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Invictus (cette fois c'est le bon)

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Message par Invité Mer 13 Jan 2010 - 8:59

Hello,

Cette fois, Le Diplo est le premier à dégainer :

http://blog.mondediplo.net/2010-01-12-Les-derobades-d-Invictus

Comptez-pas trop sur moi pour parler de ce nouveau Eastwood, les débats autour du précédent m'ont épuisé et définitivement prouvé que toute dénonciation de l'idéologie douteuse du cinéaste ne convaincra jamais les irréductibles défenseurs du cinéaste..

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Message par Largo Mer 13 Jan 2010 - 9:13

Hé, hé, tu m'étonnes. Moi je crois que j'vais même pas me donner la peine d'aller le voir. Même Le Monde fait une mauvaise critique alors...
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Message par Eyquem Mer 13 Jan 2010 - 12:11

Eh bien, tant pis, on ira sans vous.
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Message par Invité Mer 13 Jan 2010 - 12:39

Eyquem a écrit:Eh bien, tant pis, on ira sans vous.

hello,

Je n'ai pas dit que je ne le regarderai pas.

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Message par Borges Jeu 14 Jan 2010 - 12:35

Invictus


Out of the night that covers me,
Black as the Pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds, and shall find, me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll.
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.

William Ernest Henley





Pour ne pas s'ennuyer, lors de cette discussion, peut-être se poser la question du rapport de Eastwood à la poésie, à la mise en scène du poème...
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Message par Flavien Jeu 14 Jan 2010 - 15:42

Pour ne pas s'ennuyer, lors de cette discussion, peut-être se poser la question du rapport de Eastwood à la poésie, à la mise en scène du poème...
Point de départ pertinent pour achopper Invictus.
Encore faut-il postuler qu'Eastwood a conduit sa mise en scène en fonction du poème. Parce que si ce n'est pas le cas, il me semble que confronter la mise en scène d'Eastwood avec le poème ne nous dira pas grand chose du film.

Rohmer (puisqu'il est d'actualité), dans son court-métrage Victor Hugo : les Contemplations avait confronté les poèmes de Victor Hugo avec les paysages qui l'avait inspiré. Là y a une mise en scène menée par un texte originel.
Le geste d'Eastwood n'est pas le même, je ne crois pas... je n'ai pas (encore) vu le film.

Il faudrait savoir, par ceux qui ont vu le film, si le poème d'Henley représente dans Invictus autre chose qu'un rappel à la force mentale de Mandela.

Flavien

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Message par Borges Jeu 14 Jan 2010 - 15:51


un film ne nous enseigne rien que nous ne lui enseignons...ensemble...


je pensais aussi à son autre film avec poème, l'histoire de boxe...je me demandais s'il y en avait d'autres... dans le dernier c'est plutôt une chanson, on s'en souvient...
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Message par DB Jeu 14 Jan 2010 - 17:17

C'est très intéressant ce rapport aux poèmes, je crois me souvenir que Bird commençait aussi avec un extrait d'un poème... Je vais aller vérifier parce que je ne me souviens plus duquel.

Il me semble qu'il le fait aussi dans Honky Tonk Man non ?
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Message par Borges Jeu 14 Jan 2010 - 18:17

on peut ajouter à la liste son premier film (ce qui ne peut être que très significatif) "play misty for me", où il joue le rôle d'un dj...amateur de poésie; un poème de EAP très fameux y tient un rôle important... le film est pas mal construit autour du poème...



"It was many and many a year ago,
In a kingdom by the sea,
That a maiden there lived whom you may know
By the name of Annabel Lee; -
And this maiden she lived with no other thought
Than to love and be loved by me.


I was a child and she was a child,
In this kingdom by the sea;
But we loved with a love that was more than love -
I and my Annabel Lee -
With a love that the wingèd seraphs in Heaven
Coveted her and me.

And this was the reason that, long ago,
In this kingdom by the sea,
A wind blew out of a cloud, chilling
My beautiful Annabel Lee;
So that her high-born kinsmen came
And bore her away from me,
To shut her up in a sepulchre,
In this kingdom by the sea.

The angels, not half so happy in Heaven,
Went envying her and me -
Yes! - that was the reason (as all men know,
In this kingdom by the sea)
That the wind came out of the cloud by night,
Chilling and killing my Annabel Lee.

But our love it was stronger by far than the love
Of those who were older than we -
Of many far wiser than we -
And neither the angels in Heaven above,
Nor the demons down under the sea,
Can ever dissever my soul from the soul
Of the beautiful Annabel Lee: -

For the moon never beams, without bringing me dreams
Of the beautiful Annabel Lee;
And the stars never rise, but I feel the bright eyes
Of the beautiful Annabel Lee: -
And so, all the night-tide, I lie down by the side
Of my darling - my darling - my life and my bride,
In her sepulchre there by the sea -
In her tomb by the sounding sea."

dans The Bridges of Madison County que j'ai pas vu, il y a si j'en crois mes sources un poème de byron...

Pleasure in the Pathless Woods

There is a pleasure in the pathless woods,
There is a rapture on the lonely shore,
There is society, where none intrudes,
By the deep sea, and music in its roar:
I love not man the less, but Nature more,
From these our interviews, in which I steal
From all I may be, or have been before,
To mingle with the Universe, and feel
What I can ne'er express, yet cannot all conceal.
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Message par Eyquem Jeu 14 Jan 2010 - 23:50

J'étais tombé sur ce texte quand on avait parlé de Yeats :

http://mdurisotti.wordpress.com/2008/06/18/yeats-eastwood/
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Message par Largo Mar 19 Jan 2010 - 9:59

Indépendencia marque sa différence...
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Message par Le_comte Lun 25 Jan 2010 - 20:58

J'écris demain dessus, et on peut déjà dire que c'est tout aussi louche que Gran Torino : il y a cette même subtilité raciste cachée derrière l'hypocrisie du propos.

Le_comte

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Message par jll Lun 25 Jan 2010 - 23:59

Cette fois moi aussi guère convaincu par Invictus.

La mise en scène retardée du poème est ce qu'il y a de mieux dans le film. Techniquement c'est quoi d'ailleurs ces apparitions effacements fantomatiques (grand thèmes du maitre ici en petite forme) des personnages ? Pas des surimpressions je crois....

jll

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Message par Borges Mar 26 Jan 2010 - 0:05

si jll n'est pas convaincu par le maître, il y a de l'espoir pour les esclaves...
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Message par jll Mar 26 Jan 2010 - 0:38

T'aurais pu dire les disciples... mais c'est à peine plus gentil.

Pour aller dans le sens des espaces de liberté que tu revendiques : Eastwood maitre de la forme classique... qui est loin d'être la seule.

jll

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Message par Le_comte Mar 26 Jan 2010 - 12:13

Invictus, Chronique d’une soumission

Il y a quelques mois déjà, lorsqu'Eastwood annonça son désir de réaliser un film sur Nelson Mandela, on pouvait s’interroger sur le bien-fondé de cette démarche. Pourquoi le plus républicain des cinéastes américains a-t-il jeté son dévolu sur une histoire qui n’est pas la sienne ? Dans quel but allait-il s’approprier cette lutte et les complexités de l’apartheid ? Comment, en somme, allait-il rendre compte de ce qui lui est étranger : la liberté retrouvée du peuple noir.

Après une demi-heure de film, on comprend la raison d’être d'Invictus. Ce qui intéresse Eastwood, c’est moins le destin de Mandela et les conséquences de celui-ci sur le peuple africain. C’est, au contraire, la bonne conscience du blanc. Eastwood ne cherche, en réalité, qu’à laver les mains des colons. Comme la plupart de ses films (récents ou non), Invictus écrit, ou plutôt réécrit, la généalogie blanche à travers le monde, afin de lui redonner ses lettres de noblesse, sa bonne conscience et sa pérennité.

Le plus malsain dans cette histoire, c’est qu'Eastwood veut nous faire croire qu’il est pacifiste, que les blancs et les noirs se réunissent autour du rugby comme ils se réuniront, plus tard, politiquement. C’est sans compter que le vieux Clint est devenu, avec l’âge, un vicieux. Ce vice vient tromper le spectateur en distillant derrière le torrent de bons sentiments consensuels, un propos aussi raciste que Gran Torino. Bientôt, au mythe du cow-boy qu’arpente fièrement Eastwood viendra se greffer un second : le mythe de son hypocrisie et de sa conscience républicaine.

Du rugby et du football, des blancs et des noirs

Invictus est avant tout l’histoire de la réunion d’un peuple autour du rugby. Dans la première (et tout à fait dispensable) scène, une limite sépare les jeunes africains jouant au foot sur un terrain crasseux et les colons s’entrainant, eux, au rugby. Tout le racisme eastwoodien se dessine : deux sports, deux « types » d’humanité qu’il faudra réunir sous le joug du mode de vie de la race blanche. En effet, le rugby devient l’élément « réunificateur » qui doit soumettre la différence de l’autochtone au régime du Même incarné par les valeurs occidentales. Autrement dit, il ne s’agit pas de réunir deux cultures, comme veut le faire croire le film, il s’agit, au contraire, de soumettre la culture noire à la domination blanche.

Nous constatons déjà que ce film est abject. Eastwood s’empare d’une histoire qui n’est pas la sienne, constituée d’une lutte d’un peuple pour son égalité, pour se concentrer uniquement sur le sort des blancs. Eastwood répond en quelque sorte à la phrase de l’entraîneur de rugby qui, durant la première séquence, dit en voyant passé Mandela « ici commence notre déclin ». Oui, la tâche d’Eastwood est d’empêcher la civilisation occidentale de se consumer dans un soi-disant déclin.

Donc, tout est une question de rugby. Le recourt à ce sport permet justement au cinéaste d’assurer le maintien de la « race blanche ». Trois scènes en sont la preuve. La première, c’est lorsque les joueurs sud-africains se rendent dans un faubourg pour y rencontrer des gosses. Ils ne vont pas jouer au foot, mais au rugby. Ils vont initier les jeunes à ce sport qu’ils ne connaissent pas au lieu de simplement se mêler à eux et à leur culture autour d’un match de foot. Le second exemple concerne les deux équipes de gardes du corps de Mandela. Ceux-ci s’acceptent définitivement lors d’un petit match de rugby improvisé dans les jardins de la maison présidentielle. Alors que les gardes africains avouent détester le rugby. Enfin, le dernier exemple, brillamment explicatif, pointe sa mesquinerie au milieu du générique final : des jeunes africains ne jouent plus au foot, mais au rugby.

En d’autres termes, Eastwood accomplit son petit programme d’éducation républicaine. Les autochtones sont, au final, soumis aux pratiques occidentales. Ils deviennent des gentlemans et non plus des voyous, comme le disait la phrase d’un des gardes de Mandela. Etre un bon noir, pour Eastwood, c’est d’abord être un bon blanc. Il n’y a donc aucune réunification, aucun pacifisme dans Invictus : seulement la soumission d’un peuple à un autre.

L’insulte à Mandela


Dans ce contexte, la figure de Nelson Mandela ne devient plus qu’un faire-valoir. Pire encore : elle est réduite à un « amour du blanc » certes véridique, mais qui occulte tout le versant concernant la lutte du peuple sud-africain. Il n’y a, pour Eastwood, qu’une seule vérité possible, qu’un seul sens du regard politique. Il y a quelque chose d’absolument choquant : Invictus ne concerne plus que la purification des blanc, leur pardon, alors que leur hégémonie s’introduit malicieusement dans le dos des images (le rugby, etc.).

Et que dire de cette scène où Matt Damon visite l’ancienne prison dans laquelle Mandela a séjourné durant 27 ans ? Ce qui intéresse Eastwood, ce n’est pas le sort du président, ce qu’il a vécu, ses idées, son combat ou ses souffrances. C’est, avant tout, la perception du blanc de afin qu’il puisse entrer en rédemption. Tel est donc le sens de cette visite éclair dans la prison. On n’y voit rien, on n’y apprend rien. Nous savons seulement que les colons sont là, et qu’hypocritement ils veulent se faire pardonner. Seul compte donc le pardon du blanc plutôt que la lutte, encore et toujours actuelle, du peuple « noir » à travers le monde.

Et non, Bernard Benoliel, dans votre triste texte paru des Les cahiers du cinéma, il n’y absolument aucune trace de Barrack Obama dans Invictus. Eastwood s’en fiche complètement, ce qui l’intéresse, c’est de restituer le pouvoir au blanc, de reconstruire les forteresses démantelées et d’assurer l’hégémonie d’un mode de vie culturel.

Ainsi, Nelson Mandela n’existe pas dans un film qui, pourtant, lui est dédié. La figure mythique du président est réduite, scandaleusement, à un porte-parole de la race blanche. La chose ne serait pas gênante si elle était intégrée à une vision d’ensemble et, surtout, si Mandela était encore relié au peuple noir. Ce qui est loin d’être le cas. Invictus concerne indubitablement le blanc et le maintien de son pouvoir. Il faut se soumettre à lui, ou bien disparaître.

Une organicité tronquée


Esthétiquement parlant, Eastwood recourt à ce vieux principe cher à Griffith : le montage organique. L’organicité consiste à unir le divers dans un grand tout, où se lient le macrocosme (Mandela) et le microcosme (les individus singuliers), les unités différentielles (les blancs et les noirs) et les parties différenciées (les actions spécifiques des personnages). Tout ce petit monde converge autour du rugby. Mais quel sens prend ici cette organicité ? Elle est hypocrite, tronquée, purement dans l’apparence. Ce n’était pas tout à fait le cas chez Griffith, dont on connaît pourtant les opinions politiques. Chez Eastwood, l’organicité sert l’hypocrisie plutôt qu’une « vision du monde » démocratique ou collective (oui monsieur Benoleil). Il veut nous en donner l’impression, avec la guimauve nécessaire, mais au final, c’est bien la soumission (au rugby, métaphore de l’occident) et l’insulte historique (à Mandela et à la lutte du peuple noir) qui l’emporte sur les bons sentiments.

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Message par Invité Mar 26 Jan 2010 - 12:50

Le_comte a écrit:
L’insulte à Mandela

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Message par Le_comte Mar 26 Jan 2010 - 13:40

Je peux changer ce titre, un peu trop fort peut-être ?

Le_comte

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Message par Borges Mar 26 Jan 2010 - 13:55

cette organicité ? Elle est hypocrite, tronquée, purement dans l’apparence. Ce n’était pas tout à fait le cas chez Griffith, dont on connaît pourtant les opinions politiques
.

tu peux préciser?



L’organicité consiste à unir le divers dans un grand tout, où se lient le macrocosme (Mandela) et le microcosme (les individus singuliers), les unités différentielles (les blancs et les noirs) et les parties différenciées (les actions spécifiques des personnages).

C'est assez imprécis.
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Message par Le_comte Mar 26 Jan 2010 - 14:07

Oui, c'est imprécis, je ne suis pas sûr de bien comprendre le sens du montage organique (surtout chez Griffith en fait, qui est problématique), donc si tu pouvais m'aider stp.

A ce soir

Le_comte

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Message par Invité Lun 1 Fév 2010 - 19:16

on voit même pas une antilope c'est du vol !

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Message par Flavien Mar 2 Fév 2010 - 10:10

Je comprends que personne, ou peu, ne réagisse à Invictus.
Soit que les gens se sont gardés d'aller le voir (et ils ont bien eu raison au final), soit que le film n'inspire pas beaucoup le Verbe (normal aussi, du poème de Henley, il ne reste que la charge romantique et la valeur poéticucu).

Ce qu'il y a de mieux à dire dans le film, ce qu'esquisse Independencia, c'est l'entrée fracassante du numérique chez Eastwood. Ces faux spectateurs qui remplissent un stade et qui miment les gestes clichés du supporter, c'est le comble de la poudre aux yeux.
C'est peut-être aussi, ironiquement, la meilleur façon de représenter le spectateur d'Eastwood, cette figure stéréotypée et fantomatique, non plus captain of my soul mais complètement vassal de la bien-pensance.

J'ai souvent pensé devant le film qu'Eastwood nous refourguait un programme politique et fédérateur de ce type.

Flavien

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Message par Largo Mar 2 Fév 2010 - 10:21

Je crois qu'au moment de la sortie de Mémoire de nos père, il avait pas été question du numérique a propos de la flotte de bateaux (dans les Cahiers ou sur le forum, je sais plus exactement...).
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Message par Invité Mar 2 Fév 2010 - 10:53

Hello Flavien,

Oui, j'avais écrit à peu près ça sur le forum des Cahiers à l'époque (et qui fut discuté par IQI si mes souvenirs sont bons) :

Pour l'instant je n'arrive pas à voir comment Eastwood a employé le numérique. Enfin je n'arrive pas à voir s'il l'a travaillé d'une manière critique (ce qui ne m'étonnerais pas de la part du réalisateur) ou pas ? Il pourrait y avoir pour la partie "film de guerre", une opposition entre l'impression de grand terrain de jeu aseptisé donnée par le numérique (les plans sur la flotte, etc) et les scènes de combat proprement dites, très réalistes et crues. Ceci dans une volonté moraliste d'opposer les délires de la guerre loin du terrain (on peut penser aux jeux vidéos de guerre par exemple, ou aux cartes d'état major..) à la dure réalité du champ de bataille à l'ancienne ? Pour la partie se passant sur le sol américain, le numérique sert à représenter la masse du peuple venue applaudir les soldats (dans cette scène du stade où l'on rejoue l'épisode du drapeau, scène autour de laquelle s'articule le film il me semble). Voilà l'emploi du numérique qui suggèrerait maintenant l'irréalité de ceux qui les applaudissent aux soldats revenus de l'enfer, de la guerre devant une représentation spectaculaire faussée de leurs exploits sur le terrain.

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Message par Flavien Mar 2 Fév 2010 - 13:35

Dans un film qui défait une image (Mémoires...), dans un film qui en construit une autre (Invictus), le numérique ne sert-il pour Eastwood qu'à remplir les stades, à combler l'écran en général ?

C'est drôle que tu ais parlé du jeux vidéo pour les flottes numériques de Mémoires de nos pères parce que j'ai beaucoup pensé au jeu vidéo devant ces foules dans Invictus. Elle me rappelle beaucoup, dans leur mouvement, dans l'absurdité de leur masse, les foules des jeux de foot (type Fifa, ISS).

Flavien

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