#2 - Traitement spécial de la langue (à propos de La Question humaine de Nicolas Klotz) par LorinLouis
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#2 - Traitement spécial de la langue (à propos de La Question humaine de Nicolas Klotz) par LorinLouis
Je reviens sur ce texte (enfin il faudrait que je le relise surtout) parce que j'ai découvert Drancy Avenir d'Arnaud des Pallières qui a sensiblement la même ambition que La Question humaine, à savoir comment donner à sentir, à voir, à comprendre la Shoah, l'extermination des juifs dans ses résonances, ses traces, dans le présent ?
Comment faire jaillir cette "lumière fossile" ?
Pour répondre à ces questions, ADP choisit le documentaire, Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, la fiction.
Le film du premier a été salué par Rancière à sa sortie :
Jacques Rancière in "Arrêt sur Histoire" : Editions du Centre Georges Pompidou
Plusieurs voix off articulent des textes d'Arendt, Perec, Antelme ainsi que des témoignages de survivants comme l'indique JR. Le film est très beau, mais évidemment la sobriété et la rigueur du montage tourne parfois à l'austérité et à la lourdeur : ces longs travellings contemplatifs tellement plombés par l'écrasant poids du passé (asséné par la voix off).
Et puis on se perd parfois dans ces textes si littéraires dits avec une telle neutralité... Mais comme on dit "ça donne à penser"...
Je crois que je préfère la méthode NK, au final, car elle nourrit son récit des textes cités par ADP sans pour autant nous faire plier sous le poids d'un discours surplombant.
Bon, c'est à chaud et il est tard, mais je crois qu'il y a encore des pistes à creuser avec ce film pour continuer à réfléchir autour de ces questions qu'on a déjà pas mal abordé.
Tu ne l'avais pas vu toi, Lolo, si ?
Comment faire jaillir cette "lumière fossile" ?
Pour répondre à ces questions, ADP choisit le documentaire, Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, la fiction.
Le film du premier a été salué par Rancière à sa sortie :
ADP est né bien longtemps après la rafle du Vel d'Hiv et le camp de Drancy qu'il a connu sous sa figure actuelle : cette Cité de la Muette qui a retrouvé, après la guerre, sa fonction initiale de logements à bon marché. Devant la caméra de Drancy Avenir, aucun survivant ne vient témoigner. Les témoignages de la rafle, du camp de Drancy et des camps qui étaient leur destination sont dans le film ce qu'ils sont pour nous : des textes. (...) Or les images ne donnent pas à voir ce que disent les textes, elles le donnent à entendre. Elles construisent un réseau d'émotions analogue à l'émotion qui porte les mots au-delà de toute figuration directe. Elles donnent en définitive à l'inhumanité de l'extermination le seul équivalent acceptable : l'inhumanité de la beauté. (...)
La fiction de Drancy Avenir se construit exemplairement comme la construction même du lien entre une idée de l'histoire et une puissance de l'art.
Jacques Rancière in "Arrêt sur Histoire" : Editions du Centre Georges Pompidou
Plusieurs voix off articulent des textes d'Arendt, Perec, Antelme ainsi que des témoignages de survivants comme l'indique JR. Le film est très beau, mais évidemment la sobriété et la rigueur du montage tourne parfois à l'austérité et à la lourdeur : ces longs travellings contemplatifs tellement plombés par l'écrasant poids du passé (asséné par la voix off).
Et puis on se perd parfois dans ces textes si littéraires dits avec une telle neutralité... Mais comme on dit "ça donne à penser"...
Je crois que je préfère la méthode NK, au final, car elle nourrit son récit des textes cités par ADP sans pour autant nous faire plier sous le poids d'un discours surplombant.
Bon, c'est à chaud et il est tard, mais je crois qu'il y a encore des pistes à creuser avec ce film pour continuer à réfléchir autour de ces questions qu'on a déjà pas mal abordé.
Tu ne l'avais pas vu toi, Lolo, si ?
Re: #2 - Traitement spécial de la langue (à propos de La Question humaine de Nicolas Klotz) par LorinLouis
Non, je ne l'ai pas vu. Pas encore.
Mais la démarche fait sens. Le choix du documentaire et celui de la fiction pèse dans la construction d'un discours, d'un propos qui vise peut-être la même chose, qui cible une même proposition. Il y a une spécificité du régime de la fiction dans "La Question Humaine", comme dans toutes les réalisations d'EP et de NK, d'ailleurs.
On y reviendra.
Mais la démarche fait sens. Le choix du documentaire et celui de la fiction pèse dans la construction d'un discours, d'un propos qui vise peut-être la même chose, qui cible une même proposition. Il y a une spécificité du régime de la fiction dans "La Question Humaine", comme dans toutes les réalisations d'EP et de NK, d'ailleurs.
On y reviendra.
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