Gatsby, old sport (Gatsby vieux pote)
Gatsby, old sport (Gatsby vieux pote)
Deleuze le disait, Fitzgerald, qui est mort en pensant qu'il n'était qu'un raté, n'a pas de chance avec le cinéma ; tous les films tirés de ses œuvres manquent le rayon vert, l'origine de son écriture… Un peu le même sentiment qu'avec "Le Hobbit" : le cinéma reçoit une belle raclée ; la seule chose intéressante dans le film, c'est les passages en voix off tirés du bouquin de Fitzgerald…
"Et quelle tristesse que Fitzgerald ait jamais jamais rencontré un grand homme de cinéma puisque les films tirés de Fitzgerald sont vraiment, sont vraiment des films américains pas bons, mais ça tant pis hein, car les films de la dégradation à l'américaine qui feraient écho à Fitzgerald, c'est pas dans les adaptations de Fitzgerald qu'il faut les chercher c'est dans quoi ? je suppose c'est pas de très très grands films quand même c'est dans « Lost Week End » dégradation alcoolique, le film de Billy Wilder et un peu dans Milos Forman : "Le Vol au dessus du nid de coucou""
(Deleuze)
D'accord avec le début, mais je crois pas que l'on puisse réduire Fitzgerald à la seule dégradation-fêlure… L'essence de Fitzgerald, c'est dans Kubrick qu'il faut la chercher : dans Shining, pour la fêlure, dégradation et dans le chant de Hal pour l'amour…
Baz Luhrmann imite parfois Malick (grand admirateur du bouquin) mais reçoit surtout les principes de sa mise en scène des fêtes, triomphes du mauvais goût, organisée par Gatsby ; le monde comme une fête foraine, le cinéma de la fête foraine ; cela aurait pu être une idée : les origines populaires du cinéma, mais on est loin de toute idée, ici ; on a plutôt affaire à un clip rap mtv sans fin, avec les "Noirs" dans le rôle d'amuseurs musicaux (autrefois le jazz, maintenant le rap) ; le pauvre Gatsby dépensait sans compter pour retrouver son passé, son amour, sa Daisy, pour combler la différence qu'il croit exister entre les riches, ceux qui le sont de naissance, et les autres, les pauvres et les nouveaux riches… (fascination de la différence, comme essence, qui ne sera jamais dépassée, comblée ; Gatsby c'est un peu le narrateur de la Recherche, mais lui dépasse sa fascination pour la naissance aristocratique dans la création... les Guermantes ne sont rien, les grands noms n'ont pas de valeur transcendantes ; seule l'œuvre est absolue…).
Le fric dans le film au service du mauvais goût ne sert qu'à ramener plus de fric;
Baz Luhrmann, c'est un peu comme les riches, selon le narrateur du bouquin : "They smashed up things and creatures and then retreated back into their money or their vast carelessness or whatever it was that kept them together, and let other people clean up the mess they had made…"
"Et quelle tristesse que Fitzgerald ait jamais jamais rencontré un grand homme de cinéma puisque les films tirés de Fitzgerald sont vraiment, sont vraiment des films américains pas bons, mais ça tant pis hein, car les films de la dégradation à l'américaine qui feraient écho à Fitzgerald, c'est pas dans les adaptations de Fitzgerald qu'il faut les chercher c'est dans quoi ? je suppose c'est pas de très très grands films quand même c'est dans « Lost Week End » dégradation alcoolique, le film de Billy Wilder et un peu dans Milos Forman : "Le Vol au dessus du nid de coucou""
(Deleuze)
D'accord avec le début, mais je crois pas que l'on puisse réduire Fitzgerald à la seule dégradation-fêlure… L'essence de Fitzgerald, c'est dans Kubrick qu'il faut la chercher : dans Shining, pour la fêlure, dégradation et dans le chant de Hal pour l'amour…
Baz Luhrmann imite parfois Malick (grand admirateur du bouquin) mais reçoit surtout les principes de sa mise en scène des fêtes, triomphes du mauvais goût, organisée par Gatsby ; le monde comme une fête foraine, le cinéma de la fête foraine ; cela aurait pu être une idée : les origines populaires du cinéma, mais on est loin de toute idée, ici ; on a plutôt affaire à un clip rap mtv sans fin, avec les "Noirs" dans le rôle d'amuseurs musicaux (autrefois le jazz, maintenant le rap) ; le pauvre Gatsby dépensait sans compter pour retrouver son passé, son amour, sa Daisy, pour combler la différence qu'il croit exister entre les riches, ceux qui le sont de naissance, et les autres, les pauvres et les nouveaux riches… (fascination de la différence, comme essence, qui ne sera jamais dépassée, comblée ; Gatsby c'est un peu le narrateur de la Recherche, mais lui dépasse sa fascination pour la naissance aristocratique dans la création... les Guermantes ne sont rien, les grands noms n'ont pas de valeur transcendantes ; seule l'œuvre est absolue…).
Le fric dans le film au service du mauvais goût ne sert qu'à ramener plus de fric;
Baz Luhrmann, c'est un peu comme les riches, selon le narrateur du bouquin : "They smashed up things and creatures and then retreated back into their money or their vast carelessness or whatever it was that kept them together, and let other people clean up the mess they had made…"
Borges- Messages : 6044
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