Aide pour mon mémoire sur Wajda SVP

C'est le concours d'entrée dans le cinéma français. On distribue les sujets. Le premier est obligatoire : "On a dit de la Révolution qu'elle dévorait ses enfants. Exemples à l'appui, qu'en pensez-vous ?" (durée : trois heures, documents autorisés, forme "téléfilm" conseillée).
Facile ! se dit le candidat Wajda qui se souvient qu'il a déjà porté (trois fois) sur une scène polonaise une pièce intitulée L'Affaire Danton. Et il se met au travail.

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Le viveur et l'ascète sont un monstre à deux têtes. Elles finiront dans le même panier. Car Wajda connaît trop les règles du téléfilm-dissertation pour ne pas laisser à chacun la liberté de s'identifier, moins à l'une ou l'autre de ces deux têtes qu'à l'énigme historique qu'elles représentent ensemble. Et ce n'est pas parce que le film s'appelle Danton et que la sympathie de Wajda va évidemment vers Danton-Depardieu que le sujet du film est Danton pour autant. Du début à la fin, il n'est question au contraire que de la fatalité qui lie Danton à Robespierre, que du sentiment qu'ils ont, tour à tour, d'être entraînés dans une violence mimétique qui emballe le processus révolutionnaire et qui, par-delà leur sort, perd la Révolution.

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Je ne crois pas que Wajda ait chiffré son Danton d'une vision personnelle de l'Histoire ou de la Révolution. Ce n'est pas son genre. Son genre, c'est plutôt de se mettre furieusement au milieu. Wajda est un homme du centre, mais au sens où la mêlée a un centre et où l'événement a un coeur, à la façon d'un téléaste branché, assez astucieux (cynique même) pour parsemer le film de petites phrases destinées à rassurer les investisseurs sur le sérieux du film.