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L’alternative est : eugénio renzi ou pas de ciné-pensée (cronenberg, spinoza etc.)

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Message par Borges Ven 14 Oct 2011 - 19:15



- Faut pas être hegel, pour s'en rendre compte. L’alternative est : eugénio renzi ou pas de ciné-pensée. Une évidence pour qui a lu « le texte » que l’Indépendant a cru avoir consacré au dernier film de Cronenberg : « une méthode dangereuse ».


-Le problème est spinoziste, comment ne pas rire, pleurer, se moquer, faire de la satire, de l’ironie en lisant ce textes from Venise. On s’en souvient encore malgré le temps. Il y était allé avec son pote macé faire le touriste désinvolte, l’homme sans habitude déguisé en critique à moitié idiot. Lui, d’abord, en éclaireur, l’Italie c’est son domaine, et, comme si ça ne suffisait pas, Macé l’avait rejoint. Leur association critique a produit quelques « papiers », qui prouvent que certaines combinaisons peuvent donner des touts plus bêtes que leurs parties constitutives, un peu comme celle de Poutine et du malheureux sokourov, que nos amis adorent, le dernier héros du spiritualisme en cinéma.


-J’ai jamais piffé ce mec, son personnage cinématographique, sa doublure d’Artiste ; et les quelques films que j’ai essayé de voir de lui n’ont pas arrangé les choses, sans doute c’étaient pas les meilleurs. Mais, depuis une autre perspective, on peut le plaindre. On a le sentiment d’un pauvre gars, piégé par la sottise déréalisante de quelques amateurs du Grand Art, obligé de porter sur ses épaules tout le ridicule de l’artiste dégagé des contingences de l’histoire, de la matière. Le gaz c’est du gaz, la politique, c’est de la politique, comme il le dit si lamentablement, lors de son équipée avec poutine dans le pays de Goethe. "Ah la culture , nous unit (les russes et les allemandes) au-delà de Hitler et de staline."

-C’est à Poutine que AS doit son film ; quand on sait l’amour de ce dernier pour l’art, la politique de l’esprit, et le peu de cas qu’il fait de la politique des corps, on arrive à peine à imaginer pareille combinaison. Les artistes ont les mécènes qu’ils méritent pas ceux dont ils ont besoin.

A son échelle, AS me fait penser à Heidegger, , qui, par peur de se salir avec la dimension ontique du nazisme, sublimait sa connerie en historialité. Les chambres à gaz, l’agriculture industrielle, c’est le même, déploiement destinal de l’essence de la technique. Seul un hymne à Hölderlin peut encore nous sauver d’un séminaire sur Aristote.

-AS est sans doute le cinéaste qu’il faut à la grande russie. Le pauvre bonhomme vit dans un régime politique, où tout ce qu’on attend de l’art, du cinéma, de l'artiste ( oh ce mot ridicule, que n’utilisent presque plus sans ironie que quelques débiles mentaux qui écrivent sur le rock et le cinéma) c’est qu’ils se dissolvent dans l’air, se subtilisent et perdent tout contact avec la réalité.

-On pense à ce qu’avait écrit arendt, qui n’avait pourtant aucune sympathie pour l’engagement en art, sur la bourgeoisie "philistine" qui voit dans l'art une « sphère de l’irréalité » et dans les oeuvres d'art « un espace évanescent, vide et translucide dans lequel on s’enfuit de la réalité, une région éthérée et doucereuse où la réalité s’estompe, une sorte de nuée reposante et lénifiante qui abstrait de tout souci ».

-Elle rapporte cette attitude à celle de la bonne société du 19ème siècle qui, pendant la disette de la pomme de terre en Irlande, n’utilisait jamais le mot, afin de ne pas associer sa belle âme à quelque chose d’aussi vulgaire. C’est ce que fait sans cesse AS, et, c’est sans doute pourquoi il convient tellement à l’essence d’une critique indépendante qui ne rêve que de vaste lido, pour un éternel dimanche sur la plage : terrain vierge, sans bornes, sans limites, sans contraintes.



-Retour à ce texte sur "une méthode dangereuse" du prince de la critique, l’un des sommets de l’autohistoire et de l’autoanalyse critique, bien qu’il soit très court, à peine écrit. "L’autoanalyse de M. Cronenberg", c’est le titre. Cela pourrait être « l’autoanalyse de M Renzi ». Il s’y affirme, nie, relève et finalement écroule, comme à son habitude.



Dernière édition par Borges le Mar 18 Oct 2011 - 11:39, édité 1 fois
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Message par Borges Ven 14 Oct 2011 - 19:36

-Ca commence fort, par la construction rigoureuse de ruptures cinématographiques dans le cinéma de cronenberg ; Renzi, distingue trois périodes dans l’œuvre du canadien. Les deux premières sont achevées et bien rangées au royaume de l’essence : la première, matérialiste en diable, comprend pratiquement tous les films de M. Cronenberg ; la deuxième, tout aussi matérialiste, et peut-être même encore plus, seulement deux ; la troisième, qui s’ouvre avec « ADM » met en scène de manière hyper ambitieuse et hégélienne (quand renzi est dans le coin, le golem de Hegel n’est jamais très loin) la relève de freud par jung et de jung par leur patiente commune ; je me souviens plus si elle a couché avec les deux, ou juste avec Jung.

- Cette suite décroissante nous donnera peut-être une quatrième période sans film ; ce serait pas mal.

voici le passage du texte qui nous (nous qui sommes dans le savoir absolu) intéressera... on ne peut pas le lire sans se rendre ridicule...


Cronenberg a eu, jusqu’à présent, deux périodes. La première, elle va de Shivers à Spider, était spinoziste. Deleuze semble parler de La Mouche, de Crash, d’Existenz lorsqu’il commente le cinquième livre de l’Ethique. On dit que Spinoza s’amusait à donner des mouches aux araignées car il était persuadé que l’homicide, qui ne convient pas à la matière organisée selon la structure "homme", convient au contraire à cette même matière organisée selon la structure "araignée". La deuxième période est celle de History of Violence, des Promesses de l’ombre. Le but de Cronenberg était toujours celui de comprendre la liaison entre comportement et matière. Mais son approche devenait plus fragile et risquée. On ne pénétrait plus la psyché par le corps, on s’arrêtait à la surface, essayant de saisir sur la peau des héros les signes de leur vie intérieure.


-ce qui m'intéresse bien entendu dans cette affaire, c'est le spinozisme de cronenberg
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Message par Invité Ven 14 Oct 2011 - 20:18

tu as des journées de combien d'heures ?

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Message par Borges Sam 15 Oct 2011 - 8:06

slimfast a écrit:tu as des journées de combien d'heures ?

hello slimfast
ça dépend des journées
Wink
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Message par Invité Sam 15 Oct 2011 - 9:37

alors ou tu es un bourreau de travail ou tu as une facilité déconcertante.
je me souviens que Burdeau avait écrit lors d'un chat avec les cahiers ( autre temps, autres moeurs ) que ton écriture l'impressionnait.
Y'a de quoi !

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Message par Invité Sam 15 Oct 2011 - 14:54

Cette suite décroissante nous donnera peut-être une quatrième période sans film ; ce serait pas mal.
hihihi.


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Message par Invité Sam 15 Oct 2011 - 19:42

ne compte pas sur moi pour t'aider dans ta coléreuse entreprise de disqualifier l'approche spinoziste de Cronenberg par Renzi ( ?!? ) mais je soutiens ta véhémence d'autant que j'y trouve mon compte comme ces propos d'Arendt que je découvre.
désolé de ne pas relancer ...

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Message par Borges Mar 18 Oct 2011 - 11:37



hello slimfast...


je me relance donc...



Cronenberg a eu, jusqu’à présent, deux périodes. La première, elle va de Shivers à Spider, était spinoziste. Deleuze semble parler de La Mouche, de Crash, d’Existenz lorsqu’il commente le cinquième livre de l’Ethique. On dit que Spinoza s’amusait à donner des mouches aux araignées car il était persuadé que l’homicide, qui ne convient pas à la matière organisée selon la structure "homme", convient au contraire à cette même matière organisée selon la structure "araignée". La deuxième période est celle de History of Violence, des Promesses de l’ombre. Le but de Cronenberg était toujours celui de comprendre la liaison entre comportement et matière. Mais son approche devenait plus fragile et risquée. On ne pénétrait plus la psyché par le corps, on s’arrêtait à la surface, essayant de saisir sur la peau des héros les signes de leur vie intérieure.


Donc, la première période va de « de Shivers à Spider ».


-Les super amateurs de M.cronenberg, prêts à tout pour embêter le pauvre critique, rappelleront bien entendu que « shiver » n’est pas le premier film de Cronenberg. Si mes souvenirs et surtout wiki ne me trahissent pas, avant ça, il avait fait deux courts et deux longs, sans parler des films de famille, en super 8 : « stéréo », qui dès le titre mettait déjà en scène la division de l’écoute du dernier film et « « crimes of the future » .

Pourquoi le critique ne tient-il pas compte de ces titres, que le cinéaste n’a pas reniés, à ma connaissance ?

Ils ne comptent pas ?

Trop mauvais ?

Appartiennent-ils à une sorte de période zéro, à une pré-période?

Je ne doute pas une seule seconde qu’il ne les connaisse pas. J’ai plutôt le sentiment qu’il faut faire intervenir ici une fois de plus quelques miettes du savoir absolu hégélien qui, je ne me lasse pas de le rappeler au risque de lasser certains de mes lecteurs, domine la pensée critique du critique depuis ses débuts. Parmi les penseurs de cinéma de sa génération (et quelle génération !), seul macé peut rivaliser avec lui en lieux communs philosophiques. Ah les dimanches de la vie, qui n’en finissent pas.

On n'aura rien compris à la périodisation renzienne, si l'on ne pense pas depuis le mouvement conceptuel, dialectique, spéculatif relevant du « pas-encore-déjà » hégélien

(derrida).

Je m’explique ? D’accord. Il y a des artistes qui sont tout de suite eux-mêmes, tout ce qu’il peuvent être, ou presque tout, faut pas exagérer, c’est comme s’ils avaient pas besoin de l’histoire, par exemple welles, avec le « citoyen kane », ou godard, avec « breathless ».

Certains mettent plus de temps à s’automanifester dans la plénitude de leur essence, comme DC. Si aucun historien de cinéma sérieux ne peut laisser de côté « Citizen kane », ou « à bout de souffle », en causant de welles ou de godard, pour DC, les films antérieurs à Shiver peuvent être mis de côté, ignorés, sans que cela ne soulève de terrible scandales, du moins quand il s’agit, comme c’est le cas chez renzi, de dégager le mouvement d’autoconstitution de l’essence d’une œuvre, d'un auteur, à travers ses figures, ses périodes.

Si on peut faire ça, mettre ces œuvres de côté, c’est que d’une certaine manière avant shiver, cronenberg n’était pas encore cronenberg, même s’il l’était déjà, en plusieurs sens :

- d’un point de vue empirique, on l’appelait déjà « (david) cronenberg », mais il était « cronenberg » de la même manière que tous les gars et les filles de sa famille, comme tous ceux qui portent ce nom, il était « un cronenberg », pas encore « cronenberg » ; ce nom n’avait pas de sens encore, il ne déterminait aucune essence esthétique, c’était juste une détermination légale, une affaire de famille, de filiation…


-il l’était aussi déjà d’un autre point de vue, celui de l’histoire du nom d’auteur, de la signature artistique, de la qualification esthétique… mais sans l’être encore vraiment… Il l’était, sans quoi il ne le serait jamais devenu, mais pas encore de telle manière que ces premières œuvres puissent être intégrées dans la première période, la première figure, du mouvement de l’essence cronenbergienne.

Ces films sont de Cronenberg, ils sont signés cronenberg, et pourtant c’est pas encore du cronenberg, même si certains snobs nous racontent que là seulement est le vrai cronenberg, le cronenberg sauvage, encore indifférent au public, au succès, créatif en diable, osant tout… sans la moindre concession… C’est une idiotie de première grandeur; en effet, si on tient compte de ces films, s’ils existent cinéphiliquement, artistiquement, c’est seulement parce que cronenberg a fait « spider », « crash »… ses titres les plus connus… C’est depuis ce qu’il est devenu que ces films existent…

En eux, il n’était pas encore lui-même, mais un peu déjà…

Tout le monde a commencé sa vie sur le mode de n’être pas « cronenberg », seul cronenberg l’a commencée sur le mode du « pas-encore-déjà »

(le gland et le chêne)

Il était pas-encore-déjà cronenberg… En voyant ces films, même s’ils sont signé « cronenberg », on ne pouvait pas encore dire « ça c’est du cronenberg », « ça ressemble à du cronenber », comme on dit ça « c’est du mozart »…tout cela on ne peut le dire que "depuis la fin"...


pan occidentalisme

On pourrait penser que ce texte de renzi ne fait pas assez de place au « déjà » du « pas-encore-déjà » ; on pourrait le penser ; c’est intentionnel…c’est hégélien plus que Hegel encore…c’est du Heidegger, en un sens.



je m'explique.

Dans l’histoire de l’être, y a rien avant la grèce ; Chez Hegel l’afrique, l’asie, existent bien, il en parle, mais pas essentiellement, juste pour dire, "c'est pas encore ça"... Tout ce qui est avant la Grèce (Occident) existe, mais de manière minimale… l’asie, l’egypte, l’afrique… c’est juste des intro, des préface, on est pas encore chez soi avec eux, dans le royaume de l’esprit...

on est pas encore en occident, le seul lieu où l’on peut vraiment être bien, économiquement, spirituellement...

(de quoi parlent d'autre les médias, sinon de ce désir d'être occidental? les médias et renzi; nous allons le voir )


On se demande où je veux en venir ? moi-même je me le demande parfois ; je m’arrête d’écrire et je pense que j’écris… par chance le pauvre mousquetaire de godard me vient à l’esprit… et je continue mon mouvement de plus belle en espérant qu’il me conduise à une raison sérieuse d’écrire sur un sujet aussi ridicule ; oui, il faut bien continuer, je dois continuer, il faut continuer… et on trouve toujours une raison de le faire…. même si cela n’a aucun intérêt, un intérêt se présente tôt ou tard, et on se dit que l’on perd pas son temps, je le vois, là…

Finalement, si je parle de tout ça, c’est peut-être à cause du texte de renzi sur le dernier panahi, je ne sais pas si vous l’avez lu ; le gars nous parle des images qui sont toujours plus que des images, qui promettent toujours d’autres images, ou je sais pas. Tous les cinéastes portent en eux une autre image, l’image d’une certaine altérité, d’un autre ; l’image de leur autre, de leur désir, de leur désir de l’autre (un autre qui semble, lui, sans désir). Ce qui est pas faux, bien entendu.

Toute image est désir ; tout désir fait des images.

Là, comme exemple, renzi nous sert quelques clichés : l’image du désir de welles, c’est l’europe, celle de tarkovski, plus ambitieux, et croyant, c’est le christ ; Paradjanov, lui, ne désirait pas grand-chose, des fleurs de papiers colorés; ne me demandez pas la couleur.

Et panahi alors ? de quoi peut rêver un cinéaste iranien, en ce moment même? quel peut être son désir ? la réponse est simple : panahi ne rêve pas de l’europe comme welles, du christ comme tarkovski… de fleurs en papier, mais de l’occident, et il ne le cache même pas.



Panahi porte une image d’occidental et ne la cache pas. Tous ces films l’incarnent. La révolte de Mina la gamine du Miroir ou celle des jeunes filles de Hors Jeu, ne contestent pas la loi mais son esprit (allusion subtile à « l’esprit des lois) elles sont moins des rébellions que des affirmations d’un droit naturel à la liberté. Ces lumières occidentales, pour Panahi, sont celles du cinéma même. »

(on voit que le gars est toujours spinoziste deleuzien malgré le côté bernard henri lévy, ou serge toubiana )

"Tous ses films l'incarnent".


on ne sait pas ce qui se passe dans l’esprit du critique quand il écrit des trucs pareils ; ou plutôt, on peut le deviner, sans prendre trop se risquer ; c’est pas un grand secret que dans sa tête le mot « incarnation » fait toujours signe vers « Jésus » et le cinéma ; le cinéma c'est jésus...cette lumière qui brille dans les ténèbres, qui s'incarne, c’est pour ça que le cinéma a été inventé en occident...

le cinéma, n'en déplaise à CN, ou à Herzog, ça ne remonte pas aux hommes des cavernes...

ça c’est la grande croyance de renzi et de ses potes indépendants ; le cinéma-lumière-incarnation est chrétien par essence. Chez notre critique, l’Occident, patrie du cinéma, c’est un peu le dieu qu’incarne le cinéma de Panahi...

on comprend que les autorités iraniennes ne le portent pas dans leur cœur et que renzi lui mette une aussi bonne note. Kiarostami et son zéro doivent crever de jalousie.

On imagine tout à fait que renzi, pas plus que hegel ou husserl, n'imagine pas un seul instant que l’on puisse vouloir être iranien, persan, et encore moins les devenir...

«y a dans l’Europe quelque chose d’un genre unique, que tous les autres groupes humains eux-mêmes ressentent chez nous, et qui est pour eux, indépendamment de toute question d’utilité, et même si leur volonté de conserver leur esprit propre reste inentamée, une incitation à s’européaniser toujours davantage, alors que nous (si nous avons une bonne compréhension de nous-mêmes) nous ne nous indianiserons (par exemple) jamais (…) Au sens spirituel, il est manifeste que les anglais, les Etats-Unis, etc., appartiennent à l’Europe, mais non pas les Esquimaux ou les Indiens des ménageries foraines, ni les Tziganes qui vagabondent perpétuellement en Europe »

(E. Husserl, La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale)

c'est cette certitude qui est mise en doute; il faut un nouveau cogito, une nouvelle histoire de l'esprit, de l'être, de l'autre, qui tiennent compte d'une "asiatisation" possible du monde....


je me suis éloigné de spinoza, dont on le sait heidegger ne parle pas trop : un juif dans l'histoire de l'être...!

(mais le texte de husserl montre assez que l'occidentalisme n'est pas épargné aux "juifs".... l'histoire d'israël, c'est un peu ça...)


qui sait le nom du soldat échangé contre plus de 1000 palestiniens, sans nom...?











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Message par Brundlefly Mer 19 Oct 2011 - 4:43

Borges a écrit:


On se demande où je veux en venir ? moi-même je me le demande parfois ; je m’arrête d’écrire et je pense que j’écris… par chance le pauvre mousquetaire de godard me vient à l’esprit… et je continue mon mouvement de plus belle en espérant qu’il me conduise à une raison sérieuse d’écrire sur un sujet aussi ridicule ; oui, il faut bien continuer, je dois continuer, il faut continuer… et on trouve toujours une raison de le faire…. même si cela n’a aucun intérêt, un intérêt se présente tôt ou tard, et on se dit que l’on perd pas son temps, je le vois, là…



Tu ne perds pas ton temps, je prends beaucoup (et de plus en plus) de plaisir à te lire; j'imagine que je ne suis pas le seul. Dans le cas d'Eugenio Renzi, j'apprécie d'autant plus que je n'ai jamais rien compris à ses textes, et que je m'aperçois maintenant que ce n'était peut-être pas entièrement de ma faute.

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Message par Borges Mer 19 Oct 2011 - 18:23

Panahi porte une image d’occidental et ne la cache pas. Tous ces films l’incarnent. La révolte de Mina la gamine du Miroir ou celle des jeunes filles de Hors Jeu, ne contestent pas la loi mais son esprit (allusion subtile à « l’esprit des lois) elles sont moins des rébellions que des affirmations d’un droit naturel à la liberté. Ces lumières occidentales, pour Panahi, sont celles du cinéma même. »
(renzi)


derrière cette définition lumineuse, idéaliste, idéologique, mythologique, de l'Occident(alité) on peut lire :

"nous appelons occidentaux les pays qui s'appellent eux-mêmes fièrement de ce nom : pays situés historiquement à la pointe du développement capitaliste, assumant une vigoureuse tradition impériale et guerrière, encore dotés d'une force de frappe économique et financière qui leur permet d'acheter des gouvernements corrompus un peu partout dans le monde, et d'une force de frappe militaire qui leur permet d'intimider tous les ennemis potentiels de leur domination (...) nos médias et nos gouvernant ont proposé une idée simple des émeutes dans les pays arabes : ce qui s'est exprimé là est ce qu'on pourrait appeler "le désir d'occident". Un désir de bénéficier de tout ce dont nous, repus somnolents des pays nantis, "bénéficions" déjà. Un désir d'être enfin intégrés au "monde civilisé" que les Occidentaux, indécrottables descendants de colons racistes, sont si certains de représenter......"

(badiou, le réveil de l'histoire)


je ne dis pas que c'est ça l'Occident (cette invention) mais c'est certainement ça qui se cache derrière le désir d'Occident lumineux que prête renzi à panahi...







Dernière édition par Borges le Mer 19 Oct 2011 - 18:24, édité 1 fois
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Message par Borges Mer 19 Oct 2011 - 18:23

merci Brundlefly Wink
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Message par careful Ven 16 Oct 2015 - 13:20

Salut tout le monde, Salut Borges.
Le procédé est malheureux mais après de longues hésitations, je vais replacer ici des réactions, sentiments, de quelques personnes et amis au sujet de ton texte,ci dessus, autour de Sokourov. (il y a quelques jours via fb)




.
Kateline Dorveaux: le discours d'arendt me rappelle celui de Nizan sur les clercs de la philosophie.

Sarah Ohana: Ce discours semble venir de quelqu'un qui n'a jamais vu les films de Sokourov. Quelqu'un qui ne se préoccupe pas de l'histoire ferait-il trois films consacrés à Hirohito, Hitler et Lénine ? Par ailleurs son dernier film est justement l'histoire du Louvre.
C'est le pire texte possible, mal écrit... idiot, et mal renseigné.
Après bien sûr, on peut coller une citation et espérer que du sens ressorte de ce montage, mais ça ne fonctionne pas. La personne ayant écrit ce texte n'a pas vu les films, c'est manifeste.

Os Chanmax Docteurs: Les philistins de la culture ça vient de Nietzsche, hein. Ce texte est outré et certains arguments à côté de la plaque sur l'analyse mais je le rejoins sur le principal: je peux pas piffer le cinéma de Sokourov, ça c'est sûr.

Sarah Ohana: Pardon de m'acharner, mais ce texte me plonge dans une profonde tristesse, parce que Sokourov voue une grande admiration au musée, mais il n'oublie jamais l'histoire, quand il filme les oeuvres du Louvre, il rappelle que ce sont des prises de guerre, lorsqu'il rend hommage à l'Ermitage, il inclut le blocus de Leningrad en montrant une salle remplie de cercueils. Et finalement dans sa filmographie, il y a davantage de documentaires, (dialogue avec Soljénitsyne, Boris Eltsine) que de fictions. Il a un discours, un ton et un style. Je peux comprendre qu'on n'y goûte pas. Mais il ne faut pas raconter n'importe quoi sur un cinéaste, qui est en plus très discret.

Emmanuel Burdeau: qui nous fait part ainsi de son sentiment ?

Petit Bouchon: Je n'ai pas encore vu de film de Sokourov, donc mon avis n'a certainement aucun intérêt, mais Tarkovski n’était-il pas aussi financé par l'Etat? Quand bien même AS pourrait se barrer plus facilement que AT en Europe ou aux Etats-Unis, est ce qu'il trouverait un financement pour les films qu'il a envie de faire? En russe, avec des acteurs russes...en Russie? Apres tout je vais un peu loin mais en France un scenar obtient du cnc et des télés des financements selon des critères esthétiques plus ou moins utilitaristes et après être renvoyé plusieurs fois devant des commissions qui ont toutes leur mot a dire sur le film. Comment ne pas diluer l’idée originale du film à tous ces gens?Notre culture financée par l'Etat vous la trouvez libre et saine pour l'Art, vous? Tarkovski pour l’esthétique il avait carte blanche, et politiquement son cinéma n'est pas celui de Leni Riefenstahl. Je ne sais pas la "teinte" politique du cinéma de sokourov mais quel est le choix d'un artiste russe qui veut pouvoir continuer a faire des films pour son peuple? émigrer, se couper de son pays, ou devenir boulanger? c'est facile venant de france de traiter de traître un homme pour quoi? parce qu'il n’épouse pas les attentes de pureté politique de l'artiste que lui demandz l'occident? au fond de n’être pas assez européen de l'ouest? il faudrait qu'il renonce au cinéma ou a être russe? la plupart des russes soutiennent Poutine, en passant. Faut s'y faire... Sinon je peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec la bielorusse qui a reçu le prix nobel de littérature.
Apres s’être foutu royalement de la situation politique de son pays, elle admet elle même s’être opposée au gouvernement des qu'il a commence a la faire chier, belle conscience politique! et voila qu'elle sort un bouquin sur les souffrances du peuple sous le règne soviétique, livre qui ne sortira pas en bielorussie ou elle est quasi inconnue, pas de sa faute. Et paf! prix nobel de littérature, c'est la moindre des politesses de l'occident de sucer les boules en retour à quelqu’un qui vient de le faire. surtout que l'auteur engagé exotique c'est le best seller assuré en occident, surtout sur les systèmes totalitaires hein, après les bienveillantes, vous pensez! interdite dans son pays en plus? Deja canonisée alors! Bravo au moins le retournement de veste a attendu ses 86 ans, c’était maintenant ou jamais surement; Ça valait le coup, assurément. A coté de ça le plus discret Sokourov gagne un peu de sympathie...

Os Chanmax Docteurs: J'ai toujours du mal avec un pavé qui commence par "je n'ai vu aucun de ses films mais..."
Sokourov est distribué et reconnu en France, au point que plusieurs proches m'aient recommandés de voir ses films, sa discrétion est donc toute relative, son esthétisme vaporeux d'idéaliste dans un dispositif d'à-peine cinéma convainc au-delà de sa chère patrie loin très loin de notre Occident. Parlons d'un Alexeï Guerman, dont le dernier film Il est difficile d'être un dieu est sorti à titre posthume dans l'indifférence générale, comparons les films, le rapport avec le pouvoir politique en place, et on en recause.

Petit Bouchon: oui enfin mon com n'était pas vraiment sur sokourov du coup, c'est pour ça que je me suis permis.

Ben Forg: Ce texte est ce que Borges a écrit de plus Borgien. Un accomplissement.
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