"My Magic" (Eric Khoo) 2008

par Invité Ven 28 Nov 2008 - 0:05

Je suis allé voir "My Magic" pour me rendre compte que je ne suis décidément pas grand fan des films de Khoo. Après une séance récente de rattrapage pour "Be with me" en DVD, j'ai l'impression de retrouver dans son dernier film les mêmes travers de scénario que dans le précédent. Pourtant le film se veut déjà super épuré au niveau du scénar, enfin je crois ? Dans "Be with me", il y avait en plus la structure de "film choral" qui n'avait rien a envier à la lourdeur symbolique des destins qui se croisent des "films choral" d'Anderson ou Inarritu. Il y avait cette manière un peu agaçante de nous mettre un plan du côté des midinettes superficielles et le plan d'après de leur faire la moral avec la dame aveugle au destin écrasant qui se bat pour vivre sa vie (montage parallèle si je me souviens bien ?). Dans "My Magic", on a l'impression que tout se vaut, rien n'est pensé, que le cinéma sert aussi bien à satisfaire perversement le voyeurisme des uns et des autres (la longue scène de torture) qu'à offrir la grâce aux gens (le "miracle" final). C'est un peu pareil pour les personnages, je n'aime pas cette impression que Khoo s'en fout un peu d'eux (la misère l'intéresse dans le sens scénaristique le plus bas : "est-ce qu'ils vont s'en sortir?"), son truc c'est surtout de jouer avec nous, nous surprendre, par leur intermédiaire (un truc de petit malin en somme). La fin de "Be with me" est tout à fait représentative de cette impression.

Je n'ai lu nulle part, je crois, que le corps rond de Francis paraît être un corps dual. C'est le papa ET la maman. Il a aussi les cheveux longs, quand il les détache, il a une silhouette presque féminine. Il y a d'autres passages que l'on peut voir comme références "symboliques" dans le film, ce plan sur la lune avec le gosse qui pleure sa mère, par exemple. Francis ne monte pas avec la prostituée, il ira seulement manger avec elle (ça c'est aussi le côté finalement très puritain de Khoo). Toute la fin est lourdement psychanalytique. Le fils qui se réconcilie avec le papa (et la maman qui n'est pas partie mais qui est morte) avant sa mort, la malle avec la photo des jolis parents.. ça pèse tellement des kilos que quand arrive le "miracle" du gosse on a juste envie de fuir en se marrant. Impossible d'y croire.