Notre musique

Conufs sur enculture a écrit:(21:38:34) Conufs: " il y a bien un progrès, mais il ne bénéficie qu'à la classe moyenne "
(21:39:06) Conufs: Mais non...non.
(21:39:20) Conufs: "Un disque de collection ne vaut sa valeur pleine que s'il n'a jamais été écouté; il doit être absolument neuf, même s'il a 110 ans. Les mecs qui spéculent dans le domaine achètent et ne déballent pas, alors tu imagines des disques de la médiathèque​, s'ils ont été écoutés avec passion, et réécoutés..​."
(21:41:43) Conufs: Pas d'accord non plus, Borges, avec toi ici. Si j'étais courageux et le temps, il aurais fallu que je fasse des ponts avec les médiathèque​s pour mes deux réponses qui font non non non comme la poupée

Hi Conufs;

T'es courageux, et tu peux prendre le temps, je ne suis pas pressé

Avec quoi tu n'es pas d'accord, dans ma phrase?

“Don t play what's there, play what's not there.” (Miles Davis)

"Il y a le visible et l'invisible. Si vous ne filmez que le visible, c'est un téléfilm que vous faites." (Godard)

Fabuleux live.

Je lisais ce passage de B, en écoutant :

"Le bar était correct. Je me suis assis à côté de Vicki et je lui ai annoncé que j’allais tout casser dans le bar. J’ai démoli pas mal de bars dans ma jeunesse. Maintenant, je me contentais d’annoncer que j’allais tout casser.

Il y avait un orchestre. Je me suis levé et j’ai dansé. Y a pas plus facile que la danse moderne. Suffit de balancer les bras et les jambes en tous sens, de garder la tête droite ou de la faire tourner comme un malade, et tout le monde vous trouve formidable. Ce que les gens peuvent être cons. Je dansais tout en me faisant du mouron pour ma machine à écrire."

(Bukowski)

"La sex machine",  y a pas de souci à se faire pour elle, du moins quand c'est James Brown qui s'en occupe, qui la danse; y a des gens qui croient que la musique, c'est pour les oreilles; à partir de la 16ème minute, la démonstration du contraire...Dès que la musique est bonne, la machine à faire des images se met en marche dans la tête. En marche? non, plutôt en danse. C'est pour ça qu'un titre en studio ne peut jamais battre un live, quand le live est vraiment live.   La musique est rendue visible, sensible; elle prend corps, s'incarne. Schématisme de la musique?

C'est ce concert qui a dû servir de modèle au fameux concert des Talking Heads filmé par JD. Quand on compare David Byrne à James Brown,  on voit bien ce que voulait dire  Deleuze. Devenir, c'est pas imiter. Devenir funk, devenir James Brown pour DB, c'est pas imiter JB.

Épatant commentaire et super morceau, Jerzy.




Charlie : Magnifique, les aventures de la polysémie, de la dissémination du sens, et de l'histoire; trop de sens, ça finit par devenir absurde et drôle.

http://www.rsdb.org/race/vietnamese





Sans lien, juste parce que je viens de découvrir cette version.

Super, mais après la batterie, même de fortune, faudra de quoi payer les leçons du maître, ce qui ne doit pas être à la portée du premier venu sans grands moyens.



Correspondance des arts.

Conseil du C. B. à Lester Bangs : "Tu devrais aller au musée, voir "Number Seven" de Franz Kline. Il est sans doute plus proche de ma musique que n'importe quel peintre, parce que ce qui sort de ce qu'il fait est vitesse et émotion pures."



Terrible, de ne rien entendre de la musique du Captain Beefheart en regardant ce tableau.

C'est étrange, mais depuis deux jours, je n'arrive à lire vraiment que des trucs sur la musique.



"David Byrne's basic philosophy of existence: To feel anxiety is to be blessed… " (Lester Bangs)


"La philosophie fondamentale de l'existence de David Byrne : l'angoisse est une bénédiction, tout le reste appartient au musée de cire. Ayant rejeté les drogues, l'élevage des animaux, le jogging, sans parler de la respiration elle-même, les grandes villes, des continents entiers, à la recherche d'un coin où il pourra se détendre juste un petit moment, Byrne se rend finalement compte que : "Le paradis est un lieu où rien ne se passe jamais".
Tout est angoisse. Alors renoncez à tous vos petits totems débiles : les drogues, les religions, la politique, la famille, le boulot (enfin, non, lui, vous feriez mieux de vous y accrocher), et même le rock…Ce qui reste alors? Rien, et ce n'est pas le paradis. Vu le caractère désespéré de la situation, nous devrions également reconnaître à quel point tout ça est d'une drôlerie hystérique (…)  Parfois je pense que "Fear of music" est l'un des meilleurs albums comiques que j'aie jamais écoutés. Ce qui ne veut pas dire que la peur n'est pas réelle, mais vous devez prendre votre pied avec elle tant que vous le pouvez encore. "

(Paraphrase du texte sur Fear of music de Lester Bangs, dont bien des textes sont habités par l'angoisse, motif de presque tous ses articles sur miles davis; la traduction française de ce texte rend "anxiety" par "anxiété", il s'agit plutôt d'angoisse, comme l'indique le contexte : "basic philosophy of existence: To feel anxiety")

Lester Bangs : "The closer you get to whatever you’re terrified of, the more it and your dread begin to seem like old friends, ergo terror decreases."


(c'est du Hegel et du Heidegger; bien voir le "ergo", une subjectivité fondée dans l'angoisse; il ne s'agit pas d'un "je pense", mais d'un j'angoisse, qui libère de l'angoisse, car comme le disait je sais plus où Heidegger l'angoisse fondamentale ne s'oppose pas à la joie )


La pensée de Lester Bangs souffre de son style, trop de mots, d'images, de laisser-aller dans la spontanéité, l'impro; si je devais le traduire, j'irais au maximum de sobriété...