Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
2 participants
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
adeline a écrit:On dirait que la fiction ne lui réussit pas, je me demande ce que peut donner Michael Kohlhaas.
Je le crois aussi, il écrit très longtemps et change et bouleverse ses scénarios avant, pendant et après tournage. Parc, il l'a par exemple complétement modifié au montage (en profondeur et à plusieurs reprises).
Kohlaas j'ai vraiment beaucoup aimé, l'absence de souffle romanesque du récit très sec de Kleist lui sied parfaitement et ça marche très bien. Du coup le portrait juste, dur et incompréhensible de l'homme Kohlhaas devient vraiment bouleversant.
Des paillières est surtout un excellent monteur, et Disneyland est probablement ce qu'il a fait de mieux. Il a un rapport au conte, au récit qui nous est raconté qu'il a du mal à totalement dégager pour s'engager dans une fiction convaincante.
DB- Messages : 1528
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
Je laisse de côté la question du message de Pays de cocagne déjà largement débattue. Je ne suis pas sorti de la cuisse de Jupiter et peu d'éléments montrés par le film ne me dérangent, à l'exception toutefois de la carence des soins dentaire de l'époque, et certainement donc aussi les carences alimentaires - combien de bouches édentées pas même intimidées à l'écran ? - à l'exception encore de la mise en représentation scandaleusement populiste de Maurice Biraud l'animateur des jeux de la tournée d'été filmée par Etaix à travers la France, à l'exception enfin des majorettes sinistres et déplacées au ordres d'un chef travesti démonstratif et vulgaire.
En revanche le montage du film m'a beaucoup amusé, que je trouve très fin, tout en nuances, du plus grossier au plus téléphoné vers le plus incongru et le plus subtil. Je trouve que le film a un ton juste, compte tenu de cet improbable portrait du pays qu'Etaix propose de faire. Il y a des temps assez forts et d'autres faibles, ça me paraît inévitable..
Par contre, si j'ai beaucoup aimé le début du film de Des Paillières, l'histoire off et introductive du début donc sur la légende des rats de Hamelin jusqu'à la merveilleuse crise de représentation des personnages de Disneyland ployant sous leur inexistence et finalement leur mort lente, misérables épouvantails, j'ai trouvé toute la fin complètement surfaite et comme désarrimée du reste du film ; ce travelling arrière dans un parc désert est trop "construit" arbitrairement, sur-signifiant et assène sa vérité au spectateur qui n'en peut mais (l'histoire de la fille au bastingage qui se jetait à l'eau était déjà le signal de la débandade du film). Donc pour Disneyland mon vieux pays natal , les deux premiers tiers sont excellents, captivants, le dernier décevant, de beaucoup moins bonne qualité, mal articulé avec ce qui précède.
Lier les deux films en un même fil de discussion, incitant à aborder par là même les problèmes de représentation, d'ordre général et quelque peu désordonné chez Etaix, centrés sur l'enfance et le hiatus entre ses rêves et les personnages de Disneyland qui en sont eux même l'objet chez Des Paillières enrichit ce topic.
Le court métrage sur la publicité, d'Etaix, Tant qu'on a la santé est en fait une idée reprise de Pierrot le fou sorti l'année précédente et aussi d'un film de Bunuel, pardon je perd le titre. Les premiers plans sont absolument géniaux jusqu'à qu'Etaix soit seul dans l'entrée pour se débarrasser de gants et chapeau. Malheureusement, et c'est peut être le lot des films à gags - quoique Tati soit incomparablement meilleur - il ne tient pas la distance et les soufflets dans ses films - les moins réussis en tout cas - retombent vite.
En revanche le montage du film m'a beaucoup amusé, que je trouve très fin, tout en nuances, du plus grossier au plus téléphoné vers le plus incongru et le plus subtil. Je trouve que le film a un ton juste, compte tenu de cet improbable portrait du pays qu'Etaix propose de faire. Il y a des temps assez forts et d'autres faibles, ça me paraît inévitable..
Par contre, si j'ai beaucoup aimé le début du film de Des Paillières, l'histoire off et introductive du début donc sur la légende des rats de Hamelin jusqu'à la merveilleuse crise de représentation des personnages de Disneyland ployant sous leur inexistence et finalement leur mort lente, misérables épouvantails, j'ai trouvé toute la fin complètement surfaite et comme désarrimée du reste du film ; ce travelling arrière dans un parc désert est trop "construit" arbitrairement, sur-signifiant et assène sa vérité au spectateur qui n'en peut mais (l'histoire de la fille au bastingage qui se jetait à l'eau était déjà le signal de la débandade du film). Donc pour Disneyland mon vieux pays natal , les deux premiers tiers sont excellents, captivants, le dernier décevant, de beaucoup moins bonne qualité, mal articulé avec ce qui précède.
Lier les deux films en un même fil de discussion, incitant à aborder par là même les problèmes de représentation, d'ordre général et quelque peu désordonné chez Etaix, centrés sur l'enfance et le hiatus entre ses rêves et les personnages de Disneyland qui en sont eux même l'objet chez Des Paillières enrichit ce topic.
Le court métrage sur la publicité, d'Etaix, Tant qu'on a la santé est en fait une idée reprise de Pierrot le fou sorti l'année précédente et aussi d'un film de Bunuel, pardon je perd le titre. Les premiers plans sont absolument géniaux jusqu'à qu'Etaix soit seul dans l'entrée pour se débarrasser de gants et chapeau. Malheureusement, et c'est peut être le lot des films à gags - quoique Tati soit incomparablement meilleur - il ne tient pas la distance et les soufflets dans ses films - les moins réussis en tout cas - retombent vite.
Invité- Invité
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
""Le court métrage sur la publicité, d'Etaix, Tant qu'on a la santé est en fait une idée reprise de Pierrot le fou sorti l'année précédente et aussi d'un film de Bunuel, pardon je perd le titre.""
J'ai la cervelle en compote c'est bien sûr du film de Chaplin Un roi à New-York qu'il s'agit, où, dans une excellente scène il se rend à un dîner avec un délicieux mannequin à ses côtés. Tout se passe bien jusqu'à ce que la fille brutalement se mette à débiter une longue tirade publicitaire et lui explique après coup qu'une caméra dissimulée dans le mur en face les a filmés pendant sa tirade promotionnelle qu'il a, par là même occasion, cautionnée à son insu.
Sacré Chaplin : deux caméras braquées sur lui ou trois valaient mieux qu'une, ou pas du tout !
Toutes ses années là redoutaient par dessus tout la publicité, le message publicitaire, l'assignation à faire.
Il est aussi question de "messages", à des degrés divers dans les deux films titres du topic. Les messages envoyés et reçus par les enfants à Disneyland au milieu de ces personnages de géants dans leur déchéance. Les messages du corps principalement chez Etaix, dont c'est le sujet.
J'ai la cervelle en compote c'est bien sûr du film de Chaplin Un roi à New-York qu'il s'agit, où, dans une excellente scène il se rend à un dîner avec un délicieux mannequin à ses côtés. Tout se passe bien jusqu'à ce que la fille brutalement se mette à débiter une longue tirade publicitaire et lui explique après coup qu'une caméra dissimulée dans le mur en face les a filmés pendant sa tirade promotionnelle qu'il a, par là même occasion, cautionnée à son insu.
Sacré Chaplin : deux caméras braquées sur lui ou trois valaient mieux qu'une, ou pas du tout !
Toutes ses années là redoutaient par dessus tout la publicité, le message publicitaire, l'assignation à faire.
Il est aussi question de "messages", à des degrés divers dans les deux films titres du topic. Les messages envoyés et reçus par les enfants à Disneyland au milieu de ces personnages de géants dans leur déchéance. Les messages du corps principalement chez Etaix, dont c'est le sujet.
Invité- Invité
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
http://www.midilibre.fr/2013/07/26/le-pervers-sexuel-du-camping-place-en-garde-a-vue,738948.phpadeline a écrit:Quant à la vie au camping, elle est ce qu'elle est. Sale et infecte, certainement pas.
Invité- Invité
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
arrête Adeline voulait aller passer ses vacances en camping !
Invité- Invité
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
voui bin quand t'es endormi au campingslimfast a écrit:arrête Adeline voulait aller passer ses vacances en camping !
"You gotta watch your back" comme c'est dit dans le générique de The Wire
(fin du dérapage)
Invité- Invité
Re: Pays de Cocagne et Disneyland mon vieux pays natal
Breakers ,n'est plus là?
Je voulais juste dire que j'étais pas du tout rentré dans "le Grand Amour" de Pierre Etaix (sinon que Tours et la ville moderne des Rives du Cher sont bien filmées, de manière presque rohmerienne, ça m'a rappelé quelqu'un ) alors sur le Soupirant m'avait bien fait rire, ici son personnage chapelinesque est un peu fané et poussif (il devient trop conscient de lui pour être drôle). Le film semble inachevé et un peu bordélique et illustre plus des idées de gag que des gags, comme si l'articulation entre problème conjugaux et satire du capitalisme provincial dispensait de tenir un récit.
. l'acidité sociologique un peu aigre de Pays de Cocagne est peut-être liée en partie à l'impasse formelle de son comique (il y mélange d'ailleurs critique du public et critique totale de la société) .
Je voulais juste dire que j'étais pas du tout rentré dans "le Grand Amour" de Pierre Etaix (sinon que Tours et la ville moderne des Rives du Cher sont bien filmées, de manière presque rohmerienne, ça m'a rappelé quelqu'un ) alors sur le Soupirant m'avait bien fait rire, ici son personnage chapelinesque est un peu fané et poussif (il devient trop conscient de lui pour être drôle). Le film semble inachevé et un peu bordélique et illustre plus des idées de gag que des gags, comme si l'articulation entre problème conjugaux et satire du capitalisme provincial dispensait de tenir un récit.
. l'acidité sociologique un peu aigre de Pays de Cocagne est peut-être liée en partie à l'impasse formelle de son comique (il y mélange d'ailleurs critique du public et critique totale de la société) .
Invité- Invité
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|