Coming Home de Yhang Zimou (2014)
Coming Home de Yhang Zimou (2014)
Yhang Zimou entrelace deux regards qui ne peuvent se croiser, qui se juxtaposent sans qu'il soit possible qu'ils se reconnaissent mutuellement.
Une face de pierre se superpose au visage de l'émotion. C'est ainsi que Yimou montre l'idéalisme politique, qu'il le filme en passage de poses des corps synchrones dans la danse, en gestes automates devant la statuette du grand timonier.
Plus vraiment des êtres agissant mais des mécaniques sophistiquées, sans histoire, sans lien.
Son film possède une force théâtrale et binaire. Il y a l'avant et l'après le révolution culturelle. Le totalitarisme, l'idéologie, le sectarisme, le soupçon et le déni des libertés de la période révolutionnaire, le refus de la méritocratie:
la description est totalement partisane bien sûr. La RC et Mao sont des figures du mal absolu qui inoculent un venin qui perdure que le film se propose d'étudier par le jeu du drame et de l'émotion. Et Gong Li est une actrice d'une force désarmante.
Sur son personnage pèse une forme de culpabilité: elle n'ouvre pas la porte à son mari quand il est recherché par les autorités du parti période Rc, malgré l'amour qu'elle lui voue.
Il s'est évadé de prison et son action symbolise en fait l'approche de la fin pour ce mouvement, il anticipe la contre révolution à venir de Deng Xiaoping. La Chine s'ouvrant sur le monde, la musique, la technologie (le radio cassette remplace la statuette de mao, ironiquement), la culture (le mari est professeur, il parle français _ Deng Xiaoping a passé une partie de sa scolarité en France je crois, joueur de piano; des jeunes jouent au basket en arrière plan à un moment).
Le film ne se situe bien évidemment pas sur le plan politique, du commun à tous, mais sur le plan des libertés individuelles, des désirs individués.
Quand le mari est relâché à la fin de la RC, sa femme ne le reconnait pas.
Le film nous soumet alors une idée "géniale", comme "une" définition du cinéma, par le dialogue que noue le mari avec un médecin qui se plaint du retard de la chine s'éveillant aux échanges internationaux.
Il parle au mari de l'idée de "déjà vu" psychanalytique, en français, afin qu'il en fasse l'expérience: amener sa femme à le reconnaitre, à le retrouver. Utiliser des souvenirs fictifs, proches de souvenirs réels, afin de susciter une réponse de la mémoire;
mais une mémoire retravaillée? Réinvestie.
Idée géniale puisque le spectateur s'identifie à cette femme traumatisée dans la première partie, qu'elle ne quittera plus vraiment, puis au mari dans la seconde; et le film explore la possibilité, par les moyens du cinéma, d'effacer les conséquences et peut être même les causes du traumatisme. Effacer en somme les souvenirs, les germes révolutionnaires, de la Révolution culturelle auprès du public chinois (en les travestissant).
Idéal, désir, de l'effacement, impossible, mais présent.
Le personnage de Gong Li, trop blessé, s'étiole, vieillit, comme une personne alitée sur laquelle il s'agit de veiller inlassablement; comme si ceux qui ne peuvent pas ne pas se remémorer cette période _ et si on en croit l'ouvrage sortit dernièrement à la fabrique, la commune de shangaï, les sources à disposition pour comprendre cette période historique sont ténues puisque les archives, les livres, les témoignages ont pour la plupart été détruits_ n'était que des malades qu'il s'agirait de "rééduquer"; par le cinéma aussi; et la charge émotionnelle traverse le spectateur et l'implique, et l'oblige, à cette réécriture de l'histoire qu'il s'agit de toujours recommencer.
Je connais mal ce cinéaste mais sa cité interdite était tout aussi détestable ...
Une face de pierre se superpose au visage de l'émotion. C'est ainsi que Yimou montre l'idéalisme politique, qu'il le filme en passage de poses des corps synchrones dans la danse, en gestes automates devant la statuette du grand timonier.
Plus vraiment des êtres agissant mais des mécaniques sophistiquées, sans histoire, sans lien.
Son film possède une force théâtrale et binaire. Il y a l'avant et l'après le révolution culturelle. Le totalitarisme, l'idéologie, le sectarisme, le soupçon et le déni des libertés de la période révolutionnaire, le refus de la méritocratie:
la description est totalement partisane bien sûr. La RC et Mao sont des figures du mal absolu qui inoculent un venin qui perdure que le film se propose d'étudier par le jeu du drame et de l'émotion. Et Gong Li est une actrice d'une force désarmante.
Sur son personnage pèse une forme de culpabilité: elle n'ouvre pas la porte à son mari quand il est recherché par les autorités du parti période Rc, malgré l'amour qu'elle lui voue.
Il s'est évadé de prison et son action symbolise en fait l'approche de la fin pour ce mouvement, il anticipe la contre révolution à venir de Deng Xiaoping. La Chine s'ouvrant sur le monde, la musique, la technologie (le radio cassette remplace la statuette de mao, ironiquement), la culture (le mari est professeur, il parle français _ Deng Xiaoping a passé une partie de sa scolarité en France je crois, joueur de piano; des jeunes jouent au basket en arrière plan à un moment).
Le film ne se situe bien évidemment pas sur le plan politique, du commun à tous, mais sur le plan des libertés individuelles, des désirs individués.
Quand le mari est relâché à la fin de la RC, sa femme ne le reconnait pas.
Le film nous soumet alors une idée "géniale", comme "une" définition du cinéma, par le dialogue que noue le mari avec un médecin qui se plaint du retard de la chine s'éveillant aux échanges internationaux.
Il parle au mari de l'idée de "déjà vu" psychanalytique, en français, afin qu'il en fasse l'expérience: amener sa femme à le reconnaitre, à le retrouver. Utiliser des souvenirs fictifs, proches de souvenirs réels, afin de susciter une réponse de la mémoire;
mais une mémoire retravaillée? Réinvestie.
Idée géniale puisque le spectateur s'identifie à cette femme traumatisée dans la première partie, qu'elle ne quittera plus vraiment, puis au mari dans la seconde; et le film explore la possibilité, par les moyens du cinéma, d'effacer les conséquences et peut être même les causes du traumatisme. Effacer en somme les souvenirs, les germes révolutionnaires, de la Révolution culturelle auprès du public chinois (en les travestissant).
Idéal, désir, de l'effacement, impossible, mais présent.
Le personnage de Gong Li, trop blessé, s'étiole, vieillit, comme une personne alitée sur laquelle il s'agit de veiller inlassablement; comme si ceux qui ne peuvent pas ne pas se remémorer cette période _ et si on en croit l'ouvrage sortit dernièrement à la fabrique, la commune de shangaï, les sources à disposition pour comprendre cette période historique sont ténues puisque les archives, les livres, les témoignages ont pour la plupart été détruits_ n'était que des malades qu'il s'agirait de "rééduquer"; par le cinéma aussi; et la charge émotionnelle traverse le spectateur et l'implique, et l'oblige, à cette réécriture de l'histoire qu'il s'agit de toujours recommencer.
Je connais mal ce cinéaste mais sa cité interdite était tout aussi détestable ...
Invité- Invité
Sujets similaires
» Last Train Home (Lixin Fan 2009)
» La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
» My childhood / My ain folk / My way home (Bill Douglas)
» Phoenix de Christian Petzold 2014
» Cannes 2014
» La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
» My childhood / My ain folk / My way home (Bill Douglas)
» Phoenix de Christian Petzold 2014
» Cannes 2014
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum