ils sont trop cons : renzi et macé
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ils sont trop cons : renzi et macé
je sais pas s'il vous arrive de jeter un oeil sur la production vénitienne puante de ces deux clowns. On rigolerait pas mal en lisant leur mise en scène des vacances de la critique, et de l'intelligence, s' ils ne donnaient pas autant envie de vomir. C'est tellement bête ce qu'ils font, le portrait qu'ils dressent d'eux-mêmes, car, ils ne parlent de rien d'autre. Ils ont beau être aussi catholiques que rossellini ou rohmer, le monde ne les intéresse pas trop, pas même dans son humanité numérique. Malgré tous leurs prolongements techno-médiatiques, leurs postiches et suppléments, ils restent sans fenêtres, entièrement enfermés dans leurs conneries narcissiques. Des monades d'artifices et de branleries. On peut donner des centaines d'exemples de ça ; je le ferai peut-être ; prenez leur compte rendu du faust de sokourov, je dis compte rendu, mais je sais pas ce que c'est en fait, le seul mot qui convienne, c'est "merde", ou quelque chose du même goût et de la même odeur; ils mettent un 9 au film, c'est leur droit; je m'en tape; d’après sokourov, ce film achève sa tétralogie du pouvoir ; après hitler, lénine, hirohito , il s’attaque à faust ; à ces trois grands noms, ou quatre grands noms, nos deux critiques spécialistes des piscines et des vacances, veulent ajouter alexandra, l’histoire de la vieille dame qui se promène en Tchétchénie, pleine de spiritualité bien russe, ou je sais pas quoi. J’ai pas vu quinze minutes du film. Pourquoi ces gars ajoutent-ils ce film à la liste de sokourov ? je sais pas ; je suppose que ça leur fait mal au cul de jouer les communistes maoïstes, de crier, Sumida ! Sumida ! en rêvant de planter milles fleures dans l’âme de jeunes filles japonaises, assez mignonnes, un peu rêveuses, et de donner une si bonne note à un metteur en scène plus proche de Finkielkraut que de Mao ou lenine, quand même placé à côté de Hitler. Tout le monde sait qu'alexandra est une merde idéologique très complaisante politiquement en plus d'être un grand film sur l'esprit éternel de la russie éternellement chrétienne et tout ça; la vieille dame n’a rien d’un monstre aux yeux de sokourov, pourtant nos deux amis voient en elle un dictature de plus, ou en plus ; après lénine, hitler, hirohito, avant faust, alexandra. La première grande dictature de l’humanité, ? Ou faut-il voir en elle, derrière elle, Poutine ? Pas dans l’esprit de sokourov, dans tous les cas; les deux hommes sont de bons potes; sans poutine, ai-je lu, jamais il n’y aurait eu de faust ; c’est lui qui a permis le financement du film.
Sokourov dit que son Faust achève la tétralogie du pouvoir. Le premier épisode mettait en scène les derniers jours d’Hitler, le deuxième ceux de Lénine et le troisième ceux de Hirohito. À cette série d’anciens dictateurs décrépits, on peut ajouter Alexandra, vieille femme qui traverse la Tchétchénie en guerre avec l’allure tranquille d’un dictateur de plus.
sur un site on ne peut plus officiel on trouve ceci :
Vladimir Putin met with the chief editors of leading German media outlets Transcript of the meeting:
c'est hallucinant; ça sent le spiritualisme, celui qui déréalise toute chose, qui fuit le réel, et les pommes de terre... on dirait du heidegger époque nazie;
notons que nos deux amis sont les seuls à attribuer à Sokourov la forme suivante de la phrase ou de l'idée, attribuée à Goethe : "L’origine du mal est le malheur"; partout ailleurs, en anglais, du moins, c'est : "Evil is reproduceable, and Goethe formulated its essence: 'Unhappy people are dangerous'."
ce qui peut se lire de bien des manière, par exemple à la cameron, à la bernard henri lévy et sa bande, à la girard, ou à la nietzsche-spinoza-deleuze,
Sokourov dit que son Faust achève la tétralogie du pouvoir. Le premier épisode mettait en scène les derniers jours d’Hitler, le deuxième ceux de Lénine et le troisième ceux de Hirohito. À cette série d’anciens dictateurs décrépits, on peut ajouter Alexandra, vieille femme qui traverse la Tchétchénie en guerre avec l’allure tranquille d’un dictateur de plus.
sur un site on ne peut plus officiel on trouve ceci :
Vladimir Putin met with the chief editors of leading German media outlets Transcript of the meeting:
-Vladimir Putin: Before we open it up for all the questions that interest you I would like to introduce Mr Sokurov. He is our well-known film director who, I understand, is thinking about a very interesting project, he wants to produce "Faust". Perhaps he could tell you about it. I would simply like to introduce the project. I think it is an interesting work that belongs entirely to the humanities and is totally unconnected with economics, business or politics. This is something that lies at the basis of the spiritual affinity of Europe, Russia and Germany. This is just a presentation for you, ladies and gentlemen. Of course we will do everything ourselves. If there is anything Mr Sokurov needs it is contacts with his fellow professionals who may be useful in implementing the project.
- Alexander Sokurov: Good evening, dear friends. First of all, we congratulate Mr Putin on this very delicate prize. It is very important for Russian people that our Prime Minister has been recognised in a very special and cordial way. We have all witnessed it today. I will not take much of your time, let me just say that sitting by my side is Andrei Sigle, producer and composer, we are working together. I would like to say that for us "Faust" is a major cultural project that reflects our profound reverence for the classic cultural tradition of Europe. We need to be in constant contact with Europe. I mean Russian art. I am sure that European and German art also need the Russian cultural artistic tradition. We perceive Germany as a kindred and close country, as a kindred and close culture. Nothing can ever set us apart whatever may happen. Nazism could not separate us, Stalinism could not separate us, there is no force that can stand between us - I am sure of that. Our film will feature German actors and European actors. We will look for locations in Germany. The booklet that is available here shows in what direction our search is proceeding. We will treat the German and European national artistic tradition with extreme attention and care. This is characteristic of the Russian attitude to European art. I have been working with German film-makers for more than 20 years. We have learned a lot from them, and they have learned at least as much from us. Back in 1942, during the Second World War, in the most difficult period, Eisenstein was shooting his classic film, "Ivan the Terrible" in Alma-Ata. Now we are launching a very serious project at a time when there are problems all over Europe and in Russia. That is a measure of confidence in our state, confidence in the assistance that our state renders Russian culture. We hope and believe that we will cope with these problems even in these difficult years. I have no doubt about it. So I am embarking on a very challenging, very major and serious work.
-Alexander Sokurov: May I say something, Mr Putin? Excuse me.
- Vladimir Putin: Sure.
-Alexander Sokurov: I would like to address the German journalists and ask them not to politicise life too much. Gas is only gas, and politics is only politics, and the readers of your newspapers and magazines live their own lives, and do not think much about these issues. Every statement saying Russia has lost its prestige is a wry wordplay. This is completely, absolutely wrong. I think this means that we are facing a new stage of political differences, and nothing else. But we do not think about it. The Prime Minister spoke about "Faust". It is said that in Germany, people have stopped reading.
- Vladimir Putin: I would like to defend our German colleagues and I have to admit that in Russia, people's interest in books has fallen, too. Alexander Sokurov: Therefore, I suggest reading good, solid books.
-Vladimir Putin: We will watch movies, Mr Sokurov.
c'est hallucinant; ça sent le spiritualisme, celui qui déréalise toute chose, qui fuit le réel, et les pommes de terre... on dirait du heidegger époque nazie;
notons que nos deux amis sont les seuls à attribuer à Sokourov la forme suivante de la phrase ou de l'idée, attribuée à Goethe : "L’origine du mal est le malheur"; partout ailleurs, en anglais, du moins, c'est : "Evil is reproduceable, and Goethe formulated its essence: 'Unhappy people are dangerous'."
ce qui peut se lire de bien des manière, par exemple à la cameron, à la bernard henri lévy et sa bande, à la girard, ou à la nietzsche-spinoza-deleuze,
Dernière édition par Borges le Sam 10 Sep 2011 - 14:12, édité 2 fois
Borges- Messages : 6044
Re: ils sont trop cons : renzi et macé
Outch, la discussion...
"Gas is only gas, and politics is only politics"
Celle-là, elle vaut son pesant de bidon d'essence.
"Gas is only gas, and politics is only politics"
Celle-là, elle vaut son pesant de bidon d'essence.
Re: ils sont trop cons : renzi et macé
La fin du monde, les apocalypses avec ou sans révélations, sont à la mode, même chez les gars sérieux. C’est plus seulement une affaire de films de genre, avec des monstres, des vampires, des vivant qui ne peuvent plus mourir, ou n’en peuvent plus de mourir à la Blanchot, avec des comètes venues de loin, des dinosaures. Ferrara après bien d’autres, LVT, par exemple, ou malick, filme sa fin; d’une certaine manière, il n’a jamais fait que ça. Et les gars d’independencia en parlent. Ils pouvaient pas manquer ça ; la fin du monde, c’est toujours un truc religieux et on les sait très portés sur les fins dernières, qui ne sont pas nécessairement heureuses...
(j’ouvre une immense parenthèse, comme je suis en mode improvisation, mon favori, pour spéculer, et me dire que je pourrais écrire quelque chose sur l’ancien et classique dernier mot des films, « the end », « fin », et les liens du cinéma à la fin. Ce serait quelque chose de très théorique où je montrerai comment ce mot a disparu des génériques en même temps que l’idée de bonheur (happy end), et comment le cinéma, privé de sa fin, de sa fin heureuse, est obligé de repasser par le réel, de se confronter au réel, qu’il avait relevé, sublimé, dans l’image classique hollywoodienne. La fin du monde, c'est la fin de Hollywood, la fin de l'Amérique rêvée, une Amérique qui ne devait rien à personne, une Amérique sans dette (quelques mots sur ce terme depuis Heidegger, derrida, lacan feraient très bien)...
Je dirai par exemple, que l’idée du classique avec ce qu’elle suppose d’ontologie grecque (télos) a cédé la place par nos temps de crises très angoissés à une autre fin, celle du monde, la fin du monde, une idée religieuse. Je parlerai peut-être d’apocalypse now, en disant, sans y croire, sans le vérifier, qu’il s’agit certainement là du premier film à avoir inscrit la fin dans le film, dès son début, à travers la chanson des doors, plutôt que dans son générique final.
Au fond, me demanderai-je, pourquoi avait-on besoin d’écrire « fin », « the end » à la fin des films ? Etrange, non ? Etait-ce pour vider la salle, pour que les gens sachent qu’ils ont vu la dernière image, et qu’il y a plus rien à attendre, qu’aucune image supplémentaire ne viendra plus. Adieu l'idéal, bonjour la vie; ou comme dit Rimbaud, les voilà rendus "au sol, avec la réalité rugueuse à étreindre! ..."
De quand date cette idée de « fin », « the end »?
Dans quel film ce mot est-il d’abord apparu ? quand est-ce que cette convention rhétorique, morale, ontologique, spectaculaire a-t-elle pris fin.
(Je me souviens, enfant, avoir vu avec mon père « le trésor du pendu », à la télé, un western formidable avec richard widmark et je sais plus qui dans le rôle du shérif ancien voyou (robert taylor?). J’avais adoré le film. A la fin, mon père dit « c’est fini » ; je dis, bêtement, mais pas tant que ça, « bah non, c’est pas fini, y a pas eu le mot « fin ». Je voulais une suite, que cela ne finisse pas. Quittons les souvenirs d’enfance, sans intérêt.)
Ma théorie, en gardant bien en tête, le terme télos, la lutte de luther contre l’ontologie grecque, contre aristote, serait quelque chose du genre : à l’heure où la dette grecque menace le monde, le cinéma découvre dans la crainte et le tremblement qu’une fin peut en cacher une autre. La dette grecque marque la fin des illusions humanistes issues de l’héritage athénien, la fin d’une certaine idée de l’europe, de l’occident. C’est pas les chinois, ni les Indiens, qui diront le contraire.
La fin du film, le début de l’apocalypse.
Je dirai bien entendu quelques mots sur les fins de l’homme, dernières ou pas, et sur le dernier homme, que tous croient être, celui de Nietzsche, et celui qui est devenu une légende. Mais le cinéma n’a-t-il pas toujours d’une certaine manière filmer la fin de l’homme, n’a-t-il pas toujours filmé, donc tué la liberté sauvage pour que les femmes, les faibles, les enfants, les esclaves puissent aller au cinéma tranquillement, et se faire des idées sur la démocratie ?
je sais pas; mais on peut imaginer, rien ne l'intendit que les cinémas de la fin du monde renversent ce schéma, autrement dit on ne va plus au cinéma pour se rassurer sur le monde, pour y trouve une bonne image, de soi, de l’avenir, qui ne peut être qu’heureux, pour y trouver une fin heureuse, mais pour y découvrir que nos autres spectateurs, nous sommes mortels, d’une mort sans repos. Imaginons Ethan crevant les yeux de l’indien mort, pour le condamner à l’errance, un esprit errant, et devenant à son tour, vivant, cet indien. Cet indien cela pourrait être celui de l'opération Geronimo; les indiens morts reviennent toujours s'emparer de leur assassins. C'est le sujet d'un film.
donc ethan a refusé une sépulture digne à cet indien, il lui a crevé les yeux.
Nous sommes des spectres aux yeux crevés, pas des Œdipe, car Œdipe a trouvé une fin heureuse, une fin qui institue. Le cinéma découvre la mort, non plus comme possibilité, mais comme impossibilité. La mort impossible ; la fin de toutes choses, mais une fin qui n’en finit pas ; une agonie ? Pas même quelque chose que nomment le mot « mort-vivant », « zombies » ; une fin sans fin ; c’est-à-dire une mort sans promesse de retour, sans promesse de résurrection, un fin sans malick ou sans Godard. N’oublions pas que ce fut le grand projet du cinéma, selon Godard par exemple ; tout ressusciter, quand viendra l’heure de l’image. Nous ne sommes plus dans le règne de l’image, dans le bonne imaginaire, mais dans celui de l’image-mort, de l’image comme cadavres ; là on songe à Blanchot, bien entendu.
Mais il faudrait plutôt griffer cette fin qui n’en finit pas, sur le titre du dernier film de LVT. Le film de LVT, c’est mélancolie ; la mélancolie, c’est l’affaire de ce qui n’en finit pas ; le deuil impossible ; dans le bon deuil, on le sait, l’autre est relevé, intériorisé dans la tendresse d’une perte qui n’en est plus une. Ce qui s’annonce avec le cinéma, c’est quelque chose, comme une impossibilité pour l’image d’être encore le lieu du deuil ; l’image n’est plus le lieu sans lieu du travail du deuil ; le travail de l’intériorisation relevante, de l’idéalisation, mais celui de la fin du monde. Ce qui bien entendu peut se dire de manière très philosophique avec derrida, ou badiou, pour qui, certains le savent, nous sommes dans des temps sans présent, dans une époque, sans monde.
Le cinéma au fond ne filme de manière un peu grotesque que cette absence de monde. Mais qu’est-ce que le monde ? Ce qui propose des fins, d’une certaine manière. La fin du monde, c’est en un sens la fin des fins, ce qui peut se lire aussi, comme dans le dernier malick, comme la fin des temps, surtout si l’on a en tête, que le temps n’est pas une affaire cosmique, enfin pas seulement, mais une affaire de sujet, qu’on le nomme dasein, ou autrement. Le temps est sorti de ses gonds, comme Hamlet. Voici venu le temps des spectres, d’Hamlet, le grand mélancolique, dont le père n’avait rien d’un héros, un père tué en plein péché, dans son sommeil. La mélancolie d'Hamlet ne pleure pas un père idéal, idéalisé, elle souffre des imperfections d'un père revenu de l'enfer demander vengeance.
Faut beaucoup de foi dans le cinéma aussi pour encore croire au paradis, c’est pourquoi on a pas mal ri de la naïveté de MalicK, qui vient on le sait d’Orient, d’où nous vient l’idée de paradis, où l’idée de paradis n’a pas pris fin. Au fond, c’est là où le monde ne finit pas de mourir, d’agoniser réellement que le paradis garde toute sa puissance de configuration de la vie, là, où rien n’arrive, on ne cesse de s’inventer des fins imaginaires, des enfers de pacotilles. Tout ce qui arrive dans le réel de l’histoire aux autres, on le vit en occident dans la complaisance des images, sur youtube par exemple. Je ferme la parenthèse ; avant de me prendre trop au sérieux)
(j’ouvre une immense parenthèse, comme je suis en mode improvisation, mon favori, pour spéculer, et me dire que je pourrais écrire quelque chose sur l’ancien et classique dernier mot des films, « the end », « fin », et les liens du cinéma à la fin. Ce serait quelque chose de très théorique où je montrerai comment ce mot a disparu des génériques en même temps que l’idée de bonheur (happy end), et comment le cinéma, privé de sa fin, de sa fin heureuse, est obligé de repasser par le réel, de se confronter au réel, qu’il avait relevé, sublimé, dans l’image classique hollywoodienne. La fin du monde, c'est la fin de Hollywood, la fin de l'Amérique rêvée, une Amérique qui ne devait rien à personne, une Amérique sans dette (quelques mots sur ce terme depuis Heidegger, derrida, lacan feraient très bien)...
Je dirai par exemple, que l’idée du classique avec ce qu’elle suppose d’ontologie grecque (télos) a cédé la place par nos temps de crises très angoissés à une autre fin, celle du monde, la fin du monde, une idée religieuse. Je parlerai peut-être d’apocalypse now, en disant, sans y croire, sans le vérifier, qu’il s’agit certainement là du premier film à avoir inscrit la fin dans le film, dès son début, à travers la chanson des doors, plutôt que dans son générique final.
Au fond, me demanderai-je, pourquoi avait-on besoin d’écrire « fin », « the end » à la fin des films ? Etrange, non ? Etait-ce pour vider la salle, pour que les gens sachent qu’ils ont vu la dernière image, et qu’il y a plus rien à attendre, qu’aucune image supplémentaire ne viendra plus. Adieu l'idéal, bonjour la vie; ou comme dit Rimbaud, les voilà rendus "au sol, avec la réalité rugueuse à étreindre! ..."
De quand date cette idée de « fin », « the end »?
Dans quel film ce mot est-il d’abord apparu ? quand est-ce que cette convention rhétorique, morale, ontologique, spectaculaire a-t-elle pris fin.
(Je me souviens, enfant, avoir vu avec mon père « le trésor du pendu », à la télé, un western formidable avec richard widmark et je sais plus qui dans le rôle du shérif ancien voyou (robert taylor?). J’avais adoré le film. A la fin, mon père dit « c’est fini » ; je dis, bêtement, mais pas tant que ça, « bah non, c’est pas fini, y a pas eu le mot « fin ». Je voulais une suite, que cela ne finisse pas. Quittons les souvenirs d’enfance, sans intérêt.)
Ma théorie, en gardant bien en tête, le terme télos, la lutte de luther contre l’ontologie grecque, contre aristote, serait quelque chose du genre : à l’heure où la dette grecque menace le monde, le cinéma découvre dans la crainte et le tremblement qu’une fin peut en cacher une autre. La dette grecque marque la fin des illusions humanistes issues de l’héritage athénien, la fin d’une certaine idée de l’europe, de l’occident. C’est pas les chinois, ni les Indiens, qui diront le contraire.
La fin du film, le début de l’apocalypse.
Je dirai bien entendu quelques mots sur les fins de l’homme, dernières ou pas, et sur le dernier homme, que tous croient être, celui de Nietzsche, et celui qui est devenu une légende. Mais le cinéma n’a-t-il pas toujours d’une certaine manière filmer la fin de l’homme, n’a-t-il pas toujours filmé, donc tué la liberté sauvage pour que les femmes, les faibles, les enfants, les esclaves puissent aller au cinéma tranquillement, et se faire des idées sur la démocratie ?
je sais pas; mais on peut imaginer, rien ne l'intendit que les cinémas de la fin du monde renversent ce schéma, autrement dit on ne va plus au cinéma pour se rassurer sur le monde, pour y trouve une bonne image, de soi, de l’avenir, qui ne peut être qu’heureux, pour y trouver une fin heureuse, mais pour y découvrir que nos autres spectateurs, nous sommes mortels, d’une mort sans repos. Imaginons Ethan crevant les yeux de l’indien mort, pour le condamner à l’errance, un esprit errant, et devenant à son tour, vivant, cet indien. Cet indien cela pourrait être celui de l'opération Geronimo; les indiens morts reviennent toujours s'emparer de leur assassins. C'est le sujet d'un film.
donc ethan a refusé une sépulture digne à cet indien, il lui a crevé les yeux.
Nous sommes des spectres aux yeux crevés, pas des Œdipe, car Œdipe a trouvé une fin heureuse, une fin qui institue. Le cinéma découvre la mort, non plus comme possibilité, mais comme impossibilité. La mort impossible ; la fin de toutes choses, mais une fin qui n’en finit pas ; une agonie ? Pas même quelque chose que nomment le mot « mort-vivant », « zombies » ; une fin sans fin ; c’est-à-dire une mort sans promesse de retour, sans promesse de résurrection, un fin sans malick ou sans Godard. N’oublions pas que ce fut le grand projet du cinéma, selon Godard par exemple ; tout ressusciter, quand viendra l’heure de l’image. Nous ne sommes plus dans le règne de l’image, dans le bonne imaginaire, mais dans celui de l’image-mort, de l’image comme cadavres ; là on songe à Blanchot, bien entendu.
Mais il faudrait plutôt griffer cette fin qui n’en finit pas, sur le titre du dernier film de LVT. Le film de LVT, c’est mélancolie ; la mélancolie, c’est l’affaire de ce qui n’en finit pas ; le deuil impossible ; dans le bon deuil, on le sait, l’autre est relevé, intériorisé dans la tendresse d’une perte qui n’en est plus une. Ce qui s’annonce avec le cinéma, c’est quelque chose, comme une impossibilité pour l’image d’être encore le lieu du deuil ; l’image n’est plus le lieu sans lieu du travail du deuil ; le travail de l’intériorisation relevante, de l’idéalisation, mais celui de la fin du monde. Ce qui bien entendu peut se dire de manière très philosophique avec derrida, ou badiou, pour qui, certains le savent, nous sommes dans des temps sans présent, dans une époque, sans monde.
Le cinéma au fond ne filme de manière un peu grotesque que cette absence de monde. Mais qu’est-ce que le monde ? Ce qui propose des fins, d’une certaine manière. La fin du monde, c’est en un sens la fin des fins, ce qui peut se lire aussi, comme dans le dernier malick, comme la fin des temps, surtout si l’on a en tête, que le temps n’est pas une affaire cosmique, enfin pas seulement, mais une affaire de sujet, qu’on le nomme dasein, ou autrement. Le temps est sorti de ses gonds, comme Hamlet. Voici venu le temps des spectres, d’Hamlet, le grand mélancolique, dont le père n’avait rien d’un héros, un père tué en plein péché, dans son sommeil. La mélancolie d'Hamlet ne pleure pas un père idéal, idéalisé, elle souffre des imperfections d'un père revenu de l'enfer demander vengeance.
Faut beaucoup de foi dans le cinéma aussi pour encore croire au paradis, c’est pourquoi on a pas mal ri de la naïveté de MalicK, qui vient on le sait d’Orient, d’où nous vient l’idée de paradis, où l’idée de paradis n’a pas pris fin. Au fond, c’est là où le monde ne finit pas de mourir, d’agoniser réellement que le paradis garde toute sa puissance de configuration de la vie, là, où rien n’arrive, on ne cesse de s’inventer des fins imaginaires, des enfers de pacotilles. Tout ce qui arrive dans le réel de l’histoire aux autres, on le vit en occident dans la complaisance des images, sur youtube par exemple. Je ferme la parenthèse ; avant de me prendre trop au sérieux)
Borges- Messages : 6044
Re: ils sont trop cons : renzi et macé
Borges a écrit:
Faut beaucoup de foi dans le cinéma aussi pour encore croire au paradis, c’est pourquoi on a pas mal ri de la naïveté de MalicK, qui vient on le sait d’Orient, d’où nous vient l’idée de paradis, où l’idée de paradis n’a pas pris fin. Au fond, c’est là où le monde ne finit pas de mourir, d’agoniser réellement que le paradis garde toute sa puissance de configuration de la vie, là, où rien n’arrive, on ne cesse de s’inventer des fins imaginaires, des enfers de pacotilles. Tout ce qui arrive dans le réel de l’histoire aux autres, on le vit en occident dans la complaisance des images, sur youtube par exemple.
careful- Messages : 690
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