Experiment Perilous (J. Tourneur)
Experiment Perilous (J. Tourneur)
Une série B freudo-hawthornienne de 1944 pas mal.
Comme souvent chez Tourneur, il y a ce mélange séduisant entre d'une part un soin et une distinction qui assument complètement le registre du cinéma de genre , et d'autre part un léger baclage dans la narration (des intrigues démélées par des flashback dans le flashback ou carrément éventées par la voix off). (sans doute pour mieux entretenir une connivence avec son public, le professionnalisme de la mise en scène et la retenue des acteurs représentent une forme de recul sur le caaractère mineur et codé des intrigues) Les acteurs (Hedi Lamarr et George Brent) sont aussi étranges, à moitié beaux et plus tout jeunes, mais pourtant fascinés sexuellement les uns par les autres, ce qui créé un étonnant climat de mystère.
Ici le détective est un psychiatre à la fois pré-freudien (le récit est situé en 1900) et post-lacanien (sa ligne de conduite: tous les sentiments sont récirpoques, le fait de pas se laisser piéger par les apparences de la réussite sociale et celui de faire en permanence l'herméneutiques des sentiments d'autrui constitutent une seule et même chose, l'inconsciente est un language et le meurtre un lapsus voire un signe). C'est chez lui que la victime puis le tueur réel (qui veut tuer sa soeur, puis sa femme et son fils, parce qu'ils le haïssent sans pour autant le quitter) vient directement consulter. Autant dire qu'il n'a pas grand chose à faire: le coupable est démasqué avant d'apparaître dans le récit par la lecture du journal intime de sa victime. Il reste juste au détective à aller sonner chez lui, dire qu'il veut coucher avec la maîtresse de maison et qu'il la trouve accesoirement névrosée, laisser le coupable lui fixer un rendez-vous dans son cabinet, se faire inviter à un dîner empoisonné, attendre que ça se passe et épouser la patiente. Le seul enjeu du film, humaniste, c'est la découverte du fait que le meutrier était le vrai névrosé de l'histoire et tuait pour se débarasser de la culpabilité qu'on lui avait collé par avance dessus (sa mère est morte en couche, son père s'est suicidé, il a plus d'argent qu'il n'en veut, doute de sa puissance sexuelle, il se cache lui-même en ayant essayé de reproduire le suicide de son père etc...), culpabilité qui est en cette heureuse époque de positivisme freudien est d'emblée la limite du dicible, ce qui permet de faire des films qui contiennent en eux-même leur propre secret.
Mais le film recèle un charme gothique indéniable, on y trouve a ainsi une troublante scène d'explosion d'un immeuble Queen Anne dans lequel se trouvent des aquariums immenses .
Je vous laisse à vos préciosités et stériles agaceries (pauvre Kitano, qui n'est plus à la mode en effet -depuis un certain temps déjà-mais il serait sans doute plus franc et un rien moins opportuniste de l'attaquer sur ses films que sur ses interviews) et vais essayer de terminer "Berlin Express" du même Tourneur. Film là encore autant bancal qu'intéressant: une intrigue dans laquelle des représentants anglais, américains, français et soviétique des zones d'occupation de Berlin essayent de tuer la guerre froide dans l'oeuf en allant repécher le Professeur Tournesol et en se draguant mutuellement pour prouver la possibilité de l'amitié entre les peuples. Le film a un improbable côté boy-scout irréel, genre "Tintin et le Troisième Homme", mais le film montre assez finement et directement des faits peu évidents à mentionner en 1948: les bombardements massifs sur les villes allemandes qui laissaient peut-être délibérèment le tissu économique intact, la récupération des meilleurs ingénieurs de l'économie nazie par les vainqueurs d'un peu tous les côtés, on sent les forces et les limites d'une vision capable de transformer l'approximation historique en vérité morale.
Comme souvent chez Tourneur, il y a ce mélange séduisant entre d'une part un soin et une distinction qui assument complètement le registre du cinéma de genre , et d'autre part un léger baclage dans la narration (des intrigues démélées par des flashback dans le flashback ou carrément éventées par la voix off). (sans doute pour mieux entretenir une connivence avec son public, le professionnalisme de la mise en scène et la retenue des acteurs représentent une forme de recul sur le caaractère mineur et codé des intrigues) Les acteurs (Hedi Lamarr et George Brent) sont aussi étranges, à moitié beaux et plus tout jeunes, mais pourtant fascinés sexuellement les uns par les autres, ce qui créé un étonnant climat de mystère.
Ici le détective est un psychiatre à la fois pré-freudien (le récit est situé en 1900) et post-lacanien (sa ligne de conduite: tous les sentiments sont récirpoques, le fait de pas se laisser piéger par les apparences de la réussite sociale et celui de faire en permanence l'herméneutiques des sentiments d'autrui constitutent une seule et même chose, l'inconsciente est un language et le meurtre un lapsus voire un signe). C'est chez lui que la victime puis le tueur réel (qui veut tuer sa soeur, puis sa femme et son fils, parce qu'ils le haïssent sans pour autant le quitter) vient directement consulter. Autant dire qu'il n'a pas grand chose à faire: le coupable est démasqué avant d'apparaître dans le récit par la lecture du journal intime de sa victime. Il reste juste au détective à aller sonner chez lui, dire qu'il veut coucher avec la maîtresse de maison et qu'il la trouve accesoirement névrosée, laisser le coupable lui fixer un rendez-vous dans son cabinet, se faire inviter à un dîner empoisonné, attendre que ça se passe et épouser la patiente. Le seul enjeu du film, humaniste, c'est la découverte du fait que le meutrier était le vrai névrosé de l'histoire et tuait pour se débarasser de la culpabilité qu'on lui avait collé par avance dessus (sa mère est morte en couche, son père s'est suicidé, il a plus d'argent qu'il n'en veut, doute de sa puissance sexuelle, il se cache lui-même en ayant essayé de reproduire le suicide de son père etc...), culpabilité qui est en cette heureuse époque de positivisme freudien est d'emblée la limite du dicible, ce qui permet de faire des films qui contiennent en eux-même leur propre secret.
Mais le film recèle un charme gothique indéniable, on y trouve a ainsi une troublante scène d'explosion d'un immeuble Queen Anne dans lequel se trouvent des aquariums immenses .
Je vous laisse à vos préciosités et stériles agaceries (pauvre Kitano, qui n'est plus à la mode en effet -depuis un certain temps déjà-mais il serait sans doute plus franc et un rien moins opportuniste de l'attaquer sur ses films que sur ses interviews) et vais essayer de terminer "Berlin Express" du même Tourneur. Film là encore autant bancal qu'intéressant: une intrigue dans laquelle des représentants anglais, américains, français et soviétique des zones d'occupation de Berlin essayent de tuer la guerre froide dans l'oeuf en allant repécher le Professeur Tournesol et en se draguant mutuellement pour prouver la possibilité de l'amitié entre les peuples. Le film a un improbable côté boy-scout irréel, genre "Tintin et le Troisième Homme", mais le film montre assez finement et directement des faits peu évidents à mentionner en 1948: les bombardements massifs sur les villes allemandes qui laissaient peut-être délibérèment le tissu économique intact, la récupération des meilleurs ingénieurs de l'économie nazie par les vainqueurs d'un peu tous les côtés, on sent les forces et les limites d'une vision capable de transformer l'approximation historique en vérité morale.
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Re: Experiment Perilous (J. Tourneur)
salut Tony,
en ce qui concerne Kitano, mon étonnement à la lecture de ses interviews est à la hauteur de mon intérêt pour ses films (jette un oeil sur le site des Spectres si tu es curieux).
en ce qui concerne Kitano, mon étonnement à la lecture de ses interviews est à la hauteur de mon intérêt pour ses films (jette un oeil sur le site des Spectres si tu es curieux).
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Re: Experiment Perilous (J. Tourneur)
Tourneur, je connais mal. La féline, La flibustière des antilles.
mais qu'entends-tu par "charme gothique" ? ("gothique" : je trouve cette notion compliquée car utilisée dans plein de sens différents.)
je reconnais assez l'impression que me laisse ces deux films. distinction. élégance et discrétion, dirais-je aussi.Comme souvent chez Tourneur, il y a ce mélange séduisant entre d'une part un soin et une distinction qui assument complètement le registre du cinéma de genre
mais qu'entends-tu par "charme gothique" ? ("gothique" : je trouve cette notion compliquée car utilisée dans plein de sens différents.)
Invité- Invité
Re: Experiment Perilous (J. Tourneur)
Hello,
Le film est gothique à double titre mais pas en faisant référence à une période de l'art européen du moyen âge, plutôt au sens ou des romans modernes sont qualifés de gothiques. En effet il adapte un livre plaçant l'intrigue dans les années 40 à la fin du XIXème siècle. Le film se passe dans des superbes immeubles neo-gothique (d'ailleurs irréalistement sophistiqués à l'intérieurr, le personnage central les compare au sous-marin de 20 00O sous les Mers).
Mais les points communs avec des situations du romans que l'on qualifie de "gothique" sont pplus profoonds : ainsi on y trouve une forme de dénonciation assez féministe pour l'époque de l'aliénation conjugale et familiale; qui est à la fois déployée et absorbée dans la mise à jour d'une monstruosité psychologique "ontologique". La mari du film est d'une perversité rarement vue au cinéma (même chez Hitchcock), mais singulièrement à cause même de cette perversité, il échoue totalement à tuer sa femme et son fils. Le film est très habile, car la dernier mot de cette perversité est un message freudien très banal sur le lien entre renoncement moral et le fait de ne pas se complaire dans la névrosé (la préface auux Karamzov). Mais ce lien est décrit de manière négative et fonctionnelle, comme un manque, là où Freud le pose moralement et comme un projet et un idéal moral, il est à la fois vérifié comme réalité et annulé en tant que porteur de sens. Le mari hait sa femme et son fils pour des raisons exactement opposées, mais liées à la même situation: il est à la fois jaloux de l'amant de sa femme qui pourrait être le vrau père, et terrorisé de l'être malgréé toout réelleement alors qu'il n'a jamais été guéri de son enfance où il a été accusé par son père de provoquer la mort de sa mère en couche uis par sa soeur d'avoir provoqué la mort du père (finalement c'est la vraie salope du film). Mais il ne peut pas pour autant être considéré comme victime de sa névrose; il est "juste" névrosé et sa monstruosité est la solitude de la banalité de cette névrose.
Les films de Tourneur mettent aussi très souvent en scène une situation qui se retrouuve chez Hawthorne et sans doute bien d'autre romanniiers anglophhones de l'époque: des personnes intelligentes, maîtres d'elles-mêmes jusqu'au cynisme se laissent pourtant connsciemment mais inexplicablement dominer par des êtres faibles.
Ce qui les domine est pensé en terme de présence sans identité précise plutôt que de sens (comme cela le serait chez Lang, où Mabuse travvesti des rôles sociaux précis), mais c'est froidement que les personnages de Tourneur constatent eux-même cette abandonn.
A cet égard j'ai été injuste de parler de "baclage" des inntriigues: "Out of thee past" est très bien construit, si ce n'est que tout le film s'appuie au départ sur une situation impossible que le film expédie en un plan d'avion: comment Mitchum pouvait savoir que Grier était à Acapulco, lui donerait rendez-voous dans un restaurant qu'il ne connaissait pas? La vooix off parle du "svoir d'une paésence". Au moment ooù le film débute, son abandon est déjà décidé.
La place de la caméra et du spectateur par rapport à ce récit de domination est compliquée à cerner: je crois que la différence entre Tourneur et Hitchcok c'est qu'Hitchcock veut amener le spectateur à reconnaître sa propre cruauté et perversité dans le comportement de ses personnages, en jouant sur des retournement de situations et des travestissements d'identité. Tandis que chez Tourneur il s'agit d'autre chose: le mal est présent, mais n'est pas un processus en train de se faire et assignablee à une personne particulière, l'identité des personnages est impossible à cerner, mais jamais cachée (dans Cat People il me semle que la femme parle dès le début de la malédiction serbe). Pour parler pédantement, le mal n'est pas lié à une essence ou à la permanence d'une fonction psychologique comme peut-être c'est le cas chez Hiitchcock, mais à des médiations ratées par rapport à des identités qui le devance et lui survivent (souvent des identités "culturelles" -comme on dit- ou nationales: "Berlin Express" lefilm est politiquement cohérent, la politique est l'intrigue même du film justement parce que l'idééologie des post-nazis qui veulent tuer le professeur n'est pas développées, c'est juste l'"Allemagne", ce qui rend le film crédible et pertinent malgré ce flou est que c'est la même d'ailleurs que celle des pacifistes et de la reconnaissance de la culpabilité historique).
Tourneur comprend que le mal comme fait accompli est aussi désubjectivisé, et c'est parce que les personnages le saisiisent explicitement que le récit de leur mort et de leur abandonn n'est pas un discours d'ordre moral adressé pour le spectateur. Chez Tourneur il y a l'idée d'une suffisance de la fiction comme forme de recul sur le mal, qui n'appelle pas un discours moral pour la compléter, et suppose justement la survie d'un mystère propre à la personnalité et à l'origine des personnages irréductible à l'interprétation qui prétend les médiatiser. La part non-épuisée de la domination est montrée sans naïveté ni prévention, identifiée au fait que la libre singularité des personnages de Tourneur est plus longue que leur mort, ses films montrent qu'il faut justement beaucoup d'élégance pour que la conscience de cette survie ne représente pas elle-même un projet.
Le film est gothique à double titre mais pas en faisant référence à une période de l'art européen du moyen âge, plutôt au sens ou des romans modernes sont qualifés de gothiques. En effet il adapte un livre plaçant l'intrigue dans les années 40 à la fin du XIXème siècle. Le film se passe dans des superbes immeubles neo-gothique (d'ailleurs irréalistement sophistiqués à l'intérieurr, le personnage central les compare au sous-marin de 20 00O sous les Mers).
Mais les points communs avec des situations du romans que l'on qualifie de "gothique" sont pplus profoonds : ainsi on y trouve une forme de dénonciation assez féministe pour l'époque de l'aliénation conjugale et familiale; qui est à la fois déployée et absorbée dans la mise à jour d'une monstruosité psychologique "ontologique". La mari du film est d'une perversité rarement vue au cinéma (même chez Hitchcock), mais singulièrement à cause même de cette perversité, il échoue totalement à tuer sa femme et son fils. Le film est très habile, car la dernier mot de cette perversité est un message freudien très banal sur le lien entre renoncement moral et le fait de ne pas se complaire dans la névrosé (la préface auux Karamzov). Mais ce lien est décrit de manière négative et fonctionnelle, comme un manque, là où Freud le pose moralement et comme un projet et un idéal moral, il est à la fois vérifié comme réalité et annulé en tant que porteur de sens. Le mari hait sa femme et son fils pour des raisons exactement opposées, mais liées à la même situation: il est à la fois jaloux de l'amant de sa femme qui pourrait être le vrau père, et terrorisé de l'être malgréé toout réelleement alors qu'il n'a jamais été guéri de son enfance où il a été accusé par son père de provoquer la mort de sa mère en couche uis par sa soeur d'avoir provoqué la mort du père (finalement c'est la vraie salope du film). Mais il ne peut pas pour autant être considéré comme victime de sa névrose; il est "juste" névrosé et sa monstruosité est la solitude de la banalité de cette névrose.
Les films de Tourneur mettent aussi très souvent en scène une situation qui se retrouuve chez Hawthorne et sans doute bien d'autre romanniiers anglophhones de l'époque: des personnes intelligentes, maîtres d'elles-mêmes jusqu'au cynisme se laissent pourtant connsciemment mais inexplicablement dominer par des êtres faibles.
Ce qui les domine est pensé en terme de présence sans identité précise plutôt que de sens (comme cela le serait chez Lang, où Mabuse travvesti des rôles sociaux précis), mais c'est froidement que les personnages de Tourneur constatent eux-même cette abandonn.
A cet égard j'ai été injuste de parler de "baclage" des inntriigues: "Out of thee past" est très bien construit, si ce n'est que tout le film s'appuie au départ sur une situation impossible que le film expédie en un plan d'avion: comment Mitchum pouvait savoir que Grier était à Acapulco, lui donerait rendez-voous dans un restaurant qu'il ne connaissait pas? La vooix off parle du "svoir d'une paésence". Au moment ooù le film débute, son abandon est déjà décidé.
La place de la caméra et du spectateur par rapport à ce récit de domination est compliquée à cerner: je crois que la différence entre Tourneur et Hitchcok c'est qu'Hitchcock veut amener le spectateur à reconnaître sa propre cruauté et perversité dans le comportement de ses personnages, en jouant sur des retournement de situations et des travestissements d'identité. Tandis que chez Tourneur il s'agit d'autre chose: le mal est présent, mais n'est pas un processus en train de se faire et assignablee à une personne particulière, l'identité des personnages est impossible à cerner, mais jamais cachée (dans Cat People il me semle que la femme parle dès le début de la malédiction serbe). Pour parler pédantement, le mal n'est pas lié à une essence ou à la permanence d'une fonction psychologique comme peut-être c'est le cas chez Hiitchcock, mais à des médiations ratées par rapport à des identités qui le devance et lui survivent (souvent des identités "culturelles" -comme on dit- ou nationales: "Berlin Express" lefilm est politiquement cohérent, la politique est l'intrigue même du film justement parce que l'idééologie des post-nazis qui veulent tuer le professeur n'est pas développées, c'est juste l'"Allemagne", ce qui rend le film crédible et pertinent malgré ce flou est que c'est la même d'ailleurs que celle des pacifistes et de la reconnaissance de la culpabilité historique).
Tourneur comprend que le mal comme fait accompli est aussi désubjectivisé, et c'est parce que les personnages le saisiisent explicitement que le récit de leur mort et de leur abandonn n'est pas un discours d'ordre moral adressé pour le spectateur. Chez Tourneur il y a l'idée d'une suffisance de la fiction comme forme de recul sur le mal, qui n'appelle pas un discours moral pour la compléter, et suppose justement la survie d'un mystère propre à la personnalité et à l'origine des personnages irréductible à l'interprétation qui prétend les médiatiser. La part non-épuisée de la domination est montrée sans naïveté ni prévention, identifiée au fait que la libre singularité des personnages de Tourneur est plus longue que leur mort, ses films montrent qu'il faut justement beaucoup d'élégance pour que la conscience de cette survie ne représente pas elle-même un projet.
Invité- Invité
Re: Experiment Perilous (J. Tourneur)
J'ai acheté chez Gibert, un petit livre de Jacques Tourneur intitulé sobrement "Written" et dont j'extrais ce passage que j'ai trouvé amusant :
Il est une minute de pur plaisir lorsqu’on s’apprête à ouvrir un bon livre. On anticipe le plaisir. Ce plaisir est retardé. On tourne la première page blanche. Au verso, on voit qu’il y a déjà eu de multiples éditions. En bas, en petits caractères, c’est le copyright pour tous les pays, y compris l’URSS. Sur la page suivante on voit, en gros caractère, le titre, souvent exprimé de manière contournée, tarabiscotée, dans le style : Fin perpétuelle. Au-dessus se trouvent les initiales de la maison d’édition, disposées en général autour d’un logo ovale représentant un olivier, un moissonneur ou un semeur. Sur la page suivante, en exergue, six lignes d’une grande densité, signées des initiales de leur auteur, donnent une indication quant à l’orientation du livre. Très souvent ces six lignes sont en grec, et non traduites - tout un état d’esprit. Puis on tourne la page et on trouve l’histoire elle-même. Cela commence habituellement par une phrase globalisante, empreinte de sagesse et de grandes pensées.
PS : Je précise qu'il s'agit d'un petit receuil de notes éparses qui était complété par un scénario inédit et un DVD d'interview.
PS2 : Quand un scénario avait fait le tour des studios et que personne n'en voulait, on disait : Donnez-le à Jacques Tourneur !
Il est une minute de pur plaisir lorsqu’on s’apprête à ouvrir un bon livre. On anticipe le plaisir. Ce plaisir est retardé. On tourne la première page blanche. Au verso, on voit qu’il y a déjà eu de multiples éditions. En bas, en petits caractères, c’est le copyright pour tous les pays, y compris l’URSS. Sur la page suivante on voit, en gros caractère, le titre, souvent exprimé de manière contournée, tarabiscotée, dans le style : Fin perpétuelle. Au-dessus se trouvent les initiales de la maison d’édition, disposées en général autour d’un logo ovale représentant un olivier, un moissonneur ou un semeur. Sur la page suivante, en exergue, six lignes d’une grande densité, signées des initiales de leur auteur, donnent une indication quant à l’orientation du livre. Très souvent ces six lignes sont en grec, et non traduites - tout un état d’esprit. Puis on tourne la page et on trouve l’histoire elle-même. Cela commence habituellement par une phrase globalisante, empreinte de sagesse et de grandes pensées.
PS : Je précise qu'il s'agit d'un petit receuil de notes éparses qui était complété par un scénario inédit et un DVD d'interview.
PS2 : Quand un scénario avait fait le tour des studios et que personne n'en voulait, on disait : Donnez-le à Jacques Tourneur !
Re: Experiment Perilous (J. Tourneur)
l'ajout de cette photo d'un érotisme à peine déguisé fait très ... nouvelle vague !
Invité- Invité
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