DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
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DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
L'énoncé appartient à une archive de la Revue Cinéma Image et Son de septembre 1979 : "Il semble que la dialectique du surhomme et du sous-homme soit l'un des thèmes majeurs développés par Herzog dans son oeuvre." : http://ti1ca.com/ofjb2ox3-DOSSIER-WERNER-HERZOG-LA-REVUE-DU-CINEMA-IMAGE-ET-SON-N--342-SEPTEMBRE-1979.pdf.html
Herzog a posé cette question au départ de son oeuvre, avec son premier film Héraclès : "Qu'advient-il de la puissance?", qui était aussi la petite question de Burdeau en avant-propos de son entretien avec Herzog(Manuel de survie).
La morphologie de la volonté de puissance est ici dérision ; au dernier plan d'Héraclès(voir extrait cité),
Herzog la cadre au niveau du fessier. L'humain est la plus absurde des brutes dit Herzog, si cette volonté n'est pas l'effort vers la connaissance.
Herzog filmera Leçon des ténèbres, désormais les enfants refuseront le langage des hommes.
Leçons des ténèbres (1992) : http://www.dvdclassik.com/critique/lecons-des-tenebres-herzog
Dans son film La Souffrière, Herzog interroge un vagabond qui a refusé d'être évacué : http://www.dvdclassik.com/critique/la-soufriere-herzog
Le vagabond est connecté aux plus grandes forces de la nature, ce qu'il dit rappelle la séquence de fin de Blade Runner où le replicant raconte ses visions au-delà de ce que l'humain est capable de voir.
La Souffrière
Gasherbrum, la montagne lumineuse
Le pays du silence et de l'obscurité
Donc, déjà quelques petites notes pour parler de ce coffret: http://www.wernerherzog.com/dvdedition2/
Des documentaires comme Wings of Hope, Little Dieter Needs to Fly, Echos d'un sombre empire, Le pays du silence et de l'obscurité sont des récits de survie les plus incroyables auxquels Herzog donne une puissance hallucinante...
Quelques portraits d'enfants chez Herzog:
Wings of Hope (on se croirait chez Malick)
Fata morgana
La ballade du petit soldat(1984): http://www.dvdclassik.com/critique/la-ballade-du-petit-soldat-herzog-reichle
et puis aussi une histoire de saut à ski :
La Grande extase du sculpteur sur bois Steiner(1974) : http://www.dvdclassik.com/critique/la-grande-extase-du-sculpteur-sur-bois-steiner-herzog
L'édition 1 du coffret documentaires a été très largement commentée ici: http://www.dvdclassik.com/article/integrale-werner-herzog-introduction-a-l-oeuvre-et-sommaire
Herzog a posé cette question au départ de son oeuvre, avec son premier film Héraclès : "Qu'advient-il de la puissance?", qui était aussi la petite question de Burdeau en avant-propos de son entretien avec Herzog(Manuel de survie).
La morphologie de la volonté de puissance est ici dérision ; au dernier plan d'Héraclès(voir extrait cité),
Herzog la cadre au niveau du fessier. L'humain est la plus absurde des brutes dit Herzog, si cette volonté n'est pas l'effort vers la connaissance.
Herzog filmera Leçon des ténèbres, désormais les enfants refuseront le langage des hommes.
Leçons des ténèbres (1992) : http://www.dvdclassik.com/critique/lecons-des-tenebres-herzog
Dans son film La Souffrière, Herzog interroge un vagabond qui a refusé d'être évacué : http://www.dvdclassik.com/critique/la-soufriere-herzog
Le vagabond est connecté aux plus grandes forces de la nature, ce qu'il dit rappelle la séquence de fin de Blade Runner où le replicant raconte ses visions au-delà de ce que l'humain est capable de voir.
La Souffrière
Gasherbrum, la montagne lumineuse
Le pays du silence et de l'obscurité
Donc, déjà quelques petites notes pour parler de ce coffret: http://www.wernerherzog.com/dvdedition2/
Des documentaires comme Wings of Hope, Little Dieter Needs to Fly, Echos d'un sombre empire, Le pays du silence et de l'obscurité sont des récits de survie les plus incroyables auxquels Herzog donne une puissance hallucinante...
Quelques portraits d'enfants chez Herzog:
Wings of Hope (on se croirait chez Malick)
Fata morgana
La ballade du petit soldat(1984): http://www.dvdclassik.com/critique/la-ballade-du-petit-soldat-herzog-reichle
et puis aussi une histoire de saut à ski :
La Grande extase du sculpteur sur bois Steiner(1974) : http://www.dvdclassik.com/critique/la-grande-extase-du-sculpteur-sur-bois-steiner-herzog
L'édition 1 du coffret documentaires a été très largement commentée ici: http://www.dvdclassik.com/article/integrale-werner-herzog-introduction-a-l-oeuvre-et-sommaire
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
sinon vous allez bien?
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Je crains le malentendu.
En 1979 déjà, la part la moins avancée de la critique voulait se légitimer par des références para-philosophiques et para-historiques et voir la dialectique partout, sauf où elle est là.
Même dans l'interprétation d'Heidegger (passablement réactionnaire, en tout cas orientée vers l'idée d'une mort de la culture), le surhomme de Nietzsche ne s'oppose pas à une sous-humanité, mais à l'humanité elle-même, en tant qu'elle est posée dans le christianisme et dans l'histoire, face à une question qu'elle n'arrive pas à poser (pour Heidegger, cette question est le sens de la technologie). Ca colle avec les attaques de Nietzche contre Strauss.
Quant aux films de Herzog justement, je n'en ai jamais vu un qui pose une question, à part peut-être Kaspar Hauser, pour le reste ce sont des pures affirmations posées de manières indirectes, à partir d'archétypes ou de motifs recyclés.
En 1979 déjà, la part la moins avancée de la critique voulait se légitimer par des références para-philosophiques et para-historiques et voir la dialectique partout, sauf où elle est là.
Même dans l'interprétation d'Heidegger (passablement réactionnaire, en tout cas orientée vers l'idée d'une mort de la culture), le surhomme de Nietzsche ne s'oppose pas à une sous-humanité, mais à l'humanité elle-même, en tant qu'elle est posée dans le christianisme et dans l'histoire, face à une question qu'elle n'arrive pas à poser (pour Heidegger, cette question est le sens de la technologie). Ca colle avec les attaques de Nietzche contre Strauss.
Quant aux films de Herzog justement, je n'en ai jamais vu un qui pose une question, à part peut-être Kaspar Hauser, pour le reste ce sont des pures affirmations posées de manières indirectes, à partir d'archétypes ou de motifs recyclés.
Dernière édition par Tony le Mort le Jeu 23 Aoû 2012 - 21:25, édité 5 fois
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Tu sais que tu m'a manqué, mon grand musclé?
Trop tard, je pars avec slimfast dans les Pyrénées. Na!
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Ceci dit c'est appréciable qu'il fasse l'effort de répondre longuement à des étudiants de Louvain la Neuve période 1978...
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
salut Tony,Tony le Mort a écrit:
Quant aux films de Herzog justement, je n'en ai jamais vu un qui pose une question, à part peut-être Kaspar Hauser, pour le reste ce sont des pures affirmations posées de manières indirectes, à partir d'archétypes ou de motifs recyclés.
non ce n'est pas ça du tout, c'est tout le contraire,
Herzog montre tout le processus de survie, de dépassement, de lutte, c'est vraiment un chemin de réalité et à la fois Herzog accumule tout un matériau qui l'emmène au-delà, dans cette philosophie de la puissance contre l'apparence(Héraclès),
cette philosophie de la puissance chez Herzog montre qu'elle a désappris la peur, c'est vraiment ce qui fait "le grand style" de ses documentaires : "se sentir maître de son bonheur comme de son malheur", écrit Nietzsche.
C'est par exemple la marche forcée de Juliane Koepke dans Wings of Hope jusqu'à en devenir un esprit de la forêt, il n'y a là aucun archétype ou motif recyclé.
http://www.dvdclassik.com/critique/les-ailes-de-l-espoir-herzog
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Je suis un peu perplexe; en fait je connais mal Herzog.
J'aime bien "Signe de vie", mais il me semble qu'il y a de la peur en permanence dans ce film, comme dans Nosferatu , notamment avec les danses des pestiférés dans Delft, les cauchemars d'Adjani.
j'ai l'impression qu'il filme des itinéraires initiatiques et des accomplissement, mais plutôt douloureux, car ils renoncent délibérément à une altérité radicale (dans lequel se tient aussi la vie sociale), plutôt qu'il ne la surmontent.
Par exemple, les gitans reviennent aussi bien dans Lebenszeichen et Nosferatu, ils sont dans ces deux films une même signification (un ordre social non compromis, mais que l'on ne peut que rencontrer sans y habiter) plutôt que des êtres.
J'aime bien "Signe de vie", mais il me semble qu'il y a de la peur en permanence dans ce film, comme dans Nosferatu , notamment avec les danses des pestiférés dans Delft, les cauchemars d'Adjani.
j'ai l'impression qu'il filme des itinéraires initiatiques et des accomplissement, mais plutôt douloureux, car ils renoncent délibérément à une altérité radicale (dans lequel se tient aussi la vie sociale), plutôt qu'il ne la surmontent.
Par exemple, les gitans reviennent aussi bien dans Lebenszeichen et Nosferatu, ils sont dans ces deux films une même signification (un ordre social non compromis, mais que l'on ne peut que rencontrer sans y habiter) plutôt que des êtres.
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Je te fais passer Wings of Hope si tu veux.
J'ai envie d'être sympa,
profitons de cette ambiance potache avant que je menace de mort Jerzy d'ici deux ou trois posts.
Dossier Werner Herzog, Revue Cinéma 75 N°198 : http://depositfiles.com/files/aj905dl9a?redirect
J'ai envie d'être sympa,
profitons de cette ambiance potache avant que je menace de mort Jerzy d'ici deux ou trois posts.
Dossier Werner Herzog, Revue Cinéma 75 N°198 : http://depositfiles.com/files/aj905dl9a?redirect
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
ce ne sont pas des tempéraments paisibles et satisfaits, ils semblent ne pas renoncer à la lutte, aux passions, aux antagonismes, ça se termine jamais par une immense partouze sentimentale sur la plage... Chez Herzog, il n'y a pas l'idéalité qu'on trouve chez Malick, et qui peut agacer prodigieusement. Je pense d'emblée à l'opposition entre une nature érotisée chez Malick alors qu'elle est montrée "ignoble et vicieuse" chez Herzog :Tony le Mort a écrit:
j'ai l'impression qu'il filme des itinéraires initiatiques et des accomplissement, mais plutôt douloureux...
Les intros des films de Terrence Malick me posent toujours des problèmes. La ligne rouge, il y a cette image très composée d'un croco qui s'enfonce dans la vase(bon on s'en fout mais c'est tourné au zoo, c'est dit dans le commentaire audio du blu-ray). Ensuite tu as toute cette partie érotisée de la jungle avec les lianes autour des arbres, les travellings caressants, la voix off suave, ça n'a plus de sens...
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Je me reconnais dans ce qui t'agace chez Malick (même si je connais de lui que les Moissons du Ciel vues il ya longtemps, et la seconde partie de la Ligne Rouge qui m'a fort énervé, un peu pour ce que tu dis, un côté "appel de la forêt vs la guerre").
Si on considère la nature comme une présence ou un manque pour l'homme, on met sur le même plan la nature telle qu'elle est réellement (c'est à dire l'ensemble de plusieurs règnes: minéraux, animaux, végétaux, chacun très complexes, où nous sommes inclus) et une seule idée culturelle de la nature, valant pour l'homme seul et construite par lui. Peut-être que Nietzsche perçoit mieux ce pluralisme dans la nature que Heidegger d'ailleurs. Je les connais mal, mais il me semble que Nietzsche pense la nature à partir d'observations, par exemple dans "Aurore", où finalement la compassion chrétienne exprime une seule forme de la nature absolutisée (mais pas illégitime tant qu'elle ne constitue pas un ordre).
Alors que pour Heidegger la nature est à la fois un statut ontologique bien précis et une chose créée et/ou posée par l'être, comme chez Plotin finalement. Derrida et je crois Nietzsche avant lui: n'est-elle pas plutôt posée par l'homme? Les Présocratique interprétés par Nietzsche expriment chacun un rapport particulier à la nature, qu'il reproche peut-être à Socrate d'avoir "nivelés" et uniformisés (même si Nietzsche les présente lui-même dans un développement successif).
La filiation Nietzsche->Herzog est peut-être plus légitime sur ce plan là que celui du surhomme.
Peu de temps avant de parler au cheval, Nietzsche écrivait quand-même un superbe billet à Brandès, où il prouvait qu'il avait conscience d'arriver au terme de son parcours philosophique, Heidegger sent qu'il y a là un enjeu important et en propose une interprétation, qui me semble limitée (il ne pouvait devenir lui même le surhomme, parce qu'il était lui-même moderne, et donc il a perdu pied).
C'est Derrida qui remarque justement: "homme/animal", une opposition entre deux notions pour penser des millions d'êtres, que la philosophie a reconduite.
Foucault perçoit un vertige dans le fait que pour les biologistes depuis Linné, le type d'une espèce est finalement un seul individu, et que l'évolutionnisme darwinien a peu modifié cette articulation conceptuelle de l'individu et de l'évolution. Mais il en fait principalement une question de méthodologie pour penser l'effet d'un discours, où ontologie et épistémologie se relayent sans se recouper (pour que Darwin soit possible, il fallait que la mort devienne un concept épistémologique, ce que Cuvier a opéré dans le cadre de la taxonomie linnéenne=> interprétation brillante mais qui dans la manière dont il la présente flatte le sens national français, ce qui restreint son audience, mais bon).
il y a un point de butée. La religion dénie l'âme aux animaux (et a fortiori, aux végétaux), la philosophie la raison, même Adorno, qui parvient pourtant à comprendre qu'un animal puisse dire "je n'ai pas envie de mourir de cette manière-là".
Et si c'était ce point, cette incapacité à voir l’animal, qui retenait la philosophie à la littérature, lui donnant peu de prises directes sur la technologie?
Si on considère la nature comme une présence ou un manque pour l'homme, on met sur le même plan la nature telle qu'elle est réellement (c'est à dire l'ensemble de plusieurs règnes: minéraux, animaux, végétaux, chacun très complexes, où nous sommes inclus) et une seule idée culturelle de la nature, valant pour l'homme seul et construite par lui. Peut-être que Nietzsche perçoit mieux ce pluralisme dans la nature que Heidegger d'ailleurs. Je les connais mal, mais il me semble que Nietzsche pense la nature à partir d'observations, par exemple dans "Aurore", où finalement la compassion chrétienne exprime une seule forme de la nature absolutisée (mais pas illégitime tant qu'elle ne constitue pas un ordre).
Alors que pour Heidegger la nature est à la fois un statut ontologique bien précis et une chose créée et/ou posée par l'être, comme chez Plotin finalement. Derrida et je crois Nietzsche avant lui: n'est-elle pas plutôt posée par l'homme? Les Présocratique interprétés par Nietzsche expriment chacun un rapport particulier à la nature, qu'il reproche peut-être à Socrate d'avoir "nivelés" et uniformisés (même si Nietzsche les présente lui-même dans un développement successif).
La filiation Nietzsche->Herzog est peut-être plus légitime sur ce plan là que celui du surhomme.
Peu de temps avant de parler au cheval, Nietzsche écrivait quand-même un superbe billet à Brandès, où il prouvait qu'il avait conscience d'arriver au terme de son parcours philosophique, Heidegger sent qu'il y a là un enjeu important et en propose une interprétation, qui me semble limitée (il ne pouvait devenir lui même le surhomme, parce qu'il était lui-même moderne, et donc il a perdu pied).
C'est Derrida qui remarque justement: "homme/animal", une opposition entre deux notions pour penser des millions d'êtres, que la philosophie a reconduite.
Foucault perçoit un vertige dans le fait que pour les biologistes depuis Linné, le type d'une espèce est finalement un seul individu, et que l'évolutionnisme darwinien a peu modifié cette articulation conceptuelle de l'individu et de l'évolution. Mais il en fait principalement une question de méthodologie pour penser l'effet d'un discours, où ontologie et épistémologie se relayent sans se recouper (pour que Darwin soit possible, il fallait que la mort devienne un concept épistémologique, ce que Cuvier a opéré dans le cadre de la taxonomie linnéenne=> interprétation brillante mais qui dans la manière dont il la présente flatte le sens national français, ce qui restreint son audience, mais bon).
il y a un point de butée. La religion dénie l'âme aux animaux (et a fortiori, aux végétaux), la philosophie la raison, même Adorno, qui parvient pourtant à comprendre qu'un animal puisse dire "je n'ai pas envie de mourir de cette manière-là".
Et si c'était ce point, cette incapacité à voir l’animal, qui retenait la philosophie à la littérature, lui donnant peu de prises directes sur la technologie?
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Tony le Mort a écrit:Je me reconnais dans ce qui t'agace chez Malick (même si je connais de lui que les Moissons du Ciel vues il ya longtemps, et la seconde partie de la Ligne Rouge qui m'a fort énervé, un peu pour ce que tu dis, un côté "appel de la forêt vs la guerre").
Si on considère la nature comme une présence ou un manque pour l'homme, on met sur le même plan la nature telle qu'elle est réellement (c'est à dire l'ensemble de plusieurs règnes: minéraux, animaux, végétaux, chacun très complexes, où nous sommes inclus) et une seule idée culturelle de la nature, valant pour l'homme seul et construite par lui. Peut-être que Nietzsche perçoit mieux ce pluralisme dans la nature que Heidegger d'ailleurs. Je les connais mal, mais il me semble que Nietzsche pense la nature à partir d'observations, par exemple dans "Aurore", où finalement la compassion chrétienne exprime une seule forme de la nature absolutisée (mais pas illégitime tant qu'elle ne constitue pas un ordre).
Alors que pour Heidegger la nature est à la fois un statut ontologique bien précis et une chose créée et/ou posée par l'être, comme chez Plotin finalement. Derrida et je crois Nietzsche avant lui: n'est-elle pas plutôt posée par l'homme? Les Présocratique interprétés par Nietzsche expriment chacun un rapport particulier à la nature, qu'il reproche peut-être à Socrate d'avoir "nivelés" et uniformisés (même si Nietzsche les présente lui-même dans un développement successif).
Là on ne va pas être d'accord du tout!
Il y a nature comme bidule composé d'un tas de bidules qui forment un système infiniment ouvert, qui est l'objet de toutes les sciences, il me semble, car l'incidence de l'Univers sur la nature n'est pas fermée aux effets du soleil sur la planète bleue... puis il y a, et c'est ce qui nous concerne avec Malick, la nature comme idée... comme beau (ce qui me semble beaucoup plus intéressé Malick, et ça n'a rien à voir avec une déformation du réel, comprendre n'est pas le sujet de Malick, et il me semble que ce qu'il fait de la nature n'est pas faux, ni seulement conservateur).
On peut critiquer le style Malick, ou cette manière de vouloir recréer une nature naturaliste en s'appuyant sur des sciences et en peignant des oiseaux en rouge pour chercher à retrouver une espèce disparue (ceci dit la puissance du faux...) Mais critiquer son emploi de la nature à ta manière, c'est aussi et surtout vouloir comparer l'histoire de la peau de crocodile dans le milieu de la mode, à la variété de sa texture sur les crocodiles vivants, et en conclure que la mode n'a rien compris au rôle de la peau de crocodile dans la protection de son métabolisme (au crocodile, pas la nature) (enfin, j'exagère un peu). C'est confondre l'esthétique et la science, ou du moins confondre l'esthétique et la connaissance. L'artiste quand il utilise la science pour "parfaire" son contenu esthétique, je n'y voit pas de problème, car au final ce qui prime c'est les lois de l'esthétique pas celles de la science. Que le crocodile soit un crocodile de zoo, en effet on en a rien à fichtre.
Lorsqu'on aime ce n'est pas les circuits sanguins, l'intérieur de l'œil, le goût des boyaux qui nous intéressent, bien que cela compose réellement l'objet de notre amour... Et le regard qui englobe l'espace que l'on nomme nature, qu'il soit mystique, esthétique ou pas, peut être regard Amoureux. Un regard qui n'a fichtrement rien à faire du fait que le crocodile peut couper un homme en deux, d'un coup de mâchoire, comme lorsqu'on regarde sa femme dans les yeux, on en a rien à foutre de l'agent chimique qui fait que l'on a envie de l'enlacer. ça pourrait autant nous interrompre dans notre geste, contemplation amoureuse de la nature, de notre femme, que l'idée que le crocodile dans la mare puisse nous arracher le bras. Le regard d'Amour n'englobe pas, ne comprend pas ce qui lui est offert, il suit un flux, se contente d'accepter, d'être fasciné. Et ce flux n'a rien à voir avec l'esprit d'analyse, qui rationalise les composantes d'une chose. En gros le fond de l'émotion esthétique n'a rien à voir avec l'analyse, mais l'analyse en contextualisant l'émotion peut dire si elle est nuisible ou non à un type de système, et c'est dans la contextualisation qu'on peut pointer le mal d'une esthétique.
Il n'y a rien à comprendre dans une émotion, ou une fascination esthétique, ou une traduction du monde par le biais de l'esthétique. L'analyse des structures ne nous dit rien du beau, mais elle peut nous dire quel est son incidence possible sur la pensée.
Je reprend le titre du paragraphe 6 de l'Analytique du beau par Kant : "Le beau est ce qui est représenté sans concept comme objet d'une satisfaction universelle."
On peut dire Malick ce n'est pas la nature, mais aussi qu'une image de la nature ce n'est jamais la nature, on peut la rendre aussi analytique que l'on veut, la décomposer dans sa complexité jusqu'à l'absurde, jusqu'à un au-delà de l'entendement, ce ne sera jamais la nature, ça restera un regard. La nature c'est une idée, ce n'est pas la nature, ça n'est jamais la nature. Difficile de conclure quoique ce soit de concret avec une idée aussi floue, normal que le beau en fasse sa chasse gardée.
Enfin je peux aussi tout simplement conclure que nous n'écrivons pas depuis la même planète, à la relecture de nos textes. lol
Ceci dit je comprend ce que tu appelles "nature comme manque pour l'homme" comme une idée à relier avec ce dont il a été question sur le topic Melancholia : L'homme en pensant, se détache du mouvement de la nature. C'est son regard qui fait qu'il n'est plus la nature, mais tout en étant la nature (son corps n'échappe pas au cycle naturel, bien que la singularité de son esprit puisse échapper à son corps, par le biais de médiums que l'on pourrait appeler médiums artistiques, si ça nous branche).
Donc forcément la nature, comme ce qui fait l'homme, n'est que culture quand on la problèmatise. Mais ce n'est pas n'importe quel morceau de culture... la nature est le paradis perdu. D'où son association quasi ininterrompue depuis pas mal de temps, au beau... et ça n'est absolument pas que l'apanage de la religion chrétienne. Il n y a aucune connaissance à tirer du beau, et la beauté de la nature est le sujet de Malick. (d'où le fait qu'on puisse le perdre (le Malick) en croquant dans la pomme)
Dernière édition par wootsuibrick le Dim 26 Aoû 2012 - 10:18, édité 1 fois
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
L'opposition Herzog / Malick est intéressante, ce sont deux puissances, réelle chez Herzog, idéale chez Malick. On peut lire en avant-propos de La Sainte famille par Engels et Marx cette critique de la "puissance transcendante":
L'humanisme réel n'a pas d'ennemi plus dangereux que le spiritualisme ou l'idéalisme spéculatif, qui met, à la place de l'homme individuel réel, la "Conscience de soi" ou l' "Esprit", et qui enseigne avec l'évangéliste : "C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert à rien."
Il y a aussi ces notes dans un texte philosophique de Marx qui viseraient ici à critiquer la puissance idéale de Tree of Life : "La chose concrète, le réel, le sensible, n'y est saisi que sous la forme de l'objet ou de la contemplation, non comme activité humaine sensible, comme pratique...
Le côté actif se trouve développé abstraitement par l'idéalisme..."
C'est ce qui me déplaît dans Tree of Life, cet exotisme croissant de puissance idéale dans cette perpétuelle question : où allons-nous?, pour en venir à la séquence de fin avec sa fixité définitive, son bonheur suprême, son rêve d'immobilité.
Beaucoup de ce rêve est passé dans la philosophie écrit Nietzsche, "cette pérpétuelle question : "où allons-nous?" (le "bonheur") est un signe qu'on s'arrache à toutes les formes d'organisation, qu'on se déracine... L'habitude douillette est plus forte que la colère de l'homme désenchanté."
La philosophie de Nietzche paraît certainement plus proche du cinéma d'Herzog:
"On ne saurait avoir assez de respect pour l'homme, quand on observe comment il sait se tirer d'affaire, tenir bon, tirer parti de circonstances, abattre ses adversaires... "L'idéal" est une sorte d'impôt que l'homme est tenu d'acquitter sur l'énorme dépense qu'exigent ses tâches réelles et pressantes."
Mais la voie de la grâce existe aussi chez Herzog(-Korine) lol.
L'humanisme réel n'a pas d'ennemi plus dangereux que le spiritualisme ou l'idéalisme spéculatif, qui met, à la place de l'homme individuel réel, la "Conscience de soi" ou l' "Esprit", et qui enseigne avec l'évangéliste : "C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert à rien."
Il y a aussi ces notes dans un texte philosophique de Marx qui viseraient ici à critiquer la puissance idéale de Tree of Life : "La chose concrète, le réel, le sensible, n'y est saisi que sous la forme de l'objet ou de la contemplation, non comme activité humaine sensible, comme pratique...
Le côté actif se trouve développé abstraitement par l'idéalisme..."
C'est ce qui me déplaît dans Tree of Life, cet exotisme croissant de puissance idéale dans cette perpétuelle question : où allons-nous?, pour en venir à la séquence de fin avec sa fixité définitive, son bonheur suprême, son rêve d'immobilité.
Beaucoup de ce rêve est passé dans la philosophie écrit Nietzsche, "cette pérpétuelle question : "où allons-nous?" (le "bonheur") est un signe qu'on s'arrache à toutes les formes d'organisation, qu'on se déracine... L'habitude douillette est plus forte que la colère de l'homme désenchanté."
La philosophie de Nietzche paraît certainement plus proche du cinéma d'Herzog:
"On ne saurait avoir assez de respect pour l'homme, quand on observe comment il sait se tirer d'affaire, tenir bon, tirer parti de circonstances, abattre ses adversaires... "L'idéal" est une sorte d'impôt que l'homme est tenu d'acquitter sur l'énorme dépense qu'exigent ses tâches réelles et pressantes."
Mais la voie de la grâce existe aussi chez Herzog(-Korine) lol.
- Spoiler:
Pour infos,
la séquence a été filmée par
Hans Berggren:
http://www.hansberggren.se/
Skydiving stunts : Allan Hewitt
http://www.sky-science.com/Staff.htm
http://www.sky-science.com/mr_lonley.htm
Toutes les photos:
http://www.sky-science.com/images/index46.htm
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Je comprend tout à fait cette citation marxiste,
mais la puissance du faux mobilisée par l'art, qui souvent aboutie à une émotion esthétique purement contemplative (on ne va quand même pas remettre en cause la musique sous prétexte qu'elle est contemplative), n'est elle pas quelque chose comme la renaissance l'espace d'un moment dans le cerveau humain, de sensations d'un paradis perdu? Un paradis perdu qui n'a sans doute jamais existé, car en existant il serait négation de la condition humaine.
Bien entendu pour échapper au danger que représente une déréalisation du réel, il s'agit juste de ne jamais confondre l'art et la vérité.
L'art peut se servir du réel pour créer, mais le réel rapproprié par l'art n'a pas pour objectif d'être une vérité. Il n y a pas de démonstration en art, et surtout il n y a absolument aucune preuve en art, du moins la finalité de l'art n'est pas de prouver. Sinon il n'y aurait pas lieu de mettre sous ce même terme Wagner et Michael Moore. Le problème de Dieu, c'est lorsqu'il existe trop dans des actions politiques... Sinon il s'agit juste d'une illusion comme tant d'autres. Et l'art son domaine de prédilection ça a souvent été celui de la magie, et de l'illusion. Sans magie, sans illusion, pas d'art... juste de la science! (je ne suis pas bouddhiste)
mais la puissance du faux mobilisée par l'art, qui souvent aboutie à une émotion esthétique purement contemplative (on ne va quand même pas remettre en cause la musique sous prétexte qu'elle est contemplative), n'est elle pas quelque chose comme la renaissance l'espace d'un moment dans le cerveau humain, de sensations d'un paradis perdu? Un paradis perdu qui n'a sans doute jamais existé, car en existant il serait négation de la condition humaine.
Bien entendu pour échapper au danger que représente une déréalisation du réel, il s'agit juste de ne jamais confondre l'art et la vérité.
L'art peut se servir du réel pour créer, mais le réel rapproprié par l'art n'a pas pour objectif d'être une vérité. Il n y a pas de démonstration en art, et surtout il n y a absolument aucune preuve en art, du moins la finalité de l'art n'est pas de prouver. Sinon il n'y aurait pas lieu de mettre sous ce même terme Wagner et Michael Moore. Le problème de Dieu, c'est lorsqu'il existe trop dans des actions politiques... Sinon il s'agit juste d'une illusion comme tant d'autres. Et l'art son domaine de prédilection ça a souvent été celui de la magie, et de l'illusion. Sans magie, sans illusion, pas d'art... juste de la science! (je ne suis pas bouddhiste)
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Salut Wootsuibrick,
Je crois que l'on ne s'est absolument pas compris, mais c'est un malentendu intéressant.
Ce qui m'intéressait, ce n'était pas tellement d'attaquer Malick (que je ne connais mal), mais de déplacer l'opposition surhomme-soushomme sur un autre terrain, qui s'est trouvé être celui de la prise en compte de la nature, telle que Breaker l'a articulé, qui me semble beaucoup plus profond.
J'ai été étonné que tu fasse intervenir la notion d'esthétique et l'analytique du sublime pour défendre Malick, et tu enfonces peut-être un coin, c'est en effet quelque chose que j'ai du mal à appréhender, et que je laisse de côté peut-être arbitrairement.
Mais ce qui me trouble, c'est que l'esthétique de Malick telle que tu la présentes, est en quelque sorte une esthétique du sublime "maîtrisé", où contrairement à Kant il n'y a plus de sentiment du déséquilibre et de disproportion entre nous et "la nature" (tu as raison de critiquer l'aspect trop vague et englobant de la manière dont j'emploie ce mot). Mais il me semble que cela correspond plus à la relecture de Kant par Heidegger qu'à Kant lui-même: la notion de transcendantal est complètement rabattue sur celle de finitude. Elle n'est plus pensée comme un effort d'approcher une manière dont les objets (et les êtres) se donnent à la conscience mais devient la manière dont la subjectivité s'informe en quelque sorte de cette finitude.
C'est paradoxal parce que cette réduction s'appuie sur une valorisation de la nature comme mystère, ou "paradis perdu", ou sens qui nous devance: j'ai l'impression qu'il y a cette ambiguïté à la fois chez Heidegger et Malick. La nature devient le spectacle d'un sens, qu'il soit mis en question ou présenté comme une idéal.
Mais je ne réduis pas l'animal à un bout de sac à croco, c'est tout l'inverse.
C'est justement le fait que la tradition philosophique refuse la conscience et même l'âme à l'animal qui fait problème, dans le sens où cette conscience est quelque chose que nous ne pensons pas, mais qui nous pense. D'un côté il y a une valorisation qui est peut être un forçage (les animaux ne pensent pas au paradis perdu, ils pensent à survivre, et peut-être et surtout à construire une culture et une vie sociale, paradoxalement, le fait que les mammifère les plus complexes en terme de psychologie individuelle se laissent domestiquer les place plutôt du coté de la survie), de l'autre une réciprocité manquée.
Je crois que l'on ne s'est absolument pas compris, mais c'est un malentendu intéressant.
Ce qui m'intéressait, ce n'était pas tellement d'attaquer Malick (que je ne connais mal), mais de déplacer l'opposition surhomme-soushomme sur un autre terrain, qui s'est trouvé être celui de la prise en compte de la nature, telle que Breaker l'a articulé, qui me semble beaucoup plus profond.
J'ai été étonné que tu fasse intervenir la notion d'esthétique et l'analytique du sublime pour défendre Malick, et tu enfonces peut-être un coin, c'est en effet quelque chose que j'ai du mal à appréhender, et que je laisse de côté peut-être arbitrairement.
Mais ce qui me trouble, c'est que l'esthétique de Malick telle que tu la présentes, est en quelque sorte une esthétique du sublime "maîtrisé", où contrairement à Kant il n'y a plus de sentiment du déséquilibre et de disproportion entre nous et "la nature" (tu as raison de critiquer l'aspect trop vague et englobant de la manière dont j'emploie ce mot). Mais il me semble que cela correspond plus à la relecture de Kant par Heidegger qu'à Kant lui-même: la notion de transcendantal est complètement rabattue sur celle de finitude. Elle n'est plus pensée comme un effort d'approcher une manière dont les objets (et les êtres) se donnent à la conscience mais devient la manière dont la subjectivité s'informe en quelque sorte de cette finitude.
C'est paradoxal parce que cette réduction s'appuie sur une valorisation de la nature comme mystère, ou "paradis perdu", ou sens qui nous devance: j'ai l'impression qu'il y a cette ambiguïté à la fois chez Heidegger et Malick. La nature devient le spectacle d'un sens, qu'il soit mis en question ou présenté comme une idéal.
Mais je ne réduis pas l'animal à un bout de sac à croco, c'est tout l'inverse.
C'est justement le fait que la tradition philosophique refuse la conscience et même l'âme à l'animal qui fait problème, dans le sens où cette conscience est quelque chose que nous ne pensons pas, mais qui nous pense. D'un côté il y a une valorisation qui est peut être un forçage (les animaux ne pensent pas au paradis perdu, ils pensent à survivre, et peut-être et surtout à construire une culture et une vie sociale, paradoxalement, le fait que les mammifère les plus complexes en terme de psychologie individuelle se laissent domestiquer les place plutôt du coté de la survie), de l'autre une réciprocité manquée.
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 26 Aoû 2012 - 12:11, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Hi Woots,wootsuibrick a écrit:
Bien entendu pour échapper au danger que représente une déréalisation du réel, il s'agit juste de ne jamais confondre l'art et la vérité.
L'art peut se servir du réel pour créer, mais le réel rapproprié par l'art n'a pas pour objectif d'être une vérité...
tu poses mal le problème à mon avis, le cinéma de Malick se donne quand même comme pratique de la philosophie, et c'est dans cette préoccupation fanatique du bonheur que Nietzche révèle une pathologie de décadence, elle enseigne la soumission à l'ordre et la jouissance paisible...
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Mais c'est vrai que je me demande rarement si un film est beau ou pas.
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
breaker a écrit:Hi Woots,wootsuibrick a écrit:
Bien entendu pour échapper au danger que représente une déréalisation du réel, il s'agit juste de ne jamais confondre l'art et la vérité.
L'art peut se servir du réel pour créer, mais le réel rapproprié par l'art n'a pas pour objectif d'être une vérité...
tu poses mal le problème à mon avis, le cinéma de Malick se donne quand même comme pratique de la philosophie, et c'est dans cette préoccupation fanatique du bonheur que Nietzche révèle une pathologie de décadence, elle enseigne la soumission à l'ordre et la jouissance paisible...
Possible, mais j'avoue n'avoir jamais trop expérimenté le cinéma comme médium à la manière de la philosophie.
J'ai du mal à comprendre qu'on puisse faire de la philosophie avec du cinéma, j'ai plus l'impression que la philosophie peut être utilisé comme matière à une œuvre, comme la science... Que Kubrick aille voir la nasa, certes, ça joue énormément dans l'impact de son cinéma, qu'il reconstruise l'univers de Barry Lyndon en tenant compte du "comment à l'époque la lumière intérieure pouvait-être", certes c'est essentiel, mais c'est essentiel en terme d'esthétique, absolument pas en terme de sciences historiques. Mais bon, je vais regarder Tree of Life, que je n'ai pas encore vu, et tenter de creuser la question. En tout cas Terrence Malick fait acte de cinéma il me semble, son acte concerne bien plus l'herméneutique du cinéma (ça y est j'ai employé un gros mot), que celle de la philosophie. Sans pour autant dire que ce qu'il pose en terme philosophique n'a pas d'intérêt...
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Tony le Mort a écrit:Mais c'est vrai que je me demande rarement si un film est beau ou pas.
On ne se pose pas la question généralement si c'est beau. lol
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Donc pour toi la beauté relève d'un savoir?
C'est justement ce que j'ai du mal à comprendre, peut-être parce que je n'ai pas les outils conceptuels ou la sensibilité pour le comprendre.
C'est justement ce que j'ai du mal à comprendre, peut-être parce que je n'ai pas les outils conceptuels ou la sensibilité pour le comprendre.
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
La beauté depuis au moins Duchamp serait une notion vieillotte. Le sens serait plus important en art, lui seul ferait œuvre.
Mais bon quand on parle de Malick on ne se situe certainement pas dans les paradigmes de l'art contemporain. La beauté ne relève pas de la connaissance, si on répète Kant.
Mais bon quand on parle de Malick on ne se situe certainement pas dans les paradigmes de l'art contemporain. La beauté ne relève pas de la connaissance, si on répète Kant.
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
En fait tu dis un peu la même chose de la nature et de la beauté: ce sont deux notions pareillement obsolètes et incomplètes. Justement pour défendre la possibilité d'un rapport gratuit et autonome à elles...
Invité- Invité
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Certains états du psychisme sont obsolètes aux yeux des discours dominants de l'époque en effet, mais ils existent.
Après y a une terminologie un peu trop religieuse avec ça... Grâce, âme, divin etc.
Y a des termes plus simples, qui pourraient y correspondre ou s'en rapprocher... fascination, intelligence, infini.
Après y a une terminologie un peu trop religieuse avec ça... Grâce, âme, divin etc.
Y a des termes plus simples, qui pourraient y correspondre ou s'en rapprocher... fascination, intelligence, infini.
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
Je vois même pas par où je pourrais commencer mes "corrections"
Borges- Messages : 6044
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
comme tu peux borges. lol
Re: DIALECTIQUE DU SURHOMME ET DU SOUS-HOMME (DANS QUELQUES FILMS DE WERNER HERZOG)
je peux pas comprendre cette servilité, cette façon d'abdiquer sur rien.Borges a écrit:Je vois même pas par où je pourrais commencer mes "corrections"wootsuibrick a écrit:comme tu peux borges. lol
Invité- Invité
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