal Zone", Patrick Cariou a quant à lui aussitôt intenté un procès à Richard Prince et au galeriste Lawrence Gagosian, un des hommes forts du marché de l'art contemporain. "J'ai passé six ans en Jamaïque avec les rastas qui vivent à l'écart, dans les montagnes, explique le reporter-photographe. J'ai pris du temps pour les convaincre et pour composer mes portraits. Je ne suis pas opposé à ce que des artistes repeignent et découpent des photos, je comprends leur démarche, mais je m'oppose à un emprunt aussi important."
(...)
La tradition est ancienne, mais dans les années 1970 les tribunaux, notamment aux Etats-Unis, ont été confrontés à une question difficile : comment distinguer la violation pure et simple du droit d'auteur de l'emprunt inspiré qui crée une nouvelle oeuvre artistique ? "Le droit d'auteur et la liberté artistique ont toujours été en tension, explique la juriste June Besek, directrice exécutive du Kernochan Center for Law, Media and the Arts (Columbia Law School, Etats-Unis). Le droit d'auteur est le moteur de la liberté d'expression et sa protection encourage la diffusion des oeuvres. Mais il ne saurait pour autant restreindre la liberté de création et d'expression : ce serait contraire au premier amendement de la Constitution des Etats-Unis."
Pour séparer le bon grain de l'ivraie, la justice américaine a créé la notion de fair use ("usage loyal"). Codifié par le Copyright Act américain en 1976, ce concept permet au juge de déterminer, à travers quatre critères, si l'emprunt est, ou non, "loyal". Le premier critère - et le plus important - concerne "le but et le caractère" de la réutilisation de l'oeuvre d'origine. "Il s'agit de savoir si le nouvel ouvrage "transforme" le premier, c'est-à-dire s'il change sa "nature", sa "signification" et son "message"", explique la juriste Séverine Dusollier, qui a étudié l'affaire Cariou-Prince pour le Centre de recherche informatique et droit (CRID) de l'université de Namur (Belgique). La transformation est une notion-clé : pour que l'emprunt soit tenu pour légitime, il faut que l'artiste ait créé une nouvelle oeuvre.
Le deuxième critère renvoie à l'univers artistique : le fair use est d'autant plus facilement reconnu que la nouvelle oeuvre appartient à une autre discipline que l'emprunt. Le troisième est lié à l'ampleur de la reprise : la "partie utilisée" ne doit pas être trop importante. Le quatrième point s'appuie sur des considérations marchandes : pour qu'il y ait fair use, il ne faut pas que la nouvelle oeuvre parasite le "marché potentiel" de celle qui a été détournée.
(...)
Le procès de la fameuse affaire Cariou versus Prince a eu lieu le 18 mars 2011, devant une cour fédérale de New York. Lorsque la juge Deborah A. Batts a demandé à l'artiste s'il avait "essayé de créer quelque chose avec un sens ou un message nouveau", il a répondu "non". Elle en a logiquement tiré les conséquences : constatant que la transformation des photos de Patrick Cariou était "minime", elle a estimé que l'artiste n'avait pas apporté de véritable "transformation" au travail du photographe. Le peintre et la galerie Gagosian, qui avait exposé "Canal Zone" dans son local de Manhattan, ont été condamnés à remettre la série à Patrick Cariou - à charge pour lui de la détruire s'il le souhaitait.
Patrick Cariou n'a pas eu le temps de récupérer les oeuvres : en appel, le 24 avril, la cour de New York a infirmé en partie ce jugement. Dans sa décision, le juge Barrington D. Parker, qui avait comparé, lors de la réunion préparatoire, la destruction possible des oeuvres de Prince à un acte digne "des Huns ou des talibans", affirme que 25 des oeuvres de Richard Prince "manifestent une esthétique totalement différente" des photos de Patrick Cariou : "Là où les portraits et les paysages sereins et bien composés des photos de Cariou dépeignent la beauté naturelle des rastafaris et leur environnement, les travaux crus et dérangeants de Prince sont agités et provocateurs."
Le juge estime par ailleurs que les oeuvres de Prince ne portent pas "atteinte au marché potentiel" des photos de Patrick Cariou car elles ne touchent pas le même public : lors du vernissage de la série "Canal Zone", des personnalités comme Beyoncé, Jay-Z, Angelina Jolie, Brad Pitt et Robert De Niro étaient invitées, et la vente a finalement rapporté 10,4 millions de dollars (8 millions d'euros). Patrick Cariou, lui, n'a gagné que 8 000 dollars (6 140 euros) sur les ventes de son livre Yes Rasta. En conclusion, le juge estime que le plasticien a fait un usage "loyal" et créatif de 25 des photographies. Cinq, en revanche, ont été renvoyées au tribunal de première instance pour être réétudiées. Patrick Cariou a décidé de porter l'affaire devant la Cour suprême.
Baldanders- Messages : 351
Re: les artistes
Je viens de voir aujourd'hui le portait d'Innocent X par Velasquez à musée Doria-Pamphile (très étrange, plein de chef d'oeuvre intimidants, mais avec quelque chose qui met en scène la décadence de la noblesse de manière un peu amateuriste et frivole dans la scénographie qui insiste lourdement sur le caractère privé et familal de la collection, décalage inconfortable et surréel).
je comprends pourquoi Velasquez a fasciné Foucault. Il y a un regard qui s'échappe à lui-même en nous fixant, qui est la seule exception à une sorte d'axe du pouvoir (la direction du trône, des mains, du texte aussi), mais qui créé l'espace réel du tableau. La reproduction ne rend qu'une petite parcelle de cet écart et de cet enveloppement
Chez Bacon,: impossible de biffer ce regard sans biffer aussi son visage (cette impossibilité est peut-être la remise en "route" d'un pouvoir politique que Velasquez avait su neutraliser dans son tableau).
je comprends pourquoi Velasquez a fasciné Foucault. Il y a un regard qui s'échappe à lui-même en nous fixant, qui est la seule exception à une sorte d'axe du pouvoir (la direction du trône, des mains, du texte aussi), mais qui créé l'espace réel du tableau. La reproduction ne rend qu'une petite parcelle de cet écart et de cet enveloppement
Chez Bacon,: impossible de biffer ce regard sans biffer aussi son visage (cette impossibilité est peut-être la remise en "route" d'un pouvoir politique que Velasquez avait su neutraliser dans son tableau).
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Des gens sans importance
un film plutôt pas mal sur le milieu des routiers qu'on a en tout cas vraiment envie de regarder jusqu'au bout.
http://unsoirunplan.blogspot.fr/2012/08/des-gens-sans-importance-henri-verneuil.html
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