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Peter Szendy et les fins du film apocalyptique

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Message par Borges Mar 8 Jan 2013 - 18:58

Une super bonne nouvelle, si on s'intéresse à l'avenir de la pensée philosophique du cinéma : la relève des Deleuze, Badiou, Rancière, est assurée. Elle a pour nom Peter Szendy, un spécialiste des blockbusters chez les heideggériens et un spécialiste de Heidegger chez les amateurs de blockbusters. Je ne vous révèle rien. Ses amis parlent pas mal de son dernier livre, un truc sur les films d'apocalypse. La "thèse" du gars a tout pour épater les andouilles : "la loi la plus stricte du genre apocalyptique (si genre il y a) : la fin du monde, c’est la fin du film."

On rigole franchement, s'abstient par politesse ou alors, plus intelligemment, on s'étonne de trouver encore des critiques, des théoriciens qui pensent briller de mille feux en nous racontant que les films sont avant tout des films sur les films, que leur sujet, sans doute intransitif, c'est le cinéma. Dans le même ordre d'idée : la peinture ne peint que de la peinture, la musique ne musique que de la musique, la littérature ce n'est que des mots, des mots, des mots. De quoi désespérer Hamlet et éblouir les étudiants en cinéma. Sinon, plus sérieusement, le mec ne se rend pas compte que son "énoncé-thèse" repose sur la confusion de deux sens du mot "fin" et qu'il a autant de valeur et de sens que : "le plus Grand Chien de l'univers a la taille d'une constellation."

Le mot " fin" ne signifie pas seulement la cessation d'une chose, sa destruction, son anéantissement, sa mort, c'est aussi le moment où elle s'accomplit (son télos). Pour qui ne se souvient plus de ses cours de philo élémentaire : la fin de la statue pour le sculpteur (celle qu'il poursuit, qu'il a en vue) c'est le point ultime de sa "fabrication". Ayant atteint sa fin, elle commence à être. Cette fin est commencement. La fin d'un film, c'est pas sa destruction, ou son auto-destruction, on n'est pas dans "Mission impossible", faut pas exagérer, c'est son achèvement. Après le générique, il a accompli toutes ses possibilités ; on peut en parler, le critiquer, l'aimer, le détester, et même le revoir. Même dans le film le plus apocalyptique, celui qui ne laisse rien subsister, le super big crunch, les deux fins ne peuvent pas se joindre, s'identifier. Les deux sens du mot fin ne se rejoignent jamais : l'un dit le néant, l'autre l'être.

(Notre critique n'a pas beaucoup travaillé son Heidegger pour débutant, ou alors si, contrairement à ce que laisse croire sa "loi la plus stricte du genre")

Si on veut briller en causant cinéma et apocalypse, on peut affirmer que tout film est apocalyptique. Le sens "premier" du mot apocalypse (apo-kálupsis) ne nomme pas la destruction, l'anéantissement mais bien plutôt la révélation, le dévoilement; tout film est apocalyptique, en ce qu'il nous dévoile le monde, nous le montre tel qu'il est sans nous, comme le dit Stanley Cavell et le montre splendidement le film de Capra," It's a Wonderful Life". La fin (end) d'un film est toujours heureuse, jamais apocalyptique, au sens négatif du mot. C'est sans doute ce que voulaient dire les gars de Hollywood, qui faisaient de la philo sans avoir lu Aristote, avec leur "happy end".

Si l'on s'excite pas inutilement avec ces histoires d'apocalypse,"la fin du monde, c’est la fin du film." prend un sens un peu plus marrant : en variant Mallarmé, qui disait quelque chose comme "Le monde est fait pour aboutir à un beau livre", on peut dire la même chose du cinéma : "La fin du monde, c'est d'aboutir à un beau film". Autrement dit les films, même ceux qui se terminent dans la destruction de l'univers, sont des arches de Noé, comme toute véritable œuvre d'art.
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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 19:19

Je crois que j'ai compris la vision au tréfonds de cet optimisme phénoménologique: quand le sujet pleure, l'Etre lui rigole encore un peu, pendant que de son côté l'être-là de James Stewart se tâte, mi-figue mi-raison, et parle avec l'ange qui lui révèle sa position intercalaire.

Belle idée, mais je crois que je n'en ai plus rien à foutre de l'avenir de la pensée philosophique au cinéma.

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 19:35

où est-ce que tu es allé chercher ce mec ?

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Message par Borges Mar 8 Jan 2013 - 19:41

slimfast a écrit:où est-ce que tu es allé chercher ce mec ?

c'est l'un des grands livres de l'année, surtout d'après son éditeur, EB, chez Capricci
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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 19:46

Borges a écrit:Pour qui ne se souvient plus de ses cours de philo élémentaire : la fin de la statue pour le sculpteur (celle qu'il poursuit, qu'il a en vue) c'est le point ultime de sa "fabrication". Ayant atteint sa fin, elle commence à être. Cette fin est commencement.

Oui mais bon, si par exemple tu lis ce qu'Yves Klein écrivait justement il y a une soixantaine d'année sur sa sculpture (dans de superbes textes, qui certes n'étaient pas au départ des cours), cette idée d'un art qui trouve sa vérité ontologique dans son caractère de processus artisanal est déjà bien dépassée. Pour lui l’œuvre finie est encore la définition d'un programme: habiter enfin la couleur et l'espace. Mais la réalisation de ce programme est placée après sa propre démarche. C'est paradoxalement un programme modeste, car il ne présente pas son oeuvre comme une présence complète et auto-suffisante (un rêve de sculpture énorme sans fixation au sol est mise sur le même plan que sa sculpture réelle).

cela se retrouve aussi chez d'autres artistes de l'époque de Fluxus, comme Broodthaers et l'espace bien particulier de ses expositions et films: ni physique, ni purement mental, mais pourtant construit, nommable et réel.

J'ai toujours l'impression que le suicide était le seul geste que Yves Klein a été, à un moment , en position d'accomplir pour échapper au Musée ou au hall d'exposition du bâtiment Renault aux Champs Elysées.

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Message par Borges Mar 8 Jan 2013 - 20:00

Oui, bien sûr, une grande partie de la "modernité" a consisté à remettre en cause le concept de "fin-télos" (et ses liens avec la compréhension grecque de l'être, comme présence), les notions d'achèvement, complétude...en insistant sur les notions de processus, de fragments, d'inachèvement, de dissémination... mais c'est pas le problème, ici; je veux juste dire que le mec confond deux sens du mot "fin"; la fin d'un film n'est pas sa destruction, ni sa mort...
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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:01

Borges a écrit:
slimfast a écrit:où est-ce que tu es allé chercher ce mec ?

c'est l'un des grands livres de l'année, surtout d'après son éditeur, EB, chez Capricci

Capricci au début c'était bien, ça n'a pas duré longtemps ! Leur cadence de publication est dingue.


Dernière édition par slimfast le Mar 8 Jan 2013 - 20:06, édité 1 fois

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:03

Borges a écrit:
Oui, bien sûr, une grande partie de la "modernité" a consisté à remettre en cause le concept de "fin-télos" (et ses liens avec la compréhension grecque de l'être, comme présence), les notions d'achèvement, complétude...en insistant sur les notions de processus, de fragments, d'inachèvement, de dissémination... mais c'est pas le problème, ici; je veux juste dire que le mec confond deux sens du mot "fin"; la fin d'un film n'est pas sa destruction, ni sa mort...

Bah c'est surprenant que tu dises cela en étant un grand défenseur d'Hellman et de sa pellicule brûlée, par ce que c'est justement cette seule idée de film en train de mourir plutôt que de simplement s'achever qui est intéressante dans "Two Lanes Blacktop" (comme dans son western ou Oates tire sur un autre lui-même, mais "un autre" dans un sens purement physique, même pas métaphorique d'une quelconque aliénation ou d'une fuite dans le suicide). C'est cela que Monte Hellman (qui est une idée purement métaphysique) a justement réussi à filmer.

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:13

Burdeau a les dents qui raient le plancher. Jusqu'à la toute fin il a cru qu'un re-preneur allait racheter la marque "cahiers du cinéma" et le staff. bon on sait ce qu'il en a été. Au début j'avais pas compris pourquoi capricci. en fait c'est un habile développeut de marque. ce qui me surprend toujours ce sont ces critiques qu'il se rallie et qui bouffent à tous les râteliers.

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:17

C'est cela que Monte Hellman (qui est une idée purement métaphysique)
affraid


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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:17

'c'est moins honteux d'être éditeur plutôt que maire de Villeneuve sur Lot, photographe label vert du Paris Dakar ou ingénieur ballisticien en Syrie.)

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:19

Stéphane Pichelin a écrit:
C'est cela que Monte Hellman (qui est une idée purement métaphysique)
affraid


Parfaitement, sa référence pour le scénario de ses films c'est quand même Sisyphe de Camus...("il n'y a qu'une seule question philosophique vraiment sérieuse, et c'est le suicide façon personnage de Dostoïevski")

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 20:35

Perso, ces deux manières de conclure dans The S comme TLB (que j'aime bcp, bien sûr) ne me convainquent pas du tout. Je les vois surtout comme des clauses de style sans grande portée ni signification bien intéressantes par rapport au récit, sa construction.

Je dois dire qu'elles m'ont assez déçu, sans pour autant déterminer dans un sens ou l'autre mon expérience de ces films.

Je pense qu'on accorde un peu trop d'importance aux "fins" de films, aux dernières images, aux derniers plans, etc.

ça "dit" évidemment quelque chose dans le cadre d'une grammaire spécifique, par ex, mais pas seulement, le "twist" à la Shyamalan, mais dans ce cadre là, déjà, c'est plutôt une marque de pauvreté, à mon sens, de confier à un plan/image conclusif une mission dramaturgique.

C'est une manière de conclure, ici, soit, mais plutôt désinvolte. Et je pense que c'est voulu par Hellman, cette désinvolture (façon "oh et pis merde, je termine sur cette pirouette, y en a marre"). C'est un foutage de gueule, au demeurant plutôt sympathique de sa part: j'expédie ma "fin", rien à caler... Dans le premier cas, Oates tombe sur un autre lui-même, bon ok. J'ai trouvé ça assez explicitement ridicule, je l'avoue, comme effet. De là à convoquer Camus ou Beckett... Dans le second cas, la pellicule se met à cramer, soit, pourquoi pas. Le film se signifie lui-même, se "consume" lui-même, se mord la queue, etc. Y a comme une idée de "boucle", témoignant d'une "impossibilité de conclure", etc. C'était bien suffisamment signifié tout au long du film. Je ne vois pas trop quelle puissance métaphysique bien bouleversante on pourrait retirer de tout ça.

Sauf si bien sûr on accorde je ne sais quelle portée déterminante à ces trucs de "diégèse" (intra-extra-méta, etc): c'est bon pour les cours de langage ou de sémiologie du cinéma, on peut en faire son beurre sans trop se fouler. C'est surtout pour moi une manière très pauvre et réductrice, en plus d'être fort datée, que d'envisager un film dans des termes "intra-cinématographiques", se tirlipoter sur des problématiques de langage cinématographique se penchant sur ce qu'est le langage cinématographique, la spécificité du langage cinématographique, etc. ça ne va jamais bien loin, ça ne dit jamais grand chose.
Pareil pour la littérature, ou la musique, ou n'importe quoi d'autre: si je m'attelle à définir la littérature comme une pratique cherchant à saisir ce qu'est la littérature comme telle, "par les moyens de la pure littérature", j'aurai dit quoi de bien intéressant? Si j'envisage la musique comme une pratique dont le moteur véritable serait de résoudre des problèmes purement intra-musicaux (de forme, structure: développement de la forme sonate, dépassement de l'opposition statisme/dynamisme dans la forme symphonie, etc), j'aurais bien sûr dit quelque chose de l'art musical, par le petit bout de la lorgnette, mais j'aurais "pensé" quoi, de bien important, à propos de musique?


Plus généralement, je dirais (ça n'engage que moi, bien sûr) que 70% des "fins" de films sont ratées, ou sans intérêt. En tout cas, c'est pas ce qui retient le plus mon attention dans un film, quel que soit le genre. Une fin ratée ne l'est pas au point où ça m'amène à reconsidérer mon appréciation positive ou négative. Sauf bien sûr quand le réal. spécule bcp sur l'effet de cette "fin", et là ça m'agace plus qu'autre chose... (Et il n'y a rien qui m'agace plus qu'une "mise en abyme" du film par lui-même, l'option "méta", tous ces trucs de réflexivité à deux balles où le film doit se signifier en tant que film - une pellicule qui brûle, par ex: je trouve ça tellement facile, téléphoné... Et la pauvreté de ce genre de "dispositif" vieillot de "mise en abyme" atteint, hélas, son acmé, dans le dernier Hellman: road to nowhere, sorte de soufflé triste et creux, qui n'ayant rien à dire se dégonfle tout seul...).

C'est qu'il faut bien "finir", et sur quelque chose, ok. Et c'est bien difficile. Tant qu'à faire, on essaie de terminer sur quelque chose d'un peu marquant, de signifier la fin du métrage d'une manière ou d'une autre qui soit pas trop dégueu... Les fins que je préfère sont les fins discrètes, qui ne se font pas trop remarquer en tant que "fins", "conclusions". Parce que la "fin", à divers titres, du film, elle est surtout dans la somme d'affects engrammés tout au long du film, je me la fais (un peu) moi-même...




Sinon, le truc de ce Szendy, ça m'a l'air en effet aussi creux et vain que la conf. de Burdeau que j'ai matée récemment sur jason bourne, par ex: jouer sur des signifiants, faire "résonner" les mots entre eux, et produire l'illusion d'une densité conceptuelle devant ceux qui sont suffisamment fats ou ignares pour y voir une "pensée au travail"...

Du même Szendy, on peut lire une "interview" de Ferrara qui témoigne à la fois de la vacuité "poético-philosophique" du premier et du taux d'alcoolémie du second:

http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/12/18/abel-ferrara-les-films-d-apocalypse-c-est-mon-adn_1807474_3246.html



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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 23:22

Je n'aime pas trop Hellman mais ses fins ne sont pas gratuites et ont quelque chose d'un abandon envers le cinéma, ou du moins au genre, qu'elles épuisent. Le film suivant part de ce que le précédent a clôture la mort de la parole dans Blow Up.
Après the Shooting il ne fait plus de western, et the Cockfighter est l'inverse d'un road movie (l'historie est totue conne Oates vend sa femme en même temps que sa caravane et se sédentarise pour devenir un éleveur crédible, le moment d'antholohie du combat de coq au ralenti sur contry prog-rock est placé au premier quart et non à la fin).

Dans les fins qui m'ont marqué, bien sûr Antonioni, même si j'ai des réticences sur ses films: les fins de ses films ont bien rapport à la catastrophe, à la fois globale et individuelle (les explosions de Zabriskie Point, la mort de la parole dans Blow Up, la mort tout simplment dans Profession Reporter, et dans l'Avventura, toutes les scènes sont des fins possibles de récit: le couple qui s'abandonne, la disparition dans l'île, l'amant qui se fait gifler devant la cathédrale, Vitti ui fait sonner les cloches). Les fins catastrophiques sont justement en dehors du film catastrophe. Dans THX 1138 la dernière image c'est par exemple l'oiseau.
J'aime bien radio Days de Allen pour celà, c'est une comédie entièrement en voix off un peu ennuyeuse et passéiste (mais non sans justesse), mais le nouvel an final est montré comme une catastrophe.

EB j,'ai rien contre lui, j'ai récemment ouvert les Cahiers de décembre 2004 ("A tout de suite" en couverture) et c'est quand-même mieux que ce qu'il est advenu ensuite de la revue. Son texte sur la coupure mélodramatique Minelli n'est pas si con. Même si c'est vrai qu'il faut d'un autre côté l'être peut-être un peu pour avoir fait de la subtilité un mot d'ordre qui revenait 30 fois dans chaque article.


Dernière édition par Tony le Mort le Mar 8 Jan 2013 - 23:40, édité 6 fois

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Message par Invité Mar 8 Jan 2013 - 23:30

J'ai plus du mal avec Frodon.
On sent qu'il insistait sur les participations des Cahiers au séminaire sur la comparaison abev l'expressionisme allemand au festival du film expressioniste scandinave des vins de Charente ou celui le cinéma du film français de l'alliance française de Port-Arthur Tasmanie pour reprendre de manière mimétique une posture daneyienne: "je ne fais pas de théorie, les maîtres à penser c'est fini j'interviens là où le cinéma est encore vu réellement, je suis avec toutes abbayes de Télème".
Mais quand Daney écrit sur les des échanges qu'il a eu en Syrie, en Pologne ou en Chine lors de festivals, on sent que l'attention est plus portée sur la part du réel que cachent à leur tour ces festivals: il ne prétend pas faire de sa présence et de son rôle de relai la même chose qu'une politique d'intervention, et cette démarche Frondon ne l'a jamais sentie.

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Message par Invité Mer 9 Jan 2013 - 0:46

En même temps c'est encore plus dur qu'à l'époque de Daney d'avoir les moyens économique d'une indépendance critique
sur le support imprimé.
. Les Cahiers sont sortis de l'époque Mao en restant indépendant (mais je ne sais pas quand la page l'Oréal est apparue. Quant à Internet il atomise le réel (une communauté peut y être à l'origine d'un discours, mais rarement l'inverse, ça prend encore plus de temps que dans le monde réel)

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Message par Invité Mer 9 Jan 2013 - 10:04

Tony le Mort a écrit:
Stéphane Pichelin a écrit:
C'est cela que Monte Hellman (qui est une idée purement métaphysique)
affraid


Parfaitement, sa référence pour le scénario de ses films c'est quand même Sisyphe de Camus...("il n'y a qu'une seule question philosophique vraiment sérieuse, et c'est le suicide façon personnage de Dostoïevski")
salut tony,
t'es-tu aperçu que ta phrase dit que Monte Hellman est lui-même une idée purement métaphysique ? mais ce n'est pas la première fois que j'entends dire, ici ou là, qu'une idée a réussi à faire un film toute seule. Wink


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Message par Dr. Apfelgluck Ven 18 Jan 2013 - 21:59

Tombé là-dessus tout à l'heure.

https://www.dailymotion.com/video/xwrue5_cours-de-cinema-la-fin-du-cine-monde_shortfilms#.UPnFWYYutWk
Dr. Apfelgluck
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Message par Invité Ven 18 Jan 2013 - 22:35

c'est très intéressant cette évocation du compte à rebours.

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