Polisse (Maïwenn - 2011)

Dès les premières images, le film pue. Mais il suffit de raconter une scène pour dire à quel point :

un matin tôt, la brigade arrive dans un camps de Rroms, et sépare les enfants de leur parents, pour protéger les enfants qu'on force à travailler. On les mets dans un bus. Au début, ils pleurent, ne comprennent pas, se débattent. Mais ça ne prendra pas cinq minutes pour qu'ils se mettent tous à chanter en cœur, avec les flics, et à faire les fous dans le bus.

Donc, en 2011, après des dizaines d'incendies criminels, de destructions et d'expulsions forcées de camps par les Préfectures et la police, iniques et souvent hors la loi, Maïwenn nous raconte qu'en fait, non, la police, elle veut le bien des enfants rroms.

Et ce truc a eu un grand prix du jury à Cannes. Et ce truc a dépassé les 500 000 spectateurs en première semaine…

C'est du niveau de PJ, la série débile, à tous les points de vue, sauf que PJ, c'est moins racoleur et ça laisse aux gens la possibilité d'être autre chose que des fous, des sous-débiles, des pervers ou des violents.

Dans quelle société on vit ?

un mélo sentimental sur fond social, qu'on ne peut même pas dire de gauche, ou inscrire dans le transcendantal français, comme dit badiou, du réalisme à vocation progressiste, mais incapable de trancher entre le politique et le social; ici, y a pas de figure "ouvrière", de conscience progressiste... y a rien, pas de social, en tous les cas; il y a ce qu'indique le titre : "polisse"...On peut voir là une faute d’orthographe (le fascisme de la langue comme disait, je crois, barthes), ou une forme du verbe "polir"; deux directions pour le sens; dans l'une on irait vers l'autre titre à faute d'orthographe, "omar m'a tuer", (on sait l'argument : l'étonnement devant la faute d'orthographe commise par une femme "cultivée"... c'est pas possible, c'est pas elle qui a écrit ça, c'est donc pas lui...)

dans l'autre...vers une certaine forme de racisme social, qui lie la morale, l'humanité, à l'éducation; ce à quoi ont affaire nos amis, policiers, de vrais consciences morales, c'est à une sous-humanité, incapable de valeurs morales : la mère qui branle son gosse pour l'endormir, la fille qui suce pour récupérer son portable...celle qui se fout à poil... la drogué, et bien entendu ces "gitans" qui utilisent leurs gosses, à toutes les fins possibles et immorales...


on me dira qu'il y a aussi quelques bourgeois pas très moraux, et que le lien n'est pas évident entre l'éducation et la morale, l'humanité... oui, mais ils sont là pour confirmer la règle, ils sont là pour nous étonner, pour que l'on s'étonne de ces exceptions à la règle...chez eux ces dérapages ne sont pas normaux... naturels... une fiction du mal, en un sens, comme disait rancière : on va sauver des gosses, comme on va sauver des peuples...le droit absolu fondé sur les droits absolus des victimes...et quoi de plus "victimes" qu'un enfant...




la police doit policer, polir, civiliser une sous-humanité, comme les armées...

(en australie, y a pas si longtemps, on enlevait leurs gosses aux aborigènes pour les "occidentaliser")


pourquoi la flic saute par la fenêtre à la fin du film, après l'annonce de sa promotion? je sais pas trop; mais on peut penser au pape de NM, qui craque aussi après avoir été promu...


j'allais parler de taxi driver, sans savoir pourquoi, puis je me suis souvenu que l'on voit l'affiche du film dans le bureau des flics...

j'ai jamais autant détesté les flics...dans un film...

Joeystarr répugnant dans son rôle de flic humanitaire...






c'est l'image du film que choisit le type du monde pour son article, toute l'équipe face au sauvage qui n'a pas lu le coran...la fille lui donne une leçon, en arabe...

dans son texte le mec dit ne pas aimer le film, mais le choix de l'image dit qu'il est de la "polisse" : son argument contre le film au fond, c'est celui des flics, le droit absolu des victimes, des enfants... la réalisatrice serait du côté des bourreaux d'enfants, elle les utilise à ses fins...juste des moyens...



http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/10/18/polisse-voyeurisme-et-cliches-les-bavures-de-maiwenn_1589782_3476.html