A girl at my door de July Jung (2014)
A girl at my door de July Jung (2014)
Il me semble avoir été happé par ce film dès les premières images; il y a une rigueur à l'écriture, une constance dans la nécessité et la justesse du cadre. Il est difficile d'imaginer que ce film, ce sujet, cette histoire ait pu être mieux mise en clarté que de cette manière. Et pourtant quel inconfort! le regard du spectateur est constamment invité à croiser l’œil multiple d'un jugement implacable et finalement impersonnel car si communément et aisément partagé.
On peut être agacé par cette peinture un brin cruelle, qui appuie sur la médiocrité, la grossièreté, du provincial typique, ou du populo comme chez Joon-ho Bong. Ce n’est pas l'aspect le mieux recherché, le mieux fouillé. Cependant, le sujet, le refus de l'affirmation de la différence, l'assomption des apparences comme seul cadre du visible, comme un consensus ivrogne, n’est pas indifférent à ce choix, et sa portée s'étend à l'ensemble de la société.
Si l'on suit les préjugés courant sur le relief des toitures, derrières les façades et les grimaces, alors on interprète les silences et les non dits, l'intention des gestes, la fixité du visage, ou a contrario l'émotion contractant les muscles, affolant les yeux, d'une certaine manière, à la manière de Haneke peut être, je ne connais pas si bien que cela; sur la candeur des images se pose le film hanté des discours.
Alors qu'à la vérité, le trouble que ressent l'agent en uniforme face à cette jeune fille, c'est celui du prisonnier apathique qui voit pour la première fois un esclave s'affranchir de ses chaînes; l'esclave peut il user de violence pour ce faire, de mensonge? sans doute.
Le film n'a je crois pas (des masses) de valeur pédagogique, d'éducation. Sa critique de la société coréenne est radicale, absolue. La jeune fille, orpheline de mère, maltraitée, est mis en fraternité de relation, d'injustice, avec le sans papier indien, Bakim, qui ne peut repartir retrouver sa mère malade, soumis à l'arbitraire et à la violence illégale, mais accordée à la petite musique des temps, et consentie par l'autorité et la communauté.
L'affranchissement, le courage, ne peuvent être qu'une affaire individuelle. Finalement rien n'a changé dans le monde, mais deux personnes se sont trouvés et sont un peu moins seules.
On peut être agacé par cette peinture un brin cruelle, qui appuie sur la médiocrité, la grossièreté, du provincial typique, ou du populo comme chez Joon-ho Bong. Ce n’est pas l'aspect le mieux recherché, le mieux fouillé. Cependant, le sujet, le refus de l'affirmation de la différence, l'assomption des apparences comme seul cadre du visible, comme un consensus ivrogne, n’est pas indifférent à ce choix, et sa portée s'étend à l'ensemble de la société.
Si l'on suit les préjugés courant sur le relief des toitures, derrières les façades et les grimaces, alors on interprète les silences et les non dits, l'intention des gestes, la fixité du visage, ou a contrario l'émotion contractant les muscles, affolant les yeux, d'une certaine manière, à la manière de Haneke peut être, je ne connais pas si bien que cela; sur la candeur des images se pose le film hanté des discours.
Alors qu'à la vérité, le trouble que ressent l'agent en uniforme face à cette jeune fille, c'est celui du prisonnier apathique qui voit pour la première fois un esclave s'affranchir de ses chaînes; l'esclave peut il user de violence pour ce faire, de mensonge? sans doute.
Le film n'a je crois pas (des masses) de valeur pédagogique, d'éducation. Sa critique de la société coréenne est radicale, absolue. La jeune fille, orpheline de mère, maltraitée, est mis en fraternité de relation, d'injustice, avec le sans papier indien, Bakim, qui ne peut repartir retrouver sa mère malade, soumis à l'arbitraire et à la violence illégale, mais accordée à la petite musique des temps, et consentie par l'autorité et la communauté.
L'affranchissement, le courage, ne peuvent être qu'une affaire individuelle. Finalement rien n'a changé dans le monde, mais deux personnes se sont trouvés et sont un peu moins seules.
Invité- Invité
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