Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
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Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Sur facebook, mais finalement, pourquoi n'en parlerait-on pas ici aussi ?
spectres du cinema a écrit:On peut ne pas adorer Tolkien, mais à chaque fois que Peter Jackson lui rend la parole dans "the hobbit", son film s'effondre, révèle son ridicule. On ne voyage hors de chez soi dans le film que lorsque émerge la narration, la prose-poétique, du livre. C'est alors que l'on redevient enfant. Peter Jackson non seulement est un mauvais cinéaste, mais il est aussi absolument incapable raconter une histoire; il n'est pas le seul; il y a déjà longtemps que Walter Benjamin se plaignait de rencontrer de moins en moins de gens qui sachent raconter une histoire." "Le conteur, c'est l'homme qui pourrait laisser la mèche de sa vie se consumer entièrement à la douce flamme de ses récits. " Voilà ce qu'aurait du se dire PJ, avant de commencer son film; il nous montre bien une bougie au début du film, mais il ne sait rien de "la douceur de la flamme", qui seule peut nous rendre le temps immémorial des flammes des dragons...
Thomas Roland a écrit:Tolkien est bien plus mauvais écrivain que Jackson est mauvais cinéaste. On peut ne pas apprécier ses films, mais il sait raconter une histoire comme le montre King Kong, Heavenly creatures ou son faux documentaire sur un présumé pionnier du cinéma.
Edhy Lorho a écrit:C'est un peu raid, non? 1) j'y ai trouvé du plaisir et qui mieux qu'un fan cinéaste pouvait mettre en route une telle aventure.2)L'oeuvre foisonnante et poétique de Tolkien se lit sans déplaisir pour nous emmener dans un dédale de mondes fantastiques mais je peux comprendre l'hermétisme intellectuel à ce projet ambitieux voir mégalo...
Benoît Roussel a écrit:II King Kong était deux fois trop long...
Thomas Roland a écrit:Le seigneur des anneaux est long tout court.
Stephane Belliard a écrit:La trilogie du seigneur des anneaux, c'est pire que du Disney
David Baba O'riley a écrit:Malin excusez moi d'avance , mais vos commentaires critiques font un peu bobos cinephile "téléramaresque" !
Spectres du Cinéma a écrit:David Baba O'riley Malin : ne vous excusez jamais, c'est un signe de faiblesse (d'esprit, dans ce cas). Et arrêtez de lire télérama, ça gâte votre capacité à distinguer walter benjamin d'une nullité, comme vous dites, "bobo".
Thomas Roland a écrit:Le pire, c'est de citer Walter Benjamin et ne pas savoir écrire : "On peut ne pas adorer Tolkien, mais à chaque fois que Peter Jackson lui rend la parole dans "the hobbit", son film s'effondre, révèle son ridicule."
Spectres du Cinéma a écrit:Thomas Roland: vous auriez plutôt écrit? je suis pour une morale du perfectionnement;quand je peux recevoir une leçon, c'est avec plaisir...
Thomas Roland a écrit:Je n'aurais rien écrit car je n'ai pas vu ce film qui ne m'intéresse pas, mais j'évite les contresens lorsque je le fais...
Spectres du Cinéma a écrit: expliquez ce contresens, que je ne vois pas...
Thomas Roland a écrit:Mais relisez-vous, vous dites une chose pour dire le contraire ensuite...
Spectres du Cinéma a écrit:désolé, mais je ne vois pas la contradiction, je voudrais vraiment voir où est le problème
Thomas Roland a écrit:Vous dites qu'il rend la parole, expression qui n'existe pas, et donc s'il rend la parole à Tolkien, c'est donc lui qui parle. Par la suite, vous dites que c'est Jackson le problème alors que vous venez de dire exactement l'inverse dans la première phrase.
Jeremy Souetre a écrit: "[...]
On peut ne pas adorer Tolkien, mais à chaque fois que Peter Jackson lui rend la parole dans "the hobbit", son film s'effondre, révèle son ridicule. On ne voyage hors de chez soi dans le film que lorsque émerge la narration, la prose-poétique, du livre. C'est alors que l'on redevient enfant.
[...]"
La narration, la prose poétique du livre n'émerge que lorsque le film rend la parole à Tolkien et révèle par là-même son ridicule en s'effondrant. L'enfant est une quantité abstraite du ridicule ... où quelque chose du genre. Le livre existe par lui-même, et son souffle lyrique ou tout ce que vous voulez, l'auteur n'y est pour rien. Le film n'est nul de par la dignité qu'il rend au livre, ou je sais plus trop...
Bref. Je suis sans voix.
Spectres du Cinéma a écrit:ah, je vois; mais où est la contradiction? Le mouvement logique : PJ a pris la parole de tolkien, son texte, son livre, il en fait des images, mais dans le film, y a quelques fois du texte de tolkien (il la lui rend donc, c'est tolkien qui cause) et alors le film s'effondre; le texte de tolkien annule les images de PJ : supériorité du texte sur le film...
Thomas Roland a écrit:Mais alors pourquoi dites-vous que PJ est le problème, par la suite ? C'est juste pour citer Walter Benjamin que vous avez écrit ce texte incompréhensible ?
Jeremy Souetre a écrit:Je ne suis pas certain que cette approche révèle grand chose, sinon éventuellement sur la personne qui la revendique. Si il ne s'agissait que de retrouver les textes de Tolkien, pourquoi irions-nous raquer 15 € ? Je suis pas critique, mais la façon d'exécuter le film à aussi peu de frais me donne l'impression qu'on n'a pas vu le même, et je pense quand même pas être le roi des pigeons.
Je me cite, mais c'est pour la bonne cause :
La différence entre le journaliste et l'éditorialiste, c'est la même que celle qui existe entre le recueil, l'ordonnance et l'analyse des informations pour les rendre lisibles ; et l'approche qui consiste à mettre en avant une lecture spécifique d’un évènement au nom de convictions, de sentiments et d’analyses subjectives (ou reflétant la ligne de son journal, ce qui en revient souvent au même), et qui en l'occurrence n'ont pas aidé à mieux saisir la petit révolution initiée par Peter Jackson.
Olivier Rossignot a écrit:Bon ce qui m'ennuie c'est qu'en intervenant je risque d'avoir les 50 comm qui suivent. J'y allais à reculons et je suis partagé sur le film, c'est à dire que je trouve que Jackson est toujours aussi médiocre au niveau de la mise en scène de l'épique, des batailles, qu'il est redondant, et ennuyeux lorsqu'il remplit en filmant de haut les paysages néo-zélandais, bref, ça sent le remplissage (et le marketing). Par contre, lorsqu'il ne cherche plus à se raccrocher à la trilogie et qu'il adapte Bilbo je le trouve vraiment bon. ll ose le grotesque poétique présent chez Tolkien, quand il touche au féérique, ça fonctionne. Bilbo n'a jamais eu l'ambition d'être un livre sérieux ou épique (et c'est là que ça coince quand il se trompe d'adaptation, ça rend le film bancal) d'aventures, de nains et de sortilèges. Et pour le coup, j'ai été émerveillé plusieurs fois. Moi j'aime lorsqu'il redonne la parole au texte. On retrouve enfin la voix enfantine du livre d'origine...
Spectres du Cinéma a écrit:Thomas Roland : après avoir dit que le film était inférieur au livre, je dis pourquoi : PJ ne sait pas raconter une histoire; c'est pas un conteur; le livre de tolkien, c'est un conte, mais aussi une réflexion sur le conte, le lien de la vie à la narration, vivre une aventure et puis la raconter...on sent ça quelques fois dans le film, mais ça ne passe jamais par l'image; PJ ne sait ni conter, raconter, ni filmer un conteur...parce qu'il va trop vite; il n'a pas le sens de la durée, la douceur de la flamme; y a que les crachats de feu du dragon...trop de technique,pas assez d'expérience, de vie, donc pas de conte...
Spectres du Cinéma a écrit:Il ne s'agit pas de "retrouver les textes de Tolkien", mais au contraire de les éloigner, de les mettre à distance, de créer une nouvelle couche d'émerveillement; à partir du film, il faut que le livre atteigne lui-même à la dimension du mythe, du merveilleux, un peu comme les textes que déchiffrent les personnages ou les récits qu'ils se racontent; Tolkien, à sa manière, c'est une recherche du temps perdu; le film aurait du nous faire re-trouver tolkien, comme le narrateur de la Recherche retrouve le temps perdu; autrement dit, y a pas la dimension de la mémoire dans le film; le livre est devenu un film, mais certaines choses qui " n'auraient pas du être oubliées furent perdues"; et comme je l'ai dit, on ne peut les retrouver que dans" la douceur de la flamme" du conte.
Jeremy Souetre a écrit:Peter Jackson ou "De l'impossibilité même de perdre son temps dans une salle de cinéma". Ouaip, je sais, c'est facile.
Spectres du Cinéma a écrit:bien entendu, mais c'est dans cette perte de temps (dans le temps pris et perdu) et dans le souvenir que se fait l'art, le cinéma, la pensée; si PJ ne peut pas perdre son temps, c'est que ça conception du temps se réduit au fric; perdre du temps, c'est perdre du fric; et comme c'est la seule dimension du temps qu'il connaisse, il croit nous donner quelque chose en nous donnant plus d'images à la seconde que les autres; hélas, ce qu'on veut, ce n'est pas plus d'images à la seconde, des images qui vont plus vite, plus de courses, c'est des images qui restent, qui durent, qui font de la durée, des images qui fabriquent des souvenirs, des images qui font des récit que l'on a envie de raconter, à la sortie de la salle; tel est le problème, mais qui amasse trop de sous finit détraqué, et en cendres...
adeline- Messages : 3000
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Personnellement il y a de petites choses qui m'ont plu, enfin au moins deux: le cerf volant à l'image du dragon dans la première partie qui brûle ensuite du feu du vrai dragon et puis le parallèle qui est fait entre deux images, Bilbo le lendemain de la visite des nains, dormant dans son lit comme un loir et le dragon, à la fin, recouvert de l'or des nains de la montagne solitaire, dont l'on ne discerne qu'une paupière papillonnante; même posture pour Bilbo et le dragon, un personnage qui se réveille et quitte le confort de son logis pour l'aventure et le dragon qui va bientôt quitter le domaine de sombres rêves.
Sinon c'est assez médiocre. Bien pire que l'adaptation de la trilogie qui relevait elle aussi nombre de contresens si l'on pense que la fidélité à l'esprit de l’œuvre de Tolkien est importante; on peut aussi imaginer des versions satiriques, érotiques etc ..., il en existe.
En matière d'adaptation, le problème premier est cette idée saugrenue de raconter l'histoire de Bilbo Baggins de la même manière que cette de Frodo et de l'anneau: c'est à dire en 3 films d'une durée proche de 3 heures alors que le seigneur des anneaux doit faire, suivant les éditions, entre mille et mille cinq cent pages, que son ton est très différent du livre pour enfants, du conte, qu'est Bilbon le Hobbit qui doit faire autour de trois cent, quatre cent pages. Une adaptation en un seul film aurait été plus fondée.
C'est une décision qui en appelle plus à la mégalomanie de Peter Jackson, que je trouvais plutôt sympathique dans sa période trash, ou à une volonté d'induire une réaction du publique équivalente à celle qui eut lieu lors de la sortie du seigneur des anneaux _ Il est permis de douter de la sincérité de l'entreprise; d'ailleurs Guillermo Del toro pressenti pour diriger le Hobbit ,sous la supervision tatillonne de Jackson, s'est esquivé assez rapidement, prétextant que la durée du tournage l'éloignerait de projets plus personnels trop longtemps.
En matière d'écriture, c'est gaver le matériau original comme une oie d'un corpus épars et hétérogène quand il n'y a pas invention complète de la part du groupe de scénaristes.
Ainsi ils ajoutent au récit du Hobbit des parties de l'histoire de la terre du milieu présentes dans les annexes très détaillés à certaines éditions du seigneur des anneaux ou encore des bouts de récits ou de phrases présentes dans les contes et légendes inachevées du troisième âge; un patchwork qui n'est pas absurde en soi, si l'on souhaite mettre en visibilité tous les éléments à disposition et rassasier la curiosité du spectateur, mais l'histoire du hobbit reste à la traîne pendant ce temps là, si distendue que le manque de soin de Jackson quand il la remet en scène devient flagrant.
La première partie du film présentant l'histoire des nains de la montagne solitaire et l'attaque du dragon Smaug est un récit qui provient de la bouche de Thorin, un des nains de l'histoire, que Jackson choisit d'illustrer par l'image plutôt que par la parole; je ne sais pas si c'est très astucieux, le mystère est rapetissé au profit du spectacle, mais en tout état de cause, c'est une caractéristique de ce réalisateur ogre de vouloir tout montrer, filmer, avec une compulsion insatiable; et puis ça fait tourner la machine derrière.
Afin de pallier au déficit de matériau narratif pour son projet d'adaptation en trois parties, il invente ou transforme carrément des pans pourtant essentiels de l'univers imaginé par Tolkien. Ainsi il sort du bois un personnage très secondaire, le mage Radagast, qui je crois n'apparait pas dans bilbon le hobbit, peut être y est il fait mention, et le présente dans une séquence assez ridicule qui serait plus proche de l'esprit d'un Disney sénile que celui de Tolkien. Mais bon pourquoi pas.
Cependant par ce simple ajout, il bouleverse toute la chronologie, la date de la découverte de l'ombre dans la forêt de Vert-bois le grand, et la crédibilité même de son récit (Radagast traverse une chaîne de montagne sur un traineau tiré par des lapins ..., afin de prévenir Gandalf, _comment l'a t il trouvé? ... en un temps record que n'aurait pas battu feu le concorde).
On me rétorquera, ou peut-être pas, après tout, on s'en fout, que si la lettre n'est pas suivie scrupuleusement, l'esprit du roman est lui, mieux investi. La première partie se déroulant dans la Comté, dans le logis de Bilbo, est à cet égard exemplaire puisque une grande partie des dialogues se retrouvent du roman au film, avec quelques nuances pourtant:
Lors de la première rencontre entre Gandalf et Bilbo, quand Gandalf lui dévoile facétieusement son identité (multiple), Bilbo est saisi d'une succession de souvenirs féériques, nostalgiques, liés au nom de son interlocuteur, qu'il évoque avec ferveur avant que son côté plus conformiste ne prenne le pas, et puis ne referme la porte. Cette énumération même, qui résulte en une seule occurrence dans le film, donc à peu de relief, permet de sentir le désir secret de Bilbo de quitter la comté, le confort d'une vie bien rangée. De même, le Bilbo du roman est à son corps défendant intrigué, happé, par les récits des nains qu'il épie avec curiosité, contrairement à celui du film qui semble exaspéré par toute cette histoire. Autre détail, avant de congédier Gandal sur le perron de son trou de hobbit, il l'invite, comme par un lapsus, à prendre le thé le lendemain. Et quand les nains sonnent à sa porte, à la suite de présentations courtoises, il ne manque pas, trop empli du sens de l'hospitalité, à leur offrir un peu du thé qu'il prévoyait de partager avec le magicien. Détails qui n'apparaissent pas dans le film, au profit d'autres, plus visuels disons, dans le jeu d'acteur même, des tics, des manies, qui fond un tableau très différent, plus tatillon, et assez agaçant, il faut le dire, pour qui a eu le coupe pleine de la pantomime sarkozyste lol ...
Un autre personnage est transformé par la magie du cinéma de Jackson, c'est la figure de Thorin Oakenshield dont la transmutation revêt les contours d'une idéalisation guerrière assez nauséabonde ... etc
enfin c'est pas très intéressant ce que je raconte; Borges dit les choses bien mieux
Sinon c'est assez médiocre. Bien pire que l'adaptation de la trilogie qui relevait elle aussi nombre de contresens si l'on pense que la fidélité à l'esprit de l’œuvre de Tolkien est importante; on peut aussi imaginer des versions satiriques, érotiques etc ..., il en existe.
En matière d'adaptation, le problème premier est cette idée saugrenue de raconter l'histoire de Bilbo Baggins de la même manière que cette de Frodo et de l'anneau: c'est à dire en 3 films d'une durée proche de 3 heures alors que le seigneur des anneaux doit faire, suivant les éditions, entre mille et mille cinq cent pages, que son ton est très différent du livre pour enfants, du conte, qu'est Bilbon le Hobbit qui doit faire autour de trois cent, quatre cent pages. Une adaptation en un seul film aurait été plus fondée.
C'est une décision qui en appelle plus à la mégalomanie de Peter Jackson, que je trouvais plutôt sympathique dans sa période trash, ou à une volonté d'induire une réaction du publique équivalente à celle qui eut lieu lors de la sortie du seigneur des anneaux _ Il est permis de douter de la sincérité de l'entreprise; d'ailleurs Guillermo Del toro pressenti pour diriger le Hobbit ,sous la supervision tatillonne de Jackson, s'est esquivé assez rapidement, prétextant que la durée du tournage l'éloignerait de projets plus personnels trop longtemps.
En matière d'écriture, c'est gaver le matériau original comme une oie d'un corpus épars et hétérogène quand il n'y a pas invention complète de la part du groupe de scénaristes.
Ainsi ils ajoutent au récit du Hobbit des parties de l'histoire de la terre du milieu présentes dans les annexes très détaillés à certaines éditions du seigneur des anneaux ou encore des bouts de récits ou de phrases présentes dans les contes et légendes inachevées du troisième âge; un patchwork qui n'est pas absurde en soi, si l'on souhaite mettre en visibilité tous les éléments à disposition et rassasier la curiosité du spectateur, mais l'histoire du hobbit reste à la traîne pendant ce temps là, si distendue que le manque de soin de Jackson quand il la remet en scène devient flagrant.
La première partie du film présentant l'histoire des nains de la montagne solitaire et l'attaque du dragon Smaug est un récit qui provient de la bouche de Thorin, un des nains de l'histoire, que Jackson choisit d'illustrer par l'image plutôt que par la parole; je ne sais pas si c'est très astucieux, le mystère est rapetissé au profit du spectacle, mais en tout état de cause, c'est une caractéristique de ce réalisateur ogre de vouloir tout montrer, filmer, avec une compulsion insatiable; et puis ça fait tourner la machine derrière.
Afin de pallier au déficit de matériau narratif pour son projet d'adaptation en trois parties, il invente ou transforme carrément des pans pourtant essentiels de l'univers imaginé par Tolkien. Ainsi il sort du bois un personnage très secondaire, le mage Radagast, qui je crois n'apparait pas dans bilbon le hobbit, peut être y est il fait mention, et le présente dans une séquence assez ridicule qui serait plus proche de l'esprit d'un Disney sénile que celui de Tolkien. Mais bon pourquoi pas.
Cependant par ce simple ajout, il bouleverse toute la chronologie, la date de la découverte de l'ombre dans la forêt de Vert-bois le grand, et la crédibilité même de son récit (Radagast traverse une chaîne de montagne sur un traineau tiré par des lapins ..., afin de prévenir Gandalf, _comment l'a t il trouvé? ... en un temps record que n'aurait pas battu feu le concorde).
On me rétorquera, ou peut-être pas, après tout, on s'en fout, que si la lettre n'est pas suivie scrupuleusement, l'esprit du roman est lui, mieux investi. La première partie se déroulant dans la Comté, dans le logis de Bilbo, est à cet égard exemplaire puisque une grande partie des dialogues se retrouvent du roman au film, avec quelques nuances pourtant:
Lors de la première rencontre entre Gandalf et Bilbo, quand Gandalf lui dévoile facétieusement son identité (multiple), Bilbo est saisi d'une succession de souvenirs féériques, nostalgiques, liés au nom de son interlocuteur, qu'il évoque avec ferveur avant que son côté plus conformiste ne prenne le pas, et puis ne referme la porte. Cette énumération même, qui résulte en une seule occurrence dans le film, donc à peu de relief, permet de sentir le désir secret de Bilbo de quitter la comté, le confort d'une vie bien rangée. De même, le Bilbo du roman est à son corps défendant intrigué, happé, par les récits des nains qu'il épie avec curiosité, contrairement à celui du film qui semble exaspéré par toute cette histoire. Autre détail, avant de congédier Gandal sur le perron de son trou de hobbit, il l'invite, comme par un lapsus, à prendre le thé le lendemain. Et quand les nains sonnent à sa porte, à la suite de présentations courtoises, il ne manque pas, trop empli du sens de l'hospitalité, à leur offrir un peu du thé qu'il prévoyait de partager avec le magicien. Détails qui n'apparaissent pas dans le film, au profit d'autres, plus visuels disons, dans le jeu d'acteur même, des tics, des manies, qui fond un tableau très différent, plus tatillon, et assez agaçant, il faut le dire, pour qui a eu le coupe pleine de la pantomime sarkozyste lol ...
Un autre personnage est transformé par la magie du cinéma de Jackson, c'est la figure de Thorin Oakenshield dont la transmutation revêt les contours d'une idéalisation guerrière assez nauséabonde ... etc
enfin c'est pas très intéressant ce que je raconte; Borges dit les choses bien mieux
Dernière édition par erwan le Mer 2 Jan 2013 - 2:32, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Ah si Erwan, c'est très intéressant ! Je ne connais pas bien du tout l'univers de Tolkien et la manière dont tu décris les ajouts, les incohérences, les petites modifications éclaire bien ce que le film aurait pu être, ou plutôt ce qu'il n'est pas du tout. Ainsi, tout ce que tu dis du début, de la transformation du personnage de Bilbo en un être agaçant, tatillon, etc., sans connaître le livre je l'avais senti, et tu rends les choses plus solides encore.
adeline- Messages : 3000
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Hi Erwan, bonne année
j'ai de la sympathie pour la mégalomanie, surtout venant d'un projet artistique; s'il foire, on aura tenté grand...
Pour moi, il s'agit seulement de tirer un maximum de sous de la moindre ligne du bouquin, épuiser le livre, un peu comme les nains au début épuisent la terre à la recherche de l'or; c'est plutôt un projet de nain, en ce sens...la seule différence c'est que les nains creusent, jusqu'à rencontrer le néant (comme mallarmé, creusant le vers), sous les apparences du joyau absolu, alors que le mec ne creuse rien, ne se situe même pas à la surface...
"Malheureusement, en creusant le vers à ce point, j’ai rencontré deux abîmes, qui me désespèrent. L’un est le Néant […]. nous ne sommes que de vaines formes de la matière – mais bien sublimes pour avoir inventé Dieu et notre âme. »
(Mallarmé)
(c'est ce qu'a foiré PJ)
C'est une décision qui en appelle plus à la mégalomanie de Peter Jackson
j'ai de la sympathie pour la mégalomanie, surtout venant d'un projet artistique; s'il foire, on aura tenté grand...
Pour moi, il s'agit seulement de tirer un maximum de sous de la moindre ligne du bouquin, épuiser le livre, un peu comme les nains au début épuisent la terre à la recherche de l'or; c'est plutôt un projet de nain, en ce sens...la seule différence c'est que les nains creusent, jusqu'à rencontrer le néant (comme mallarmé, creusant le vers), sous les apparences du joyau absolu, alors que le mec ne creuse rien, ne se situe même pas à la surface...
"Malheureusement, en creusant le vers à ce point, j’ai rencontré deux abîmes, qui me désespèrent. L’un est le Néant […]. nous ne sommes que de vaines formes de la matière – mais bien sublimes pour avoir inventé Dieu et notre âme. »
(Mallarmé)
(c'est ce qu'a foiré PJ)
Borges- Messages : 6044
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
erwan a écrit: Borges dit les choses bien mieux
fais pas ton modeste,
j'ai appris plein de choses en lisant ton message; je suis pas comme toi un spécialiste de Tolkien...
Borges- Messages : 6044
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
salut à tous,Ainsi il sort du bois un personnage très secondaire, le mage Radagast, qui je crois n'apparait pas dans bilbon le hobbit
relu Bilbo il n'y a pas longtemps, pas de souvenir non plus de radagast (troisième couteau dans le Seigneur des anneaux, je crois.
salut erwan,Bien pire que l'adaptation de la trilogie qui relevait elle aussi nombre de contresens si l'on pense que la fidélité à l'esprit de l’œuvre de Tolkien est importante; on peut aussi imaginer des versions satiriques, érotiques
dans le genre, j'ai lu Bored of the ring. trouvé ça assez médiocre. tu en connais d'autres ? des bonnes ?
pas envie d'aller voir le PJ. vu sa trilogie, pitoyable et un chouïa facho. ça me suffit.
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Ah ah, c'est clair que c'est hyper facho. Il faut voir la représentation des méchants, du mal, ces orques qui sont juste horribles, qui n'existent pas, qui ne sont rien, il n'y a pas pire comme manichéisme facho !
adeline- Messages : 3000
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
oui, mais ça, c'est déjà chez Tolkien. le problème, c'est que PJ en rajoute encore une couche, par exemple quand Treebeard décide tout seul et pour tous les ents de partir en guerre - dans le livre, la décision est collective et ne vient qu'après une longue délibération. et puis tout ce conjugalisme puéril et réac entre Aragorn et la fille d'Elrond, une question très rapidement traitée par Tolkien. je ne parle même pas du lancer de nain.
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
bonne année à tous pour l'année elfique, faudra attendre début avril
Quant à la question des orques dans l'univers de Tolkien, c'est assez complexe; de quoi l'orque est-il le nom?
Si l'on suit une approche extérieure, le mot "orc " ou "ork" viendrait du vieil anglais, du poème Beowulf, qui exerça une influence sur Tolkien et signifierait grosso modo "démon". Orc est un emprunt à la religion romaine, à Orcus, une divinité infernale, qui se transforma en français en "ogre" (réf. encyclopédie de la terre du milieu, Edouard Kloczko).
Au sein de l'univers, leur origine est soumise à quelques spéculations, mais le mal, chez Tolkien, est inapte à la création, il agit par corruption de ce qui existe déjà, et qu'il jalouse intérieurement. Ainsi les orcs seraient le produit d'expériences, de tortures, de déformations, y compris linguistique puisque le mot exprime l'essence, sur des créatures existant à posteriori, des elfes, les premiers à s'éveiller, si Tolkien n'a pas changé d'avis par la suite comme il le faisait souvent.
Alors bien sûr symboliquement, ils sont un reflet dans le miroir, qui nous regarde sardoniquement; les grands orques du Mordor, les Uruks, n'avaient que mépris pour les orques ordinaires qu'ils appelaient « snaga », c'est à dire esclave. Et c'est ainsi que je vois les orques chez Tolkien, des créatures esclaves de leurs désirs, de leurs peurs, de leurs pulsions, de leur violence, esclaves de leur origine même, puisqu'elle a été pervertie, puisqu'ils ne font plus parti du mouvement même de la création, du chant créateur.
Alors ils nous renvoient une image assez détestable de nous même. Le gouffre Lovecraftien de l'horreur, en nous, qui tutoie le visible et la conscience. Un truc du genre:).
Après je sais pas si avec un traitement psychiatrique, quelques électrochocs, une séance de torture comme dans un film de Kubrick, on ne pourrait pas en faire des gentlemen anglais tout à fait recommandables. Y-a toujours de l'espoir.
Salut Stéphane, je connaissais celui que tu as lu, enfin vaguement, juste le titre. Il y en avait un que j'avais feuilleté, dans le milieu interlope des jeux de rôle, et qui m'avait semblé très "frivole", mais c'était peut-être une traduction française de bored of the ring. Sinon non, je dois confesser mon incurieStéphane Pichelin a écrit:salut erwan,Bien pire que l'adaptation de la trilogie qui relevait elle aussi nombre de contresens si l'on pense que la fidélité à l'esprit de l’œuvre de Tolkien est importante; on peut aussi imaginer des versions satiriques, érotiques
dans le genre, j'ai lu Bored of the ring. trouvé ça assez médiocre. tu en connais d'autres ? des bonnes ?
Ah ah, c'est clair que c'est hyper facho. Il faut voir la représentation des méchants, du mal, ces orques qui sont juste horribles, qui n'existent pas, qui ne sont rien, il n'y a pas pire comme manichéisme facho !
Je n'ai pas vu King Kong mais il m'a semblé avoir lu que Jackson filmait les autochtones de l'île de la même manière que les orques de sa première trilogie. Je ne sais pas si c'est vrai.oui, mais ça, c'est déjà chez Tolkien.
Quant à la question des orques dans l'univers de Tolkien, c'est assez complexe; de quoi l'orque est-il le nom?
Si l'on suit une approche extérieure, le mot "orc " ou "ork" viendrait du vieil anglais, du poème Beowulf, qui exerça une influence sur Tolkien et signifierait grosso modo "démon". Orc est un emprunt à la religion romaine, à Orcus, une divinité infernale, qui se transforma en français en "ogre" (réf. encyclopédie de la terre du milieu, Edouard Kloczko).
Au sein de l'univers, leur origine est soumise à quelques spéculations, mais le mal, chez Tolkien, est inapte à la création, il agit par corruption de ce qui existe déjà, et qu'il jalouse intérieurement. Ainsi les orcs seraient le produit d'expériences, de tortures, de déformations, y compris linguistique puisque le mot exprime l'essence, sur des créatures existant à posteriori, des elfes, les premiers à s'éveiller, si Tolkien n'a pas changé d'avis par la suite comme il le faisait souvent.
Alors bien sûr symboliquement, ils sont un reflet dans le miroir, qui nous regarde sardoniquement; les grands orques du Mordor, les Uruks, n'avaient que mépris pour les orques ordinaires qu'ils appelaient « snaga », c'est à dire esclave. Et c'est ainsi que je vois les orques chez Tolkien, des créatures esclaves de leurs désirs, de leurs peurs, de leurs pulsions, de leur violence, esclaves de leur origine même, puisqu'elle a été pervertie, puisqu'ils ne font plus parti du mouvement même de la création, du chant créateur.
Alors ils nous renvoient une image assez détestable de nous même. Le gouffre Lovecraftien de l'horreur, en nous, qui tutoie le visible et la conscience. Un truc du genre:).
Après je sais pas si avec un traitement psychiatrique, quelques électrochocs, une séance de torture comme dans un film de Kubrick, on ne pourrait pas en faire des gentlemen anglais tout à fait recommandables. Y-a toujours de l'espoir.
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
yep, l'espoir fait vivre !
je n'arrive pas à faire l'impasse, dans Le Seigneur..., sur la présence finale des Southerners, les Suderons en français, au teint mat foncé, venant du Sud et de l'Est à la rescousse de Sauron, montés sur des chameaux. je trouve ça assez explicite, non ?
il y a aussi une drôle de notion de la liberté. la liberté, c'est d'abord celle des ents et de leurs interminables conciliabules, et de Tom Bombadil, l'homme de l'origine qui sait parler aux arbres de la forêt dangereuse et vit de chants et de miel - deux passages évités par PJ, évidemment. mais de liberté dans l'ordre humain, ou plutôt dans l'ordre des créatures sociales (nains, elfes, humains ou aigles), dans Le Seigneur..., je n'en vois point. tous sont conduits par le devoir, par l'obligation ou par une mission.
Bilbo est plus intéressant de ce point de vue. les motivations des personnages sont bien plus troubles, mystérieuses. et la bonté des différentes races n'est pas évidentes du tout. Beorn est-il bon ? les elfes de Mirkwood sont-ils bons ? Thorïn Oakenshield est-il bon ? on se doute bien que oui, ou qu'ils ne sont pas tout à fait mauvais comparés aux habitants de la Moria, c'est en tout cas ce que disent les personnages mêmes, mais il faut quand même attendre la fin et la bataille des cinq armées pour que Mal (wargs et gobelins) et Bien (les autres) définitivement dans leurs ordres respectifs.
je n'arrive pas à faire l'impasse, dans Le Seigneur..., sur la présence finale des Southerners, les Suderons en français, au teint mat foncé, venant du Sud et de l'Est à la rescousse de Sauron, montés sur des chameaux. je trouve ça assez explicite, non ?
il y a aussi une drôle de notion de la liberté. la liberté, c'est d'abord celle des ents et de leurs interminables conciliabules, et de Tom Bombadil, l'homme de l'origine qui sait parler aux arbres de la forêt dangereuse et vit de chants et de miel - deux passages évités par PJ, évidemment. mais de liberté dans l'ordre humain, ou plutôt dans l'ordre des créatures sociales (nains, elfes, humains ou aigles), dans Le Seigneur..., je n'en vois point. tous sont conduits par le devoir, par l'obligation ou par une mission.
Bilbo est plus intéressant de ce point de vue. les motivations des personnages sont bien plus troubles, mystérieuses. et la bonté des différentes races n'est pas évidentes du tout. Beorn est-il bon ? les elfes de Mirkwood sont-ils bons ? Thorïn Oakenshield est-il bon ? on se doute bien que oui, ou qu'ils ne sont pas tout à fait mauvais comparés aux habitants de la Moria, c'est en tout cas ce que disent les personnages mêmes, mais il faut quand même attendre la fin et la bataille des cinq armées pour que Mal (wargs et gobelins) et Bien (les autres) définitivement dans leurs ordres respectifs.
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Pas vu cette daube (et pas l'intention d'ailleurs. En plus l'univers de Tolkien ne m'a jamais intéressé), mais nous avions parlé de Jackson avec Erwan.
Ce qui m'a toujours intrigué, c'est avec quel "amour" et quelle jouissance Jackson filme les scènes de batailles. C'est d'ailleurs tout ce dont je me souviens de sa trilogie, des scènes de batailles interminables. Une connaissance m'a dit que dans les "versions longues" pas mal de batailles sont rallongées qui plus est. Des orcs qui se font découper à la hache par centaine ou transpercer de flèches, Jackson semble adorer cela.
Mais bon le problème, pour reprendre les mots de Godard à propos de Spielberg, c'est que Jackson pense être un bien meilleur metteur en scène qu'il n'est réellement.
Ce qui m'a toujours intrigué, c'est avec quel "amour" et quelle jouissance Jackson filme les scènes de batailles. C'est d'ailleurs tout ce dont je me souviens de sa trilogie, des scènes de batailles interminables. Une connaissance m'a dit que dans les "versions longues" pas mal de batailles sont rallongées qui plus est. Des orcs qui se font découper à la hache par centaine ou transpercer de flèches, Jackson semble adorer cela.
Mais bon le problème, pour reprendre les mots de Godard à propos de Spielberg, c'est que Jackson pense être un bien meilleur metteur en scène qu'il n'est réellement.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Jeremy Souetre sur la page facebook des spectres a écrit:
Non, mais j'adore ces topics ou à mémoire sélective qui, sous couvert de déplacer une discussion, éludent un peu le SEUL message qui posait clairement la SEULE question qu'appelait ce statut à l'origine. En gros, la question du cinéma de Jackson qui tuerait le texte en l'épuisant dans sa représentation "tout"... si j'ai des émotions pendant le film au point de RESSENTIR la présence d'entités et de forces qui ne sont pas dans le champ, n'est-ce pas déjà mon esprit qui "imagine" (!!!). Plus globalement, en quoi une citation de qui que ce soit sur l'imaginaire a une valeur éclairante sur la mise en scène de ce film PRÉCIS ? En quoi, est-ce que ça légitime une imagination plutôt qu'une autre ? Je maintiens donc que la charité pour des personnes qui font semblant était ma seule motivation en donnant les liens ci-dessus qui, fût-ce de manière insatisfaisante à vos yeux, au moins tentaient de discuter des partis pris artistiques (un gros mot pour le film du réalisateur de Créatures Célestes et Lovely Bones et de fictions qui, pour , je présume) plutôt que de faire semblant de débattre d'un film qui n'
Ah oui, et rien que ça, je trouve ça sublime :
"[...]
Pas vu cette daube (et pas l'intention d'ailleurs. En plus l'univers de Tolkien ne m'a jamais intéressé), mais nous avions parlé de Jackson avec Erwan.
[...]
"
Donc, il décrète d'emblée que c'est une daube. Qu'il ne connait pas non plus l'univers de Tolkien, mais comme il faut quand même avoir un avis, en n'oubliant pas bien sûr. Alors, oui, la trilogie recelait certes de jolis massacres, mais le "critique" semble avoir, et qui deman.
Le pire, c'est que c'est moi qui passera pour un "fanatique" ou un "conditionné" auprès des membres de ce forum pour en avoir appelé à un minimum d'esprit critique, fût-ce pour des choses qu'on aimerait bien condamner par principe et qu'on s'interdit donc de juger à proprement parler, c'est-à-dire comparer à quelque chose et pas
"Mais bon le problème, pour reprendre les mots de Godard à propos de Spielberg, c'est que Jackson pense être un bien meilleur metteur en scène qu'il n'est réellement. "
Je ne déteste pas particulièrement Godard, mais comme je le rappelais hier dans un autre message, l'intérêt de certains points de la mise en scène de Godard est le plus souvent surtout théorique, et un film comme "A bout de souffle" est autrement plus vain dans ses démonstrations qu'un film de Michael Bay (dont je suis très loin de vénèrer le cinéma qui est au découpage ce que le tyrannosaure est au magasin de porcelaine, mais le trouve déjà plus sympathique dans son esprit assumé... car, oui, et ça se retrouve dans la discussion, ce cinéma-là a bien un "esprit" aussi grossier (mais "pas aussi vulgaire que ces cérémonies dont les jurys ne se sentent pas le moins du monde embarrassés de récompenser un acteur homosexuel car il récite du Proust, parce que c'est trop classe, t'as vu" pour reprendre le mot de mauvaise foi assumée d'un journaliste à propos d'un ), soit-il. Le problème, la moindre de ses petites phrases a valeur de parole sacrée pour tout ce que devrait être le Cinéma auprès d'un certain "public", visiblement plus préoccupé d'avoir un avis sur la chose que de s'y intéresser, donc. Il faudra d'ailleurs bien que, en France, l'on comprenne un jour que le cinéphile est un "public" avant d'être un "esprit libre et pensant", et qu'un critique est avant tout un "esprit libre et pensant".
Donc, oui, Godard a apporté sa contribution au cinéma (et hélas, surtout favorisé quarante ans d'errances idéologiques d'impostures cinématographiques et dans le cinéma français derrière). Mais ses
Borges- Messages : 6044
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Deux textes très documentés du cinéphile Rafik Djoumi:
(Jeremy Souetre les a partagé sur Fb si je ne m'abuse)
http://www.capturemag.net/etat-critique/le-hobbit-une-imagerie-inattendue/
http://www.capturemag.net/etat-critique/le-hobbit-un-recit-inattendu/
La première rencontre est vue par les yeux de Sam.
Les rangers d'Ithilien tendent une embuscade aux Suderons (Haradrim):
(Jeremy Souetre les a partagé sur Fb si je ne m'abuse)
http://www.capturemag.net/etat-critique/le-hobbit-une-imagerie-inattendue/
http://www.capturemag.net/etat-critique/le-hobbit-un-recit-inattendu/
je me rappelle des oliphants mais pas des chameaux (je me trompe peut-être; je ne suis pas un spécialiste de Tolkien lol; comme accessoire, il me manque la pipe)je n'arrive pas à faire l'impasse, dans Le Seigneur..., sur la présence finale des Southerners, les Suderons en français, au teint mat foncé, venant du Sud et de l'Est à la rescousse de Sauron, montés sur des chameaux. je trouve ça assez explicite, non ?
La première rencontre est vue par les yeux de Sam.
Les rangers d'Ithilien tendent une embuscade aux Suderons (Haradrim):
It was Sam's first view of a battle of Men against Men, and he did not like it much. He was glad that he could not see the dead face. He wondered what the man's name was and where he came from; and if he was really evil of heart, or what lies or threats had led him on the long march from his home; ...
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
erwan a écrit:je me rappelle des oliphants mais pas des chameauxje n'arrive pas à faire l'impasse, dans Le Seigneur..., sur la présence finale des Southerners, les Suderons en français, au teint mat foncé, venant du Sud et de l'Est à la rescousse de Sauron, montés sur des chameaux. je trouve ça assez explicite, non ?
Hi
SP a confondu la monture et les cavaliers; les mecs sur les oliphants ont un look très homme brun du désert; deux tours obligent
Borges- Messages : 6044
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Et bien, je pense qu'il y a des oliphants ET des chameaux, dromadaires ou truc du genre. Si je me souviens bien avant la bataille devant Minas Tirith, on voit les renforts de Sauron arriver depuis le Sud et l'Est, et je me demande si on ne voit pas alors des hommes sur des chameaux. C'est avant l'arrivée des oliphants dans la bataille.
Et je suis d'accord avec SP, cette représentation des humains alliés de Sauron en hommes du sud c'est-à-dire en Noirs, Arabes etc. est vraiment puante. Les hommes du Gondor, eux, se nomment les hommes de l'ouest…
Et je suis d'accord avec SP, cette représentation des humains alliés de Sauron en hommes du sud c'est-à-dire en Noirs, Arabes etc. est vraiment puante. Les hommes du Gondor, eux, se nomment les hommes de l'ouest…
adeline- Messages : 3000
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
oui, j'ai confusé. désolé. mais le fond est un peu le même, non ?
Invité- Invité
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
Stéphane Pichelin a écrit:oui, j'ai confusé. désolé. mais le fond est un peu le même, non ?
parfaitement
(de ce point de vue, même pas nécessaire que nous nous trompions erwan et moi )
Borges- Messages : 6044
Re: Le Hobbit 1 (Peter Jackson - 2012)
En fouillant dans mes lointains souvenirs adolescents, il me semble que Tolkien avait déclaré qu'il n'aimait pas du tout les mythologies orientales ou moyen-orientales, et de fait les seules qui l'intéressent sont les mythologies nordiques. ça ne prouve rien mais bon... la Méditerranée, les Arabes, c'est pas son truc au pépère.
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