OZU, rien (le vide)
+3
Flavien
wootsuibrick
Borges
7 participants
OZU, rien (le vide)
Bien entendu, il faut parler d'Ozu.
naoya shiga
De lui, Ozu disait "le simple fait d'être en sa présence me donne la chair de poule".
W; tu connais cet écrivain?
naoya shiga
De lui, Ozu disait "le simple fait d'être en sa présence me donne la chair de poule".
W; tu connais cet écrivain?
Borges- Messages : 6044
Re: OZU, rien (le vide)
J'en ai entendu parlé (notamment dans un des bonus d'un des coffrets carlotta Ozu). Mais jamais lu.
Re: OZU, rien (le vide)
wootsuibrick a écrit:J'en ai entendu parlé (notamment dans un des bonus d'un des coffrets carlotta Ozu). Mais jamais lu.
Hello woot; dans ce documentaire, de nombreux moments émouvants; sur son lit mourant du cancer, Ozu qui dit à cette amie venue le voir (une de ses actrices, je crois) : "Mourir si jeune, moi qui n'ai jamais fait le moindre mal, c'est injuste".
Il avait 60 ans (c'est bien ça?); il est mort le jour de son anniversaire.
"C'est quand le film est fini que tout commence vraiment", disait-il de ses films.
Borges- Messages : 6044
Re: OZU, rien (le vide)
lorinlouis a écrit:Rien de plus essentiel que le silence.
disent les sages, qui disent aussi :
"Rien n'est plus silencieux que l'essentiel; mais de rien rien ne peut venir, c'est pourquoi il nous faut parler, en taisant l'essentiel; parler essentiellement, dire le rien; ainsi va la vie".
Borges- Messages : 6044
Re: OZU, rien (le vide)
Le peintre moine Ba Da Shanren se serait arrêté de parler pendant plusieurs années.
Re: OZU, rien (le vide)
Borges a écrit:"C'est quand le film est fini que tout commence vraiment", disait-il de ses films.
- "Tao, sommes-nous morts ?"
- "Non ce n'est qu'un début, nous avons tellement encore à vivre."
Invité- Invité
Re: OZU, rien (le vide)
J'avais un peu honte de n'avoir jamais vu "Voyage à Tokyo". Mais finalement, c'était pour le mieux ; je ne sais pas si j'aurais été autant ému par les derniers plans, avant.
Le train qui file dans un sens ; le bateau, à son rythme, allant dans l'autre ; et entre les deux, la montre qu'on serre contre soi, en faisant le voeu de trouver le bon rythme, de vivre au bon tempo, pour n'avoir pas à se dire, quand c'est fini, "Trop tard, trop tard..."
Au bout de 3/4 d'heure de film, j'en étais à me dire : "C'est quand même un petit peu chiant". Et puis, c'est quand les deux vieux sont à Atami, devant la mer, que c'est venu, quand j'ai saisi où ils allaient, qu'ils allaient nulle part, que le film allait seulement vers sa fin, qu'il ne faisait que passer, et que c'était ce passage qu'il fallait pas manquer.
Trop beau et trop fort.
Le train qui file dans un sens ; le bateau, à son rythme, allant dans l'autre ; et entre les deux, la montre qu'on serre contre soi, en faisant le voeu de trouver le bon rythme, de vivre au bon tempo, pour n'avoir pas à se dire, quand c'est fini, "Trop tard, trop tard..."
Au bout de 3/4 d'heure de film, j'en étais à me dire : "C'est quand même un petit peu chiant". Et puis, c'est quand les deux vieux sont à Atami, devant la mer, que c'est venu, quand j'ai saisi où ils allaient, qu'ils allaient nulle part, que le film allait seulement vers sa fin, qu'il ne faisait que passer, et que c'était ce passage qu'il fallait pas manquer.
J'ai pas pleuré pendant le film ; c'est venu quand j'ai rangé le dvd."C'est quand le film est fini que tout commence vraiment", disait-il de ses films.
Trop beau et trop fort.
Eyquem- Messages : 3126
Re: OZU, rien (le vide)
il y a quelque chose d'exotique que soit montré quelque chose du japon à ce moment-là et de si universel : c'est moi, mes parents, ma famille, un train qui ne dévie pas, le plan fixe jusqu'à n'en plus pouvoir de ce sentiment qui nous lie tous - et peut être nous lit tous.
Invité- Invité
Re: OZU, rien (le vide)
Je viens de voir "Le gout du saké". J'ai trouvé ça un peu film de papy, tout est lent, à démarrage pas énervé , on y va, on arrive, on arrive mais c'est d'une beauté.
Une idée de mise en scène qui m'a beaucoup ému, c'est la façon dont Ozu fait allumer éteindre la lanterne à chaque fois que le père rentre et se fait sermonner (gentiment) par fi-fille
"-tu as bu ?"
-"un peu..."
-"tu m'étonnes"
Pour à la toute fin, inverser le sens de l'image et lui faire allumer la lanterne seul dans le couloir. C'est une superbe idée que d'inverser cette espèce de gimmick qui ryhtmait les allées et venues du père et que le spectateur assimile assez vite. "Ah oui, elle l'accueille, tout ça"
C'est vraiment à la toute fin du film avec ce plan que l'on prend toute la mesure de la solitude qui écrase les personnages dans ses plans de portes et de couloirs vides. Formidable idée.
Une idée de mise en scène qui m'a beaucoup ému, c'est la façon dont Ozu fait allumer éteindre la lanterne à chaque fois que le père rentre et se fait sermonner (gentiment) par fi-fille
"-tu as bu ?"
-"un peu..."
-"tu m'étonnes"
Pour à la toute fin, inverser le sens de l'image et lui faire allumer la lanterne seul dans le couloir. C'est une superbe idée que d'inverser cette espèce de gimmick qui ryhtmait les allées et venues du père et que le spectateur assimile assez vite. "Ah oui, elle l'accueille, tout ça"
C'est vraiment à la toute fin du film avec ce plan que l'on prend toute la mesure de la solitude qui écrase les personnages dans ses plans de portes et de couloirs vides. Formidable idée.
DB- Messages : 1528
Re: OZU, rien (le vide)
Par contre les Ozu d'avant guerre: super-vifs, captivés par l'Amérique, proches d'Oshima mais en plus lisse et implicite sur le regard sur la classe ouvrière (dans "Femme de Tokyo" interpolation du sketch de Si j'Avais un Million fait par Lubitsch, une figure pas si courante au cinéma + représentation directe du bordel et du bureau qui sont mis sur un même plan).
Des cadrage et un montage qui n'ont rien à voir avec le cinéma-tatami, ainsi ce ski et cette caméra-acouphène alpin:
En fait il était fort bruyant dans sa période muette, ma foi, même si la découverte de la solitude conclut déjà ses films, il s'agît dans le Japon de cette époque d'une solitude comprise dans un groupe qui n'a pas encore trouvé son achèvement historique.
Le Japon éternel semble fort récent, et être un effet de la défaite impériale quand on voit ces films...
Des cadrage et un montage qui n'ont rien à voir avec le cinéma-tatami, ainsi ce ski et cette caméra-acouphène alpin:
En fait il était fort bruyant dans sa période muette, ma foi, même si la découverte de la solitude conclut déjà ses films, il s'agît dans le Japon de cette époque d'une solitude comprise dans un groupe qui n'a pas encore trouvé son achèvement historique.
Le Japon éternel semble fort récent, et être un effet de la défaite impériale quand on voit ces films...
Invité- Invité
Re: OZU, rien (le vide)
Mais que veut dire "Smack Front Only"?
La réponse se trouve quelque part dans ce blog polonais:
http://smackfrontonly.tumblr.com/
(Days of Youth finit déjà sur un train fort différent et fort proche en même temps de celui de Voyage à Tokyo)
La réponse se trouve quelque part dans ce blog polonais:
http://smackfrontonly.tumblr.com/
(Days of Youth finit déjà sur un train fort différent et fort proche en même temps de celui de Voyage à Tokyo)
Invité- Invité
Re: OZU, rien (le vide)
"le vide et le plein" nicolas bouvier
Plus sérieusement
merci pour ce "topic"
Plus sérieusement
merci pour ce "topic"
Maya- Messages : 280
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