Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Harvey Milk

+8
Largo
adeline
Leurtillois
Eyquem
lorinlouis
balthazar claes
Borges
dreampeace
12 participants

Page 4 sur 5 Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Borges Ven 20 Mar 2009 - 11:57

Largo a écrit:

Contrairement à la lutte pour les droits civiques des noirs, les gays doivent devenir visibles, pour qu'ils ne soient plus considérés comme marginaux, déviants, criminels etcc.

C'est là précisément qu'est tout le problème; voir "my own private idaho"; c'est aussi la question du dernier film de PG...rester avec les "hommes infâmes", les dominés, les classes dangereuses, ou passer dans l'ordre du visible; le visible n'a pas un seul sens; il doit y avoir comme dirait Rancière une subjectivation politique qui permette d'être sans être...
Borges
Borges

Messages : 6044

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Borges Ven 20 Mar 2009 - 13:58

"Ce n'est pas à la personne que le nom adhère, c'est au personnage.

Mais le personnage, affirme Deleuze, l'emporte sur la personne. Celle-ci ne fait que désigner la place incertaine d'un moi, tandis que le personnage regroupe les moments intenses, les traits forts, toutes les singularités qui font corps…

Le personnage est du côté de l'impersonnel, non de cet impersonnel qui est communément confondu avec l'indifférenciation, mais, du côté de celui qui libère les plus hautes différences. Le premier pourrait être appelé impersonnel abstrait, l'autre, impersonnel concret, consistant…
Ce sont cela les singularités qui tiennent à l'impersonnel ou encore au pré-individuel. Ce sont elles qui composent le personnage et découlent, en retour, de sa présence."

Grâce à Genet, l'homosexualité, dans ses puissances où se mélangent et se confondent la vérité et le mensonge, en "un sens extramoral" comme le disait Nietzsche, passe du contenu fini d'un choix sexuel à la forme infinie des devenirs-autres. Devenirs toujours minoritaires qui permettent d'échapper à la représentation majoritaire de "l'homme"

Schérer, René, Regards sur Deleuze, Kimé (1998:25 et 84-85)

Marco avait dit du bien de ce livre; sur le forum des Cahiers, l'opposant à celui de Badiou; je crois me souvenir.




Genet ne s'est pas présenté aux élections pour lutter pour les droits des gays; il s'est engagé dans un devenir-palestiniens; autre manière de politiser le désir; il est vrai qu'il avait des petits amis "arabes".


René Schérer est aussi le frère du fameux Maurice Schérer ; ils se ressemblent assez ; je trouve :


https://www.dailymotion.com/video/x3kpoy_rene-scherer-minorites-1_politics


Causant d'un homo, dont nous a aussi causé Adeline :

https://www.dailymotion.com/relevance/search/ren%C3%A9+sch%C3%A9rer/video/x3xuqh_rene-scherer-sur-pasolini_politics

y a une suite 2, et 3; ainsi que d'autres vidéos intéressantes : ici

https://www.dailymotion.com/relevance/search/ren%C3%A9+sch%C3%A9rer


Dernière édition par Borges le Ven 20 Mar 2009 - 14:59, édité 2 fois
Borges
Borges

Messages : 6044

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par balthazar claes Ven 20 Mar 2009 - 14:07

Borges a écrit:

René Schérer est aussi le frère du fameux Maurice Schérer ; ils se ressemblent assez ; je trouve :



Ce faux air de Nosfératu. Mais à quoi pouvaient-ils bien ressembler jeunes ?

balthazar claes

Messages : 1009

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Borges Ven 20 Mar 2009 - 14:12

Oui; à quoi? A qui? L'un a choisi les jeunes filles en fleur, l'autre Sodome et Gomorrhe; y a des "homos" dans le cinéma de Rohmer?
Borges
Borges

Messages : 6044

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Eyquem Ven 20 Mar 2009 - 14:51

Borges :
GVS n'aime pas le succès, la réussite, il y voit toujours une tricherie, et en même temps, il triche, passant du film exigeant, au film grand public

Pas mal de critiques américains ont repris la formule de Shakespeare, "the milk of human kindness". Ca faisait un joli titre.

Mais dans la pièce (déjà citée dans Elephant, on s'en souvient), cette formule est de Lady Macbeth et continue ainsi :

...yet do I fear thy nature;
It is too full o' the milk of human kindness
To catch the nearest way: thou wouldst be great;
Art not without ambition; but without
The illness should attend it. What thou wouldst highly,
That wouldst thou holily; wouldst not play false,
And yet wouldst wrongly win...

... mais je crains ta nature,
Trop imprégnée du lait de la tendresse humaine
Pour couper au plus court ; tu voudrais être grand,
Tu n'es pas dénué d'ambition, mais il te manque
La malice pour l'escorter ; tu vises haut,
Mais tu voudrais atteindre saintement cette hauteur ;
Jouer franc jeu et n'en gagner pas moins coupablement...

C'est-à-dire que pour la furieuse Lady, le "lait de la tendresse humaine", ce n'est que ce que Macbeth met de lâcheté dans l'exécution de son projet (s'emparer du trône).

Il m'a semblé que ces lignes résonnaient assez bien avec le film. Milk, c'est celui qui vise haut, qui voudrait gagner sans tricher - mais qui s'aperçoit à la fin qu'il a gagné coupablement.

On peut effectivement poser pour le film la question de Deleuze : "qui est un traître ? qui n'est qu'un tricheur ?".
On ne peut trahir que dans un double détournement, écrit encore Deleuze (Dialogues, 51-53). Mais à quoi, à qui, tourne-t-on le dos ? Telle est la question, et il s'agit de ne pas se tromper, comme Scott, tournant le dos à Bob Pigeon, à la fin de My Own Private Idaho.

Est-ce que la fin de Milk ne nous montre pas justement Harvey, au moment de mourir, qui se retourne vers l'opéra, vers son enfance, vers son premier amant, tout ce à quoi, par ambition, il avait dû touner le dos ?

"Quelle erreur, doit penser Van Sant, d'avoir triché, d'avoir laissé partir Scott, d'avoir oublié l'opéra".
(et pourtant, c'est bien lui, le Gus qu'on voit dans le film, planqué derrière sa pancarte de soutien au candidat Milk, comme l'a remarqué Dreamspace)

Quel genre de vie faut-il mener pour qu'on n'ait pas, au moment de mourir, à regretter ses erreurs, ses tricheries, à murmurer le nom de son Rosebud ?
Eyquem
Eyquem

Messages : 3126

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Borges Ven 20 Mar 2009 - 15:18

Très riche, cette intervention; Eyquem; merci; ça donne bien des choses à penser.

yet do I fear thy nature;
It is too full o' the milk of human kindness

Elle en a peur de cette nature pourtant; le milk, si je ne lis pas trop mal, c'est celui que l'on boit, gosse, celui de la mère...c'est la féminité (dont LM veut se libérer); elle lui reproche d'être trop fille, trop femme, en quelque sorte; lier cette kindness avec la douceur de Dieu dans le discours du prêtre dans le dernier Eastwood, qui lui aussi avait travaillé depuis la figure de Lady Macbeth, dans mystic river. Dans le film de Eastwood, règne le partage policier du sensible, comme dirait Rancière; les filles d'un côté, les garçons de l'autre; il s'agit aussi de savoir quel est l'attribut essentiel de Dieu? Dieu est-il tendresse, douceur? Quel est le mot américain dans "Gran Torino".


C'est pas l'ambition qui pousse HM vers la politique, mais le désir de visibilité (la scène où il embrasse son ami dans la rue, un mec ne supporte pas ce spectacle ; cette scène s’oppose naturellement à celle de la première rencontre, underground ); la visibilité n'est pas d'abord politique, mais théâtrale, opératique, scénique; naturellement, les deux sens ne sont pas séparables, opposables, simplement...

Y a un opéra sur HM.


Question trahison, une de ses grandes figures est empruntée par Deleuze-Guattari dans "Mille plateaux" à Shakespeare; c'est un roi; mais lequel, donc?
Borges
Borges

Messages : 6044

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Sam 21 Mar 2009 - 13:22

gertrud04 a écrit:Bonjour JM,

Oui, oui les deux films sont très différents, en tout cas dans le traitement de l’homosexualité.

Dans celui de 1960, on a encore à faire à un personnage d’homosexuel « refoulé » victime de la machine politique (qui finit d’ailleurs par se suicider devant le crainte de voir son passé étalé en place publique, si mes souvenirs sont bons). L’homosexualité y est encore clandestine et ne peut être qu’un obstacle à une carrière politique digne de ce nom.

Tout le contraire de qui est montrée dans H M où l’homosexualité sort du métro new-yorkais pour être exposée en pleine lumière (de San Francisco) et débattue en place publique.

Salut gertrud,

Absolument, d'un point de vue de la mise en scène on retrouve d'ailleurs au départ, comme tu dis, ce double mouvement descendant dans le club en sous-sol dans "Advise and consent" et dans le métro dans "HM". La remontée dans le film de Preminger s'accompagne de la pendaison de l'homme politique, dans "HM" elle s'accompagne d'une reconnaissance naissante vis-à-vis des homosexuels.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par DB Sam 21 Mar 2009 - 17:29

Puisqu'on en est aux Homos qui ne s'assument pas, il y a aussi Cruising !
DB
DB

Messages : 1528

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par gertrud04 Dim 22 Mar 2009 - 0:57

A propos de Cruising, voici ce que Pascal Bonitzer écrivait de retour du festival de Berlin (CDC Mai 1980) :

"C'était le film le plus attendu. Le festival était bruissant du scandale que Cruising avait causé dans les milieux homos américains et de la toughness de son sujet : l'enquête d'un flic sur un trancheur fou dans le monde du SM new-yorkais. On a vite vu le produit : un pur navet. J'ai rarement vu dans un film américain, à ce niveau de production et de business, un scénario non seulement aussi nul et aussi bête, mais aussi absent. Rarement vu un film aussi peu inspiré dans la mise en scène, aussi grotesque dans la direction d'acteur. On en revient pas de voir Pacino se déhancher sur ses petites jambes dans un perfecto's trop grand pour lui, avec l'air niais et embêté d'un chien dans un jeu de quilles (si la métaphore est ici permise). Qu'on ne s'y trompe pas : il n' y a pas une once d'humour dans ce film, pas une ombre de suspense, de terreur, ni de malaise. Tout se passe comme si un copain homo de Friedkin lui avait fait visiter un soir une boite SM, comme si Friedkin s'était dit : mais oui, voilà une idée de film, on a jamais fait ça ! et puis s'en était tenu là. Malgré une fin tarabiscotée, incrédible et débile où pacino trouve le poignadeur fou, le poignadre à son tour et "devient lui" selon la formule Kurtz de Coppola (déjà passablement peu passable), le film consiste esentiellement en un circuit touristique des boites SM, avec une foule de figurants trouvés avec les décors au moment des repérages. Friedkin n' a pas su, pas pu ou pas voulu montrer réellement ce qui consitue le sujet latent bien que lourdement appuyé du film, la contagion de l'homosexualité et de la violence sadique chez un flic hétéro moyen. Friedkin n'a pas cherché si peu que ce soit à comprendre quoi que ce soit, à s'intéresser à quoi que ce soit dans ce qu'il a filmé, il a tout laissé au décorateur et à l'opérateur. Je ne sais pas si le SM est un bon sujet de film ou un faux bon sujet, le film de Friedkin ne permet même pas de répondre. Il y eut à la fin des sifflets et des injures, adressés sans ambiguïté, je crois bien, à la nullité du produit. Il y a tout de même, soyons justes, une scène assez drole : celle de la boite de "flic", décorée d'une gigantesque paire de menottes, et où une foule de déguisés dans les uniformes les plus divers suce des matraques réglementaires, etc...Survient Pacino, le seul vrai flic de toute cette masse humaine, doit-on légitimement supposer, mais aussi le seul sans uniforme. Et, bien sûr, il se fait virer Laughing ".

Plus billet d'humeur que véritable critique, écrit d'ailleurs un peu rapidement (la contagion de l'homosexualité : hum, hum...) mais quand même qui dit bien ce qu'il faut penser de ce film : plutôt du mal.

Serge Daney lui avait consacré aussi une notule dans le numéro ces CDC de novembre 1980 mais je ne l'ai pas en ma possession. Si quelqu'un veut bien...
gertrud04
gertrud04

Messages : 241

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par ^x^ Dim 22 Mar 2009 - 9:12

Pr le ton cela donnait peut être ceci:

...En 1980 sort sur les écrans américains un film de William Friedkin, plongée quasi-documentaire dans le monde ‘cuir’ et sadomasochiste gay de New York : Cruising (1980, USA). Al Pacino y incarne un policier, Steve Burns, chargé d’infiltrer certains bars homosexuels pour traquer un ‘tueur de pédés’ : son physique colle au profil de deux victimes sauvagement assassinées. La nuit venue, délaissant son uniforme pour une panoplie SM, Burns s’immerge dans l’underground new-yorkais. Ce monde inconnu fait vaciller ses repères sociaux, moraux, affectifs et sexuels. W. Friedkin met en scène ses incursions dans les bars de Greenwich Village, filme un personnage sillonnant la ville jusqu’aux aires de drague de Central Park où se déroule la scène finale. La tension et les atmosphères oppressantes du film fonctionnent sur l’âpreté des situations, l’ambiguïté des personnages, l’opacité et le dédoublement de leurs identités morale et sexuelle. À sa sortie en France, Cruising est sous-titré : « La chasse ». Dans les cahiers du cinéma, Serge Daney reproche à W. Friedkin « sa tolérance bien-pensante et vaguement sociologique » et conclut à l’adresse des traducteurs de la version française : « Une dernière chose : Cruisin’, ça ne veut pas dire ‘La chasse’ (ce serait Huntin’), mais ‘La drague’. Tout est là ».[1]
1. Des métaphores à l’ethno(géo)graphie d’une pratique et d’une expérience

2 La précision de Serge Daney (l’intriguant ‘tout est là’), invite à décrypter le sens et les métaphores de la drague et du cruising. Dès lors que l’on constitue ce qu’ils désignent en objets sociologiques, le sens des mots et leurs référents métaphoriques méritent examen. Non pas à cause de la subjectivité et de l’approximation supposées du langage imagé, mais parce qu’il faut d’abord admettre qu’une métaphore a un autre sens que son sens littéral. Puis que son emploi est approprié, d’autant plus qu’il s’agit d’une ‘métaphore éteinte’ dont l’usage courant a fait disparaître la distinction entre sens propre et sens figuré (Barnes, 2000)...

http://echogeo.revues.org/index3663.html
^x^
^x^

Messages : 609

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par balthazar claes Lun 23 Mar 2009 - 11:05

Borges a écrit:Oui; à quoi? A qui? L'un a choisi les jeunes filles en fleur, l'autre Sodome et Gomorrhe; y a des "homos" dans le cinéma de Rohmer?

Il se dit que Blanche et Léa à la piscine, dans AA, c'est connoté lesbien. A ce compte ça vaudrait pour Reinette et Mirabelle et la plupart des couples féminins de l'oeuvre. Mais bon... les deux copines de Conte d'automne, je suis sceptique... Ou alors, dans ce cas, ce serait plutôt du côté de la relation entre Romand et la petite amie de son fils, celle qui veut lui refiler son ancien amant.

Autre chose, Spilt Milk :

We that have done and thought,
That have thought and done,
Must ramble, and thin out
Like milk spilt on a stone.

(24 City)

balthazar claes

Messages : 1009

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Lun 23 Mar 2009 - 11:11

Ouais mais bon, comme dirait Thierry Rolland, "deux fille ensembles, c'est pas pareil que deux garçons ensembles."

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Borges Lun 23 Mar 2009 - 11:33

Tout à fait, JM; tout à fait.


En général la NV est très hétéro... dans le cinéma français, comme ça, je vois que A. Téchiné qui se soit intéressé à l'homosexualité, aux hommes blessés.
Borges
Borges

Messages : 6044

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par gertrud04 Lun 23 Mar 2009 - 12:21

Borges a écrit:
En général la NV est très hétéro... dans le cinéma français, comme ça, je vois que A. Téchiné qui se soit intéressé à l'homosexualité, aux hommes blessés.

Bonjour Borges,

Techiné et tous ceux qui gravitent autour de lui : G Morel, J Nolot..

Sinon, j'ai gardé un souvenir vague mais vif du premier film de Patrick Grandperret "Court-circuits" qui parlait de motards gays. Invisible depuis sa sortie en 1980...
gertrud04
gertrud04

Messages : 241

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par gertrud04 Lun 23 Mar 2009 - 12:43

Merci Careful pour la recherche.
gertrud04
gertrud04

Messages : 241

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Borges Lun 23 Mar 2009 - 14:18

Hello gertrud04.




Clint Eastwood, causant des gays, en 1998, si je me trompe pas, des droits civiques, de l'individualisme...des machos, des boxeurs, qui n'ont rien à prouver, lors d’un entretien avec un certain Ric Gentry, dans un bouquin d’entretiens avec des gars de la profession : « Films voices »…




RG: And of course, your idea of civil rights, which you’ve always championed, extends to gays as much as anyone else.

CE: Absolutely. If you’re a true individualist you should believe that everyone else should be an individualist and enjoy people who are not like yourself precisely for that reason, because their differences make them interesting and the community itself more interesting.

RG: I think because of your distinctly American male persona, your view on that and the fact that you’re making this film might very well be a positive influence on men still less certain or comfortable with accepting the gay community.

CE: I think “macho” is a kind of outdated term. I’m not sure what it means. Kicking over tables, exuding testosterone? It may have to do more with being secure and confident, accepting of others, and being very gentle. I remember meeting Rocky Marciano. He took your hand very gently yet he was a worldheavyweight champion. He didn’t have anything to prove.

Il cause même de l’assassin de H. Milk,



Or, you know, Dan White kills the mayor of San Francisco (in the eighties)
and one of the board of supervisors and he gets off with a very minor sentence, seven years and he gets out, on the “Twinkie Defense.” He ingested Twinkies and it threw his system off (because there was too much sugar in his blood) and he went on a murder spree. Now why aren’t they putting disclaimers on a Twinkie package?
Borges
Borges

Messages : 6044

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Lun 23 Mar 2009 - 18:56

gertrud04 a écrit:
J Nolot..

Salut,

Tiens, c'est marrant, j'ai vu son dernier film hier soir.. Wink

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Largo Lun 23 Mar 2009 - 19:04

Lequel ? Avant que j'oublie ?

Pas un film pour un dimanche soir ça ! What a Face
Largo
Largo

Messages : 3181

http://www.raphaelclairefond.com/

Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Lun 23 Mar 2009 - 19:11

Largo a écrit:Lequel ? Avant que j'oublie ?

Pas un film pour un dimanche soir ça ! What a Face

Oui, oui, c'est ça "Avant que j'oublie", tu l'avais vu à Cannes peut-être ?

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Lun 28 Sep 2009 - 10:46

Borges a écrit:HM ne fait pas de politique, c'est juste du commerce, de la communication, un vendeur d'espoir, quelqu'un qui veut vivre dans l'image, comme la fille dans "to die for"...

Bourdieu, reviens : ils sont devenus fous ! La gauche et les luttes minoritaires
à propos de Walter Benn Michaels, La Diversité contre l’égalité
Par Jérôme Vidal




Morceaux choisis :

[En italique, l'auteur cite Maurizio Lazzarato:] À la « segmentarité dure » du capitalisme industriel, se structurant selon la dichotomie de l’ou bien… ou bien… (les disjonctions exclusives entre le travail et le chômage, le masculin et le féminin, l’intellectuel et le manuel, le travail et le loisir, l’hétérosexuel et l’homosexuel, etc.) qui strie d’avance la perception, l’affectivité et la pensée, enfermant l’expérience dans des formes toutes faites, se superpose une segmentarité plus « souple » qui semble multiplier les possibilités, les différences et les groupes sociaux. Production de dualismes et gestion des différences se superposent et s’agencent au gré des rapports de forces, des stratégies et des objectifs d’une situation politique chaque fois spécifique.

Alain Badiou et Slavoj Žižek n’ont rien découvert de nouveau lorsqu’ils affirment que la logique des « minorités » (les femmes, les homosexuels, les intermittents, les Arabes, etc.) est en complète adéquation avec la logique du Capital, puisque ces « différences » et ces « communautés » peuvent très bien constituer de nouveaux marchés d’investissement pour les entreprises.
[« La problématique moléculaire est totalement en connexion – tant au niveau de sa modélisation répressive qu’au niveau de ses potentialités libératrices – avec le nouveau type de marché international qui s’est instauré », ajoute en note de son texte Maurizio Lazzarato en citant Félix Guattari2.]

Non seulement, comme le suggère Foucault, l’organisation de la société « tolère » des territoires subjectifs qui échappent à son emprise, mais « elle s’est employée elle-même à produire ses marges » et « elle a équipé de nouveaux territoires subjectifs, les individus, les familles, les groupes sociaux, les minorités ». Si la logique capitaliste multiplie les formes d’intervention en faisant surgir de partout des « ministères de la Culture, des ministères des Femmes, des Noirs, des Fous, etc., c’est pour encourager des formes de culture particularisées, afin que les personnes se sentent en quelque sorte dans une espèce de territoire et ne se trouvent pas perdues dans un monde abstrait. »

Mais il convient ici de ne pas tout confondre, notamment ce qui distingue la différence entre les minorités comme « états », comme « communautés », dont les contours identitaires configurent effectivement de nouvelles niches de marché, et la politique minoritaire, les « devenirs minoritaires » qui sont tout à fait autre chose. L’ouvrier comme sujet révolutionnaire, porteur de l’universel, par lequel Badiou et Žižek pensent dépasser la question des minorités, une fois bloqué son « devenir révolutionnaire » (minoritaire), a été d’ailleurs, bien avant les « minorités », le premier grand marché de consommation de masse.


Il y a formulé ici en moins de cinq cents mots, particulièrement denses – qui ne sont d’ailleurs pas à prendre ou à laisser, qui méritent discussion –, beaucoup plus sur la promotion contemporaine de la « diversité » dans le cadre de la révolution néolibérale que n’en trouvera le lecteur le plus charitable et bienveillant dans l’ensemble du livre de Michaels. On y trouve notamment la marque d’un effort pour ressaisir l’histoire, la complexité, les contradictions et l’ambivalence de la réalité considérée […]


Car W. B. Michaels aime les définitions a priori et les équations simples ; il s’autorise en conséquence à congédier l’histoire et l’empirie. Voici donc le dernier mot de W. B. Michaels : « Dans un monde idéal, la diversité ne ferait l’objet d’aucune célébration, quelle qu’elle soit – d’aucun soutien non plus » (p. 35).

On rétorquera à W. B. Michaels que nous ne vivons justement pas dans un monde idéal, mais dans un monde dans lequel racisme et sexisme sont des réalités sociales qui nous précèdent, qui s’imposent à nous et nous constituent, des réalités sociales qui sont inscrites non seulement dans les institutions, mais dans nos corps, ou, comme aurait dit Pierre Bourdieu, dans nos habitus (« l’histoire faite corps ») – des réalités sociales qui ne découlent pas d’identités que d’aucuns auraient eu la mauvaise idée de mettre en circulation et que l’on pourrait faire disparaître par une simple prise de conscience ou par la déclaration de leur insignifiance ! Dans un tel monde, on comprend que la fierté homosexuelle (gay pride) ou la fierté noire (« Black is beautiful »), par exemple, n’ont rien à voir avec un quelconque conservatisme identitaire, mais tout à voir, en revanche, avec le retournement d’un stigmate, retournement qui, loin d’enfermer dans une identité, vient au contraire défaire les identités, ouvrir la possibilité, pour tous, Blancs comme Noirs, hétéros comme pédés, d’habiter autrement les identités existantes, de se bricoler des identités aussi peu oppressives que possible. Contrairement à l’opération centrale du dispositif argumentatif de W. B. Michaels, qui vise à rabattre les luttes minoritaires sur la seule question de la représentation sociale de la « diversité », les politiques minoritaires n’ont pas grand-chose à voir avec la célébration abstraite de la diversité et des identités, mais tout à voir avec des formes concrètes de domination et de violence sociale, avec le traitement de torts spécifiques faits à l’égalité.

[Petite parenthèse:]
Borges a écrit:
u3 a écrit:Borges a écrit :

la question homosexuelle" n'a strictement aucun intérêt, pour moi; elle a perdu tout intérêt, plutôt, depuis qu'ils veulent être comme tout le monde, se marier, avoir des gosses... Les homosexuels, c'est des gens comme les autres, qu'ils se battent pour leurs droits, leur identité... visibilité, rien de plus normal...

c'est dans ce bataillon d'imbéciles que badiou recrute ?

Hello u3; ça va?

Donc Badiou :

« Marx soulignait déjà que la singularité universelle du prolétariat, c’est de ne porter aucun prédicat, de n’avoir rien, et en particulier de n’avoir, au sens fort, aucune « patrie ». Cette définition anti-prédicative, négative et universelle de l’homme nouveau traverse le siècle. Un point très important est l’hostilité à la famille, comme noyau primordial de l’égoïsme, de l’enracinement particulier, de la tradition et de l’origine. Le cri de Gide « Familles, je vous hais », participe de la l’apologétique de l’homme nouveau ainsi conçu. (…) Même les homosexuels, porteurs dans le siècle, comme on vient de le voir avec Gide, d’une partie de la contestation, réclament aujourd’hui leur insertion dans le cadre familial, l’héritage, la « citoyenneté ». C’est dire où nous en sommes.

(Badiou, le Siècle, p. 99/100)

[Attention, on quitte Vidal ici :]

Du mariage au bordel : l’offensive idéologique du lobby gay

Thibaud Collin, agrégé de philosophie, coauteur du livre d’entretiens avec Nicolas Sarkozy La République, les Religions, l’Espérance (Cerf, 2004), se penche avec l’acuité et l’objectivité du philosophe sur le phénomène social sur-médiatisé du mariage gay.
[…]
L’enjeu, nous l’avons dit, n’est pas là : il ne s’agit pas de justice, mais de transformation radicale de la société. On a pu en effet s’étonner que les gays, volontiers émancipés, rallient soudain la vieille institution matrimoniale. Didier Eribon, l’un des penseurs de la gay-attitude, l’avoue carrément : « La revendication du mariage, souvent présentée comme réactionnaire, est en fait plus subversive que le discours de la subversion. Elle a un effet de déstabilisation de l’ordre familial, sexuel, du genre, beaucoup plus fort que la subversion incantatoire» (Regards n° 5, mai 2004).

Mettre à bas l’ordre symbolique

[…]
« À la manière des pratiques sexuelles qu’ils valorisent comme création de possibles toujours nouveaux, les gays radicaux veulent en revendiquant le mariage et la filiation créer du tohu-bohu. Il y a un mot moins biblique (Gn 1) qui dit en même temps ces préoccupations sexuelles et politiques. Ce qu’ils veulent vraiment, c’est foutre le bordel !»

[Je vous conseille la lecture fort instructive de ce texte.]
http://lyon.novopress.info/298/du-mariage-au-bordel-loffensive-ideologique-du-lobby-gay/

[Retour au texte de Vidal :]

Deux ou trois choses que nous savons d’elles
(les luttes minoritaires)


Il importe d’ailleurs de rappeler deux ou trois choses à propos de ces luttes. S’il n’y a pas d’harmonie préétablie des luttes, si luttes et mouvements entretiennent en leur sein et entre eux tensions et contradictions, si leur articulation ne peut être que problématique (notamment parce qu’ils sont régulièrement confrontés à des problèmes nouveaux, qui ne peuvent être adéquatement formulés dans les langages de l’émancipation préalablement établis), il n’en reste pas moins que jouer les uns contre les autres, comme le fait justement W. B. Michaels tout en en faisant le reproche à ses adversaires, ne peut qu’avoir des effets désastreux. Un tel jeu a toutes les chances d’être « perdant-perdant ». Tout l’enjeu est pour nous au contraire, précisément, de favoriser la problématisation polémique et la critique mutuelle des mouvements, dans le sens de leur renforcement collectif, et de faire en sorte que tensions et contradictions soient productives.

Les luttes des travailleurs, des chômeurs et des précaires, des sans-papiers, des malades du sida, des usagers de drogue, des double-peine, etc. ne cessent, de fait, de se rencontrer, de se mêler, de se confronter et, dans le meilleur des cas, de se renforcer. Si historiquement tel ou tel processus de problématisation-politisation apparaît comme distinct (« la question gay »), c’est qu’il doit se produire sur fond d’un refoulement antérieur ou d’une participation des plus anciens mouvements d’émancipation à certaines formes de domination et à l’ordre majoritaire (le PCF a par exemple largement contribué à la production et à la reproduction du familialisme et de l’hétérosexisme de l’État national/social d’avant 1968).


adeline a écrit:
La question aussi qui se pose, à la suite de toute cette discussion houleuse, est celle de l'universalité d'une lutte. Marco disait justement qu'il fallait aborder la lutte gay dans ses spécificités, et non dans ces aspects généraux de défense d'une minorité, ou révolutionnaires. Mais, comment aborder un combat, pour ceux qui ne s'y reconnaissent pas, qui n'est pas universalisable ?

Sur la question de l’universalité, ces quelques mots de Judith Butler :

En retour, mes propres engagements politiques m’ont poussée à revenir sur certaines de mes positions dans Trouble dans le genre. Dans ce livre, j’ai trop tendance à dénigrer la revendication à l’ « universalité » et ma critique n’est pas assez nuancée. Or j’ai réalisé que ce terme pouvait, stratégiquement parlant, nous rendre le plus grand service précisément en tant que catégorie non substantive et ouverte, en travaillant avec un groupe formidable de militant‧e‧s d’abord en qualité de membre du comité puis de présidente de l’International Gay and Lesbian Human Rights Comission (1994-1997), une organisation qui représente les minorités sexuelles pour tout ce qui touche aux droits humains. Dans ce cadre, je suis arrivée à voir comment le fait de se réclamer de l’universalité pouvait être une prolespe et avoir une efficacité performative faisant advenir une réalité qui n’existait pas encore et offrant la possibilité de faire converger des horizons culturels qui ne s’étaient encore jamais croisés. C’est ainsi que j’en suis venue à redéfinir ma conception de l’universalité, cette fois, comme un travail de traduction culturelle tourné vers l’avenir.
Introduction (1999) à Trouble dans le genre (1990).

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Ven 2 Oct 2009 - 15:00

La parole de Gus Van Sant manquait à ce topic:


Interview de G.Van Sant et de D.Lance Black, scénariste du film
https://www.dailymotion.com/video/x8hvxd_milk-interview-de-gvan-sant-et-de-d_shortfilms

Interview G.Van Sant
http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/Gus-Van-Sant-Harvey-Milk-ne-se-battait-pas-que-pour-les-homosexuels-81514/

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Invité Dim 4 Oct 2009 - 9:59

A cette adresse, d'autres très bons extraits (à part le 2e § déjà cité ici-même) du bouquin de Didier Eribon, Réflexion sur la question gay.
http://membres.multimania.fr/attirdl/societe/dire.htm

Je dois revenir sur tout cela, histoire ancienne ou pas.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Harvey Milk - Page 5 Empty Re: Harvey Milk

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 4 sur 5 Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum