Espèces d'espace (l'espace du cinéma)

"Ce n'est pas Bresson qui m'a servi d'école sur l'espace, c'est Hitchcock. Quand lors d'un dialogue il y a un gros plan puis une contre-plongée en gros plan, ce n'est jamais gratuit. Même si ses histoires et son côté romanesque ont lentement fini par me lasser (...) j'avais écrit un texte sur "fenêtre sur cour" que doniol, bazin et les autres avaient même mis en page. J'avais relu les épreuves et ensuite ils ont décidé que le numéro spécial Hitchcock des cahiers s'arrêterait au film précédent, "le crime était presque parfait". C'était uniquement une petite analyse sur les rapports spatiaux dans "fenêtre sur cour"

(Straub, cahiers du cinéma, 538)


"il ne faut jamais se laisser impressionner par l'espace qui se trouve devant la caméra, car on doit considérer que, pour obtenir limage finale, nous pouvons prendre une paire de ciseaux et couper le rejet, l'espace inutile (...) mais nous ne devons pas gâcher cet espace puisque que nous pourrons toujours nous en servir dramatiquement. Par exemple, dans the Birds, quand les oiseaux attaquent la maison barricadée, lorsque Melanie se recule sur le sofa, j'ai gardé la caméra assez loin d'elle, et là je me suis servi de l'espace pour indiquer le vide, le néant dont elle se recule (...) Si j'avais commencé dès le début tout près de la fille, nous aurions eu le sentiment qu'elle reculait devant un danger qu'elle voyait mais que le public ne voyait pas. Au contraire je voulais montrer qu'elle reculait devant un danger qui n'existait pas, d'où l'utilisation de tout l'espace devant elle."

(Hitch-truffaut, 223)

slimfast a écrit:http://www.lauralaufer.com/spip/spip.php?article42

hi

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