Le plein pays (A. Boutet, 2009)
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Borges
adeline
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Le plein pays (A. Boutet, 2009)
On dit ermite, art brut, œuvre, isolement, force, apocalypse, terre, folie...
Le film impressionne.
(C'est le portrait d'un homme qui vit seul à la campagne, près d'une forêt. Il déplace des pierres, creuse des galeries dans le sol, y grave de nombreuses choses. Il enregistre des chansons à la radio, qu'il écoute lorsqu'il travaille. Il chante, s'enregistre, s'écoute. Il parle vite, on le comprend mal.)
Je ne sais pas quoi en penser. Au début, j'ai cru que le film nous parlerait juste de la misère de cet homme. C'est pas ça. Bien sûr. Mais, hisser ce monsieur au statut de personnage, et définir ce qu'il fait comme une œuvre ne change rien. C'est le portrait sombre et perturbant d'un homme fou, et fou de douleur. Lorsqu'il chante, il chante l'apocalypse à venir. Il chante la fin des hommes, l'arrêt des naissances. Il dit à une femme "n'aie pas d'enfants, ça te déchirerait le ventre. Et ce seront des misérables". Évidemment, cette terre qu'il creuse si profondément, c'est la terre mère, matrice, utérus, dont il fait naître d'énormes pierres, ou de toutes petites.
Le cinéaste est happé dans le monde de cet homme. Il se laisse mener par lui. Prend ce que ce monsieur donne, et ne peut rien faire de plus. Cet homme et ce qu'il fait, produit, sont la matière même du film.
Avant d'entendre ce que le réalisateur raconte ici, je me disais, comment faire un tel film. Comment le film est-il possible ? Le connaissait-il avant ? L'a-t-il rencontré par hasard ?
En fait, le réalisateur a voulu rencontrer ce monsieur dont il avait entendu parler. Soit.
La question, pas nouvelle du tout, rebattue et vraiment naïve, c'est : peut-on filmer la folie ? Et comment ? Et pourquoi ?
Quelques textes et sites :
le FID où a été sélectionné le film
un texte
un autre texte
la note d'intention
encore un texte
Le film impressionne.
(C'est le portrait d'un homme qui vit seul à la campagne, près d'une forêt. Il déplace des pierres, creuse des galeries dans le sol, y grave de nombreuses choses. Il enregistre des chansons à la radio, qu'il écoute lorsqu'il travaille. Il chante, s'enregistre, s'écoute. Il parle vite, on le comprend mal.)
Je ne sais pas quoi en penser. Au début, j'ai cru que le film nous parlerait juste de la misère de cet homme. C'est pas ça. Bien sûr. Mais, hisser ce monsieur au statut de personnage, et définir ce qu'il fait comme une œuvre ne change rien. C'est le portrait sombre et perturbant d'un homme fou, et fou de douleur. Lorsqu'il chante, il chante l'apocalypse à venir. Il chante la fin des hommes, l'arrêt des naissances. Il dit à une femme "n'aie pas d'enfants, ça te déchirerait le ventre. Et ce seront des misérables". Évidemment, cette terre qu'il creuse si profondément, c'est la terre mère, matrice, utérus, dont il fait naître d'énormes pierres, ou de toutes petites.
Le cinéaste est happé dans le monde de cet homme. Il se laisse mener par lui. Prend ce que ce monsieur donne, et ne peut rien faire de plus. Cet homme et ce qu'il fait, produit, sont la matière même du film.
Avant d'entendre ce que le réalisateur raconte ici, je me disais, comment faire un tel film. Comment le film est-il possible ? Le connaissait-il avant ? L'a-t-il rencontré par hasard ?
En fait, le réalisateur a voulu rencontrer ce monsieur dont il avait entendu parler. Soit.
La question, pas nouvelle du tout, rebattue et vraiment naïve, c'est : peut-on filmer la folie ? Et comment ? Et pourquoi ?
Quelques textes et sites :
le FID où a été sélectionné le film
un texte
un autre texte
la note d'intention
encore un texte
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
L'autre question : que pense le réalisateur du personnage qu'il filme ? Que pense-t-il profondément de ce que son personnage raconte, vit, pense ?
Cette question vient du titre : "Le plein pays", c'est la manière dont le monsieur prononce "Le plat pays", dans la chanson de Jacques Brel qu'il chante penché sur son lecteur de cassette, rattrapant les paroles au vol. Ça fait sourire sur le moment. Il y a sans doute de l'humour dans le film. Mais ce monsieur n'est pas un doux dingue dont on peut sourire. Je trouve.
Cette question vient du titre : "Le plein pays", c'est la manière dont le monsieur prononce "Le plat pays", dans la chanson de Jacques Brel qu'il chante penché sur son lecteur de cassette, rattrapant les paroles au vol. Ça fait sourire sur le moment. Il y a sans doute de l'humour dans le film. Mais ce monsieur n'est pas un doux dingue dont on peut sourire. Je trouve.
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
on retrouve les questions esthético-morale du moullet (c'est bien deux ll moulet?); non?
Borges- Messages : 6044
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
oui, c'est bien deux "l" Moullet !
Ah mais ça n'a rien à voir en fait, Le plein pays est effroyablement dur, alors que Moullet se balade et se marre d'un bout à l'autre du film, en disant tout et n'importe quoi sur la folie. Le seul problème du film de Moullet, c'est qu'il filme, en les rendant ridicules, de vrais gens qui ont tous un grain. Mais bon, pour Moullet, j'étais sans doute trop "éthico-morale" dans mes réactions.
Ici, le film est indéniablement très fort. Incroyablement fort je trouve. Mais tout s'arrête pour moi dès qu'on sort du film. Dès que je pense que la vie de cet homme est réelle, et que le film en est le portrait, le porte parole (comme le dit le réalisateur). Ce n'est pas un jugement que je porte sur la folie et la vie de ce monsieur. Je me dis plutôt : être touchée par son œuvre en tant qu'œuvre, oui. Mais pourquoi, moi, puis-je avoir accès, au-delà de son œuvre et de ses traces, à sa vie la plus profonde et personnelle ? Sa chambre, ses galeries, sa manière de boire le café en marmonnant des paroles incompréhensibles ; pourquoi puis-je voir ça, moi ?
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Au 104 :
http://www.cine104.com/pages/nouveau-evenementvignette3_3.htm
Mois du film documentaire: Le Plein pays
un film d’Antoine Boutet. France. 2009. Couleur. 58 mn. Documentaire.
Prix du GNCR / FIDMarseille 2009
Un homme vit reclus depuis trente ans dans une forêt en France. Il creuse en solitaire de profondes galeries souterraines qu’il orne de gravures archaïques. Elles doivent résister à la catastrophe planétaire annoncée et éclairer, par leurs messages clairvoyants, les futurs habitants. Le f...ilm raconte cette expérience en marge de la société moderne, affectée par la misère humaine et la perte définitive d’un monde parfait.
Film géographique, Le plein pays joue sans cesse entre le dehors et le dedans, la surface et les abysses, le public et l’intime. Abordé comme le fut jadis le Kaspar Hauser de Werner Herzog, ce personnage s’impose dans ses ambiguïtés et abasourdit finalement par ses atours de mythe moderne. Sisyphe éternel, porteur des fardeaux du monde, bâtisseur de son propre empire, le personnage n’en finit plus d’écrire ses propres labyrinthes. Amélie Galli / Bref
Le Mois du film documentaire
Le Mois du Film Documentaire réunit des centaines de lieux culturels dans toutes les régions de France, dans les Dom-Tom et à l’étranger. Chaque année, les bibliothèques, salles de cinéma, associations et autres espaces de projection possibles sont investies par la volonté de rendre visible la richesse du cinéma documentaire. À travers ces films se tissent des points de vue singuliers sur le monde, qu’il soit très proche ou lointain.
Vendredi 5 novembre à 20h30
Séance suivie d’une rencontre avec le réalisateur
Autres horaires : Dim 7 : 17.45/Lun 8 : 19.30
http://www.cine104.com/pages/nouveau-evenementvignette3_3.htm
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Je me demande quand même ce que c'est, un film géographique ? (je me moque un peu, mais je pose aussi la question sérieusement).
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Pour info, le film passe à L'Espace St Michel a partir d'aujourd'hui. J'essaierai d'aller voir.
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Je me permets de recopier l'avis de GM ici :
Extraordinaire miracle que ce film sorte en salles, complètement autre, improbablement beau, quelque chose de Costa-esque, ode artisanale à la DV, au 4/3 et au son direct ; le documentaire qui clôt le bec à la vague de films post-apocalyptiques nuls façon Livre d'Eli ou The Road. À voir tant qu'il est encore temps.
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Largo a écrit:Je me permets de recopier l'avis de GM ici :Extraordinaire miracle que ce film sorte en salles, complètement autre, improbablement beau, quelque chose de Costa-esque, ode artisanale à la DV, au 4/3 et au son direct ; le documentaire qui clôt le bec à la vague de films post-apocalyptiques nuls façon Livre d'Eli ou The Road. À voir tant qu'il est encore temps.
ah; c'est bien dit;
notons ces formules pesées pensées du cinéaste qui n'a plus tellement le temps de faire de la critique sinon pour cirer les pompes à je sais plus qui qui lui a fait découvrir je sais pas très bien quoi sans doute les vertus de l'ode artisanale...
"tant qu'il est encore temps."
Borges- Messages : 6044
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
L'homme : Jean-Marie Massou http://complaintesetmessages.com/accueil.html
careful- Messages : 690
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
comme quoi, c'est même à la portée du premier fou venu d'ouvrir un site internet.
La prose du type me fait penser à cet autre individu qui, l'année précédente, à Villeurbanne, placardait dans mon quartier des petites banderoles assez énigmatiques sur les murs avec des messages contenant toutes ses peurs et phobies : "j'ai peur de çi", "j'ai peur de ça". Bien sûr, ça s'était terminé par de grandes affiches en papier kraft marron avec marqué dessus : "j'ai peur des arabes".
La prose du type me fait penser à cet autre individu qui, l'année précédente, à Villeurbanne, placardait dans mon quartier des petites banderoles assez énigmatiques sur les murs avec des messages contenant toutes ses peurs et phobies : "j'ai peur de çi", "j'ai peur de ça". Bien sûr, ça s'était terminé par de grandes affiches en papier kraft marron avec marqué dessus : "j'ai peur des arabes".
Invité- Invité
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
(il passe ce soir sur Arte, à 0H15. Et le 24 à 5H)
careful- Messages : 690
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Je l'ai regardé là :
http://videos.arte.tv/fr/videos/le_plein_pays-3524880.html
J'ai pensé à "Spider".
http://videos.arte.tv/fr/videos/le_plein_pays-3524880.html
J'ai pensé à "Spider".
Eyquem- Messages : 3126
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
D'après GM, sur Arte +7 il est au mauvais format (16/9 au lieu de 4/3)
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Hello Eyquem,
"Spider", c'est quoi ? T'en as pensé quoi du film ?
(Là, le format est bon sur le site d'arte)
"Spider", c'est quoi ? T'en as pensé quoi du film ?
(Là, le format est bon sur le site d'arte)
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
'soir Adeline,
"Spider", c'est le Cronenberg. On y entend Ralph Fiennes marmonner ses souvenirs d'enfance, traumatisés par la transformation de sa maman en putain, et transcrits dans de petits carnets sous forme de signes cabbalistiques (un écrivain, à sa manière, comme le William Lee de "Naked Lunch").
Il y avait des points communs, il me semblait : une attention au langage sous ses formes de basse intensité (murmure, bougonnement, rumination à part soi, qui résonne comme une basse continue tout au long des deux films, et nous fait ré-entendre ce que le langage a de matériel, dans son articulation physique) ; un rapport fasciné/horrifié au corps maternel, sublimé dans une forme d'art, d'écriture.
Le rapprochement me permettait de mettre un peu de distance avec le document ; et puis, ça changeait des références à Artaud ou Beckett ou Herzog que je vois ici ou là.
(Pour Herzog, je ne sais pas, je connais très peu. Pour Beckett, le personnage l'aurait peut-être passionné, mais le film est très loin de ce qu'il fait. Quant à Artaud, dont tout l'effort, pour le peu que je connais, est de ne pas succomber à l'effondrement de sa propre pensée, je vois pas le rapport.)
Te dire ce que j'en ai pensé, je le pourrais pas vraiment. Je ne ferais que raconter les conditions dans lesquelles j'ai vu le film (me suis endormi au bout d'un quart d'heure, réveillé vers la fin, puis remis la partie du milieu que j'avais manquée ; ça tenait pas au film, du tout, mais à la journée, aux journées qui précédaient).
"Spider", c'est quoi ? T'en as pensé quoi du film ?
"Spider", c'est le Cronenberg. On y entend Ralph Fiennes marmonner ses souvenirs d'enfance, traumatisés par la transformation de sa maman en putain, et transcrits dans de petits carnets sous forme de signes cabbalistiques (un écrivain, à sa manière, comme le William Lee de "Naked Lunch").
Il y avait des points communs, il me semblait : une attention au langage sous ses formes de basse intensité (murmure, bougonnement, rumination à part soi, qui résonne comme une basse continue tout au long des deux films, et nous fait ré-entendre ce que le langage a de matériel, dans son articulation physique) ; un rapport fasciné/horrifié au corps maternel, sublimé dans une forme d'art, d'écriture.
Le rapprochement me permettait de mettre un peu de distance avec le document ; et puis, ça changeait des références à Artaud ou Beckett ou Herzog que je vois ici ou là.
(Pour Herzog, je ne sais pas, je connais très peu. Pour Beckett, le personnage l'aurait peut-être passionné, mais le film est très loin de ce qu'il fait. Quant à Artaud, dont tout l'effort, pour le peu que je connais, est de ne pas succomber à l'effondrement de sa propre pensée, je vois pas le rapport.)
Te dire ce que j'en ai pensé, je le pourrais pas vraiment. Je ne ferais que raconter les conditions dans lesquelles j'ai vu le film (me suis endormi au bout d'un quart d'heure, réveillé vers la fin, puis remis la partie du milieu que j'avais manquée ; ça tenait pas au film, du tout, mais à la journée, aux journées qui précédaient).
Eyquem- Messages : 3126
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Salut Adeline, Eyquem & co.
le Plein Pays passe par chez moi dans quelques jours avec une rencontre avec le réalisateur. je pense y aller. alors si vous avez une question à lui poser, je peux transmettre. (une par personne, merci )
le Plein Pays passe par chez moi dans quelques jours avec une rencontre avec le réalisateur. je pense y aller. alors si vous avez une question à lui poser, je peux transmettre. (une par personne, merci )
Invité- Invité
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
'lo SP,
il faut y aller en effet ! C'est un film à voir, indéniablement.
Si des fois AB parle de la manière concrète dont il a réussi à filmer dans les galeries, ça m'intéresse... Lol, vraiment, les questions que je lui poserais éventuellement touchent plutôt à la manière dont on filme seul. C'est-à-dire comment cadrer et suivre Massou dans la galerie, comment cadrer et courir avec lui (tu reconnaîtras le plan). Je lui demanderais aussi quel micro il utilisait, etc... Plein de questions qu'on n'ose jamais poser lors d'une rencontre après un film
il faut y aller en effet ! C'est un film à voir, indéniablement.
Si des fois AB parle de la manière concrète dont il a réussi à filmer dans les galeries, ça m'intéresse... Lol, vraiment, les questions que je lui poserais éventuellement touchent plutôt à la manière dont on filme seul. C'est-à-dire comment cadrer et suivre Massou dans la galerie, comment cadrer et courir avec lui (tu reconnaîtras le plan). Je lui demanderais aussi quel micro il utilisait, etc... Plein de questions qu'on n'ose jamais poser lors d'une rencontre après un film
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
'lo SP,
alors, tu as pu y aller ? Tu as vu le fim ?
alors, tu as pu y aller ? Tu as vu le fim ?
adeline- Messages : 3000
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Stéphane, c'est bien demain que tu rencontres A.Boutet à Nantes ?
Des potes y seront, avec leurs questions et surtout reproches.
Des potes y seront, avec leurs questions et surtout reproches.
careful- Messages : 690
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
ouais, je devrais y être demain jeudi soir. je te tiens au courant Adeline. ça a vraiment l'air de t'intéresser.
alors comme ça, Karim, tu as des potes à Nantes ? interresting, comme dit Depp dans Sleepy Hollow. figures-toi que moi aussi.
alors comme ça, Karim, tu as des potes à Nantes ? interresting, comme dit Depp dans Sleepy Hollow. figures-toi que moi aussi.
Invité- Invité
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Dommage, Stéphane...
Pour ma part, la découverte du film de Boutet a été un fait marquant de l'année passée. Je ne sais pas ce que ça peut signifier qualitativement, mais c'est un fait.
Pour ma part, la découverte du film de Boutet a été un fait marquant de l'année passée. Je ne sais pas ce que ça peut signifier qualitativement, mais c'est un fait.
lorinlouis- Messages : 1691
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
Spider est un épouvantable navet de Cronenberg, qui déjà se déroulait à Londres, en Europe.
Invité- Invité
Re: Le plein pays (A. Boutet, 2009)
salut Adeline,
finalement, je n'ai pas vu Boutet mais j'ai vu le film.
j'ai aussi lu les textes que tu signalais, notamment celui de Fernando Ganzo sur elumiere, qui me parait assez juste.
c'est exactement là ce qui me pose problème. est-ce qu'on vient voir un truc sur Jean-Marie Massou ou un documentaire d'Antoine Boutet. et idéalement il faudrait bien sûr que ce soit les deux, mais j'en suis sorti avec l'impression de n'avoir eu droit qu'à la moitié du programme (j'aurais peut-être dû demander le remboursement de la moitié de ma place ). pourtant, il y a de belles choses, incontestablement. je ne serais surement pas original en signalant le travelling latéral sur les arbres, qui sont comme les synapses de Massou, avec la chanson de Brel qui parait tracer sa géographie intérieure. "parait", justement. pour moi, à ce moment là, sur ce beau passage, je suis arrêté par mon incompréhension de la position de Boutet, qui me semble un peu le cul entre deux chaises, ordonnant son film sur son personnage mais l'interrompant par ce travelling ou par ces plans sur l'arbre marquant les saisons au milieu du pré ou par le plan fixe sur le chemin creux. mais ces interruptions, pour moi, ne trace pas un autre axe par rapport à l'axe-Massou. elles sont plutôt comme une protestation du réalisateur "happé", comme tu le dis, dans un monde qui n'est pas le sien. cela finit par ressembler à un documentaire non pas sur, ni sur la relation , encore moins sur , mais sur la noyade du réalisateur dans son matériau. ceci me laisse un peu mal à l'aise.
finalement, je n'ai pas vu Boutet mais j'ai vu le film.
j'ai aussi lu les textes que tu signalais, notamment celui de Fernando Ganzo sur elumiere, qui me parait assez juste.
adeline a écrit:
Le cinéaste est happé dans le monde de cet homme. Il se laisse mener par lui. Prend ce que ce monsieur donne, et ne peut rien faire de plus. Cet homme et ce qu'il fait, produit, sont la matière même du film.
c'est exactement là ce qui me pose problème. est-ce qu'on vient voir un truc sur Jean-Marie Massou ou un documentaire d'Antoine Boutet. et idéalement il faudrait bien sûr que ce soit les deux, mais j'en suis sorti avec l'impression de n'avoir eu droit qu'à la moitié du programme (j'aurais peut-être dû demander le remboursement de la moitié de ma place ). pourtant, il y a de belles choses, incontestablement. je ne serais surement pas original en signalant le travelling latéral sur les arbres, qui sont comme les synapses de Massou, avec la chanson de Brel qui parait tracer sa géographie intérieure. "parait", justement. pour moi, à ce moment là, sur ce beau passage, je suis arrêté par mon incompréhension de la position de Boutet, qui me semble un peu le cul entre deux chaises, ordonnant son film sur son personnage mais l'interrompant par ce travelling ou par ces plans sur l'arbre marquant les saisons au milieu du pré ou par le plan fixe sur le chemin creux. mais ces interruptions, pour moi, ne trace pas un autre axe par rapport à l'axe-Massou. elles sont plutôt comme une protestation du réalisateur "happé", comme tu le dis, dans un monde qui n'est pas le sien. cela finit par ressembler à un documentaire non pas sur
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