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Message par Invité Lun 4 Nov 2013 - 18:56

...de l'art d'enfoncer Cantat sans pour autant défendre sa victime non plus (vu qu'il écrivait déjà des mauvais textes quand elle l'a rencontré).

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Message par Invité Mar 5 Nov 2013 - 16:59

Ceci dit depuis que j'ai vu Betty (Chabrol peu aimé sur ce forum, comme si on lui reprochait à la fois d'être bourgeois et de montrer la bourgeoisie) je me sens plus proche de Marie Trintignant que de B. Cantat

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Message par adeline Mar 5 Nov 2013 - 19:08

D'où tires-tu que Chabrol est peu aimé sur ce forum ? Chacun a ses avis, y'a de monolithe que dans 2001. Et puis quand tu dis Chabrol, tu penses à l'homme (pas hyper aimable non plus), au réalisateur, à ses films ?

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Message par Invité Mar 5 Nov 2013 - 19:30

d'accord avec toi le bonhomme ne semble pas trop sympathique, mais il a réalisé une soixantaine de films dont de très bons qui passent même en prime-time à la télé (cette alliance du succès et de la qualité est pour moi à mettre à son crédit - je ne sais pas si La cérémonie n'est pas passé à la télé ?). Il a aussi été un critique de taille. Non, on ne peut pas le balayer d'un revers de main.

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Message par Invité Mar 5 Nov 2013 - 21:14

j'étais justement en train de regarder Les bonnes femmes que je n'avais jamais vu et que j'ai bien aimé malgré tout le mal que l'on dit maintenant du scénariste des débuts de Chabrol, Paul Gégauff. C'est un pur produit nouvelle-vague avec des cassures de rythmes, des digressions, des passages par les genres, policier par exemple, ça prend aussi subitement l'aspect d'une chronique et d'un documentaire etc ... Le film a été mal accueilli mais Labarthe dans sa critique élogieuse disait : "Chabrol n'a peut être "rien à dire", mais après tout ce n'est pas le message qui fonde obligatoirement la vocation du cinéaste, ce peut être aussi la simple et impérieuse nécessité d'exercer un regard".
Ce que Chabrol a approuvé.

Spoiler:

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Message par Invité Mar 5 Nov 2013 - 21:58

je suis tombé cette fois sur Du côté d'Orouet - ça doit être un cycle sur TCM : j'ai pris une partie du film vers le milieu, c'est à dire l'initiation à la voile de deux des trois filles. C'est lumineux, les couleurs sont contrastées, il y a une grande profondeur de champ ; c'est à l'opposé du brouillard cotonneux de l'île d'yeu.
Deux films deux ambiances mais les dialogues sont toujours aussi poussifs (en gros dans la scène ici on entend les gloussement d'une fille qui se fait tremper les fesses par l'eau froide lol).

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Message par Invité Mar 5 Nov 2013 - 22:39

spoiler:

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son premier film

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Message par Invité Jeu 7 Nov 2013 - 11:24

Pedro Almodovar, conversations avec Fredéric Strauss : J'aime penser que les salles de cinéma sont un refuge pour les assassins et les solitaires.

lol

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Message par Borges Jeu 7 Nov 2013 - 11:40

slimfast a écrit:Pedro Almodovar, conversations avec Fredéric Strauss : J'aime penser que les salles de cinéma sont un refuge pour les assassins et les solitaires.

lol
relol
(mais on voit ça parfois dans les films noirs, de gangsters... un fantasme )
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Message par Invité Sam 9 Nov 2013 - 23:43

J'ai regardé le premier épisode de Top Lake, le série de Jane Campion qui passe sur Arte. Comme son nom l'indique la série n'est pas urbaine. Elle se déroule dans un site grandiose où le quotidien des protagonistes est dépeint tout de suite avec une certaine étrangeté. L'intrigue policière prend donc corps rapidement. Espérons que cela va tenir ses promesses.

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Message par Invité Lun 11 Nov 2013 - 11:17

glj a écrit:Cantat est un être malsain qu'il faut fuir comme la peste si on le croise. C'est un être qui ne travail qu'à son apparence social, rien de sincère. Tout est caché chez lui.
diantre !

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Message par Invité Lun 11 Nov 2013 - 11:40

adeline a écrit:D'où tires-tu que Chabrol est peu aimé sur ce forum ? Chacun a ses avis, y'a de monolithe que dans 2001. Et puis quand tu dis Chabrol, tu penses à l'homme (pas hyper aimable non plus), au réalisateur, à ses films ?
j'ai retrouvé quelques chiffres (source Michel Marie) :
- février 59 : Le beau Serge, 68 000 entrées ; (Paris)
- mars : Les cousins, 258 000 spectateurs ; (Paris)
- juin : Les 400 coups , 450 000 entrées ; (France)
- mars 60 A bout de souffle, 259 000 entrées ; (Paris)
- avril 60 sort les Bonnes femmes amputé de 20 m' (visible restauré en 2000 seulement) ; échec public et critique.
- dans le même temps Les liaisons dangereuses de Vadim font 640 000 entrées à Paris.
dégringolade :
- Lola en 61 35 000 entrées.
- Le petit soldat est interdit
- mai 62 sort Le signe du lion (scénar Gégauff lol) trois ans après sa réalisation : un bide.
- en juin Positif publie son numéro "feu sur le cinéma français" (rien de nouveau sous le soleil).
- L'oeil du malin, 8 000 entrées Paris.
- 1963 : Les carabiniers, 2 800 entrées : quand même !
- Ophélia Chabrol, qui n'en finit pas de descendre aux enfers, 7 000 spectateurs.
Entre 59 et 63 sur 10 films de l'ancienne génération, une moyenne 159 000 entrées et de 143 000 pour 10 films Nouvelle Vague.

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Message par Baldanders Lun 18 Nov 2013 - 8:39

slimfast a écrit:
adeline a écrit:D'où tires-tu que Chabrol est peu aimé sur ce forum ? Chacun a ses avis, y'a de monolithe que dans 2001. Et puis quand tu dis Chabrol, tu penses à l'homme (pas hyper aimable non plus), au réalisateur, à ses films ?
j'ai retrouvé quelques chiffres (source Michel Marie) :
- février 59 : Le beau Serge, 68 000 entrées ; (Paris)
- mars : Les cousins, 258 000 spectateurs ; (Paris)
- juin : Les 400 coups , 450 000 entrées ; (France)
- mars 60 A bout de souffle, 259 000 entrées ; (Paris)
- avril 60 sort les Bonnes femmes amputé de 20 m' (visible restauré en 2000 seulement) ; échec public et critique.
- dans le même temps Les liaisons dangereuses de Vadim font 640 000 entrées à Paris.
dégringolade :
- Lola en 61 35 000 entrées.
- Le petit soldat est interdit
- mai 62 sort Le signe du lion (scénar Gégauff lol) trois ans après sa réalisation : un bide.
- en juin Positif publie son numéro "feu sur le cinéma français" (rien de nouveau sous le soleil).
- L'oeil du malin, 8 000 entrées Paris.
- 1963 : Les carabiniers, 2 800 entrées : quand même !
- Ophélia Chabrol, qui n'en finit pas de descendre aux enfers, 7 000 spectateurs.
Entre 59 et 63 sur 10 films de l'ancienne génération, une moyenne 159 000 entrées et de 143 000 pour 10 films Nouvelle Vague.
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Message par Invité Lun 18 Nov 2013 - 22:46

y'a pas Polanski ...

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Message par Dr. Apfelgluck Mar 19 Nov 2013 - 5:11

slimfast a écrit:y'a pas Polanski ...
C'est drôle, car Polanski déteste presque tout ce qui provient de la Nouvelle Vague. Il refuse d'ailleurs catégoriquement d'être associé, de près ou de loin, à ce mouvement. Il le dit dans plusieurs interviews, en particulier dans celle qu'il accorde à Michel Ciment pour "Rosemary's Baby" en 1968 et que l'on trouve dans le livre "Passeport Hollywood".
Il le répète souvent : Godard, Truffaut, tout ceux là, c'est de la merde pour lui. "Des gens qui font improviser les acteurs car ils ont aucuns talents scénaristiques, la photo de leurs films est moche, c'est des réalisateurs ratés qui s'amusent" etc...
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Message par gertrud04 Mar 19 Nov 2013 - 12:21

Dr. Apfelgluck a écrit:
slimfast a écrit:y'a pas Polanski ...
C'est drôle, car Polanski déteste presque tout ce qui provient de la Nouvelle Vague. Il refuse d'ailleurs catégoriquement d'être associé, de près ou de loin, à ce mouvement. Il le dit dans plusieurs interviews, en particulier dans celle qu'il accorde à Michel Ciment pour "Rosemary's Baby" en 1968 et que l'on trouve dans le livre "Passeport Hollywood".
Il le répète souvent : Godard, Truffaut, tout ceux là, c'est de la merde pour lui. "Des gens qui font improviser les acteurs car ils ont aucuns talents scénaristiques, la photo de leurs films est moche, c'est des réalisateurs ratés qui s'amusent" etc...
RP était plus aimable avec FT chez Pivot. Je crois qu' à un moment dans l'émission (qui n'est pas dans l'extrait) RP dit à Pivot qu'il aurait rêvé qu'on fasse un livre sur lui comme les entretiens Hitchcock/Truffaut. Mais mes souvenirs datent de 1984 (si j'en crois You tube), alors ...

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Message par Invité Mar 19 Nov 2013 - 18:07

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il était quand même là, à Cannes en 68.

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Message par careful Mar 19 Nov 2013 - 22:24



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Message par Eyquem Mar 26 Nov 2013 - 23:59

Merci au numéro qui avait posté un lien vers "César doit mourir" des Taviani, dans la shoutbox d'enculture.
Je l'avais raté à sa sortie. Film super fort, grâce à Shakespeare, mais pas seulement.
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Message par Baldanders Mer 4 Déc 2013 - 19:20

Quand nous avons publié Le téléphone portable, gadget de destruction massive (éditions l’Échappée), en 2008, nous racontions comment les sociologues de l’innovation et des usages, chargés d’imaginer des applications socialement acceptables aux technologies disponibles, annonçaient déjà la transformation du portable en « couteau suisse », en outil à tout faire. Ce qu’ils disent, ils le font. Aujourd’hui le prétendu smartphone remplace le téléphone portable, et accroît de façon exponentielle la dépendance à son égard, en concentrant toujours plus de fonctions en un objet. Si le smartphone devient l’interface universelle avec le monde, comme le dit béatement Philosophie magazine, c’est parce que le monde devient un monde numérique. Si tout est réductible à un code informatique – la musique, les livres, les images, la voix, les autres, l’action devenue transfert « d’informations » (de données en fait) – alors le portable devient l’interface obligée (sinon de jure, de facto). Ayant asservi la masse au virtuel, il n’est que trop simple de la basculer dans la « réalité augmentée » et la « planète intelligente » d’IBM – ce monde où chaque chose, chaque être, chaque élément du décor est muni de sa puce à radiofréquence (RFID) pour que plus rien n’échappe au filet électronique.

Parmi les vraies fonctions du portable et de ses réseaux de transmission, détection, localisation, surveillance et espionnage des usagers sont vite devenus des banalités de base. Il est connu que plus nous avons de « moyens de communication » (téléphone, répondeur, internet), moins nous avons de choses à nous communiquer – hors du bavardage visant précisément à maintenir « la communication », à prouver notre existence dans un monde virtuel. Cela ne signifie pas, cependant, que la communication soit vide ou inutile. Ce que la « machine à gouverner » (Norbert Wiener) nous communique sans relâche à travers ses réseaux cybernétiques, ce sont des ordres, injonctions ou suggestions.
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Entretien_avec_Ragemag.pdf
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Message par Borges Jeu 5 Déc 2013 - 14:32

Kunilangousted'enculture a écrit:En fait, je cherchais des films traitant par l'image et le montage, ou des figures et effets cinématographiques, la question de l'identité et du rapport à soi.
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Message par Borges Mer 1 Jan 2014 - 13:38

on ne peut même pas dire que c'est de l'hyper connerie, c'est de l'habituelle...

hyperbalournatique a écrit: L'hyperfilm
C’est quoi un hyperfilm? C'est un film hyperréaliste, hyperstylisé, hypermoderne. Hypermoderne au sens d'une modernité totalement déshumanisée. Déshumanisée au sens où la rencontre avec l'Autre est vécue de façon toujours traumatisante. Il y a 50 ans cette rencontre était source d'angoisse. C'était Antonioni. Angoisse du monde moderne, jusqu'à l'explosion de Zabriskie point, préfiguration de l'avenir et de sa violence. Aujourd'hui on y est, tout est hyper: hyperangoisse, hyperviolence... L'hypermodernité s'est généralisée, étirée dans tous les sens. L'hyperfilm est à la fois réticulé et déstructuré, en tous les cas: horizontal. Et si l'arrière-plan demeure antonionien, la surface, elle, se trouve lardée, trouée, éclatée... à coups de couteau, à coups de fusil, à coups de folie. A touch of sin, le dernier Jia Zhang-ke, est un hyperfilm: hyperréaliste, hyperstylisé, hypermoderne... L'empire du milieu comme empire de l'hypermodernité: exacerbée, à l'image du pays; démultipliée, à l'échelle du pays. Empire fracturé: d'un côté les nantis (une petite poignée), tous corrompus; de l'autre, les démunis (la grande masse), exploités, humiliés, condamnés à subir les pires vexations, à les supporter en silence, à moins de se révolter, de plonger dans le crime, ou de se tuer tout simplement. Oui mais non... ce que nous offre Jia Zhang-ke n'est pas un regard neutre d'observateur, c'est un regard hypermoderne sur l'hypermodernité: regard "twiterrisé" (en Chine on dit "weiboïsé" mais c'est pareil), largement fondé sur la fait-diversification de l'histoire, ce qui ne peut qu'amplifier cette impression de violence à croissance exponentielle que connaîtrait aujourd'hui la Chine. Si JZK s'est toujours attaché à pointer les effets pervers du changement économique chinois, ce qu'il dit/montre ici c'est que le phénomène aurait atteint une telle extrémité qu'il ne pourrait engendrer que violence, une violence qui se propagerait à tous les niveaux, comme un virus, susceptible d'éclater chez n'importe qui, à n'importe quel moment. Mouais... pas très convaincant comme propos. Non seulement parce que JZK semble pour le coup justifier cette violence, sous prétexte que ceux qui y recourent sont des victimes, mais surtout parce qu'il met sur le même plan des gestes de folie meurtrière (histoire 1 et 3) ou de désespoir (histoire 4) et des actes criminels commis de sang froid par un personnage manifestement psychopathe (histoire 2). Il y a là quelque chose d'un peu malsain, à l'image de cette apparition inattendue de JZK sous les traits d'un néo-riche, genre mafieux, achetant en direct - en même temps qu'il rend visite aux filles d'un bordel de luxe - un tableau de maître apparemment très côté. En prenant le spectateur à témoin, Jia Zhang-ke reprend en quelque sorte le dispositif qui clôturait son premier film (peut-être son meilleur), Xiao Wu, artisan pickpocket, sauf qu'ici, en se mettant lui-même en scène, qui plus est, en se rangeant du côté des parvenus, il nous interroge sans qu'on sache très bien à quoi s'en tenir (le fait qu'une critique du Monde ait trouvé la scène "désopilante" - ce qui laisse rêveur - montre toute la difficulté qu'il y a à interpréter la scène). Pour ma part, j'y verrais un écho à la position paradoxale dont jouit aujourd'hui Jia Zhang-ke. D'abord chez lui, où il représente l'exemple même de l'intellectuel engagé, qui dénonce les dysfonctionnements d'un système (ses films sont tous interdits en Chine, ce qui finalement entretient son image d'artiste dérangeant, il suffit que ces films existent), mais d'un système dont il fait partie malgré tout (il a créé sa propre société de production, fait de la pub pour des montres de luxe, Hublot je crois, et ce qu'il dénonce, répétons-le, c'est moins le capitalisme à la chinoise que tous ces pourris qui, à l'échelon local, s'enrichissent sur le dos des autres); et puis chez nous, dans la mesure où, ses films n'étant pratiquement pas vus là-bas, le spectateur qui se trouve ainsi interpellé, c'est peut-être moins le spectateur chinois que le spectateur occidental, spectateur privilégié à qui JZK semble dire, de façon très cynique, l'économie de marché a fait de nous des monstres...
Comment faire alors avec la violence. Comment l'intégrer à un film qui permette à la fois d'en rendre compte (l'aspect documentaire) et de s'en libérer (la part fictionnelle). Pour Jia Zhang-ke, ça relève de la poétique (ainsi le bestiaire du film, du cheval battu au serpent qui traverse la route, en passant par les buffles dans le camion, l'animalité tranquille comparée à la sauvagerie des hommes - le suicide des animaux y est même évoqué -, ce que le film offre de plus beau), ça relève surtout de l'esthétique. C'est toute la force (théorique) mais aussi la limite de l'hyperfilm. Le regard extérieur, documentaire, tend à se noyer dans une sorte de bulle stylistique, sinon esthétisante. C'était le cas des derniers JZK. C'est le cas ici... et ce dès les premiers plans: une camionnette renversée, des centaines de tomates sur la route, un homme à côté, assis sur sa moto, qui, impassible, joue avec une des tomates, on se croirait dans un western de Sergio Leone. Pour autant, de ce formalisme évident - l'hyperfilm convoque l'hyperforme -, quelque chose se dégage, on espère le grand film, ici le mariage entre film d'auteur et film de genre. On espère... et finalement on déchante. Si les quatre histoires ainsi juxtaposées - étalant le film comme on déroule une peinture sur rouleaux, dixit JZK, support (en même temps que caution culturelle) sur lequel vient se greffer la violence, tous ces éclats écarlates empruntés au western, au polar ou au film de sabre traditionnel - fonctionnent à la manière de ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux, elles ne fictionnent pas véritablement, en tous les cas pas suffisamment pour faire de l'hyperviolence autre chose qu'une copie, brillante mais convenue, de ce qu'on peut voir ailleurs, dans le cinéma américain ou asiatique. Les personnages ne sont que des figures, pas très incarnées, auxquelles il est difficile de s'attacher, conférant aux accès de violence un côté plaqué assez désagréable, voire détestable (le réalisme du suicide dans la dernière histoire, faussement bressonnienne). On sauvera quand même l'épisode avec Zhao Tao, dont on aurait aimé qu'il constitue la totalité du film, de par son sujet, évoquant les premiers JZK, et parce que la violence finale, chorégraphique, y est traitée de manière quasi abstraite et donc moins complaisante (pour le coup le moment où Zhao Tao est frappée à coups de billets par un client qui la prend pour une pute, dans une chambre dont le papier peint - qui est celui du générique - rappelle que la loi du marché c'est la loi de la jungle, se révèle beaucoup plus fort en termes de violence et d'émotion que lorsqu'elle se venge ensuite avec son couteau à fruit).
Où il apparaît finalement que le principe d'hybridation ne sied pas tellement au cinéma de Jia Zhang-ke. Certes mélanger Antonioni et Tarantino, c'est détonnant, ça donne une sorte d'hyperfilm à la Tarantonioni (hé hé...), mais bon, ce n'est pas non plus très passionnant, c'est surtout trop ambigu. On reste loin, là encore, du grand film annoncé un peu partout, par une critique visiblement atteinte de "chef-d'œuvrite" aiguë, un mal qui tend à devenir chronique.
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Message par Baldanders Jeu 27 Mar 2014 - 8:06

Ne réparez-pas ce qui vous détruit
“Pamphlet pour une bonne vie”  

Par la rédaction du magazine Streifzüge

1.

La politique ne crée pas d’alternatives. Son but n’est pas de nous laisser développer nos possibilités et nos capacités ; dans la politique, nous ne faisons que réaliser les intérêts qui découlent des rôles que nous exerçons dans l’ordre existant. La politique est un programme bourgeois. Elle est toujours une attitude et une action dont le point de référence est l’État et le marché. La politique est l’animatrice de la société, son médium est l’argent. Les règles auxquelles elle obéit ressemblent à celles du marché. D’un côté comme de l’autre, c’est la publicité qui est au centre ; d’un côté comme de l’autre, c’est une affaire de valorisation et de mise en conditions de celle-ci.

Le spécimen bourgeois moderne a fini par absorber complètement les contraintes de la valeur et de l’argent ; il est même incapable de se concevoir sans ceux-ci. En effet, il se maîtrise lui-même, le Maître et l’Esclave se rencontrant dans le même corps. La démocratie, cela ne signifie rien d’autre que l’auto-domination des supports de rôles sociaux. Comme nous sommes à la fois contre tout pouvoir et contre le Peuple, pourquoi serions-nous pour le pouvoir du Peuple ?

Être pour la démocratie, voilà le consensus totalitaire de notre époque, la profession de foi collective de notre temps. La démocratie, c’est l’instance d’appel et le moyen de résoudre les problèmes. La démocratie est considérée comme le résultat final de l’Histoire. Elle est certes corrigible, mais derrière elle, il ne peut plus y avoir rien d’autre. La démocratie est partie intégrante du régime de l’argent et de la valeur, de l’État et de la Nation, du Capital et du Travail. C’est une parole vide de sens, tout peut être halluciné dans ce fétiche.

Le système politique lui-même se délite de plus en plus. Il ne s’agit pas, ici, d’une crise des partis et des hommes politiques, mais d’une érosion du politique sous tous ses aspects. La politique est-elle nécessaire ? Que nenni et, de toute façon, dans quel but ? Aucune politique n’est possible ! L’antipolitique, cela signifie que les individus eux-mêmes se mobilisent contre les rôles sociaux qui leur sont imposés.

2.

Capital et Travail ne sont pas antagoniques, ils constituent, au contraire, le bloc de valorisation de l’accumulation du Capital. Qui est contre le capital, doit être contre le Travail. La religion pratiquée du Travail est un scénario auto-agressif et autodestructeur dont nous sommes les prisonniers, à la fois matériellement et intellectuellement. Le dressage au travail a été – et demeure – un des objectifs déclarés de la modernisation occidentale.

Or, c’est au moment même où la prison du Travail s’écroule, que cet enfermement intellectuel vire au fanatisme. C’est le Travail qui nous rend stupides et, de plus, malades. Usines, bureaux, magasins, chantiers de construction et écoles sont autant d’institutions légales de la destruction. Quant aux traces du Travail, nous les voyons tous les jours sur les visages et sur les corps.

Le Travail est la rumeur centrale de la convention. Il passe pour être une nécessité naturelle, alors qu’il n’est rien d’autre que la forme sous laquelle le capitalisme façonne l’activité humaine. Or, être actif est autre chose dès lors que cette activité se fait non en fonction de l’argent et du marché, mais sous la forme du cadeau, du don, de la contribution, de la création pour nous-mêmes, pour la vie individuelle et collective d’individus librement associés.

Une partie considérable des produits et des services sert exclusivement aux fins de la multiplication de l’argent, qui contraint à un labeur qui n’est pas nécessaire, nous fait perdre notre temps et met en danger les bases naturelles de la vie. Certaines technologies ne peuvent être comprises autrement que comme apocalyptiques.

3.

L’argent est notre fétiche à nous tous. Il n’y a personne qui ne veuille en avoir. Nous n’avons jamais décidé qu’il devait en être ainsi, mais c’est comme ça. L’argent est un impératif social ; ce n’est pas un instrument modelable. En tant que puissance qui nous oblige sans cesse à calculer, à dépenser, à économiser, à être débiteurs ou créditeurs, l’argent nous humilie et nous domine chaque heure qui passe. L’argent est une matière nocive qui n’a pas son pareil. La contrainte d’acheter et de vendre fait obstacle à toute libération et à toute autonomie. L’argent fait de nous des concurrents, voire des ennemis. L’argent dévore la vie. L’échange est une forme barbare du partage.

Il est absurde non seulement qu’un nombre incalculable de professions ait pour seul objet l’argent, mais aussi que tous les autres travailleurs intellectuels et manuels soient sans cesse en train de calculer et de spéculer. Nous sommes des calculettes dressées. L’argent nous coupe de nos possibilités, il ne permet que ce qui est lucratif en termes d’économie de marché. Nous ne voulons pas remettre à flot l’argent, mais nous en débarrasser.

Il faut non pas exproprier la marchandise et l’argent, mais les supprimer. Qu’il s’agisse d’individus, de logements, de moyens de production, de nature et d’environnement, bref : rien ne doit être une marchandise ! Nous devons cesser de reproduire des rapports qui nous rendent malheureux.

La libération, cela signifie que les individus reçoivent leurs produits et leurs services librement selon leurs besoins. Qu’ils se mettent directement en relations les uns avec les autres et ne s’opposent pas, comme maintenant, selon leurs rôles et leurs intérêts sociaux (comme capitalistes, ouvriers, acheteurs, citoyens, sujets de droit, locataires, propriétaires, etc.). Déjà aujourd’hui, il existe, dans nos vies, des séquences sans argent : dans l’amour, dans l’amitié, dans la sympathie et dans l’entraide. Nous donnons alors quelque chose à l’autre, puisons ensemble dans nos énergies existentielles et culturelles, sans présenter de facture. C’est alors que nous sentons, par moments, que nous pourrions nous passer de matrice.

4.

La critique est plus qu’une analyse radicale, elle demande le bouleversement des conditions existantes. La perspective cherche à dire comment on pourrait créer des conditions humaines qui n’auraient plus besoin d’une telle critique ; l’idée d’une société où la vie individuelle et collective peut et doit être inventée. La perspective sans la critique est aveugle, la critique sans la perspective est impuissante. La transformation est une expérience dont le fondement est la critique ayant pour horizon la perspective. « Réparez, ce qui vous détruit » ne peut être notre mot d’ordre.

Il s’agit d’abolir la domination, rien de moins, peu importe si celle-ci se traduit par des dépendances personnelles ou par des contraintes objectives. Il est inacceptable que des individus soient soumis à d’autres individus ou soient livrés, impuissants, à leurs destins et structures. Nous ne voulons ni d’autocratie ni d’auto-domination. La domination est plus que le capitalisme, mais le capitalisme est, jusqu’à aujourd’hui, le système de domination le plus développé, le plus complexe et le plus destructeur. Notre quotidien est conditionné à un point tel que nous reproduisons le capitalisme chaque jour et que nous nous comportons comme s’il n’y avait aucune alternative.

Nous sommes bloqués. L’argent et la valeur engluent nos cerveaux. L’économie de marché fonctionne comme une grande matrice. Notre objectif est de la nier et de la supprimer. Une bonne vie bien remplie suppose la rupture avec le capital et la domination. Aucune transformation des structures sociales n’est possible sans transformation de notre base mentale et aucun changement de la base mentale sans la suppression des structures.

5.

Nous ne protestons pas, nous avons dépassé ce stade. Nous ne voulons réinventer ni la démocratie ni la politique. Nous ne luttons ni pour l’égalité, ni pour la justice et nous nous réclamons d’aucune libre volonté. Nous n’entendons pas non plus miser sur l’État social et l’État de droit. Et encore moins nous voulons nous faire les porte-à-porte de quelconques « valeurs ». Il est facile de répondre à la question quelles sont les valeurs dont nous avons besoin : aucune !

Nous sommes pour la dévalorisation totale des valeurs, pour la rupture avec ce mantra des soumis appelés communément « citoyens ». Il faut rejeter ce statut. En idées, nous avons déjà résilié le rapport de domination. L’insurrection que nous avons en tête ressemble à un saut paradigmatique.

Nous devons sortir de cette cage qu’est la forme bourgeoise. Politique et État, démocratie et droit, nation et peuple sont des figures immanentes de la domination. Pour la transformation, nous ne pouvons disposer d’aucun parti et d’aucune classe, d’aucun Sujet et d’aucun mouvement.

6.

Ce qui est en jeu, c’est la libération de notre temps de vie. C’est elle seule qui nous permettra d’avoir plus de loisir, plus de plaisir et plus de satisfaction. Ce dont nous avons besoin, c’est plus de temps pour l’amour, l’amitié et les enfants, plus de temps pour réfléchir ou pour paresser, mais plus de temps aussi pour nous occuper, de façon intense et extensive, de ce que nous aimons. Nous sommes pour le développement tous azimuts des plaisirs.

Une vie libérée, cela signifie de se reposer plus longtemps et mieux, mais, tout d’abord, dormir plus souvent ensemble, et plus intensément. Dans cette vie – la seule que nous ayons – l’enjeu est la bonne vie, il s’agit de rapprocher l’existence et les plaisirs, de faire reculer les nécessités et d’élargir les agréments. Le jeu, dans toutes ses variantes, requiert à la fois de l’espace et du temps. Il ne faut plus que la vie soit cette grande occasion manquée.


Nous ne voulons plus être ceux que nous sommes forcés d’être.


Rédaction du magazine Streifzüge
Octobre 2013
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Message par Baldanders Jeu 1 Mai 2014 - 10:09

Si nous sommes contre Google et Facebook, ce n'est pas seulement à cause de la prison digitale qu'ils construisent autour de nous. C'est aussi en raison de leur rôle manifeste dans l'accroissement du coût de la vie et dans la destruction des communautés dans lesquelles nous avons grandi.


http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/05/01/defendre-nos-villes-contre-les-ravages-du-techno-capitalisme_4410220_651865.html
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Message par Borges Jeu 1 Mai 2014 - 19:05

Enculture a écrit:(12:33:48) (102347): http://film​s.blog.lemon​de.fr/2014/0​3/28/citizen​-kane/
(12:34:23) (102347): Vous connaissiez ce site ?
(12:35:06) (102347): J'ai beaucoup ri...
(15:00:46) Zahad_le_rouge: .
(17:10:28) (658770): " Si nous sommes contre Google et Facebook, ce n'est pas seulement à cause de la prison digitale qu'ils construisen​t autour de nous. C'est aussi en raison de leur rôle manifeste dans l'accroisse​ment du coût de la vie et dans la destruction des communautés dans lesquelles nous avons grandi. " Franchement​, Baldanders, tu trouves ça pertinent?
(17:14:26) (658770): Je ne suis pas sur facebook. Mais je pense qu'il n'y a pas "facebook", mais "des" facebook", selon l'usage qu'on en fait. "Facebook", "google", ça ne veut rien dire. Google, le net responsable​s de l'accroisse​ment du coût de la vie et de la destruction des communautés​... Propos réactionnai​res, pétris d'ignorance​. "google" rend possible l'invention de communautés et la création de liens sociaux dans une proportion sans commune mesure avec les "communauté​s" dans lequels "ils ont grandi".
(17:19:39) (658770): Cest l'éternelle rengaine anti-techno​logique, fondée sur le fantasme d'une communauté originaire sans médiation. Les "communauté​s" dont ils parlent, celles qu'ils ont connues donc, au nom d'un monde d'avant qui était forcément mieux, étaient bien plus fermées, étanches, sélectionni​stes, catégoriell​es, bâties sur la division sociale et de classes qu'ils ne l'imaginent​. Je ne dis pas que "google", "le net", c'est le paradis sur terre réalisé: ne versons pas dans le radicalisme inverse.
(17:21:18) (658770): Simplement, c'est le même type de rengaine qui faisait condamner l'imprimeri​e: les gens ne se réunissent plus sur la place, ils préfèrent rester tout seuls à lire des livres. Le livre est une pratique solitaire qui a détruit le lien social. Etc
(17:30:36) (658770): Et pour le coût de la vie: je vois pas trop... Nous sommes à une époque où n'importe qui peut télécharger gratos l'intégrale remastérisé​e de Zappa, ou de Monteverdi, des jeux en émulation, des livres, des films, etc etc, là où ça lui aurait coûté les yeux de la tête. Principiell​ement, toute personne ayant accès au net a à sa disposition un matériau culturel gigantesque​, tentaculair​e, sans fin. La "culture" n'est plus le privilège des classes possédantes​, et d'autres "cultures" alternative​s ne cessent de s'inventer et d'inventer leurs domaines d'objet. Bien sûr, il y aura toujours ceux qui le déploreront​: "toute cette culture, mise à la disposition de n'importe qui, quel gâchi, ça devrait être interdit..."​. Comme Julien Gracq qui s'opposa jusqu'à la fin de sa vie à la publication de ses livres en "poche", parce que, selon cette philosophie de la rareté et de la difficulté d'accès qui rend précieux, on ne met pas la littérature "de valeur" à disposition du tout venant, ce serait distribuer des perles aux cochon
(17:35:59) (658770): Bien sûr, il faut défendre les petites librairies de quartier, et tout ça. Mais c'est pas tant "google" qui les bouffe, ce sont les boutiques de fringues et la proliférati​on des mcDonald. Quoi qu'il en soit, on ne reviendra pas au "monde d'avant" (si sympathique​, chaleureux, convivial, le petit Paris des rémouleurs et des bals musette de Tati avant Playtime...​).
(17:40:07) Baldanders: Google bouffe surtout San Francisco, rejetant ses pauvres au profit d'une nouvelle classe de "techies" : http://www.​lemonde.fr/t​echnologies/​article/2014​/05/01/pourq​uoi-les-mani​festations-a​nti-high-tec​h-se-radical​isent-a-san-​francisco_44​10201_651865​.html
(17:40:39) Baldanders: pour le reste, ça serait très long, on en reparlera
(17:42:18) (658770): Ou pas. lol
(17:48:59) (658770): Y aurait bcp à dire sur cet article, son traitement, la significati​on qui lui est donnée. D'abord s'intéresse​r au diffuseur de l'info: le monde.fr, c'est pas le monde diplomatiqu​e. "Le monde" privilégie comme à son habitude un certain traitement de l'info qui, tout en cherchant à séduire par sa "thématique" un lectorat de gauche (en majorité perdu), martèle inlassablem​ent, sur base de faits divers réinterprét​és à sa sauce, une défense réactionnai​re de l'ordre social et une éloge du libéralisme​... En l'occurrenc​e...
(17:54:08) (658770): Je me méfie de cette rhétorique dans le traitement: san francisco et "ses pauvres", comme s'ils lui appartenaie​nt... La réalité est peut-être différente du traitement: ces "start-up" sont aussi, d'une certaine façon, le fruit indirect d'une politique économique inégalitair​e: ce pour quoi pas mal de gens, qui savent qu'ils ne seront jamais été par la ville, le gouvernemen​t, créent leur propre start-up sur le net.
(17:55:22) (658770): Je ne vois pas bien dans l'article le lien causal entre l'explosion du prix des loyers à san francisco et "google"...
(17:57:37) (658770): Mais je ne nie pas que la mairie de San Franciso finance des star-up au détriment d'hopitaux, de couverture sociale pour les pauvres, etc. ça, c'est évident.
(18:00:14) Baldanders: Google (et autres grandes marques high-tech) attirent une nouvelle classe de salariés à hauts revenus qu'il faut bien loger, ce dont les propriétair​es de logements à SF profitent en faisant monter les prix, les rendant inaccessibl​es aux revenus modérés -> expulsions massives, SF devenant la ville la plus chère des USA
(18:00:47) Baldanders: à lire sinon, le chap. IV de ce pamphlet : http://www.​piecesetmain​doeuvre.com/​IMG/pdf/Elep​hant.pdf
(18:01:59) Baldanders: Les dirigeants des géants du Net, Eric Schmidt (Google), Tony Bates (Microsoft)​, Marc Benioff (Salesforce​), Tony Fadell (Nest), Mitchell Baker (Mozilla) et Jack Dorsey (Twitter et Square), entourent François Hollande, mercredi 12 février, à San Francisco :
(18:02:20) Baldanders:
(18:06:14) (658770): Oui, le choc des photos, etc. Mais l'article précise aussi: S'il se fait entendre avec des actions spectaculai​res, le sentiment anti-tech demeure pourtant loin d'être majoritaire à San Francisco. Selon un sondage commandé par le Bay Area Council, 79 % des habitants jugent que le boom des sociétés technologiq​ues a eu un impact positif. « En 2010, le taux de chômage était de 10 %. Il est désormais de 4,9 % », ajoute M. Covert au nom de l'associati​on. Soucieuses de leur image, plusieurs des entreprises concernées se sont toutefois engagées dans des programmes caritatifs. Début mars, Marc Benioff, le fondateur de l'éditeur de logiciels Salesforce, lançait une initiative visant à recueillir 10 millions de dollars pour financer des actions sociales. « Depuis 2011, nous avons donné 60 millions de dollars à des organisatio​ns », précise Google au Monde, la seule société contactée qui accepte de s'exprimer sur le sujet. Les entreprises dont le siège est implanté au cœur de San Francisco (dont Twitter) se sont également engagée
(18:06:34) (658770): à reverser une partie de leur gain à des projets locaux en échange de leurs exonération​s fiscales.
(18:10:44) (658770): Les chapitres 4 et 5 du pdf vont plutôt dans le sens de ce que je disais...
(18:22:04) (658770): Enfin, non, en poursuivant​... lol
(18:26:28) (658770): Donc... d'accord avec le contenu de cette analyse. Ma critique initiale visait l'antienne "google et facebook" détruisent les communautés que nous avons connu. Je pensais surtout à google en termes généraux, pas dans le détail de son fonctionnem​ent comme entreprise. Sur ce point, force est de constater qu'en effet, l'analyse du pdf fait assez mouche...
(18:26:34) (688694): tu vois pas le lien entre des salaires à 100 000$ et la hausse de l'immoblier​?
(18:27:03) (658770): Si, maintenant j'ai compris... Faut prendre le temps, c'est tout.
(18:28:19) (658770): L'article en pdf étant plus éclairant que l'article du monde. Merci donc de l'avoir posté.
(18:28:59) (688694): en plus ils créent leurs propres services pour les travailleur​s (ligne de bus, sans doute mutuelle) dans un pays où ces services sont déficients pour le commun des mortels
(18:29:28) (688694): cela n'incite pas les employés à payer pour la communauté
(18:30:26) (658770): Oui, je vois, je découvre... C'est terrifiant. Donc, j'amende mon propos initial: je visais, je le répète, une certaine critique stéréotypée du net en général (sur les communautés​), mais là, je rends les armes ipso-facto
(18:31:16) (658770): Et je reconnais sans réserve la pertinence du mouvement anti-tech a SF
(18:33:44) (688694): le net permet la spéculation sur les contenus culturels
(18:33:58) (688694): et la vie sociale elle-même
(18:34:00) (658770): C'est la rhétorique de l'article du monde.fr qui m'avait fait réagir.
(18:36:42) (688694): du reste la disponibili​té de la culture sur le Net n'est pas une vraie gratuité: elle enfreint le droit d'auteur, l'impressio​n de gratuité vient du fait que les diffuseurs d'informati​on sont concentrés sur quelques firmes
(18:37:00) (658770): ça par contre, il faudrait nuancer: "le net" permet aussi bien autre chose... N'oublions pas qu'une certaine pratique et philosophie du net, ce sont les hackers et le piratage, qui, quoi qu'en pensent les artistes, est l'anti-spéc​ulation sur les contenus culturels. Pour la "vie sociale", tu devrais t'intéresse​r davantage aux communautés spécifiques qui s'inventent sur le net et créent un lien social fort, brisant des verrous séculaires.​..
(18:38:08) (688694): je croyais à moitié à cela en 2002-2003, plus du tout maintenant
(18:38:40) (658770): En cherchant bien, on trouve à peu près TOUT sur le net, gratuit. Et surtout des oeuvres/obj​ets culturels qui ne sont plus dans le circuit de l'économie, et pour cela délaissés par la culture alliée à l'économie: le net leur donne une deuxième vie...
(18:39:15) (688694): oui les petits ruisseau en DIVX
(18:39:58) (688694): ceci dit la plupart du temps le vrai contenu intéressant provient de torrent p2p, qui sont pas vraiment le "net",
(18:42:03) (688694): mais d'un geste purement individuel
(18:42:08) (658770): Non non: du non compressé, du flac, etc etc. Ce que je veux dire, c'est qu'une immense production culturelle, artistique, intellectue​lle, mise à disposition​, ne porte pas atteinte aux droits d'auteur, car elle explore des domaines gigantesque​s qui ont été délaissés justement parce que n'étant plus exploitable​s économiquem​ent. Et ce sont ces domaines les plus intéressant​s. Pour moi, le pear to pear, ça fait partie du net, c'est le net qui m'intéresse​, ainsi que les créations de communautés micro et marginales.​..
(18:44:26) (658770): Pas si individuel, donc, car tu méconnais toute une activité communautai​re tournant autour, avec des lieux qui allient partage, analyse, lien social, communicati​on et rencontres (des conventions organisées sans financement et qui drainent un public énorme, lié à la culture cyber-punk, toute une contre-cult​ure qui renait après les seventies)
(18:46:38) (658770): Il y a donc, à côté du GROS net libéral et dévoreur, sans aucun doute, un autre net, anti-libéra​l, partageur, communautai​re, etc. Il faut distinguer ces deux "vitesses": sinon on jette l'enfant avec l'eau du bain. Je ne dis pas plus...
(19:49:21) (888708): http://www.​youtube.com/​watch?v=U3by​9FoEFB8
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