Qu'ils reposent en révolte (S. George)
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Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
j'ai ce film, supervisé par Stéphane Gatti: Nous n'irons pas à l'exposition coloniale. Et j'ai quand même bien du mal à le raccorder à celui de Sylvain George et aux emballements de Rancière, pourtant les objectifs sont sensiblement les mêmes:
je vais essayer d'en capturer quelques extraits sur le Tube...
Changer les représentations :: Connaître et reconnaître une mémoire commune :: Favoriser la transmission de l'histoire et de la mémoire :: Lutter contre les discriminations
À partir d'un travail sur le boycott de l'exposition coloniale par les surréalistes en 1931, les élèves ont raconté leur parcours. Ils ont évoqué ce que représentait pour eux l'accueil, un film restitue leurs témoignages. Ils ont rencontré des membres du Gisti (Groupe d'information et de soutien aux étrangers), un directeur des centres d'hébergement d'Emmaüs, un membre du Réseau Éducation sans frontières, des membres du 9ème collectif de sans-papiers, un résident d'un foyer de travailleur migrant autour des notions de "foyer", "square", occupation"... Les trajets des élèves montrent la fin des cloisonnements des nations, la mise en place d'une histoire commune. Une exposition a été réalisée en fin d'année scolaire au collège.
http://www.histoire-immigration.fr/la-cite/repertoire-de-projets/nous-n-irons-pas-a-l-exposition-coloniale
je vais essayer d'en capturer quelques extraits sur le Tube...
Invité- Invité
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
breaker a écrit:adeline a écrit:Quant à la parole choisie et l'image voulue, c'est une grande question, mais c'est comme l'idée de "donner la caméra aux ouvriers", c'est un truc qui trouve vite sa limite.
c'est une drôle de réponse quand même, bien expéditive.
déjà dit mais pour moi l'oeuvre la plus importante de Rancière(qui doit à peine en être une pour lui) c'est sa compilation d'archives sur La parole ouvrière.
adeline a écrit:En fait, j'ai dit ça expéditivement mais ça mérite un développement. C'est le "choisie" qui me fait tilter. C'est une belle et noble tâche "rendre à ces êtres la possibilité d'une parole choisie et d'une image voulue", pas de problème. Comme le disait Borges, il y a déjà l'inégalité de ce don, mais je fais pas un mauvais procès au réalisateur en disant ça, je remarque juste le discours critique qui accompagne le film (j'ai l'impression que le réal est un type très bien).
Qu'ils aient voulu ces images, les gens que filme SG, je veux bien, ils ont en tous cas accepté. Qu'ils aient désiré ces images plutôt que d'autres, c'est une plus grande question. Qu'ils les aient choisies me semble un leurre, une manière de se donner un très beau rôle. Qui filme, choisit, et prend. Faut pas oublier ça.
(j'espère qu'il n'est pas parti David de Dérives, j'aime beaucoup Dérives et ce qu'ils font. La newsletter, je la postais parfois moi…)
Invité- Invité
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
merci pour ton travail, de super archiviste notamment, breaker; en ce moment, tu fais vivre ce forum; on pourrait le croire, mais non, les spectres ne dorment pas, ils ne sont même pas morts
Borges- Messages : 6044
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
merde, breaker, désolé pour au-dessus, j'ai "édité" ton message au lieu de le "cité", première fois que ça m'arrive, mais il fallait bien que je le fasse un jour
en plus je t'ai perdu des trucs que tu avais partagés…
en plus je t'ai perdu des trucs que tu avais partagés…
adeline- Messages : 3000
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
adeline a écrit:merde, breaker, désolé pour au-dessus, j'ai "édité" ton message au lieu de le "cité", première fois que ça m'arrive, mais il fallait bien que je le fasse un jour
en plus je t'ai perdu des trucs que tu avais partagés…
euh, oui bravo, bel acte manqué. lol
je vais avoir un peu de mal à retrouver tout ce que j'avais cité sur Rancière..
Invité- Invité
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
adeline a écrit:j'ai l'impression que le réal est un type très bien... Qui filme, choisit, et prend. Faut pas oublier ça.
oui c'est net, et ça me rend Sylvain George pas forcément sympathique sur cette base... Sylvain George ne croit pas du tout au social d'ailleurs, mais, dit-il, il a voulu à un moment donné avoir une expérience... c'est là:
Quant à Dérives, j'ai essayé de me relier à un moment pour mieux comprendre leur travail... Là ils sont dans le creux de la vague j'ai l'impression, et c'est pas la vague d'Hokusaï, mais plutôt celle d'un parc à thèmes... bouh, mais pourquoi j'écris ça. loladeline a écrit:j'espère qu'il n'est pas parti David de Dérives, j'aime beaucoup Dérives et ce qu'ils font. La newsletter, je la postais parfois moi…
Invité- Invité
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
quelques notes sur Les arrivants, sur le forum Film de Culte, qui me fait dire que le film de Sylvain George n'est pas totalement inutile: http://forum.plan-sequence.com/post497549.html#p497549
Aussi peut-être, quand Sylvain George parle de son refus du social, ça peut prendre un sens que je n'avais pas très bien compris, et dont je dis deux ou trois choses à mon camarade "z" sur le topic en question... Je cherchais ici sur le forum des spectres la citation de Badiou par Borges concernant Les arrivants, quelqu'un peut m'orienter??
Aussi peut-être, quand Sylvain George parle de son refus du social, ça peut prendre un sens que je n'avais pas très bien compris, et dont je dis deux ou trois choses à mon camarade "z" sur le topic en question... Je cherchais ici sur le forum des spectres la citation de Badiou par Borges concernant Les arrivants, quelqu'un peut m'orienter??
Invité- Invité
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
https://spectresducinema.1fr1.net/t1005-plan-sequence-ou-montage-mon-beau-souci#23989
Oui c'est dommage que l'entretien avec JR ait sauté.
Films unanimistes de gauche :
- Omar m'a tuer, film unanimiste-commémoratif, où il est plus important de suivre les efforts obstinés et l'intégrité de l'auteur bourgeois (Podalydès) que les atermoiements de l'accusé, ou, à vrai dire, quoi que ce soit se rapportant à la vérité de l'affaire, laquelle reste un Grand Mystère pudiquement tu, finalement. Commémoration des souffrances conjointes de la victime de l'acharnement judiciaire et du courageux journaliste progressiste ; les deux se retrouvent à égalité, dans le même bain - sauf qu'au centre de ce qui arrive à l'écran, il y a d'abord le journaliste, tellement plus proche de "nous". Mais tout de même le film sait son erreur et accorde quelques scènes plus ou moins adroites à son hors-champ : comme lorsque OR vient assister à l'entrée du journaliste à l'académie française et que ce dernier est pris en flagrant délit de suffisance.
- Le Nom des gens, film unanimiste-tableau. Typologie sociale qui trop embrasse mal étreint, calvaire se proposant de porter sur ses épaules les thèmes suivants : Auschwitz, la guerre d'Algérie, la pédophilie, le communautarisme, les droits des femmes, la mémoire, le deuil, le bonheur, la grippe aviaire, le nucléaire et Jospin. Mais le tout avec esprit, fantaisie et allégresse, attention. Tout ce qui pourrait poser problème est soigneusement expulsé du champ. La typologie sociale, parfois point totalement inexacte statistiquement, se noie dans une espèce de féérie déréalisée pire qu'Amélie Poulain. Le film se veut à corps et à cris "de gauche" mais propose le consensus le moins clivé possible, à l'image de son héroïne qui couche avec les jeunesses UMP pour les convertir à la gauche. Moralité tout le monde est beau tout le monde il est gentil, mais à la stricte condition d'être de gauche, ou de connaître quelqu'un qui est de gauche (ou encore d'être de droite).
Oui c'est dommage que l'entretien avec JR ait sauté.
Films unanimistes de gauche :
- Omar m'a tuer, film unanimiste-commémoratif, où il est plus important de suivre les efforts obstinés et l'intégrité de l'auteur bourgeois (Podalydès) que les atermoiements de l'accusé, ou, à vrai dire, quoi que ce soit se rapportant à la vérité de l'affaire, laquelle reste un Grand Mystère pudiquement tu, finalement. Commémoration des souffrances conjointes de la victime de l'acharnement judiciaire et du courageux journaliste progressiste ; les deux se retrouvent à égalité, dans le même bain - sauf qu'au centre de ce qui arrive à l'écran, il y a d'abord le journaliste, tellement plus proche de "nous". Mais tout de même le film sait son erreur et accorde quelques scènes plus ou moins adroites à son hors-champ : comme lorsque OR vient assister à l'entrée du journaliste à l'académie française et que ce dernier est pris en flagrant délit de suffisance.
- Le Nom des gens, film unanimiste-tableau. Typologie sociale qui trop embrasse mal étreint, calvaire se proposant de porter sur ses épaules les thèmes suivants : Auschwitz, la guerre d'Algérie, la pédophilie, le communautarisme, les droits des femmes, la mémoire, le deuil, le bonheur, la grippe aviaire, le nucléaire et Jospin. Mais le tout avec esprit, fantaisie et allégresse, attention. Tout ce qui pourrait poser problème est soigneusement expulsé du champ. La typologie sociale, parfois point totalement inexacte statistiquement, se noie dans une espèce de féérie déréalisée pire qu'Amélie Poulain. Le film se veut à corps et à cris "de gauche" mais propose le consensus le moins clivé possible, à l'image de son héroïne qui couche avec les jeunesses UMP pour les convertir à la gauche. Moralité tout le monde est beau tout le monde il est gentil, mais à la stricte condition d'être de gauche, ou de connaître quelqu'un qui est de gauche (ou encore d'être de droite).
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Qu'ils reposent en révolte (S. George)
merci BC, c'est bien ce topic.
ce passage nous ramène à celui de Badiou sur Les arrivants, Rancière parlait déjà du rôle décisif d'opérer une division dans l'image.
Aussi il me semble qu'on peut faire pas mal de recoupements avec ce que disait Foucault aux Cahiers(anti-rétro) sur ce double processus de destruction et de réinscription de la mémoire des luttes.
Je demandais s'il n'y avait pas un aristocratisme un peu suicidaire dans le film de Sylvain George, et à l'opposé sur la même ligne d'objectifs je comparais ironiquement Qu'ils reposent en révolte avec le populisme suicidaire de De Maximy...
Retrouver la mémoire, il faut savoir ce qu'on veut dire par là. D'un côté, la mémoire de la lutte se perd ou se gagne dans le temps de la lutte et c'est affaire de politique présente. Mais quand la culture d'en bas a été l'objet non d'un simple enfouissement mais d'un double processus de destruction et de réinscription, inutile de prétendre retrouver la mémoire populaire, on risque de ne faire qu'illuster la dernière réinscription. On n'a jamais que des lambeaux de l'histoire d'en bas ou de son légendaire avec lesquels il faut produire quelque chose de nouveau...
D'une part il nous semble nécessaire d'apporter les éléments d'un savoir réel sur toutes ces questions où se tient le bavardage arrogant de l'inculture de notre doxa politique ; par exemple : qu'est-ce qu'un pouvoir ouvrier, comment la faculté oppressive lui vient-elle ; comment des ouvriers peuvent-ils s'éprendre d'un code politique(communiste ou autre), comment opère en bas la soumission, etc? Mais il ne s'agit pas seulement de donner des matériaux aux politiques et aux théoriciens. Il s'agit d'opérer une division de leur discours. Nous ne voulons pas restituer les voix d'en bas mais faire entendre leur division, mettre en scène leur réthorique dans sa provocation actuelle. Car le problème qui se pose aujourd'hui est de produire les éléments d'une nouvelle culture et l'image doit y avoir un rôle décisif.
ce passage nous ramène à celui de Badiou sur Les arrivants, Rancière parlait déjà du rôle décisif d'opérer une division dans l'image.
Aussi il me semble qu'on peut faire pas mal de recoupements avec ce que disait Foucault aux Cahiers(anti-rétro) sur ce double processus de destruction et de réinscription de la mémoire des luttes.
Je demandais s'il n'y avait pas un aristocratisme un peu suicidaire dans le film de Sylvain George, et à l'opposé sur la même ligne d'objectifs je comparais ironiquement Qu'ils reposent en révolte avec le populisme suicidaire de De Maximy...
balthazar claes a écrit:
Oui c'est dommage que l'entretien avec JR ait sauté.
- Spoiler:
Invité- Invité
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