The Dark Knight Rises

Borges a écrit :

Frank Miller on le sait, est une ordure "fasciste"

lol

C'est ne pas tenir compte d'une vérité fondamentale, qui nous est rappelée par Stéphane Pichelin:

Je ne crois pas que le problème soit ici de savoir si le cinéma est de droite OU de gauche OU ni à droite ni à gauche OU parfois à droite parfois à gauche. Le cinéma ni les films n'ont d'opinion politique. Nous, oui.

Comme Mireille Mathieu, derechef: ni à droite ni à gauche, juste là où on la pose.

de Ghandi je sais qu'il a été marié par ses parents vers 13 ans à une fille de son âge, qu'il avait un très gros appétit sexuel et quand sa femme se refusait il la battait !

oui Gandhi ...

et cela dit le concerto pour violon de Phil Glass est merveilleux ...

Pas de confusion là non plus, nous entendons bien Satyagraha (acte 2, part 3: "protest"), pas le concerto pour violon, fut-il merveilleux.

tu connais ce concerto ?

Bien sûr. J'ai toute la discographie de Glass, sauf la récente, où ça a cessé de m'intéresser.

Le concerto pour violon est une bonne pièce, de l'avant-dernière période, où il recycle sans vergogne à peu près tous les motifs, orchestrations, rythmes, timbres, de Satyagraha et Akhnaten. J'aime bien ce concerto, pas à la folie, mais j'aime bien.

(Emmanuel Carrère, dans sa propre adaptation ciné de "la moustache" (qui est un bon film, je trouve), a eu la mauvaise-bonne idée de l'utiliser comme score: une certaine facilité paresseuse pour amener de l'émotion à bon compte. Dans "the hours", Glass recycle à la ligne la partie de Satyagraha qu'on entend plus haut. C'est un trait récurrent de presque toutes ses partitions pour le cinéma: il reprend ses compositions plus anciennes à l'identique, avec un petit habillage orchestral juste un peu différent, et comme la plupart se ressemblent au point de se confondre... )

A 14 ans, je découvrais conjointement (à la radio) music for 18 musicians de Reich et Einstein on the beach de Glass; choc déterminant pour moi, et qui restent mes deux pièces préférées du mouvement "minimaliste-répétitif", et parmi mes tops quasiment inépuisables.
On avait eu un débat, sur cdc, avec Lost photographer, autour de Reich et Glass. Je soutenais, ce qui ne faisait pas trop plaisir à Lost, que Reich était un plus grand compositeur, ne cessant de chercher, renouveler son approche (du moins jusqu'à city life - après, à mon sens, malheureusement il se délite), là où Glass a très rapidement opté pour la facilité des recyclages en trompe-l'oreille.

ça ne m'empêche pas d'aimer Glass, de le trouver attachant. Je continue à écouter ses trois premiers "opéras". Ainsi que ses disques plus anciens, délicieux, comme the photographer, Glassworks, Koyaanisqatsi, la B.O. de Mishima. Et son premier chef d’œuvre, de sa période "hard-répétitive": music in twelve parts.

Oui j'aime beaucoup Different Trains de Steve Reiche et particulièrement aussi, Nixon in China, l'opéra de John Adams

Ah oui, John Adams, le disciple tardif. Brillant orchestrateur.

Le disque de lui que je préfère:




Son shaker loops pour cordes est aussi très beau.
Mais il fait de plus en plus dans le "post-romantisme" wagnérien sirupeux (pas dans Nixon...), et son I Was Looking at the Ceiling and Then I Saw the Sky , qui tente de marier classique et pop, est d'un kitsch atroce.


Il faut absolument ici mentionner le troisième compère du "canal historique", le plus discret, pour moi le meilleur après Reich, Terry Riley.

Son disque cadenza in the night plain, recueil de quatuors à cordes joués par le Kronos quartet, est extraordinaire, et, c'est un scandale, pas réédité sous nos contrées. Je le cite chaque fois qu'on parle de musique "répétitive".

bon ok Terry Riley, mêmes goûts !

Eh, j'ai de la mémoire, moi. Je me souviens que tu aimes John Surman. Donc, en effet, on a des goûts assez voisins dans ce domaine.

(Et en ciné, aussi, bien que nous n'en causions point de la même manière)

arrête je suis ému

Terry Riley j'avais pris il ya une dizaine d'années des bouts de "Salome Dances for Peace" sur Soulseek et j'avais "beaucoup aimé". Je vais voir à la médiathèque si je peux l'écouter en version complète. Il me semble qu'il est le compositeur minimaliste qui a eu le plus d'influence directe sur la Pop (sur le premier album du groupe "Curved Air", on trouve une courte chanson avec une sorte de version body buildée des boucles "Persian Surgery Dervishes", avec une guitare heavy, pas ridicules, je crois aussi qu'il a eu une grosse influence sur Brian Eno et Fripp... Francis Monkman qui étaoit jecrosi l'âe du groupe à ce moment était très inspiré par Riley)
Sinon j'aimais bien aussi Church of Anthrax, fait "par" John Cale à partir du travail de Riley (j'ai cru comprendre que la sortie de cet album avait été houleuse). J'aimais bien le premier morceau (une des meilleurs intro de tous les temps), la suite était un peu vaseuse (même si "The Soul of Patrick Lee" est une des meilleur chanson de Cale) , mais l'album était le genre de disque mal assumé mais attachant. Pendant tout un temps j'adorais John Cale, mais j'ai un peu overdosé.

Raoul Lachenay avait aussi attiré l'attention sur un groupe pop cold wave dans lequel Philip Glass tenait les claviers dans les années 1980-1981, assez curieux, inégal mais parfois intéressant ("Polyrock"). Bon évidemment c'est marginal par rapport au reste de l'ouvre.