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Still Walking - Kore-Eda

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Message par adeline Lun 18 Mai 2009 - 12:06

Hello,

je suis allée le voir hier soir. Ici, Erwan fait une comparaison avec Tokyo Sonata que je n'ai pas vu, en défaveur de Still Walking.

Il y a quelques belles choses, mais elles sont anecdotiques. Des moments gracieux et doux, surtout chez les enfants, dont la poésie ne fait pas décoller le reste du film. Le dernier plan clôt l'histoire, tout se répète, la famille comme répétition du même malgré tout. C'est dommage. La mère, dans la manière dont elle torture autour d'elle avec une étrange impunité, m'a fait penser à la méchanceté des personnages d'Un conte de Noël, que je n'ai d'ailleurs pas aimé.

Je ne connais pas assez Ozu pour pouvoir comparer, mais on le sent quand même de partout. Qu'est-ce qui achoppe ici ?

adeline

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Message par Invité Lun 18 Mai 2009 - 13:22

Bonjour,

il me semble que ce qui achoppe ici est le manque d'épaisseur des personnages, qui font couler le film comme du sable entre nos doigts.

Rien, ni la méchanceté, ni la mesquinerie, ni la mort, ni la lumière et la vie ne font sens.

C'est horriblement programmé, comme dans un film de Kim Ki-duk !

Je sauverai deux scènes : celle où la belle mère donne ses kimonos à sa bru, il y passe enfin une ombre d'imagerie ou d'imagination, peut être, je ne sais pas, sociale japonaise ;

la dernière, contrairement à toi, qui mêle habilement la tradition ( les gestes héréditaires sur la tombe ) et l'humour ( la voiture que l'on découvre dans un plan de grue ascendant, assez drôle, enroulant l'arbre séculaire, au loin la mer, sans qu'il ny ait aucune méchanceté ).

Pour moi aussi, c'est un film de peu, qui se répète sans vraiment d'objet.

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Message par adeline Lun 18 Mai 2009 - 18:06

Bonjour Camille, et bienvenue,

je suis d'accord avec toi sur la scène du kimono. Ce qui m'a gêné dans le dernière scène, c'est la reprise de l'histoire du papillon, et le fils qui raconte qu'il ne se souvient pas qui la lui a racontée. Une répétition sans objet, comme tu le dis pour tout le film. La voiture aussi, deux des choses les plus programmées du film en fait. Cette reprise des gestes de la mère par le fils m'a paru artificielle et sans raison.

J'ai aimé cependant le plan le plus kitch du film, les mains des enfants qui jouent avec les fleurs roses des arbres. Mais ça, c'est les fleurs, dès qu'il y en a dans un film, ça me plaît.

adeline

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Message par wootsuibrick Mar 19 Mai 2009 - 5:14

adeline a écrit: Mais ça, c'est les fleurs, dès qu'il y en a dans un film, ça me plaît.

Tu dois beaucoup aimé Hana-bi de Takeshi Kitano.

Pas vu ce Koreeda,

Le dernier que j'ai vu de lui (Distance) m'avait déçu, mais je pensais que c'était essentiellement dû à la mauvaise qualité du dvd et aux conditions de projection maison.
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Message par adeline Mar 19 Mai 2009 - 8:27

Hey Woot,

oh oui, je l'ai vu il y a bien longtemps, mais j'en ai un souvenir ému et très prégnant.
Je n'avais pas vu d'autres films de Kore-Eda, mais je suis un peu étonnée après avoir vu le film du succès critique qu'il a eu. Bon, mais c'est pas non plus un nul film, c'est juste un film, quoi.

adeline

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Message par Invité Mar 19 Mai 2009 - 11:05

Bonjour Adeline, merci
Bonjour Wootsuibrick,

Juste un film pas de son temps.

Je me souviens de Voyage à Tokyo. Ozu filmait la déception des parents rendant visite à leurs enfants, avec un lyrisme universel.

Ici les dés semblent pipés : on sait bien ce qu'il arrive des enfants qui vont visiter leur parents. Cela se termine souvent sur leur tombe.

Le côté démodé du film ne le rend pas plus universel pour autant. Il est simplement démodé.

Et on voit dans la famille toute l'inutile banalité en images des familles du
monde.

Là où Ozu faisait oeuvre d'art, Kore-Eda communique.

Je suis déçue. Je ne vois plus de grands films japonais.

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Message par ^x^ Mar 19 Mai 2009 - 11:06

J'aime particulièrement le travail remarquable de son chef opérateur fétiche, Yutaka Yamazaki (l'image de Shara de Naomi Kawase, c'est lui également)
Je n'ai pas encore vu Still Walking, bien que Sarah l'ait vivement apprécié...


Pr ma part ce fut Maborosi ,


Still Walking - Kore-Eda 576205N

Nobody Knows et After Life
http://www.cineasie.com/After_Life.html

Still Walking - Kore-Eda 884926M



Quels ont été vos partis pris d’écriture et de mise en scène pour ce film qui explore l’intimité d’une famille ?

Kore-eda Hirokazu . Dans mon film précédent, Nobody Knows, j’étais parti d’un fait divers concernant des enfants livrés à eux-mêmes. J’avais donc, pour le réaliser, essayé de m’approcher le plus possible du petit garçon qui en était le centre. Là, au contraire, j’ai tenté de m’éloigner le plus possible du personnage principal, le fils cadet Ryôta, qui est mon double. Le point de départ du film a été la mort de ma mère. J’ai écrit l’histoire de Still Walking dans l’urgence. Je voulais explorer les relations qu’allait entretenir Ryôta avec le monde qui l’entoure et comment elles retentissent en lui. J’avais toujours hésité à parler de moi dans un film. Le personnage de Ryôta est très effacé, gauche, un peu étriqué, ce qui est plutôt rare pour le « héros » d’un film. Je ne m’en suis pas forcément rendu compte au moment de l’écriture mais, en réalisant le film, j’ai pris conscience que je cherchais une mise à distance.

Malgré ou grâce à cet « effacement », le film ne cesse de circuler entre tensions et moments d’humour. Comment avez-vous maintenu l’unité de l’ensemble ?

Kore-eda Hirokazu. J’ai voulu montrer comme un instantané de la vie de cette famille sur vingt-quatre heures. À l’écriture du scénario, j’ai particulièrement veillé à la fluidité. Deux sortes de tensions parcourent le film. La première précède le départ de la fille aînée et de son mari. Ce départ se dissout dans l’humour que j’ai volontairement introduit. Mais, après ce départ, les tensions entre le couple des vieux parents et le couple que forment Ryôta et sa compagne cessent d’être désamorcées. J’ai construit une règle pour cette famille : les vérités concernant une personne ne sont jamais dites en sa présence. C’est donc en fonction des positions de la caméra que parfois un individu, ou un groupe, était isolé de manière à ce que les vérités puissent être dites. C’était déjà présent dans l’écriture, puis des répliques ont été modifiées selon la personne ou le moment, toujours sur cette règle installée dès le départ. Ce qui m’intéresse, ce sont les liens humains qui constituent une famille, entre irritation et cocasseries, colère et tristesse.

Cette famille, outre la mort d’un jeune homme, a-t-elle une dynamique particulière ?

Kore-eda Hirokazu. J’ai souhaité que cette famille ne soit ni particulière ni universelle. C’est une famille « banale » , comme la ritournelle du film. Une famille pareille à celles que l’on croise. Je l’ai ensuite nourrie avec le plus de détails et d’éléments concrets possibles. C’est ma démarche. Qu’il s’agisse de fictions ou de documentaires, je pense profondément que bien observer est la clé du cinéma. Cela signifie également observer ce qui se passe sur le tournage. Travailler avec des acteurs implique de porter cette observation sur leur être vivant. Bien les voir, bien les entendre me semble plus important que la mise en scène.

Vos personnages sont en charge d’une grande complexité émotionnelle, d’ambivalences, du poids des deuils…

Kore-eda Hirokazu. Cette complexité est inscrite dans le scénario. Je me suis attaché à écrire contre cette tendance du cinéma japonais à réaliser des films à partir de mangas, de personnages simplistes qui amènent les acteurs à des expressions stéréotypées, monocordes, incapables d’exprimer toute la complexité des multiples facettes de l’être humain. On me parle toujours de la mort dans mes films mais, lorsque je parle des morts ou des absents, c’est en m’interrogeant sur la manière dont ils s’inscrivent dans nos vies. Je reviens à cela comme un peintre revient sur le motif. C’est peut-être lié au fait qu’au Japon, nous n’avons pas de religion. Nous ne nous situons pas par rapport à Dieu mais par rapport aux morts qui sont « l’Autre » absolu. Quand on commet une mauvaise action, on pense : « Je ne vais pas pouvoir me présenter devant mes ancêtres. » Eux nous consolent et nous jugent, nous donnent des forces. C’est très important, quelles que soient nos croyances. Les morts font partie de l’univers des vivants. À la fin du film, les relations familiales n’ont pas fondamentalement changé mais on entrevoit des lueurs d’espoir.

Entretien réalisé par Dominique Widemann
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Message par Epikt Lun 1 Juin 2009 - 8:43

adeline a écrit:c'est pas non plus un nul film, c'est juste un film, quoi.
C'est un peu ça - chez moi ça a vite fait de le faire basculer dans la catégorie "inutile".

D'autant plus con que 1/ j'avais tout pour me sentir concerné par le sujet et 2/ dans les autres films que j'ai vu de lui Koreeda fait le choix de partis pris de mise en scène souvent payants.
Au sujet de ce dernier point, j'y avais pas pensé (je ne me souviens pas avoir vu un film d'Ozu) mais c'est peut-être bien possible qu'il s'essaye à un Ozu-like. Tel qu'il correspond à l'image que j'ai de lui en tout cas : histoire de famille et tout le tralala, et caméra posée sur le sol. Pas très funky. Et dans cette nébuleuse non-identifiée des films d'auteur asiatiques pour vieux Still Walking ressemble à n'importe quel autre film : un peu de nostalgie, un brin de tradition, contrebalancée par quelques préoccupations contemporaine (d'où à mon avis la comparaison de l'ami d'Adeline avec Tokyo Sonata, le bonhomme cache qu'il n'a pas d'emploi et ce genre de choses), une volonté de faire "vrai" et réel et un truc sur les vrais gens, mais en insufflant un peu de pseudo poésie (les papillons) parce que sinon ça le fait pas...
Ce qui, quand on le compare avec les précédents films de Koreeda, ne fonctionne pas, c'est qu'on n'y trouve plus ce décrochage, cette "non-évidence", entre la forme et le sujet (c'est notamment ce qui fait le sel d'After Life, son meilleur IHMO), et/ou qu'il n'arrive pas à faire en sorte que sa mise en scène semble un minimum concernée (Maborosi est déjà très typée "film d'auteur à la con" niveau mise en scène, mais elle est très riche et construite, ce qui n'est pas le cas dans Still Walking)

Je m'y suis fait chier comme un rat mort en gros !

(par contre Air Doll est tout splendissime)(mais je suis partial)
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Message par Flavien Lun 8 Juin 2009 - 13:05

Bonjour à tous,

J'écrivais sur Still Walking sur le Forum des Cahiers, Erwan m'a invité ici où les échanges sont plus fructueux.
Ce qui dérange la majorité d'entre vous semble-t-il, c'est la surcharge de la poésie, la pauvreté des signes et la faiblesse des affects qu'ils sollicitent. En comparaison avec Kiyoshi Kurosawa, Kore-eda reste dans le tangible, au degré un du lyrisme trivial.
Je pense que voir Still Walking à la lueur de Tokyo Sonata peut aider à mieux saisir les carences de Kore-eda. L'un comme l'autre film aspire à rendre perceptible une absence, à formuler le fantôme d'un ailleurs. Chez Kore-eda, ce fantôme est chargé par le souvenir du fils défunt, chez Kurosawa, il charrie les failles d'une société frelatée.
Sur le Forum des Cahiers, Lionel Simon puis Erwan ont, à juste titre, indiqué les logiques de réel qui se jouent entre les deux films. Kurosawa ouvre sa famille aux dimensions du sociale, selon une force centrifuge (cela est patent jusque dans les cadres), tandis que Kore-eda clôt sa famille sur elle-même, dans un mouvement centripète.
Pour autant, cela ne fait pas seulement la réussite de l'un ni l'échec de l'autre. Il y a effectivement une jouissance banale trop artificielle dans Still Walking alors que l'ensemble des articulations dans et entre les plans de Tokyo Sonata sont beaucoup plus fluides, moins apprêtées.

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Message par wootsuibrick Mer 10 Juin 2009 - 7:39

Je me souviens des plans ultra travaillés de Maboroshi. J'étais lycéen quand j'ai vu ça, je crois, j'ai été impressionné par la forme. Mais il faudrait que je revois ça.
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Message par wootsuibrick Mer 10 Juin 2009 - 7:50

camille a écrit:

Je suis déçue. Je ne vois plus de grands films japonais.

Moi aussi je suis déçu, je ne vois plus de grands films français et américains. Pas le temps de me pencher dessus. Mais j'y reviendrai.

Bon en ce qui concerne le japon, y a l'animation qui a beaucoup donné récemment, et ce dans divers formats, cinéma, télé, vidéo, jeux vidéo?. Mais faut aimer le genre.

Mes recommandations en ce qui concerne les cinq dernières années; mais comme j'ai pas vu grand chose... :

La forêt oubliée de Oguri Kohei
Sukida de Ishikawa Hiroshi
Mind Game de Masaaki Yuasa
Le chateau ambulant de Hayao Miyazaki
Zegapain de Shimoda Masami(c'est un peu Matrix en réussi, et faut vraiment pas être allergique au style robot géants qui se tapent dessus)
Hunter x Hunter de Togashi Yoshihiro (faut vraiment pas être allergique aux trucs avec des gosses qui se tapent dessus à coup de super pouvoirs, pas mal de clin d'oeil à dragon ball. Le format manga est peut-être plus concis, maîtrisé que le format série télé, mais ce truc déplace, joue avec les frontières du genre avec tellement de finesse, que même dans sa version télé, souvent mal rythmé, ça m'a laissé sur le cul)

https://www.youtube.com/watch?v=6NpO7m9J8Uk
https://www.dailymotion.com/relevance/search/Mind+Game+trailer/video/x3kjzi_mind-game-trailer_shortfilms
https://www.youtube.com/watch?v=9_nZoQeE76Q
https://www.youtube.com/watch?v=_QV9tH4wiCQ


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Message par Invité Mer 10 Juin 2009 - 8:11

wootsuibrick a écrit:
Bon en ce qui concerne le japon, y a l'animation qui a beaucoup donné récemment, et ce dans divers formats, cinéma, télé, vidéo, jeux vidéo?. Mais faut aimer le genre.

J'ai vu l'autre jour des vidéos du prochain Final Fantasy sur Xbox360, c'est absolument impressionnant !

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Message par wootsuibrick Mer 10 Juin 2009 - 8:14

Il faut vraiment que je tente de me replonger dans des jeux consoles. Histoire de voir où ça en est.
Je vais chercher la vidéo de ce prochain Final Fantasy pour me faire une idée.
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Message par Invité Mer 10 Juin 2009 - 8:40

wootsuibrick a écrit:Il faut vraiment que je tente de me replonger dans des jeux consoles. Histoire de voir où ça en est.
Je vais chercher la vidéo de ce prochain Final Fantasy pour me faire une idée.

http://www.digitalgamestv.fr/video-25187-digitaltv.html

Elle n'est pas de très bonne qualité mais bon ça donne quand même une idée de l'imagination renouvelée déployée par les graphistes pour le côté artistique et de la séparation de plus en plus fine entre la 3D temps réel et la vidéo en image de synthèse (Squaresoft étant pourtant les champions incontestables dans la catégorie) pour le côté technologique..

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Message par wootsuibrick Mer 10 Juin 2009 - 9:45

JM a écrit:

Elle n'est pas de très bonne qualité mais bon ça donne quand même une idée de l'imagination renouvelée déployée par les graphistes pour le côté artistique et de la séparation de plus en plus fine entre la 3D temps réel et la vidéo en image de synthèse (Squaresoft étant pourtant les champions incontestables dans la catégorie) pour le côté technologique..

Ouch... ça fait mal aux yeux.
ça me fait penser que les cahiers avaient commencé à explorer l'univers des jeux-vidéos dans des numéros hors-séries, mais ça n'avait pas mené à grand chose. Tout reste à dire sur ces images interactives. J'ai juste lu un peu Frank Beau qui en parle bien, je crois qu'il est passé par les cahiers. Il avait un blog fort intéressant mais il l'a fermé au public, à cause de soit disant du plagiat fait par certaines universités.
http://www.internetactu.net/2007/06/28/culture-dunivers-derriere-le-virtuel/
http://journal.coherences.com/rubrique36.html

On peut trouver peut-être des questionnements qui aurait pu être soulevés dans la vidéo avec straub, huillet, virilio, bilal, par le monsieur en cravate costume à tendance religieuse qui parle d'Internet, et la technologie autour, comme d'un ange qui descend nous sauver de je ne sais plus quoi.

promis je reviens sur Koreeda.


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Message par Epikt Mer 10 Juin 2009 - 9:56

wootsuibrick a écrit:
camille a écrit:Je suis déçue. Je ne vois plus de grands films japonais.
Moi aussi je suis déçu, je ne vois plus de grands films français et américains. Pas le temps de me pencher dessus. Mais j'y reviendrai.
Il faudrait en effet y revenir. Sur les deux points : "grands films" et "cinéma japonais", mais je pense que ça mérite des discussions rien qu'à eux.
Tu me connais, j'adore le cinéma japonais, en particulier contemporain, mais je ne sais pas si je défendrai l'idée qu'il a accouché de "grands films" : il me semble avoir pris soit un virage intimiste (Ishikawa Hiroshi puisque t'en parles), soit un virage "expérimental" (au sens soft du terme, Ishii Katsuhito dans Nice no mori ou Ishii Sogo dans Dead End Run ou Kyoshin), l'un comme l'autre n'allant pas dans le sens du "grand film". Mais il faudrait définir ce qu'on entend par "grand film" pour aller plus loin, je propose de ne pas pourrir le sujet sur Still Walking.
(j'aime l'ordre)

Quand à trouver des films excellents dans le cinéma japonais des années 2000, il y en a des caisses (relativement indisponibles malheureusement).

Je reviens plus tard pour rebondir sur ce que dit Flavien, mais pour ça il faut que j'aille relire ce qu'il dit sur le forum des cahiers et là tout de suite j'ai la flemme.
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Message par wootsuibrick Mer 10 Juin 2009 - 10:36

Epikt a écrit:
Il faudrait en effet y revenir. Sur les deux points : "grands films" et "cinéma japonais", mais je pense que ça mérite des discussions rien qu'à eux.
Tu me connais, j'adore le cinéma japonais, en particulier contemporain, mais je ne sais pas si je défendrai l'idée qu'il a accouché de "grands films" : il me semble avoir pris soit un virage intimiste (Ishikawa Hiroshi puisque t'en parles), soit un virage "expérimental" (au sens soft du terme, Ishii Katsuhito dans Nice no mori ou Ishii Sogo dans Dead End Run ou Kyoshin), l'un comme l'autre n'allant pas dans le sens du "grand film". Mais il faudrait définir ce qu'on entend par "grand film" pour aller plus loin, je propose de ne pas pourrir le sujet sur Still Walking.
(j'aime l'ordre)

Quand à trouver des films excellents dans le cinéma japonais des années 2000, il y en a des caisses (relativement indisponibles malheureusement).

Oui c'est intéressant comme remarque à propos des termes employés. Si "grand film" implique accomplissement esthétique, et maîtrise sans faille, je crois n'avoir tout simplement pas vu de grand film sur ces dix dernières années. Mais ça doit-être mes goûts qui m'éloignent des grandes choses. La chose la plus puissante que j'ai vu, de ses cinq dernières années, c'est à l'Ouest des Rails de Wang Bing. C'est vachement long, monstrueux, sidérant... Mais peut-on appelé ça un grand film, comme on dit chef-d'oeuvre? Franchement c'est pas des questions qui m'excitent des masses, mais ça peut-être marrant de tenter d'en dire quelque chose.
Le cinéma des Koreeda, Naomi Kawase, Kiyoshi Kurosawa peut-il en gardant le même régime esthétique accoucher de grands films? Où le grand film tel qu'on l'entend communément n'est-il pas quelque part quelque chose d'un peu trop lié à la politique, et à l'économie du cinéma des grands studios. Peut-on dire des films des Rivettes, Marker, Godard, que c'est des grands films?
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Message par Epikt Jeu 11 Juin 2009 - 11:28

Back to Still walking. Ou plutôt à Tokyo Sonata puisque tout le monde s'acharne à faire le rapprochement.

Ça fait longtemps que j'ai vu le film et il ne m'a à vrai dire pas laisser grand souvenir, mais parler de "film de fantôme" (sur le forum des cahiers) au sujet de Tokyo Sonata, j'avoue ne pas vraiment comprendre. Si ce n'est une petite licence poétique que s'accorde le critique, à la légère, oubliant justement que la filmographie de Kurosawa est peuplée de fantômes et que dans Tokyo Sonata il tourne radicalement le dos à ce genre de choses. Dans Kairo il y avait des fantômes.
Cette histoire d'absence, étendue en "fantôme", ressemble plus à un cliché journalistique qu'à une réalité du film. A moins que ça soit tellement un cliché filmique que son coté tarte à la crème me pousse à ne plus le considérer quand je vais voir ce genre de film d'auteur à la schtroumph - sauf bien entendu lorsque cela ne dépasse le simple automatisme et fasse sens au delà de tout ce qu'on a déjà dit 50 fois.

Par contre : Oui pour le centrifuge (Tokyo Sonata c'est l'explosion de la cellule familiale) vs. centripète (Still walking raccroche les morceaux).
A ce sujet j'aurais tendance à préférer Still walking, ne serait-ce parce que Tokyo Sonata ne va pas au bout de son point de vue (comme il n'assume finalement pas son coup de folie). Aussi parce que finalement, c'est un peu facile de faire exploser les choses.

Cela dit les deux films sont loin de me passionner, quand bien même ils peuvent aborder des sujet qui devraient me concerner. Des films d'exportation pour le troisième âge comme dirait l'autre chez Jules de chez Smith en face.
Pourtant, sur le même sujet (la famille et l'absence, puisque les gens semblent aimer ça), le Japon en produit des moins prout prout. All around us de Ryosuke Hashiguchi par exemple, malgré qu'on y trouve un enfant mort et de scènes de tribunal.
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