Nouveau livre sur Sylvester Stallone
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Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Bonjour à tous,
Je suis journaliste et je viens de publier un ouvrage sur Sylvester Stallone. C'est le résultat de plusieurs mois de travail. J'ai essayé de faire partager ma vision de l'oeuvre de Stallone dans ce travail très documenté. C'est-à-dire un vrai humaniste, avec un discours qui touche les classes populaires et qui met en avant, d'une manière très attachante, les losers. J'ai réussi à interviewer plusieurs personnes qui ont bossé avec lui comme Norman Jewison (FIST), Paul Sylbert (Les Faucons de la nuit), Martyn Burke (Mafia Love), Albert Magnoli (Tango et Cash), Dennis Maguire (Rambo II)...
Il y a une partie consacrée aux fans de Stallone. J'essaie d'analyser d'une manière sociologique l'amour que porte les fans à l'acteur italo-américain. Le très sympa Yannick Dahan (journaliste à Canal+) a notamment apprécié le contenu de mon livre.
J'ai pris énormément de plaisir à écrire cet ouvrage et je vous invite à le découvrir !
L'ouvrage est dispo dans plusieurs librairies de Paris dont Ciné-Reflet et, évidemment, Movies 2000 !
CRITIQUE très positive de mon livre sur DVDCritiques.com et mon interview : http://www.dvdcritiques.com/news/news_visu.aspx?dvd=2541
Voilà un lien pour ceux qui veulent le commander sur le net:
http://www.cinereflet.fr/product_info.php?products_id=40609&osCsid=hm5ee9chtcq37vgshffn3lv5r0
http://www.thebookedition.com/sylvester-stallone-un-vrai-humaniste-david-da-silva-p-71844.html
Je suis journaliste et je viens de publier un ouvrage sur Sylvester Stallone. C'est le résultat de plusieurs mois de travail. J'ai essayé de faire partager ma vision de l'oeuvre de Stallone dans ce travail très documenté. C'est-à-dire un vrai humaniste, avec un discours qui touche les classes populaires et qui met en avant, d'une manière très attachante, les losers. J'ai réussi à interviewer plusieurs personnes qui ont bossé avec lui comme Norman Jewison (FIST), Paul Sylbert (Les Faucons de la nuit), Martyn Burke (Mafia Love), Albert Magnoli (Tango et Cash), Dennis Maguire (Rambo II)...
Il y a une partie consacrée aux fans de Stallone. J'essaie d'analyser d'une manière sociologique l'amour que porte les fans à l'acteur italo-américain. Le très sympa Yannick Dahan (journaliste à Canal+) a notamment apprécié le contenu de mon livre.
J'ai pris énormément de plaisir à écrire cet ouvrage et je vous invite à le découvrir !
L'ouvrage est dispo dans plusieurs librairies de Paris dont Ciné-Reflet et, évidemment, Movies 2000 !
CRITIQUE très positive de mon livre sur DVDCritiques.com et mon interview : http://www.dvdcritiques.com/news/news_visu.aspx?dvd=2541
Voilà un lien pour ceux qui veulent le commander sur le net:
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http://www.thebookedition.com/sylvester-stallone-un-vrai-humaniste-david-da-silva-p-71844.html
Sam2906- Messages : 1
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Je suis journaliste et je viens de publier un ouvrage sur Sylvester Stallone. C'est le résultat de plusieurs mois de travail.
je déteste les journalistes, plusieurs mois de travail, ça doit faire une éternité dans leur expérience du temps...
Borges- Messages : 6044
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Le mec, il fait sa retape partout. Et répète partout que le "très sympa Yannick Dahan *** de canal+ (qui c'est, ce blaireau?) a trouvé son machin formid.
(*** ah tiens, je découvre qu'il a commis une fiente molle, louée y a des lunes, la horde. Pas pu dépasser les 30 premières minutes. Inexplicablement: non primée à Gérardmer)
Il a bien fait de passer: je me charge de donner un peu plus de visibilité à sa pub:
Achetez ce bouquin. ça a l'air super!! On dirait que ça a été conçu, maquetté, designé, écrit, et promotionné par une endive!! Mais ne vous fiez pas aux apparences! Découvrez Sylvester" l'humaniste, avec un discours qui touche les classes populaires et qui met en avant, d'une manière très attachante, les losers "!
Collection "développons".
Oui, certes. Développons-pon-pon...
Bon, un dafalgan, le suppo...
(*** ah tiens, je découvre qu'il a commis une fiente molle, louée y a des lunes, la horde. Pas pu dépasser les 30 premières minutes. Inexplicablement: non primée à Gérardmer)
Il a bien fait de passer: je me charge de donner un peu plus de visibilité à sa pub:
Achetez ce bouquin. ça a l'air super!! On dirait que ça a été conçu, maquetté, designé, écrit, et promotionné par une endive!! Mais ne vous fiez pas aux apparences! Découvrez Sylvester" l'humaniste, avec un discours qui touche les classes populaires et qui met en avant, d'une manière très attachante, les losers "!
Mon ouvrage sera disponible dans plusieurs librairies de Paris. Sinon, vous pouvez le commander ici: http://www.thebookedition.com/sylvester-stallone-un-vrai-humaniste-david-da-silva-p-71844.html
Mon bouquin est une analyse de sa filmographie mais aussi de sa vie (car le lien entre les deux est inévitable avec Sylvester Stallone). Je parle également des fans de l'acteur. J'essaie réellement de briser les clichés que l'on a sur lui. C'est vrai qu'il y a très peu d'ouvrages d'analyses sérieux sur cet acteur (la plupart sont de simples biographies).
Voilà le sommaire de mon livre pour vous donnez (sic) une idée de son contenu (au total, mon ouvrage fait 223 pages) :
Introduction
Chapitre I : Sylvester Stallone aime les prolétaires
1) L'esprit contestataire des années soixante-dix
2) L'Etalon italien
3) La conscience de classe chez Sylvester Stallone
Chapitre II : Sylvester Stallone atteint de « Reaganite » ?
1) Le retour en force des années quatre-vingt
2) La polémique idéologique autour de Sylvester Stallone
3) La réception populaire de Rambo II et Rocky IV et les fans de Sly
Chapitre III : Sylvester Stallone et la fin de la guerre froide
1) Une difficile traversée du désert
2) Un intellectuel engagé ?
3) Un véritable auteur ?
Conclusion
Annexes
Sources et Bibliographie
Collection "développons".
Oui, certes. Développons-pon-pon...
Bon, un dafalgan, le suppo...
Dernière édition par jerzy P le Sam 31 Mar 2012 - 16:29, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Découvrez l'interview passionnante de l'auteur de cet ouvrage sur dvd.critique!!
« Sylvester Stallone, un vrai humaniste. » L’expression est lâchée. Voici en tout cas un intitulé courageux dont la perception sera révélatrice de l’image de l’acteur. Le titre fera sans doute glousser les détracteurs de Stallone, ceux qui n’ont jamais pris la peine de retirer leurs vilaines œillères. Ses aficionados, eux, y trouverons leur compte. Cela tombe bien, le livre leur est avant tout destiné.
Ambitieux, l’ouvrage, le premier du journaliste David Da Silva, nous livre une analyse sociopolitique de Stallone, de ses personnages (souvent autobiographiques), de ses films. Sont notamment abordés les valeurs « stalloniennes » (la réussite dans l’échec, la conscience de classe, etc.), la récupération reaganienne de plusieurs longs-métrages (Rambo 2, Rocky IV) et la réception contrastée de certains titres (grand écart entre la critique et un certain public). La réflexion menée par l’auteur est à la fois pointue et affectueuse (Da Silva est un fan et il ne s’en cache pas). S’il y a indéniablement de la matière grise dans « Sylvester Stallone, un vrai humaniste. », vous y trouverez aussi du cœur.
Pertinent dans ses propos, l’auteur n’omet pas de soigner la forme. Le style est clair, agréable. On évite le côté ampoulé qui parasite de nombreux essais sur le septième art. Aérée, la mise en page ne gâche rien et la quasi absence d’iconographie (pour des raisons de droits) souligne finalement le côté sérieux de l’entreprise.« Sylvester Stallone, un vrai humaniste. » se lit rapidement et avec plaisir.
Bonne initiative, cette analyse vient combler un vide (il n’y avait, jusqu’alors, pas d’ouvrage francophone creusé sur Stallone) et s’avère une acquisition incontournable pour le féru de Sly.
Le livre est disponible sur le site The Book Edition.
Retrouvez ci-dessous l’interview de David Da Silva, l’auteur de l’ouvrage.
Peux-tu te présenter aux lecteurs de DVDCritiques ?
D'abord, je suis un véritable passionné de cinéma depuis mon enfance. Je suis éclectique, j'adore les films de genre mais aussi d'auteur comme ceux de Terrence Malick. Je suis diplômé de l'Institut Français de Presse de Paris. Mon directeur de recherche était Fabrice D'Almeida, le présentateur de l'émission La Case du siècle sur France 5. Je suis devenu journaliste et j'ai notamment écrit pour le site de cinéma Ecranlarge et la revue de cinéma Manivelle.
Quel est le film qui t’a fait découvrir Stallone et quels souvenirs gardes-tu de cette expérience ?
J'ai vu le premier Rocky très jeune et je suis tombé sous le charme de ce personnage. Il était pauvre et fils d'immigrés comme moi. Le courage de Rocky Balboa m'a vraiment impressionné. Je crois que j'ai toujours gardé le souvenir de cet homme qui essaie de se prouver à lui-même qu'il n'est pas un loser.
Quel a été le déclic pour écrire ce livre ?
Tout d'abord, j'ai constaté qu'il n'y a pas de livres sérieux sur Sylvester Stallone en France. Il y a quelques biographies mais pas d'analyse de son travail comme réalisateur et scénariste. Mais je voulais également faire partager ma vision de son œuvre cinématographique au grand public.
Tu as interviewé plusieurs personnes ayant travaillé avec Sly. As-tu tenté d’approcher Stallone lui-même au moment de l’écriture de ton ouvrage ?
Oui, j'ai contacté son attachée de presse, Michelle Vega, à plusieurs reprises. Malheureusement, elle m'a indiqué que Stallone était trop occupé pour m'accorder un entretien. Il bossait sur le film de Walter Hill et il a enchaîné ensuite sur Expendables 2. Pourtant, je suis certain que Sly aurait été très heureux de m'aider pour mon livre. Albert Magnoli, le coréalisateur de Tango et Cash, m'a avoué que Stallone aurait été passionné par le sujet de mon ouvrage.
Je trouve le titre du livre courageux. Il tord le cou à une certaine image de l’acteur. C’était l’idée ?
Absolument. Je voulais un titre qui attire l'attention. Le grand public ne s'attend pas à voir le terme « humaniste » associé au nom de Stallone. Le titre m'a été suggéré judicieusement par Lionel Grenier, le rédacteur en chef de la revue Manivelle. Je pense que les fans de l'acteur attendaient depuis très longtemps un ouvrage comme celui là.
L’iconographie est très limitée (une seule photographie en couverture). Etait-ce un choix ou une contrainte ?
Une contrainte plutôt. J'aurais aimé illustrer mes propos avec quelques photos de ses films. Malheureusement, le droit d'image est très difficile à obtenir auprès des grands studios américains. Heureusement, le photographe Gage Skidmore m'a autorisé à utiliser celle de la couverture.
Rentrons dans le vif du sujet. Avec le recul, est-ce que, finalement, le physique de plus en plus musclé de Sly n’a pas été un frein à sa carrière d’acteur ?
Oui, il s'est enfermé dans un créneau très limité. Il est devenu un acteur de film d'action alors qu'il avait une palette de jeu beaucoup plus large au départ. On l'a comparé à Al Pacino ou Marlon Brando à ses débuts. D'ailleurs, il est très bon dans le film F.I.S.T. de Norman Jewison en 1978. A partir de 1985, il va être en compétition avec Arnold Schwarzenegger et enchaîner des films d'action.
Sly n’a-t-il pas aussi été victime d’un vieux cliché qui veut que le type très costaud soit forcément un idiot fini …
Oui, il a beaucoup souffert de cela. Il a même voulu changer de style dans Tango et Cash en arborant un look beaucoup plus intello avec des lunettes. Pourtant Sly est un homme très cultivé, passionné de peinture ...
Lorsque l’on y regarde de plus près, Stallone et les personnages qu’il a incarnés se caractérisent, avant tout, par une force mentale qui dépasse allègrement la puissance physique, cette dernière n’étant que sa résultante …
Oui, il a clairement voulu représenter à l'écran la force mentale de ses personnages à travers son corps. Par exemple, il s'est sculpté un physique très impressionnant pour la saga Rocky. Plus l'adversaire du boxeur italo-américain était difficile et plus le corps de Rocky Balboa était musclé.
Le manque de visibilité ou de succès de certaines œuvres (La taverne de l’enfer, F.I.S.T., Les faucons de la nuit, Cop Land) a-t-il desservi l’image de Stallone ?
Oui, ces films plutôt intimistes ont été des échecs au box-office. Le grand public pense surtout à Rambo II et III ou Rocky IV quand on lui parle à Stallone. C'est-à-dire à ses œuvres les moins complexes. C'est dommage et très réducteur pour la carrière de Stallone.
En France, la perception de l’artiste a été fortement parasitée par Monsieur Sylvestre, la marionnette des Guignols de l’info. Le personnage est pourtant opposé en tous points à Sly …
Sylvester Stallone a même refusé de rencontrer sa marionnette lors de son passage au Petit journal en 2008. Monsieur Sylvestre représente des valeurs qui ne correspondent pas au message véhiculé par Stallone dans ses œuvres. Les fans le perçoivent plutôt comme une personne avec un très grand cœur et beaucoup de sagesse.
Il y a en effet une fanbase très fidèle à l’acteur qui, elle, a compris la vraie nature de l’homme …
Oui, c'est assez impressionnant de voir l'amour des fans. Il y a une partie qui leur est consacrée dans mon livre. Plusieurs fans considèrent que Stallone a été le déclencheur d'un grand changement dans leur vie. Ils pensent qu'ils ont une dette envers lui pour avoir eu la force de réaliser leurs rêves.
Dans ton livre, tu soulignes que le public féminin représente une partie importante des aficionados de l’acteur. Est-ce le fruit d’une enquête ?
Je me suis basé sur les analyses sociologiques de l'ouvrage Blood, Guns and Testosterone : Action Films Audiences and a Thirst for Violence de Barna William Donovan. Il met clairement en évidence l'attirance du public féminin pour les films de Sylvester Stallone. Les femmes apprécient de voir un homme très viril montrer une grande sensibilité dans ses films. Sly s'effondre souvent en larmes à l'écran. Stallone lui-même a été surpris de voir énormément de femmes dans les files d'attente des cinémas lors de la sortie de Rambo II.
Chez Stallone, on sent un authentique attachement à son public, une sympathie non feinte envers ses fans …
Oui, il a connu la pauvreté, le besoin de se rattacher à un modèle. D'ailleurs, Stallone explique souvent que les livres d'Edgar Allan Poe lui ont permis de surmonter les épreuves difficiles de la vie.
Stallone possède une évidente capacité à l’humour et notamment à l’autodérision. Par contre, ses tentatives dans la comédie se sont toujours soldées par des résultats désastreux (L’embrouille est dans le sac, Arrête ou ma mère va tirer). Comment expliques-tu ce paradoxe ?
D'abord, ces films sont très mauvais. Ensuite, le public n'aime pas voir Sylvester Stallone dans le second degré. Les personnages de Sly doivent être vulnérables et se surpasser pour captiver le public. Arnold Schwarzenegger n'a pas eu ces problèmes car Jumeaux ou Un flic à la maternelle ont été de gros succès au box-office.
Parmi les grandes figures du cinéma d’action, l’acteur le plus proche de Sly est clairement Van Damme. Les autres (Arnold Schwarzenegger, Chuck Norris, Steven Seagal) ne dégagent pas la même « humanité », ils sont beaucoup plus froids …
C'est vrai, Jean-Claude Van Damme a toujours cité Stallone comme un modèle. Il a toujours dit qu'il appréciait la vulnérabilité des personnages de Sly. On peut remarquer que Van Damme pleure aussi beaucoup dans ses premiers films comme Kickboxer ou Full Contact.
Ce qui distingue aussi Stallone de ses « collègues », c’est en effet une certaine vulnérabilité et notamment le fait qu’il pleure souvent à l’écran …
Oui, par exemple dans la saga Rocky, Rambo I et II, F.I.S.T. ... Stallone a toujours voulu montrer le côté sensible de ses personnages. Par exemple, j'adore une scène de Get Carter où le personnage de Sly, un gangster assez froid, s'effondre en larmes devant sa jeune nièce.
Abordons maintenant les franchises Rocky et Rambo. J’aimerai profiter de cet entretien pour rappeler une chose : dans le premier Rambo, Rambo ne tue personne !
C'est d'ailleurs une idée de Stallone lui-même. Il voulait que John Rambo attire la sympathie du public. Pourtant, dans le roman original de David Morrell, le personnage est un véritable serial-killer !
A tes yeux, Rambo 2 et Rocky IV sont-ils seulement moins reaganiens qu’il n’y paraît ou, carrément, pas reaganiens du tout ?
Les films sont évidemment influencés par le contexte politique de l'époque. Mais les critiques ont classé ces films comme des œuvres à la gloire de Ronald Reagan ! C'est idiot car c'est le président américain qui a récupéré ces films et non l'inverse. Rappelons que le bad guy de Rambo II a un portrait de Ronald Reagan dans son bureau !
A une certaine époque, Stallone n’a-t-il pas été un humaniste piégé dans des films de droite ?
Disons qu'il y a eu une époque où Stallone a un peu perdu les valeurs de ses débuts. Rambo II, Rocky IV et Cobra sont des films qui correspondent à une période trouble de la vie de Sly. Il venait de quitter sa femme Sasha pour les beaux yeux de Brigitte Nielsen. Cette dernière a fait beaucoup de mal à l'acteur au niveau personnel et professionnel. La rupture avec cette femme a permis à Sly de revenir vers les classes populaires de ses débuts. Over The Top ou Haute sécurité nous montrent un Stallone très vulnérable et proche du premier Rocky.
En tout cas, Sly est lucide sur le fait que ses deux personnages cultes, et particulièrement Rambo (cité comme modèle par le président Reagan), ont été instrumentalisés politiquement …
Oui, Stallone n'est pas dupe. Il a compris la façon dont Ronald Reagan a intelligemment utilisé ces personnages très populaires pour plaire au peuple américain. D'ailleurs, Stallone est un homme inclassable politiquement. On l'a souvent catalogué comme un républicain, pourtant on constate qu'il fait des dons financiers importants à des candidats démocrates ...
Les derniers opus des franchises Rocky et Rambo (Rocky Balboa et John Rambo) ont marqué le retour en force de Stallone. Passionnante, leur teneur narrative est, encore une fois, très autobiographique …
Oui, le personnage de Rocky Balboa est clairement le double cinématographique de Sylvester Stallone. Les joies et les douleurs du boxeur renvoient à la vie personnelle de Sly. Le dernier volet de la saga est réellement très émouvant. On sent qu'il a mis ses tripes dans ce long-métrage. Je trouve la relation entre Rocky et son fils particulièrement émouvante.
Comment interprètes-tu le dernier plan de John Rambo. Faut-il y voir davantage qu’un retour aux sources ?
Je pense que c'est une très belle façon de terminer la saga. Le personnage rentre enfin chez lui après des décennies d'errance. Il a fait la paix avec son pays et il va sans doute retrouver son vieux père. Mais je sais que Sly pense sérieusement à un cinquième volet. Le personnage pourrait défier des gangsters mexicains. Je suis moyennement convaincu par cette idée.
Le formalisme du combat final de Rocky Balboa est passionnant. Encore une fois, Stallone s’inscrit parfaitement dans son époque …
Oui, Stallone est un grand fan de boxe. Il y a une grande évolution dans les combats de la saga. D'abord au niveau de la chorégraphie. Stallone s'est considérablement amélioré entre le premier volet et le sixième. Il a développé un jeu de jambes impressionnant dans Rocky III par exemple. Stallone a également fait évoluer sa mise en scène. Le dernier volet montre l'importance du pay-per-view dans le monde de la boxe.
Stallone a joliment enrichi ses deux franchises phares avec Rocky Balboa et John Rambo. En revanche, il semble moins à l’aise pour en initier une nouvelle. Expendables est décevant à plus d’un titre. Barney Ross n’est pas un personnage très intéressant et le film n’est jamais à la hauteur de ses promesses, notamment en termes d’action. Partages-tu cette analyse ?
Oui, je n'aime pas beaucoup Expendables. J'ai été très déçu lors de la vision du long-métrage. C'est une série B sans grand intérêt. Il n'y a pas la puissance émotionnelle de Rocky Balboa et John Rambo. Pourtant, le projet était très alléchant à l'origine. Stallone voulait faire sa Horde Sauvage. C'était un film qui devait être très violent et sombre. Des mercenaires, incarnés par des vieux acteurs de films d'action, devaient faire un dernier baroud d'honneur. Ils devaient tous mourir lors d'un final dantesque. C'était symboliquement la fin d'une époque du cinéma d'action ... Au lieu de cela, Stallone a profité de l'occasion pour créer une franchise lucrative. Mais je pense que Sly est conscient du potentiel limité de cette nouvelle franchise. D'ailleurs, il n'a pas écrit ni réalisé la suite.
Tu compares l’évolution de la carrière de Sly avec celle d’Eastwood. Peux-tu revenir là-dessus ?
Clint Eastwood a connu des critiques très dures au début de sa carrière. On le qualifiait de fasciste, de personnalité d'extrême-droite après les films de la saga L'inspecteur Harry. Peu à peu, Clint Eastwood a prouvé qu'il était un homme d'une grande sensibilité avec des films magnifiques comme Sur la route de Madison ou Million dollars baby. Aujourd'hui, la critique internationale est unanimement admirative devant son travail de réalisateur. Stallone a un parcours semblable. On a traîné dans la boue Stallone durant des années. Lorsque Rocky Balboa est sorti sur les écrans, la critique internationale a été impressionnée par la puissance émotionnelle du film. Stallone a même été récompensé ensuite par un prix pour sa carrière de réalisateur lors de la Mostra de Venise. Mais je veux préciser que je ne compare pas le talent de Sylvester Stallone à celui de Clint Eastwood ...
Ton livre mentionne un film méconnu : Rhinestone (Bob Clark – 1984). Quelques mots sur ce titre obscur ?
C'est l'un des plus gros bides de la carrière de Stallone. Il campe un chauffeur de taxi qui va devenir un chanteur de country ! C'est une grosse comédie avec la chanteuse Dolly Parton. Le film est très mauvais et il n'est même pas sorti en salle en France.
Tu n’évoques que très brièvement Demolition man or ce n’est pas un titre anodin. Stallone y joue tout de même un homme d’action congelé qui se réveille dans un futur où il est inadapté, ringard. Symbolique non ?
Oui, le film est très amusant et sympathique. Mais je pense qu'il ne correspondait pas vraiment à la thématique de mon ouvrage. Je ne parle pas beaucoup de Cliffhanger également car je ne trouve pas le long-métrage très intéressant. J'ai préféré m'attarder sur Get Carter ou Mafia Love car je sais que Sly s'est énormément investi dans ces films. Certains dialogues du personnage de Jack Carter ont été écrits par Sly lui-même. Et on le ressent à l'écran.
Un petit mot sur Cop Land qui marque l’une des meilleures prestations de Stallone acteur ?
Cop Land est un œuvre magnifique. Je sais que Sly a été très affecté par l'échec public du film. Il a fait une dépression après la sortie du long-métrage. De plus, Stallone n'a pas reçu de récompense à Hollywood alors qu'il méritait amplement une nomination à l'Oscar du meilleur acteur ! Si Al Pacino ou Robert De Niro avaient interprété le rôle, la presse internationale se serait extasiée.
La filmographie de Stallone est pavée d’une thématique récurrente, celle de la « réussite par l’échec », de la « victoire dans la défaite ». Peux-tu revenir sur cette notion ?
Oui, c'est la grande thématique de l'œuvre de Sylvester Stallone. La victoire morale dans l'échec. Stallone a mis en place cette notion dès le premier Rocky où le personnage estime que sa défaite face à Apollo Creed est une victoire. Peu importe le résultat, l'important est de réussir l'objectif que l'on s'est fixé. L'échec permet de se révéler à soi-même. Je trouve cocasse que l'on ait associé Stallone à Reagan quand on sait cela. Le président Reagan mettait surtout en avant la réussite économique dans la vie de chaque individu ...
Ton livre est une très bonne initiative mais n’as-tu pas l’impression de prêcher des convaincus ? Je veux dire par là que le spectateur lambda ne va pas forcément se ruer dessus et restera sans doute empêtré dans ses clichés sur Stallone …
C'est vrai que le livre attire en premier lieu les fans de l'acteur ou des films d'action. Par exemple, Yannick Dahan, le présentateur de l'émission Opération Frisson, a apprécié mon travail. Mais je sais que mon ouvrage peut également intéresser les gens qui souhaitent réfléchir un peu sur la filmographie de la plus grande star de cinéma des années 80.
Chronique et interview réalisées par Julien Sabatier.
Merci à David Da Silva pour sa disponibilité et sa gentillesse.
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Bonus !
Bonus !!
Autre intervention inédite et passionnante de Sam2906, diplômé de l'Institut Français de Presse de Paris (son directeur de recherche étant Fabrice D'Almeida, le présentateur de l'émission La Case du siècle sur France 5) !!
http://actionmovieexpress-l.creer-forums.com/t72p15-sylvester-stallone
Bonus !!
Autre intervention inédite et passionnante de Sam2906, diplômé de l'Institut Français de Presse de Paris (son directeur de recherche étant Fabrice D'Almeida, le présentateur de l'émission La Case du siècle sur France 5) !!
http://actionmovieexpress-l.creer-forums.com/t72p15-sylvester-stallone
Sam 2906: Stallone est l'une des idoles de ma jeunesse, j'ai une réelle affection pour cet homme complexe très attachant.
J'adore le Sly humaniste de films comme les ROCKY où il nous montre comment un homme simple, pauvre peut être grand grâce à son courage. Je suis ému par son interprétation de Frank Leone dans le superbe HAUTE SECURITE de John Flynn ou par celle du flic mélancolique dans le génial COPLAND de James Mangold où il fait passer tout le désarroi de son personnage dans une scène que je kiffe à mort ( la mariée Annabella Sciorra lui demande pourquoi il ne s'est pas marié et lui, qui est amoureux d'elle, répond que les meilleures étaient prises avec une tristesse dans le regard inoubliable).
Stallone est un bien meilleur acteur que ce que l'on croit et un vrai artiste. Peintre (on voit ses tableaux dans ROCKY BALBOA), réalisateur, acteur, scénariste (il fait partie du cercle fermé, avec Orson Welles et Charlie Chaplin, des acteurs nominés aux oscars comme meilleur acteur et meilleur scénariste) et il est parfois bon dans des films moyen ou mauvais.
Sinon, un chouette bouquin sur lui vient de sortir: thebookedition.com/sylvester-stallone-un-vrai-humaniste-david-da-silva
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Bonu-huu-s !!
Vieille daube retrouvée dans les archives de la mère Docu (susceptible de servir de préface à la réédition de l'ouvrage susmentionné!)
Vieille daube retrouvée dans les archives de la mère Docu (susceptible de servir de préface à la réédition de l'ouvrage susmentionné!)
Posté le: Dim Fév 11, 2007 8:08 pm
Une chose extrêmement importante que, ce me semble, on tend trop souvent à oublier. Sylvester Stallone est, avant tout, un artiste peintre, un plasticien. Il filme avec son oeil-of-the-tyger.
Chacune de ses oeuvres, depuis 30 ans, explore les ressources de la matière brute, sensorielle. Le corps devient le lieu exponentiel d'un champ de de bataille énergétique interne: la matière musculaire enfle, craque, s'hypertrophie, excroissance monstrueuse d'une âme qui crie ("Adrieeenne") et veut s'élever vers la pureté d'un ciel idéel. Le mouvement cinétique de la chair, exposée sur le ring comme sur un étal, évoque Francis Bacon, selon ce qu'en dit Deleuze dans "logique de la sensation". D'ailleurs, la chair stallonienne, c'est du pur Bacon, omelette comprise.
En cela, Sylvester Stallone est un cinéaste ET un artiste. Un jour, le siècle sera stallonien.
Posté le: Dim Fév 11, 2007 9:22 pm
Mais, pour en revenir à Sylvester, il est plus que temps, en effet - et j'emboîte le pas ici aux analyses diégétiques exprimées dans ce forum avec une rage expiatoire osant tout, y compris la subversion d'une syntaxe éclatée comme un gang-bang primaire ou primal, renvoyée enfin au statut d'une idéologie bourgeoise oppressive, voire concentrationnaire - de rendre justice à des œuvres authentiquement prolétariennes: je veux dire par là produites PAR le peuple et POUR le peuple, pour reprendre en la déplaçant l'expression osée de Daniel Goossens (Encyclopédie des bébés, tome 1).
Sylvester a courtcircuité - et bien entendu la nomenclature des intellos-branleurs-binoclards de Hollywood ne lui a jamais pardonné - tous les processus médiateurs par lesquels une élite bien-pensante imposait la violence symbolique de sa domination dans la représentation condescendante des humbles, des exclus, des parias du système.
Stallone, petit rital scorsésien méprisé par cette Amérique triomphante et dédaigneuse, formé au syndicat des dockers par ses mentors Kazan et Strasberg (lee), entendait bien décrocher sa part du rêve, et exprimer l'animus d'un peuple, la fierté des roturiers, par un moyen d'expression directe, situationniste. Il lui fallait passer par la métaphore confisquée par la grammaire déréalisante du cinéma: la boxe en tant qu'art de vivre, et lui restituer, réinsuffler sa puissance mythologique première, seule possibilité d'une praxis politique ayant pour but de faire exploser la dichotomie forme-matière, expression détournée de la domination de l'oncle Sam sur les ritals mafieux (déjà dénoncée par Frank Sinatra).
Le parcours du combattant de Sylvester, corps-martyr d'un prolétariat christique, doit se comprendre comme la prolongation, ou l'assomption, dans une économie narrative qui lui est propre, du projet pasolinien de révolution christo-communiste exaltant le corps glorieux des ragazzis et des pizzaïolos.
Le verbe, l'accès au pouvoir symbolique, nié, confisqué, se fait chair, s'hypertrophie par le muscle, expression inquiétante du pouvoir mutant de l'esprit sur la chair, s'hyper-visibilisant, par compensation massive d'une invisibilité sociale. Toute l'entreprise cronenbergienne est d'ores et déjà comprise, anticipée, par Sylvester, qui n'hésite pas à s'anaboliser, au prix de terribles expérimentations à même le corps, pour traduire le triomphe de la "nouvelle chair".
Mais, on l'a dit aussi, par la récurrence motivique de la cinétique baconienne de l'étal, toute la filmographie lynchienne est annoncée, en ce compris le geste inaugural de l'effacement de la tête, du gommage ou de la paralysie de l'expression faciale (magnifiquement exploitée comme extension radicale de la "neutralité" expressive d'un Brando ou d'un Newman, formés à la même école)...
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
La dernière tentation du premier Rambo, par Serge Daney:
Avant d'être une brute revancharde, Rambo fut une bête traquée en état de légitime défense. Rambo, en fait, n'existe pas et s'il commence si doux, si sensible, c'est qu'à l'époque(1983), l'Amérique ne s'était pas tout à fait réconciliée avec sa guerre et que Jane Fonda ne s'était pas encore excusée auprès des vétérans. Quand l'Amérique en eut fini avec son deuil vietnamien, Rambo regagna en biscotteaux ce qu'il perdit définitivement en neurones. La série n'a pas de logique propre : elle est un sondage "in progress"...
http://ti1ca.com/uivwzf2z-la-derniere-tentation-du-premier-Rambo.pdf.html
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Mais tou es mon fils, ma bataille, slim-fat. Que serais-je sans toi que ce balbutiement...
Tiens, si c'est de l'analyse, que vous voulez.
Encore une vieille daube, à propos du Rambo de Ted Kotcheff; et y a pas vraiment besoin de s'appeler Daney pour enfoncer hardiment des portes ouvertes, décoder un schéma que même un môme de cinq ans enrhumé peut intégrer les doigts dans l'pif.
Nul besoin non plus d'être journaliste "diplômé de l'Institut Français de Presse de Paris" ni d'avoir eu comme "directeur de recherche Fabrice D'Almeida, le présentateur de l'émission La Case du siècle sur France 5" pour nous expliquer que sly est si gentil et vulnérable et que tout le reste c'est à cause du grand mal que lui ont fait des femmes blondes scandinaves de 2 m.
Ni d'ânonner dans des interviews des généralités parfaitement stupides et lénifiantes pour y vendre une savonnette hagiographique qui aurait été recalée même par le fan-club de Dorothée.
Posté le: Sam Fév 23, 2008 7:40 pm
Documentation scolaire from wiki:
Tiens, si c'est de l'analyse, que vous voulez.
Encore une vieille daube, à propos du Rambo de Ted Kotcheff; et y a pas vraiment besoin de s'appeler Daney pour enfoncer hardiment des portes ouvertes, décoder un schéma que même un môme de cinq ans enrhumé peut intégrer les doigts dans l'pif.
Nul besoin non plus d'être journaliste "diplômé de l'Institut Français de Presse de Paris" ni d'avoir eu comme "directeur de recherche Fabrice D'Almeida, le présentateur de l'émission La Case du siècle sur France 5" pour nous expliquer que sly est si gentil et vulnérable et que tout le reste c'est à cause du grand mal que lui ont fait des femmes blondes scandinaves de 2 m.
Ni d'ânonner dans des interviews des généralités parfaitement stupides et lénifiantes pour y vendre une savonnette hagiographique qui aurait été recalée même par le fan-club de Dorothée.
Posté le: Sam Fév 23, 2008 7:40 pm
[...]
Rambo 1 est un petit survival efficace "pro-guerre", qui, pour peu qu'on y soit légèrement attentif, n'évoque le trauma post-Vietnam du soldat d'élite que pour glorifier l'esthétique soldatesque de la bravoure sacrificielle, de la compétence (élite de l'élite), du code d'honneur militaire ("first blood"), etc.
Le personnage du Shérif et de ses adjoints "refoulant" le vétéran représentent, de façon ambiguë, à la fois le civil ingrat (anti-patriote) et une certaine image du policier "planqué", doublé du procès de sa "virilité" constamment affirmée mais incompétente techniquement - donc ridicule - dans l'art de la guerre, du survival, de la chasse, etc. Art où Rambo excelle, lui, et force constamment notre admiration.
Ils représentent d'une certaine façon cette "opinion publique" de l'époque, indifférente ou sourde, pire, hostile au sacrifice de ses "fils" partis bravement à la guerre.
De là, la construction du récit de chasse à l'homme de Rambo 1 n'a rien à voir avec une dénonciation quelconque de la politique de guerre us au Vietnam: c'est juste le contraire. C'est un doigt d'honneur au "pacifisme" qui a sali l'honneur des soldats, en même temps que l'éloge de leur dévouement patriotique (tout comme pour les "bérets verts" de John Wayne).
Preuve en est: la scène clef où Rambo fait un "acting-out" émotionnel devant son pater de substitution, son colonel chef de mission ange gardien. C'est à ce moment là qu'il beugle son cri du cœur, sa plus grande souffrance psychique: "on ne nous pas laissé GAGNER cette guerre" [...] alors qu'on avait tout ce qu'y fallait pour: matos, compétence, motivation". Je cite sa phrase à la virgule près.
Ce dont souffre Rambo, c'est que le sacrifice de ses amis morts au combat ait été "vain". Il n'y a aucune dénonciation de la guerre, et encore moins une ouverture quelconque à "l'altérité" (comme on aime à dire) du Vietnamien (comme dab, réduit à une pure abstraction dont on se fout éperdument): l'enjeu est clairement des probs de conscience d'américains entre eux sur fond de psychodrame collectif "internaliste". Ici, un traumatisme d'échec et d'impopularité militaires, et non cet échec de "l'humanisme" (que feindront hypocritement de dénoncer les films soi-disant anti-guerre du Vietnam qui commencent à fleurir à la même époque, de A.N. à Platoon).
Donc, Rambo 1, déjà, était une sombre merde conservatrice et belliciste, mais que dire des suivants, qui constituent non pas une rupture, mais le prolongement boursouflé, anabolisants compris, de la même thématique?
Quant au dernier, j'ai eu l'occasion de le visionner rapidos en streaming: c'est même pas une sombre merde, c'est le degré ultra-zéro du cinéma d'exploitation. Avec ou sans la caution habituelle du style "la guerre, c'est sauvage: y a des têtes qui explosent", en effet.
Documentation scolaire from wiki:
Genèse du projet:
Rambo est l'adaptation du roman First Blood (1972), de David Morrell, un ancien professeur dont certains des élèves avaient été soldats au Viêt Nam. Il avait écrit ce livre pour parler du problème de la réinsertion des vétérans qui avaient quitté l'Amérique de Kennedy sûrs de leur bon droit pour retrouver une Amérique hippie et moralisatrice, qui formulait de sévères critiques à leur encontre.
Casting:
Le personnage de Rambo devait être joué par Dustin Hoffman qui jugea finalement le scénario trop violent5. Le rôle du colonel Trautman devait quant à lui être tenu par Kirk Douglas qui exigea néanmoins au réalisateur Ted Kotcheff que des modifications soient apportées au scénario. Mais Sylvester Stallone avait le dernier mot et refusa de modifier le scénario original.
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Mon passage préféré de l'interview :
A une certaine époque, Stallone n’a-t-il pas été un humaniste piégé dans des films de droite ?
Disons qu'il y a eu une époque où Stallone a un peu perdu les valeurs de ses débuts. Rambo II, Rocky IV et Cobra sont des films qui correspondent à une période trouble de la vie de Sly. Il venait de quitter sa femme Sasha pour les beaux yeux de Brigitte Nielsen. Cette dernière a fait beaucoup de mal à l'acteur au niveau personnel et professionnel. La rupture avec cette femme a permis à Sly de revenir vers les classes populaires de ses débuts.
(??)Stallone, petit rital scorsésien
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
hello à tous;
tout à fait d'accord avec jerzy, daney raconte parfois ce qui lui passe par la tête des clichés dominants (tautologie, un cliché c'est toujours ce qui domine)
tout à fait d'accord avec jerzy, daney raconte parfois ce qui lui passe par la tête des clichés dominants (tautologie, un cliché c'est toujours ce qui domine)
Borges- Messages : 6044
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Dr. Apfelgluck: la première bouse de mes archives supra, c'est du slapstick, une imitation de délire verbal. N'y cherche pas le moindre sens. Je sais que tu sais, mais y en aura toujours qui liront au premier degré
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
David Da Silva a, semble t-il, un blog : http://david-da-silva.suite101.fr/
Son "billet" sur Stallone : http://david-da-silva.suite101.fr/sylvester-stallone-a15194
Il a également écrit un article pour la revue "Manivelle" : "Sylvester Stallone ou la morale d'un humaniste"
http://manivelle-larevue.blogspot.com/2012/02/manivelle-n06.html
Il arrive même à incruster sa petite publicité dans les commentaires d'articles insignifiants : http://www.no-spoon.net/article,BULLET-IN-THE-HEAD-Stallone-a-vif,1177.html
Son "billet" sur Stallone : http://david-da-silva.suite101.fr/sylvester-stallone-a15194
De l’Oscar du meilleur film à ses débuts jusqu’à des bides retentissants (et un statut de paria à Hollywood), la filmographie de l’étalon italien retrace assez bien la complexité d’un véritable artiste (acteur, scénariste, réalisateur, peintre…). Acteur très croyant, la figure christique est omniprésente dans son cinéma (la souffrance, la torture de personnages comme Rocky Balboa ou John Rambo).
Il a également écrit un article pour la revue "Manivelle" : "Sylvester Stallone ou la morale d'un humaniste"
http://manivelle-larevue.blogspot.com/2012/02/manivelle-n06.html
Il arrive même à incruster sa petite publicité dans les commentaires d'articles insignifiants : http://www.no-spoon.net/article,BULLET-IN-THE-HEAD-Stallone-a-vif,1177.html
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Sacré Da Silva, déjà en 2010!
(aussi obsessionnel que Tommy De Vito dans les affranchis. Un mec marrant, quoi. Comment ça, marrant? Ben, je veux dire, je sais pas, moi, marrant, quoi. - Oui mais marrant comment? )
PS: super-bonuhûûû-us. A l'achat de non pas un, non pas deux, mais trois barils de "S. Stallone, un vrai humaniste", recevez gratuitement le premier best-seller de David Da Silva!!
Une terrifiante histoire de vampires! Découvrez l'histoire fascinante de Esthane Rathon, qui découvre que son père a été tué par un être buveur de sang. Esthane Rathon, devenu Guillian, basculera-t-il du côté sombre de la force ou du côté force de la sombre, à la veille de ses 200 ans?
Une histoire forte! Un suspense intense!
Commandez dès aujourd'hui l'analyse sociologique de "S. Stallone, un vrai humaniste", et plongez-vous dans le monde mystérieux de CATALEPSYAN !!
http://christinechancel.centerblog.net/5411446-david-da-silva#
(aussi obsessionnel que Tommy De Vito dans les affranchis. Un mec marrant, quoi. Comment ça, marrant? Ben, je veux dire, je sais pas, moi, marrant, quoi. - Oui mais marrant comment? )
PS: super-bonuhûûû-us. A l'achat de non pas un, non pas deux, mais trois barils de "S. Stallone, un vrai humaniste", recevez gratuitement le premier best-seller de David Da Silva!!
Une terrifiante histoire de vampires! Découvrez l'histoire fascinante de Esthane Rathon, qui découvre que son père a été tué par un être buveur de sang. Esthane Rathon, devenu Guillian, basculera-t-il du côté sombre de la force ou du côté force de la sombre, à la veille de ses 200 ans?
Une histoire forte! Un suspense intense!
Commandez dès aujourd'hui l'analyse sociologique de "S. Stallone, un vrai humaniste", et plongez-vous dans le monde mystérieux de CATALEPSYAN !!
http://christinechancel.centerblog.net/5411446-david-da-silva#
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Ultra-bôôôônhus.
La première page de CATALEPSYAN:
Maintenant, David "catalepsyan" Da Silva est-il le mr Hyde du Dr Jeckyll David "sly-humaniste" Da Silva?
Les paris sont ouverts.., mais seul David Da Silva, journaliste, pourra faire la lumière sur cette ténébreuse affaire d'auteurs qui écrivent vite et s'éditent vite avec bcp de plaisir, pour notre plus grand bonheur, et qui portent tous le même nom mystérieux: David Da Silva...
La première page de CATALEPSYAN:
Chers téléspectateurs, chers auditeurs, en ce 16 mars, près d’un an après que les disparitions et les meurtres en série aient commencé, nous pouvons dresser un premier bilan de 1,6 milliards de morts dans le monde entier!!! Alors que les enquêteurs poursuivent leurs recherches sans aucun résultat, un homme mystérieux, répondant au nom d’Esthane Rathon, m’a remis une lettre aujourd’hui en me disant qu’elle dévoilerait au monde les réponses qu’il se pose en ce moment: qui est le protagoniste de ces massacres qui durent depuis un an? Et quand est-ce que ces meurtres et ces disparitions vont s’arrêter?
Je vais maintenant commencer la lecture de cette lettre:
Lettre à l’humanité
«En ces temps où certains prédisent l’Apocalypse, la fin du monde, sans connaître l’origine du mystérieux fléau qui touche l’espèce humaine et la menace d’extinction, moi, Esthane Rathon (c’est ainsi que je m’appelais avant), je prends la plume pour dévoiler au monde que je suis à l’origine de l’ambiance macabre dans laquelle vous vivez depuis un an.
Mais aujourd’hui, alors que mes troupes et moi continuons à massacrer des milliers de personnes tous les jours, je pense pouvoir avoir assez de forces et de courage pour mettre fin à ce chaos en me donnant la mort, ainsi qu’à tous ceux de mon groupe à qui j’avais ordonné de me suivre dans ce mouvement diabolique qui prédisait la disparition de l’espèce humaine et le règne des forces des Ténèbres sur cette planète. Demain, j’aurai 200 ans. Demain, l’humanité tout entière connaîtra, en effet, l’origine de tous les malheurs qui se sont abattus sur elle dernièrement. En effet, en ce jour de mon anniversaire, j’emporterai dans une mort affreuse tous les coupables de ces meurtres, et je me suiciderai également!
Je ne vous demande pas de me pardonner, mais de me comprendre. C’est donc afin de mieux me justifier aux yeux des proches des victimes de ces meurtres en série prémédités, et de ceux de mes subordonnés, que je joins à cette lettre un carnet contenant le journal de ma vie, dans lequel je réponds à des questions que les hommes se posent:
Tout d’abord, est-ce que la vie existe après la mort? Et si oui, quelles formes peut-elle prendre?
Et ensuite, je répondrai aux questions que vous vous posez tous depuis un an: qui est donc à l’origine des massacres auxquels on assiste impuissamment depuis un an? Et qu’est-ce qui l’a poussé à les organiser?
Adieu...
Guillian, E. R. Le 16 mars 1984. »
Maintenant, David "catalepsyan" Da Silva est-il le mr Hyde du Dr Jeckyll David "sly-humaniste" Da Silva?
Les paris sont ouverts.., mais seul David Da Silva, journaliste, pourra faire la lumière sur cette ténébreuse affaire d'auteurs qui écrivent vite et s'éditent vite avec bcp de plaisir, pour notre plus grand bonheur, et qui portent tous le même nom mystérieux: David Da Silva...
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
dans tes messages, il effleure un certain rêve classique de gauche, un rêve de viande crue ...
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
lol
viens de voir Le Samouraï une certaine façon de porter le chapeau ...
viens de voir Le Samouraï une certaine façon de porter le chapeau ...
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Dr. Apfelgluck a écrit:
ceux qui rejettent les totalitarismes et l'injustice mais que dégoûte Rambo ressemblent à des gens qui veulent manger leur part de boeuf mais pour qui le boeuf ne doit être ni abattu ni écorché. Ils veulent manger le veau mais pas voir le sang. Ils ne veulent pas se résoudre à comprendre que seule la violence aide là où la violence règne. L'humanisme sans Rambo est impuissant.
Borges- Messages : 6044
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
parfaitement le boeuf est l'exactation de Rambo !
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Cette première page de Catalepsyan est littéralement fascinante, et je ne cesse de la relire. Indépendamment de la problématique de l'existence d'une multitude de De Silva David engagés dans le plaisir de s'auto-éditer sans se relire.
Une leçon d'écriture pour tous ceux qui rêvent de prendre la plume pour le grand Œuvre romanesque.
Bonne technique. On introduit subtilement, via le propos d'un personnage secondaire, formidablement campé, les infos précieuses (et précises, 1,6, c'est pas 1,4 ou 1,7, etc) sur tout ce qu'on doit savoir. Ainsi, on est déjà dans l'action, et on ennuie pas son monde. Une façon de mettre de la vie dans le récit, d'emblée, contre l'ennui, tout en frappant l'imagination, c'est de conclure par non pas un, non pas deux, mais trois points d'exclamation, qui soulignent fort opportunément le caractère proprement inouï, fracassant, de ladite information (en dépit - ou à cause- du ton enjoué, convivial, du présentateur).
Précision importante, aux fins d'éviter toute méprise, et que l'imagination du lecteur ne se mette pas à vagabonder en échafaudant moult hypothèses fantaisistes: y a des enquêteurs, c'est du sérieux. Mais ils poursuivent leurs recherches sans aucun résultat. Le journalisme, la science, sont tenus en échec. Donc, grosse inquiétude, dès l'incipit.
Un homme mystérieux, c'est mystérieux. Dévoiler les réponses que le monde se pose en ce moment, c'est mystérieux aussi: ça défie la logique. Comme le fait que cette lettre mystérieuse dévoile une réponse déjà éventée avant même d'être questionnée. Comme le fait qu'à ces massacres, il y a "un protagoniste". Strange, tout ça. Spéciâl.
Il faut créer un climat de mystère envoûtant, accentué par la mention d'un nom encore plus mystérieux, bien trouvé, répondant au nom en même temps qu'à la réponse. Esthane, c'est bizarre, pas courant, pô banal. Et Rathon, ça sort, comment dire, de l'ordinaire, du tout venant aussi. Tout le mystère est dans le "H". Le "H", ça fait gotHique-genre. Par exemple: Estan, ça fait penser à cabestan, c'est ballot. Raton, c'est moche aussi, c'est pas crédible, un peu ridicule. Estane Raton, ça fait croisement à la dr mengele entre un âne et un raton. Mais EstHane RatHon, ça vous a tout de suite une de ces gueules...
Oui, car trop d'infos tue l'info, entrons, nous n'avons que trop tardé, dans le vif du sujet de cette lettre mystérieuse, en prime time, lue par un membre (en 1984) de la dynastie Pujadas (on pense donc forcément à Anthony Perkins, donc à Psychose, et on a les foies rien qu'à visualiser la scène).
Chacun est appelé à s'identifier à ce qui se passe. Personne n'est oublié. Petits détails, mais qui comptent.
Ce sont des temps troublés, des temps obscurantistes, livrés aux boniments de mauvaises langues, qu'on ne nommera pas, par pudeur ou magnanimité. On ne va pas s'abaisser à leurs méthodes délatrices, on préfèrera donc "certains", plus allusif mais aussi plus perfide. Car "certains" sont un peu benêts: ils prédisent un fléau déjà réel et attesté, hélas.
"Certains", aussi, parmi les lecteurs (potentiels), souffrent potentiellement de problèmes d'intellection ou de comprenoire, comme dirait Lacan. Donc il vaut mieux préciser deux fois (au minimum) chaque info: une apocalypse, c'est une fin du monde; et quand un fléau touche l'espèce humaine, ça suggère possiblement qu'il la menace d'extinction.
Avant, d'accord, mais avant quoi? Ah ça, lecteur, vous le saurez en poursuivant le récit palpitant qui vous expliquera pourquoi Rathon en a eu ras la couenne de porter le nom d'une infâme bestiole gothique des plinthes. Et peut-être aussi pourquoi il se présente encore, après, sous son appellation d'avant qui, mystérieusement, lui colle encore aux nougats.
Rathon ou pas, quand on est goth, la plume, qu'on trempe dans l'encrier, est un accessoire important. Un stylo à billes Parker, ça fait parvenu, et Bic, c'est pour les ploucs. Le clavier d'ordi, c'est anachronique; le minitel, ça cadrerait pas avec les candélabres et les factures d'électricité qui s'amoncellent dans la boîte aux lettres en vieux chêne moisi qui grince.
1,6 milliards de morts, c'est vrai que c'est pas à tous les coups la fête du slip, donc y a comme une ambiance un peu plombée: macabre, osons le dire. Et depuis un an: ter repetitas en 15 lignes. La répétition entêtante d'une même info, ça donne un côté "messe macabre".
ambiance de merde, oui!
On dira ce qu'on veut, penser c'est bien, penser pouvoir, c'est encore mieux, mais penser pouvoir avoir, c'est un luxe que tout le monde ne peut pas se payer. Penser pouvoir avoir les forces et le courage de se donner la mort en même temps que celle de son propre diabolique mouvement, ça implique un self-contrôle, une qualité de caractère en acier trempé et des cojones de taureau. Faut pas avoir la tremblotte.
Question vertigineuse en ombre chinoise: quid de la disparition de l’espèce humaine et du règne des forces des Ténèbres sur les autres planètes?
Bonne initiative: faire d'une pierre trois coups: célébrer son annif, se flinguer, et lever un obstacle épistémologique majeur voilant à l'humanité l'origine obscure de tous ses malheurs. On va enfin savoir pourquoi on meurt dans une ambiance aussi macabre, dernièrement.
En effet, y vient de le dire, ça. Mais une fois encore, ne négligeons pas cette part infime du lectorat potentiellement handicapée sur le plan sensori-moteur, ou souffrant de dégénérescence neuronale.
Ouida, mais laissez un peu les gens décider comme des personnes adultes, de temps en temps: s'ils ont envie de pardonner, laissez les pardonner. T'façon, les grands criminels de guerre, ils sont rarement bien compris et appréciés à leur juste valeur. Encore une saloperie d'obstacle épistémologique.
Ce besoin compulsif de se justifier, de tout expliquer, tout le temps, je peux comprendre. Par empathie. Pour se faire comprendre mieux. Mais expliquer, on ne le sait que trop, c'est souvent creuser l'abîme entre le savant et l'ignare, le proche et la victime. Donc, méthode pas forcément top.
Maintenant, un carnet, pour expliquer tout ça, c'est un peu chiche, aussi. Bon, on me dira, y a les carnets de la drôle de guerre, où Sartre a pris le soin de tout bien nous expliquer, mais ça n'a pas empêché Onfray de venir lui cracher sur la gueule 73 ans après.
Mais bon, quand on s'appelle Rathon, qu'on a eu une vie très chargée, trépidante, pleine de rebondissements en tous genres, et qu'on est responsable de 1,6 milliards de morts (synonyme: "meurtres en série". "Prémédités": contraire de "improvisés"), on a quand-même à cœur de livrer ses mémoires dans autre chose qu'un pense-bête pour business-man pressé.
Et si non? Imaginez le mec: moi, Rathon, épistémologiquement athée, je vous livre cette information importante: y a pas de vie après la mort. Déjà, ne cherchez pas d'explications de ce côté là, vous iriez au devant d'une grande déconvenue.
Oui, certes, mais il vient de dire que c'était lui et son propre groupe diabolique qui étaient responsables. Cela suggérerait-il, éventuellement, que d'autres responsabilités, en amont, seraient impliquées? Manière subtile d'annoncer qu'on nous cache encore certaines choses, malgré une dilection un poil obsessionnelle pour la clarté épistémologique.
On relèvera l'adjectif rare, emprunt d'une éloquence un peu désuète, qui situe bien l'origine possiblement nobiliaire de Rathon: on se pose impuissamment une question, et depuis un an (quater repetitas), concernant l'origine de massacres auxquels on assiste impuissamment, depuis un an également (quinter repetitas).
Espérons qu'il ne s'inflige pas la mort avant de tout nous dévoiler, sinon nous assisterions impuissamment à la conclusion trop hâtive de la narration qui s'annonce...
Une leçon d'écriture pour tous ceux qui rêvent de prendre la plume pour le grand Œuvre romanesque.
Chers téléspectateurs, chers auditeurs, en ce 16 mars, près d’un an après que les disparitions et les meurtres en série aient commencé, nous pouvons dresser un premier bilan de 1,6 milliards de morts dans le monde entier!!!
Bonne technique. On introduit subtilement, via le propos d'un personnage secondaire, formidablement campé, les infos précieuses (et précises, 1,6, c'est pas 1,4 ou 1,7, etc) sur tout ce qu'on doit savoir. Ainsi, on est déjà dans l'action, et on ennuie pas son monde. Une façon de mettre de la vie dans le récit, d'emblée, contre l'ennui, tout en frappant l'imagination, c'est de conclure par non pas un, non pas deux, mais trois points d'exclamation, qui soulignent fort opportunément le caractère proprement inouï, fracassant, de ladite information (en dépit - ou à cause- du ton enjoué, convivial, du présentateur).
Alors que les enquêteurs poursuivent leurs recherches sans aucun résultat,
Précision importante, aux fins d'éviter toute méprise, et que l'imagination du lecteur ne se mette pas à vagabonder en échafaudant moult hypothèses fantaisistes: y a des enquêteurs, c'est du sérieux. Mais ils poursuivent leurs recherches sans aucun résultat. Le journalisme, la science, sont tenus en échec. Donc, grosse inquiétude, dès l'incipit.
un homme mystérieux, répondant au nom d’Esthane Rathon, m’a remis une lettre aujourd’hui en me disant qu’elle dévoilerait au monde les réponses qu’il se pose en ce moment: qui est le protagoniste de ces massacres qui durent depuis un an? Et quand est-ce que ces meurtres et ces disparitions vont s’arrêter?
Un homme mystérieux, c'est mystérieux. Dévoiler les réponses que le monde se pose en ce moment, c'est mystérieux aussi: ça défie la logique. Comme le fait que cette lettre mystérieuse dévoile une réponse déjà éventée avant même d'être questionnée. Comme le fait qu'à ces massacres, il y a "un protagoniste". Strange, tout ça. Spéciâl.
Il faut créer un climat de mystère envoûtant, accentué par la mention d'un nom encore plus mystérieux, bien trouvé, répondant au nom en même temps qu'à la réponse. Esthane, c'est bizarre, pas courant, pô banal. Et Rathon, ça sort, comment dire, de l'ordinaire, du tout venant aussi. Tout le mystère est dans le "H". Le "H", ça fait gotHique-genre. Par exemple: Estan, ça fait penser à cabestan, c'est ballot. Raton, c'est moche aussi, c'est pas crédible, un peu ridicule. Estane Raton, ça fait croisement à la dr mengele entre un âne et un raton. Mais EstHane RatHon, ça vous a tout de suite une de ces gueules...
Je vais maintenant commencer la lecture de cette lettre:
Oui, car trop d'infos tue l'info, entrons, nous n'avons que trop tardé, dans le vif du sujet de cette lettre mystérieuse, en prime time, lue par un membre (en 1984) de la dynastie Pujadas (on pense donc forcément à Anthony Perkins, donc à Psychose, et on a les foies rien qu'à visualiser la scène).
Lettre à l’humanité
Chacun est appelé à s'identifier à ce qui se passe. Personne n'est oublié. Petits détails, mais qui comptent.
«En ces temps où certains prédisent l’Apocalypse, la fin du monde, sans connaître l’origine du mystérieux fléau qui touche l’espèce humaine et la menace d’extinction
Ce sont des temps troublés, des temps obscurantistes, livrés aux boniments de mauvaises langues, qu'on ne nommera pas, par pudeur ou magnanimité. On ne va pas s'abaisser à leurs méthodes délatrices, on préfèrera donc "certains", plus allusif mais aussi plus perfide. Car "certains" sont un peu benêts: ils prédisent un fléau déjà réel et attesté, hélas.
"Certains", aussi, parmi les lecteurs (potentiels), souffrent potentiellement de problèmes d'intellection ou de comprenoire, comme dirait Lacan. Donc il vaut mieux préciser deux fois (au minimum) chaque info: une apocalypse, c'est une fin du monde; et quand un fléau touche l'espèce humaine, ça suggère possiblement qu'il la menace d'extinction.
, moi, Esthane Rathon (c’est ainsi que je m’appelais avant),
Avant, d'accord, mais avant quoi? Ah ça, lecteur, vous le saurez en poursuivant le récit palpitant qui vous expliquera pourquoi Rathon en a eu ras la couenne de porter le nom d'une infâme bestiole gothique des plinthes. Et peut-être aussi pourquoi il se présente encore, après, sous son appellation d'avant qui, mystérieusement, lui colle encore aux nougats.
je prends la plume
Rathon ou pas, quand on est goth, la plume, qu'on trempe dans l'encrier, est un accessoire important. Un stylo à billes Parker, ça fait parvenu, et Bic, c'est pour les ploucs. Le clavier d'ordi, c'est anachronique; le minitel, ça cadrerait pas avec les candélabres et les factures d'électricité qui s'amoncellent dans la boîte aux lettres en vieux chêne moisi qui grince.
pour dévoiler au monde que je suis à l’origine de l’ambiance macabre dans laquelle vous vivez depuis un an.
1,6 milliards de morts, c'est vrai que c'est pas à tous les coups la fête du slip, donc y a comme une ambiance un peu plombée: macabre, osons le dire. Et depuis un an: ter repetitas en 15 lignes. La répétition entêtante d'une même info, ça donne un côté "messe macabre".
Mais aujourd’hui, alors que mes troupes et moi continuons à massacrer des milliers de personnes tous les jours
ambiance de merde, oui!
je pense pouvoir avoir assez de forces et de courage pour mettre fin à ce chaos en me donnant la mort, ainsi qu’à tous ceux de mon groupe à qui j’avais ordonné de me suivre dans ce mouvement diabolique qui prédisait la disparition de l’espèce humaine et le règne des forces des Ténèbres sur cette planète.
On dira ce qu'on veut, penser c'est bien, penser pouvoir, c'est encore mieux, mais penser pouvoir avoir, c'est un luxe que tout le monde ne peut pas se payer. Penser pouvoir avoir les forces et le courage de se donner la mort en même temps que celle de son propre diabolique mouvement, ça implique un self-contrôle, une qualité de caractère en acier trempé et des cojones de taureau. Faut pas avoir la tremblotte.
Question vertigineuse en ombre chinoise: quid de la disparition de l’espèce humaine et du règne des forces des Ténèbres sur les autres planètes?
Demain, j’aurai 200 ans. Demain, l’humanité tout entière connaîtra, en effet, l’origine de tous les malheurs qui se sont abattus sur elle dernièrement.
Bonne initiative: faire d'une pierre trois coups: célébrer son annif, se flinguer, et lever un obstacle épistémologique majeur voilant à l'humanité l'origine obscure de tous ses malheurs. On va enfin savoir pourquoi on meurt dans une ambiance aussi macabre, dernièrement.
En effet, en ce jour de mon anniversaire, j’emporterai dans une mort affreuse tous les coupables de ces meurtres, et je me suiciderai également!
En effet, y vient de le dire, ça. Mais une fois encore, ne négligeons pas cette part infime du lectorat potentiellement handicapée sur le plan sensori-moteur, ou souffrant de dégénérescence neuronale.
Je ne vous demande pas de me pardonner, mais de me comprendre.
Ouida, mais laissez un peu les gens décider comme des personnes adultes, de temps en temps: s'ils ont envie de pardonner, laissez les pardonner. T'façon, les grands criminels de guerre, ils sont rarement bien compris et appréciés à leur juste valeur. Encore une saloperie d'obstacle épistémologique.
C’est donc afin de mieux me justifier aux yeux des proches des victimes de ces meurtres en série prémédités, et de ceux de mes subordonnés, que je joins à cette lettre un carnet contenant le journal de ma vie, dans lequel je réponds à des questions que les hommes se posent:
Ce besoin compulsif de se justifier, de tout expliquer, tout le temps, je peux comprendre. Par empathie. Pour se faire comprendre mieux. Mais expliquer, on ne le sait que trop, c'est souvent creuser l'abîme entre le savant et l'ignare, le proche et la victime. Donc, méthode pas forcément top.
Maintenant, un carnet, pour expliquer tout ça, c'est un peu chiche, aussi. Bon, on me dira, y a les carnets de la drôle de guerre, où Sartre a pris le soin de tout bien nous expliquer, mais ça n'a pas empêché Onfray de venir lui cracher sur la gueule 73 ans après.
Mais bon, quand on s'appelle Rathon, qu'on a eu une vie très chargée, trépidante, pleine de rebondissements en tous genres, et qu'on est responsable de 1,6 milliards de morts (synonyme: "meurtres en série". "Prémédités": contraire de "improvisés"), on a quand-même à cœur de livrer ses mémoires dans autre chose qu'un pense-bête pour business-man pressé.
Tout d’abord, est-ce que la vie existe après la mort? Et si oui, quelles formes peut-elle prendre?
Et si non? Imaginez le mec: moi, Rathon, épistémologiquement athée, je vous livre cette information importante: y a pas de vie après la mort. Déjà, ne cherchez pas d'explications de ce côté là, vous iriez au devant d'une grande déconvenue.
Et ensuite, je répondrai aux questions que vous vous posez tous depuis un an: qui est donc à l’origine des massacres auxquels on assiste impuissamment depuis un an? Et qu’est-ce qui l’a poussé à les organiser?
Oui, certes, mais il vient de dire que c'était lui et son propre groupe diabolique qui étaient responsables. Cela suggérerait-il, éventuellement, que d'autres responsabilités, en amont, seraient impliquées? Manière subtile d'annoncer qu'on nous cache encore certaines choses, malgré une dilection un poil obsessionnelle pour la clarté épistémologique.
On relèvera l'adjectif rare, emprunt d'une éloquence un peu désuète, qui situe bien l'origine possiblement nobiliaire de Rathon: on se pose impuissamment une question, et depuis un an (quater repetitas), concernant l'origine de massacres auxquels on assiste impuissamment, depuis un an également (quinter repetitas).
Adieu...
Guillian, E. R. Le 16 mars 1984. »
Espérons qu'il ne s'inflige pas la mort avant de tout nous dévoiler, sinon nous assisterions impuissamment à la conclusion trop hâtive de la narration qui s'annonce...
Dernière édition par jerzy P le Mar 3 Avr 2012 - 1:25, édité 7 fois
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Son livre fait un carton sur un forum français dédié à Stallone, ils l'ont tous commandés : http://stallone.forumactif.com/t4288p30-nouveau-livre-sylvester-stallone-un-vrai-humaniste
Pour eux aussi, Yannick Dahan semble être une référence béton car "Operation Frisson c'est vachement bien, loin des autres émissions gniangniantes et intellos sur le ciné" (faudre me dire lesquelles, car elles sont toutes du même niveau. Ils font peut être référence à ce qu'anime Begbeider sur Canal+ avec Philippe Rouyer et Axelle Ropert).
Pour eux aussi, Yannick Dahan semble être une référence béton car "Operation Frisson c'est vachement bien, loin des autres émissions gniangniantes et intellos sur le ciné" (faudre me dire lesquelles, car elles sont toutes du même niveau. Ils font peut être référence à ce qu'anime Begbeider sur Canal+ avec Philippe Rouyer et Axelle Ropert).
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Convenons que Da Silva, en tant que journaliste chevronné, a le sens de la retape bien ajustée. S'il avait fourgué son machin sur un forum consacré à Isadora Duncan, par exemple, il aurait pas aussi bien écoulé son stock
Je viens de me taper les 5 pages du topic: tain, ça me dégoûte trop, le ton obséquieux et frotte-balle du vendeur qui essaie d'empapaouter des minimoys. On a l'impression de lire Raël faire du flirty-fishing pour appâter des amateurs de partouzes.
Je viens de me taper les 5 pages du topic: tain, ça me dégoûte trop, le ton obséquieux et frotte-balle du vendeur qui essaie d'empapaouter des minimoys. On a l'impression de lire Raël faire du flirty-fishing pour appâter des amateurs de partouzes.
Invité- Invité
Re: Nouveau livre sur Sylvester Stallone
Je pense que le titre de son prochain sera : "Stallone - Eastwood : deux destins, deux définitions de l'humanisme".
En effet, en parcourant un peu le forum, Stallone est comparé à Clint une bonne dizaine de fois. La conclusion : "Sly a le même parcourt qu'Eastwood !" revient souvent.
Mais Sly reste un artiste maudit, victime des préjugés des "méchants intellos gniangniants du cinéma" qui ne savent pas apprécier le profond humanisme de ses réalisations personnelles. Il restera à jamais un paria, un incompris.
En effet, en parcourant un peu le forum, Stallone est comparé à Clint une bonne dizaine de fois. La conclusion : "Sly a le même parcourt qu'Eastwood !" revient souvent.
Mais Sly reste un artiste maudit, victime des préjugés des "méchants intellos gniangniants du cinéma" qui ne savent pas apprécier le profond humanisme de ses réalisations personnelles. Il restera à jamais un paria, un incompris.
La majorité du public perçoit Eastwood comme quelqu'un de droite.
Dr. Apfelgluck- Messages : 469
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