The Hurt Locker (Bigelow)
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The Hurt Locker (Bigelow)
Bigelow m'intrigue. Je vais voir ses films depuis Strange Days, avec toujours l'impression qu'ils sont plus ou moins "délaissés" en France (ou j'ai simplement lu Les Cahiers trop longtemps, je ne sais plus )...
Je ne sais pas encore très bien ce que j'en pense, de The Hurt Locker, à part que je lui trouve, moi aussi, un titre assez superbe
Mais, très simplement, j'ai été surpris d'être à ce point tenu en haleine, sur quelque chose d'aussi minimal, d'aussi "dans la répétition", et qui me passionne assez peu en soi (je veux dire : l'exercice de déminage). Alors j'ai envie d'aimer le film, sans doute…
Je crois vraiment qu'il y a de belles choses. Il faut que ça se décante un peu plus encore, que je le revoie…
Pour autant, le film me déstabilise par endroit. Au plus simple : les moments montage très nerveux et caméra secouée, en particulier au début, j'ai envie de résister. Parce que c'est tellement "à la mode" ?... Surtout : impression que cela manque parfois de discernement (au moins graphiquement : la première explosion par exemple).
Mais un très beau travail avec les acteurs, je trouve, et une maîtrise de l'espace et de la durée pas si fréquente (je pense notamment à la scène dans le désert): je trouve le film très supérieur à District 9 (sorti à peu près en même temps, pouvant viser une audience comparable, et qui a médiatiquement raflé le titre de " must-see ") sur ces trois points…
Un film qui pourrait faire écho à cette idée qui m'est chère : " il n'y a pas de héros "… Je crois que c'est ça qui me retient le plus, qui m'interroge…
Bon, je ne dis pas grand-chose… C'est pour lancer… Quelqu'un l'a vu ? Avec intérêt ?
(Bien sur, j'ai lu Le_comte et Erwan à ce sujet…)
Je ne sais pas encore très bien ce que j'en pense, de The Hurt Locker, à part que je lui trouve, moi aussi, un titre assez superbe
Mais, très simplement, j'ai été surpris d'être à ce point tenu en haleine, sur quelque chose d'aussi minimal, d'aussi "dans la répétition", et qui me passionne assez peu en soi (je veux dire : l'exercice de déminage). Alors j'ai envie d'aimer le film, sans doute…
Je crois vraiment qu'il y a de belles choses. Il faut que ça se décante un peu plus encore, que je le revoie…
Pour autant, le film me déstabilise par endroit. Au plus simple : les moments montage très nerveux et caméra secouée, en particulier au début, j'ai envie de résister. Parce que c'est tellement "à la mode" ?... Surtout : impression que cela manque parfois de discernement (au moins graphiquement : la première explosion par exemple).
Mais un très beau travail avec les acteurs, je trouve, et une maîtrise de l'espace et de la durée pas si fréquente (je pense notamment à la scène dans le désert): je trouve le film très supérieur à District 9 (sorti à peu près en même temps, pouvant viser une audience comparable, et qui a médiatiquement raflé le titre de " must-see ") sur ces trois points…
Un film qui pourrait faire écho à cette idée qui m'est chère : " il n'y a pas de héros "… Je crois que c'est ça qui me retient le plus, qui m'interroge…
Bon, je ne dis pas grand-chose… C'est pour lancer… Quelqu'un l'a vu ? Avec intérêt ?
(Bien sur, j'ai lu Le_comte et Erwan à ce sujet…)
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Salut
Intrigué aussi pour ma part, même si je ne saurais dire si "cela en vaut la peine". C'est très classique et d'une sobriété rare, et en même temps, on a l'impression que quelque chose se passe, que Bigelow possède une manière personnelle (et intéressante donc) de faire des films.
Hier, sur une chaîne belge, passait un de ses films que j'ai malheureusement manqué : Point Break, avec Keanu Reeves et Patrick Swayze. J'ai simplement vu la fin. C'est apparemment un flic qui suspecte une bande de surfeur de faire des casses en série. A la fin donc, Reeves est menotté à Swayze, il finit par le libérer (il lui enlève les menottes, à l'aide d'une clé, geste typique chez la cinéaste pourrait-on dire), et ce dernier s'empare de sa planche, et va se "suicider" dans une vague géante. Reeves, lui, balance son insigne de flic sur le sable.
Ça avait vraiment l'air intéressant. Je ne sais pas si tu l'as vu ? Peut-être est-il sous-estimé aussi, je ne sais pas.
Intrigué aussi pour ma part, même si je ne saurais dire si "cela en vaut la peine". C'est très classique et d'une sobriété rare, et en même temps, on a l'impression que quelque chose se passe, que Bigelow possède une manière personnelle (et intéressante donc) de faire des films.
Hier, sur une chaîne belge, passait un de ses films que j'ai malheureusement manqué : Point Break, avec Keanu Reeves et Patrick Swayze. J'ai simplement vu la fin. C'est apparemment un flic qui suspecte une bande de surfeur de faire des casses en série. A la fin donc, Reeves est menotté à Swayze, il finit par le libérer (il lui enlève les menottes, à l'aide d'une clé, geste typique chez la cinéaste pourrait-on dire), et ce dernier s'empare de sa planche, et va se "suicider" dans une vague géante. Reeves, lui, balance son insigne de flic sur le sable.
Ça avait vraiment l'air intéressant. Je ne sais pas si tu l'as vu ? Peut-être est-il sous-estimé aussi, je ne sais pas.
Le_comte- Messages : 336
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Bonjour Le_comte,
Non, je n'ai pas encore vu Point Break, j'ai pris le train en marche avec Strange Days. Très envie de voir ses précédents films.
Je n'arrive pas à revoir The Hurt Locker en salle, il ne se joue pratiquement plus, mais je trouve aussi que "quelque chose se passe". Je vais me contenter d'une version plus accessible du film pour essayer d'aller plus avant
Non, je n'ai pas encore vu Point Break, j'ai pris le train en marche avec Strange Days. Très envie de voir ses précédents films.
Je n'arrive pas à revoir The Hurt Locker en salle, il ne se joue pratiquement plus, mais je trouve aussi que "quelque chose se passe". Je vais me contenter d'une version plus accessible du film pour essayer d'aller plus avant
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Ce que raconte LeComte de Point Break ne donne pas très envie d'aller plus avant, hum :-S
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Largo a écrit:Ce que raconte LeComte de Point Break ne donne pas très envie d'aller plus avant, hum :-S
Mais pourquoi est-il si méchant ?
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Et ouais, mec, le petit monde des amateurs de cinéma, c'est au fond une grande famille, un peu comme celle de Dallas ("tooonnnn uniiiiiverrrrsssssss...")
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Largo a écrit:Et ouais, mec, le petit monde des amateurs de cinéma, c'est au fond une grande famille, un peu comme celle de Dallas ("tooonnnn uniiiiiverrrrsssssss...")
Et moi qui nous prenais pour la famille Adams...
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
David_Boring a écrit:En tout cas j'aime bien le titre.
Egoïstement, m'intéresserais que tu le voies
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Je n'ai vu aucun de ses films mais ayez j'suis intrigué !
DB- Messages : 1528
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
(je dois avouer que ma curiosité est piquée, mais juste par The Hurt Locker, voilà, en famille faut aussi faire des compromis parfois :-D)
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
'soir D&D,
On a déjà vu ça, au cinéma, l'équivalence du fusil et de la caméra. Mais là, l'effet est assez sidérant.
Oui, cette scène dans le désert est vraiment étonnante : presque un court métrage dans le film.... une maîtrise de l'espace et de la durée pas si fréquente (je pense notamment à la scène dans le désert)...
On a déjà vu ça, au cinéma, l'équivalence du fusil et de la caméra. Mais là, l'effet est assez sidérant.
Humm... Là, je ne suis pas sûr. Politiquement, il me semble qu'il n'y a pas trop à tortiller. C'est vachement pro-armée.Un film qui pourrait faire écho à cette idée qui m'est chère : " il n'y a pas de héros "
Eyquem- Messages : 3126
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
M. Boring & M. Largo : &
Oui, j'étais vraiment impressionné.
Je trouve que, au moins ponctuellement dans les films que j'ai pu voir, Bigelow parvient à créer des scènes que j'appelerai "hors pair", pour faire court, et que je ne résumerai ni à une extrême compétence technique, ni à une pure quête d'un "visuel", loin de là.
Par ailleurs, le film est peut-être très contestable dans ses intentions, et/ou dans son rapport à la situation en Irak, la question reste ouverte pour moi... Alors je pouvais comprendre que les Spectres ne s'y intéressent pas, ou que ce ne soit pas une cinéaste à "défendre".
Mais pour l'essentiel des médias qui ne s'intéresse au mieux qu'au travail et au talent possible (et pas vraiment à ce que l'on choisit d'en faire), je reste troublé par la mollesse avec laquelle les "fulgurances" de Bigelow sont globalement accueillies.
Je le revois pour pouvoir te préciser comment je reçois les choses (sachant qu'il est très possible que je projette à fond ).
Eyquem a écrit:
Oui, cette scène dans le désert est vraiment étonnante : presque un court métrage dans le film.
On a déjà vu ça, au cinéma, l'équivalence du fusil et de la caméra. Mais là, l'effet est assez sidérant.
Oui, j'étais vraiment impressionné.
Je trouve que, au moins ponctuellement dans les films que j'ai pu voir, Bigelow parvient à créer des scènes que j'appelerai "hors pair", pour faire court, et que je ne résumerai ni à une extrême compétence technique, ni à une pure quête d'un "visuel", loin de là.
Par ailleurs, le film est peut-être très contestable dans ses intentions, et/ou dans son rapport à la situation en Irak, la question reste ouverte pour moi... Alors je pouvais comprendre que les Spectres ne s'y intéressent pas, ou que ce ne soit pas une cinéaste à "défendre".
Mais pour l'essentiel des médias qui ne s'intéresse au mieux qu'au travail et au talent possible (et pas vraiment à ce que l'on choisit d'en faire), je reste troublé par la mollesse avec laquelle les "fulgurances" de Bigelow sont globalement accueillies.
Eyquem a écrit:Humm... Là, je ne suis pas sûr. Politiquement, il me semble qu'il n'y a pas trop à tortiller. C'est vachement pro-armée.Un film qui pourrait faire écho à cette idée qui m'est chère : " il n'y a pas de héros "
Je le revois pour pouvoir te préciser comment je reçois les choses (sachant qu'il est très possible que je projette à fond ).
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Borges a écrit:J'ai vu, il y a quelques semaines déjà.
Bonsoir Borges,
Je sentais bien que la mine allait m'exploser la tête
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Le compte à rebours a commencé
(penser à mettre aussi une section bunker sur le forum )
(penser à mettre aussi une section bunker sur le forum )
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Largo a écrit:Le compte à rebours a commencé
(penser à mettre aussi une section bunker sur le forum )
J'adore l'idée du bunker. Je crois que j'ai besoin d'un espace Bisounours.
Tout cela dit, il n'y a bien que Bigelow aujourd'hui qui maîtrise presque aussi bien que Borges la possibilité du suspense.
(Je réponds en supposant donc que tu peux lire mon clin d'oeil à Borges. Parce qu'il n'apparaît pas chez moi).
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Largo a écrit:Le compte à rebours a commencé
(penser à mettre aussi une section bunker sur le forum )
Eyquem a écrit:Humm... Là, je ne suis pas sûr. Politiquement, il me semble qu'il n'y a pas trop à tortiller. C'est vachement pro-armée.
Oui, comme la plupart des films de guerre. Dès qu'il y a armée, et quelque soit les intentions, il y aura toujours, quelque part, un sentiment patriotique, un "c'est cool de faire la guerre et d'être soldat", un honneur. Des films cultes comme Apocalypse now ou Platoon jouent de ça d'ailleurs.
Maintenant, The hurt locker pourrait s'inscrire dans leur lignée. Je parlais des Nus et des morts de Walsh, pour son côté indéniablement "pro armée" tout en montrant les errements sur le terrain, la folie des chefs, etc, mais avec une distance particulière, un truc propre à Walsh, je ne sais pas. C'est pas cool d'être soldat dans son film.
C'est une question complexe, je crois que le film se moque un peu de ce caractère propagandiste, même si, à nouveau, les victimes ne semblent pas être les autres (quoi que, il y a une confrontation avec l'horreur et le destin du peuple assez intéressante), mais les pauv' démineurs, bons américains par excellence plus que jamais les malheureux de l'histoire. Et même, ça ne tient pas. Le film est plus proche de Walsh que de l'imposture assez récurrente de la victimisation du soldat américain. Ce n'est pas la même chose, comme si Bigelow explorait une situation, un fait, comme elle le fait avec ses autres films : une histoire d'homme, de découverte, de résistance...
Deuxième contre-argument : le fait que le soldat soit attirer comme par instinct vers le danger, et qu'une fois de retour chez lui il ne pense qu'à retourner sur le terrain, signifie peut-être autre chose qu'une simple film "pro-armée". Je crois qu'il retourne très vite en Irak, par désir.
Maintenant, The hurt locker pourrait s'inscrire dans leur lignée. Je parlais des Nus et des morts de Walsh, pour son côté indéniablement "pro armée" tout en montrant les errements sur le terrain, la folie des chefs, etc, mais avec une distance particulière, un truc propre à Walsh, je ne sais pas. C'est pas cool d'être soldat dans son film.
C'est une question complexe, je crois que le film se moque un peu de ce caractère propagandiste, même si, à nouveau, les victimes ne semblent pas être les autres (quoi que, il y a une confrontation avec l'horreur et le destin du peuple assez intéressante), mais les pauv' démineurs, bons américains par excellence plus que jamais les malheureux de l'histoire. Et même, ça ne tient pas. Le film est plus proche de Walsh que de l'imposture assez récurrente de la victimisation du soldat américain. Ce n'est pas la même chose, comme si Bigelow explorait une situation, un fait, comme elle le fait avec ses autres films : une histoire d'homme, de découverte, de résistance...
Deuxième contre-argument : le fait que le soldat soit attirer comme par instinct vers le danger, et qu'une fois de retour chez lui il ne pense qu'à retourner sur le terrain, signifie peut-être autre chose qu'une simple film "pro-armée". Je crois qu'il retourne très vite en Irak, par désir.
Le_comte- Messages : 336
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Les sentiers de la gloire parlent de l'armée et des soldats et est pourtant très antimilitariste
DB- Messages : 1528
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Le_comte a écrit:Eyquem a écrit:Humm... Là, je ne suis pas sûr. Politiquement, il me semble qu'il n'y a pas trop à tortiller. C'est vachement pro-armée.Oui, comme la plupart des films de guerre. Dès qu'il y a armée, et quelque soit les intentions, il y aura toujours, quelque part, un sentiment patriotique, un "c'est cool de faire la guerre et d'être soldat", un honneur. Des films cultes comme Apocalypse now ou Platoon jouent de ça d'ailleurs.
Maintenant, The hurt locker pourrait s'inscrire dans leur lignée. Je parlais des Nus et des morts de Walsh, pour son côté indéniablement "pro armée" tout en montrant les errements sur le terrain, la folie des chefs, etc, mais avec une distance particulière, un truc propre à Walsh, je ne sais pas. C'est pas cool d'être soldat dans son film.
C'est une question complexe, je crois que le film se moque un peu de ce caractère propagandiste, même si, à nouveau, les victimes ne semblent pas être les autres (quoi que, il y a une confrontation avec l'horreur et le destin du peuple assez intéressante), mais les pauv' démineurs, bons américains par excellence plus que jamais les malheureux de l'histoire. Et même, ça ne tient pas. Le film est plus proche de Walsh que de l'imposture assez récurrente de la victimisation du soldat américain. Ce n'est pas la même chose, comme si Bigelow explorait une situation, un fait, comme elle le fait avec ses autres films : une histoire d'homme, de découverte, de résistance...
Deuxième contre-argument : le fait que le soldat soit attirer comme par instinct vers le danger, et qu'une fois de retour chez lui il ne pense qu'à retourner sur le terrain, signifie peut-être autre chose qu'une simple film "pro-armée". Je crois qu'il retourne très vite en Irak, par désir.
salut,
sur les films de guerre, il y a cet entretien avec Straub et Huillet, auquel je repense de temps en temps, et qui dit ceci :
Par quoi, on revient à la danse.Ford est le seul homme qui a fait des films de guerre qui ne soient pas ridicules comme ceux de Milestones, Anthony Mann et surtout Kubrick. A la fin du Massacre de Fort Apache, quand John Wayne regarde par la fenêtre la cavalerie, on sent qu'ils repartent à l'abattoir. Il n'y a aucune scène de sadisme quand Ford filme la guerre, jamais la moindre trace de complaisance. On ne verra jamais un type en embrocher un autre. Quand Ford est fasciné par le théâtre militaire, il en fait un ballet, c'est tout autre chose.
(in "John Ford", aux éditions des Cahiers, page 102)
La fin de Fort Apache, au cas où :
https://www.youtube.com/watch?v=tW0_O_R4W6A
(le plan sur le reflet fantomatique des soldats, c'est à 05'42, par exemple)
Et le quadrille, à 08'20 :
https://www.youtube.com/watch?v=Rnx4ezSvnko&feature=related
Maintenant, faudrait comparer à la fin "The Hurt Locker" : le soldat qui s'éloigne comme le cow boy d'autrefois - rock metal en arrière fond - aucun pas de danse.
Chez Bigelow, on n'en a jamais fini avec la guerre (le monde où on fait des courses dans un supermarché n'a plus rien de réel pour le démineur).
Chez Ford, la guerre, c'est un sale boulot - et l'essentiel, c'est d'en revenir.
Il y a un film assez extraordinaire, de ce point de vue, et pas trop connu : "Les Sacrifiés" ("They were expendable") : la guerre y est vraiment montrée comme un boulot, les soldats vont au front comme au turbin.**
(** un autre film de guerre qui montre ça, c'est "Kippour" de Gitaï : le type part de chez lui, prend sa voiture, fait la guerre, puis rentre à la maison.)
Je suggère de revenir là-dessus : la guerre illimitée, qui n'a jamais de fin, dont on ne revient jamais.
C'est ça dans le Bigelow.
C'était aussi ça dans le Tarantino, il m'avait semblé.
Eyquem- Messages : 3126
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Ford est le seul homme qui a fait des films de guerre qui ne soient pas ridicules comme ceux de Milestones, Anthony Mann et surtout Kubrick. A la fin du Massacre de Fort Apache, quand John Wayne regarde par la fenêtre la cavalerie, on sent qu'ils repartent à l'abattoir. Il n'y a aucune scène de sadisme quand Ford filme la guerre, jamais la moindre trace de complaisance. On ne verra jamais un type en embrocher un autre. Quand Ford est fasciné par le théâtre militaire, il en fait un ballet, c'est tout autre chose.
(in "John Ford", aux éditions des Cahiers, page 102)
Hello Eyquem; je sais pas si t'as vu le film dont cause Straub.
J'aime bien Straub, mais là, c'est vraiment ne rien dire, et même dire le contraire de ce qui est...On ne sent pas qu'ils repartent à l'abattoir, pas une seule seconde...ce n'est ni le but de Ford, ni le sens des images...
Dans ce passage de S. se pose la question : "à l'abattoir comme boucher, ou comme bêtes". Si on repense au film, à ce qui a précédé, naturellement, il veut dire que ces gars partent se faire à nouveau massacrer... point de vue, identification aux tuniques bleues, ce qui est amusant.
le but des images à la fin est d'opposer ces pauvres soldats anonymes, qui font leur boulot pour une paye de misère...au désir de gloire de Fonda qui avait conduit ses hommes au massacre... éloge populiste (de droite) du gars ordinaire, qui va au cinéma, et paye sa place... et fait la guerre, quand les soldats s'en vont, à la fin du film, c'est pour venger leurs potes...servir l'Amérique... etc... c'est l'héroïsme méconnu qui est mis en évidence...et la continuité du corps "mystique" de l'armée... une vraie armée des ombres, qui seule mériteraient la gloire...
(peut-être que S, pense à un autre moment, qui n'est pas vraiment à la fin du film; mais même là, c'est pas une question de massacre, d'abattoir, c'est l'incapacité, l'incompétence de Fonda qui est mise en valeur..., là encore c'est du classique...)
Et la suite est du même niveau, pas un seul acte sadique, dit S; et hors champ, le plus souvent, quand c'est les Indiens?
Pour ce qui est de cette histoire de ballet; imaginons que je dise "machin film la guerre comme un ballet", "Truc nous montre des gars qui s' embrochent ". Lequel est le plus ridicule?
Borges- Messages : 6044
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Est-il réellement question de la guerre dans le Bigelow?
-Si on compare au Ford, ce qui s'est perdu, c'est pas seulement la danse, c'est la famille, le groupe, l'idéal... mais chez Ford c'est souvent tout ça la danse, le moment où sont relevées les différences, la communauté une et harmonieuse...assez proche de la fête chez Rousseau...
-la danse, c'est peut-être alors, la partie de foot, avec le gosse...
-Si on compare au Ford, ce qui s'est perdu, c'est pas seulement la danse, c'est la famille, le groupe, l'idéal... mais chez Ford c'est souvent tout ça la danse, le moment où sont relevées les différences, la communauté une et harmonieuse...assez proche de la fête chez Rousseau...
-la danse, c'est peut-être alors, la partie de foot, avec le gosse...
Borges- Messages : 6044
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
Chez Ford, la guerre, c'est un sale boulot - et l'essentiel, c'est d'en revenir.
Il faut distinguer les guerres;
-la guerre civile
-la seconde
-les guerres dites indiennes
Ford a fait la guerre, et je ne pense pas qu'il considère ça comme un "sale boulot"
Borges- Messages : 6044
Re: The Hurt Locker (Bigelow)
'jour Borges,
Je n'ai pas revu Fort Apache depuis très longtemps. Je suis un peu à court. Mais je me souviens de Fonda et de sa mèche blanche, un peu.
Je ne connais rien aux Straub - et quand je dis rien, c'est rien de rien. Pourquoi ils éprouvent de la sympathie pour le soldat inconnu, alors ?
Je n'ai pas revu Fort Apache depuis très longtemps. Je suis un peu à court. Mais je me souviens de Fonda et de sa mèche blanche, un peu.
Je ne connais rien aux Straub - et quand je dis rien, c'est rien de rien. Pourquoi ils éprouvent de la sympathie pour le soldat inconnu, alors ?
Eyquem- Messages : 3126
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