Eastern Plays - Kamen Kalev 2009
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Eastern Plays - Kamen Kalev 2009
Eastern plays. L'est joue. Ou alors, les pièces de l'est. J'ai regardé ça hier soir, je l'avais enregistré il y a quelque temps. Sans trop savoir pour quelle raison, sans doute juste par curiosité. Un film bulgare, c'est rare. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. J'imaginais un thriller, peut-être un peu politique.
C'est un étrange film, un peu raté, inégal, d'une grande tristesse. Mais il m'a marquée je crois.
Dans une cité pourrie de chez pourrie, un jeune garçon flirte de plus en plus avec des skinheads. Un autre, plus âgé, a fait les beaux arts mais vit d'un petit boulot de peintre éreintant. Il suit un traitement à la méthadone. Ils sont frères. Un soir, le plus jeune passe une sorte d'initiation : il doit tabasser une famille de Turcs qui se balade dans les rues de Sofia. Le plus âgé intervient, se fait tabasser aussi mais sauve la famille turque. Confrontation silencieuse entre les deux frères. Le film se concentre sur le personnage du frère aîné, Itso. Il est mal, a quitté sa copine, se comporte avec elle de manière détestable, pourtant, il n'est pas haïssable. Il tombe amoureux de la jeune fille qu'il a sauvée. Isil s'appelle-t-elle. Sofia est une ville sombre, dans laquelle il fait bon se promener le soir, mais les matches de foot tournent à la confrontation entre groupes nazis et flics. Georgi, le plus jeune frère, se détache des skinheads, quitte la maison, se réfugie chez son frère avec son amie. Itso est au plus mal, erre la nuit dans Sofia, s'endort chez un vieux monsieur dont il a porté le sac, a rendez-vous avec son psychiatre à l'hôpital.
Il finit par partir pour Istanbul. Soudain été. Le vent et le Bosphore, Itso au soleil. Fin du film.
Le film a été écrit à partir de la vie d'un ami du réalisateur, Itso. C'est Itso lui-même qui interprète le rôle qu'il a inspiré. Il est mort d'une overdose, avant la fin du tournage. Le film a été achevé avec des images tournées en repérages. Peut-être celles de la fin du film qui respirent la vie, à Istanbul.
Il y a des ressemblances, dans les scènes dans la cité sordide, avec Gomorra. La manière dont la famille et la jeune fille turques sont présentées, bourgeoises, modernes, ouvertes, est étrange. Leur arrivée dans le film donnerait presque envie de les détester, tellement elles semblent parfaites, lisses, idéales. Et la fin à Istanbul accentuent cette impression que la Turquie est un échappatoire, une terre promise, et la Bulgarie en revanche un pays sombre, qui s'enfonce dans une sorte de cauchemar nocturne et violent. Mais il y a des scènes précieuses. La relation entre les deux frères est seulement esquissée, ils ne se parlent que peu, se croisent seulement trois ou quatre fois dans le film, et pourtant, c'est très fort. Ils sont à l'opposé l'un de l'autre. Le plus jeune fuit sa misère dans les jeux vidéos ultra violents, le rock fasciste. L'aîné n'a pas réussi à vivre de son art, essaie de sortir de la drogue. Pourtant, dans la seule scène où ils se tiennent côte à côte, ils sont vraiment ensemble, et les mots de l'un pèse pour l'autre plus lourd que le reste du monde. Je me souviens aussi du moment où Itso, épuisé, ivre, s'écroule sur le fauteuil du vieil homme qu'il a aidé. Il s'endort. Il rouvre les yeux, le vieillard est face à lui, et lui caresse le genoux d'une main tremblante et affectueuse. Itso se rendort, apaisé peut-être le temps d'un arrêt dans cet appartement où le rythme de Sofia semble ne pas entrer.
C'est un étrange film, un peu raté, inégal, d'une grande tristesse. Mais il m'a marquée je crois.
Dans une cité pourrie de chez pourrie, un jeune garçon flirte de plus en plus avec des skinheads. Un autre, plus âgé, a fait les beaux arts mais vit d'un petit boulot de peintre éreintant. Il suit un traitement à la méthadone. Ils sont frères. Un soir, le plus jeune passe une sorte d'initiation : il doit tabasser une famille de Turcs qui se balade dans les rues de Sofia. Le plus âgé intervient, se fait tabasser aussi mais sauve la famille turque. Confrontation silencieuse entre les deux frères. Le film se concentre sur le personnage du frère aîné, Itso. Il est mal, a quitté sa copine, se comporte avec elle de manière détestable, pourtant, il n'est pas haïssable. Il tombe amoureux de la jeune fille qu'il a sauvée. Isil s'appelle-t-elle. Sofia est une ville sombre, dans laquelle il fait bon se promener le soir, mais les matches de foot tournent à la confrontation entre groupes nazis et flics. Georgi, le plus jeune frère, se détache des skinheads, quitte la maison, se réfugie chez son frère avec son amie. Itso est au plus mal, erre la nuit dans Sofia, s'endort chez un vieux monsieur dont il a porté le sac, a rendez-vous avec son psychiatre à l'hôpital.
Il finit par partir pour Istanbul. Soudain été. Le vent et le Bosphore, Itso au soleil. Fin du film.
Le film a été écrit à partir de la vie d'un ami du réalisateur, Itso. C'est Itso lui-même qui interprète le rôle qu'il a inspiré. Il est mort d'une overdose, avant la fin du tournage. Le film a été achevé avec des images tournées en repérages. Peut-être celles de la fin du film qui respirent la vie, à Istanbul.
Il y a des ressemblances, dans les scènes dans la cité sordide, avec Gomorra. La manière dont la famille et la jeune fille turques sont présentées, bourgeoises, modernes, ouvertes, est étrange. Leur arrivée dans le film donnerait presque envie de les détester, tellement elles semblent parfaites, lisses, idéales. Et la fin à Istanbul accentuent cette impression que la Turquie est un échappatoire, une terre promise, et la Bulgarie en revanche un pays sombre, qui s'enfonce dans une sorte de cauchemar nocturne et violent. Mais il y a des scènes précieuses. La relation entre les deux frères est seulement esquissée, ils ne se parlent que peu, se croisent seulement trois ou quatre fois dans le film, et pourtant, c'est très fort. Ils sont à l'opposé l'un de l'autre. Le plus jeune fuit sa misère dans les jeux vidéos ultra violents, le rock fasciste. L'aîné n'a pas réussi à vivre de son art, essaie de sortir de la drogue. Pourtant, dans la seule scène où ils se tiennent côte à côte, ils sont vraiment ensemble, et les mots de l'un pèse pour l'autre plus lourd que le reste du monde. Je me souviens aussi du moment où Itso, épuisé, ivre, s'écroule sur le fauteuil du vieil homme qu'il a aidé. Il s'endort. Il rouvre les yeux, le vieillard est face à lui, et lui caresse le genoux d'une main tremblante et affectueuse. Itso se rendort, apaisé peut-être le temps d'un arrêt dans cet appartement où le rythme de Sofia semble ne pas entrer.
adeline- Messages : 3000
Re: Eastern Plays - Kamen Kalev 2009
dans ce film, il y a une blague de skinhead amateur de sérié télé culte :
-tu sais pq, y a pas d'arabes dans star trek?
-non?
-ça se passe dans le futur
moins marrant, vu à la télé un reportage sur l'extrême droite en hongrie; dans je sais plus quel coin perdu, les autorités ont mis en place des travaux forcés pour les chômeurs, officiellement pour tous les chômeurs, dans les faits uniquement pour les tziganes...un des responsable de l'extrême droite du coin dit qu'il va falloir surveiller "la reproduction des tziganes", qui font trop de gosses...
-tu sais pq, y a pas d'arabes dans star trek?
-non?
-ça se passe dans le futur
moins marrant, vu à la télé un reportage sur l'extrême droite en hongrie; dans je sais plus quel coin perdu, les autorités ont mis en place des travaux forcés pour les chômeurs, officiellement pour tous les chômeurs, dans les faits uniquement pour les tziganes...un des responsable de l'extrême droite du coin dit qu'il va falloir surveiller "la reproduction des tziganes", qui font trop de gosses...
Borges- Messages : 6044
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