Eloge de la couleur

JM a écrit:


Je ne me souvenais pas qu'il y avait un plan où l'on voyait côte à côte l'affiche de "Matrix" et celle de "Pickpocket"

Borges a écrit:

JM a écrit:


Je ne me souvenais pas qu'il y avait un plan où l'on voyait côte à côte l'affiche de "Matrix" et celle de "Pickpocket"

Je me souviens avoir vu et entendu Bresson dire du bien d'un james bond, je ne me souviens plus lequel, je crois que c'était à l'époque de "l'argent"...

En ressemblant à quelqu'un, et à un aspect singulier de quelqu'un, un portrait ne ressemble en même temps à personne, mais à la ressemblance même, ou à la "personne" en tant qu'elle se ressemble. En se ressemblant elle est elle-même, c'est-à-dire une identité pour soi et non une chose en soi.

Le portrait rappelle la présence, aux deux valeurs du mot "rappel" : il fait revenir de l'absence, et il remémore dans l'absence. C'est ainsi que le portrait immortalise : il rend immortel dans la mort.

Le portrait n'est pas apparu pour rappeler le souvenir des existences chéries ou admirées (il n'est pas un monument, et lorsqu'il l'est, il commence déjà à n'être plus portrait). Il est venu pour rappeler le sujet à lui-même, pour exécuter son infini retour à soi. (..) Ce qui est portrait, c'est naissance et mort du sujet, lequel n'est rien d'autre que cela, naissance à la mort et mort à la naissance, ou encore infini rappel à soi."

Dans la photographie la valeur d'exposition commence à repousser la valeur rituelle sur toute la ligne. Cette dernière pourtant ne cède pas sans résistance. Son ultime retranchement est le visage humain. Ce n'est en rien un hasard si le portrait se trouve être l'objet principal de la première photographie. Dans le culte du souvenir dédié aux êtres chers, éloignés ou disparus, la valeur cultuelle de l'image trouve son dernier refuge.