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"Pour la suite du monde" Perrault - Brault

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Borges
adeline
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Message par adeline Sam 29 Nov 2008 - 18:34

Salut à tous,

j'ai décidé d'essayer de tenir ici une sorte de petite chronique documentaire. Poster à chaque documentaire que je vois un petit sujet, avec mes premières idées et impressions. Souvent, je n'écris pas sur les films, car je veux trop bien faire, et j'attends d'avoir le temps de faire un bel article, et finalement je ne l'écris jamais. Là, j'aimerais ne pas écrire forcément des textes construits, mais juste partager les doc, pas toujours très connus, que je vois. Et puis, si des discussions se mettent en place, ou si certains doc insistent et me donnent plus envie d'écrire, peut-être que ça se transformerait en un article construit pour la revue.


Donc, hier soir, j'ai regardé "Pour la suite du monde", de Michel Brault et Pierre Perrault, réalisé en 1963. C'est un film canadien. Il faut savoir que Brault et Perrault sont deux cinéastes canadiens fondamentaux, et que le documentaire québécois des années 60 a été très lié au documentaire français de la même époque. Brault est notamment l'un des caméramen de "Chronique d'un été" de Rouch, et ils ont échangé des idées tout autour de 1960.

"Pour la suite du monde", rien que le titre, ça donne envie. Ca se passe au début des années soixante, sur l'Île-aux-Coudres, une île canadienne, où avait accosté Cartier en son temps. Pour le film - on le comprend assez vite au début - certains habitants de la petite communauté de cette île ont décidé d'essayer, grâce aux souvenirs des vieux, de "tendre" une nouvelle fois la pêche aux marsouins, qui n'avait pas été organisée depuis plus de trente ans. Perrault et Brault suivent et mettent en scène l'histoire de cette année particulière, qui voit s'organiser, pour le film donc, mais surtout pour le souvenir, pour les enfants, pour la suite du monde, cette pêche incroyable : tendre, entre l'île et la côte, une longue ligne de "harts", jeunes arbres coupés pendant l'hiver pour devenir de fins poteaux, espacés de quelques pas; calculée en fonction des marées, des courants, cette ligne est infranchissable pour les marsouins, qui viennent s'y échouer... C'est exactement l'opposée de la pêche aux thon, dont on connaît la fameuse scène dans Stromboli : ici, on attend, tout le temps, et pour cette pêche-ci, le harpon, pourtant forgé avec attention au début du printemps, ne servira pas, car le seul marsouin capturé est vendu à l'aquarium de New York, puis transporté par les deux personnages principaux, le fils organisateur de la pêche et son vieux père au début réticent, en camion à New York. Pas de sang, pas de combat, pas de mort pour cette "dernière" pêche, mais juste un long travail et une incroyable patience...

Et le film nous raconte cette histoire. La succession des saisons, le passage du flambeaux de génération à génération, l'histoire du Québec, les superstitions, les espoirs, les succès et les déceptions qui s'organisent autour de cette pêche. C'est au tout début de la caméra à l'épaule, du son synchrone. Il y a beaucoup de fêtes, de jeux, de mouvements. C'est une communauté un peu idéale, où chacun joue son rôle, au sens propre car c'est rejoué en grande partie par les habitants, à merveille. Il y a des désaccords, mais jamais d'opposition. Pas de larmes, pas de tristesse, pas de regrets... Un monde assez idéal somme toute, je m'en rends compte en écrivant.

Comme ça se passe sur une île et à la campagne, j'ai évidemment pensé à "L'homme d'Aran" de Flaherty, et "Farrebique" de Rouquier. Flaherty fait des pêcheurs d'Aran des êtres très frustes, qui ne parlent pas, ou si peu, bruts, et s'intéresse à montrer presque uniquement leur rapport à la nature, et assez peu tout ce qui ressort de la société outre le noyau familial et quelques figures isolées. Rouquier brosse le portrait d'une famille, et élargit ce portrait à une méditation sur le temps, les saisons, le rythme de la nature. Mais le reste du monde est également relativement peu présent. Dans "Pour la suite du monde", ce que je trouve enthousiasmant c'est que la communauté est dans le monde, et tout à fait dans le monde. Comme dans "Farrebique", la langue est difficile à comprendre, tient beaucoup du patois, et finalement est travaillée par Perrault comme un personnage presqu'à part entière, en musique. Comme dans "Farrebique", on voit le travail de la terre, la vie de la ferme, de la forge aussi. Mais la communauté, élargit ici de la famille au village qui comprend deux églises, n'est pas coupée du reste du monde : lorsque le marsouin est capturé, c'est donc à New York que le plus vieux du film s'en va, après avoir longuement hésité car il doit pour cela louper un moment de vote. Le port industriel est très présent, les bateaux marchands qui passent au large de l'île rythment aussi le temps que la pêche prend à se monter. C'est comme si Perrault et Brault avaient réussi à ne pas "reconstruire" cette communauté, comme l'avait fait Flaherty, à ne pas la couper du monde, comme c'est le cas dans "Farrebique".

Ce film s'inscrit aussi dans tout un mouvement des réalisateurs français de l'Office National du Film canadien qui, en travaillant ce qui était en train de devenir le cinéma-direct, affirmaient aussi leur lutte contre la culture canadienne à dominante anglo-saxonne. C'est un cinéma d'affirmation de soi. Et dans le film, on le sent très fort, qu'il faut s'enraciner, et enraciner la pêche, très loin dans la terre et la mémoire... Tout en rêvant son avenir, puisque le but de tout cela c'est que peut-être un jour les enfants aussi puissent à leur tour "tendre" la pêche... Le film est un des fleurons du cinéma-direct québécois, qui voulait "filmer la vie telle qu'elle est". Et il possède une rare force d'enthousiasme, et de vie. D'évocation et de rêve, car l'attente autour de ce fameux marsouin qu'on voit un jour, gracieux léger et surprenant nager dans la pêche, est à elle seule porteuse de toutes les promesses d'avenir...

Un bien beau film, quoi...

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Message par Borges Sam 29 Nov 2008 - 19:56

Un bien beau texte, quoi...

Bravo



Rien vu de P, mais ça fait des années que je rêve de voir quelque chose de lui, que je me le légende :





Pierre Perrault au Canada, une structure du temps dont on ne peut plus dire, c’est le temps ordinaire... des structures temporelles éminemment paradoxales, éminemment paradoxales - de quel point de vue ? Parce que c’est vraiment le temps comme mode de la pensée.





La fabrication des intercesseurs à l’intérieur d’une communauté apparaît bien chez le cinéaste canadien Pierre Perrault: je me suis donné des intercesseurs, et c’est comme ça que je peux dire ce que j’ai à dire.

Perrault pense que, s’il parle tout seul, même s’il invente des fictions, il tiendra forcément un discours d’intellectuel, il ne pourra pas échapper au «discours du maître ou du colonisateur», un discours préétabli. Ce qu’il faut; c’est saisir quelqu’un d’autre en train de «légender», en «flagrant délit de légender». Alors se forme, à deux ou à plusieurs, un discours de minorité. On retrouve ici la fonction de fabulation bergsonienne... Prendre les gens en flagrant délit de légender, c’est saisir le mouvement de constitution d’un peuple. Les peuples ne préexistent pas.

D’une certaine manière, le peuple, c’est ce qui manque, comme disait Paul Klee. Est-ce qu’il y avait un peuple palestinien? Israël dit que non. Sans doute y en avait-il un, mais ce n’est pas ça l’essentiel. C’est que, dès le moment où les Palestiniens sont expulsés de leur territoire, dans la mesure où ils résistent, ils entrent dans le processus de constitution d’un peuple. Ça correspond exactement à ce que Perrault appelle flagrant délit de légender. Il n’y a pas de peuple qui ne se constitue comme ça. Alors, aux fictions préétablies qui renvoient toujours au discours du colonisateur, opposer le discours de minorité, qui se fait avec des intercesseurs.





On pourrait rapporter ça à la distinction que Godard fait dans "notre musique"...juste pour compliquer les choses...
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Message par ^x^ Sam 29 Nov 2008 - 21:22

Salut Adeline,

Et bien quelle coïncidence. Justement, en faisant quelques recherches sur Marker et Godard suite à quelques MP sur le forum des Cdc, j'ai tenté une approche plus poussé sur les groupes Medvedkine. En effet Marker, Bazin, Godard, Muel et bien d'autre sont à l'origine de ce mouvement. Pierre Perrault est donc arrivé naturellement jusqu'à ma table de recherche. Bien sûr ça fait des années que j'en entends parler. Je dois être le seul ici, sur ce forum, à ne pas avoir vu un seul doc de Perrault...Rolling Eyes

adeline a écrit:Il faut savoir que Brault et Perrault sont deux cinéastes canadiens fondamentaux, et que le documentaire québécois des années 60 a été très lié au documentaire français de la même époque. Brault est notamment l'un des caméramen de "Chronique d'un été" de Rouch, et ils ont échangé des idées tout autour de 1960.

Je ne voudrais pas trop m'avancer mais je pense que l'on peut rapprocher les groupes Medvedkine au "cinéma direct" des années 60.
Je reste encore dubitatif sur la réelle portée de ce procédé. Celui d'avoir donné les appareils audiovisuels aux ouvriers.



"Je pense que le réalisateur est un incapable...(...) et je pense plutôt, et je le dis crûment aussi, qu'il y a simplement une exploitation des travailleurs de Rhodia par des gens qui, paraît-il, luttent contre le capitalisme". Tel fut l'accueil réservé à Chris. Marker par les ouvriers filmés, au cours d'un débat qui a suivi la projection du film. Le cinéaste est brutalement remis à sa place par une classe ouvrière qui ne se reconnaît pas dans son film. Et il est passionnant de savoir que cette discussion très animée, ce duel entre filmeur et filmé a été enregistrée et constitue un document sans image, uniquement sonore (on est à l'origine d'un mouvement et les images restent à écrire...) logiquement appellé La charnière. La réponse de Marker est lumineuse: " (...) nous cinéastes, on sera toujours au mieux des explorateurs bien intentionnés, plus ou moins sympathiques, mais de l'extérieur et que, de même que pour sa libération, la représentation et l'expression du cinéma de la classe ouvrière sera son oeuvre elle-même. Et c'est quand les ouvriers auront entre les mains les appareils audiovisuels qu'ils nous montreront à nous les films sur la classe ouvrière et sur ce qu'est une grève, à l'intérieur d'une usine". Nous sommes à la frontière du cinéma et pour la première fois, la caméra va passer de l'autre côté; ceux qui sont habituellement filmés vont prendre en main leur propre image - et symboliquement - leur propre destin.

Pierre Perrault a travaillé surtout au Québec, non ? Comme tout le monde le sait, la relation entre Rouch et l'Afrique fut également riche.
La semaine prochaine justement je dois aller me procurer la Trilogie de l'île-aux-Coudres de chez Montparnasse. Je viens de finir Les Groupes Medvedkine (tjrs chez Montparnasse)
Tu sembles souligner le langage des corps Pour la suite du monde. C'est une chose que j'ai retrouvé sur les images des Groupes Medvedkine.
D'après un ami, 2 autres films ont été tournés suite à cette expérience pr Pierre Perrault. Tu ne sembles pas les mentionner Adeline. Les as tu vu ? Google vient de me trouver les titres: Le Règne du jour (1967) et Les Voitures d'eau (1968). La fameuse trilogie de l'île-aux-Coudres en somme. Il est question de vérité et des effets du réel apparemment. L'utilisation de la technique du son synchrone m'a tjrs intéressé également:

Les images sont d'autant plus ancrées dans le réel et le présent que Perrault profite, à ce moment-là, de techniques nouvellement acquises comme la caméra et le magnétophone léger, la pellicule plus sensible donc plus adaptable et surtout le son synchrone, comme nous l'avons déjà signalé, ce qui fera dire à J.L. Comolli dans Les Cahiers du cinéma, en 1969 : "un film où la caméra de Cartier-Bresson, sortie du cerveau de Vertov, retombe sur le coeur de Flaherty, où l'on a un Man of Aran avec du son direct".

Cette identité culturelle collective que tu décris aussi, d'après ce que j'ai pu lire ici et là, une personne la représenterait tout du long ds ce doc. Alexis Tremblay. Est ce juste ? Celui ci serait à la recherche de ses "propres racines" en France ds Le Règne du jour..Accompagné de son fils Léopold. Je suis curieux de voir comment ce père et ce fils ressentent (je laisse au présent) ce qu'ils voient de cette terre. Les différences, les optiques, la problématique de la modernisation et la disparition des "pratiques ancestrales". Une question d'interaction entre passé et présent. Ce qui semble soulever un mouvement chez Perrault.

Il s'agit aussi d'adapter la tradition (ici, la pêche au marsouin) aux réalités économiques du temps présent (vente du marsouin pêché au bénéfice de la communauté, développement possible d'un certain tourisme dans l'île). C'est la représentation concrète de la définition de la mémoire. Celle-ci n'est rien hors du temps présent. Perrault réfute ainsi l'idée de reconstitution. Son film est inscrit dans la contemporanéité et rend compte avant tout de la pêche au marsouin sur l'île-aux-Coudres en 1963. Il tient d'ailleurs à participer lui-même à l'événement en se mêlant aux pêcheurs ("En m'inscrivant dans l'action elle-même, j'en fais partie, je fais partie du film, je fais partie de son objectivité").

J'ai souvent entendu dire que Perrault attachait une grande importance à la parole, au discours, à la langue, au récit. Je viens encore à l'instant de le lire. Et je viens d'apprendre qu'il était auteur à Radio Canada.
Ce n'est peut être pas ce que tu attendais d'un échange sur Perrault et de ce documentaire en particulier certes, ce n'est pas intéressant ce que je brode là mais je tenais à dire, entre autres, que j'étais vraiment ravi de voir son nom cité ici. Et j'ai apprécié ton texte...malheureusement je n'ai pas encore vu cette trilogie. Bientôt.
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Message par adeline Sam 29 Nov 2008 - 21:54

Hello !

Merci Borges, et merci pour les citations, de Deleuze non ?

Wink

Careful, en fait, c'est compliqué cette histoire, et le lien que tu fais avec les groupes Medvedkine. C'est quand même pas mal de temps après, les groupes Medv. Évidemment, tout ça est rendu possible par le son synchrone, la caméra légère et portable, et la pellicule plus sensible. Enfin, de savoir qui provoque quoi, le changement technique les possibilités de réalisation ou les désirs de réalisation les changements techniques, c'est difficile. Mais Rouch est très loin des groupes Medv, et à mon avis Perrault aussi, même s'il est dans une démarche de construction qu'on peut apparenter à la démarche du personnage de Classe de lutte, peut-être. Rouch ne va jamais plus loin que d'imaginer renverser le rôle de l'ethnologue dans Chronique, où l'un de ses étudiants, africain, se fait durant le tournage ethnologue de la société française. Mais jamais à mon avis il n'aurait l'idée de donner la caméra à celui qu'il est parti filmer. De même, Perrault, s'il arrive à être l'action, ou dans l'action, autant que ceux qu'il filme, n'imagine pas leur donner la caméra.
C'est pourtant bien ce qui arrive dans le cas des groupes Medv.
Lors de ma formation, quand nous avons regardé quelques films Medvedkine, un ouvrier, qui avait fait parti de l'aventure c'est-à-dire des ateliers vidéos qui s'étaient montés, était venu nous parler de ce moment-là, et de l'influence que cela avait eu sur sa vie. Semble-t-il que cela avait vraiment eu une influence considérable, il racontait cela comme un moment d'ouverture des horizons, et disait que sa vie en avait été changée. Bon, qu'est-ce que cela donne en ce qui concerne le cinéma, je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est qu'à mon avis aucune personne qui a participé, d'un côté ou de l'autre, à l'un des groupes Medvedkine, ne doit regretter l'expérience. Et cela, c'est déjà énorme.

Je n'ai en effet pas vu les deux autres films de Perrault, mais ça m'a sacrément donné envie...

(dis-moi, tu n'aurais pas des actions aux éditions Montparnasse des fois, hi hi hi...)

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Message par DB Sam 29 Nov 2008 - 22:35

Ce que j'en sais en tout cas, c'est que j'en ai eu envie d'en voir plus en lisant ce petit texte d'Adeline.
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Message par dreampeace Lun 1 Déc 2008 - 18:36

Oui beau texte Adeline, j'aime beaucoup ce film.

Si ça t'intéresse, si tu veux remonter le courant du mouvement cinématographique du Quebec libre, j'ai en ma possession Les Raquetteurs de Brault, souvent considéré comme le premier film de la "vague". Beaucoup plus modeste que Pour la suite du monde mais c'est intéressant à voir, à replacer dans l'histoire du cinéma national.
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Message par adeline Sam 6 Déc 2008 - 15:08

Hello Dreamspace,

ah oui, j'avais lu des bidules sur les Raquetteurs, et en regardant, je me rends compte qu'il est aussi sur le dvd que j'ai. Je le regarderai alors, voir un peu comment tout ça s'organise...

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Message par Largo Ven 29 Mai 2009 - 8:49

Hello there,

Apparemment l'office du film canadien a mis en ligne plein films dont ceux de Brault et Perrault, y compris Pour la suite du monde :

http://www.horschamp.qc.ca/DECOUVERTES-CINEMATOGRAPHIQUES-SUR.html

http://www.onf.ca/

Dès que j'ai le temps j'irai voir ca avec plaisir !
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Message par Largo Ven 29 Mai 2009 - 8:57

Et le film "Pour la suite du monde" ici donc : http://www.onf.ca/film/Pour_la_suite_du_monde/
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