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The walking dead

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Message par Borges Mer 2 Jan 2013 - 14:05

Dans de nombreux textes, Derrida remarque que le « Tu ne tueras point » biblique n'interdit que la mise à mort de l'homme, l'homicide. Il a fallu attendre la série " the walking dead" pour que cet interdit soit étendu explicitement à tout le vivant, pour qu'il signifie "un respect de la vie en général " : " We don't kill the living"




Dernière édition par Borges le Mer 2 Jan 2013 - 18:18, édité 1 fois
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Message par Invité Mer 2 Jan 2013 - 17:26

un des rochers de monument Valley devrait s'appeler Jacques Derrida !

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Message par Borges Mer 2 Jan 2013 - 18:19

slimfast a écrit:un des rochers de monument Valley devrait s'appeler Jacques Derrida !

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Message par Invité Mer 2 Jan 2013 - 20:50

Borges a écrit:
Dans de nombreux textes, Derrida remarque que le « Tu ne tueras point » biblique n'interdit que la mise à mort de l'homme, l'homicide. Il a fallu attendre la série " the walking dead" pour que cet interdit soit étendu explicitement à tout le vivant, pour qu'il signifie "un respect de la vie en général " : " We don't kill the living"




Tu dis ça pour l'histoire de pi ?

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Message par Invité Mer 2 Jan 2013 - 23:42

le lien "How to Kill a Walker" évoque plus Doom et GTA que Derrida et cela


...renvoie complètement à la série télé que Truffaut avait mis dans "Fahrenheit 451", même manière de cadrer les corps de face où le seul enjeu éthique c'est la réponse du spectateur à une sollicitation ("a-sa-place-que-feriez-vous-vous-choisiriez-votre-fille-ou-la-communaute"), un arbitrage qui créé une extriorité forcée, et non son regard.

Il y a 20 ans il y avait déjà un article dans les Cahiers qui présentait Alf comme une illustration exemplaire de l'altérité lévinasienne dans un contexte de crise du rêve américain. Mouai...
Je prefère encore Maggy, le Juge et le Pilote et Plus Belle la Vie, pas besoin de prétexte pour allumer la télé

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Message par Borges Jeu 3 Jan 2013 - 9:46



-un peu d'humour, tony, et de pensée; il faut savoir rire parfois, penser, être frappé par des énoncés aussi étranges, paradoxaux que : "We don't kill the living", en essayant de voir, d'imaginer, dans quels contextes ils peuvent avoir un sens, et quel sens; ce que j'ai fait c'est juste modifier le contexte de lecture, d'interprétation de cet énoncé, une variation imaginaire...Quel sens aurait cet énoncé dans notre monde, où l'on ne peut tuer que des vivants, où l'on ne tue que des vivants (même si...)?

-avant de me rapprocher de je ne sais qui des cahiers du cinéma rapprochant levinas de alf, faut que tu te dises (une fois pour toutes) que quand je cause de quelque chose, je sais de quoi je cause, et quand je ne sais pas, c'est encore plus passionnant...

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Message par Borges Jeu 3 Jan 2013 - 10:00

le choix éthique, politique... proposé par ce genre de films (ceux qui mettent en scène des transformations radicales d'un proche, d'un être aimé), ce n'est jamais :
"a-sa-place-que-feriez-vous-vous-choisiriez-votre-fille-ou-la-communaute"

Il faut plutôt le comprendre depuis l'idée de l'identité (qui a beaucoup intéressé la pensée anglo-us, avec ses questions de SF, "un crocodile avec une âme humaine est-ce un homme ou un crocodile?" "une âme de crocodile avec une apparence humaine...", on peut aussi penser aux variations imaginaires de husserl, ou alors, et c'est encore plus intéressant, à la différence que faisait derrida, après bien d'autre...




les transformations vont au-delà de cette distinction...
la question est alors qui et quoi tue-t-on ?

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Message par Invité Jeu 3 Jan 2013 - 12:55

Derrida : ici comme banalité, on fait pas mieux ...

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Message par Borges Jeu 3 Jan 2013 - 13:38

slimfast a écrit:Derrida : ici comme banalité, on fait pas mieux ...

Je trouve ça d'une profondeur sans limite : c'est toute la question de l'être, et ça peut aider à dire des choses sur ce type de films...
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Message par Invité Jeu 3 Jan 2013 - 19:42

Il y a quelque chose qui me semble détestable dans les séries: du fait de leur durée, la mort devient le support pour un processus interprétatif, d'une "herméneutique".
Il y a une fausse ouverture liée à la durée. D'une part elles déclinent une série de situation autour de personnages bien typés, bien délimités
Ex: (1) Don Dapper divorce mais réussit au boulot, avec un sang froid et une compréhension de l'époque surhumains 2) sa fille délaissée ne se masturbe pas tout en en ayant envie, ce que la société détecte de manière quasi-policière, 3) sa mère l'emmène alors chez le psy pour faire écran a sa propre névrose et à son propre inconfort dans le monde 4) mais la psy est une bonne psy qui va contrebalancer le regard policier sur la sexualité du père, de la mère et du fils etc...c'est bien vu mais on s'en fout.
Tout est lisible, de la même manière, que ce soit au bout d'une heure ou de 45 heures,

D'autre part, les séries entendent rivaliser avec la durée de la vie réelle (où pourtant l'interprétation et le savoir ne sont pas nivelés, au même niveau en permanence), et ce qui clôt l'intrigue est bien souvent la mort d'un des personnages centraux, qui offre aussi une résolution de l'intrigue
Il est probable par exemple que Mad Men finira avec la mort de Don Dapper, et devra expliciter ce que ce personnage désirait au moment de mourir.

Ce n'est pas le cas dans le cinéma (quand il n'est pas auto-référentiel): du fait de sa durée, un film doit choisir ce qu'il ferme et ce qui reste ouvert, et cela de façon unique. La mort est présente, mais n'est pas le point de départ d'une interprétation ou d'une explication.,
Dans un film comme "Rififi" les personnages masculins meurent tous, mais cela ne résout justement rien: cette mort est placée à la marge du récit, et ce qu'il y a après elle est finalement sur le même niveau que le cadre sociologique du film. Chez Dassin à la fin de ses films, un thème revient, la foule de la ville apparaît directement à l'écran après que les personnages principaux meurent [ou pendant dans le cas de the Naked city] (je prends Dassin, car des séries comme the Wire ou Mad Men sont influencées par son cinéma).

Sinon, que les zombies fonctionnent comme une catégorie intermédiaire entre l'humanité et le vivant, qui est dans le meilleur des cas mise en question ce n'est pas tellement nouveau...ça se retrouve dans le roman "I'm a Legend" de Matheson, ou d'un certain côté chez les clones de "la Guerre Eternelle" d'Haldeman

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Message par Invité Ven 4 Jan 2013 - 8:11

Pas vu (encore) ce walking dead, mais j'ai apprécié tout récemment une mini-série, produite par la BBC, qui n'a connu que deux saisons (2008, 2010): the survivors, mais formant une unité narrative et dramaturgique cohérentes. C'est la réadaptation d'une série éponyme des 70s, sur un roman de Terry Nation.

J'ai pas lu d'échos à son sujet dans les fora "cinéphiles", et quasi aucun écho de presse. Je me suis passé la totalité en deux nuits, j'étais trop pris par l'histoire, l'usage malin du "cliffhanger", savamment dosé, me poussant à suivre aussitôt l'épisode suivant, puis le suivant, avide d'en découvrir plus... Résultat: deux nuits blanches, et un état semi-comateux entre, et après.


- Attention: spoilers -

C'est pas une mini-série spécialement "spectaculaire", au rythme trépidant fait de multiples rebondissements ou retournements d'intrigue. C'est, en exagérant, un peu "popote". En exagérant, car il y a des épisodes où l'action est foutrement palpitante.
Le postulat de base s'écarte de la dynamique des récits de contamination à la 28 days later, ou même du Contagion de Söderbergh (pas mal). On situe l'intrigue dans un monde, principalement la campagne anglaise et quelques zones urbaines, où des groupes d'individus, ayant échappé, par immunité naturelle, à un virus grippal pandémique et sans remède, ayant décimé 99% de la population mondiale en quelques mois, tentent de s'organiser et de survivre.

Il n'y a pas de "zombies", ou "d'infectés": les morts sont bien morts, on les pleure, mais on essaie de continuer à vivre.
Le danger vient des vivants, des choix ou des stratégies de survie conflictuels, de luttes de domination, de pouvoir, s'engendrant dans des répartitions grégaires de clans armés s'affrontant pour la main mise sur les stocks alimentaires.
On suit un petit groupe de survivants, qui ont décidé, sous l'influence d'un beau personnage de femme-mère courage et généreuse, Abby Grant (cherchant son fils, dont elle est sûre qu'il a survécu), attachée à des valeurs humanistes d'entraide, de solidarité, de partage, de ne pas succomber à la guerre de tous contre tous, à la redistribution du clivage entre les dominants et les dominés autour de l'embargo des denrées de survie. Ce groupe, constitué au hasard, bigarré, fait d'individualités bien sûr on ne peut plus antithétiques, d'origines ethniques et sociales différentes, devient notre principale préoccupation affective. On s'attache à eux, on les aime. Les persos sont réussis, campés, avec leurs zones d'ombres et de lumières, leur humaine trop humaine faiblesse.

Les préoccupations, les questions qui travaillent cette mini-série en deux saisons (c'est vraiment le format de fiction que je préfère dans les séries, je n'accroche pas aux longues séries) sont clairement de l'ordre de l'éthico-politique.
On suit avec bcp d'intérêt le développement de cette mini-saga, au cours de laquelle on s'achemine vers la révélation (suggérée plus qu'assénée) de certaines énigmes fondamentales laissées en suspens (pourquoi cette propagation aussi pulvérulente du virus, qui sont les responsables, etc).
On découvre, en cheminant avec ce groupe toujours errant, et c'est le plus passionnant de l'histoire, diverses structures "in progress" de restauration d'un Ordre politique; l'une sous la férule d'une ancienne ministre (à tendances psychopathologiques) rêvant de refonder La Cité idéale et harmonieuse, dans un complexe concentrationnaire fait de contrôle, gestion, répression, assassinat légalisé des vagabonds assimilés à des voleurs-délinquants, etc; d'autres sous la férule d'un ancien prof d'histoire des civilisations d'Oxford, admirateur du système antique fondé sur l'esclavage; d'autres fondés sur un autarcisme de la peur, une obsession auto-sécuritaire; plus un mystérieux complexe médical où l'on se livre à d'étranges expériences qui n'ont pas un rapport direct avec la recherche d'un sérum pour tous, sous la direction d'un consortium d'élus-planqués qui veulent s'accaparer pour leur pérennité un sérum à partir d'immunisés qu'ils sacrifient en leur injectant le virus... Ce sont ces lieux anxiogènes que les membres du groupe, tantôt se disloquant, tantôt se recomposant, vont traverser tant bien que mal, et qui constitueront les plus graves menaces dont ils auront bien du mal à s'extraire, dont ils garderont les plus terribles séquelles, corporelles et psychiques.

Il y a un ou deux épisodes ratés, un peu "interlude" ou "remplissage", comme celui où ils croisent un gourou religieux, entrainant dans son sillage une communauté de pauvres gens traumatisés, leur promettant l'amour et la paix intérieure de l'âme, mais se révélant rapidement un dangereux schizophrène: trop planplan et téléphoné. Mais à part ça, ça reste de haute tenue, une parabole assez passionnante, intelligente ET pas chiante, divertissante ET pas neuneu. BBC rules... Wink


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Message par Borges Ven 4 Jan 2013 - 10:13

Hi Jerzy;
à lire ce que tu écris, on dirait que le grand problème, comme dans TWD (dont je n'ai vu que la première saison, encore) c'est celui des refondations d'une société, d'une communauté; une reprise des problèmes de rousseau, et hobbes... dans un contexte contemporain de "diversité", comme on dit...je dis ça très vite, bien entendu; dans ce genre de films-série, c'est bien entendu l'image de Hobbes de l'homme qui domine.

(as-tu vu, essayé Breaking Bad? sinon, je suis certain que tu ne peux qu'adorer)

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Message par Invité Mer 23 Jan 2013 - 19:08

Me suis procuré la saison 1 de Breaking dead à la médiathèque.

Sinon, me suis enfilé à la suite The Walking dead jusqu'à l'épisode 8 de la saison 3, soit le dernier en date. Et en streaming (je viens de découvrir ça, la folie...). Soit 2x12h environ, d'affilée, ah là là...

Bcp de choses à en dire, mais en tout cas, j'ai pas pu décoller de mon fauteuil... Très bonne histoire, à la "S. King" (un peu), super-captivante, Cliffhangers de malade, traitement "cinématographique" impressionnant (ça fait pas du tout "série télé"), persos attachants, à plusieurs facettes, pas (trop) monolithiques - on se pose pas mal de questions. C'est pas qu'on nous les rend forcément sympathiques: le héros, par ex, "le shérif" - de brave type qu'il était dans les 2 premières saisons, il se transforme peu à peu en véritable "piece of shit" sur le plan humain. Après, on peut analyser plus avant le contenu éthico-politique de tout ça... Y a d'la mat... C'est très noir, très pessimiste, très à droite...

Tu as vu une saison complète ou plus, Borges, et t'en penses quoi?

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Message par Borges Mer 23 Jan 2013 - 19:59

-hi;

pour la vision, au même point que toi.


j'ai été impressionné; je dirais même que c'est la série nouvelle qui m'impressionne le plus; je suis même en train de lire les comics, pour ne pas quitter l'univers; ai fini les 5 premiers (y avait des années que je rêvais de lire de la bd, sans jamais accrocher à rien; le dernier truc que j'ai lu en bd, c'était, il y a bien plus de 5 ans, "lone wolf")

-je trouve très intéressante la relation entre la série télé, avec les écarts, les variations, presque une affaire de mondes "incompossibles"...

-plus à droite que le comics...oui, et aussi plus sombre; en tous cas, que les 5 premiers numéros...

-derrida disait à propos des morts-vivants, le problème n'est pas de les tuer, mais de les décider, sont-ils morts ou vivants... ? c3ette question est posée par certains personnages, qui décident que leurs morts sont des vivants...

-je connais peu d'univers de fiction, aussi plein, englobant, et sans la moindre pitié pour les personnages, personne n'est protégé par le scénario, on dirait...la vie quoi...




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Message par Borges Mer 23 Jan 2013 - 20:01

Baudouin II de Barvaux a écrit:Me suis procuré la saison 1 de Breaking dead à la médiathèque.
comme tout le monde, tu fais le mot-valise Wink
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Message par Invité Mer 23 Jan 2013 - 20:15

rhaôôô: breaking bad, sorry. Very Happy


-je connais peu d'univers de fiction, aussi plein, englobant, et sans la moindre pitié pour les personnages, personne n'est protégé par le scénario, on dirait...la vie quoi...

C'est aussi ce que j'ai ressenti.

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Message par balthazar claes Ven 25 Jan 2013 - 11:09

Je viens de me faire la saison 1, bien addictive effectivement. Ce qui ressort je trouve c'est le thème de la famille, famille, famille à tous les étages. La communauté de survivants se rassemble comme une famille autour du super père, guerrier et gardien de la morale, dont il faut écouter "l'instinct" supérieur. Au pays des zombies, chacun réintègre sa place et sa fonction "naturelles". Les femmes sanglotent en faisant la lessive. Le Chinois est très malin, la Noire est paresseuse, le scientifique est dérangé par trop de réflexions. C'est quand même une pluie de clichés ce truc.

Toujours revient le dilemme face au parent devenu zombie : on s'en fout bien d'abattre les zombies en général, mais si c'est son frère ou sa femme c'est un peu plus compliqué, il faut se déprendre de l'illusion de la ressemblance cadavérique. Cette illusion est fascination, et ce qui importe avant tout c'est de tuer ce zombie-là, de supprimer la ressemblance cadavérique et la fascination paralysante qui lui est liée.

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Message par Invité Ven 25 Jan 2013 - 11:47



On ne nait pas zombie, on le devient!
https://www.youtube.com/watch?v=So3wvWZ8EvM

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Message par Invité Ven 25 Jan 2013 - 15:47

Salut Mangeclous, à mon sens, la saison 1 pose bien les bases, mais ça passe à la vitesse supérieure à partir de la mi-saison 2; et la 3 est dantesque.
ça semblerait dû en partie au débarquement du "showrunner" initial, Frank Darabont (qu'on n'avait jamais connu aussi inspiré, parce que, jusque là, la filmo du gars Darabont, comment dire...), et à son remplacement par Glenn Mazara (qui faisait partie de l'équipe des scénaristes). Lequel a été débarqué aussi, par le - paraît-il - caractériel Charlie Collier, directeur de la chaine AMC, et sous la pression du créateur de la BD Robert Kirkman, très impliqué dans la conception de la série, qui se plaindrait des libertés prises avec cette dernière. Oui, je tapote dans google à mes heures. lol.

(A noter, c'est pas d'un intérêt absolument transcendant, mais j'aime ce genre de détail:

- Andrew Lincoln (Rick the sherif) est marié à Gael Anderson, fille de Ian Anderson, leader-flutiste-chanteur du légendaire Jethro Tull (pour ceux qui kiffent, comme mézigue).

- David Morissey (je dis pas son perso, pour qui n'a pas vu la saison 3) est marié à Esther Freud, romancière, arrière-petite fille de Sigmund lui-même.)

Valà valà.



Je suis d'accord avec toi: ça m'a interpelé, cette hyper-présence du "familialisme" dans la série. C'est même un des éléments qui m'a choqué dans les rapports du groupe (lui-même une "famille") avec n'importe quel personnage qui lui est externe: "on le connaît pas, celui-là", c'est des "étrangers", "ah non, désolé, y plus d'place", etc.
Il est acquis comme une évidence scénaristique que n'importe quel groupe de strangers (à partir de deux personnes) est une menace, selon l'antienne supralibérale-capitaliste: "l'homme est un loup pour l'homme".
La plupart des gens qu'ils croisent sur leur route, à ce titre, se font [spoiler) buter, ou promener dans un coffre de bagnole avant d'être largués, estropiés, dans la zone, à la merci des zombies]. Ou alors [spoiler) des inconnus croisés dans un bar auront exactement 5 minutes à vivre... ]
En règle générale, pour entrer dans ce groupe, c'est la galère: [spoiler) les prisonniers, qui créchaient dans la prison, se font eux aussi soit buter, soit locker dans une cellule (je me souviens qu'un des persos en parle comme d'une "catégorie inférieure" ou quelque chose dans le genre)]...

ça me choque et me frappe, cette quasi-impossiblité d'une empathie avec les non-membres, dans la construction psychologique des rapports. J'avais souvent envie d'envoyer des baffes... Elle est pas très "partageuse", cette team de zigues. Je le subis dramaturgiquement, puisque le scénario veut ça, qui est clairement porteur de toute cette idéologie de clanisme grégaire et autarcique... On nous dira bien sûr que ça traduit "la vraie nature de l'homme", que ça fait partie d'une "nécessaire" "struggle for life", de je ne sais quel "instinct de survie", etc etc...




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Message par Invité Ven 25 Jan 2013 - 17:48

Un peu feuilleté la BD
Ca a l'air quand-même bien con et bien réac (et qui plus est graphiquement en retard) en comparaison avec ce que Charles Burns avait réussi en BD avec Black Hole il y a quelques années .

Là aussi l'expression directe par l'image la psychose hygénio-millénariste de la classe moyenne et l'ambivalence du devenir-autre est centrale, mais l'oeuvre de Burns est plus émouvante, parce que placée du point de vue des mutants qui se savent à la fois plus vivants et plus morts que les humains. La BD évitait ces stimulis infligés aux spectateurs genre "que feriez vous à leur place?" ou "c'est vrai que la prison fait peur, mais c'est quand-même le seul endroit où il y a des vivants, c'est là qu'on est protégé, allons-y alors!".

Maintenant Black Hole ne se lit pas en 5 ans mais en une soirée, est donc moins exploitable commercialement parlant...

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Message par Invité Sam 26 Jan 2013 - 6:45

A l'attention, notamment, de Bub-de-chez-Smith-en-face, qui raconte nawak d'intéressant, comme dab, avec ses perpétuelles considérations sur le traitement du zombique, des zombies, de la mort-vivance, dans le cinéma-bis italien et consort, enfin tous ces trucs nuls sur lesquels il se paluche depuis beau lieu:

ça servira à rien de me parler de mécanique horrifique qui ne marche pas, ou, comme Bosse (qui redécouvre phantasm de Coscarelli dont j'ai la vhs depuis l'âge de 15 ans - je le félicite une fois encore pour son bon goût, on a quelques curiosités en commun de cet ordre), de nous expliquer qu'il faut être le dernier des tarés décérébrés pour apprécier The walking dead, la série.

Je connais tous ces films de zombies. A part les deux premiers Romero, tous m'ont absolument ennuyé, sous toutes leurs déclinaisons possibles et imaginables. Une exception peut-être, ce petit film de Sherman, Réincarnations. Le parodique Retour des MV de O'Bannon. Plus deux ou trois trucs que j'ai pas en tête au moment de poster.

C'est pas le thème du zombie, ou du mort-vivant, ou tout ce qu'on voudra en se lançant dans de subtiles controverses vallaloïdesques pour établir la différence ou la non-différence entre l'un et l'autre, leur nature essentielle, etc, qui m'intéressent spécialement. Et en tout cas pas par ta façon mortifiante et une fois de plus confuse d'en causer... On croirait un sujet de dissertation doctorale pour séminariste dépressif en fin de contrat.


Je connais aussi le cinéma fantastique, d'horreur, très bien même. J'en vois depuis mes 11 ans, assidûment; j'en possède une invraisemblable collection, et je me considère modestement - que ça vous fasse ricaner ou non je n'en ai cure - comme un spécialiste, ouida, de ce genre.

Eh bien à ce titre, je considère, moi, en dépit de vos exécutions lapidaires, que cette série The Walking dead est très effrayante, qu'elle satisfait pleinement l'amateur d'angoisse que je suis. Qu'elle constitue, sur fond de "zombies", la meilleure histoire du genre que j'ai pu suivre, et je me fiche pas mal que ça soit fidèle ou non à l'esprit de Romero, dont je suis revenu depuis bien longtemps (après le premier, la "métaphore" politique devenant de plus en plus lourdingue et tarte à la crème. Pour moi, la majeure partie des films de Romero, Martin compris, ce sont des nanars casse-couilles).

Ce qui m'intéresse, me plait, déjà, c'est l'immersion dans une histoire à temporalité longue, que permet une série élaborée dans cette manière dramaturgique: bien au delà de la seule question de "ce qui fait peur ou ne fait pas peur", je rentre dans cette histoire, je m'implique dans le récit. Et surtout, et ce qui m'importe le plus, comme déjà signifié, c'est la création d'un univers, d'un monde englobant, enveloppant comme dit Borges: c'est l'essence même du romanesque pour moi, que ce soit en cinéma ou en littérature. Et sur ce plan, cette série est pour moi de toute évidence une grande réussite: j'ai rarement été autant captivé, immergé dans une proposition de monde. Pas envie de ratiociner là-dessus, ceux qui n'aiment pas n'aiment pas, ceux qui aiment aiment. Boah, c'est pas d'un enjeu faramineux.

Autre chose: je lis beaucoup ça, "l'ennui" que ça dégage, chez bcp. Ben oui, l'ennui, du genre: il se passe pas grand-chose, ça piétine, ça fait du sur place, ils trainent un temps péniblement long dans cette ferme, etc etc. Mais moi, c'est ça que j'aime, justement: cette lenteur, cette non-événementialité, ces moments de creux. C'est capital pour s'insérer existentiellement, participer à cet imaginaire. D'autant que c'est depuis ou dans ces moments "ennuyeux", entre-deux, que se fomente, s'élabore, l'inquiétude. Et je trouve ça très bien dosé, maitrisé, comme choix de durée entre décompression et compression. Pour avoir bcp joué à des jeux vidéo comme RE, Silent Hill, Parasite Eve II, Rule of rose, Ico, etc, j'apprécie, je goûte les univers où on mise bien plus sur la Trace du motif de la peur, mnésique, envahissant le champ scopique d'un espace même d'apparence tranquille, vide, que sur la mise en scène d'événements.

Quant aux poncifs, quand c'est inséré dans le tissu d'une narration et d'une dramaturgie cohérentes avec le monde imaginaire enveloppant, dans lequel je peux m'impliquer émotionnellement, ça me gène pas plus que ça. Y a quasi pas un seul film de genre qui ne soit de pied en cap bâti sur des poncifs analogues et une psychologie caricaturale. Il est vain de se lamenter de ne pas trouver dans ce genre de série toute une série de choses qui n'ont que peu de chance de s'y trouver. Si j'ai envie de mater une pièce de Strindberg, je mate une pièce de Strindberg; si je veux lire du Musil je lis du Musil, si je veux lire du Henry James je lis du Henry James, si je veux une étude sociologique sur le suicide, je lis Durkheim, etc.
Je n'attends pas ça d'une série fantastique: j'attends, pour le répéter, d'être happé dans un monde. Avec la dimension de clôture, d'enfermement, que ça implique...

Il se fait que dans cette série, je trouve les personnages bien plus intéressants que dans bcp de films de genre: parce qu'il vivent une histoire qui prend le temps de se développer, et qu'ils changent en fonction de cette histoire, d'ailleurs de façon pas si stéréotypée et prévisible que ça. Au contraire, je leur trouve une vraie densité, épaisseur humaine, quand bien même elles sont le fruit d'une conception feuilletonnesque relativement bien connue et éprouvée. Quant à l'intrigue, les parcours des uns et des autres entremêlés, je la trouve à la fois prenante et habilement agencée. Notamment par ses cliffhangers, pour me répéter, qui m'ont poussé à tout voir en deux nuits. Pourtant, je suis difficile à séduire devant les histoires qu'on me raconte.
Après, comme tout le monde, je suis capable d'émettre un jugement plus ou moins réflexif sur les dimensions éthico-politiques qui sont en jeu. Je peux trouver que ça transpire une idéologie répugnante, trouver tel perso dégueulasse, etc. (comme je peux apprécier un bon Friedkin sans être dupe). Mais justement, ça m'intéresse aussi parce que ça me donne à penser. Ce genre de série, comme d'ailleurs bcp de films de genre, calibrés, entre série b et série z, me donne bien plus souvent à penser, et avec du plaisir, que ces objets majeurs qui se veulent de pensée, de réflexion, méta-critiques, méta-plein de choses, mais qui sont très pauvres par cette intention même, en plus d'être pesamment signifiants....

Je ne dis rien de spécial, je discute le bout de gras. Inutile, donc, bubu de cabinet, de venir inspecter à la loupe chaque mot, au poil de cul, pour administrer triomphalement la preuve que je "n'enfonce que des portes ouvertes" ou que je t'ai mal lu, que je "déforme". Ben oui je t'ai mal lu, je vois pas comment je pourrais te lire autrement, scuzi again - c'est tellement chiant. Ben oui, j'adore enfoncer des portes ouvertes, c'est moins fatigant que de passer son temps, comme toi, à ouvrir des portes fermées derrière lesquelles il n'y a rien, que du vide, comme ces trucs d'Ossorio dont tu dois être le spécialiste mondial, mais qui n'intéressent absolument personne. Comme tes brillantes analyses récurrentes sur Bubu, qui resteront dans les annales comme ce qui n'aurait jamais dû en sortir... Vu qu'à peu près personne ne semble pouvoir en saisir le sens, profond ou superficiel - mais surtout gélatineux et vaselinaire.

Bonne journée, les aminches. lol

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Message par Invité Sam 26 Jan 2013 - 11:14

De même que l'ivresse chez certains qui boivent d'abondance ne saute pas immédiatement aux yeux, de même, ce n'est qu'après quelques aphorismes et sarcasmes échangés avec d'autres que l'on remarque à quel point ils sont imbibés de chagrin.

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Message par balthazar claes Sam 26 Jan 2013 - 12:52

Vu la première partie de la saison 2. Les deux premiers épisodes sont un véritable rouleau compresseur émotionnel. C'est vrai que ça se tasse pas mal dans les 4 ou 5 épisodes suivants

Spoiler:

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Message par Invité Sam 26 Jan 2013 - 13:09

les zombies quand on n'en a vu un on les a tous vu : cette série c'est la pauvreté
et la médiocrité érigées au rang des beaux-arts. Un truc certainement pour les boulimiques mais pas les gourmets. Ils me font poilé ceux qui avancent comme argument que la création, l'avenir est à la série. C'est comme si on disait l'avenir est au travail à la chaîne ; il faut entendre Jerzy raconter sa performance : une nuit sur deux saisons d'affilée. C'est affligeant. On achève bien les chevaux !

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Message par balthazar claes Sam 26 Jan 2013 - 13:16

bah on passe des milliards d'heure devant nos écrans. Quand c'est sur le même objet 15 heures d'affilée, c'est déjà notable. C'est pas du stakhanovisme, c'est juste la pratique quotidienne...

balthazar claes

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