La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
Le Welfare de Ken Loach (Cathy come home, 1966) et de Frederick Wiseman (Welfare, 1975) révèlent les forces punitives des programmes de réinsertion, la centrifugation du corps social délabré, corps dociles fixés implacablement au bureau d'aide sociale dans une demande sans fin. Corps social résigné, coupable, sans joie, qui ne connaît pas la ligne de basse de John Deacon(Under pressure), ni même celle de Bootsy Collins(Sex machine).
« La mise en oeuvre de ces politiques punitives se traduit invariablement par une extension et un resserrement du filet policier, un durcissement et une accélération des procédures judiciaires et, en bout de parcours, un accroissement incongru de la population sous écrou, sans que leur impact sur l'incidence des infractions ne soit jamais établi autrement que par pure proclamation, ni que soit posée la question de leurs coûts financiers et sociaux et celle de leurs implications civiques... » (Punir les pauvres / Loïc Wacquant)
« La mise en oeuvre de ces politiques punitives se traduit invariablement par une extension et un resserrement du filet policier, un durcissement et une accélération des procédures judiciaires et, en bout de parcours, un accroissement incongru de la population sous écrou, sans que leur impact sur l'incidence des infractions ne soit jamais établi autrement que par pure proclamation, ni que soit posée la question de leurs coûts financiers et sociaux et celle de leurs implications civiques... » (Punir les pauvres / Loïc Wacquant)
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Dernière édition par breaker le Dim 19 Jan 2014 - 0:35, édité 1 fois
Invité- Invité
Family life
En mars 1972, c'était la publication de L'Anti-Oedipe de Deleuze et Guattari.
"FAMILY LIFE" de Ken Loach est sorti en France à peu près à la même période lors de la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes 72 ; le film a été rapidement emmerdé par la censure...
Superbe intro :
« Je me demandais vraiment où trouver une femme pareille. On est donc allés à l'association... Le Parti Conservateur anglais est un parti de droite... On est donc allés au siège du Conservative Party du Nord de Londres, et j'ai demandé à rencontrer les femmes les plus impliquées de cette section. J'en ai rencontré une demi-douzaine. J'ai rarement eu aussi peur! Elles étaient toutes redoutables, des Margaret Thatcher avant l'heure! On a parlé et essayé de petites scènes. Elles étaient toutes bien mais on a dû en choisir une. Je crois que sa présence dans ce film est si forte, si tant est que le film soit bon, ça tient en partie à elle. On sait que ce sont ses convictions. Elle ne joue pas un rôle, elle pense ce qu'elle dit. »
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Re: La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
Salut Breaker. Quelques élément de biblio en passant. Et mon sentiment, discutable, sur Family life.
Family life souhaitait en effet (comme Loach le dit dans la vidéo) principalement illustrer là les thèses de Laing & Cooper, considérés comme les fondateurs de ''l'anti-psychiatrie'' (bien que ce terme ait toujours agacé Laing).
Comme le rappelle wiki, et c'est vrai, La politique de la famille de Laing (1971) a constitué une influence pour Deleuze & Guattari.
Noeuds (1970) (bouquin génial) a été aussi une référence centrale pour les systémiciens de l'école de Palo Alto qui œuvraient de leur côté depuis 10 ans dans une optique parallèle (Bateson, Watzlawick, Fish, Jackson, Weakland, ...).
Laing fut influencé par Merleau-Ponty et surtout Sartre (qui préfaça son Raison et violence).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Laing
Perso, j'ai toujours trouvé ce film et une grande partie de la filmo de Loach assez lourds, systématiques et démonstratifs. FL fut l'archétype d'un nouveau genre de ''film à thèse". Aucun des personnages n'y existe, sinon comme vecteur stéréotypé d'une démonstration tellement cadenassée qu'elle en devient caricaturale et déforce le propos. A ce titre, j'ai bcp de mal avec la fabrique de son ''style" première période, dit ''cinéma-vérité'' se voulant ''réaliste'', proche du documentaire et de l'improvisation: efficace certes mais pour moi frauduleux, mensonger [on est loin, très loin de ce que fera Cassavetes par exemple, y compris sur une thématique proche: A woman under influence]. Je qualifierai plutôt ce ''cinéma-vérité'' de ''faux réalisme" démonstratif. Pétri de bonnes intentions, certes, et se voulant très ''engagé'' mais au final assez infantilisant, et pour ses persos et pour le spectateur.
Dans FL, par son dispositif narratif fermé, surcodé, et son hyper-déterminisme, j'ai l'assez pénible impression de subir, moi spectateur, le dispositif contraignant, disciplinaire, infligé aux persos: tout est plié de A à Z dans un fatum ne laissant pas s'échapper un micro-gramme de hasard. Pour un film qui voudrait dénoncer l'aliénation, l'enfermement, la mutilation de la vie, il me semble qu'il enferme à son tour une seconde fois, à double tour, aliène, mutile, et la vie, et chacun de ses personnages, n'ayant, bons ou mauvais, aucune chance de s'échapper de sa démonstration. Condamnés dès la première minute à être soit victimes impuissantes, soit bourreaux sadiques. D'emblée réduits à des marionnettes, des pantins mécaniques agis par la démonstration.
De ce fait, le film échoue pour moi dans sa démo même, se dément lui-même en passant complètement à côté de son ''sujet": rendre sensible les processus schizogènes au sein de la famille.
De processus, ici, il n'y a point, justement.
S'il y a bien une chose que l'on ne sent pas du tout dans ce film, ce sont les fameux ''nœuds'' logiques analysés par Laing, cad les processus logiques qui, dans les relations, engendrent l'aliénation (double-binds, injonctions paradoxales, etc).
Loach traite d'emblée son portrait de famille dans le registre de la répression pure et dure, manifeste. Or la dimension pathogène des familles mise en évidence par Laing, c'est bien plus complexe que la seule répression, le seul plan punitif: c'est un processus d'intériorisation ou d'internalisation de messages, affects ambigus, paradoxaux, qui se donnent comme une expression de l'amour, une volonté de libérer, autonomiser, et qui pour cela créent des ''noeuds''. C'est toute la complexité de ce que par ailleurs Harold Searles appelait comment rendre l'autre fou.
C'est pourquoi je soutiens que Loach n'avait vraiment pas compris ici grand chose à Laing, qu'il se propose pourtant d'illustrer ''pédagogiquement'' en créant chez le spectateur un ''choc'' censé provoquer une réflexion sur lesdits processus. Il en fait un spectacle choc de la répression manifeste. On se croirait dans un super-western, ou une version docu-téléscolaire de L'exorciste... Ou encore, par précursion, Vol au dessus d'un nid de coucou : la famille étant ici l'asile psychiatrique, avec son arsenal répressif et punitif représenté par les médecins de famille; les parents & les docs se révélant aussi caricaturalement monolithiques que le sera l'odieuse infirmière miss Ratched, symbole du matriarcat américain castrateur dans l'esprit de Forman. Laquelle castre psychologiquement, puis lobotomise, le juvénile et attendrissant Billy Bibbit, dont le seul péché était de vouloir s'émanciper de sa maman, s'épanouir, être heureux et faire l'amour. Loach semble avoir compris ainsi, à la hussarde, pour l'efficacité du spectacle, les thèses de Laing & Cooper: la famille est l'équivalent strict de l'asile psychiatrique. Comme si c'était si simple. Et même si on prend ici 'la famille' comme une métaphore socio-politique et qu'éventuellement le ''message" peut passer sous cet angle: c'est quand-même assez lourd, mastoc. D'autant que le film, son dispositif, se donnent comme autre chose qu'une métaphore: docu-réaliste ... Bref, je n'adhère pas.
(Un Foucault, par ailleurs, qui a tant contribué à mettre en évidence la logique de la répression, n'a cessé lui-même de remettre en question ce qu'il appela par la suite ''l'hypothèse répressive''' : le contrôle n'opère pas seulement selon le registre disciplinaire de l'interdiction (liberté entravée, censure, punition, médicalisation et médicamentation chimique), mais en produisant du sujet. Un sujet qui activement s’assujettit, aux deux sens du terme, produit son assujettissement de l'intérieur pour ainsi dire, sans pour cela avoir à subir une contrainte externe manifeste, visible comme telle.)
Loach a par la suite changé de manière (ce ''cinéma-vérité'' qui ment), avec des fortunes diverses mais en conservant à mon sens un certain systématisme un peu crispant. Le film de lui que je préfère reste son Kes de 1969.
Family life souhaitait en effet (comme Loach le dit dans la vidéo) principalement illustrer là les thèses de Laing & Cooper, considérés comme les fondateurs de ''l'anti-psychiatrie'' (bien que ce terme ait toujours agacé Laing).
Comme le rappelle wiki, et c'est vrai, La politique de la famille de Laing (1971) a constitué une influence pour Deleuze & Guattari.
Noeuds (1970) (bouquin génial) a été aussi une référence centrale pour les systémiciens de l'école de Palo Alto qui œuvraient de leur côté depuis 10 ans dans une optique parallèle (Bateson, Watzlawick, Fish, Jackson, Weakland, ...).
Laing fut influencé par Merleau-Ponty et surtout Sartre (qui préfaça son Raison et violence).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Laing
Perso, j'ai toujours trouvé ce film et une grande partie de la filmo de Loach assez lourds, systématiques et démonstratifs. FL fut l'archétype d'un nouveau genre de ''film à thèse". Aucun des personnages n'y existe, sinon comme vecteur stéréotypé d'une démonstration tellement cadenassée qu'elle en devient caricaturale et déforce le propos. A ce titre, j'ai bcp de mal avec la fabrique de son ''style" première période, dit ''cinéma-vérité'' se voulant ''réaliste'', proche du documentaire et de l'improvisation: efficace certes mais pour moi frauduleux, mensonger [on est loin, très loin de ce que fera Cassavetes par exemple, y compris sur une thématique proche: A woman under influence]. Je qualifierai plutôt ce ''cinéma-vérité'' de ''faux réalisme" démonstratif. Pétri de bonnes intentions, certes, et se voulant très ''engagé'' mais au final assez infantilisant, et pour ses persos et pour le spectateur.
Dans FL, par son dispositif narratif fermé, surcodé, et son hyper-déterminisme, j'ai l'assez pénible impression de subir, moi spectateur, le dispositif contraignant, disciplinaire, infligé aux persos: tout est plié de A à Z dans un fatum ne laissant pas s'échapper un micro-gramme de hasard. Pour un film qui voudrait dénoncer l'aliénation, l'enfermement, la mutilation de la vie, il me semble qu'il enferme à son tour une seconde fois, à double tour, aliène, mutile, et la vie, et chacun de ses personnages, n'ayant, bons ou mauvais, aucune chance de s'échapper de sa démonstration. Condamnés dès la première minute à être soit victimes impuissantes, soit bourreaux sadiques. D'emblée réduits à des marionnettes, des pantins mécaniques agis par la démonstration.
De ce fait, le film échoue pour moi dans sa démo même, se dément lui-même en passant complètement à côté de son ''sujet": rendre sensible les processus schizogènes au sein de la famille.
De processus, ici, il n'y a point, justement.
S'il y a bien une chose que l'on ne sent pas du tout dans ce film, ce sont les fameux ''nœuds'' logiques analysés par Laing, cad les processus logiques qui, dans les relations, engendrent l'aliénation (double-binds, injonctions paradoxales, etc).
Loach traite d'emblée son portrait de famille dans le registre de la répression pure et dure, manifeste. Or la dimension pathogène des familles mise en évidence par Laing, c'est bien plus complexe que la seule répression, le seul plan punitif: c'est un processus d'intériorisation ou d'internalisation de messages, affects ambigus, paradoxaux, qui se donnent comme une expression de l'amour, une volonté de libérer, autonomiser, et qui pour cela créent des ''noeuds''. C'est toute la complexité de ce que par ailleurs Harold Searles appelait comment rendre l'autre fou.
C'est pourquoi je soutiens que Loach n'avait vraiment pas compris ici grand chose à Laing, qu'il se propose pourtant d'illustrer ''pédagogiquement'' en créant chez le spectateur un ''choc'' censé provoquer une réflexion sur lesdits processus. Il en fait un spectacle choc de la répression manifeste. On se croirait dans un super-western, ou une version docu-téléscolaire de L'exorciste... Ou encore, par précursion, Vol au dessus d'un nid de coucou : la famille étant ici l'asile psychiatrique, avec son arsenal répressif et punitif représenté par les médecins de famille; les parents & les docs se révélant aussi caricaturalement monolithiques que le sera l'odieuse infirmière miss Ratched, symbole du matriarcat américain castrateur dans l'esprit de Forman. Laquelle castre psychologiquement, puis lobotomise, le juvénile et attendrissant Billy Bibbit, dont le seul péché était de vouloir s'émanciper de sa maman, s'épanouir, être heureux et faire l'amour. Loach semble avoir compris ainsi, à la hussarde, pour l'efficacité du spectacle, les thèses de Laing & Cooper: la famille est l'équivalent strict de l'asile psychiatrique. Comme si c'était si simple. Et même si on prend ici 'la famille' comme une métaphore socio-politique et qu'éventuellement le ''message" peut passer sous cet angle: c'est quand-même assez lourd, mastoc. D'autant que le film, son dispositif, se donnent comme autre chose qu'une métaphore: docu-réaliste ... Bref, je n'adhère pas.
(Un Foucault, par ailleurs, qui a tant contribué à mettre en évidence la logique de la répression, n'a cessé lui-même de remettre en question ce qu'il appela par la suite ''l'hypothèse répressive''' : le contrôle n'opère pas seulement selon le registre disciplinaire de l'interdiction (liberté entravée, censure, punition, médicalisation et médicamentation chimique), mais en produisant du sujet. Un sujet qui activement s’assujettit, aux deux sens du terme, produit son assujettissement de l'intérieur pour ainsi dire, sans pour cela avoir à subir une contrainte externe manifeste, visible comme telle.)
Loach a par la suite changé de manière (ce ''cinéma-vérité'' qui ment), avec des fortunes diverses mais en conservant à mon sens un certain systématisme un peu crispant. Le film de lui que je préfère reste son Kes de 1969.
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Re: La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
salut Jerzy
le film agit bien sur moi, je suis très réceptif dès le début. La fille qui s'effondre dans cette intro(que j'ai postée), ça me rappelle ce qu'écrivait Simone Weil(la philosophe) sur son expérience du monde du travail non qualifié :
je vois une vision tragique du travail dans ce Family Life, et je vois pas tellement le film à thèse ("frauduleux, mensonger, faux réalisme démonstratif... infantilisant")...
assez peu de choses à dire, désolé... je prends aussi le temps de répondre...
le film agit bien sur moi, je suis très réceptif dès le début. La fille qui s'effondre dans cette intro(que j'ai postée), ça me rappelle ce qu'écrivait Simone Weil(la philosophe) sur son expérience du monde du travail non qualifié :
Le respect de moi-même a été en deux ou trois semaines radicalement brisé sous le coup d'une contrainte brutale et quotidienne. Cette situation fait que la pensée se recroqueville, se rétracte... Rien ne paralyse plus la pensée que le sentiment d'infériorité nécessairement imposé par les atteintes quotidiennes de la pauvreté, de la subordination, de la dépendance. Forcer. Forcer encore. Pointer, s'habiller, sortir de l'usine, le corps vidé de toute énergie vitale, l'esprit vide de pensée, le coeur submergé de dégoût, de rage muette, et par-dessus tout cela, d'un sentiment d'impuissance et de soumission. L'avenir est quelque chose de trop morne, de trop accablant, sous quoi la pensée plie...
- Spoiler:
je vois une vision tragique du travail dans ce Family Life, et je vois pas tellement le film à thèse ("frauduleux, mensonger, faux réalisme démonstratif... infantilisant")...
assez peu de choses à dire, désolé... je prends aussi le temps de répondre...
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Re: La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
Là je rejoins un peu Jerzy (pour le coup), dans mon souvenir (je m'ai vu il y a longtemps, 19 ans...) Family Life dénonce les médecins bornés, mais montre la psychose de la jeune fille comme un phénomène infra-social où elle est finalement pareillement irréductible pour tout le monde: les médecins, ses parents, et même au début son copain. Tout le monde a la même relation avec elle, les systèmes n'obéissent qu'à une seule logique, qu'ils soient familiaux, médicaux ou sociaux et la logique oppressive est montrée de manière indifférente chez tous les acteurs qui la perpétuent. Cette absence de différenciation à al fin créée un discours où l'enjeu du traitement, même alternatifs, c'est l'intégration sociale; et finalement les rapports économiques restent considérés comme une norme dont la maladie serait une sorte de dérivatioN.La folie n'est alors articulée qu'en face de l'économie et de la loi capitaliste. Or bien sûr des humains peuvent souffrir et rester enfermer dans la maladie en continuant à percevoir l'intégration sociale comme un impératif, qui peut aussi bien les enfoncer encore plus, ou bien leur permette au contraire de se détacher de leur maladie, tisser avec ellle ce que les psychanalystes appellent une dialectique (Lacan, mais surtout Green). Le film manque de subtilité là dessus. Equus de Lumet que J. avait cité il y a que les temps , qui aborde un contexte assez proche, est plus théâtral, mais finalement pour cette raison plus subtil (parce que cette théâtralité et cette performance sont elles-mêmes ce que la folie peuvent réussir à produire dans certains cas).
Cette non-différenciation, c'est le ressort mélodramatique et artifice du cinéma de Loach, qui fait que chaque film suit un même canevas très linéaire: elle est aussi pesante dans Ladybird ou Sweet Sixteen (où c'est carrément la sexualité de la mère qu'un adolescent vit comme une menace qui le marginalise réellement), et fait que ses films ne intéressent plus et me déçoivent tous, sauf peut-être "Looks and Smile" à cause de l'effort dans la forme du film.
Les films de Loach sont complètement internes à ce qu'ils critiquent; même quand il s'agît de politique, quand il montre les trotskystes et anarchistes en train de se faire tirerdessus à Barcelone on dirait qu'il dit à la fois "c'est bien dommage" tout en étant content de montrant une preuve rassurante et factuelle de l'existence historique du communisme d'état dans le passé
Cette non-différenciation, c'est le ressort mélodramatique et artifice du cinéma de Loach, qui fait que chaque film suit un même canevas très linéaire: elle est aussi pesante dans Ladybird ou Sweet Sixteen (où c'est carrément la sexualité de la mère qu'un adolescent vit comme une menace qui le marginalise réellement), et fait que ses films ne intéressent plus et me déçoivent tous, sauf peut-être "Looks and Smile" à cause de l'effort dans la forme du film.
Les films de Loach sont complètement internes à ce qu'ils critiquent; même quand il s'agît de politique, quand il montre les trotskystes et anarchistes en train de se faire tirerdessus à Barcelone on dirait qu'il dit à la fois "c'est bien dommage" tout en étant content de montrant une preuve rassurante et factuelle de l'existence historique du communisme d'état dans le passé
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 19 Jan 2014 - 15:37, édité 4 fois
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Re: La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
Par contre Welfare m'avait impressionné (Arte l'avait passé un soir de nouvel an peu de temps après sa création) aussi. Titticut, le moment où la caméra enregistre le prisonnier qui parvient à démonter son diagnostic devant les médecins, opposant son esprit d'analyse incisif aux préjugés et à la routine des médecins, c'est quelque chose. La caméra sert à quelque chose ici, et c'est plus que du documentaire: elle n'enregistre pas, mais créer une scène pour rendre réel un effort qui sans cela n'aurait été sans doute que fantasmée par ce malade, même et surtout dans ce qu'il a de plus légitime, ou étouffé. Mais cela est possible parce que Wiseman n'a pas une position d'accusation contre les gardiens comme individus, et peut montrer la durée des situations -et alors quand la connerie éclate, elle est réelle et bien démarquée, comme chez le médecin fumeur-, il est plus conscient que Loach de la contradiction entre les individus et le système qu'ils nourrissent.
Invité- Invité
Re: La société punitive (Cathy come home & Welfare...)
Les centres d'aide sociale sont des réceptacles de magie noire conscients et prémédités.
Ceux qui vivent, vivent des morts.
Et il faut aussi que la mort vive ;
et il n'y a rien comme un centre d'aide sociale pour couver doucement la mort,
et tenir en couveuse des morts.
Qui a passé par ces politiques punitives de l'aide sociale ne remonte plus jamais de ses ténèbres, et la vie a baissé d'un cran.
Perte d'un pan de l'euphorie première qu'on eut un jour à se sentir vivant.
Ceux qui vivent, vivent des morts.
Et il faut aussi que la mort vive ;
et il n'y a rien comme un centre d'aide sociale pour couver doucement la mort,
et tenir en couveuse des morts.
Qui a passé par ces politiques punitives de l'aide sociale ne remonte plus jamais de ses ténèbres, et la vie a baissé d'un cran.
Perte d'un pan de l'euphorie première qu'on eut un jour à se sentir vivant.
Invité- Invité
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