La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
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La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Grand prix du festival de Gérardmer.
Aaah, Gérardmer, je me fais avoir à tous les coups comme un bleu, chaque fois que je vois la mention d'un "grand prix du festival de Gérardmer" sur la jaquette d'un dvd de location.
J'ai pourtant vu à peu près tous les films primés à Gérardmer, ils sont presque toujours nullissimes à chier.
Y a deux exceptions notables, sans doute les seules fois où le jury ne devait pas être mort-bourré sous la table au moment de voter: Dark water et Morse.
Alors, cette chose parfaitement grotesque mérite un spoiler rien que pour punir ceux qui ont la chance de ne pas l'avoir vu.
Le héros, Davis (Mads Mikkelsen, acteur danois qui tourne une bouse sur deux) est un peintre qui fait des croutes abominables dans le grenier de sa grande villa située dans un quartier résidentiel.
Sa petite fille Dolphie l'attend dans le jardin, costumée on ne sait pas pourquoi pour un casting de fancy-fair dont le thème serait la comtesse de Ségur. "Papa, qu'est-ce que tu attends encore?", appelle-t-elle d'une petite voix lancinante.
David lâche ses pinceaux et rejoint Dolphie devant la grande piscine. Elle attendait sagement avec son filet à papillons, vu qu'elle veut aller à la chasse aux papillons, c'est logique.
Mais David veut pas. Parce que son projet du moment pile, c'est un rencard érotico-torride avec une voisine de l'autre côté de la rue, déguisée en chanteuse teinte en blonde du groupe Texas. Quant à maman, Maya, elle l'a quitté quelques années plus tôt, parce qu'il était infidèle, déjà. Elle lui a demandé de garder Dolphie un jour de plus, parce qu'elle est retenue à un séminaire de pharmacologie.
On sent que David souffre de la situation: il est très mal rasé et a de grosses cernes aux n'oeils, signe de dépression post-maritale.
Alors, David dit à Dolphie: tu vas être bien sage, j'ai une course à faire, je reviens dans 5 minutes.
David plante donc Dolphie, toute déçue.
Et pendant qu'il s'en va d'un pas dépressif vers la maison de Blondie, Dolphie voit un beau papillon dans le jardin et se met à courir après lui, viens gentil papillon je ne veux pas te faire de mal. Bien entendu, elle fonce droit vers la piscine, tête en l'air.
Que va-t-il se passer, mamma mia?
On retrouve David.
Blondie est pas contente parce que ça fait des semaines qu'il était pas passé. C'est parce qu'il préparait sa grande exposition. Et après tout, ils sont pas mariés, lui dit-il. Blondie est fumasse. Elle jette un cendrier qui manque de lui traverser la boîte crânienne, et insiste pour qu'il la prenne sur le champ comme une chienne qu'elle est. David se fait pas prier. Il la nique aussitôt contre le mur.
Suspense côté pêche au papillon. On sait pas. Mais on est inquiet.
David rentre chez lui, lentement, oh tellement lentement. Encore plus tristoune que tout à l'heure. Post coïtum animal triste.
Il rentre à la villa. Prend un temps infini à méditer sur on ne sait quoi, peut-être le débat de Davos entre Cassirer et Heidegger.
Puis s'intéresse vaguement à une tache bizarre qu'il voit par la fenêtre, en provenance du fond de la piscine.
David a soudain peur, très peur. Il court un cent mètres et plonge tête baissée dans la piscine. Dolphie a un lacet accroché à une sorte de grappin tout au fond. David lutte contre le lacet, lutte... Mais trop tard. Dolphie est canée.
David pleure, pleure, toutes les larmes de son corps. Mads Mikkelsen fait très bien le mec dépressif pas rasé pour qui, cette fois, c'en est trop, la coupe est pleine.
Dans les semaines qui suivent, David est encore plus déprimé. Son ex lui en veut encore plus qu'avant: non seulement tu m'as trompé, mais encore tu laisses notre fille se noyer pendant que tu vas baiser, salaud va.
Cinq longues années passent en 3 secondes.
David n'en puit plus.
Un soir de pluie, il se promène devant la piscine et voit Dolphie costumée courant, insouciante, avec son filet à papillon, dans un flou artistique à la David Hamilton. Et il entend sa voix dire, dans un écho lointain: "qu'attends-tu encore, papa"?
Il murmure: "plus rien". Et se laisse tomber à pic dans la piscine.
Heureusement, son meilleur pote passe par là à ce moment là, très inquiet parce que David n'a plus donné de nouvelles.
Il plonge. David est sauvé, car heureusement il fait toujours ses lacets avant de se jeter dans une piscine. C'est un automatisme. Il reprend conscience, mais il n'est pas tellement content. Son pote l'emmène aussitôt se changer les idées dans un bar select, boire quelques bonnes bières de marque. Au risque d'attraper une pneumo parce qu'ils sont trempés jusqu'à l'os.
Et là, il lui parle de son môme de 5 ans, qu'il a inscrit dans un club de foot. C'est tellement trognon à cet âge, tu le verrais courir partout avec 30 mômes qui ressemblent à des nains de jardin, sans compter les 30 parents qui les couvent du regard derrière la clôture.
Fin psychologue, le pote. Il est tout radieux et attendri rien qu'à évoquer son mouflet footbaliste. Mais David n'écoute plus vraiment. On voit le pote qui continue à jacter, mais y a plus de son, et la caméra se met à tourner lentement dans le bar autour de David, sur une musique à cordes symphoniques triste. ça veut dire que David est déjà loin, en pensée, distrait par son monde intérieur, qui fait contraste avec le bonheur de son pote.
David veut soudain partir. Son pote le retient fermement par le bras. Tu vas pas faire de conneries, oh là. Non non, rassure toi je ne vais pas me pendre dans les toilettes. Puis David se casse en douce, et va se promener dans les sous-bois avoisinants, toujours sous la pluie battante.
Là, y glisse et se retrouve devant une sorte de trou, qui s'avère être l'entrée d'un tunnel bizarre. Y a des vieilles poutres pleines de toiles d'araignées, et au fond, une lumière blanche. David s'approche de la lumière blanche. C'est une porte. D'où le titre. Il passe cette porte, et il se retrouve 5 ans en arrière dans le passé. Juste au moment où il traverse la rue pour aller niquer la voisine. On comprend ça parce qu'on voit les mêmes personnes repasser dans le cadre, en répétant les mêmes choses: un voisin gueule parce qu'une tondeuse tond le dimanche, etc.
Trop distrait par ces faits bizarres, David se fait violemment percuter par un cinq tonnes. Mais il n'est pas mort. Il voit un papillon en plastique bleu très poétique, très bien imité, voler sous la pluie, venir se poser dans le creux de sa main, et puis repartir. David esquisse un sourire déprimé. Ragaillardi, il se relève et se précipite à sa villa. Il arrive juste à temps pour défaire le lacet de Dolphie, et Dolphie n'est plus morte. Elle lui demande de ne rien dire à maman de peur d'être grondée, parce qu'elle n'avait pas fait ses lacets malgré les recommandations réitérées.
Mais plus tard, alors qu'il fait un peu de ménage dans la cuisine, David voit un mec de dos, dans l'ombre, qui chipote à ses pinceaux. Oh flûte, un cambrioleur, manquait plus que ça. Ni une ni deux, il se rue sur le mec avec un gros chandelier en granit, et pan, sur la tête. Mince, j'ai tapé trop fort, se dit-il. Il retourne le mec gisant dans son sang, et là, il hallucine grave: le mec c'est David aussi. Ils se regardent tous les deux effrayés, puis David, le David d'il y a cinq ans, donc, cane.
Dolphie entend tout ce remue ménage, et passe une tête en haut de l'escalier. A partir de là, elle va se méfier de David. Elle pense que David n'est pas vraiment son papa et refuse de lui faire des bisous.
C'était les 15 premières minutes du film.
C'est à dire les plus contemplatives, comparées à ce qui suit.
Je vous passe donc les retournements de situation en cascades qui vont émailler la suite, complètement zarbis par rapport à la logique minimale qu'on est en droit d'attendre de n'importe quel film fantastique (cet effet de réel, ou de cohérence, qui fait qu'on croit un tantinet à l'histoire qu'on nous raconte).
Simetierre, de Mary Lambert, d'après S. King, j'avais bien aimé. Pourtant, c'est vraiment pas un chef d’œuvre.
Non content d'adapter un roman soi-disant original d'un certain Akif Pirinçci, ce machin reprend le principe de Simetierre, en y ajoutant la variation subtile du voyage dans le temps et dans les mondes parallèles.
Il cite aussi sans vergogne, évidemment, "l'effet papillon", très bon petit film, qui maitrisait son sujet.
Mais visiblement, le réalisateur et son scénariste ont percuté que dalle aux problèmes de logique du dit effet. Ils se mélangent tellement les pinceaux avec de faux-paradoxes temporels bidons s'empilant les uns sur les autres et des révélations poussives qu'on avait deviné 40 minutes avant qu'elles se produisent, qu'on est sincèrement désolé d'avoir tenu jusqu'au bout. Voire un chouïa déprimé.
Non, vraiment, dans les festivals de Gérardmer, on doit se faire chier grave. C'est pourquoi on boit pas que de l'eau gazeuse pour accompagner les rollmops à l'entracte.
Aaah, Gérardmer, je me fais avoir à tous les coups comme un bleu, chaque fois que je vois la mention d'un "grand prix du festival de Gérardmer" sur la jaquette d'un dvd de location.
J'ai pourtant vu à peu près tous les films primés à Gérardmer, ils sont presque toujours nullissimes à chier.
Y a deux exceptions notables, sans doute les seules fois où le jury ne devait pas être mort-bourré sous la table au moment de voter: Dark water et Morse.
Alors, cette chose parfaitement grotesque mérite un spoiler rien que pour punir ceux qui ont la chance de ne pas l'avoir vu.
Le héros, Davis (Mads Mikkelsen, acteur danois qui tourne une bouse sur deux) est un peintre qui fait des croutes abominables dans le grenier de sa grande villa située dans un quartier résidentiel.
Sa petite fille Dolphie l'attend dans le jardin, costumée on ne sait pas pourquoi pour un casting de fancy-fair dont le thème serait la comtesse de Ségur. "Papa, qu'est-ce que tu attends encore?", appelle-t-elle d'une petite voix lancinante.
David lâche ses pinceaux et rejoint Dolphie devant la grande piscine. Elle attendait sagement avec son filet à papillons, vu qu'elle veut aller à la chasse aux papillons, c'est logique.
Mais David veut pas. Parce que son projet du moment pile, c'est un rencard érotico-torride avec une voisine de l'autre côté de la rue, déguisée en chanteuse teinte en blonde du groupe Texas. Quant à maman, Maya, elle l'a quitté quelques années plus tôt, parce qu'il était infidèle, déjà. Elle lui a demandé de garder Dolphie un jour de plus, parce qu'elle est retenue à un séminaire de pharmacologie.
On sent que David souffre de la situation: il est très mal rasé et a de grosses cernes aux n'oeils, signe de dépression post-maritale.
Alors, David dit à Dolphie: tu vas être bien sage, j'ai une course à faire, je reviens dans 5 minutes.
David plante donc Dolphie, toute déçue.
Et pendant qu'il s'en va d'un pas dépressif vers la maison de Blondie, Dolphie voit un beau papillon dans le jardin et se met à courir après lui, viens gentil papillon je ne veux pas te faire de mal. Bien entendu, elle fonce droit vers la piscine, tête en l'air.
Que va-t-il se passer, mamma mia?
On retrouve David.
Blondie est pas contente parce que ça fait des semaines qu'il était pas passé. C'est parce qu'il préparait sa grande exposition. Et après tout, ils sont pas mariés, lui dit-il. Blondie est fumasse. Elle jette un cendrier qui manque de lui traverser la boîte crânienne, et insiste pour qu'il la prenne sur le champ comme une chienne qu'elle est. David se fait pas prier. Il la nique aussitôt contre le mur.
Suspense côté pêche au papillon. On sait pas. Mais on est inquiet.
David rentre chez lui, lentement, oh tellement lentement. Encore plus tristoune que tout à l'heure. Post coïtum animal triste.
Il rentre à la villa. Prend un temps infini à méditer sur on ne sait quoi, peut-être le débat de Davos entre Cassirer et Heidegger.
Puis s'intéresse vaguement à une tache bizarre qu'il voit par la fenêtre, en provenance du fond de la piscine.
David a soudain peur, très peur. Il court un cent mètres et plonge tête baissée dans la piscine. Dolphie a un lacet accroché à une sorte de grappin tout au fond. David lutte contre le lacet, lutte... Mais trop tard. Dolphie est canée.
David pleure, pleure, toutes les larmes de son corps. Mads Mikkelsen fait très bien le mec dépressif pas rasé pour qui, cette fois, c'en est trop, la coupe est pleine.
Dans les semaines qui suivent, David est encore plus déprimé. Son ex lui en veut encore plus qu'avant: non seulement tu m'as trompé, mais encore tu laisses notre fille se noyer pendant que tu vas baiser, salaud va.
Cinq longues années passent en 3 secondes.
David n'en puit plus.
Un soir de pluie, il se promène devant la piscine et voit Dolphie costumée courant, insouciante, avec son filet à papillon, dans un flou artistique à la David Hamilton. Et il entend sa voix dire, dans un écho lointain: "qu'attends-tu encore, papa"?
Il murmure: "plus rien". Et se laisse tomber à pic dans la piscine.
Heureusement, son meilleur pote passe par là à ce moment là, très inquiet parce que David n'a plus donné de nouvelles.
Il plonge. David est sauvé, car heureusement il fait toujours ses lacets avant de se jeter dans une piscine. C'est un automatisme. Il reprend conscience, mais il n'est pas tellement content. Son pote l'emmène aussitôt se changer les idées dans un bar select, boire quelques bonnes bières de marque. Au risque d'attraper une pneumo parce qu'ils sont trempés jusqu'à l'os.
Et là, il lui parle de son môme de 5 ans, qu'il a inscrit dans un club de foot. C'est tellement trognon à cet âge, tu le verrais courir partout avec 30 mômes qui ressemblent à des nains de jardin, sans compter les 30 parents qui les couvent du regard derrière la clôture.
Fin psychologue, le pote. Il est tout radieux et attendri rien qu'à évoquer son mouflet footbaliste. Mais David n'écoute plus vraiment. On voit le pote qui continue à jacter, mais y a plus de son, et la caméra se met à tourner lentement dans le bar autour de David, sur une musique à cordes symphoniques triste. ça veut dire que David est déjà loin, en pensée, distrait par son monde intérieur, qui fait contraste avec le bonheur de son pote.
David veut soudain partir. Son pote le retient fermement par le bras. Tu vas pas faire de conneries, oh là. Non non, rassure toi je ne vais pas me pendre dans les toilettes. Puis David se casse en douce, et va se promener dans les sous-bois avoisinants, toujours sous la pluie battante.
Là, y glisse et se retrouve devant une sorte de trou, qui s'avère être l'entrée d'un tunnel bizarre. Y a des vieilles poutres pleines de toiles d'araignées, et au fond, une lumière blanche. David s'approche de la lumière blanche. C'est une porte. D'où le titre. Il passe cette porte, et il se retrouve 5 ans en arrière dans le passé. Juste au moment où il traverse la rue pour aller niquer la voisine. On comprend ça parce qu'on voit les mêmes personnes repasser dans le cadre, en répétant les mêmes choses: un voisin gueule parce qu'une tondeuse tond le dimanche, etc.
Trop distrait par ces faits bizarres, David se fait violemment percuter par un cinq tonnes. Mais il n'est pas mort. Il voit un papillon en plastique bleu très poétique, très bien imité, voler sous la pluie, venir se poser dans le creux de sa main, et puis repartir. David esquisse un sourire déprimé. Ragaillardi, il se relève et se précipite à sa villa. Il arrive juste à temps pour défaire le lacet de Dolphie, et Dolphie n'est plus morte. Elle lui demande de ne rien dire à maman de peur d'être grondée, parce qu'elle n'avait pas fait ses lacets malgré les recommandations réitérées.
Mais plus tard, alors qu'il fait un peu de ménage dans la cuisine, David voit un mec de dos, dans l'ombre, qui chipote à ses pinceaux. Oh flûte, un cambrioleur, manquait plus que ça. Ni une ni deux, il se rue sur le mec avec un gros chandelier en granit, et pan, sur la tête. Mince, j'ai tapé trop fort, se dit-il. Il retourne le mec gisant dans son sang, et là, il hallucine grave: le mec c'est David aussi. Ils se regardent tous les deux effrayés, puis David, le David d'il y a cinq ans, donc, cane.
Dolphie entend tout ce remue ménage, et passe une tête en haut de l'escalier. A partir de là, elle va se méfier de David. Elle pense que David n'est pas vraiment son papa et refuse de lui faire des bisous.
C'était les 15 premières minutes du film.
C'est à dire les plus contemplatives, comparées à ce qui suit.
Je vous passe donc les retournements de situation en cascades qui vont émailler la suite, complètement zarbis par rapport à la logique minimale qu'on est en droit d'attendre de n'importe quel film fantastique (cet effet de réel, ou de cohérence, qui fait qu'on croit un tantinet à l'histoire qu'on nous raconte).
Simetierre, de Mary Lambert, d'après S. King, j'avais bien aimé. Pourtant, c'est vraiment pas un chef d’œuvre.
Non content d'adapter un roman soi-disant original d'un certain Akif Pirinçci, ce machin reprend le principe de Simetierre, en y ajoutant la variation subtile du voyage dans le temps et dans les mondes parallèles.
Il cite aussi sans vergogne, évidemment, "l'effet papillon", très bon petit film, qui maitrisait son sujet.
Mais visiblement, le réalisateur et son scénariste ont percuté que dalle aux problèmes de logique du dit effet. Ils se mélangent tellement les pinceaux avec de faux-paradoxes temporels bidons s'empilant les uns sur les autres et des révélations poussives qu'on avait deviné 40 minutes avant qu'elles se produisent, qu'on est sincèrement désolé d'avoir tenu jusqu'au bout. Voire un chouïa déprimé.
Non, vraiment, dans les festivals de Gérardmer, on doit se faire chier grave. C'est pourquoi on boit pas que de l'eau gazeuse pour accompagner les rollmops à l'entracte.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Tu gagnes le Papillon d'Or 2012 du meilleur pitch.
Eyquem- Messages : 3126
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
bravo Jerzy tu triomphes aussi dans la catégorie " je suis un mouton et j'aime ça ! ".
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
C'est pas nouveau, slilmfast, je vois toujours énormément de films fantastiques de série z.
Mais pourquoi "mouton"?
Parce que t'es jaloux. Voilà.
Mais pourquoi "mouton"?
Parce que t'es jaloux. Voilà.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
C'était Mc Tiernan le président du jury cette année-là.
Tiens, en passant, le palmarès de années précédentes.
Catégorie grand prix:
1994 La Fiancée aux cheveux blancs (Jiang-Hu) - pas vu
1995 Créatures célestes (Peter Jackson) - plutôt emmerdifiant
1996 Le Jour de la bête (De la Iglesia) - De la Iglesia n'a fait qu'un seul bon film dans sa vie: "le crime farpait", qui au moins était un peu drôle.
1997 Scream (Wes Craven) - Craven n'a jamais fait un bon film, et ça n'a jamais été drôle.
1998 Le Loup-garou de Paris (Anthony Waller) - pas vu, rien que le titre me désole par son opportunisme douteux.
1999 Cube (Vincenzo Natali) - ah ça m'a plutôt bien botté, ce petit truc.
2000 Hypnose (David Koepp) - bon film.
2001 Thomas est amoureux (Pierre-Paul Renders) - horrible nanar stéréotypé rtbfisant, typique pour introduire le débat de feu "l'écran-témoin"
2002 Fausto 5.0 (Isidro Ortiz, Alex Ollé et Carlos Padrissa) - pas vu
2003 Dark Water (Hideo Nakata) - super émouvant.
2004 Deux Sœurs (Kim Jee-woon) - pas vu
2005 Trouble (Harry Cleven) - pas eu envie, allergique à Magimel.
2006 Isolation (Billy O'Brien) - alors là, gros mystère. Le pire du lot. On croirait que c'est tourné par un paraplégique directement dans le trou du cul d'une vache. Indigent à frémir et d'un inintérêt effarant. Normalement, ce genre de vidéo de vacance n'a même pas le droit d'un direct to dvd. Cette année là, à Gérardmer, les huitres de la cantine devaient pas être fraiches, ou alors la délégation irlandaise a mis dedans des substances hallucinogènes.
2007 Norway of Life (Jens Lien) - oh que c'est mauvais, poussif, avec des ambitions sociologiques ridicules. Quand la vie est trop parfaite et tout le monde uniformisé dans le bonheur, on s'ennuie et on voudrait mourir. rhzz
2008 L'Orphelinat (Juan Antonio Bayona) - laborieusement daubasse et recyclant ad libitum les trucs de Balaguero déjà pas terribles, ou de Del Toro, mieux, sur le sujet.
2009 Morse (Tomas Alfredson) - bien mais vieillit plutôt mal quand j'y repense.
2010 The Door (Anno Saul)
2011 Bedevilled (Jang Cheolso) - ça doit sûrement être quelque chose.
Tiens, en passant, le palmarès de années précédentes.
Catégorie grand prix:
1994 La Fiancée aux cheveux blancs (Jiang-Hu) - pas vu
1995 Créatures célestes (Peter Jackson) - plutôt emmerdifiant
1996 Le Jour de la bête (De la Iglesia) - De la Iglesia n'a fait qu'un seul bon film dans sa vie: "le crime farpait", qui au moins était un peu drôle.
1997 Scream (Wes Craven) - Craven n'a jamais fait un bon film, et ça n'a jamais été drôle.
1998 Le Loup-garou de Paris (Anthony Waller) - pas vu, rien que le titre me désole par son opportunisme douteux.
1999 Cube (Vincenzo Natali) - ah ça m'a plutôt bien botté, ce petit truc.
2000 Hypnose (David Koepp) - bon film.
2001 Thomas est amoureux (Pierre-Paul Renders) - horrible nanar stéréotypé rtbfisant, typique pour introduire le débat de feu "l'écran-témoin"
2002 Fausto 5.0 (Isidro Ortiz, Alex Ollé et Carlos Padrissa) - pas vu
2003 Dark Water (Hideo Nakata) - super émouvant.
2004 Deux Sœurs (Kim Jee-woon) - pas vu
2005 Trouble (Harry Cleven) - pas eu envie, allergique à Magimel.
2006 Isolation (Billy O'Brien) - alors là, gros mystère. Le pire du lot. On croirait que c'est tourné par un paraplégique directement dans le trou du cul d'une vache. Indigent à frémir et d'un inintérêt effarant. Normalement, ce genre de vidéo de vacance n'a même pas le droit d'un direct to dvd. Cette année là, à Gérardmer, les huitres de la cantine devaient pas être fraiches, ou alors la délégation irlandaise a mis dedans des substances hallucinogènes.
2007 Norway of Life (Jens Lien) - oh que c'est mauvais, poussif, avec des ambitions sociologiques ridicules. Quand la vie est trop parfaite et tout le monde uniformisé dans le bonheur, on s'ennuie et on voudrait mourir. rhzz
2008 L'Orphelinat (Juan Antonio Bayona) - laborieusement daubasse et recyclant ad libitum les trucs de Balaguero déjà pas terribles, ou de Del Toro, mieux, sur le sujet.
2009 Morse (Tomas Alfredson) - bien mais vieillit plutôt mal quand j'y repense.
2010 The Door (Anno Saul)
2011 Bedevilled (Jang Cheolso) - ça doit sûrement être quelque chose.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
salut Jerzy,
Ah ? J'en garde pourtant le souvenir d'un film assez flippant. Il y avait une ambiance (à défaut d'un sujet passionnant).2006 Isolation (Billy O'Brien) - alors là, gros mystère. Le pire du lot. On croirait que c'est tourné par un paraplégique directement dans le trou du cul d'une vache. Indigent à frémir et d'un inintérêt effarant. Normalement, ce genre de vidéo de vacance n'a même pas le droit d'un direct to dvd. Cette année là, à Gérardmer, les huitres de la cantine devaient pas être fraiches, ou alors la délégation irlandaise a mis dedans des substances hallucinogènes.
Eyquem- Messages : 3126
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
mouton parce que t'es toujours à la distribution des prix, banane.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Les "prix spécial du jury", c'est pas mal non plus.
1994 L'Écureuil rouge (Julio Medem) - pas vu
1995 Dellamorte Dellamore (Michele Soavi) - n'a fait qu'un seul bon film, "la secte". Celui est insupportablement kitsch et casse-bonbon.
1996 Témoin muet (Anthony Waller) - pas vu.
1997 Tuez-moi d'abord (Rainer Matsutani) - pas vu
1998 Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol) - polar sf pas hyper-nul, mais rabâché et somnolent, pour une nième variation uchronique à partir d'Orwell and co. Photographie horriblement clichetonnante dans le genre sépia jaune pisseux pour faire rétro.
1998 Forever (Nick Willing) - pas vu
1999 La Sagesse des crocodiles (Po-Chih Leong ) - pas vu.
1999 La Fiancée de Chucky (Ronny Yu) - on se pose aussi des questions sur la bouffe, là.
2000 La Secte sans nom (Jaume Balagueró) - raté, nul, tout y est psycho de grand bazar, acteurs ectoplasmiques, persos de carton pâte, enchainements morts-nés, gros sabots, enquête d'autant plus inutile qu'on a tout compris 20 kilomètres à l'avance.
2001 Insomnies (Michael Walker) - dieu que c'est mauvais, comme imitation ringarde et soporifique de Lynch. Jeff Daniels se donne à fond pour son premier "premier rôle", mais il sera toujours un acteur de seconde zone sympa qui joue comme ses pieds. Ah oui, l'histoire, c'est juste une bd de Solé parue dans Pilote, poussive comme tout ce que fit Solé: un mec qui voit une tache grossir au plafond, n'arrive plus à dormir et devient foldingo. Si c'est pas un plagiat, c'est rudement bien imité. Maintenant, faut dire, n'importe qui pourrait imaginer un canevas aussi éculé. J'ai connu un mec qui ambitionnait de devenir écrivaillon d'histoires fantastiques. Il avait pensé la même histoire. Je lui ai montré la bd de Solé, ressortie d'une vieille caisse. Il a fait un nervous breakdown. Bien fait.
2002 L'Échine du diable (Guillermo Del Toro ) - prometteur, honorable, mais bancal. Toro fait ses gammes.
2003 Maléfique (Éric Valette) - pas vu.
2003 Les Témoins (Brian Gilbert) - pas vu
2004 La Mélodie du malheur (Takashi Miike) - enregistré sur Arte, pas pu dépasser les 10 premières minutes. Miike, à part Audition et Gozu, bof. Le pire de tous étant "visitor Q", une pantalonnade snuffisante à contenu socio-psychanalytique aussi remarquablement débile que pontifiant. Mais chut, sinon Bub va radiner sa fraise pour m'expliquer que j'ai rien compris.
2005 Saw (James Wan) - j'aime bien cette franchise. Déjà expliqué.
2005 Calvaire (Fabrice Du Welz) - déjà expliqué. J'aime bien aussi. En faisant abstraction de quelques séquences franchement débiles (la danse des villageois sur fond de piano proto-stockhausen; les fermiers qui cougnent un porc)
2006 Fragile (Jaume Balaguero) - j'ai trouvé ça vraiment pas terrible et languissant avec sa volonté de faire de la belle image et du beau sentiment.
2007 Black Sheep (Jonathan King) - bwoaf, lourdingue de chez lourdingue, et jamais drôle. Doit plaire à quelques pré-ados de 12 ans et demi.
2007 Fido (Andrew Currie) - pas vu
2008 REC (Jaume Balaguero et Paco Plaza) - là, je dis oui. J'adore, envers et contre tout. Même la suite, même le remake américain. Je marche à fond les manettes, sans trop me poser de questions.
2008 Teeth (Mitchell Lichtenstein) - pas vu
2009 Grace (Paul Solet) - vu il y a deux semaines, tiens. Une vague idée minuscule, mais seigneur que c'est mauvais, bidon et mal fichu.
2010 Moon (Duncan Jones) - yesss. Déjà commenté.
2011 Ne nous jugez pas (Jorge Michel Gra) - pas vu.
2011 The Loved Ones - pas vu.
1994 L'Écureuil rouge (Julio Medem) - pas vu
1995 Dellamorte Dellamore (Michele Soavi) - n'a fait qu'un seul bon film, "la secte". Celui est insupportablement kitsch et casse-bonbon.
1996 Témoin muet (Anthony Waller) - pas vu.
1997 Tuez-moi d'abord (Rainer Matsutani) - pas vu
1998 Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol) - polar sf pas hyper-nul, mais rabâché et somnolent, pour une nième variation uchronique à partir d'Orwell and co. Photographie horriblement clichetonnante dans le genre sépia jaune pisseux pour faire rétro.
1998 Forever (Nick Willing) - pas vu
1999 La Sagesse des crocodiles (Po-Chih Leong ) - pas vu.
1999 La Fiancée de Chucky (Ronny Yu) - on se pose aussi des questions sur la bouffe, là.
2000 La Secte sans nom (Jaume Balagueró) - raté, nul, tout y est psycho de grand bazar, acteurs ectoplasmiques, persos de carton pâte, enchainements morts-nés, gros sabots, enquête d'autant plus inutile qu'on a tout compris 20 kilomètres à l'avance.
2001 Insomnies (Michael Walker) - dieu que c'est mauvais, comme imitation ringarde et soporifique de Lynch. Jeff Daniels se donne à fond pour son premier "premier rôle", mais il sera toujours un acteur de seconde zone sympa qui joue comme ses pieds. Ah oui, l'histoire, c'est juste une bd de Solé parue dans Pilote, poussive comme tout ce que fit Solé: un mec qui voit une tache grossir au plafond, n'arrive plus à dormir et devient foldingo. Si c'est pas un plagiat, c'est rudement bien imité. Maintenant, faut dire, n'importe qui pourrait imaginer un canevas aussi éculé. J'ai connu un mec qui ambitionnait de devenir écrivaillon d'histoires fantastiques. Il avait pensé la même histoire. Je lui ai montré la bd de Solé, ressortie d'une vieille caisse. Il a fait un nervous breakdown. Bien fait.
2002 L'Échine du diable (Guillermo Del Toro ) - prometteur, honorable, mais bancal. Toro fait ses gammes.
2003 Maléfique (Éric Valette) - pas vu.
2003 Les Témoins (Brian Gilbert) - pas vu
2004 La Mélodie du malheur (Takashi Miike) - enregistré sur Arte, pas pu dépasser les 10 premières minutes. Miike, à part Audition et Gozu, bof. Le pire de tous étant "visitor Q", une pantalonnade snuffisante à contenu socio-psychanalytique aussi remarquablement débile que pontifiant. Mais chut, sinon Bub va radiner sa fraise pour m'expliquer que j'ai rien compris.
2005 Saw (James Wan) - j'aime bien cette franchise. Déjà expliqué.
2005 Calvaire (Fabrice Du Welz) - déjà expliqué. J'aime bien aussi. En faisant abstraction de quelques séquences franchement débiles (la danse des villageois sur fond de piano proto-stockhausen; les fermiers qui cougnent un porc)
2006 Fragile (Jaume Balaguero) - j'ai trouvé ça vraiment pas terrible et languissant avec sa volonté de faire de la belle image et du beau sentiment.
2007 Black Sheep (Jonathan King) - bwoaf, lourdingue de chez lourdingue, et jamais drôle. Doit plaire à quelques pré-ados de 12 ans et demi.
2007 Fido (Andrew Currie) - pas vu
2008 REC (Jaume Balaguero et Paco Plaza) - là, je dis oui. J'adore, envers et contre tout. Même la suite, même le remake américain. Je marche à fond les manettes, sans trop me poser de questions.
2008 Teeth (Mitchell Lichtenstein) - pas vu
2009 Grace (Paul Solet) - vu il y a deux semaines, tiens. Une vague idée minuscule, mais seigneur que c'est mauvais, bidon et mal fichu.
2010 Moon (Duncan Jones) - yesss. Déjà commenté.
2011 Ne nous jugez pas (Jorge Michel Gra) - pas vu.
2011 The Loved Ones - pas vu.
Dernière édition par jerzy P le Dim 22 Jan 2012 - 20:25, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
"je vois énormément de films fantastiques de série Z" ( Z pour jerZi ) : ah le cliché !!!!
ça fait y pas bien ce vocable là dans mon cv ?
tu dates, patate.
ça fait y pas bien ce vocable là dans mon cv ?
tu dates, patate.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Comment dis-tu, slim-fat?
Je vais jamais à des distributions de prix, t'as tout faux. Oui, je date, et alors?
Eyquem: peut-être étais-je mal luné la nuit où je l'ai vu. Mais j'ai pas capté l'ambiance en question
Je vais jamais à des distributions de prix, t'as tout faux. Oui, je date, et alors?
Eyquem: peut-être étais-je mal luné la nuit où je l'ai vu. Mais j'ai pas capté l'ambiance en question
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
c'est parce que t'es un gars de la ville : tu dois pas être sensible à l'inquiétante étrangeté des vaches, dans l'étable, la nuit.jerzy P a écrit:
Eyquem: peut-être étais-je mal luné la nuit où je l'ai vu. Mais j'ai pas capté l'ambiance en question
Eyquem- Messages : 3126
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
" éléments de langage " : application zélée.
comprenne qui pourra.
comprenne qui pourra.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
" éléments de langage " : application zélée.
comprenne qui pourra.
ah ouais... Mmh.
J'ai rien compris. Faut faire moins codé façon "gang Anderson". J'suis de Verviers, je te l'ai déjà dit.
Attends... je tiens un truc, là. Verviers ---> Capitale de la laine fin XIXè ---> Bcp de moutons (énormément de vaches, aussi, Eyquem. Les vaches, c'est toute mon enfance. Combien de fois je me suis fait courser par des taureaux et ai-je troué mes culottes dans les fils barbelés).
C'était ça?
PS: pour "distributions de prix".
J'ai eu le prix Gaston Limage de français pour l'ensemble des rhétos de l'athénée royal de Verviers. C'était un prix très important, très convoité. Surtout par les gars d'Eupen, à 5 km, qui parlent allemand. Je me souviens encore, comme disait Line Renaud hier chez Ruquier: j'avais reçu une pile de vieux livres qui sentaient la remise, dont un Blaise Cendrars, "vol à voile". Que j'ai jamais lu. Parce qu'il sentait la remise et le vieux mouton. Et que ça rappelait trop "vol au vent". Un plat typique de la région. Je ne sais pas si vous connaissez ça, en France. Une sorte de cylindre en pâte feuilletée évidé au centre, et dans lequel on verse de la crème aux champignons avec des morceaux de poulet dedans.
Sinon, slim, 99% des films cités, je les ai loués sans savoir qu'il avaient eu un prix quelconque.
Quand je dis, au début, que je me laisse toujours avoir comme un bleu à cause de la jaquette, c'est pour faire de l'humour daté. Faut pas tout prendre au pied de la lettre.
Sinon, oui, j'ai tellement envie de voir du fantastique que je loue n'importe quoi, dans l'espoir de tomber sur un bon truc. Conviens avec moi que le cinéma fantastique est un genre difficile et casse-gueule.
D'ailleurs, permets-moi de te dire, Slim, car je sais que ma bio t'intéresse, que le fantastique, les Verviétois en sont des spécialistes éminents. Car Verviers ne fut pas seulement la capitale de l'industrie lainière. Ce fut aussi le siège des usines Marabout. La plus grosse chaine d'édition d'Europe jusque dans les 70s.
Qui ne connaît pas les marabout-sf et les marabout-fantastique? Les frères Rosny-Ainé (de Bruxelles). Ce sont eux qui écrivirent "la guerre du feu". Les Œuvres complètes des Rosny en un gros pav, était tiré en tellement d'exemplaires chez Marabout, mais n'intéressait tellement absolument personne, qu'on le voyait trainer n'importe où: chez les dentistes, sur les présentoirs de vieux journaux usagers, sur les tables de café, parfois mêmes empilés avec une ficelle à la porte d'entrée de particuliers, employés chez Marabout.
L’œuvre complète des Rosny-Ainé, quand on voulait faire plaisir à quelqu'un sans se fouler, on la lui offrait. Et généralement, il était pas content. Il vous disait: "khé gros rapiat, ti, sou là!".
J'ai toujours mon pavé. Jamais ouvert.
L’œuvre complète de Jean Ray (Harry Dickson, Malpertuis, etc), Jacques Spitz (la guerre des mouches), Thomas Owen (la truie, pitié pour les ombres), Jean-Pierre Bours (celui qui pourrissait), José Moselli (la fin d'Illa), Sprague de Camp, Lovecraft, etc.
Henri Vernes (Charles-Henri Dewisme), bien sûr: tout Bob Morane, c'était chez Marabout.
Dans les Bob Morane, attention, il y a, pour les connaisseurs, un cycle secret dans les cycles, "hors série" et vraiment très à part du reste, un véritable chef d’œuvre du fantastique: les cinq volumes du cycle d'Ananké. Bob Morane et Bill Ballantine se retrouvent dans un monde parallèle, où il ne fait jamais nuit: Ananké. Ils ont passé une porte avec une rosace dessus. Ils ne peuvent plus revenir en arrière. Dans Ananké, il y a des dizaines de mondes étranges, chacun délimité par une porte avec une rosace. Je relis régulièrement le cycle d'Ananké: c'est génial, imaginatif et effrayant. Le cycle des années 70 paru chez Marabout, à ne pas confondre avec les produits dérivés (bd, anime, etc).
Certains murmurent que c'est pas Henri Vernes qui l'aurait écrit, mais... un dessinateur de bd, qui fut même rédacteur en chef du journal Spirou, et avant cela, éditeur chez Marabout: Philippe Vandooren.
http://aproposdebobmorane.net/viewtopic.php?t=600
Réédité dans les 90s par Jacques Lefrancq, en un seul volume (1050 pages). C'est devenu un objet de collection. Si vous tombez dessus, dans une bouquinerie, n'hésitez pas, quel qu'en soit le prix. Moi je l'avais eu pour 100 fb (plus ou moins 3 euros). Faut dire qu'à Verviers, on pouvait se procurer d'occase quasi tous les marabout sf et fantastique pour 25 centimes pièce.
Même Hawthorne fut d'abord traduit en français et publié chez Marabout.
Plus la pataphysique, évidemment. Verviers fut la capitale de la pataphysique. André Blavier était le directeur de la bibliothèque de Verviers, où il avait installé le fond international Raymond Queneau. Plus les archives de Magritte (ses écrits sur Heidegger, notamment. Quelques pages, pas plus).
C'est l'auteur de la cultissime "anthologie des fous littéraires". On venait du monde entier à Verviers pour les colloques de pataphysique. Tu pouvais te promener au mois d'août place du marché, tu y croisais Italo Calvino, Jacques Roubaud, Perec, etc, avec leur badge marrant.
Non, Verviers, c'était quelque chose. Le trou du cul du monde, mais le trou du cul du bizarre. Tout partait de Verviers, et y revenait. André Delvaux a signé un film magnifique, qui se déroule entièrement à Verviers. Avec Jean-Luc Bideau: "Belle". C'est l'histoire d'un conférencier spécialiste d'Apollinaire qui se perd dans les fagnes, et y rencontre une femme étrange habitant dans une hutte: une russkoff qui cause pas un mot de français. Toujours pas réédité.
Alors, nous, les Verviétois, Gérardmer, ça nous fait sourire gentiment.
Die Tür du passé. Qui date. Voilà. La boucle est bouclée. Merci qui? Merci Jerzy
Dernière édition par jerzy P le Lun 23 Jan 2012 - 4:09, édité 13 fois
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
- Spoiler:
- "Eléments de langage", c'était en référence à un autre post de ce soir :
https://spectresducinema.1fr1.net/t410p45-de-la-politique-du-politique-des-politiciens-des-politiques#26141
Eyquem- Messages : 3126
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
- Spoiler:
- Oui, je sais. Mais l'allusion n'en demeure pas moins mystérieuse en ce topic.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Eyquem a écrit:salut Jerzy,Ah ? J'en garde pourtant le souvenir d'un film assez flippant. Il y avait une ambiance (à défaut d'un sujet passionnant).2006 Isolation (Billy O'Brien) - alors là, gros mystère. Le pire du lot. On croirait que c'est tourné par un paraplégique directement dans le trou du cul d'une vache. Indigent à frémir et d'un inintérêt effarant.
hello les deux;
plutôt d'accord avec jerzy, j'ai trouvé ça d'une nullité absolue, sans le moindre goût, la moindre sensibilité "fantastique"
-REC (les deux), les seuls films récents du genre que je classe parmi les plus grands du genre, ou pas du genre, donc avec "l'exorciste", "massacre à..."; le mec sait ce que c'est que d'avoir peur. Pour filmer la peur faut la croyance. Faut avoir peur de ce qu'on filme. Manque peut-être à Rec pour être un chef d’œuvre, la compassion, même si elle n'est pas totalement absente. Et puis dans le deux le portrait de l'exorciste en clint eastwood est une faute de style et de croyance dans le genre. Un grand film d'horreur, fantastique, doit fonctionner, pour atteindre à son intensité la plus grande, artistique, morale, humaine, avec deux affects, les deux affects de la tragédie, la peur et la compassion, sans sombrer dans l'idéologie sacrificielle...
Dernière édition par Borges le Lun 23 Jan 2012 - 11:15, édité 4 fois
Borges- Messages : 6044
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
assez d'accord aussi. j'ai trouvé ça tourné comme The X-file - le film : tu sursautes mais t'as pas vraiment peur et t'es franchement jamais inquiet.
par contre, j'avais bien aimé La sagesse des crocodiles à sa sortie. ça date. film de vampire avec Jude Law. je reverrais bien ça, histoire d'être déçu.
par contre, j'avais bien aimé La sagesse des crocodiles à sa sortie. ça date. film de vampire avec Jude Law. je reverrais bien ça, histoire d'être déçu.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Hello.
Ah, ça fait plaisir de lire que Borges a apprécié Rec°
J'avais posté sur fdc, il y a deux ans, à propos de REc2:
Concernant "quarantine", on serait tenté d'en expédier l'intérêt en se posant la question justifiée de l'utilité de remaker rec pour le public américain.
Pourtant, j'oserais soutenir que, sur les plans terreur émotionnelle, gestion de l'espace, conduite du récit, ce quarantine parvient à faire au moins aussi bien, et parfois mieux. C'est un film étonnant, ni copiercoller, ni trahison, mais comme (osons des métaphores foireuses) une méditation cartésienne de Husserl, une Aufhebung (bon, je me calme) de ce qui était réussi dans rec.
Je l'avais loué sans avoir saisi que c'était un "rec-bis". Donc, les 10 premières minutes, je râlais sec, j'ai voulu même arrêter en me disant: non, la honte, nous faire la resucée de ça, quel intérêt, en plus tout va être mis au standard des slashers, nul, comme tout ce que font les ricains quand y remakent, etc etc.
Par curiosité, j'ai poursuivi, et plus ça avançait, plus je me disais: ah ben non, c'est bien, très bien même. Ils ont enlevé certaines lourdeurs et stéréotypes psychologiques, mais intensifié l'essence du truc, se concentrant plus sur l'ambiance, le trip expérienciel.
La réinvention de l'espace de cet immeuble est vraiment à couper le souffle, d'une puissance graphique oppressante. L'architecture est très différente, cette donnée est importante, car la réussite du remake repose sur cette transposition, un subtil déplacement géohistorique dans l'archéo-logie du tissu urbain, des immeubles et de leurs strates mémorielles, faites de ceux qui y habitent ou y ont habité dans un espace-temps social situé.
La caméra à l'épaule ne tombe pas dans le travers redouté de la saccade permanente, mais sans abandonner le principe, elle donne plus à contempler, en mode "indirect", l'immeuble qui, cette fois, devient le véritable personnage du film, extension spatiale maladive de la créature, superbement réussie, qui le phagocyte depuis son sommet, ce grenier infernal. C'est bien plus, alors, fondamentalement, un récit de maison hantée qu'une histoire de contamination ou un "survival".
Bref, du Lovecraft, en mieux, pourrait-on dire, car Lovecraft (sa réputation culte mis à part, bien surfaite), n'a jamais réussi à produire chez moi le moindre soupçon de peur, avec son écriture ampoulée, redondante, laborieusement descriptive - qui au lieu de nous plonger dans l'expérience de la peur, ne cesse de nous dire: "oh mon dieu, que tout ça est effrayant", suivi d'une avalanche d'adjectifs répétitifs.
On a également souligné que rec était d'une certaine manière une adaptation "officieuse" de l'univers du jeu vidéo resident evil, du climat si particulier du manoir du premier, cette sensation de claustrophobie, où la conquête de chaque palier, de chaque porte, sont sources d'une véritable (et délicieuse) torture psychologique, autant de strates à parcourir en s'avançant précautionneusement, avec bcp de réticence, dans les spires ou les cercles d'un enfer se faisant plus en plus clos, sans issue, comme un goulot d'étranglement.
Le remake a très bien saisi ceci dans sa conception de l'immeuble. Qui devient un des espaces de hantise les plus réussis du cinéma contemporain, avec son style urbain similo rococo, qui mute subtilement à chaque nouvel étage, vers quelque chose de plus délabré, ruineux, immémorial. On pense aussi à Silent Hill 2 et 3, les jeux.
Le rec espagnol est un grand film de terreur. Sa "variation" américaine est aussi un grand film de terreur, qui ne souffre pas de son emprunt, parvenant à lui rendre hommage sans le trahir ou l'affadir, parvenant même parfois à le transcender. Je vois ça un peu comme une variation transcendante sur une partition de piano qui serait une "étude transcendante" de Franz Lizst. Enfin, dans le souvenir que j'en garde.
Ce n'est pas un chef d’œuvre (non plus), cela dit. ça reste un peu dans les limites d'un "exercice de style". Mais combien de productions récentes, prétendant au supplément d'âme qui fait les classiques, n'atteignent pas au cinquième de la puissance de ce grand-huit sensoriel.
J'en suis sorti complètement lessivé.
Ah, ça fait plaisir de lire que Borges a apprécié Rec°
J'avais posté sur fdc, il y a deux ans, à propos de REc2:
Face à la vague unanime de rejet, ça fait plaisir.
Pour moi, il est plus dense que le premier. C'est un des plus beaux traitements de l'espace que je connaisse dans un film d'horreur actuel.
Cette soi-disant petite chose de rien du tout surclasse bien des productions molles du genou (cloverfield, par exemple, qui pour moi est à l'inverse bien surestimé; "paranormal activity" dont on fait quelque cas, mais qui est pour moi un ratage lamentable), et malgré l'artifice du procédé éculé du caméscope piqué aux autres.
C'est purement claustrophobique, ventral, un timing au taquet, ça part directement dans l'archaïque.
J'ai vraiment bien flippé à fond les manettes, et pourtant je suis difficile avec le genre.
NB: le remake américain du premier ("en quarantaine") est très réussi aussi.
Concernant "quarantine", on serait tenté d'en expédier l'intérêt en se posant la question justifiée de l'utilité de remaker rec pour le public américain.
Pourtant, j'oserais soutenir que, sur les plans terreur émotionnelle, gestion de l'espace, conduite du récit, ce quarantine parvient à faire au moins aussi bien, et parfois mieux. C'est un film étonnant, ni copiercoller, ni trahison, mais comme (osons des métaphores foireuses) une méditation cartésienne de Husserl, une Aufhebung (bon, je me calme) de ce qui était réussi dans rec.
Je l'avais loué sans avoir saisi que c'était un "rec-bis". Donc, les 10 premières minutes, je râlais sec, j'ai voulu même arrêter en me disant: non, la honte, nous faire la resucée de ça, quel intérêt, en plus tout va être mis au standard des slashers, nul, comme tout ce que font les ricains quand y remakent, etc etc.
Par curiosité, j'ai poursuivi, et plus ça avançait, plus je me disais: ah ben non, c'est bien, très bien même. Ils ont enlevé certaines lourdeurs et stéréotypes psychologiques, mais intensifié l'essence du truc, se concentrant plus sur l'ambiance, le trip expérienciel.
La réinvention de l'espace de cet immeuble est vraiment à couper le souffle, d'une puissance graphique oppressante. L'architecture est très différente, cette donnée est importante, car la réussite du remake repose sur cette transposition, un subtil déplacement géohistorique dans l'archéo-logie du tissu urbain, des immeubles et de leurs strates mémorielles, faites de ceux qui y habitent ou y ont habité dans un espace-temps social situé.
La caméra à l'épaule ne tombe pas dans le travers redouté de la saccade permanente, mais sans abandonner le principe, elle donne plus à contempler, en mode "indirect", l'immeuble qui, cette fois, devient le véritable personnage du film, extension spatiale maladive de la créature, superbement réussie, qui le phagocyte depuis son sommet, ce grenier infernal. C'est bien plus, alors, fondamentalement, un récit de maison hantée qu'une histoire de contamination ou un "survival".
Bref, du Lovecraft, en mieux, pourrait-on dire, car Lovecraft (sa réputation culte mis à part, bien surfaite), n'a jamais réussi à produire chez moi le moindre soupçon de peur, avec son écriture ampoulée, redondante, laborieusement descriptive - qui au lieu de nous plonger dans l'expérience de la peur, ne cesse de nous dire: "oh mon dieu, que tout ça est effrayant", suivi d'une avalanche d'adjectifs répétitifs.
On a également souligné que rec était d'une certaine manière une adaptation "officieuse" de l'univers du jeu vidéo resident evil, du climat si particulier du manoir du premier, cette sensation de claustrophobie, où la conquête de chaque palier, de chaque porte, sont sources d'une véritable (et délicieuse) torture psychologique, autant de strates à parcourir en s'avançant précautionneusement, avec bcp de réticence, dans les spires ou les cercles d'un enfer se faisant plus en plus clos, sans issue, comme un goulot d'étranglement.
Le remake a très bien saisi ceci dans sa conception de l'immeuble. Qui devient un des espaces de hantise les plus réussis du cinéma contemporain, avec son style urbain similo rococo, qui mute subtilement à chaque nouvel étage, vers quelque chose de plus délabré, ruineux, immémorial. On pense aussi à Silent Hill 2 et 3, les jeux.
Le rec espagnol est un grand film de terreur. Sa "variation" américaine est aussi un grand film de terreur, qui ne souffre pas de son emprunt, parvenant à lui rendre hommage sans le trahir ou l'affadir, parvenant même parfois à le transcender. Je vois ça un peu comme une variation transcendante sur une partition de piano qui serait une "étude transcendante" de Franz Lizst. Enfin, dans le souvenir que j'en garde.
Ce n'est pas un chef d’œuvre (non plus), cela dit. ça reste un peu dans les limites d'un "exercice de style". Mais combien de productions récentes, prétendant au supplément d'âme qui fait les classiques, n'atteignent pas au cinquième de la puissance de ce grand-huit sensoriel.
J'en suis sorti complètement lessivé.
Dernière édition par jerzy P le Lun 23 Jan 2012 - 22:29, édité 16 fois
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Tiens, je parlais de "Belle" d'André Delvaux, toujours pas réédité.
Ce n'est plus vrai depuis trois mois:
http://www.cinergie.be/webzine/belle_d_andre_delvaux
Ce n'est plus vrai depuis trois mois:
http://www.cinergie.be/webzine/belle_d_andre_delvaux
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
jerzy P a écrit:
1997 Scream (Wes Craven) - Craven n'a jamais fait un bon film, et ça n'a jamais été drôle.
Quand même le 1er freddy, c'était bien, cette idée de faire du sommeil notre pire ennemi...celui auquel on peut le moins résister.
Sinon Jerzy,
tes 20 films fantastiques préférés de tous les temps ?
gertrud04- Messages : 241
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Oui Gertrud, j'hyperbolise, parfois.
Mais même.... je t'assure. Non, c'est pas bon.
Je l'avais vu à sa sortie, programmé lors de la "nuit du fantastique" organisée annuellement au cinéma de Verviers (bien sûr).
Programme de la soirée de l'époque:
1- Les griffes de la nuit
2- Alien (première vision. Scotché)
3- Une bouse oubliée (mais je me souviens d'un mec, dans la salle, un punk canal historique - y avait des punks, à Verviers, qui s'est mis à hurler: "eeeet une brochette au ketchup, une!", ce qui a détendu tout le monde vu que le film était une vraie purge)
4- Suspiria
Un ancien de l'athénée (on en sortait juste, on entrait dans la vie par la grande porte), dont j'ignorais qu'il était fan de films d'horreur (- un "sportif" comme dans les Stephen King, qui m'avait martyrisé tout au long de ma scolarité; y cachait mes fringues dans les vestiaires pendant le cours de gym, adorait me taper dessus pendant la récré avec deux trois potes baraqués -) vient me voir au premier entracte.
"Ah, t'es là aussi, toi? Serre m'en cinq, mec. Tu m'en veux plus, hein? On était jeunes, j'étais con.
"Non oh non, je ne t'en veux plus, je ne t'en ai jamais voulu, d'ailleurs"
"Qu'est-ce tu fais, toi, maintenant?
"Ben je commence une candi en philo... Et toi?
"Ah tiens, ça m'étonne pas du tout de toi, ça, t'as toujours été fort en disserts. Ben moi, je gagne ma vie, et je suis déjà marié, ouaih! Je vends des aspirateurs, mec. Et tu sais quoi? J'adore ça. Je suis super-doué pour la vente. Les affaires marchent très fort.
"Waouw. Mais c'est super, dis!
"Ouaip. Eh oh, putain, c'est génial, hein, Les griffes de la nuit!
"Mwoui, bof...
"Quoi, tu ne vas me dire que t'as pas aimé ce film, quand-même! Ou alors t'y connais rien en cinéma, mec!
"Ben non, c'est mauvais, je suis désolé, le mec qui court partout, là, en faisant "bouh", avec son masque de carnaval. Allez, c'est pas sérieux. Puis le truc avec les cauchemars, là, c'est pas comme ça du tout les rêves. On y croit pas une seconde. Puis tout est toujours plus ou moins dans l'obscurité, avec des fumigènes et de gros effets de lumière, pfff.
"Mais si, c'est comme ça dans les rêves! Tu connais rien aux rêves non plus, ma parole. Moi, je fais des rêves exactement pareil. Je te le dis, mec, tu connais rien aux bons films, t'es trop intello, toujours à décortiquer, oui mais ceci ou mais cela. Faut te décoincer un peu le cul, mec. Ce film, c'est un chef d’œuvre, je te dis, un chef d’œuvre!
"Mais non, je suis pas coincé du cul. C'est un navet, je vais dire, avec de gros effets nuls, et prévisible une heure à l'avance. J'aime les bons films, c'est tout, et je suis bon public, je suis pas coincé, ah non, funeste erreur...
"Whouais whouais, a t'taleure.
Au deuxième entracte (après la bouse):
"Alors Alien, t'as sans doute pas aimé non plus ptêt?"
"Ah si! Ah si! C'est gé-nial hein!
"Ah whouais, oufti toi, putain, chef d’œuvre ce truc!
"Tout à fait, je suis d'accord avec toi. Un pur chef d’œuvre! Mais attention, on n'est pas du tout dans la même catégorie: c'est du Ridley Scott hein (j'avais rien vu d'autre de Ridley Scott, mais j'avais chez moi un dico du cinéma).
"Ah bon, quand-même, t'as pas que de la merde dans les yeux, ouf. Mais pour Les griffes de la nuit, t'es complètement largué. C'est LE film de l'année. Bon on se retrouve après le dernier, si tu veux. Tu connais?
"Ben, je connais Dario Argento, oui, de réputation. Y paraît que ce film est un grand classique du cinéma d'horreur. Très subtil. Plutôt dans le genre film d'auteur, tu vois? Assez exigeant.
"Ah ouais?
"Oui oui, un grrrand cinéaste italien, un maîître du fantastique". (toujours le dico à la con)
"Bon ben on va voir ça. A t'taleure.
"Taleure.
Arrive le film. Oh misère... J'avais honte, mais honte. Je ne voulais qu'une chose, c'était me barrer après le film à quatre pattes par la travée ouest, pour pas que le gars me repère. Tellement je trouvais ça mauvais, criard, ringard, avec des flaques de sang qui ressemblaient à des pots de peinture séchée.
Mais le gars m'avait à l’œil. Alain Noldus, y s'appelait. Les Noldus, c'est connu, ça vous tient à l’œil.
Sitôt le film terminé, au générique, il m'arrive par derrière et par surprise et me ricane dans la nuque: "c'est ça, ton chef d'oeuvre? Ouarf ouarf! Le maître du fantastique! Putain! J'ai failli ronfler comme un gros porc! (il était plus de 3h du mat, faut dire. Moi même j'étais gavé).
"Oui, bon, j'admets, c'était pas terrible du tout. C'était même euh... franchement nul.
"Aaaah, quand-même. T'as pas que de la merde dans les yeux, je suis un peu rassuré. Bon, au moins, t'as aimé Alien, t'es pas encore complètement foutu, comme mec. Bon, je dois y aller, ma femme m'attend. Content de t'avoir revu! Ah, dommage qu'on parlait pas de cinéma, toi et moi, à l'époque!
"Oui, dommage.
(Alain Noldus est déjà loin, fendant la file d'un pas alerte et décontracté, avec un sourire super-classe)
"Salut, dis! (j'agite la main comme une fiotte, très ému, comme s'il prenait le trans-europ-express)
Pour la liste, ça va être dur. Va falloir la jouer très serré. Bon, disons 30. Devoir pour plus tard.
Mais même.... je t'assure. Non, c'est pas bon.
Je l'avais vu à sa sortie, programmé lors de la "nuit du fantastique" organisée annuellement au cinéma de Verviers (bien sûr).
Programme de la soirée de l'époque:
1- Les griffes de la nuit
2- Alien (première vision. Scotché)
3- Une bouse oubliée (mais je me souviens d'un mec, dans la salle, un punk canal historique - y avait des punks, à Verviers, qui s'est mis à hurler: "eeeet une brochette au ketchup, une!", ce qui a détendu tout le monde vu que le film était une vraie purge)
4- Suspiria
Un ancien de l'athénée (on en sortait juste, on entrait dans la vie par la grande porte), dont j'ignorais qu'il était fan de films d'horreur (- un "sportif" comme dans les Stephen King, qui m'avait martyrisé tout au long de ma scolarité; y cachait mes fringues dans les vestiaires pendant le cours de gym, adorait me taper dessus pendant la récré avec deux trois potes baraqués -) vient me voir au premier entracte.
"Ah, t'es là aussi, toi? Serre m'en cinq, mec. Tu m'en veux plus, hein? On était jeunes, j'étais con.
"Non oh non, je ne t'en veux plus, je ne t'en ai jamais voulu, d'ailleurs"
"Qu'est-ce tu fais, toi, maintenant?
"Ben je commence une candi en philo... Et toi?
"Ah tiens, ça m'étonne pas du tout de toi, ça, t'as toujours été fort en disserts. Ben moi, je gagne ma vie, et je suis déjà marié, ouaih! Je vends des aspirateurs, mec. Et tu sais quoi? J'adore ça. Je suis super-doué pour la vente. Les affaires marchent très fort.
"Waouw. Mais c'est super, dis!
"Ouaip. Eh oh, putain, c'est génial, hein, Les griffes de la nuit!
"Mwoui, bof...
"Quoi, tu ne vas me dire que t'as pas aimé ce film, quand-même! Ou alors t'y connais rien en cinéma, mec!
"Ben non, c'est mauvais, je suis désolé, le mec qui court partout, là, en faisant "bouh", avec son masque de carnaval. Allez, c'est pas sérieux. Puis le truc avec les cauchemars, là, c'est pas comme ça du tout les rêves. On y croit pas une seconde. Puis tout est toujours plus ou moins dans l'obscurité, avec des fumigènes et de gros effets de lumière, pfff.
"Mais si, c'est comme ça dans les rêves! Tu connais rien aux rêves non plus, ma parole. Moi, je fais des rêves exactement pareil. Je te le dis, mec, tu connais rien aux bons films, t'es trop intello, toujours à décortiquer, oui mais ceci ou mais cela. Faut te décoincer un peu le cul, mec. Ce film, c'est un chef d’œuvre, je te dis, un chef d’œuvre!
"Mais non, je suis pas coincé du cul. C'est un navet, je vais dire, avec de gros effets nuls, et prévisible une heure à l'avance. J'aime les bons films, c'est tout, et je suis bon public, je suis pas coincé, ah non, funeste erreur...
"Whouais whouais, a t'taleure.
Au deuxième entracte (après la bouse):
"Alors Alien, t'as sans doute pas aimé non plus ptêt?"
"Ah si! Ah si! C'est gé-nial hein!
"Ah whouais, oufti toi, putain, chef d’œuvre ce truc!
"Tout à fait, je suis d'accord avec toi. Un pur chef d’œuvre! Mais attention, on n'est pas du tout dans la même catégorie: c'est du Ridley Scott hein (j'avais rien vu d'autre de Ridley Scott, mais j'avais chez moi un dico du cinéma).
"Ah bon, quand-même, t'as pas que de la merde dans les yeux, ouf. Mais pour Les griffes de la nuit, t'es complètement largué. C'est LE film de l'année. Bon on se retrouve après le dernier, si tu veux. Tu connais?
"Ben, je connais Dario Argento, oui, de réputation. Y paraît que ce film est un grand classique du cinéma d'horreur. Très subtil. Plutôt dans le genre film d'auteur, tu vois? Assez exigeant.
"Ah ouais?
"Oui oui, un grrrand cinéaste italien, un maîître du fantastique". (toujours le dico à la con)
"Bon ben on va voir ça. A t'taleure.
"Taleure.
Arrive le film. Oh misère... J'avais honte, mais honte. Je ne voulais qu'une chose, c'était me barrer après le film à quatre pattes par la travée ouest, pour pas que le gars me repère. Tellement je trouvais ça mauvais, criard, ringard, avec des flaques de sang qui ressemblaient à des pots de peinture séchée.
Mais le gars m'avait à l’œil. Alain Noldus, y s'appelait. Les Noldus, c'est connu, ça vous tient à l’œil.
Sitôt le film terminé, au générique, il m'arrive par derrière et par surprise et me ricane dans la nuque: "c'est ça, ton chef d'oeuvre? Ouarf ouarf! Le maître du fantastique! Putain! J'ai failli ronfler comme un gros porc! (il était plus de 3h du mat, faut dire. Moi même j'étais gavé).
"Oui, bon, j'admets, c'était pas terrible du tout. C'était même euh... franchement nul.
"Aaaah, quand-même. T'as pas que de la merde dans les yeux, je suis un peu rassuré. Bon, au moins, t'as aimé Alien, t'es pas encore complètement foutu, comme mec. Bon, je dois y aller, ma femme m'attend. Content de t'avoir revu! Ah, dommage qu'on parlait pas de cinéma, toi et moi, à l'époque!
"Oui, dommage.
(Alain Noldus est déjà loin, fendant la file d'un pas alerte et décontracté, avec un sourire super-classe)
"Salut, dis! (j'agite la main comme une fiotte, très ému, comme s'il prenait le trans-europ-express)
Pour la liste, ça va être dur. Va falloir la jouer très serré. Bon, disons 30. Devoir pour plus tard.
Invité- Invité
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
gertrud04 a écrit:jerzy P a écrit:
1997 Scream (Wes Craven) - Craven n'a jamais fait un bon film, et ça n'a jamais été drôle.
Quand même le 1er freddy, c'était bien, cette idée de faire du sommeil notre pire ennemi...celui auquel on peut le moins résister.
"
J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où;
Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres,
Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l'insensibilité.
- Ah! ne jamais sortir des Nombres et des Etres!"
Borges- Messages : 6044
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Borges a écrit:gertrud04 a écrit:jerzy P a écrit:
1997 Scream (Wes Craven) - Craven n'a jamais fait un bon film, et ça n'a jamais été drôle.
Quand même le 1er freddy, c'était bien, cette idée de faire du sommeil notre pire ennemi...celui auquel on peut le moins résister.
"
J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où;
Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres,
Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l'insensibilité.
- Ah! ne jamais sortir des Nombres et des Etres!"
Cette scène m'avait impressionné...à l'époque.
gertrud04- Messages : 241
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
Autant le premier Rec, j'ai trouvé ça très fort aussi, autant le second m'a plutôt rebuté tant il vire au grand-guignolesque et se perd dans des tentatives d'explications franchement délirantes.
Quelqu'un a vu Malveillance d'ailleurs ? Ca avait plutôt efficace aussi...
Quelqu'un a vu Malveillance d'ailleurs ? Ca avait plutôt efficace aussi...
Re: La porte du passé - Die Tür (Anno Saul, 2010)
En ce qui me concerne, les "explications" en question, dans rec2, ont alimenté la peur
(et je les trouvais pas délirantes, j'avais la foi, même mauvaise, et foi dans ce qu'on me racontait. Même si le curé de choc, bon, c'était un peu "too much"...)
(et je les trouvais pas délirantes, j'avais la foi, même mauvaise, et foi dans ce qu'on me racontait. Même si le curé de choc, bon, c'était un peu "too much"...)
Invité- Invité
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